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etats-unis - Page 90

  • Mourir pour le yuan ?...

    Les éditions François Bourin viennent de publier Mourir pour le Yuan ?  - Comment éviter une guerre mondiale, de Jean-Michel Quatrepoint. Journaliste et professeur d'économie, Jean-Michel Quatrepoint dénonce le déclin consenti de l'Europe face à la Chine et en appelle à une politique de puissance du noyau carolingien de notre continent. Sinon, l'accumulation des déséquilibres mènera inéluctablement à la guerre...

     

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    "Faillite de la Grèce. Endettement record des États-Unis. Crise de l’euro. Rigueur et austérité un peu partout en Occident.
    Chômage de masse. Économies exsangues. La globalisation, censée apporter bonheur et prospérité au plus grand nombre, tourne au cauchemar pour des centaines de millions de membres des classes moyennes, lentement mais sûrement paupérisés. Trois ans après la chute de Lehman Brothers, rien n’a été réglé. Bien au contraire. Les causes de la crise – déséquilibres commerciaux et déficits qui en découlent – sont toujours là. La Chine, avec son yuan sous-évalué, continue d’engranger des excédents et poursuit sa stratégie de conquête. L’Allemagne mercantiliste est tentée de jouer cavalier seul. Multinationales et financiers imposent leurs lois à des États de plus en plus impuissants. Les inégalités explosent, et avec elles, les risques d’implosion sociale.
    Comment éviter la catastrophe qui s’annonce ? Comment faire pour que cette seconde globalisation ne connaisse pas le même sort que la première, qui s’est fracassée un jour d’août 1914 ?"
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  • Allégeance aux armes et rêve américain...

    Vous pouvez écouter ci-dessous une excellente chronique d'Eric Zemmour, sur RTL, consacrée au dernier gadget américanisant de l'UMP, l'allégeance aux armes...

     

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  • Des clients du Système ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Jean-Paul Baquiast, animateur du site Europe solidaire, qui touche du doigt une vérité essentielle : les hommes politiques ne veulent pas abattre un système dont ils sont les clients...

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    Vive la banque d'affaire. Vive la fraude

    Les économistes et observateurs les moins portés à la critique du capitalisme affirment aujourd'hui avec une grande unanimité que le salut de celui-ci supposerait le démantèlement de la dictature du pouvoir financier qui parasite dorénavant à son profit l'ensemble des activités productives.

     Ceci devrait se traduire par une double série de réformes: ramener le système bancaire à son rôle premier de gestionnaire des épargnes et de financement des PME, interdire les activités spéculatives se déroulant dans le secret des paradis politiques et technologiques, qui permettent d'échapper aux contraintes fiscales et réglementaires.

    Les mesures à prendre en ce but sont très simples et pourraient être comprises par tous les citoyens. Elles dépendent avant tout de l'intervention des gouvernements et des administrations de contrôle. Faire confiance à la bonne volonté réformatrice du pouvoir financier serait un leurre.

    On pourrait donc penser que, à la veille d'élections générales, les candidats au pouvoir devraient en faire la priorité de leurs programmes. Toutes les autres réformes en découleraient. S'ils expliquaient aux électeurs la nécessité des décisions à prendre, ils auraient le soutien des peuples pour s'attaquer à la mise en oeuvre de ces réformes, malgré les résistances à prévoir. L'objection selon laquelle de telles réformes supposeraient un consensus international ne tient pas. Si personne ne commence, la dictature du pouvoir financier se poursuivra en s'amplifiant. S'en prendre à un tel pouvoir présente certes des risques majeurs, au plan national comme international, mais là encore il faut bien que quelqu'un donne l'exemple. On peut faire une comparaison. Si les manifestants syriens n'acceptaient pas de mettre leur vie en péril pour abattre le régime de Bachar al Hassad, celui-ci continuerait à les opprimer jusqu'à la fin des temps.

    Il est donc curieux de voir, dans le cas des débats entre candidats socialistes à la présidence de la République, qu'en dehors de Arnaud Montebourg (et encore), aucun d'eux n'a vraiment insisté sur la priorité à donner à la réforme du système bancaire et à la lutte contre les gangsters en col blanc que que le courageux journaliste Marc Roche a décrit dans son livre "Le capitalisme hors la loi" (Albin Michel 2011). Les électeurs ne suivraient pas, dira-t-on. Mais, nous venons de le voir, ils suivront d'autant moins que personne ne prendra la peine de leur expliquer les enjeux en cause, et le rôle qu'ils pourraient jouer en tant que citoyens et agents économiques.

    Les cyniques ou réalistes (dont nous ne sommes pas encore tout à fait) feront une autre hypothèse. Les partis de gauche, en France et en Europe, sont depuis des lustres des otages d'un Système qui finalement les nourrit en les pourrissant. Leurs candidats n'iront donc pas risquer de tuer la poule aux oeufs d'or. Les Français de gauche pourront se consoler en pensant que leurs homologues aux Etats-Unis avaient très vite compris que, derrière le Yes we can du sémillant Obama se trouvait et se trouve encore l'homme de confiance de Wall Street et de Warren Buffet.

    Jean-Paul Baquiast (Europe solidaire, 19 septembre 2011)

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  • La nouvelle impuissance américaine...

    Les éditions L'Oeuvre viennent de publier un essai d'Olivier Zajec, intitulé La nouvelle impuissance américaine - Essai sur dix années d'autodissolution stratégique. L'auteur, saint-cyrien, agrégé d'histoire et diplômé de Sciences-po, est directeur d'un cabinet de conseil et publie régulièrement des articles de géopolitique et de relations internationales  (Le Monde diplomatique, la Revue de Défense nationale, Monde chinois, Stratégique, Défense et Sécurité internationale).

     

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    "Le XXIe siècle sera-t-il américain, comme l’a été le XXe ? Rien n’est moins sûr. Devenus dominants après la Première Guerre mondiale, les États-Unis sont aujourd’hui une puissance déclinante et surendettée. Malgré un budget militaire faramineux, les États-Unis n’arrivent plus à imposer leur loi, comme ce fut le cas après la chute de l’URSS. Après la chute de l’URSS, la chute des États-Unis ? Avec un sens aigu de l’analyse, Olivier Zajec brosse dans la Nouvelle impuissance américaine un portrait inattendu du monde. Les États-Unis se désintéressent de l’Europe qui va se diviser entre pays adeptes de l’atlantisme (Grande-Bretagne, Hollande, Espagne, Portugal), et ceux qui seront tentés par un rapprochement avec la Russie (France, Allemagne, Italie). Le principal intérêt de ce livre est néanmoins l’état du monde dix ans après le 11 septembre 2001. Le XXIe siècle naît sous nos yeux, et il sera différent du XXe."

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  • Chronique du choc des civilisations...

    Aymeric Chauprade vient de publier aux éditions Chroniques une version actualisée de Chronique du choc des civilisations, l'ouvrage qui lui a valu son éviction du poste de professeur de géopolitique à l'Ecole de guerre. Il nous livre un superbe panorama des dix années capitales que nous venons de vivre, du 11 septembre 2001 au printemps arabe...

     

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    "Des attentats du 11 septembre 2001 aux révolutions arabes du printemps 2011, en passant par l'expansion planétaire de la Chine, le retour de la puissance russe et les réveils africains et latino-américains, ou bien encore le défi migratoire mondial et la fin d'Oussama Ben Laden, les événements géopolitiques se bousculent et l'on assiste à la naissance d'un nouveau monde multipolaire, riche d'espoirs comme de menaces. A travers des photographies souvent spectaculaires, des cartes explicatives et des textes accessibles à tous, Chronique du choc des civilisations présente un décryptage unique de l'actualité et une analyse des événements replacée dans le temps long de l'histoire. Une véritable grille de lecture du monde actuel éclairant les luttes implacables des relations internationales."

     

     


    Chronique du choc des civilisations, nouvelle... par realpolitiktv

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  • Quelques réflexions sur l'islamisation de la France...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de Thierry Mudry sur l'islamisation de la France, publié sur Realpolitik.tv. Avocat, Thierry Mudry est un spécialiste de la géopolitique des Balkans, et est , notamment, l'auteur de Histoire de la Bosnie-Herzégovine (Ellipse, 1999) et de Guerres de religions dans les Balkans (Ellipse, 2005).

     

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    Quelques réflexions sur l'islamisation de la France
    La visibilité sociale accrue de l’Islam en France, avec la multiplication des lieux de culte musulmans, l’accroissement du nombre des femmes voilées, l’apparition du voile intégral, la prolifération des restaurants servant exclusivement de la nourriture halal, etc., suscite un évident et bien compréhensible malaise chez nombre de Français non musulmans qui voient leur paysage familier transformé par cette nouvelle donne. Ce malaise est manifeste aussi chez certains Français d’origine musulmane qui ne souhaitent pas que la France reproduise un modèle d’outre-Méditerranée que leurs parents ou eux-mêmes ont laissé sans regret derrière eux.

    La visibilité sociale accrue de l’Islam a conduit beaucoup à évoquer une « islamisation » de la France. Mais deux questions se posent ici.

    Peut-on parler d’une véritable islamisation, en ce que cette visibilité de l’Islam traduirait son influence grandissante, religieuse, voire politique, en France ? Deuxième question : les musulmans eux-mêmes sont-ils à l’origine de ce phénomène d’islamisation ?

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    Du fait de la poursuite de l’immigration qui s’est transformée, comme l’a observé Hervé Juvin, en « immigration de peuplement », le nombre de musulmans tend bien évidemment à s’accroître chaque année en France.

    Pour autant, il convient de distinguer ces deux réalités que sont l’immigration et l’islamisation.1

    En effet, tous les immigrés ne sont pas musulmans, loin s’en faut. Une partie non négligeable d’entre eux provient de l’Extrême-Orient ou de l’Afrique sub-saharienne, chrétienne et animiste. D’autre part, l’immigration musulmane elle-même ne relève bien évidemment pas d’un projet pan-islamiste de conquête de l’Europe, mais bien plutôt de la volonté séculaire du patronat français de disposer sur place d’une main d’œuvre bon marché, et de la volonté des immigrés de trouver en France, pour eux-mêmes et leur famille, des conditions de vie meilleures que dans leur pays d’origine.

    En outre, les citoyens ou les résidents français d’origine musulmane sont loin d’être tous pratiquants, voire croyants, et, dans l’immense majorité des cas, leur pratique religieuse, alignée sur les traditions familiales, se limite à consommer de la viande halal (ou, à tout le moins, à ne pas manger de porc) et à observer, plus ou moins rigoureusement, le jeûne du ramadan . Selon un sondage CSA réalisé pour l’hebdomadaire catholique La Vie du 17 avril au 30 août 2006, 88% des musulmans de France affirmaient faire le ramadan2, 43% faire les cinq prières quotidiennes, 20% lire le Coran au moins une fois par semaine, 17% aller à la mosquée au moins une fois par semaine, et 4% être déjà allés à La Mecque. Il convient de préciser que ce sondage a été réalisé auprès de personnes se déclarant de confession musulmane, ce qui exclut les personnes d’origine musulmane qui s’affirment incroyantes ou qui adhèrent à un credo religieux non musulman, dont la proportion reste à déterminer !

    Plutôt que d’une islamisation « en profondeur », sans doute convient-il de parler ici d’une islamisation apparente. Cette dernière n’est toutefois pas innocente et sans portée comme l’a montré l’exemple de la Bosnie-Herzégovine, dont le paysage rural et urbain s’était ré-islamisé à partir des années de la fin des années 1960 avec la construction massive de mosquées et de lieux de culte musulmans financée par les pays arabes avec l’assentiment des dirigeants communistes locaux3.

    Le renouveau symbolique de l’Islam en Bosnie-Herzégovine servait la politique étrangère de la Yougoslavie titiste, qui avait pris la tête du mouvement des non-alignés et se montrait soucieuse de se ménager l’appui diplomatique des Etats musulmans.

    Mais, alors même que les nouvelles mosquées étaient fort peu fréquentées, au grand dam des autorités islamiques locales, cette ré-islamisation du paysage bosniaque favorisa une polarisation identitaire de la société qui s’avéra plus tard lourde de conséquences.

    Au bout du compte, peut-on parler d’une influence religieuse grandissante de l’Islam en France ? Cela reste à prouver : la multiplication des mosquées est, en effet, moins le signe du dynamisme de l’Islam en France que celui de son atomisation, les pratiquants se répartissant en associations cultuelles distinctes, qu’il n’est pas abusif de qualifier pour certaines de « sectes », s’opposant vivement sur l’interprétation du corpus islamique.

    En revanche, le poids politique de l’Islam se fait sentir en France, quoi qu’indirectement, avec le Conseil français du culte musulman, volontiers consulté par le pouvoir politique, au même titre toutefois que les représentants des autres confessions de France, chrétiennes et juive.

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    Cette visibilité sociale, ce poids accrus de l’Islam en France sont-ils imputables aux musulmans eux-mêmes ? Ne sont-ils pas plutôt le fait de l’État français, des collectivités publiques et des grandes entreprises, qui manifestent ainsi un parti-pris idéologique en faveur du multiculturalisme (ou de « la diversité », pour reprendre le jargon en vigueur) – un parti-pris favorable qui ne s’étend toutefois pas aux cultures et aux langues régionales – et la volonté de contrôler, ou d’encadrer, les nouvelles populations implantées en France?

    Notons d’abord que le Conseil français du culte musulman créé en 2003 à l’instigation des autorités françaises, en particulier de Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur chargé des cultes, n’apparaît guère représentatif de la population musulmane de France. Ses membres sont d’ailleurs élus par un collège électoral restreint composé de délégués des associations cultuelles largement soumises à l’influence des Etats étrangers (Algérie, Maroc et Turquie surtout) et des groupes proches des Frères musulmans.

    En outre, si l’État et les collectivités publiques ne peuvent financer le culte musulman, il apparaît que les communes, depuis plusieurs années, interviennent largement dans la création de lieux de cultes, à travers notamment les subventions accordées aux associations culturelles musulmanes (ces dernières servant de support aux associations cultuelles) ou la mise à disposition de locaux, ou de terrains concédés parfois sous la forme de baux emphytéotiques. Il est certes tout à fait normal que des lieux de culte musulmans puissent voir le jour, mais on constate que les largesses publiques bénéficient bien souvent à de petites minorités activistes au sein de la population musulmane.

    Précisons ici que, contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les musulmans qui éprouvent le plus de difficultés à ouvrir des lieux de culte en France, mais certaines églises chrétiennes, en particulier les églises évangéliques, celles-ci se heurtant à l’hostilité affichée des municipalités communistes de la banlieue parisienne. La journaliste Stéphanie Le Bars soulignait dans Le Monde que « de nombreux responsables d’églises évangéliques, dont la vitalité ne se dément pas, notamment en région parisienne, rencontrent des difficultés pour offrir à leurs fidèles des « lieux de culte dignes ». A la recherche d’entrepôts ou de cinémas désaffectés, ils passent d’une localité à l’autre, parfois pendant plusieurs années, avant de trouver un point de chute. « Lorsqu’elles visent un local, les communautés évangéliques se heurtent souvent au droit de préemption des mairies ou à leur refus de changer la destination des locaux » ». « Comparativement, les musulmans jouissent désormais d’une relative facilité pour ouvrir une salle de prière ou une mosquée. Si des besoins demeurent en termes de surface, notamment, « l’islam des caves » est en passe de disparaître. « Un lieu de culte ouvre en moyenne par semaine », indique M. Leschi [alors chef du bureau des cultes au ministère de l'Intérieur]. Plus de 2000 lieux de culte musulman fonctionnent aujourd’hui. Et les responsables musulmans le reconnaissent eux-mêmes, il est devenu électoralement payant pour un élu d’assister à la pose de la première pierre d’une mosquée ».4

    Quant aux grandes entreprises, en accordant des salles de prière sur le lieu de travail, des aménagements des horaires de travail en fonction des fêtes religieuses et des repas halal à leurs employés, sans même que des exigences dans ce sens aient été formulées par leurs employés musulmans ou par une majorité de ceux-ci, elles entendent clairement développer une stratégie « identitaire » de gestion des ressources humaines dans le droit fil du multiculturalisme ambiant.

    C’est là qu’il apparaît clairement que l’islamisation de la France, voire de l’Europe, s’accorde parfaitement avec leur américanisation, avec la transposition locale du modèle américain.

    Il n’y a à cela rien d’étonnant quand on sait que, loin d’être nécessairement hostile aux États-Unis, l’Islam, dans certaines de ses expressions dont la Turquie de l’A.K.P., la fraction moderniste des Frères musulmans et les Etats du Golfe offrent l’exemple le plus éclairant5, peut se révéler parfaitement américano-compatible, géopolitiquement et économiquement parlant, et même sur le plan civilisationnel, ainsi qu’en témoignent la reconnaissance et l’approbation par ces courants islamistes de l’hégémonie états-unienne, leur adhésion au néo-libéralisme mondialisé décrit comme profitable aux élites musulmanes, et leur promotion du consumérisme de masse à peine amendé par quelques interdits alimentaires et prescriptions vestimentaires.

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    L’ampleur de la responsabilité des décideurs politiques et économiques français dans ce phénomène d’« islamisation » se donne également à voir dans des cas particuliers, apparemment anodins, tirés du quotidien. On évoquera ici, pour illustrer notre propos
    - celui des Quick halal, et
    - celui de l’abattage rituel des animaux de boucherie.

    La chaîne de restauration Quick a décidé, au début de l’année 2010, de bannir toute viande de porc dans huit de ses établissements et de ne servir à la clientèle de ces établissements que de la viande de bœuf halal. Leur nombre a été porté quelques mois plus tard à 22. Mais la qualité halal des produits vendus a été partiellement mise en doute par les mosquées de Paris et d’Evry, qui se livraient, semble-t-il, à une féroce concurrence sur le marché de la certification, et par les rédacteurs du site internet Al Kanz voué à la défense des consommateurs musulmans.

    Cette stratégie du tout halal a été initiée par Quick dans le but de séduire les banlieues mais également (et surtout) de conquérir le marché nord-africain.

    Il n’est pas indifférent de savoir que le capital de Quick appartient pour 95% à la Caisse des dépôts et consignations, personne morale de droit public dont la mission est définie par le code monétaire et financier.

    On voit donc que l’État, à travers la Caisse des dépôts et consignations, joue un rôle majeur dans un processus d’islamisation, dont l’authenticité est cependant contestée par les musulmans eux-mêmes.

    Une directive européenne du 18 novembre 1974 avait imposé le principe de l’étourdissement des animaux de boucherie avant leur abattage. Ce principe, repris dans une directive du 22 décembre 1993, connaissait cependant une dérogation, fondée sur le respect de la liberté de religion: celle de l’abattage rituel.

    Les dispositions de ces directives ont été transposées dans le droit français, et incluses dans le code rural, où figurent également les dispositions prévoyant l’exception de l’abattage rituel.

    Cependant, le Rapport d’enquête sur le champ du halal, rendu en septembre 2005 par le Comité permanent de coordination des inspections, relevait (page 33) que « l’abattage sans étourdissement préalable tend à devenir la norme pour certaines espèces ». « En France, 80% des ovins, 20% des bovins et 20% des volailles seraient abattus selon le rite halal ».

    L’existence d’une telle dérive a été confirmée par la direction générale de l’alimentation du ministère de l’Agriculture en 2007 et par le ministre de l’Agriculture lui-même dans sa réponse à la question posée à ce sujet par le député du Nord Christian Vanneste en 2009. Les enquêtes de terrain de l’Oeuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs réalisées ces dernières années montrent l’ampleur de cette dérive, l’abattage rituel concernant, selon les constatations faites, 62% des ovins et caprins tués en abattoirs, 43% des veaux et 28% des gros bovins (en 2006 et 2007).

    L’abattage sans étourdissement présente un double attrait aux yeux des entrepreneurs de la filière: il est plus économique, et il permet de pouvoir exporter de la viande vers des pays musulmans. Un tel attrait justifie pour eux qu’on puisse en imposer, sans les informer, la consommation à des non musulmans en France.

    Les législations européennes et françaises sont ainsi bafouées dans les abattoirs français, avec l’assentiment du ministre de l’Intérieur, supérieur hiérarchique des préfets compétents pour délivrer les agréments aux activités d’abattage des animaux, et du ministre de l’Agriculture, supérieur hiérarchique des directeurs départementaux des services vétérinaires chargés de contrôler les abattoirs.

    Mettant en avant la complicité de ces ministres dans ces violations du code rural, qui pouvaient également tomber sous le coup de l’article 521-1 du code pénal punissant la cruauté envers les animaux, Brigitte Bardot avait saisi d’une plainte dans ce sens la Cour de justice de la république en février 2011. Mais cette dernière n’a pas voulu y donner suite.

    Là encore, la responsabilité des dirigeants politiques et économiques dans la généralisation de l’abattage rituel (que beaucoup de musulmans disent à juste titre conditionnée par des impératifs de rentabilité et non par des motifs religieux) est sans commune mesure avec celle des musulmans eux-mêmes.

    On voit bien que, si islamisation de la France il y a, celle-ci, même si elle répond aux vœux d’une minorité des musulmans, est essentiellement le résultat de l’action des décideurs – des décideurs non musulmans.

    Thierry Mudry (Realpolitik.tv, 5 septembre 2011)

     

    1 – S’agissant des problèmes liés à l’immigration, le lecteur se reportera aux analyses d’Hervé Juvin et aux propositions qu’il formule sur ce site (Realpolitik.tv).

    2 – En revanche, le port du voile, en particulier du voile intégral, marque plutôt une rupture avec les traditions familiales. Il répond, chez les femmes qui l’assument, à des motivations complexes, et procède le plus souvent d’un choix individuel, volontiers provocateur (cf. Raphael Liogier, « L’islamophobie, symptôme de la décadence européenne », article paru sur le site de l’Observatoire du religieux : www.world-religion-watch.org.)

    3 – La Bosnie-Herzégovine comptait 969 mosquées et lieux de culte musulmans en 1960. Elle en comptera 1437 en 1970 et 1661 en 1976 (Cf. Thierry Mudry, Histoire de la Bosnie-Herzégovine. Faits et controverses, Paris, Ellipses, 1999, p. 217-218).

    4 – « Les évangéliques, en plein essor, peinent à trouver des lieux de culte », in Le Monde, 8 mars 2007.5 – On lira sur la Turquie les articles de Tancrède Josseran. Il faut cependant souligner que l’Islam, pluriel par essence, est loin d’être uniformément américano-compatible.

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