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féminisme - Page 10

  • Des putes et des hommes ?...

    Les éditions Ring viennent de publier un essai polémique de Pierre-André Taguieff intitulé Des putes et des hommes. Philosophe, politologue et historien des idées, Pierre-André Taguieff est directeur de recherche au CNRS et est l’auteur d'essais importants qui ont contribué à mettre à mal la pensée unique comme  La Force du préjugé - Essai sur le racisme et ses doubles (La découverte, 1988), Résister au bougisme (Mille et une Nuits, 2001), Les Contre-réactionnaires : le progressisme entre illusion et imposture (Denoël, 2007), Julien Freund, au cœur du politique (La Table ronde, 2008) ou , récemment, Du diable en politique - Réflexions sur l'antilepénisme ordinaire (CNRS, 2014). Il a également noué un dialogue critique avec Alain de Benoist et la Nouvelle droite, en particulier avec son essai Sur la Nouvelle Droite - Jalons d'une analyse critique (Éditions Descartes et Cie, 1994).

     

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    " Dans la France d'aujourd'hui, les faux débats font rage. Le terrorisme moral s'y exerce avec une particulière virulence, même dans le domaine de la sexualité. La prostitution est dénoncée comme le Mal absolu avec des accents apocalyptiques. Réduites à des délinquantes ou à des victimes, les prostituées ne sont pas reconnues comme des sujets libres. Les féministes abolitionnistes rêvent d'un monde sans prostitution, comme d'autres utopistes rêvent d'une société sans classes ou d'un monde sans conflits. 

    Cet ouvrage montre que l'antisexisme étatique et associatif s'accompagne désormais d'une propagande visant à donner aux hommes la figure d'une menace. Le mâle humain, s'il est hétérosexuel, est accusé d'être dominateur, violent et exploiteur. 
    Pierre-André Taguieff voit dans la pénalisation des clients l'un des indices de la vague androphobe contemporaine qui, dans les sociétés occidentales, alimente déjà une guerre froide entre les sexes. Il dresse le portrait intellectuel et moral d'un néo-féminisme puritain et punitif, expression du ressentiment et de l'esprit de vengeance. À la police de la pensée s'ajoute la mise en place inquiétante d'une police des mœurs. Et l'acharnement législatif suit toujours. 

    Cet essai, érudit et vigoureux, nous appelle à résister au nouveau conformisme idéologique qui étouffe la liberté de penser et celle de choisir nos formes de vie. Il incite les citoyens à se rebeller contre la tyrannie des minorités politico-intellectuelles et le despotisme doux qu'est le paternalisme d'État.  "

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  • Les snipers de la semaine... (123)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Causeur, la professeur de droit constitutionnel Anne-Marie Le Pourhiet descend en flamme l'hystérie féministe autour de l'affaire Catherine Sauvage...

    Mortifère féminisme

    Féminisme_sauvage.jpg

    - sur Les Observateurs, Bruno Bertez, spécialiste des questions économiques et financières, dézingue les tentatives des affidés du système pour bâillonner le peuple et les tribuns qu'il se choisit...

    Réflexion sur les attaques mondiales contre Trump

    Trump_presse.jpg

     

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  • Feu sur la désinformation... (81)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Bobard calculette sur les migrants : David Doukhan, numéro 2 du service politique d’Europe 1, affirme, sans rire, que la France n’a pas accueilli plus de 300 « migrants ».
    • 2 : Le zapping d’I-Média.

    • 3 : Journée de propagande : le 08 mars, les médias fêtaient la journée des droits de la femme. Le moment pour les féministes pour faire passer leurs différents messages idéologiques. I-Média décrypte.
    • 4 : Tweets d’I-Média.
    • 5 : Vendredi 02 mars Philippot annonce que le Front national renonce à son traditionnel défilé pour Jeanne d’Arc. C’est une victoire des médias après des campagnes de dénigrement.
    • 6 : Le bobard de la semaine.

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  • Dur d'être féministe...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Sylvain Pérignon, cueilli sur le site du Cercle Aristote et consacré à la pitoyable réaction des milieux féministes face aux très nombreuses agressions sexuelles commises par des "migrants" dans les divers pays d'Europe...

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    « Dur d'être féministe... »

    Tout allait bien sur le front des luttes féministes. Lors de la COP 21, Ségolène Royal affirmait sans rire que l’égalité hommes-femmes était une des conditions indispensables à la réussite de la lutte contre le réchauffement climatique. Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes publiait un « Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe », bible de la nouvelle police du langage. L’Assemblée Nationale avait fini par voter une TVA réduite sur les protections périodiques, après une campagne militante contre la « taxe tampon ». Par contre, les mousses à raser pour les hommes restaient soumises au taux maximal de TVA, soit 20 %. La direction du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, après avoir sélectionné trente nominés tous mâles pour son Grand Prix, avait fait machine arrière et regretté cette bourde sexiste, car « la culture doit être exemplaire en matière de parité et de respect de la diversité », ainsi que le rappelait Fleur Pellerin, ouvrant d’intéressantes perspectives à la logique des quotas. Bref, le système hétéro-patriarcal faisait eau de toutes parts.

    Mais cette marche tranquille vers la cité radieuse où seront bannies toutes les discriminations sexistes s’est heurtée à quelque chose de sidérant : À Cologne et dans d’autre villes d’Allemagne ou d’Europe, la nuit de la Saint-Sylvestre s’est transformée en cauchemar  pour des centaines de femmes  subissant exactions  et agressions sexuelles de masse, de la part de  jeunes migrants. En une nuit, toutes les niaiseries sur les beautés du multiculturalisme forcément heureux et du vivre-ensemble-qui-nous-enrichit-de-nos-différences ont été balayées par un vrai choc de civilisation.

    On sait que la fraction la plus radicale du féminisme n’a qu’un ennemi, l’homme blanc, naturellement sexiste, colonialiste, esclavagiste et raciste , contre lequel doivent se liguer en un même combat ses victimes, les  femmes et les migrants anciens colonisés.

    Difficile d’appliquer cette grille de lecture aux événements du 31 décembre 2015 ! On a  d’abord eu droit au silence, puis au déni, puis à l’édulcoration, et enfin au n’importe quoi.  Quelques tweets méritent de passer à la postérité : « La manipulation nationaliste des crimes de Cologne est dangereuse pour les femmes » (Anne-Cécile Mailfert , présidente d’Osez le féminisme ) ; « Ceux qui me disent que les agressions sexuelles en Allemagne sont dues à l’arrivée des migrants : allez déverser votre merde raciste ailleurs » (Caroline de Haas ) ; « Entre avril et septembre 1945,environ 2 millions d’Allemande ont été violées par des soldats : le faute à l’Islam ? » (Clémentine Autain ).

    On a compris comment est noyé le poisson. Surtout ne pas laisser entendre qu’il pourrait y avoir un quelconque lien entre les scènes de chasse à la femme en Rhénanie et une culture arabo-musulmane qui a quand même un léger problème avec le statut de la femme, surtout lorsqu’elle n’est pas voilée. Affirmer bien fort qu’il n’y a rien de culturellement spécifique dans les comportements des agresseurs de la Saint-Sylvestre, mais une simple manifestation de la culture du viol présente dans toutes les sociétés, y compris les nôtres, une scène ordinaire de la prédation patriarcale.

    Un petit dérapage néanmoins de la part de Clémentine Autain, qui rappelle que viols et pillages ont toujours été les menus plaisirs des guerriers vainqueurs. Oserait-elle insinuer, de façon subliminale, que les migrants sont une armée conquérante ? On comprend que son tweet  ait été promptement retiré de la circulation.

    L’essentiel est de retomber sur ses pieds et d’accuser l’extrême droite islamophobe qui nous rejouerait « touche pas à la femme blanche ». «C’est comme si ces fachos défendaient un « cheptel » qui leur reviendrait face à la « concurrence » nouvelle que représentent les demandeurs d’asile», s’indigne Martha, une sexagénaire venue participer à la contre-manifestation. «Ces hommes ne s’intéressent pas à la situation des femmes ! Moi, je dis non aux violences sexuelles, qu’elles soient le fait d’Allemands, d’étrangers ou de réfugiés !» renchérit-elle ». C’est dans Libération du 10 janvier 2016.

    Les femmes d’Europe pourront quand même compter sur la solidarité active de leurs compagnons : Le 16 janvier, à Amsterdam, des hommes ont manifesté en minijupes pour protester contre l’agression des femmes. Doit-en en rire ou en pleurer ? On laissera le mot de la fin à Denis Pessin, qui légende « Pour le prochain carnaval de Cologne, choisissez bien votre déguisement » un dessin représentant une joyeuse farandole d’hommes et de femmes, les premiers en costume de fantaisie, les secondes voilées et longuement de noir vêtues… (Slate.fr, 7 janvier 2016).

    Après tout, c’est pratiquement ce que conseille aux femmes Henriette Reker, maire de Cologne.

    Soumission, disait Houellebecq…

    Sylvain Pérignon, (Cercle Aristote, 19 janvier 2016)

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  • Nos amies les féministes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue percutant de Sylvain Pérignon, cueilli sur le site du Cercle Aristote et consacré aux féministes...

     

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    Nos amies les féministes

    Guide pour devenir le collabo docile de la pensée officielle

    Tu es français, blanc, mâle, hétéro, de culture gréco-latine et de sensibilité chrétienne. C’est déjà un acte d’accusation et avec un pareil dossier, tu as intérêt à te faire tout petit. Tu ne fais partie d’aucune franc-maçonnerie, d’aucune nomenklatura, d’aucune caste surprotégée, d’aucune minorité souffrante et tes identités se veulent discrètes. Détestant l’exhibitionnisme idéologique, tu es plutôt « majorité silencieuse » sur bien des sujets.

    Tu es contre la guerre, la famine, le viol, la torture, l’esclavage et le travail des enfants au fond des mines, mais tu n’éprouves pas le besoin de le clamer sur tous les toits et de faire admirer  tes postures.

    Dans l’isoloir, tu essayes de voter pour le moins menteur, le moins démagogue et le moins clientéliste, sans grandes illusions d’ailleurs.

    Tu vois ce que tu vois, tu entends ce que tu entends, tu penses ce que tu penses. Hé bien, garde le pour toi. Tu ne fais pas le poids.

    Tu ne fais pas le poids devant les sachants, les doctes, les experts, les pontes, les consultants qui t’écrasent de leur mépris souriant si tu n’emploies pas les mots autorisés ou si tu dévoiles de suspects questionnements.

    Tu ne fais pas le poids devant les artistes rebelles qui font leur promo avec leurs engagements en bandoulière, les saltimbanques « qui se sentent concernés », les  humoristes qui n’ont la dérision que méchante et sectaire.

    Tu ne fais pas le poids devant le terrorisme des communautés, qui instaurent par l’intimidation  des interdictions d’ouvrir les débats qui leur déplaisent.

    Tu as d’ailleurs intérêt à faire profil bas. N’oublie pas que nous vivons dans une société de délation, où l’État sous-traite à de multiples associations subventionnées le quadrillage de la société civile et la surveillance des atteintes à la bien-pensance. Juges indépendants et journalistes objectifs y veillent également, la main dans la main. La liste des choses-qui-ne-sont-pas-des-opinions-mais-des délits ne cesse de croître.

    Il convient donc de te guider pour que tu puisses t’en sortir et gagner l’estime de nos élites. La réserve et la discrétion ne suffisent pas, il te faudra clamer bien haut tes repentances et tes allégeances, et avant tout surjouer tes indignations.

    Tu dois d’abord apprendre quels sont tes amis. Tu dois commencer par faire allégeance au matriarcat light et faire oublier le macho en puissance que tu es. Tu seras gay friendly en demandant l’indulgence pour ton hétérosexualité. Tu tireras ta révérence devant nos amis mahométans et éviteras les amalgames et les stigmatisations. Tu plaindras et excuseras nos amis égarés, les délinquants, victimes d’une société d’exclusions et d’inégalités. Tu cesseras de considérer les écolos comme une secte obscurantiste et malfaisante. Et tu demanderas plus d’Europe, qui t’a apporté la paix et la prospérité.

    Tu devras ensuite lister tes ennemis et apprendre à les reconnaître, même lorsqu’ils se cachent sous divers masques : Les cathos, les fachos, les xénophobes, les réactionnaires, qui sont les multiples têtes de l’hydre qui ose combattre la modernité et s’interroger sur ses bienfaits. Tu déconstruiras l’idée même de nation et dénonceras sans faiblir les inquiétantes dérives populistes qui montrent en fait le véritable visage du peuple, qu’il faut savoir remettre à sa place.

    Il te faudrait un petit manuel de survie en milieu progressiste, pour t’aider à devenir le collabo docile de la pensée officielle. Tu  échapperas ainsi à  la placardisation ou à l’ostracisme  qui te guettent si tu relèves la tête. Tu cesseras de passer pour un  blaireau populiste aux yeux des personnes éclairées. Accessoirement, tu t’éviteras de sévères râteaux si jamais tu entreprenais de séduire des dames qui pensent bien comme il faut.

    Rééduque toi avant d’être forcé à le faire !!

    Aujourd’hui, nous allons te parler de nos amies les féministes. Et non pas « nos amies les femmes », qui nous donnerait plus de trente millions d’amies, mais te grillerait définitivement.

    Tu es un homme de ton temps. Tu es le premier étonné que les femmes françaises n’aient eu le droit de vote qu’en 1944, quatorze ans après les femmes turques, et que cela ait pu si longtemps faire débat. Mais sous la Troisième République, la gauche laïcarde et franc-maçonne s’y opposait farouchement, les femmes étant suspectées de suivre docilement les consignes de l’église catholique. Il te semble évidemment normal que les femmes étudient, travaillent, et disposent des mêmes droits que les hommes. Dans ton milieu  professionnel, tu n’appelles pas tes subordonnées « mon petit »,  et tu sais par expérience  que tes collègues féminines peuvent être très compétentes, tout en faisant moins de cinéma que les mecs. Mais tu n’apprécies guère qu’à une critique qui te semble fondée, on te réponde « vous dites cela parce que je suis une femme ». Si tu dépends d’une supérieure hiérarchique et qu’elle te reproche un manquement professionnel, tu te défendras comme tu pourras si tu estimes injuste ses propos, mais tu ne mettras pas cela sur le compte d’une misandrie inavouée.

    Tu es un homme de ton temps, encore un peu « macho », comme elles disent. Tu as rigolé en entendant quelques histoires de blondes, tu ne repasses pas tes chemises, tu laisses ta compagne se dépatouiller avec les histoires de contraception, tu n’aimes pas lui laisser le volant quand vous vous déplacez en voiture, sauf si vous rentrez d’une soirée où tu as un peu picolé.

    Mais comme tous les hommes, tu n’en mènes pas large devant la féminité et les jupes des filles. Tu ne peux mieux dire qu’Alain Souchon :

     «  Elles, très fières,
    Sur leurs escabeaux en l’air,
    Regard méprisant et laissant le vent tout faire,
    Elles, dans l’suave,
    La faiblesse des hommes, elles savent
    Que la seule chose qui tourne sur terre,
    C’est leurs robes légères ».

    Tu viens d’aggraver ton cas en évoquant le charme et la beauté  des femmes. Voudrais-tu les enfermer dans les rôles millénaires de la séductrice rouée, de l’allumeuse calculatrice,  de l’amoureuse intrigante ? Crois-tu que l’amour peut réellement exister tant que règnera le système hétéro-patriarcal ?

    Il est grand temps pour toi de rompre avec le machisme et de devenir un militant féministe. Mais à qui faire acte d’obédience ?

    Il y a d’abord le féminisme canal historique. Tu connais ses mantras : « On ne nait pas femme, on le devient ; la femme est un homme comme les autres ». Les menues différences d’ordre biologique  entre les sexes sont totalement secondaires par rapport aux différences culturelles imposées par la domination phallocratique. Il convient donc de revendiquer une égalité totale des droits, et surtout d’avoir un égal accès aux postes, aux places, au pouvoir, à l’argent, en éliminant par tous les moyens, même légaux, toute forme de discrimination sexiste.

    Mais il y aussi le féminisme de la féminitude, revendiquant une nature féminine, des valeurs féminines  apportant dans un monde de brute attention à autrui, douceur et compassion. Face au mâle dégoulinant de testostérone, qui ne connaîtra jamais les joies  rédemptrices de la maternité et de l’allaitement, la femme doit s’investir dans la vie publique pour faire reculer la violence, l’agressivité, le cynisme, la mauvaise alimentation et l’alcoolisme. La femme est l’avenir de l’homme. Elle ne lui est pas égale, mais supérieure, car elle seule peut être mère.

    Et tu as enfin les dures de chez dures, les radicales, les postmodernes, les queers,   pour    lesquelles le choix d’une sexualité n’a rien à voir avec le fait d’être affligé d’un sexe biologique, pure donnée de fait qui n’a aucune signification en soi. La différence des sexes est une pure construction sociale permettant la domination hétéro-patriarcale, et qu’il faut déconstruire pour permettre un libre choix d’une identité de genre. Il faut donc détruire tous les stéréotypes, les conditionnements, les préjugés qui s’opposent à ce libre choix. On concédera, du bout des lèvres, qu’il arrive (quelquefois ? très souvent ? généralement ?) que l’identité de genre choisie coïncide avec le sexe biologique, mais c’est avant tout sous la pression sociale. Il faut se défaire des années de dressage à l’hétérosexualité. D’ailleurs la lesbienne n’est pas plus une femme que l’homosexuel n’est un homme, tous deux sont des sujets humains qui ont choisi leur genre. Idem pour les bi(e)s et les trans. Cette liberté de choix est la seule voie pour mettre à bas la différenciation sexuelle et le système de hiérarchisation et d’exploitation qu’elle fonde. C’est pourquoi celles qui sont appelées « femmes » dans le langage androcentré n’ont pas besoin des hommes. Comme le disent les féministes américaines, une femme sans homme, c’est un poisson sans bicyclette. Il ne peut y avoir de complémentarité entre les sexes, puisque ceux-ci n’existent pas. Le genre chasse le sexe !

    Les grandes prêtresses des diverses églises féministes ne cessent de s’excommunier mutuellement, chacune accusant les autres de trahir la cause sacrée. Ces débats sont d’ailleurs difficiles à suivre, car il y a même des féministes qui s’opposent à l’interdiction du voile musulman dans l’espace public, au nom de la diversité des cultures et de l’anticolonialisme.

    Mais ne t’avise pas de prendre part à ces controverses (Par pitié, ne parle pas de « querelles de filles » !), elles feraient bloc contre toi, sous l’étendard de la revanche contre des millénaires d’oppression masculine, pendant lesquels le mâle a imposé sa loi, obligeant à échanger sexe contre nourriture et protection !

    Tu devras donc donner des gages à toutes les dimensions du féminisme, sous le regard pointilleux des militantes et des associations dédiées à la cause, qui te surveillent et rêvent de te punir.

    Ne crois pas que le droit de vote, la généralisation du travail des femmes et l’avortement en libre service marquent la fin des luttes émancipatrices : tout reste à faire ! Et dénonce l’amnésie des jeunes générations pour lesquelles les suffragettes n’évoquent rien, sauf quelque chose qui se situerait entre les clodettes et les majorettes.

    Tu commenceras par massacrer la langue française : Il convient de mettre fin à l’invisibilité linguistique des femmes. Tu veilleras à nommer correctement les auteures, les chercheures, les  professeures, les écrivaines, les sergentes, les bourrelles, les substitutes, les maîtresses de conférences, les cheffes de cabinet, les questrices, les rectrices, les rabbines, les sapeuses-pompières et les sans-papières. Madame la première ministre nommera des préfètes, et la députée sera rapporteuse du budget. Bon, tu t’y feras. Tu t’indigneras qu’une grammaire suintant le mépris sexiste  exige encore que le masculin l’emporte sur le féminin. Tu militeras pour qu’à cette règle odieuse se substitue la règle de proximité qui accorderait le genre et le nombre de l’adjectif avec le nom le plus proche qu’il qualifie : Ainsi, les hommes et les femmes seraient égales et belles !

    Une grande victoire a déjà été obtenue avec la suppression de l’immonde case « Mademoiselle » dans les formulaires administratifs, victoire qui a du faire chaud au cœur de nos sœurs d’Afghanistan. L’ignoble expression « en bon père de famille » a été virée du code civil. Mais il convient d’aller plus loin encore. Est-il supportable que dans le numéro de sécurité sociale le chiffre 1 désigne le mâle et le chiffre 2 la femelle ? Est-il admissible que l’école des touts petits soit dénommée « école maternelle », terme  qui renvoie une fois de plus à la fonction maternante dans laquelle on veut enfermer la femme ?

    Tu militeras ensuite pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Pardon, pour l’égalité entre les femmes et les hommes. L’égalité des droits te semble acquise depuis longtemps, mais la réalité est cruelle : Jusqu’à nouvel ordre, ce sont encore les femmes qui font les enfants. Il y a là une assignation biologique, comme elles disent et le regrettent pour certaines. Mais après l’accouchement, auquel le père doit obligatoirement assister  même s’il trouve cela un peu gore, rien ne justifie le partage inégal des tâches domestiques et d’élevage des enfants, qui pénalise les femmes, pendant que les salopards de mâle font carrière. Les solutions du type temps partiel consacrent définitivement les inégalités de salaire et de promotion.

    Il convient donc que l’Etat réagisse. Les 35 h devaient être l’occasion pour les hommes de se réinvestir dans l’espace domestique ou familial. Pas de chance, ils en profitent surtout pour faire du travail au black, sous prétexte de ramener des sous à la maison. Il faudrait passer aux 32 h, et contrôler par tous les moyens de surveillance possibles l’amélioration du partage des tâches qui devrait s’ensuivre. Et pas question d’heures supplémentaires, surtout défiscalisées.

    Le congé parental. Que cela te plaise ou non, tu seras bientôt obligé de le prendre et de le partager à égalité avec ta compagne, sous peine de diverses sanctions. Le refus de le prendre devrait d’ailleurs être constitutif d’un délit pénalement réprimé. Dans ton travail, tu lutteras  contre la culture du présentéisme et refuseras toute réunion après l’heure du goûter. De gré ou de force, l’entreprise devra jouer le jeu. Il faut bien obliger les hommes à avoir eux aussi leur triple journée, d’actif, de père et d’époux. Et défense d’avoir la migraine !

    Tu te battras également pour la parité. L’égalité doit aboutir à la mixité de tous les métiers et à la parité dans tous les lieux de pouvoir ou de mémoire. Il est vrai que les femmes sont peu ou pas représentées au Panthéon, au Jockey club, dans les loges maçonniques et dans les régiments d’infanterie de marine.  98% des rues sont actuellement baptisées de noms masculins, dont bon nombre de négriers, de militaires, d’ecclésiastiques  ou pire encore. Et personne ne connaît le nom de la femme du soldat inconnu !

    Tu t’étonneras de la vivacité de la revendication, alors que la féminisation du travail est une réalité aveuglante, et qu’il n’est plus guère de professions ou de filières fermées au beau sexe. (Surtout, ne dis pas « elles sont partout », cela te nuirait). Mais l’égalité exige la parité, qu’il s’agisse des instances publiques  ou des conseils d’administration des sociétés ou associations.

    Ce robuste appétit de pouvoir s’accompagne de l’idée que si tout va mal en ce bas monde, c’est que le pouvoir  est accaparé par les hommes.  Comme le chante Renaud,

    « Aucune femme sur la planète
    N’s’ra jamais plus con que son frère
    Ni plus fière ni plus malhonnête
    A part peut-être, Madame Thatcher »

    Toutes les crises que nous connaissons se résument en une seule : la crise de l’hyper-masculinité des instances de pouvoir. On sait effectivement tout ce que les femmes peuvent apporter au monde en matière de douceur et de paix. De Frédégonde à Madeleine Albright, qui fit bombarder Belgrade, la participation des femmes à la vie politique en est l’illustration éclatante.

    Pour imposer la parité, tu réclameras donc la généralisation des femmes-quotas : partout, où que ce soit, dans n’importe quel lieu, dans n’importe quelle circonstance, il en va des fondements mêmes de la démocratie. Ne pense pas que cette discrimination positive soit légèrement insultante pour les femmes, et notamment pour les femmes qui sont arrivées à de hautes fonctions ou responsabilités en raison de leurs compétences, de leur travail et de leurs mérites. Pas le temps d’attendre : grâce aux quotas, tout de suite les places et les postes !  Et fait taire les vils phallocrates qui ricanent en soulignant les avantages d’une stratégie combinant promotion canapé et bon usage des quotas, on sait bien que cela ne peut exister que dans l’imagination dévoyée des mâles dominants.

    Remarque, les quotas, j’allais dire les emplois réservés mais ça c’est pour les handicapés, n’ont pas que du mauvais : Ils peuvent constituer non un plancher, mais un plafond  destiné à protéger la biodiversité. On sait que les magistrats et avocats mâles  deviennent une espèce en voie de disparition face aux espèces invasives que sont les magistrates et les avocates. Mais je te déconseille cette vision des quotas, qui sont et doivent rester à sens unique !

    Non, le problème, c’est que les femmes ne sont pas les seules à exiger des quotas  dans tous les domaines. Dans la revendication victimaire, la concurrence est rude. Minorités visibles et invisibles exigent aussi leur juste part du gâteau, ce qui risque de nous entraîner dans une combinatoire de critères difficile à maîtriser. Mais quand on commence à compter les unes et les autres, on ne sait plus où s’arrêter.

    Et si les exigences d’égalité et de parité amènent des femmes à atteindre leur niveau d’incompétence, ce n’est pas grave et c’est même rassurant. Comme l’écrivait Françoise Giroud : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente ».

    Françoise Giroud peut être rassérénée. D’Edith Cresson à Cécile Duflot, son vœu s’est amplement réalisé.

    Mais il ne suffit pas de prôner l’égalité et la parité. Il faut surtout s’attaquer à la racine du mal, les stéréotypes qui dès le plus jeune âge, avec la complicité de parents rétrogrades, enferment filles et garçons dans des identités qu’ils n’ont pas choisies et dans des rôles inégaux. On devrait arracher les enfants à leurs parents, afin que l’Etat soit seul habilité à formater les jeunes âmes.

    En attendant ce jour, participe à la lutte contre le sexisme ! Quand on pense que des municipalités semi-fascisantes offrent à la rentrée des classes des cartables roses aux filles et bleus aux garçons ! Tu jetteras à la poubelle les « Martine », ouvrages pernicieux qui véhiculent des valeurs nauséabondes. « Martine infirmière », « Martine hôtesse de l’air » et « Martine petite maman » sont parmi les plus insidieux. Il conviendrait que les parents n’aient pas le droit d’acheter cette littérature, et que l’accès aux livres soit contrôlé par l’école  ou par des bibliothécaires municipaux soigneusement séléctionnés. « Jean a deux mamans », « Tango a deux papas », « La princesse qui n’aimait pas les princes », « Papa porte une robe » , voilà des lectures qui s’imposent pour remettre dans le droit chemin les gamines qui rêvent d’être princesse ou les gamins qui réclament un masque de Spiderman. Si le petit DSK avait appris à l’école l’égalité femmes-hommes, il serait aujourd’hui Président de la République.

    Avec les chiennes de garde, tu lutteras contre l’instrumentalisation du corps de la femme pour faire vendre n’importe quoi, et tu éviteras de penser que les femens font la même chose en taguant leurs nichons. Et n’avoue jamais avoir souri devant le célèbre slogan vantant la crème Babette : « Babette, je la lie, je la fouette, et parfois elle passe à la casserole ». Le sens de l’humour et du second degré se fait rare en milieu féministe.

    Tu lutteras contre la prostitution (pardon, le « système prostitutionnel ») et réclameras la pénalisation du client, ce qui est nettement plus facile que de traquer le proxo albanais ou la mamma maquerelle africaine. Et surtout, ne demande pas comment concilier cette lutte avec les projets de création d’un statut d’assistant(e) sexuel(le), destiné à régler les problèmes des personnes « en situation de handicap » (et demain ceux des « personnes avancées en âge » ?). Quand c’est un service public, ce n’est pas la même chose, voyons ! Ne demande pas non plus comment concilier la lutte contre la marchandisation du corps féminin et la lutte pour la légalisation des « mères porteuses ». Comme le déclarait Pierre Bergé, « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? ». Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

    Et pour mieux lutter contre les stéréotypes sexués, tu te déviriliseras avec constance et méthode. Si tu deviens papa, ne sois pas un pater familias, figure de la loi et de l’autorité, mais deviens une seconde maman. D’abord, tu regretteras amèrement que les lois idiotes de la nature ne te permettent pas d’enfanter. Comme le chante Renaud ,

     Parfois c’qui m’désole, c’qui m’fait du chagrin
    Quand je r’garde son ventre et l’mien
    C’est qu’même si j’dev’nais pédé comme un phoque
    Moi j’s’rai jamais en cloque…

    Pour rattraper le coup, tu accompagneras ta compagne aux séances de préparation à l’accouchement et feras comme elle le petit phoque ou le petit chien. Tu peux même faire la couvade, c’est très mode. Tu apprendras à changer les couches (lavables, si vous êtes écolos, c’est plus amusant). Tu dénonceras le scandale des logos qui, dans les aires de repos des autoroutes, indiquent le coin « change-bébé » par la stylisation d’une maman se penchant sur l’enfant. Tu feras le kangourou portant le bébé sur ton ventre. Tu te feras discret pour ne pas troubler l’amour fusionnel entre la reine-mère et l’enfant-roi.

    N’en fais pas trop, cependant. Une maman, ça va ; deux, bonjour les dégâts !

    Dévirilise toi (et n’en profite pas pour larguer toutes tes responsabilités !). Tu liras avec profit le manifeste de John Stoltenberg : «  Refuser d’être un homme-Pour en finir avec la virilité », Editions Syllepse, 2013 (publicité gratuite). Si tu es un people, tu te feras photographier en talons haut, pour montrer ton refus des stéréotypes. Tu verras en Conchita Wurst le symbole des valeurs de l’Union Européenne. Tu laisseras ton ado aller en jupe à l’école pour démontrer  l’horreur de la sexuation vestimentaire. Tu militeras pour que les mecs fassent pipi assis, vieille revendication des féministes suédoises, y a pas de raisons ! N’aie pas peur du ridicule, tu n’en feras jamais assez pour tuer en toi le mâle prédateur hétéro-fasciste.

    Et ne sois jamais galant. Le malheureux Barack Obama en a récemment fait l’expérience. Lors d’une réunion, il avait félicité la ministre de la Justice de Californie d’être « brillante, engagée, stricte », mais il avait cru bon d’ajouter  qu’ « il se trouve aussi qu’elle est, de loin, la plus belle ministre de la Justice du pays ». Hurlements des féministes, l’éditorialiste du New York Magazine soulignant que « le degré auquel les femmes sont jugées sur leur apparence reste un important obstacle à l’égalité des sexes au travail« . On a frisé la procédure d’impeachment.

    Il faut dire que le féminisme victimaire n’a qu’une seule et unique grille de lecture de notre monde : Le sort injuste fait aux femmes dans le système de la domination masculine. Dès lors, il lui faut toujours trouver du nouveau grain à moudre, pour faire oublier ce qu’elles ont déjà obtenu et lutter contre ce qui a déjà largement disparu. Il faut sans cesse ouvrir de nouveaux fronts, dénoncer de nouvelles discriminations. Le dernier exemple en est la campagne lancée par le collectif féministe  Georgette Sand (on ne rit pas) dénonçant la « taxe rose » générée par le fait que certains produits, destinés aux femmes, seraient plus chers que leurs équivalents destinés aux mâles. Aux dernières nouvelles, le ministre de l’économie va lancer une enquête sur ce sujet, et nul ne doute que le législateur se penchera un jour sur ce grave problème.

    Et si tu émets timidement des doutes sur l’idéologie féministe, sur les statistiques bidonnées, sur les interprétations biaisées, évacuant toute la complexité des rapports entre les hommes et les femmes, prend garde à toi. Tu te heurtes à un système d’accusation mélangeant sciemment les dénonciations les plus diverses, visant les inégalités salariales, la drague lourdingue, le plafond de verre, le harcèlement, les stéréotypes, l’excision des africaines, le retard dans le paiement des pensions alimentaires, la prostitution, la part des femmes dans les instances de pouvoir politique ou économique , la burka, le trop faible nombre d’écrivaines couronnées par un prix littéraire et l’insuffisant partage des tâches ménagères.

    Tu admireras cette tactique éprouvée du monde féministe, consistant à lier indissolublement  les réalités les plus diverses. Dès lors, si tu manifestes la moindre réserve sur un des aspects du package, si tu considères que les rôles sexués ne peuvent se ramener à une simple construction sociale, si tu penses que le mâle  n’a pas le monopole des comportements malfaisants, tu seras jugé complice du système patriarcal et des crimes qu’il génère, et ta parole sera inaudible. Le féminisme est un bloc qu’il faut accepter comme tel, sous peine d’encourir la plus infamante des accusations, celle de « masculinisme ».

    Alors prosterne-toi devant la sainte alliance des féministes, des lesbiennes et des homosexuels. Essaye de répondre à leurs injonctions les plus contradictoires. Et le jour où une femme déplorera qu’il n’y a plus de vrais mecs, évite de lui répondre que le communautarisme féminin n’y est pas pour rien.

    Sylvain Pérignon (Cercle Aristote, 24 novembre 2014)

     

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  • Le féminisme veut-il encore dire quelque chose ?

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au féminisme ...

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    Le féminisme veut-il encore dire quelque chose ?

    Après des années de lutte, quel bilan peut-on tirer du féminisme ?

    Un bilan nécessairement contrasté, pour l’excellente raison que le féminisme, en soi, ne veut pas dire grand-chose. Il y a, en effet, toujours eu deux grandes tendances à l’intérieur du mouvement féministe. La première, que j’appelle le féminisme identitaire et différentialiste, cherche avant tout à défendre, promouvoir ou revaloriser le féminin par rapport à des valeurs masculines imposées par des siècles de « patriarcat ». Non seulement le féminin n’est pas nié, mais c’est au contraire son égale valeur avec le masculin qui est proclamée. Cette tendance a, certes, connu des excès, allant parfois jusqu’à tomber dans la misandrie (dans les années 1960, certaines féministes américaines aimaient à dire qu’« une femme a autant besoin d’un homme qu’un poisson d’une bicyclette » !). Au moins ne remettait-elle pas en cause la distinction entre les sexes. Je trouve ce féminisme plutôt sympathique. C’est à lui que l’on doit d’avoir réellement fait avancer la condition féminine.

    La seconde tendance, qu’on peut appeler égalitaire et universaliste, est bien différente. Loin de chercher à revaloriser le féminin, elle considère que c’est, au contraire, la reconnaissance de la différence des sexes qui a permis au « patriarcat » de s’imposer. La différence étant ainsi tenue comme indissociable d’une domination, l’égalité est à l’inverse posée comme synonyme d’indifférenciation ou de mêmeté. On est, dès lors, dans un tout autre registre. Pour faire disparaître le « sexisme », il faudrait faire disparaître la distinction entre les sexes (tout comme, pour faire disparaître le racisme, il faudrait nier l’existence des races) – et surtout nier leur naturelle complémentarité. Dès lors, les femmes ne devraient plus concevoir leur identité sur le mode de l’appartenance (au sexe féminin), mais sur leurs droits en tant que sujets individuels abstraits. Comme l’a dit l’ultra-féministe Monique Wittig, « il s’agit de détruire le sexe pour accéder au statut d’homme universel » ! En d’autres termes, les femmes sont des hommes comme les autres ! C’est évidemment de cette seconde tendance qu’est née la théorie du genre.

    Est-il forcément besoin d’être féministe pour être une vraie femme ?

    Il faudrait déjà s’entendre sur ce qu’est une « vraie femme » ! Raymond Abellio distinguait trois grands types de femmes : les femmes « originelles » (les plus nombreuses), les femmes « viriles » et les femmes « ultimes ». Il interprétait le féminisme comme un mouvement de mobilisation des premières par les secondes. Ce qui est sûr, c’est qu’on peut être féministe au sens identitaire sans l’être au sens universaliste. La question se pose, d’ailleurs, de savoir si la seconde tendance évoquée plus haut peut encore être qualifiée de « féministe ». S’il n’y a plus d’hommes et de femmes, si le recours au « genre » permet de déconnecter le masculin et le féminin de leur sexe, on voit mal en quoi la théorie du genre peut encore être considérée comme « féministe ». Qu’est-ce en effet qu’un féminisme qui nie la réalité d’une spécificité féminine, c’est-à-dire de ce qui caractérise les femmes en tant que femmes ? Comment les femmes pourraient-elles rester femmes en se libérant du féminin ? Telles sont précisément les questions que n’ont pas hésité à poser les féministes les plus hostiles à l’idéologie du genre, telles Sylviane Agacinski ou Camille Froidevaux-Metterie.

    Aujourd’hui, les Femen… Suffit-il de montrer ses seins pour faire avancer la cause féminine ?

    Si tel était le cas, la condition féminine aurait, depuis quelques décennies, fait d’extraordinaires bonds en avant ! Mais dans le monde actuel, l’exhibition d’une paire de seins est d’une affligeante banalité. Même sur les plages, le monokini est passé de mode ! En exhibant des poitrines dans l’ensemble plutôt tristounettes, les Femen, venues d’Ukraine, ont naïvement imaginé qu’elles allaient faire impression. Elles ont seulement fait sourire. Disons qu’elles ont cru que, pour se faire entendre, il leur fallait recourir à ce que certains sociologues appellent la « nudité hostile », une nudité qui n’est plus conçue comme un moyen d’attirer, de séduire ou de provoquer le désir, mais comme un défi agressif, une sorte de proclamation à l’ennemi. Ce genre de pratique relève de cet exhibitionnisme pauvre à quoi se résume actuellement une grande partie de la sociabilité occidentale, laquelle consiste à user de son corps comme d’une marchandise. Les malheureuses Femen seront d’autant plus vite oubliées que tout le monde se fout de leurs nichons !

    Mais ce serait aussi une erreur de croire qu’elles ont le soutien des féministes. Mis à part Caroline Fourest, notoirement tombée amoureuse d’Inna Shevchenko, la plupart des féministes ont très vite pris leurs distances vis-à-vis de ces exhibitionnistes, auxquelles elles ont reproché d’utiliser leur corps et de faire appel à une « politique de la télégénie » pour mobiliser l’attention médiatique, au risque de légitimer indirectement la reconnaissance des différences de sexes – en clair, de faire de leurs glandes mammaires un usage propre à conforter les « stéréotypes ». D’autres ont objecté aux activistes aux seins nus qu’au lieu d’affirmer la supériorité de la nudité, elles feraient mieux de défendre la liberté des femmes de s’habiller comme elles le veulent. Lisez, à ce propos, l’article de Mona Chollet paru dans Le Monde diplomatique de mars dernier, qui s’intitulait « Femen partout, féminisme nulle part ». Quant aux revendications proprement féministes des Femen, on les cherche encore !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 17 août 2014)

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