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droite - Page 21

  • Le clivage droite / gauche a-t-il encore un sens ?...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au clivage droite / gauche et à sa perte de sens...

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    Alain de Benoist : Droite et gauche : des mots qui ne signifient plus rien !

    Il vous est arrivé de vous définir comme un « homme de droite de gauche » ou comme un « homme de gauche de droite ». Si ce n’est pas une boutade, qu’est-ce que cela signifie ?

    Cela veut dire d’abord que je ne juge pas des idées en fonction de leur provenance, mais en fonction de leur justesse. La valeur de vérité d’une idée ne dépend pas de son étiquette. Subsidiairement, cela signifie aussi que je n’ai pas plus d’indulgence pour la bêtise de droite que pour le sectarisme de gauche. José Ortega y Gasset disait, dans La révolte des masses : « Être de gauche ou être de droite, c’est choisir une des innombrables manières qui s’offrent à l’homme d’être un imbécile ; toutes deux, en effet, sont des formes d’hémiplégie morale. » Pour ma part, j’ai toujours été surpris de constater que les hommes « de droite » n’ont en général aucune culture de gauche, et que les hommes « de gauche » n’ont en général aucune culture de droite. C’est la raison pour laquelle les uns et les autres se font de leurs adversaires une représentation qui est le plus souvent de l’ordre du fantasme.

    Chez une certaine « droite », il est coutumier de dénoncer la « fausse droite », tout comme à « gauche » on critique volontiers les « trahisons de la fausse gauche ». Ces querelles ne cacheraient-elles pas un problème politique de fond ?

    Il y a en effet un problème de fond, mais ce ne sont pas des opinions subjectives qui peuvent permettre de le cerner. Si l’on s’en tient à une approche scientifique, force est de reconnaître que les spécialistes de sciences politiques ne sont jamais parvenus à se mettre d’accord sur une notion qui pourrait servir de dénominateur commun à toutes les droites (ou à toutes les gauches). De multiples propositions ont été avancées (liberté ou égalité, conservatisme ou progressisme, ordre ou changement, perfectibilité ou imperfectibilité de la nature humaine, etc.), mais quel que soit le critère retenu, il y a toujours des exceptions.

    Sur le plan historique, on a pris l’habitude de dater le clivage droite-gauche de la Révolution française, mais en réalité – en France tout au moins -, ces termes ne se répandent dans le discours public que dans les toutes dernières années du XIXe siècle. Il ne serait jamais venu à l’esprit de Karl Marx, de Georges Sorel ou de Proudhon de se définir comme des « hommes de gauche » ! L’alliance du mouvement ouvrier et de la gauche progressiste n’est pas antérieure à l’affaire Dreyfus. Par ailleurs, loin d’être assignées à résidence, nombre d’idées n’ont cessé de se promener à travers le paysage politique : le libéralisme est passé de gauche à droite, le colonialisme a d’abord été défendu par la gauche avant de l’être par la droite, l’écologisme est passé de droite à gauche, etc.

    La vérité est qu’à toute époque et dans chaque pays, il y a toujours eu plusieurs droites et plusieurs gauches, certaines de ces droites ayant plus d’affinités avec certaines de ces gauches qu’avec les autres droites. Pour la France, tout le monde connaît la division proposée par René Rémond entre droite orléaniste, droite légitimiste et droite bonapartiste. Elle est loin d’épuiser le sujet.

    À date récente, nombre de facteurs ont accéléré la dissolution du clivage droite/gauche, qu’il s’agisse de la quasi-disparition des familles sociologiques où l’on votait de la même façon de père en fils (aujourd’hui, on « zappe » d’un parti à l’autre comme on essaie divers produits au supermarché), de la crise de la représentation ou de l’extraordinaire recentrage des programmes des partis qui nourrit le rêve d’un « consensus au centre ». La droite a abandonné la nation pour ne pas déplaire aux multinationales, la gauche a abandonné le peuple en se ralliant à la société de marché. Tous sont partisans des droits de l’homme et de la libéralisation des capitaux, tous mènent des politiques convergentes quand ils arrivent au pouvoir.

    Le résultat est que les gens ont de plus en plus de mal à comprendre ce qui distingue encore la droite et la gauche. Emmanuel Macron est-il un homme de gauche ? Alain Juppé, un homme de droite ? Et où classer Marine Le Pen, qui campe sur une ligne ni droite ni gauche ? Natacha Polony vient de déclarer : « Quand je regarde les représentants de la droite, je ne me sens pas une seule seconde de droite. Idem à gauche, où je ne trouve pas ma place non plus. » De plus en plus de gens sont dans le même cas.

    Si le clivage gauche/droite s’efface, quel est celui qui le remplace ?

    Aujourd’hui, le clivage fondamental est la mondialisation et, derrière elle, le rapport à l’idée de progrès, à l’ordre libéral (qu’il soit économique ou sociétal) et au système de l’argent. Il y a d’un côté ceux qui profitent de la mondialisation, qu’ils soient de droite ou de gauche, et de l’autre ceux qui en sont les victimes, qu’ils soient eux aussi de droite ou de gauche (la « France périphérique »).

    C’est ce qu’ont bien compris, à des degrés divers, les mouvements populistes. Le populisme, dont on s’entête à ne pas comprendre la véritable nature, consiste à articuler les demandes sociales qui s’expriment « en bas » de manière à susciter une contre-hégémonie à l’hégémonie d’« en haut ». Les classes moyennes et populaires peuvent ainsi se poser en représentantes du tout social, sur le modèle de ce qui s’était passé en 1789 lorsque le tiers état s’était proclamé, sur la base des « cahiers de doléances », comme le véritable dépositaire de la légitimité nationale. Ainsi peut s’amorcer la déconstruction graduelle du système en place. Mais à l’inverse, c’est aussi ce qui explique que, dans la classe dominante, l’idée d’une union nationale entre les « partis de gouvernement » ne cesse de progresser pour neutraliser les « récalcitrants » des deux bords. La clarification naît de ce que ces deux phénomènes se renforcent mutuellement.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 16 avril 2016)

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  • Tour d'horizon... (105)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Theatrum Belli, Caroline Galactéros, spécialiste des questions de stratégie et de géopolitique, nous livre un panorama de la rébellion syrienne, sur laquelle la diplomatie française fonde tant d'espoirs...

    Camaïeu de vert… foncé : l’instructif panorama des “rebelles” syriens

    Rebelles syriens.jpg

    - sur le blog de Monde & vie, Bruno Larebière, ancien rédacteur en chef du Choc du Mois et de Minute, livre son analyse de la situation à droite...

    La réclamation lancinante des Français ne trouve aucun représentant crédible

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    - sur Contrepoints, Thierry Berthier évoque l'avance qu'est en train d'acquérir Google dans le domaine stratégique de la robotique...

    Google, grand gagnant du monde des robots ?

    caroline galactéros,syrie,islamisme,bruno larebière,france,droite,front national

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  • Arguments pour contrer la gauche...

    Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec le politologue Marc Crapez, réalisé le 23 février 2016 par Martial Bild et Élise Blaise pour TV Libertés, dans lequel il propose un petit manuel de survie pour contrer définitivement la gauche et dénonce, sans langue de bois, le racisme anti-blancs....

    Marc Crapez a récemment publié Éloge de la pensée de droite (Jean-Cyrille Godefroy, 2016).

     

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  • Cette droite qui prétend défendre la nation mais qui ne se soucie pas du peuple...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la cécité d'une grande partie de la droite face à la question sociale...

     

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    Cette droite qui veut défendre la nation mais qui ne se soucie pas du peuple

    François Hollande a récemment présenté son « plan de la dernière chance » pour lutter contre le chômage. Mais en son temps, François Mitterrand avait déjà dit qu’en ce domaine, « on a tout essayé ». Le chômage de masse serait-il une fatalité ?

    Ce que François Hollande veut faire baisser, ce n’est pas le chômage, mais les chiffres du chômage. D’où son programme de formation des jeunes, qui vise avant tout à dégonfler les statistiques. Pour le reste, alors que la politique libérale de l’offre ne marche manifestement pas et que, sans la dépense publique, la France serait déjà tombée dans la dépression, tout ce qu’il propose, ce sont les recettes libérales habituelles : cadeaux supplémentaires aux entreprises, réduction de l’investissement public, diminution de la protection sociale et des indemnités de chômage, etc. Comme l’écrit Dominique Jamet, « même dans leurs rêves les plus fous, M. Gattaz et le MEDEF, qui le demandaient depuis toujours, n’en espéraient pas tant ».

    Le gouvernement n’a toujours pas compris que les entreprises n’embauchent que lorsqu’elles sont assurées de pouvoir vendre, et qu’elles ne vendent pas quand la politique d’austérité condamne le pouvoir d’achat à stagner ou à diminuer. « Travailler plus pour gagner plus », disait déjà Sarkozy, en oubliant que si on travaille plus, on augmente du même coup la quantité de l’offre de travail. Or, comme en période de chômage la demande est inférieure à l’offre et n’augmente pas, la seule conséquence est l’effondrement du salaire. On reconnaît là l’influence d’Emmanuel Macron, que je considère comme le ministre le plus nocif et le plus dangereux de ce gouvernement – l’« expression politique de la domination bourgeoise », comme dit Patrick Buisson.

    Emmanuel Macron semble pourtant bien vu par une partie de la droite.

    Chez beaucoup de gens de droite, le sens de la justice sociale tient à l’aise sur un confetti. Ils veulent défendre la nation mais se soucient finalement fort peu du peuple. Ils n’ont pas encore compris que le capitalisme est intrinsèquement mondialiste, puisqu’il exige l’abolition des frontières (« Laissez faire, laissez passer » !), qu’en raison de sa propension à l’illimitation il ne peut exister sans révolutionner constamment les rapports sociaux ni voir dans les identités nationales autant d’obstacles à l’expansion du marché globalisé, que le modèle anthropologique dont il est porteur (celui d’un individu fondé à maximiser en permanence son avantage) est à l’œuvre dans le libéralisme économique aussi bien que dans le libéralisme sociétal, et que l’axiomatique de l’intérêt et la machinerie du profit sont les piliers de la dictature des valeurs marchandes.

    À un moment où le vote Front national traduit de plus en plus un « vrai conflit de classe », comme le dit Christophe Guilluy – pour qui « c’est en travaillant sur la question sociale que l’on arrive à la question identitaire » -, à un moment où la majorité des classes populaires ne vivent plus là où se créent la richesse et l’emploi, ce qui n’était jamais arrivé dans l’Histoire, ce sont bien sûr les mêmes qui trouvent que le programme économique du FN est « trop à gauche » ou qui s’enthousiasment pour ce clown pathétique de Donald Trump (l’équivalent américain du Russe Jirinovski), qui pense que le fait de « savoir faire de l’argent » suffit à le qualifier pour diriger les États-Unis.

    Depuis les années 1990, la désespérance sociale ne cesse de s’étendre : 6,5 millions de personnes inscrites à Pôle emploi, 8,5 millions de pauvres au seuil à 60 % du revenu médian, 6 millions d’abonnés aux minima sociaux, 2,3 millions de foyers bénéficiaires du RSA, 3,8 millions de mal-logés, 3,9 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire, 810.000 sans-domicile, dont 100.000 obligés de dormir dans des caves ou dans la rue…

    Face à ce tournant de l’histoire sociale de notre pays, certains s’obstinent à ne rien voir. Ils comprennent les paysans qui multiplient les actions illégales parce que le monde rural est en train de mourir, ils comprennent les Corses qui vont exercer des représailles contre les exactions des racailles qui ont agressé des pompiers, mais quand huit salariés de l’usine Goodyear d’Amiens sont condamnés à deux ans de prison, dont neuf mois ferme, pour avoir séquestré pendant trente heures deux dirigeants d’une entreprise qui a supprimé 1.100 emplois et fait 800 chômeurs (douze suicides depuis la fermeture) – neuf mois de prison contre trente heures ! -, ils ne cachent pas leur joie de voir ces « voyous » envoyés « au gnouf ». Les Corses et les Bonnets rouges d’accord, mais pas les travailleurs ! Pas un mot, en revanche, sur les voyous en col blanc qui délocalisent à tour de bras et multiplient les « plans sociaux » pour permettre à leurs actionnaires de se goinfrer toujours plus ! Moi qui dois beaucoup à la grande tradition du syndicalisme révolutionnaire (Georges Sorel et Édouard Berth, Émile Puget et Victor Griffuelhes, Arturo Labriola et Filippo Corridoni), cela me soulève le cœur.

    Certes, on peut bien entendu en tenir pour une « droite thatchérienne », comme Éric Brunet, de Valeurs actuelles, ou comme le député de l’Yonne Guillaume Larrivé, porte-parole des Républicains, pour qui le « marinisme » est un « néocommunisme antinational ». Mais cette droite-là, ce sera sans moi.

    Que vous inspire cette récente déclaration de Jean-Luc Mélenchon : « Nous vivons une période d’obscurantisme social. Dans cette cour des miracles qu’est le gouvernement, M. Gattaz joue le chef des capons, ces mendiants d’autrefois qui faisaient les poches dans les lieux publics. Il encaisse les milliards du gouvernement, sans que cela ne réduise en rien le nombre des chômeurs et, dès que les coffres sont pleins, il retend sa sébile. En France, le grand patronat est une classe d’assistés très parasitaire » ?

    Parasites est tout à fait le mot qui convient.

     

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 4 février 2016)

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  • Eloge de la pensée de droite...

    Les éditions Jean-Cyrille Godefroy viennent de publier un essai de Marc Crapez intitulé Éloge de la pensée de droite. Chercheur en sciences politiques, Marc Crapez est notamment l'auteur de La gauche réactionnaire - Mythe de la plèbe et de la race dans le sillage des Lumières (Berg international, 1998) et de Défense du bon sens (Rocher, 2004).

     

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    " Sympathisants, électeurs ou citoyens de droite, amis, ne craignez pas la gauche, ses médias tendancieux, ses intellos méprisants et ses grands-prêtres menaçants.
    Non, la gauche n’est pas plus intelligente que la droite. Mais elle impose un climat sectaire où l’on ne peut plus rien dire. Pas même que l’on voudrait un « renouveau » de la « pensée française », un meilleur contrôle des « deniers publics » et une école qui veille à la « transmission du savoir »…
    Ce petit manuel de survie propose des munitions pour contrer la gauche. Pour recouvrer son droit de regard et sa fierté. Vous pourrez jouer au jeu des sept familles politiques, savoir pourquoi la droite est une coupable toute trouvée et avoir, sur le racisme anti-blancs, l’avis des internautes.
    L’escroquerie fondatrice de la gauche est qu’on ne peut pas à la fois augmenter les libertés publiques et réduire les inégalités sociales. On ne peut pas améliorer les conditions de vie du plus grand nombre si l’on cultive un clientélisme en faveur des fonctionnaires et des associations subventionnées. "

     

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  • Le clivage droite-gauche a-t-il encore un sens ?....

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Alain de Benoist et Olivier Francois évoquent la question du clivage droite-gauche et de sa pertinence.
    Pour en débattre, ils ont invité sur le plateau :
    Marco Tarchi, politologue italien, professeur à l’université de Florence et chef de file de la « Nouvelle Droite » transalpine,

    Vincent Coussedière, professeur agrégé de philosophie, auteur d’Éloge du populisme ( Elya, 2012),

    Paul-Marie Couteaux, essayiste, ancien député européen.

    Christophe Geffroy, journaliste, directeur de la revue La Nef.

     

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