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etats-unis - Page 39

  • Le modèle américain d'Hitler...

    Les éditions Armand Colin viennent de publier un essai de James Q. Whitman intitulé Le modèle américain d'Hitler - Comment les lois raciales américaines inspirèrent les nazis, avec une préface de Johann Chapoutot. Américain, l'auteur est professeur de droit comparé à l'université de Yale.

     

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    " Allemagne, années 1930 : les nazis préparent leur accession au pouvoir. Dans la perspective des futures lois raciales de Nuremberg, ils s’intéressent tout particulièrement aux politiques ségrégationnistes mises en place aux États-Unis.
    Ironie de l’histoire, les nazis estimeront que la politique américaine va trop loin, notamment avec la loi « une seule goutte suffit » (ou « One-Drop Rule ») qui leur permet de classer les Africains-américains en citoyens de seconde classe. Les lois raciales nazies ont-elles été inspirées par ce « modèle américain » ?
    L’auteur, James Whitman, répond par l’affirmative, ayant mené une enquête détaillée sur l’impact américain lors de la mise en place des principales lois de Nuremberg, pièces maîtresses de la ségrégation antijuive du régime nazi. S’opposant à l’idée généralement défendue par les historiens que la politique de répression américaine n’aurait aucun lien significatif avec les lois raciales allemandes, l’auteur démontre dans cet essai que les nazis ont, au contraire, montré un grand intérêt, réel et soutenu, que ce modèle leur a servi de base dans l’élaboration de leur propre système de ségrégation.
    Cet essai nous fait comprendre, au-delà de l’histoire du Troisième Reich, l’influence de l’Amérique sur les pratiques racistes dans le monde. "

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  • Le grand remplacement, des écrans de cinéma jusque dans les têtes !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et dans lequel il analyse avec brio une opération de guerre cognitive que nous voyons se dérouler sous nos yeux...

     

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    Le grand remplacement, des écrans de cinéma jusque dans les têtes!

    Les méchants sont blancs

    Depuis longtemps les films hollywoodiens nous montrent que les méchants sont des albo-européens, même si leur nationalité peut varier selon le scénario. Des méchants mafieux siciliens, des méchants albanais [1] qui organisent des réseaux de prostitution et surtout des méchants russes… Tous fachos et suppôts de Poutine !
    Comme lorsqu’à la télévision, on nous présente des policiers procédant à une interpellation : le prévenu est toujours de la bonne couleur ! Car les codes hollywoodiens se sont imposés partout en Occident.
    Les asiatiques ont certes eu leur heure de gloire dans le registre du mal cinématographique : du Docteur No [2] au méchant Thao qui veut voler la belle voiture de Clint Eastwood [3] puisqu’il est bien connu que les gangs hmongs sont très puissants outre-atlantique….
    Il y a encore périodiquement aussi des méchants terroristes islamistes au cinéma, mais ils sont heureusement souvent mis hors d’état de nuire par de gentils policiers musulmans [4] ou noirs [5].
    Mais aujourd’hui, sur nos écrans, chacun peut constater que les méchants sont pour l’essentiel des « personnes perçues comme blanches ».

    Les gentils sont afro-américains

    Les afro-américains, par contre, entrent rarement dans la catégorie des méchants. Ils jouent en général des rôles de policiers, de militaires, de savants [6], de prêtres (non pédophiles) ou d’informaticiens dans les productions hollywoodiennes.
    S’ils commettent des hold-up c’est en général pour se venger des méchants blancs [7], car ce sont toujours de gentils bandits. Ils sont aussi Président des Etats-Unis ce qui, vous en conviendrez, est un gage de gentillesse [8].
    Ce stéréotype apparaît désormais comme la marque de fabrique des productions hollywoodiennes et déteint partout.

    Le rôle des lobbies communautaires

    Cette situation ne résulte pas du hasard.
    Elle traduit d’abord la volonté de l’industrie médiatique de séduire aux Etats-Unis le public afro-américain et, sur un plan plus général, de s’adapter à un monde où, demain, 40% de la population mondiale, sera, d’après les prévisions de l’ONU [9], issue du continent africain. Et de s’adapter aussi à une Amérique de moins en moins WASP et de plus en plus multiculturelle.
    Un phénomène qui se retrouve d’ailleurs dans la propagande publicitaire, qui met désormais systématiquement en scène des couples mixtes ou des métis voire qui vise des créneaux carrément ethniques, mot novlangue pour désigner un segment de cette clientèle « perçue comme non-blanche ».
    Le stéréotype « méchant blanc/gentil noir » traduit aussi la vigilance des associations de défense communautaires qui veillent au respect de la bonne image cinématographique et télévisuelle des « minorités » et qui n’hésitent pas à engager des procès et des boycotts pour se faire entendre.

    Les remakes, expressions de la nouvelle norme politiquement correcte

    D’où aussi la propension du cinéma à augmenter la proportion de personnages de couleur incarnant un rôle positif dans le scénario, comme on peut le voir lorsqu’on examine des remakes.
    Car les remakes correspondent le plus souvent à une réécriture politiquement correcte de l’œuvre initiale.
    Ainsi par exemple le film américain de fiction apocalyptique Je suis une légende de Françis Lawrence (2007) est un remake du film Le Survivant de Boris Sagal (1971).
    Mais dans ce remake, le héros est noir (incarné par l’acteur Will Smith) alors que, dans le film original, il est blanc (incarné par l’acteur Charlton Heston). Dans le remake le héros rencontre aussi une femme blanche ; dans le film initial il rencontre une métisse. Dans le remake enfin, les méchants mutants ont la peau blanchâtre alors que dans la version originale ils avaient la peau sombre !
    En d’autres termes le starring du film a été systématiquement inversé.

    Salauds de blancs !

    Cette comparaison permet de mesurer la progression du stéréotype consistant désormais à associer aux albo-européens des caractères systématiquement négatifs. Un stéréotype que bien sûr les bonnes âmes se gardent de dénoncer.
    Ainsi, par exemple, dans le film de fiction Prometheus de Ridley Scott (2012), les méchants humanoïdes albinos qui veulent détruire la terre, semblent sortis de la statuaire d’Arno Brecker ! Et dans le même film le capitaine du vaisseau spatial qui se sacrifie courageusement pour sauver la terre est… un afro-américain, comme il se doit.
    Il serait fastidieux de citer les innombrables scénarios, que ce soit sur grand ou petit écran, qui reposent sur ce stéréotype de nature raciste : salauds de blancs, gentils noirs !
    Mais ce racisme ne choque évidemment pas les ligues de vertu puisque, par construction, le racisme anti-blanc n’existe pas. Et qu’il véhicule une haine de soi à destination du seul public albo-européen, sommé de gober sans broncher ces stéréotypes masochistes.
    Les blancs sont méchants et les gentils sont de couleur : une autre façon, finalement, d’affirmer que « l’immigration est une chance pour nous » !

    Le Grand Remplacement, c’est aussi dans nos têtes

    Mais cela ne suffisait pas !
    Car aujourd’hui Hollywood et ses suiveurs sont en passe de franchir une nouvelle étape : remplacer tout simplement les albo-européens par des afro-américains dans les films à prétention historique.
    Par exemple dans le film King Arthur de Guy Ritchi (2016), l’acteur noir Djiman Hoansou incarne un chevalier de la Table Ronde, sir Bevedere. Dans la série télévisée Once Upon a Time, c’est Sinqua Walls, un autre acteur noir, qui joue le rôle de Lancelot. Dans le film Robin Hood Origin d’Otto Bathurst, le personnage de Petit Jean sera joué par un acteur afro-américain Jamie Fox.
    Au théâtre, l’actrice afro-américaine Condola Rashad incarnera Joan Of Arc. Et dans la série de la BBC The Hollow crown, la reine Marguerite d’Anjou est jouée par l’actrice métisse Sophie Okonedo.

    On entend déjà les bonnes âmes s’écrier : pourquoi une personne « perçue comme non blanche » n’aurait-elle pas le droit de jouer Lancelot ou Marguerite de Valois ? D’autant que les races humaines n’existent que dans l’esprit tordu des racistes.
    Mais, curieusement, les mêmes ne supporteraient sans doute pas qu’un acteur albo-européen joue, par exemple, le personnage de Martin Luther King…Comme le footballeur Antoine Griezmann l’a appris à ses dépens, quand il s’est déguisé en basketteur afro-américain !
    Car pour le Système médiatique, il ne peut y avoir de réciprocité : le Remplacement n’est autorisé que dans un seul sens. Sinon c’est du racisme, du colonialisme ou de l’appropriation culturelle.
    Bref, c’est toujours mal quand c’est blanc.

    Un casting ridicule ? Non un projet chaotique

    A l’évidence ces castings placés sous le signe de la « diversité », comme ces scénarios où les méchants sont invariablement des albo-européens, ne sont pas neutres : ils jettent les bases d’une nouvelle guerre cognitive menée contre les Européens.
    Une guerre destinée à leur faire croire qu’ils n’existent pas, sinon pour nuire au reste de l’humanité. Une guerre qui s’attaque aux représentations de leur passé donc à leur identité et à leur être. Une guerre qui s’intègre dans le projet chaotique de la Super Classe Mondiale consistant à transformer les Européens en monades, pour mieux les mettre en servitude.
    Ces castings font certes sourire ceux qui ont encore un peu de culture, car il est douteux qu’on ait désormais le droit d’en rire en Europe de l’Ouest.
    Mais qu’en sera-t-il demain des petits européens qui auront été essorés par la machine à « éducation inclusive », sevrés de théorie du genre et d’antiracisme obligatoires et lobotomisés à la sous-culture du portable ?
    Croiront-ils que le roi Arthur était un migrant Erythréen et que Jeanne d’Arc entendait des Negro Spirituals avant d’aller bouter les Russes hors d’Ukraine ?
    Si c’est le cas, la Super Classe Mondiale qui pilote les écrans aura gagné : ils ne seront plus Européens car ils auront aussi été remplacés dans leur tête.

    Michel Geoffroy (Polémia, 18 février 2018)

    Notes :

    [1] Voir notamment Taken de Pierre Morel (2008)
    [2] James Bond 007 contre Dr No de Terence Young (1962)
    [3] Gran Torino (2008) de Clint Eastwood
    [4] Voir par exemple l’Union Sacrée d’Alexandre Arcady (1989) où les méchants iraniens sont mis hors d’état de nuire par un policier maghrébin et un policier juif
    [5] Par exemple Couvre Feu d’Edward Zwick (1998)
    [6] Par exemple, dans 2012 de Roland Emmerich, le gentil physicien est incarné par l’acteur noir Chiwetel Ejiofor
    [7] Voir par exemple Ocean Eleven de Steven Soderbergh( 2001)
    [8] Dans 2012 de Roland Emmerich, le Président des Etats-Unis est incarné par l’acteur noir Danny Glover
    [9] En 2100

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  • Véridique rapport sur les dernières nécessités de préservation et d'extension de la domination américaine sur le monde...

    Les éditions Le Retour aux sources viennent de rééditer le Véridique rapport sur les dernières nécessités de préservation et d'extension de la domination américaine sur le monde signé par Terror et préfacé par le philosophe Francis Cousin. Un véridique rapport à la manière de celui, bien connu, du situationniste Censor, camarade de Guy Debord, dans les années 70 en Italie...

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    " Du terrorisme et de l'État en leur contexte général ou comment Washington est à la genèse opérationnelle des attentats du 11 septembre 2001 et de tous ceux qui ont suivi, dans le cadre d une appropriation recherchée des ressources pétrolières mondiales et d'abord irakiennes... : Ce texte nous est parvenu par des voies inconnues et nous n'avons pu en identifier la source... Toutefois et quel que soit le jugement que l'on puisse porter sur leur contenu, il nous a semblé qu'il convenait que ces commentaires sur le terrorisme qui signalent que le terrorisme moderne est toujours et par essence un spectacle étatique, soient publiés tels quels - pour une véritable compréhension plurielle du temps présent et des diverses interprétations qui en ont pu dernièrement surgir. Ce texte n engage que ses auteurs. C'est au seul nom de la libre expression critique que l'éditeur a là décidé de remplir son devoir de publication. Bien évidemment, un tel écrit doit être librement reçu, analysé et contradictoirement discuté puisque sa seule véritable indication d'origine est l'histoire de l'histoire elle-même... / Nouvelle édition : Avant-propos et épilogue de Francis Cousin. "

     

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  • Alep, Pyongyang, Davos… Vers la chute de l’Empire américain ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au déclin de la superpuissance américaine. Haut-fonctionnaire, animateur de la Fondation Polémia, Michel Geoffroy doit prochainement publier un essai chez Via Romana, La super-classe mondiale contre les peuples.

     

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    Alep, Pyongyang, Davos… Vers la chute de l’Empire américain ?

    L’année 2017 restera comme un grand tournant géopolitique que les médias de propagande se gardent bien de nous révéler : celui de la fin, en direct en quelque sorte, de la domination des États-Unis sur la scène mondiale.
    Les médias mainstream nous cachent ce tournant car c’est une mauvaise nouvelle pour la Super Classe Mondiale qui comptait sur la surpuissance américaine pour faire avancer son projet mondialiste !
    Analyse d’une chute en direct.

    Corée du Nord : le roi est nu

    Première étape, la Corée du Nord : un tout petit Etat de 25 millions d’habitants qui s’est doté non seulement de l’arme nucléaire mais de missiles intercontinentaux. Une nouvelle illustration de l’incapacité des Occidentaux à conserver leur monopole nucléaire, mais pas seulement.

    En effet, Donald Trump peut toujours prétendre avoir « un plus gros bouton » que Kim Jong Un. Mais tout le monde voit que les gesticulations américaines n’ont pas permis de mettre au pas la minuscule Corée du Nord. A la différence de 1962, lors de la crise des fusées de Cuba, où les États-Unis ont fait plier l’URSS, qui était un adversaire d’une toute autre dimension que le pays du matin calme, même en version soviétoïde. L’Amérique de Donald Trump en est même réduite à demander l’aide diplomatique de la Chine et de la Russie pour tenter de résoudre la crise !

    L’affaire coréenne ébranle surtout la crédibilité de la puissance américaine dans cette partie du monde au point d’inquiéter sérieusement l’allié japonais, qui songe à renforcer ses forces d’auto-défense et donc à revenir sur son pacifisme constitutionnel.
    L’onde de choc coréenne n’a donc pas fini de se propager en Asie, car tout le monde comprend que le roi est nu….

    Syrie : échec au roi

    Seconde étape, la fin de Daesch en Syrie du fait de l’intervention militaire russe, symbolisée par la reprise d’Alep.
    Alors que les Occidentaux en ont été bien incapables, d’autant qu’ils voulaient avant tout le renversement de Bachar El Assad et qu’ils n’hésitaient pas pour ce faire à s’appuyer sur des groupes islamistes comme Al Nosra, présentés comme des forces démocratiques d’opposition. Gribouille n’aurait pas fait mieux !
    La Syrie marque une nouvelle défaite stratégique des États-Unis dans leur prétention à imposer leur « nation-building », c’est-à-dire en réalité le chaos au Proche Orient. Une nouvelle défaite aussi pour tous ceux qui se sont embarqués dans la folle stratégie américaine et singulièrement la France, qui a perdu le peu d’influence qu’elle avait encore dans ce pays. Une belle performance française donc, dans un pays autrefois placé sous son mandat !

    L’intervention russe en Syrie fut non seulement décisive et « souveraine » car elle mit un coup d’arrêt à la déstabilisation occidentale de la Syrie. Elle apporte aussi la preuve que la Russie est de nouveau un acteur international à part entière avec lequel il faut désormais compter. D’autant que l’intervention militaire russe a démontré, au grand dam de l’OTAN, les très grandes capacités militaires de ce pays y compris dans les hautes technologies. Pendant que les frappes américaines continuaient de tomber à côté des cibles visées et de multiplier les « bavures »….

    Car, malgré l’enfumage médiatique permanent*, la puissance militaire américaine n’est plus ce qu’elle était. On finit par oublier par exemple que cela fait désormais 16 ans que les Etats-Unis pataugent en Afghanistan pour « lutter contre le terrorisme » : mais pour quel résultat exactement, sinon l’explosion du trafic de drogue ?

    Davos : le roi est mort vive le roi !

    Troisième étape : Davos en janvier 2018.
    Car contrairement à ce que nous serinent nos médias de propagande, la révélation de l’édition 2018 du Forum Economique Mondial de Davos n’était pas Emmanuel Macron, récitant avec application et en anglais son cours libéral de « réformes » et de « flexibilité », en bon élève de l’oligarchie.
    Non c’était la Chine qui donnait le ton y compris en matière de défense de l’environnement, d’autant que les États-Unis apparaissaient marginalisés avec leur retrait du Protocole de Paris !
    Le représentant chinois n’a-t-il pas affirmé en outre que « la Chine aspire à construire un monde ouvert, inclusif, propre et beau qui jouisse d’une paix durable, de la sécurité universelle et d’une prospérité partagée. Ayant cela à l’esprit, le gouvernement chinois assume aujourd’hui davantage de responsabilités à l’égard de la paix et du développement du monde » ? Se payant donc le luxe de reprendre à son compte, mais au second degré, le discours habituel des Occidentaux.
    Une Chine qui, avec les autres Brics , déconstruit en outre patiemment la domination du dollar et des États-Unis dans les institutions financières internationales.

    A Davos on parle toujours anglais, mais désormais avec un fort accent chinois ou indien.

    Bienvenue dans le nouveau monde !

    Le XIXe siècle fut européen et anglais. Le XXe siècle fut américain. Mais, à l’évidence, le XXIe siècle sera différent : peut-être chinois mais surtout, comme on dit, « multipolaire », ce qui signifie que les Occidentaux n’auront plus les moyens d’imposer aux autres civilisations leurs intérêts et leurs lubies idéologiques. Et que les Etats-Unis vont perdre leur statut de surpuissance.

    Cela permet d’ailleurs de comprendre la signification réelle des critiques médiatiques récurrentes portées des deux côtés de l’Atlantique contre la personne de Donald Trump : elles servent à essayer de cacher la nouvelle donne stratégique du monde aux Occidentaux, en faisant de Donald Trump un bouc émissaire.
    Car ce n’est pas à cause de la prétendue « folie », « imprévisibilité » ou « maladresse » de son actuel Président, que les États-Unis perdent leur leadership. C’est tout simplement parce que nous changeons d’époque et parce que les rapports de force mondiaux ne sont plus les mêmes. Mais chut ! il ne faut pas réveiller les autruches occidentales.
    Lors de son discours sur l’État de l’Union, le 30 janvier dernier, le Président Trump a ainsi affirmé « nous pouvons tout faire », dans une sorte de remake du « Yes we can » de son prédécesseur Barak Obama. Mais avec le nouveau monde qui vient, cette méthode Coué a peu de chances de fonctionner.
    Et il serait temps que les Européens en prennent conscience, au lieu de continuer de se placer à la remorque d’un Oncle Sam de plus en plus vieillissant.

    Michel Geoffroy (Polémia, 4 février 2018)

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  • Alain de Benoist : « Ce n’est pas la puissance des États-Unis qui est atteinte, mais leur certitude morale… »

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque les États-Unis et la présidence Trump... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et L'écriture runique et les origines de l'écriture (Yoran, 2017).

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    Alain de Benoist : « Ce n’est pas la puissance des États-Unis qui est atteinte, mais leur certitude morale… »

    Depuis son accession à la Maison-Blanche, nos médias donnent dans le « Trump bashing » systématique. Il n’empêche qu’à la lecture de Fire and Fury, livre qui vient de lui être consacré, une question brutale se pose : Donald Trump est-il fou ?

    Je ne sais pas s’il est fou, mais ce qui est sûr, c’est qu’il paraît complètement cinglé. Vous vous rappelez sans doute que, dès avant son élection, j’avais pris soin de distinguer le « phénomène Trump », phénomène populiste traduisant le ressentiment des « angry white men » vis-à-vis de l’establishment, qui me paraissait très positif, et le personnage même de Trump, vis-à-vis duquel je nourrissais des sentiments pour le moins partagés. J’ai vu, ensuite, une certaine droite plonger dans la « Trumpmania », ce qui ne m’a pas paru plaider en faveur de ses capacités d’analyse. Depuis lors, il n’y a pratiquement pas de jour où, dans sa façon d’être comme sa façon de faire, « The Donald » ne donne l’impression d’être un grand caractériel égocentrique, immature, inculte et paranoïaque, à quoi s’ajoute l’incompétence d’un homme qui n’a d’autre expérience de la politique que l’immobilier et la télé-réalité.

    Entendons-nous bien. Je ne regrette pas un instant la défaite de l’abominable Hillary Clinton. Je ne dis pas, non plus, que tout ce que fait Trump est nécessairement négatif. Je tiens compte, aussi, de la mauvaise foi de ses ennemis, pour lesquels je n’éprouve pas la moindre sympathie. Cela dit, les ennemis de nos ennemis ne sont pas toujours nos amis, et les critiques d’un Steve Bannon ne sont quand même pas à négliger. Au passif de Trump, je mettrais personnellement sa politique fiscale essentiellement favorable à Wall Street (« business first »), son indifférence monstrueuse pour les problèmes d’environnement, et surtout sa politique étrangère qui vise apparemment à créer un axe américano-israélo-saoudien opposé à l’axe Moscou-Damas-Téhéran, en privilégiant les sunnites contre les chiites. S’ajoutent à cela les menaces de guerre qu’il fait peser contre l’Iran, la Syrie, la Corée du Nord, voire la Russie, à la façon d’un Docteur Folamour lancé dans une lamentable guerre des boutons (« C’est moi qu’ai le plus gros ! ») avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un qui, malgré tous ses défauts, apparaît, à la limite, comme presque moins cinglé que lui !

    Donald Trump, en définitive, est un homme essentiellement imprévisible. Or, c’est sans doute ce qu’il y a de pire en politique. Un chef d’État imprévisible peut faire le pire comme le meilleur. Mais ce qui est impossible, c’est de lui faire confiance.

    Les récentes équipées militaires américaines se sont toutes soldées par des échecs. En contrepoint, la Russie, la Syrie et l’Iran n’ont cessé de marquer des points. S’ajoutent à cela les difficultés intérieures du pays. Le colosse américain aurait-il des pieds d’argile ? Pourrait-on même parler de déclin des États-Unis ?

    Les difficultés que traversent aujourd’hui les États-Unis sont probablement parmi les plus sérieuses qu’ils ont connues depuis des décennies. En dépit d’un budget militaire supérieur à tous les autres budgets militaires de la planète, ils n’ont pas gagné une seule guerre depuis plus de quarante ans, leur armée est présente partout mais victorieuse nulle part (ils sont simplement parvenus à raser le Proche-Orient), leur dette publique atteint des sommets sans précédent et leur part dans le PIB mondial a chuté de plus de 20 % depuis 1989. Cela dit, je crois que ce serait une grave erreur d’en conclure que leur hégémonie est en passe de s’effondrer. L’expérience historique montre qu’il ne faut jamais sous-estimer les Américains, qui restent quand même la première puissance politique, militaire, économique et technologique de la planète. Ce que l’on peut dire, en revanche, c’est que leurs capacités d’expansion impériale semblent avoir atteint leurs limites, et surtout qu’ils sont moins disposés, au moins pour l’instant, à se présenter comme la « nation indispensable » dont parlait Madeleine Albright, c’est-à-dire comme les gendarmes d’un monde où ils auraient pour vocation d’imposer leur modèle. On pourrait dire, de ce point de vue, que ce n’est pas leur puissance qui est atteinte, mais leur certitude morale. C’est leur capacité et leur volonté de parler au nom du monde entier qui a disparu.

    Après la Méditerranée et l’océan Atlantique, le centre de gravité politique s’est depuis longtemps déplacé dans le Pacifique. Quid de l’Europe dans ce jeu aux cartes désormais rebattues ?

    Bien sûr que la façade Pacifique est essentielle. Mais depuis des décennies qu’on le répète, ce serait, là aussi, une erreur de croire que les États-Unis peuvent se désintéresser de l’Europe et du Proche-Orient. Ils savent que le XXIe siècle sera plus probablement un siècle chinois qu’un siècle américain, mais ils savent aussi très bien que l’Eurasie reste le centre géopolitique du monde. Quant à l’Europe, elle est comme d’habitude aux abonnés absents. Mais on note, cependant, que l’atlantisme n’est plus le réflexe automatique qu’il était au temps de la guerre froide. Il n’y a plus de mystique de l’atlantisme. Le refus des États européens de suivre Trump dans son projet de remise en cause de l’accord nucléaire iranien est, à cet égard, révélateur. Même les Européens semblent avoir intégré le fait que le monde est devenu multipolaire et que l’Amérique n’est plus nécessairement le pays qui donne le ton. C’est déjà très important.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 23 janvier 2018)

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  • Tour d'horizon... (140)

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     Au sommaire cette semaine :

    - sur Bouger les lignes, Caroline Galactéros revient sur le travail de sape mené par l'administration américaine contre l'Iran...

    Iran : la diabolisation en marche

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    - sur son site, l'Observatoire du journalisme dresse un panorama de la couverture médiatique de la crise migratoire au cours des derniers mois...

    Crise migratoire durant l’automne-hiver 2017 : encore plus !

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    - sur sa chaîne Youtube, Michel Drac analyse les événements de la fin de l'année 2017...

    La vraie actu !

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