Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'Ego Non dans laquelle il évoque la menace du despotisme démocratique au travers de l’œuvre d'Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique.
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Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'Ego Non dans laquelle il évoque la menace du despotisme démocratique au travers de l’œuvre d'Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique.
Les éditions Textuel viennent de publier un essai d'Antoine Chollet intitulé L'anti-populisme ou la nouvelle haine de la démocratie. Maître d'enseignement et de recherche en pensée politique et en histoire des idées politiques à l'Université de Lausanne, Antoine Chollet est un spécialiste de la démocratie directe, du populisme et de la pensée politique contemporaine.
" Le problème du populisme, ce ne sont pas les partis ou mouvements qui sont qualifiés ainsi mais les discours qui en parlent. Neuf fois sur dix, quand le terme « populiste » est utilisé par les intellectuels ou les politiques, y compris de gauche, il s’agit a minima d’une critique, au pire d’une insulte. Le « populisme » désigne pourtant à l’origine la défense du pouvoir du peuple contre sa captation par les élites. Pour Antoine Chollet, les antipopulistes sont en fait hostiles à une démocratie reposant sur le pouvoir des citoyens. Sous prétexte de dénoncer de prétendus « excès » de la démocratie, c’est bien cette dernière qu’ils visent. Derrière une façade modérée, les conséquences sont radicales : érosion de la souveraineté populaire, recul des libertés et creusement des inégalités. "
Les éditions Passés composés publient cette semaine une étude historique de Paul Cartledge intitulée Demokratia - Une histoire de la démocratie. Professeur émérite de l'université de Cambridge, Paul Cartledge est un spécialiste de réputation internationale de la civilisation grecque.
" L'engouement ou la défiance que suscite aujourd'hui la démocratie à travers le monde appelle une réflexion nouvelle sur les différentes versions de son original grec. C'est là que l'on trouve les rudiments de la société démocratique moderne, raison pour laquelle Paul Cartledge raconte la riche histoire de ce système politique millénaire, sans se contenter de comparer la démocratie des Modernes et des Anciens. Si la diversité de la démocratie grecque ancienne forme le cœur du sujet, l'auteur traite également de ses différents héritages en poursuivant son histoire au-delà de la période classique pour y intégrer la période hellénistique, la Rome républicaine, la longue éclipse au cours du Moyen Âge et de la Renaissance, enfin l'Angleterre du XVIIe siècle et la France de la Révolution. Ce parcours aboutit à un paradoxe : la tradition dominante dans la pensée politique occidentale aura été antidémocratique, l'élite percevant le pouvoir de la majorité comme l'équivalent d'une dictature du prolétariat. Cette longue tradition est encore loin d'avoir été vaincue par les défenseurs de la démocratie directe. Paul Cartledge, par sa hauteur de vue et sa connaissance intime de la demokratia, offre ainsi une irremplaçable et exceptionnelle histoire de la démocratie antique et de sa longue postérité. "
Les éditions Passés composés viennent de publier un essai historique de Christophe Pébarthe intitulé Athènes, l'autre démocratie. Maître de conférences en histoire grecque à l’université Bordeaux Montaigne, Christophe Pébarthe est spécialiste d’histoire économique de l’Antiquité et de l’Athènes classique.
" La démocratie athénienne aurait été imparfaite, limitée, réduite à une part infime de la population. Elle serait donc incomparable, voire contradictoire, avec notre démocratie contemporaine. Dans cette histoire inédite et entièrement renouvelée, Christophe Pébarthe revient aux documents anciens et démontre qu’il s’agit d’un régime où le peuple se gouverne effectivement lui-même. Il décrit, entre autres, comment les Athéniens veillent à ce que leurs délibérations produisent les meilleures décisions et comment leurs institutions garantissent la formation des citoyens au long de leur vie. Il se livre à une lecture inattendue de célèbres tragédies, Antigone par exemple. Ces dernières répondaient aux questions suscitées par l’instauration de la démocratie : la loi a-t-elle toujours raison ? Comment veiller à ce que l’opinion exprimée corresponde à l’intérêt général ? Bref, les Athéniens avaient les mêmes interrogations que nous et partageaient un même souci d’amélioration de leur régime politique. À la faveur de l’exemple grec, l’auteur montre des correspondances avec les critiques émises à l’endroit de nos propres régimes politiques, liées à la représentativité, aux élites et au « populisme ». Et si se réconcilier avec l’histoire d’Athènes permettait de retrouver l’origine oubliée du projet démocratique ? "
Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Maxime Tandonnet au site Droite de demain et consacré à la crise démocratique que connaît notre pays.
Ancien haut-fonctionnaire, spécialiste des questions d'immigration, et désormais enseignant, Maxime Tandonnet a été conseiller à l’Élysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Il a donné un témoignage lucide et éclairant de cette expérience dans Au cœur du volcan (Flammarion, 2014). Il est également l'auteur de biographies d'André Tardieu et de Georges Bidault.
La France connaît une tragédie démocratique
Européennes, municipales, régionales et départementales…les Français ont boudé les urnes. À deux mois des élections présidentielles ne doit-on pas craindre la même désaffection et comment résoudre la crise de la démocratie française ?
En effet, après un scrutin de 2017 qui a été dénaturé par le scandale autour de François Fillon, les élections de 2022 s’annoncent absolument neutralisées par la succession des crises, épidémies de covid 19, Ukraine. La posture présidentielle de « fausse non-candidature », le problème des parrainages, le matraquage sondagier, les difficultés de Valérie Pécresse candidate officielle du principal parti d’opposition, la valse des trahisons, ont pour effet d’annihiler le débat démocratique sur le bilan du quinquennat et sur la préparation de l’avenir. Pour la première fois, le climat est au désintéressement général face à une présidentielle présentée comme jouée d’avance. La France connaît une tragédie démocratique.
La crise liée à la pandémie de la Covid-19 a consacré la résurrection de l’État sous toutes ses formes, État-providence, État-pompier, État régalien… et jeté une lumière glaçante, sur les lourdeurs et absurdités de la bureaucratie. Selon vous quel État va sortir de cette crise inédite et comment sortir de l’impuissance publique ?
Rien dans le déroulement de cette non-campagne ou dans le programme des candidats ne permet de concevoir une rénovation de l’Etat. A voir comment les choses se déroulent, la volonté démocratique de changer les choses est écrasée, inexistante. On peut même craindre aujourd’hui que ces phénomènes soient voués à s’aggraver : la hausse vertigineuse des dépenses publiques et de la dette vont se poursuivre, comme une drogue destinée à anesthésier les tensions dans le pays, son appauvrissement et sa désindustrialisation, l’impuissance des institutions. Cet effondrement se traduit par l’exubérance de la communication : le grand spectacle sert à recouvrir le désastre. On ne voit pas à ce stade de qui permettra d’inverser la logique, en tout cas à moyen terme. La pente est raide… Un jour, le pays se trouvera au pied du mur et la prise de conscience devra se produire, mais nous n’en sommes pas là.
Pendant cette pandémie les esprits libres se sont fait rares. La politique a ses propres exigences. Comment rester un “esprit libre” face au pouvoir de l’opinion et en admettant une obligation d’action ?
A mes yeux, le passe vaccinal est emblématique du pire de ce que la société politique peut produire. Cette mesure emblématique est rigoureusement inefficace et ne prétend même pas à l’efficacité (le vaccin n’empêche pas la transmission du virus). Sous le voile du progressisme, elle procède de méthodes de communication les plus douteuses : désigner implicitement une partie de la population – non vaccinée – comme bouc émissaire de maux qui tiennent en grande partie aux dirigeants politiques (réduction des moyens hospitaliers). Son objectif déclaré – forcer les non vaccinés à se faire vacciner – n’a même pas été atteint. Et pourtant, le pouvoir persiste et signe, l’opposition soutient dans l’ensemble ces méthodes de même qu’une vaste majorité de l’opinion selon les sondages. Cela montre l’état de déliquescence morale et intellectuelle d’une société. Les quelques esprits libres et lucides qui gardent le cap dans la tempête doivent aujourd’hui s’unir par-delà les clivages du passé.
Lors de cette campagne présidentielle, le régalien sera inexorablement mis en avant, notamment dans une période chaotique marquée par la poursuite de l’augmentation de la violence. Pourtant la préoccupation des Français sur des questions fondamentales comme l’avenir de la démocratie française, les libertés sont très peu repris, pour quelles raisons ? La gouvernance doit-elle être un thème électoral pour 2022 ?
Parce que nous sommes avant tout dans le médiatique, l’émotionnel et l’immédiateté. S’intéresser à la préparation de l’avenir, notamment au fonctionnement de la démocratie française suppose un retour à la raison, à la prospective, à la capacité de se projeter dans l’avenir. Or, l’effondrement du niveau scolaire, depuis des décennies, annihile la capacité d’une société à réfléchir sur son destin. Ce nivellement et cet aveuglement touchent aussi bien la majorité des commentateurs que l’opinion en général. Des images médiatiques montrant une agression vont provoquer une (légitime) émotion collective. Cependant, les spectateurs de ce drame ne vont pas pour autant s’interroger sur une faillite de long terme d’un système politique qui a abouti à l’impuissance de l’Etat et au chaos d’une société sur plusieurs décennies. L’affaiblissement de la culture politique et de l’esprit critique est au cœur de la tragédie démocratique.
Que voulez-vous dire sur la faillite des institutions ?
Le système politique français (pas seulement les institutions, mais leur pratique et la culture politique) a abîmé la démocratie. Il a engendré une sorte de gourou élyséen qui absorbe toute la substance du politique. La vie publique se limite pour l’essentiel à sa logorrhée quotidienne et ses gesticulations médiatiques tournées ver sa réélection, comme dans un vulgaire régime autocratique. De fait, le gouvernement n’existe plus, le parlement est annihilé, les collectivités territoriales affaiblies, la presse neutralisée. Nul ne décide plus grand chose dans le champ du concret. La politique se réduit pour l’essentiel à n’être qu’un spectacle éthéré destiné à occuper les esprits. La faiblesse se déguise en autorité. Les courroies de transmission entre le pouvoir central et la Nation sont rompues. Tout est à repenser, à reconstruire. La démocratie est à réinventer, par le référendum, le renouveau des libertés locales, la refondation de la représentation populaire… Tout le reste en dépend dès lors que la gouvernance conditionne l’efficacité des politiques. Mais qui cela intéresse-t-il ?
Jamais la liberté n’a autant été abîmée. Cet état dont le gouvernement nous a privé et où l’opposition a eu bien du mal à la défendre. Comment la droite doit elle retrouver ces fondamentaux ?
Nous en saurons plus dans quelques mois, en fonction du résultat des présidentielles et législatives. Mais a priori, elles ne se présentent pas dans les meilleures conditions pour les idées auxquelles nous croyons. Lors de la crise sanitaire, une poignée d’hommes et de femmes, généralement étiquetés à droite, mais pas seulement, parlementaires et intellectuels, ont montré leur attachement à la liberté face à l’Absurdistan bureaucratique et à la terrifiante dérive du passe vaccinal ainsi que leur lucidité et leur force de caractère en résistant au vent de folie collective. Il leur faut s’unir, même en partant d’un tout petit nombre, et tenter de reconstruire quelque chose en livrant la bataille des idées.
Maxime Tandonnet (Droite de demain, 27 février 2022)
Le 10 février 2022, Thomas Arrighi interrogeait Frédéric Rouvillois pour l'émission «Sputnik donne la parole» afin d'évoquer avec lui le système de parrainage des candidats à l'élection présidentielle. Frédéric Rouvillois y voit un dispositif mis au service de l’oligarchie, qui serait le « grand secret de la Ve République ». Professeur de droit public, et auteur de nombreux essais, il vient de publier avec Christophe Boutin l’ouvrage Les parrainages: ou comment les peuples se donnent des maîtres (La Nouvelle Librairie, 2022).