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féminisme - Page 11

  • L'effroyable imposture du féminisme...

    Les éditions Kontre Kulture viennent publier L'effroyable imposture du féminisme, un essai de Lucie Choffey

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    " Lucie Choffey est née en 1984 près de Bourges, dans le Cher. Après des études d’ingénieur et le début de ce qui aurait pu devenir une belle carrière, elle décide de tout arrêter pour suivre, malgré les pressions et les regards désapprobateurs de son entourage, son désir propre de femme et de mère : rester à la maison et s’occuper de son fils.

    Elle essaye alors de comprendre pourquoi, pendant tant d’années, elle a voulu se conformer à ce que d’autres voulaient pour elle, et en quoi le féminisme qui prétend libérer les femmes est en réalité une autre prison dans laquelle la société tout entière est en train d’être enfermée.

    Modification des rapports hommes-femmes, mépris de la maternité, travail de la femme à l’extérieur du foyer devenu une obligation économique, banalisation de l’IVG et occultation de ses conséquences psychologiques et sociales, les mouvements féministes ont profondément bouleversé la société, sans avoir pour autant libéré la femme qui, prise en étau entre l’image de l’executive woman combative et sexy que lui imposent les médias et sa propre réalité, ne sait plus quelle place est la sienne ni quelle est celle des hommes.

    Une idéologie de l’égalité entre les sexes qui arrive aujourd’hui à son paroxysme avec la théorie du genre, qui voudrait confondre le masculin et le féminin en une seule identité – un garçon et une fille, c’est pareil – tout en déconnectant le sexe biologique d’un sexe dit social, le genre. Ainsi, l’égalité entre tous aboutit paradoxalement à une hyperindividualisation, chacun n’étant plus que le « produit » de sa propre construction.

     

    En se penchant plus particulièrement sur les conséquences d’un processus historique qui a connu bien des divergences, Lucie Choffey brosse ici le tableau d’une révolution commencée il y a plus d’un siècle et qui n’a servi finalement que les intérêts de la société libérale-libertaire qui s’annonçait. "

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  • L'aveuglement féministe...

    Les éditions de Paris viennent de publier un court pamphlet de Georges Montcriol intitulé L'aveuglement féministe. Georges Montcriol, normalien, agrégé de philosophie, a enseigné à Paris au lycée Louis-le-Grand de 1976 à 2007.

     

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    " Pourfendre la vulgate féministe, c’est, pour l’auteur, noter un premier fait paradoxal : les féministes soutiennent que, dans notre société, le pouvoir est aux mains des hommes, mais c’est pourtant dans tous les lieux de pouvoir, et d’abord dans les média, qu’on ne cesse de célébrer la « libération » des femmes, et d’applaudir à leurs combats futurs. A-t-on jamais vu le maître exhorter ses esclaves à  se révolter contre lui ! Toute femme devrait donc s’interroger : si l’on me caresse dans le sens du poil avec autant d’insistance depuis si longtemps, ne devrais-je pas me méfier ? Sans préjugés et sans passion, tout en désacralisant quelques idoles, l’auteur montre que le féminisme, loin d’énoncer la vérité sur la condition des femmes, fait preuve en réalité d’un aveuglement à manifestations multiples. Mêlant argumentation précise et ironie acerbe, il analyse ces effets : méconnaissance de la différence des sexes, interprétation imaginaire de l’histoire, image caricaturale du passé, injustice scandaleuse envers les hommes, illusion sur le sens de sa propre action. À ses yeux, le féminisme pourrait bien constituer une mystification ayant conduit les femmes dans l’impasse. Il est fort possible qu’un jour elles se montrent beaucoup moins convaincues des progrès dont leur condition est censée avoir bénéficié depuis l’essor du mouvement féministe."

     

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  • Alain de Benoist contre la théorie du genre...

    Nous reproduisons ci-dessous un court entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur le blog de la revue Éléments et consacré à la théorie du genre. Alain de Benoist, qui a consacré une large partie de son dernier essai, Les démons du Bien (Pierre-Guillaume de Roux, 2013) à cette idéologie, doit y revenir prochainement dans Non à la théorie du genre ! , un court ouvrage polémique qui sera publié aux éditions Mordicus.

     

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    Alain de Benoist : «Non à la théorie du genre !»

    Si l’on en croit les journalistes Samuel Laurent et Jonathan Parienté, du « Monde », la « première escroquerie des anti-“gender” » est qu’ils « postulent qu’il existe une idéologie du “gender” ». Connaissant sans doute mieux la question, Sylvain Bourmeau, le directeur de « Libération », est déjà moins catégorique. Certes, lui aussi dit que la « théorie du genre » n’existe pas, mais qu’elle est un « précieux concept de genre que la gauche gagnerait à revendiquer haut et fort ». Concept, idéologie, théorie, comment appeler ce drôle de « genre » ?

    Il est parfaitement ridicule de nier l’existence d’une théorie ou idéologie du genre à laquelle des dizaines d’ouvrages ont déjà été consacrés, alors même qu’on s’emploie à en promouvoir les principes. Les journalistes dont vous parlez font marche arrière, car ils découvrent l’ampleur des protestations suscitées par la théorie du genre. Ces gens-là se moquent du monde. Vincent Peillon, lui aussi, affirme maintenant que la théorie du genre n’est pas enseignée à l’« école de la République ». Mais en même temps, il adresse aux directeurs d’établissements scolaires des « outils pédagogiques » lié à un dispositif dit « ABCD de l’égalité », qui se propose de « déconstruire » dès le plus jeune âge des « stéréotypes » qui ne peuvent être considérés comme tels qu’à la condition d’adhérer à la théorie du genre. L’un de ces « outils », par exemple, explique doctement, à propos de la « danse scolaire du Petit Chaperon rouge » (sic) que les filles devront être incitées à jouer le loup, tandis que le rôle du Petit Chaperon rouge sera attribué aux garçons, « la lutte contre les stéréotypes passant d’abord par la mixité des rôles loup-Chaperon ». Ces mots sont révélateurs. Avec l’ambition affichée de « mixer les rôles », il ne s’agit plus du tout de lutter contre les discriminations… 

    La théorie du genre se révèle par là pour ce qu’elle est : une héritière de ce féminisme égalitaire qui, bien loin de s’employer à réhabiliter ou promouvoir le féminin, proclame qu’il ne peut y avoir d’égalité entre les hommes et les femmes qu’à la condition de faire disparaître tout ce qui permet de les distinguer. Une telle ambition relève clairement de ce que j’ai appelé l’idéologie du Même – une idéologie allergique aux différences, pour laquelle l’égalité est synonyme de mêmeté, une idéologie qui milite en faveur de l’indistinction généralisée.

    Il existe une critique chrétienne de l’« idéologie du genre ». Elle s’est déployée d’ailleurs avec beaucoup de vigueur et de force pendant la « Manif pour tous ». On s’en doute, votre approche est différente, puisque vous avez écrit : « L’idéologie du genre, c’est le grand retour du cache-sexe. L’idéologie feuille de vigne : non plus “cachez ce sexe que je ne saurais voir”, mais “cachez ce sexe qui n’a rien à nous dire” ». En quoi votre critique est-elle différente ?

    Dans les milieux catholiques, l’idéologie du genre est surtout interprétée comme une théorie visant à légitimer l’homosexualité (dans laquelle le Vatican voit une « conduite sexuelle désordonnée »). C’est à mon sens voir les choses par le petit bout de la lorgnette. La théorie du genre va beaucoup plus loin. En affirmant que l’identité sexuelle n’a aucun rapport avec le sexe, mais se ramène à une « construction sociale » qui ne se fonde sur rien d’autre que le désir individuel ou l’influence du milieu, elle se dévoile en réalité comme une idéologie anti-sexe, liée à un simple fantasme d’auto-engendrement. On se garde de le dire chez les chrétiens, car au cours de son histoire le christianisme a lui-même entretenu des rapports pour le moins ambigus avec la notion de sexe.

    Peut-on « fabriquer » une fille en élevant un enfant « neutre » comme une fille, ou un garçon en l’élevant comme un garçon ? L’être humain est-il « neutre » en matière de sexe ?

    Les philosophes des Lumières considéraient l’individu comme une table rase à la naissance, une cire vierge. Le postulat de « neutralité » en matière de « genre » que soutient la théorie du même nom se situe dans le prolongement de cette croyance. Ce n’est bien entendu qu’un mythe, contredit par toutes les études empiriques dont on dispose. Celles-ci nous montrent que, dès la naissance, les comportements des garçons et des filles, leurs prédispositions, leurs affinités, etc. sont différents, et que ces différences se retrouveront plus tard dans tous les domaines de la vie. Les travaux réalisés sur les primates montrent de leur côté qu’on retrouve chez les grands singes des différences analogues : les petites guénons préfèrent jouer avec des poupées, les petits mâles avec des bâtons ou des ballons – ce qui ne peut évidemment s’expliquer chez eux par une « attente sociale » ou culturelle. Non seulement, il n’y a pas de « neutralité » sexuelle chez l’être humain, mais le sexe n’est pas qu’une affaire d’organes génitaux. Même le fonctionnement du cerveau diffère chez les hommes et chez les femmes ! Ce qui n’enlève bien entendu rien à l’égale valeur du féminin et du masculin.

    Alain de Benoist (Blog Éléments, 3 février 2014)
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  • Notre vie privée appartient désormais à l'empire du Bien...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique incisive d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 21 janvier 2014 et consacrée au projet de loi sur la parité homme - femme et à ses dispositions consacrées à la lutte contre les "stéréotypes sexuels" ...

     


    Notre vie privée appartient désormais à l... par rtl-fr

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  • Les démons du Bien...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier Les démons du Bien, le nouvel essai d'Alain de Benoist. Essayiste et philosophe, directeur des revues Krisis et Nouvelle Ecole, Alain de Benoist a récemment publié Edouard Berth ou le socialisme héroïque (Pardès, 2013), une biographie de l'intellectuel non-conformiste Edouard Berth. Il a par ailleurs publié en 2012 Mémoire vive (De Fallois, 2012).

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    " Les démons du bien ? C’est d’abord le nouvel ordre moral qui, sous prétexte de créer une « société plus juste », a entrepris de normer les conduites des citoyens, désormais soumis à l’hygiénisme dispensé par un État « maternel » qui cherche à mettre en place une société de surveillance totale. C’est aussi la « bêtification contemporaine » qui rabat le politique sur la sphère privée, promeut l’inculture patronnée par la raison marchande, et aboutit à instaurer le degré zéro de la vie sociale.

    C’est enfin l’idéologie du genre qui, fondée sur un fantasme d’auto-engendrement, prétend que la différence des sexes n’est qu’une illusion. Que devient alors la « différence des différences » (Michel Schneider), cette dualité des sexes sans laquelle il ne saurait y avoir de construction de soi ? Elle s’efface dans un vaste mouvement de mélangisme généralisé abolissant d’un même mouvement le masculin et le féminin. L’idéologie du genre, c’est le grand retour du cache-sexe. Le rêve d’une postmodernité post-sexuelle où, faute d’avoir créé une société sans classes, on aurait une société sans sexes. Une société où la « libération du désir » signifierait, non plus qu’il faut libérer le désir, mais qu’il faut s’en libérer. Un rêve d’indistinction, un rêve de mort. "

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  • Le vieillard , une figure à abattre ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christian Combaz, cueilli sur Atlantico et consacré au vieillard, comme figure symbolique de l'ordre patriarcal à abattre... Romancier, Christian Combaz a récemment publié Gens de Campagnol (Flammarion, 2012), une chronique villageoise, nourrie par son observation attentive de la société.

     

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    Qui tient tant à tuer la figure du vieillard ?

    Les gens irrités par la publicité récente où l'on voit un vieux monsieur, tout animé par la convoitise et l'égoïsme, faire trébucher sa femme, à coups de canne, sur le chemin d'un paquet de chips, ont bien raison de soupçonner ce film de manquer d'innocence : il s'agit de compromettre, dans l'esprit de la ménagère de moins de cinquante ans, l'image du vieillard qui résiste à ses pulsions, qui doute et qui reste digne au milieu de la folie consumériste. Nous le voyons donc saliver, s'agiter,  pratiquer la ruse et la méchanceté, et sa femme ne vaut pas mieux que lui. Un autre exemple nous est fourni par le patriarche rouspéteur qui résiste à sa fille et à son épouse au moment d'acheter un forfait de téléphonie mobile. La production a imaginé pour lui le châtiment suprême : son chien le prend pour un crétin et se livre devant lui à une explication de texte. On peut également citer le vieux couple de Scènes de ménage, dont la puérilité et la vulgarité vous dissuaderaient, en moins d'une saison, d'atteindre l'âge de la retraite.

    Il est permis de croire que tout cela est le fuit du hasard mais rien n'interdit de penser le contraire. Par exemple l'omniprésence, sur nos écrans, de cet acteur barbu et lunetteux de la publicité SFR qui est désormais l'emblème du patriarcat dépassé, de la masculinité larguée, de la prétention bousculée, répond à une nécessité, celle de faire trébucher l'un des derniers bastions du pouvoir en Occident : le prestige de l'âge. Il y a trente ans, déjà, les adultes n'avaient pas bonne presse. Une génération plus tard il n'y a plus une plage de publicité qui ne comporte la descente en flammes d'un adulte au bénéfice de l'omniscience de ses enfants. Peu à peu, la première source de nullité et d'ignorance dans le foyer est devenue le père, qui n'est jamais au courant de rien, qui paye de mauvaise grâce, qui se comporte en macho, qui conduit trop vite, qui manque systématiquement de finesse, et qui se prévaut de qualités qu'il ne possède pas.

     

    Parallèlement on assiste à un déplacement du centre de gravité de la contestation domestique vers le camp féminin. Au début les petites filles haussaient les épaules avec leurs frères quand leur père ouvrait la bouche, ensuite ce fut principalement une conjuration mère-fille. Enfin, lorsque le grand-frère, le mari et le gendre ont été discrédités, on s'est attaqué au grand-père. La fadaise selon laquelle l'identité homme-femme résulte d'un conditionnement social sans fondement biologique en est le corollaire absolu . J'ai reçu, hier, le lien vers un blog nommé Homme, Culture, Identité dont je cite ici la dernière livraison :

     

    "L'idée qui fonde politiquement l'idéologie du genre professe que de tout temps la femme a été sous la domination de l'homme et qu'il est venu le temps de subvertir la société hétéro-patriarcale."

     

    Ce dernier terme illustre que, pour déconstruire la prétendue tyrannie des mâles sur les esprits, il faut s'attaquer à la clé de voûte, la cariatide classique, la lourde statue de l'ancêtre masculin. Du coup on le représentera sous les traits les plus frivoles et les plus détestables. Pour avoir publié il y a trente ans un Éloge de l'Age, souvent réédité mais à peine toléré, pour avoir été souvent agressé sur les plateaux, je témoigne que le thème reste sous la vigilance sourcilleuse des femmes, et je me plais à rappeler que Ségolène Royal publiait, la même année, chez le même éditeur, un livre appelé Le printemps des grands-parents, où elle illustrait une thèse exactement contraire à la mienne : il n'y a pas d'âge-limite pour se ridiculiser par la frivolité, la dignité du vieillard est une fable sexiste (on sent la fille de militaire), soixante ans est l'âge de toutes les audaces, etc . C'est une constante dans les sociétés décadentes comme celle du XVIIIème en France. A une période pré-révolutionnaire correspond toujours une mise en cause de l'image du vieillard classique. A une période révolutionnaire, un renversement des hiérarchies sur la base de ce discrédit préalable. La littérature libertine des Encyclopédistes est pleine de vieux financiers et d'ecclésiastiques qui n'ont rien à envier à la libido de Dominique Strauss-Kahn. Pour prévoir la suite de ce qui nous attend, il n'est donc probablement pas inutile de se pencher sur ce qui nous est arrivé  : on a vu ressurgir un siècle plus tard le plus ardent, le plus délirant besoin d'autorité masculine qui se soit manifesté depuis l'Antiquité. La force a régné partout, et la figure du vieillard olympien a orné toutes les boîtes de gâteaux.

     

    Quand on voit le plébiscite dont les figures léonardiennes de Gandalf et Saruman (Le Seigneur des Anneaux) ont été l'objet il y a dix ans parmi la jeunesse de la planète, quand on mesure l'extraordinaire glorification de la force masculine que pratique, en ce moment-même l'heroic fantasy dans le dos des bo-bos féministes, on se demande si les théoriciens du genre et les pourfendeurs du patriarcat ont choisi les bonnes lunettes.

    Christian Combaz (Atlantico, 4 octobre 2013)

     

     

    es gens irrités par la publicité récente où l'on voit un vieux monsieur, tout animé par la convoitise et l'égoïsme, faire trébucher sa femme, à coups de canne, sur le chemin d'un paquet de chips, ont bien raison de soupçonner ce film de manquer d'innocence : il s'agit de compromettre, dans l'esprit de la ménagère de moins de cinquante ans, l'image du vieillard qui résiste à ses pulsions, qui doute et qui reste digne au milieu de la folie consumériste. Nous le voyons donc saliver, s'agiter,  pratiquer la ruse et la méchanceté, et sa femme ne vaut pas mieux que lui. Un autre exemple nous est fourni par le patriarche rouspéteur qui résiste à sa fille et à son épouse au moment d'acheter un forfait de téléphonie mobile. La production a imaginé pour lui le châtiment suprême : son chien le prend pour un crétin et se livre devant lui à une explication de texte. On peut également citer le vieux couple de Scènes de ménage, dont la puérilité et la vulgarité vous dissuaderaient, en moins d'une saison, d'atteindre l'âge de la retraite.

    Il est permis de croire que tout cela est le fuit du hasard mais rien n'interdit de penser le contraire. Par exemple l'omniprésence, sur nos écrans, de cet acteur barbu et lunetteux de la publicité SFR qui est désormais l'emblème du patriarcat dépassé, de la masculinité larguée, de la prétention bousculée, répond à une nécessité, celle de faire trébucher l'un des derniers bastions du pouvoir en Occident : le prestige de l'âge. Il y a trente ans, déjà, les adultes n'avaient pas bonne presse. Une génération plus tard il n'y a plus une plage de publicité qui ne comporte la descente en flammes d'un adulte au bénéfice de l'omniscience de ses enfants. Peu à peu, la première source de nullité et d'ignorance dans le foyer est devenue le père, qui n'est jamais au courant de rien, qui paye de mauvaise grâce, qui se comporte en macho, qui conduit trop vite, qui manque systématiquement de finesse, et qui se prévaut de qualités qu'il ne possède pas.

    Parallèlement on assiste à un déplacement du centre de gravité de la contestation domestique vers le camp féminin. Au début les petites filles haussaient les épaules avec leurs frères quand leur père ouvrait la bouche, ensuite ce fut principalement une conjuration mère-fille. Enfin, lorsque le grand-frère, le mari et le gendre ont été discrédités, on s'est attaqué au grand-père. La fadaise selon laquelle l'identité homme-femme résulte d'un conditionnement social sans fondement biologique en est le corollaire absolu . J'ai reçu, hier, le lien vers un blog nommé Homme, Culture, Identité dont je cite ici la dernière livraison :

    "L'idée qui fonde politiquement l'idéologie du genre professe que de tout temps la femme a été sous la domination de l'homme et qu'il est venu le temps de subvertir la société hétéro-patriarcale."

    Ce dernier terme illustre que, pour déconstruire la prétendue tyrannie des mâles sur les esprits, il faut s'attaquer à la clé de voûte, la cariatide classique, la lourde statue de l'ancêtre masculin. Du coup on le représentera sous les traits les plus frivoles et les plus détestables. Pour avoir publié il y a trente ans un Éloge de l'Age, souvent réédité mais à peine toléré, pour avoir été souvent agressé sur les plateaux, je témoigne que le thème reste sous la vigilance sourcilleuse des femmes, et je me plais à rappeler que Ségolène Royal publiait, la même année, chez le même éditeur, un livre appelé Le printemps des grands-parents, où elle illustrait une thèse exactement contraire à la mienne : il n'y a pas d'âge-limite pour se ridiculiser par la frivolité, la dignité du vieillard est une fable sexiste (on sent la fille de militaire), soixante ans est l'âge de toutes les audaces, etc . C'est une constante dans les sociétés décadentes comme celle du XVIIIème en France. A une période pré-révolutionnaire correspond toujours une mise en cause de l'image du vieillard classique. A une période révolutionnaire, un renversement des hiérarchies sur la base de ce discrédit préalable. La littérature libertine des Encyclopédistes est pleine de vieux financiers et d'ecclésiastiques qui n'ont rien à envier à la libido de Dominique Strauss-Kahn. Pour prévoir la suite de ce qui nous attend, il n'est donc probablement pas inutile de se pencher sur ce qui nous est arrivé  : on a vu ressurgir un siècle plus tard le plus ardent, le plus délirant besoin d'autorité masculine qui se soit manifesté depuis l'Antiquité. La force a régné partout, et la figure du vieillard olympien a orné toutes les boîtes de gâteaux.

    Quand on voit le plébiscite dont les figures léonardiennes de Gandalf et Saruman (Le Seigneur des Anneaux) ont été l'objet il y a dix ans parmi la jeunesse de la planète, quand on mesure l'extraordinaire glorification de la force masculine que pratique, en ce moment-même l'heroic fantasy dans le dos des bo-bos féministes, on se demande si les théoriciens du genre et les pourfendeurs du patriarcat ont choisi les bonnes lunettes.


    Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/limites-transformer-vieux-en-vaches-sacrees-societe-francaise-christian-combaz-860581.html#QMBJhKDdyVi4rbgy.99

    es gens irrités par la publicité récente où l'on voit un vieux monsieur, tout animé par la convoitise et l'égoïsme, faire trébucher sa femme, à coups de canne, sur le chemin d'un paquet de chips, ont bien raison de soupçonner ce film de manquer d'innocence : il s'agit de compromettre, dans l'esprit de la ménagère de moins de cinquante ans, l'image du vieillard qui résiste à ses pulsions, qui doute et qui reste digne au milieu de la folie consumériste. Nous le voyons donc saliver, s'agiter,  pratiquer la ruse et la méchanceté, et sa femme ne vaut pas mieux que lui. Un autre exemple nous est fourni par le patriarche rouspéteur qui résiste à sa fille et à son épouse au moment d'acheter un forfait de téléphonie mobile. La production a imaginé pour lui le châtiment suprême : son chien le prend pour un crétin et se livre devant lui à une explication de texte. On peut également citer le vieux couple de Scènes de ménage, dont la puérilité et la vulgarité vous dissuaderaient, en moins d'une saison, d'atteindre l'âge de la retraite.

    Il est permis de croire que tout cela est le fuit du hasard mais rien n'interdit de penser le contraire. Par exemple l'omniprésence, sur nos écrans, de cet acteur barbu et lunetteux de la publicité SFR qui est désormais l'emblème du patriarcat dépassé, de la masculinité larguée, de la prétention bousculée, répond à une nécessité, celle de faire trébucher l'un des derniers bastions du pouvoir en Occident : le prestige de l'âge. Il y a trente ans, déjà, les adultes n'avaient pas bonne presse. Une génération plus tard il n'y a plus une plage de publicité qui ne comporte la descente en flammes d'un adulte au bénéfice de l'omniscience de ses enfants. Peu à peu, la première source de nullité et d'ignorance dans le foyer est devenue le père, qui n'est jamais au courant de rien, qui paye de mauvaise grâce, qui se comporte en macho, qui conduit trop vite, qui manque systématiquement de finesse, et qui se prévaut de qualités qu'il ne possède pas.

    Parallèlement on assiste à un déplacement du centre de gravité de la contestation domestique vers le camp féminin. Au début les petites filles haussaient les épaules avec leurs frères quand leur père ouvrait la bouche, ensuite ce fut principalement une conjuration mère-fille. Enfin, lorsque le grand-frère, le mari et le gendre ont été discrédités, on s'est attaqué au grand-père. La fadaise selon laquelle l'identité homme-femme résulte d'un conditionnement social sans fondement biologique en est le corollaire absolu . J'ai reçu, hier, le lien vers un blog nommé Homme, Culture, Identité dont je cite ici la dernière livraison :

    "L'idée qui fonde politiquement l'idéologie du genre professe que de tout temps la femme a été sous la domination de l'homme et qu'il est venu le temps de subvertir la société hétéro-patriarcale."

    Ce dernier terme illustre que, pour déconstruire la prétendue tyrannie des mâles sur les esprits, il faut s'attaquer à la clé de voûte, la cariatide classique, la lourde statue de l'ancêtre masculin. Du coup on le représentera sous les traits les plus frivoles et les plus détestables. Pour avoir publié il y a trente ans un Éloge de l'Age, souvent réédité mais à peine toléré, pour avoir été souvent agressé sur les plateaux, je témoigne que le thème reste sous la vigilance sourcilleuse des femmes, et je me plais à rappeler que Ségolène Royal publiait, la même année, chez le même éditeur, un livre appelé Le printemps des grands-parents, où elle illustrait une thèse exactement contraire à la mienne : il n'y a pas d'âge-limite pour se ridiculiser par la frivolité, la dignité du vieillard est une fable sexiste (on sent la fille de militaire), soixante ans est l'âge de toutes les audaces, etc . C'est une constante dans les sociétés décadentes comme celle du XVIIIème en France. A une période pré-révolutionnaire correspond toujours une mise en cause de l'image du vieillard classique. A une période révolutionnaire, un renversement des hiérarchies sur la base de ce discrédit préalable. La littérature libertine des Encyclopédistes est pleine de vieux financiers et d'ecclésiastiques qui n'ont rien à envier à la libido de Dominique Strauss-Kahn. Pour prévoir la suite de ce qui nous attend, il n'est donc probablement pas inutile de se pencher sur ce qui nous est arrivé  : on a vu ressurgir un siècle plus tard le plus ardent, le plus délirant besoin d'autorité masculine qui se soit manifesté depuis l'Antiquité. La force a régné partout, et la figure du vieillard olympien a orné toutes les boîtes de gâteaux.

    Quand on voit le plébiscite dont les figures léonardiennes de Gandalf et Saruman (Le Seigneur des Anneaux) ont été l'objet il y a dix ans parmi la jeunesse de la planète, quand on mesure l'extraordinaire glorification de la force masculine que pratique, en ce moment-même l'heroic fantasy dans le dos des bo-bos féministes, on se demande si les théoriciens du genre et les pourfendeurs du patriarcat ont choisi les bonnes lunettes.


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