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autonomie - Page 4

  • Les défricheurs...

    Les éditions La Découverte ont publié au mois de septembre une enquête d'Eric Dupin intitulée Les défricheurs -Voyage dans la France qui innove vraiment et consacrée à ces Français qui rompent avec la course à la croissance et à la consommation. L'auteur est journaliste au Monde diplomatique.

    Comme le dit, à propos de ce livre, Eric Werner, sur son excellent site L'avant-blog - Chronique de la modernité tardive : "au nombre des raisons qui poussent aujourd'hui les gens à quitter les villes, la moindre, on le sait, n'est pas celle liée à l'immigration de masse. L'auteur n'en parle guère, mais c'est une des dimensions aussi du problème. "Voyage dans la France qui innove vraiment", dit le sous-titre du livre. La France qui "innove vraiment", si je puis me permettre, est aussi une France qui se regroupe." Un autre visage de la France périphérique décrite par Christophe Guilluy. Intéressant, donc...

     

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    " Bien plus de Français qu'on ne l'imagine vivent déjà selon une échelle des valeurs différente de celle qu'impose la société actuelle. Plus ou moins radicalement, ils se sont détachés du modèle productiviste et consumériste qui nous étouffe. Guidés par un idéal lesté de pragmatisme, ces défricheurs d'un monde nouveau expérimentent et innovent dans des domaines fort divers. Certains, souvent en rupture franche avec la société, vivent dans des yourtes ou dans des " habitats légers ". D'autres, à l'opposé, sont des " alterentrepreneurs " qui se fraient un chemin exigeant, socialement et écologiquement, dans l'économie de marché. Et le champ des expérimentations est vaste : agriculture paysanne et circuits de proximité, écovillages et habitats partagés, renouveau coopératif et solidarité inventive, éducation populaire et écoles alternatives. C'est cette richesse et cette diversité que révèle ce livre, fruit d'une vaste enquête conduite pendant près de deux ans dans une dizaine de régions. L'auteur a recueilli de très nombreux témoignages et réflexions des acteurs de ce mouvement social invisible, souvent surprenants, toujours passionnants. L'ouvrage s'interroge enfin sur le sens de ce fourmillement d'initiatives. De très nombreux défricheurs rencontrés rejettent la politique, mais l'utopie concrète qu'ils vivent a bel et bien un sens politique. Pour autant, le changement social peut-il naître de l'essaimage d'alternatives locales ? Et, au-delà de la convergence vers des valeurs écologiques et sociales qui caractérise cette mouvance, comment définir la postmodernité à laquelle de plus en plus de gens aspirent ? "

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  • A propos de la question palestinienne et de quelques autres...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien particulièrement décapant avec Jean Bricmont avec comme point de départ la question palestinienne...

     

     

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  • Pourquoi être localiste ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Laurent Ozon, cueilli sur le site du Cercle non-conforme et consacré à la question du localisme. Laurent Ozon anime Maison commune, un mouvement identitaire, écologiste et localiste.

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    Pourquoi sommes-nous localistes

    De tout temps, les hommes ont cherché à produire autour d’eux ce dont ils avaient besoin et ont en même temps ajusté leurs besoins à ce qu’ils pouvaient produire. Les échanges commerciaux ont toujours existé mais portaient précisément sur les denrées ou les produits que l’on ne pouvait produire autour de soi.

    Les personnes qui consommaient ces biens étaient les mêmes ou vivaient proche de celles qui les avaient produits. Les besoins reflétaient l’expression simple du goût, de la culture et des possibilités qu’offraient la nature et le travail des hommes. Bijoux, outils de cuisine et de jardinage, matériaux de construction, jouets ou véhicules, ces produits ne répondaient pas seulement à la stricte nécessité de la survie mais permettaient aussi de satisfaire aux besoins de beauté, de spiritualité, de communication et de loisirs.

    De fait, le Localisme fut le système économique et politique dans lequel vécurent des milliers de générations avant nous qui trouvèrent plus sage de chercher à satisfaire la part la plus importante possible de leurs besoins par elles-mêmes.

    De là ont procédé les cultures, les goûts, les traditions culinaires et gastronomiques, les coutumes et même les paysages, tant les hommes façonnent la nature autour d’eux et déterminent aussi la typicité des territoires et tout ce qui procède de l’art de vivre.

    Loin de vouloir expliquer que l’ancienneté de ces pratiques suffit à les rendre indiscutables, j’ai souhaité rappeler qu’elles ont été la norme dans des cultures et des civilisations différentes à des époques proches ou lointaines, dans des communautés structurées par des normes sociales, des valeurs et des religions différentes dans l’histoire.

    L’aspiration à l’autonomie qui est l’autre nom de l’aspiration à la liberté, a été la règle durant la quasi-totalité du temps de vie de l’espèce humaine pour tous les peuples qui nous ont précédés. Nos ancêtres ont toujours voulu avoir prise sur ce qui avait prise sur eux, décider et produire chez eux ce qui était bon pour eux ! Et ces pratiques ont permis l’adaptation des histoires humaines à d’innombrables imprévus de l’histoire et des plus difficiles.

    Par-delà d’éventuelles divergences sur les réponses à apporter à la crise profonde que nous traversons, la plupart des acteurs politiques peuvent comprendre l’urgente nécessité de consacrer dès aujourd’hui des efforts sans précédent afin de réanimer l’économie permettant d’assurer un degré d’autosuffisance le plus élevé possible dans les domaines énergétique, sanitaire et alimentaire. Dans ces trois domaines vitaux, notre degré de dépendance est tel qu’une accélération brutale de la crise pourrait entraîner de lourdes conséquences : famines, épidémies, violences, guerre civile et ce dans des pays déjà minés par les divisions. Comment ne pas anticiper les conséquences catastrophiques qui pourraient advenir lorsque l’on sait, pour ne prendre que cet exemple, que l'ensemble des productions européennes riches en protéines végétales (pois, colza...) couvrent 24 % des besoins des élevages et que 85% du soja consommé en UE est importé d'Amérique-du-Sud.

    Par-delà nos opinions politiques, nous pensons que l’intérêt général est aujourd’hui de donner à chaque peuple les moyens de subvenir à une part importante de ses besoins par ses propres moyens. Seule notre capacité à satisfaire nos besoins vitaux pourra conjurer les explosions de violences qui ne manqueront pas d’arriver si la situation devait continuer à se dégrader.

    Nous pensons qu’une politique de relocalisation est inévitable à terme et qu’elle serait, si les politiques voulaient bien sortir de leur autisme, la seule option réaliste à suivre pour anticiper les déstabilisations sociales, économiques et identitaires à venir.

    Une politique qui aurait pour but de favoriser l’embauche locale et les circuits économiques courts pourrait accompagner heureusement des objectifs de qualité écologique, de protection sanitaire, de réhabilitation de la vie démocratique, de protection et de rééquilibrage social, d’inversion concertée des flux migratoires et de pacification rapide des relations internationales. Car loin d’être une utopie politique dont la mise en œuvre réclame un je-ne-sais quel grand-soir politique, les solutions localistes sont compatibles avec les aspirations les plus nobles de ceux qui ont consacré leur vie à la chose publique.

    Au dessus des différences d’opinions, l’intérêt général, pour des raisons, sociales, écologiques, économiques et culturelles est de produire autour de nous ce dont nous avons besoin en priorité. Voilà en quelques mots, pourquoi nous sommes localistes.

    Laurent Ozon (Cercle non-conforme, 25 juin 2014)
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  • Relations transatlantiques...

    Sur Realpolitik.tv,  Hervé Juvin , auteur de l'essai intitulé Le renversement du monde (Gallimard, 2010), nous montre comment les Etats-Unis nous imposent des règles qu'eux-mêmes ne respectent jamais...

     


    Commerce international, IFRS, règlementations... par realpolitiktv

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  • Autonomie ou indépendance ?...

    "L’autonomie, il faut le souligner, est quelque chose de tout à fait différent de l’indépendance. L’autonomie n’est pas plus une indépendance « inachevée » que l’indépendance n’est le point d’aboutissement logique de la marche vers l’autonomie. L’indépendance suppose la capacité d’un individu ou d’une collectivité, d’un « je » ou d’un « nous », à vivre de manière totalement autosuffisante, sans rien devoir aux autres. C’est ici que l’on retrouve l’idéal libéral de l’individu « séparé ». L’autonomie, au contraire, organise le rapport aux autres d’une manière plus souple, plus organique. On pourrait dire qu’elle n’appelle pas l’indépendance, mais plutôt l’interdépendance." Alain de Benoist (2003)

     

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Javier R. Portella, cueilli sur Polémia et consacré aux élections en Catalalogne, qui pourraient déboucher à terme sur un référendum sur l'indépendance de cette région. Javier R. Portella, qui est l'auteur de l'essai intitulé Les esclaves heureux de la liberté (David Reinharc, 2012), nous rappelle que la solutions des problèmes de l'Europe ne passe sans doute pas par la multiplication des micro-nationalismes mais plutôt par la capacité des Européens à construire une identité forte articulée sur trois niveaux de réalité : celui des patries charnelles, celui des états-nations et celui de la civilisation commune...

     

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    La sécession en Catalogne ou les maux du nationalisme chauvin

    J’écris ces lignes le soir même du dimanche 25 novembre, jour des élections en Catalogne qui étaient censées produire un raz-de-marée sécessionniste en faveur de l’indépendance vis-à-vis de l’Espagne. Le raz-de-marée ne s’est pourtant pas produit, les électeurs s’étant bornés à préférer « l’original », Esquerra Republicana, le parti le plus radicalement sécessionniste, qui est passé de 10 à 21 sièges, à « la copie », le CiU, parti qui avait convoqué les élections, qui est tombé de 62 à 50 sièges. Bref, un simple transfert de voix au sein des sécessionnistes qui, ensemble, représentent toujours 64% des électeurs, face à 36% pour les forces non séparatistes.

    Le désastre du nationalisme chauvin

    Mais oublions la petite cuisine électorale. Essayons de cerner les questions qui vraiment importent. Que se passe-t-il, que se joue-t-il en Catalogne (et il faudrait ajouter : et dans le Pays basque) ? La question est d’autant plus importante que la mouvance identitaire (du moins en France), portée sans doute par le rejet on ne peut plus légitime du jacobinisme, fait preuve souvent d’une grande incompréhension du phénomène national en Espagne, en même temps qu’elle manifeste des sympathies à l’égard de forces dont la victoire nous mènerait tout simplement à la catastrophe : au désastre du nationalisme chauvin que l’Europe a déjà suffisamment souffert jadis dans ses chairs.

    Ne nous trompons pas. L’enjeu, aujourd’hui en Catalogne (il faudrait préciser : en Catalogne espagnole, car il y a aussi une Catalogne française), ce n’est nullement la défense d’un petit peuple à la langue, à la culture, à l’identité et aux droits politiques brimés par l’oppression d’un autre peuple ou d’un quelconque pouvoir central. Si brimades il y a eu, elles ont plus que disparu depuis plus de trente ans, l’Espagne s’étant constituée en fait dans une sorte d’Etat fédéral dont les parties constitutives, appelées « Communautés autonomes », jouissent même de plus de droits que bien des Etats fédéraux.

    Le catalan, l’anglais et l’espagnol

    Soyons clairs. Si une langue, une culture, une histoire est aujourd’hui brimée et vilipendée en Catalogne, cette langue, cette culture, cette histoire n’est nullement celle de la Catalogne : c’est celle de l’Espagne, dont la langue – un exemple parmi mille – tient dans l’enseignement une place plus réduite que celle accordée à l’anglais. La fin du discours que pour clôturer la campagne électorale Artur Mas, président de la Catalogne, a prononcé en… anglais en constitue d’ailleurs la preuve éclatante et symbolique. Puisque le catalan est une langue minoritaire, était-il signifié, et puisqu’il nous faut bien une langue universelle dans ce monde heureusement globalisé que nous aimons tellement… alors, que cette langue soit donc l’anglais plutôt que l’espagnol que nous exécrons mais dont nous ne savons pas quoi faire pour nous en passer !

    La négation d’un passé millénaire

    C’est là toute la question. Lorsque la haine nationale, ou, si l’on préfère un mot moins fort, lorsque l’animadversion chauvine déverse son fiel dans le cœur d’un peuple (comme elle le déversa jadis dans le cœur, par exemple, des Français et des Allemands), toutes les autres questions deviennent parfaitement secondaires. Posons celle qui est sans doute la plus importante : Faut-il en finir avec « l’Etat-nation » pour créer, au sein de l’Europe, un autre modèle d’organisation politique de nos peuples ? Sans doute. C’est même tout à fait légitime de le revendiquer ou, tout au moins, de poser la question. Or, toute revendication devient illégitime, toute question devient là-dessus nulle et non avenue dès lors que le mouvement premier qui porte un tel élan consiste dans la négation de l’Autre : dans la négation, en l’occurrence, d’un passé millénaire où la langue, les institutions, la culture, l’être même de la Catalogne ont été indissociables – avec autant de particularités que l’on voudra – de la langue, des institutions, de la culture, de l’être même de l’Espagne.

    La vraie question de l’identité collective de nos peuples

    Il faut, certes, poser et défendre, face à l’individualisme qui nous accable, la question de l’identité collective de nos peuples. C’est là, il faut bien le reconnaître (*), le grand (et seul) mérite des mouvements nationalistes catalan et basque (tout le problème est qu’ils prétendent que leur identité est une, alors qu’elle est double !). Le phénomène est d’autant plus paradoxal que, face à ce grand élan identitaire, il s’étale, dans le reste de l’Espagne, une sorte de néant d’identité où l’individualisme le plus forcené, ayant écarté toute mémoire, tout enracinement, toute tradition, a gagné la partie.

    Il faut poser, disais-je, la question de l’identité collective de nos peuples. Mais il est absurde (outre ce qui vient d’être dit) de poser une telle question dans les termes de ces nationalistes catalans (et basques) qui, tout en ayant constamment le mot « identité » à la bouche, s’empressent d’accueillir, les bras grands ouverts, les masses extra-européennes dont l’immigration de peuplement met en danger notre identité à nous tous, à commencer par la leur.

    Javier R. Portella (Polémia, 25 novembre 2012)

    (*) Je l’ai explicitement reconnu et développé, par exemple, dans mon livre España no es una cáscara [L’Espagne n’est pas une coquille], Áltera, Barcelone, 2000.

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  • Un nouveau survivalisme ?...

    Le succès du livre de Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique,  (Le retour aux sources, 2011) a relancé le débat sur la question du survivalisme. Que faut-il penser de cette pratique ? S'agit-il d'une nouvelle forme d'individualisme exacerbé ? Traduit-elle la tentation du repli sur soi ou de la sortie de l'histoire (à la façon des Amish) ? Ou est-ce plutôt une saine réaction devant les fragilités de notre société, qui vise à renforcer la résilience de communautés enracinés, ou même, peut-elle être l'amorce de projets politiques localistes ? Un débat intéressant que nous alimentons par un point de vue émanant de Volwest, responsable du site Le survivaliste et tenant d'un néo-survivalisme éloigné des caricatures médiatiques...

     

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    L'image du survivaliste
     
    Quand j'ai commencé ce blog il y a plus de deux ans mon idée était simple; déposer sur la toile une vision de la responsabilisation citoyenne, de la préparation et plus largement du survivalisme, au delà de certains clichés, au delà d'une certaine caricature psychologique trop souvent exploitée par la machine médiatique en mal de sensations fortes et de racolages plus ou moins malhonnêtes, et pouvant, a contrario, témoigner d'un survivalisme fondé sur la raison, et non sur l'émotion.
     
    Cependant, comme toujours chez l'humain, et ceci qu'il soit rose ou bleu, fort ou faible, croyant ou dé-croyant, politisé ou polarisé, intelligent ou grossier…son rapport aux choses est souvent limité par le poids conscientisé ou non de son patrimoine génétique, de son éducation, et bien sur et plus généralement de son conditionnement.
     
    Dès lors, le survivalisme est fatalement la construction d'une montagne d'idées plus ou moins cohérentes…d'une montagne de perceptions plus ou moins libres d'une chaine quelconque: conceptuelle, politique, théologique, émotionnelle, culturelle, médiatique, sensuelle, intellectuelle…

    Ce qui est intéressant dans ce jeu d'images, c'est que si nous demandions a milles personnes de décrire le survivalisme, nous aurions sans doute milles échos différents tant l'information est ici dénuée de sens commun, et perpétuellement plongée dans un brouillard souvent auto-généré…mais si nous demandions a ces mêmes milles personnes de décrire en quelques mots un survivaliste, nous aurions sans doute ici une ébauche beaucoup plus uniforme, beaucoup plus palpable et dirigée.
     
    Les mots clés de cette direction ?

    - Armes
    - Fin du monde
    - Peur
    - Guerre atomique
    - Zombies
    - Asociale 
    - Solitaire
    - Bunker
    - Malade
    - Extra terrestre
    - Eruption solaire
    - Complot
    - 2012
    - Farfelu
    - Paranoïaque
    - Masque a gaz
    etc.
     
    Malheureusement pour nous, force est de constater qu'il nous est encore impossible d'échapper a ces associations parfois démoralisantes, tant ces trajectoires transpirent encore plus ou moins maladroitement aux travers de survivalistes pour la plupart victimes de leur propres uni-vers…victimes de leurs propres limites intellectuelles, et inévitablement, consciemment ou non, complices du malentendu ambiant.
    Car soyons honnête, l'image du survivaliste, et même si soigneusement malaxée et entretenue par la bulle médiatique, est principalement définie par l'émanation que nous, les survivalistes, projetons sur le monde.
    C'est donc principalement sur ce champs de bataille souvent abstrait, sur cet échiquier "mentalisé" et imbibé de tendances plus ou moins douteuses, que la totalité de mon travail repose.
    Il n'est bien sur pas question pour moi de redéfinir le survivalisme, cette tache ne peut être que collective, mais bien de rendre possible ici l'alchimie du malentendu premier, c'est a dire la transformation des mots clés servant aujourd'hui a définir le survivaliste.
     
    Les nouveaux mots clés ? 

    - Indépendance
    - Résilience
    - Autonomie
    - Intelligence
    - Prévoyance
    - Entraide
    - Harmonie
    - Enracinement
    - Adaptation
    - Liberté
    - Responsabilité
    - Cohérence
    - Clan
    - Durabilité
    - Mais aussi "fais pas chier"
     
    Cette transformation des mots clés, des mots gouvernants et fondateurs, est pour moi nécessaire, car le survivaliste d'hier (au sens propre comme au sens figuré), vestige d'une époque et d'un raisonnement précis dans sa manière de vivre le monde, ne peut représenter a lui seul la diversité et la pertinence de notre démarche d'indépendance, d'autonomie et de résilience…
    De plus, il me semble important, et surtout dans la jungle actuelle, de réaliser que notre travail de sensibilisation se doit non pas d'être entendu par le plus grand nombre (quantité), mais se doit d'être le plus logique et raisonné possible (qualité).
     
    La bonne nouvelle est que le survivalisme a évolué et évolue encore.
     
    Majoritairement, les survivalistes ne sont plus ces individus en marge perdus au fin fond de l'Idaho Américain, et habités d'une démarche exclusivement axée sur le retranchement bunkarisé, ou encore calculée sur une inévitable apocalypse…non, majoritairement, les survivalistes sont aujourd'hui ces parents par exemple, qui sensibilisés par la santé d'une économie mondiale basée sur la dette, et le risque de plus en plus probable d'une simple perte de l'emploi a la maison ou d'une austérité soudaine, se penchent, entre autre, sur une gestion du foyer nous rappelant celle de nos aïeux, et axée sur le stockage de produits régulièrement consommés, et la consommation de produits régulièrement stockés.
     
    Ce sont aussi ces millions d'individus, de familles et de clans, qui s'investissent dans la production de nourriture, dans la récupération des eaux de pluies, dans le recyclage et la réparation, dans la prise en main intelligente de leur propre sécurité, dans l'indépendance énergétique quelle qu'elle soit, dans l'économie locale et surtout, dans un consumérisme intelligent qui n'est pas celui de "l'objet plaisir", mais bien celui de "l'objet utile", si chère a nos ancêtres.

    Les survivalistes, aujourd'hui, sont tout simplement vous et moi.
     
    Ce consumérisme intelligent évoqué plus haut, trop souvent amalgamé par manque de compréhension et de logique a son rejeton modernistique le consumérisme compensatoire (et oui, un poêle a bois est utile, tout comme un jerrican, une trousse de premiers soins, une casserole en fonte ou un bon couteau), est sans aucun doute l'une des pierres fondatrice du malentendu qui sépare le survivaliste de ces concitoyens, et qui vient ajouter a cette image d'un individu ne pouvant être qu'égoïste et sur un axe psychologique névrosé de repli sur soi.
     
    Sans glisser dans le fatalisme ou le catastrophisme, ce qui est loin d'être ma tasse de vin, il me parait évident que nous n'avons plus le luxe ni le temps de prétendre que notre monde est en bonne santé, que nos ressources sont intarissables ou que notre drogue première, le pétrole bon marché, ne peut avoir, a court, moyen ou long terme, un impact décisif sur nos modes de vie si celui-ci venait a manquer.

    Cette santé globale, tant écologique qu'économique, tant politique que sociale, pour la moins fragile et ceci depuis des décennies, est peut être la source même d'une multitude de comportements pouvant paraître plus ou moins radicaux et farfelus selon notre niveau de tolérance…et en ce sens, il est difficile de vraiment savoir si la démarche intériorisée par ce que nous nommons librement ici "le survivaliste", vient de son propre univers interne, ou si elle n'est pas simplement le reflet et l'ébauche d'une réponse plus ou moins adaptée a une réalité difficilement dissimulable aujourd'hui.

    Quelle que soit la source du malaise ambiant, interne, externe ou les deux, il me semble important de garder a l'esprit que même si certains survivalistes cultivent et s'obstinent a vendre une image complice du racolage médiatique ambiant: fin du monde, apocalypse, 2012, complotisme etc…l'énorme majorité des survivalistes / preppers, c'est a dire des millions d'individus de tout horizons sociaux, culturels et économiques, de tout âge et de tout sexe, de toutes philosophies, sont simplement des gens a l'écoute des problématiques globales aujourd'hui évidentes, et travaillant a des solutions de plus en plus locales, de plus en plus primordiales, et de ce fait se donnant les moyens d'influencer leur niveau d'indépendance, d'autonomie et de résilience face a une "machine" de plus en plus instable et incertaine.
     
    Nous sommes ici très loin de ce survivaliste "camouflé", sa boite de quenelles sous l'épaule, armé de son fusil, de son Berger Allemand et prêt a devenir le sauveur-vérité d'une humanité séquestrée dans le gouffre de sa déchéance moralisatrice…nous ne pouvons raisonnablement pas avoir cette prétention, mais cet axe est pourtant sous-jacent chez quelques survivalistes en mal d'attention…et au passage, ce sont souvent ces mêmes individus qui sont toujours les premiers a entraver, refuser ou rejeter l'un des piliers fondamental de la survie qu'est le lien social et l'idée de réseau.
     
    Soyons tranchant. C'est la totalité de ces frustrations incomprises et ce syndromes du "Je suis une légende", chère a la machine hollywoodienne, qu'il nous faut ici combattre…et il me parait évident qu'une grande partit de cette caricature découle invariablement d'un manque de maturité intrinsèque chez certains.

    On me contacte souvent pour justement raconter et définir ce survivaliste "légende"…comme si ma démarche pouvait objectivement être associée a la quelconque gourmandise d'un pouvoir ou d'une attention préméditée, a la quelconque gourmandise d'un trône unique.
    Comme si ma philosophie tendait a redécouvrir et bourgeoisement m'amuser de quelques gestes anciens pour combler une peur systémique de ne pouvoir être a la hauteur de ma virilité dans un futur ou mon rang social, ma profession, mon compte en banque, mes rentes ou la marque de ma voiture n'aurait plus aucun poids, plus aucune valeur.
     
    Le problème de l'image du survivaliste est simplement que celle-ci est systématiquement construite et maintenue en place par l'utilisation d'individus type ne pouvant rien offrir d'autre qu'un "témoignage reflet" des mots clés désignés par la stupidité ambiante comme étant la nature même du survivalisme et de la responsabilisation individuelle, familiale, clanique mais aussi collective.
     
    On ne me demande jamais par exemple de parler de l'organisation prévoyante et assurément survivaliste des écoles américaines, qui dans leurs cours d'écoles ou leurs caves stockent des provisions, de l'eau, des couvertures et de l'équipement dans des conteneurs maritimes pour assurer leurs enfants a charge une certaine autonomie dans le cadre d'un événement dramatique. 

    On ne me demande jamais de parler de la campagne de sensibilisation de la croix rouge, avec a sa tête l'actrice Jamie Lee Curtis, pour encourager le publique a préparer un kit de survie familiale, en mettant en place un plan (et donc en formulant certaines préoccupations), en stockant de l'eau, de la nourriture, des médicaments et de l'énergie…car exposer ne serait-ce que l'idée d'une responsabilité individuelle qui n'est pas systématiquement liée a l'apocalypse, et donc prenant sa source dans la raison et non l'émotion, dans la logique et non l'imaginaire complexé, pourrait sous-entendre que le citoyen est, au final, foncièrement responsable de sa propre vie, de son propre destin, et non l'Etat ou le voisin.
     
    Notre responsabilité doit être totale et résolue.
     
    Totale dans la gestion de votre cercle d'influence immédiat, car vous seul êtes aux premières lignes, et résolue car personne au monde ne va considérer votre vie ou la vie de vos proches comme vous allez la considérer…et c'est sur cette intime et humble compréhension que l'image du survivaliste devrait se construire, et non sur les ruines d'un monde post-apocalyptique.
     
    Volwest (Le survivaliste, 26 septembre 2012)
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