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Points de vue - Page 69

  • François Bousquet : "Les Français ne reconnaissent plus leur pays, leur continent, leur civilisation!"...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique de François Bousquet dans l'émission Ligne Droite sur Radio Courtoisie dans laquelle il revient sur le sentiment qu'ont les Français d'avoir perdu leur pays...

    Journaliste, rédacteur en chef de la revue Éléments, François Bousquet a aussi publié Putain de saint Foucauld - Archéologie d'un fétiche (Pierre-Guillaume de Roux, 2015), La droite buissonnière (Rocher, 2017), Courage ! - Manuel de guérilla culturelle (La Nouvelle Librairie, 2020) et Biopolitique du coronavirus (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

     

                                         

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  • Bernard-Henri Lévy, le Rienologue milliardaire...

    Cet été, François Bousquet a publié sur le site de la revue Éléments une galerie de portraits des principales figures de la "gauche milliardaire". Nous reproduisons ci-dessous celui consacré à l'ineffable BHL...

    Journaliste, rédacteur en chef de la revue Éléments, François Bousquet a aussi publié Putain de saint Foucauld - Archéologie d'un fétiche (Pierre-Guillaume de Roux, 2015), La droite buissonnière (Rocher, 2017), Courage ! - Manuel de guérilla culturelle (La Nouvelle Librairie, 2020) et Biopolitique du coronavirus (La Nouvelle Librairie, 2020).

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    Un des multiples entartages de BHL...

     

    Bernard-Henri Lévy, le Rienologue milliardaire

    Il y a un mystère BHL. Comment expliquer la toute-puissance médiatique du personnage au regard de sa nullité philosophique indépassable, lui qui rappelle si furieusement le Rienologue décrit par Balzac ? « Ce robinet d’eau chaude glougloute et glouglouterait in sæcula sæculorum sans s’arrêter » (Monographie de la presse parisienne, Balzac). Ce mystère, Nicolas Beau et Olivier Toscer l’ont levé dans Une imposture française (Les Arènes, 2006) : c’est l’argent.

    VSD lui prêtait en 2004 une fortune de 150 millions d’euros ; aujourd’hui, le magazine People with money l’estime à près de 215 millions d’euros, ce qui le place en bon rang parmi les plus grosses fortunes de France – et de Marrakech, où il possède le plus beau Riad de la ville, « incroyablement luxueux », dixit feu Jean Daniel, racheté à Alain Delon, à qui il a offert le pire rôle de sa vie dans le navet le plus indigeste de la filmographie mondiale, Le jour et la nuit (1997).

    Mondain et pilleur de forêt africaine

    Son père a fait fortune dans le bois précieux en faisant suer le burnous. Dans un reportage pour Entrevue (censuré), les ouvriers indigènes de l’une des concessions béhachéliennes en Afrique se plaignaient de conditions de travail dantesques. Une ONG britannique alla même jusqu’à évoquer des « semi-esclaves ». Où l’on voit que les droits de l’homme s’arrêtent là où les intérêts de BHL commencent.

    Après la mort de son père, il dirigea quelque temps la société familiale, avant de la revendre 750 millions de francs à François Pinault (alors Pinault Bois et Matériaux, filiale du groupe PPR, aujourd’hui Kering). Pour la petite histoire, Guy Carlier, longtemps directeur financier de la société de papa, ne manque jamais d’épingler le fils et de rappeler combien il est « mondain, pilleur de forêt africaine, opportuniste ». Il n’est jamais trop tard pour avoir des regrets, cher Guy.

    Le plus joli brushing de la « philosophie »

    À côté de cela, il y aurait quelque mesquinerie à reprocher à notre humaniste d’être un clown de la philosophie. Ce n’est ni le premier, ni le dernier du grand barnum médiatique, même s’il faut remonter aux Femmes savantes pour trouver un spécimen aussi riche en ridicule. En lui, Trissotin a rencontré Philaminte et Armande. En est sorti le plus joli brushing de la « philosophie ». Le superlatif et les guillemets s’imposent tant le garçon-coiffeur à la chemise blanche entrouverte est outrageusement grotesque. Spinoza n’avait pas envisagé la dimension glamour que l’éthique allait acquérir sous la plume de BHL.

    Mais la philosophie vient en surcroît chez celui qui est d’abord la branche Medef de l’intelligentsia et la section caviar du gaucho-cosmopolitisme. Ses assiduités vont principalement aux cours de Bourse et aux rapports financiers qu’il épluche avec l’entrain d’un kabbaliste de premier ordre. « Ma religion est faite, a-t-il écrit un jour. Entre l’État et la Bourse, je choisis la Bourse. » On peut le croire. Il a compris très tôt que, dans le match qui opposait les grands patrons aux écrivains, les seconds étaient toujours battus. Cela tombe bien, il appartient plus à la première catégorie qu’à la seconde.

    Le Tout-Paris du CAC 40

    Question méthode, BHL fonctionne en réseau, comme la SNCF. Une lettre en moins, mais un service de première classe, qui vous ramène à tous les coups au même endroit, le point de départ de toute chose : sa majesté Bernard-Henri, à qui on vient rendre hommage comme au roi à Versailles. Pour les vingt ans de La Règle du jeu, sa revue, le Tout-Paris était là, patrons du CAC 40 inclus. Réseau et clientélisme, c’est la clé du succès – et de la promo. Je t’envoie l’ascenseur au premier, tu me le renvoies au quatrième. Si tu ne t’exécutes pas, j’appelle ton patron, mon copain l’actionnaire du journal (le tour est vite fait : quand ce n’est pas François Pinault le père, c’est François-Henri Pinault le fils). On n’avait pas vu un tel pouvoir d’intimidation depuis John Edgar Hoover, le terrible patron du FBI, ou Jdanov, le chantre du réalisme socialiste. Imprimatur, Index des interdits, listes noires, BHL donnerait des leçons à n’importe quel inquisiteur. La Nouvelle Philosophie, dont il fut le chef de file, est un boys band qui a mal vieilli. Lui a survécu. Chapeau, l’artiste !

    François Bousquet (Site de la revue Éléments, 8 août 2022)

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  • Colonisation : mettre enfin la gauche face à ses responsabilités...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan cueilli sur son blog et consacré à la politique coloniale de la France portée à la fin du XIXe siècle par la gauche républicaine.

    Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont Histoire de l'Afrique (Ellipses, 2009), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018), Esclavage, l'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2020), Pour répondre aux « décoloniaux », aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance (L'Afrique réelle, 2021) et dernièrement Comment la France est devenue la colonie de ses colonie (L'Afrique réelle, 2022).

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    Colonisation : mettre enfin la gauche face à ses responsabilités

    Au moment où, en Algérie, Emmanuel Macron « godille » entre repentance et honneur national, il est plus que jamais nécessaire de lui rappeler que c’est sa famille politique qui a lancé la France dans la désastreuse politique coloniale dont nous subissons aujourd’hui les mortelles conséquences.

    Dans les années 1880-1890, alors que la droite monarchiste et nationaliste y était farouchement opposée, ce fut en effet la gauche, à l’exception de Clémenceau, qui, par pure idéologie, précipita la France dans l’aventure coloniale. Œuvre « émancipatrice », la colonisation rêvée par la gauche républicaine était destinée à faire connaître au monde l’universalisme « libérateur » dont elle était porteuse.

    La dimension économique ne fut alors qu’un alibi destiné à rallier à cette politique la « droite » orléaniste. En effet, à l’époque, l’on ignorait que l’Afrique, encore quasiment inexplorée, eut pu receler des richesses et encore moins constituer un marché. Quand Jules Ferry parlait du futur Empire comme d’une « bonne affaire », ce n’était donc qu’un postulat doublé d’un souhait.

    D’ailleurs, au moment où la gauche la lança dans la course impériale, la France n’avait pas besoin de colonies. Qu’auraient-elles d’ailleurs pu lui fournir ces dernières ? 
    - Des esclaves ? Mais l’Abolition avait été décidée.
    - Du sucre ? Mais la France avait remplacé la canne à sucre par la betterave sucrière.
    - Des épices ? Mais ils abondaient sur le marché mondial, et les acheter aux Hollandais revenait  moins cher qu’envisager de les produire dans des colonies à conquérir, à pacifier, à administrer, à organiser, à mettre en valeur, à peupler, à équiper, à défendre, et dans lesquelles il allait falloir soigner, éduquer et nourrir les populations.
    - Des matières premières ? Mais on ignorait leur existence.
    - Un débouché pour l’industrie française ? Mais les débouchés européens lui étant largement suffisants. De plus, à l’époque, le marché africain n’existait pas.
     - Un déversoir pour sa population ? Mais la France n’était pas un  pays d’émigration et, en raison de sa démographie stagnante, elle n’avait pas besoin de se créer des colonies de peuplement.
      
    Certes, diront ceux dont le fonds de commerce est la stigmatisation de la France, mais ensuite, plus tard, une fois l’Empire constitué, la France y trouva son compte.
    Or, il s’agit là d’un postulat idéologique qui ne correspond pas à la réalité. Quelques chiffres permettent en effet de le démontrer. Ainsi :
    - Pour la période 1900-1958, les seuls investissements publics faits dans l’Empire totalisèrent en moyenne le chiffre effarant de 22% du total de toutes les dépenses françaises sur fonds publics. Une telle ponction faite sur le capital investissement national interdisait toute modernisation, toute mutation  de l’économie française au moment où ses principaux concurrents prenaient sur elle une avance déterminante. Loin d’enrichir la France, l’Empire africain la « plombait » tout au contraire et menaçait de conduire le pays à l’asphyxie.
    - Au début des années 1950, alors que, sortant  du second conflit mondial, elle avait tout à reconstruire, la totalité des dépenses faites par la France dans ses colonies (guerre d’Indochine comprise) représentait un cinquième du budget national. Un gouffre suicidaire…
    - Comme, en raison de leur coût, les productions coloniales françaises n’étaient pas concurrentielles sur le marché international, après avoir dépensé des sommes colossales pour les créer, il fallut que la France les soutienne. Pour la seule décennie 1950, cela coûta en moyenne 60 milliards par an aux contribuables français, après que l’Etat eut dépensé des fortunes pour construire les routes, les ports et les voies de chemin de fer destinés à leur exportation.
    - A l'exception des phosphates du Maroc, l’Empire ne fournissait rien de rare à la France. C'est ainsi qu'en 1958, 22% de toutes les importations coloniales françaises étaient constituées par le vin algérien payé 35 francs le litre alors qu'à qualité égale le vin espagnol ou portugais valait 19 francs.
     
    Aujourd’hui, les culpabilisateurs soutiennent que :

    1) La France s’enrichit « sur le dos » de l’Afrique.

    2) Grâce à la « vache à lait » qu’est la zone CFA, elle est en situation de monopole et dispose d’un marché réservé.
     
    Laissons donc une fois de plus parler les faits et les chiffres :

    1) En 2019, avant le covid, le total mondial des exportations françaises était de 460 milliards d’euros. Sur ce chiffre, l’Afrique sud saharienne totalisa 12,2 milliards d’euros de biens et marchandises, soit à peine 2,68% de toutes les exportations françaises. Pour ce qui est des importations, pétrole et matières premières comprises, les chiffres sont quasiment identiques.

    2) Toujours en 2019, sur les 12,2 milliards d’euros représentant le total des exportations françaises, la zone CFA en totalisa à peine 6 milliards, soit le chiffre anecdotique de 1,32% de toutes les exportations françaises. Pour ce qui est des importations, les chiffres sont là encore quasiment identiques. De plus, toujours en 2019, la part de la France dans le marché de la zone CFA n’était  que de 11,4%, ce qui revient à dire que près de 89% du commerce de la zone CFA était fait avec d’autres pays qu’elle. La zone CFA n’était donc ni une « bonne affaire », ni un marché réservé pour la France.
     
    En résumé :

    1) Ce fut par idéologie que, dans les années 1880-1890, la gauche  lança l’entreprise coloniale dont la France sortit épuisée, ruinée, divisée et aujourd’hui humainement submergée.

    2) Après 1945, encore par idéologie, cette même gauche coloniale se rallia à un nouveau credo universaliste, l’anticolonialisme.

    3) Puis, toujours par idéologie, à partir de la décennie 1960, au nom de l’antiracisme, la gauche ne cessa plus de soutenir l’immigration en provenance de l’ancien empire, oubliant qu’elle en avait été la génitrice... Ses intellectuels sapèrent alors méthodiquement, les-uns après les autres, les principes sur lesquels reposaient jusque-là la cohésion et la cohérence de la société française. Quant à la « droite »,  en raison de son incommensurable indigence doctrinale, elle laissa faire… de peur de passer pour « raciste ».

    La gauche par idéologie, la « droite » par lâcheté, ont donc pavé la route des « décoloniaux », des « woke » et autres révolutionnaires qui constituent la 5° colonne de cette mortelle entreprise de « grand remplacement » que nous subissons aujourd’hui. Et voilà donc comment et pourquoi la France est, comme le craignait Edouard Herriot en 1946, devenue «  la colonie de ses colonies »…

    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 26 août 2022)

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  • Cicéron et les devoirs du citoyen...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'Ego Non qui évoque l'idéal du Bonus vir et honestus civis, de l’homme bon et du citoyen honnête selon Cicéron.

     

                                         

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  • Green Deal et escroquerie écologique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré au "green deal" de l'Union européenne...

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Il a également publié un manifeste localiste intitulé Chez nous ! - Pour en finir avec une économie totalitaire (La Nouvelle Librairie, 2022).

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    Green Deal et escroquerie écologique

    Dans la pensée magique qui habite le Parlement européen, les bonnes intentions dispensent chacun de s’interroger sur les conséquences de ses votes. Nul n’est jamais jugé sur autre chose que ses intentions ! — et au nom du verdissement, tout est permis. Chacun appréciera les effets contrastés de cette dispense du réel, qui ne dure jamais bien longtemps. Dans la fureur verte qui habite la Commission, s’étend à la Banque centrale, et emporte le Parlement à rebours de la science qu’est l’écologie, rien n’est plus difficile que de garder le sens du réel, qui devrait pourtant être le propre des défenseurs du vivant — quoi de plus réel que la vie ?

    Le Green Deal tel que l’Union s’y engage soulève quatre questions, chacune d’elle suffisant à ruiner la prétention à l’exemplarité du projet et à condamner sa poursuite.

    La singularité des écosystèmes

    D’abord, la méconnaissance des singularités des écosystèmes qui est la condition de la concentration industrielle et de la globalisation — le rêve du produit unique au prix le plus bas commande l’artificialisation de tous les modes de vie, la négation de la géographie, du relief et du climat, au terme de cette sortie de la nature dont l’air conditionné est le symbole. La réalité du dérèglement climatique, la réalité des agressions chimiques et physiques, la réalité de perte de biodiversité, nulle part n’a des conséquences identiques, nulle part n’a les mêmes enjeux. Il n’y a pas dans le monde deux écosystèmes identiques.

    Ce qui signifie que nulle part, la lutte contre le dérèglement climatique ne peut se dérouler de la même manière — y compris parce que ici ou là, ce dérèglement se traduit par un refroidissement ou par une pluviométrie accrue. Ce qui signifie que les moyens de réduction du CO2 et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère ne sont pas partout identiques, ne serait-ce que parce que les conditions locales de captation-séquestration du carbone ne sont pas les mêmes entre le marais, la mangrove, et la plaine de grandes cultures.

     Dans nombre de pays, la réduction des émissions de CO2 n’a pas de sens, d’abord parce que ces pays sont très peu émetteurs (Afrique ou Amérique latine,), ensuite parce que certains pays nouvellement industrialisés ne sont pas responsables du stock de carbone accumulé par les pays « riches » dans l’atmosphère (la Chine pour sa part se classant désormais dans le camp des accumulateurs étant donné le niveau de ses émissions cumulées). La prétention des COP à répétition à imposer au reste du monde les mesures correctrices des excès des pays accumulateurs est un facteur majeur de la rupture qui se creuse entre « The West » et « The Rest » — et qui interroge le Green Deal sur le plan moral aussi bien que technique.

    Ajoutons que le dérèglement climatique est une preuve majeure des insuffisances du marché, et qu’ajouter un marché du carbone pour y pallier relève de la politique de Gribouille — le marché a des défauts, plus de marché les corrigera… Chacun appréciera la logique !

    Un délire bureaucratique

    Ensuite, le délire bureaucratique qui veut que la norme, la règle et les bureaux doivent tout gérer, tout conduire, tout diriger (1). Le dérèglement climatique tel qu’il est engagé se distingue certes par sa rapidité et son extension. Il met sous tension la capacité d’adaptation des sociétés humaines aux conditions climatiques et géographiques qui sont les leurs. Il ne l’annule pas. Dans l’histoire, ce n’est pas la fragilité des sociétés humaines aux changements du climat et du milieu qui s’impose, c’est au contraire leur capacité spontanée d’adaptation créatrice aux changements de leur milieu. Inutile de citer ces extrêmes que sont les Esquimaux dans leurs igloos et les Touaregs sous la grande tente, les exemples sont tout aussi bien près de nous de la Corse à l’Alsace et de la Bretagne aux Flandres.

    Matériaux locaux, modes de construction traditionnels, recettes locales, habillement et artisanat étaient autant de réponses adaptatives au milieu autorisées par des structures locales décentralisées et soutenues par les préférences collectives légitimées par la relative autonomie des territoires, réponses résilientes tant que le nombre d’habitants et leurs demandes n’excèdent pas la capacité de l’écosystème local à fournir les ressources et absorber les rejets — ce qu’un marché globalisé est incapable de réguler. Utilisant les capacités totalitaires du numérique, fondé sur la croyance infondée que ce qui est bon à Bruxelles est bon pour l’Europe, le Green Deal non seulement ignore l’intelligence adaptative des populations européennes autonomes, comme il ignore la pertinence des solutions traditionnelles d’adaptation au milieu et à ses évolutions, mais il les écrase au nom d’une unification forcée, si bénéfique aux multinationales et à des modèles managériaux et financiers ennemis de toute singularité. Et la fuite en avant dans la privatisation des biens communs et la prise de pouvoir des entreprises privées sur les Nations et les peuples est le contraire de ce que dictent l’expérience, la raison, et l’intelligence, et qui s’appelle localisme.    

    Le royaume des Fondations

    Encore, l’invraisemblable arrogance des solutions proposées, dictées par celles des ONG et des Fondations qui ont acquis le monopole des relations avec la commission européenne. Les évènements qui se succèdent depuis l’invasion russe de l’Ukraine ont totalement modifié la carte des approvisionnements en énergie de l’Europe. Selon sa situation géographique, ses choix énergétiques, les préférences de sa population, chaque pays européen tente d’associer choix de vie de ses citoyens, sécurité d’approvisionnement, et indépendance stratégique. Le pire ennemi de la sécurité et de l’indépendance énergétique européenne est aujourd’hui le choix du tout électrique. La naïveté avec laquelle l’Union endosse une campagne ourdie aux Etats-Unis pour détruire l’industrie automobile européenne est consternante mais révèle la panne stratégique dans laquelle l’Union enfonce l’Europe.

    De même que l’Union détourne le droit pour étouffer la voix des Nations, de même la fausse écologie est l’une des armes de destruction massive choisie par les ennemis de l’Europe ; la complicité permanente des « Verts » avec l’Etat profond américain, les pires errements du « woke » et des néo-cons en est l’expression permanente au Parlement européen. Ce choix place l’Union européenne sous la double dépendance de la Chine pour les matières premières (métaux rares, etc.) notamment dans le solaire et l’éolien, et des Etats-Unis pour le soft, tout véhicule devant devenir un smartphone à roues. Comment l’industrie automobile allemande et française, parmi les deux ou trois premières au monde, a-t-elle pu tomber dans le piège qui lui était tendu par de prétendus lanceurs d’alerte révélant des fraudes aux émissions qui étaient un secret de polichinelle dans l’industrie ?

    Comment l’Union a-t-elle pu entériner ce « sabotage industriel, ce grand saut dans le vide » que déplorait Luc Chatel, Président de la Plateforme automobile, en votant la fin de toute vente de voiture à moteur thermique en 2035 ? Ce choix malthusien a déjà tué la recherche de moteurs à très basses consommation, et condamne l’innovation en ce domaine. Pire encore, il ignore le fait que l’électricité est un vecteur énergétique et non une énergie ; elle procède toujours de sources premières qui vont de l’eau au nucléaire, du gaz au charbon et du solaire à l’éolien ou encore à la biomasse par la méthanisation.

    L’électricité n’a aucune vertu écologique propre, sinon celle de produire de la bonne conscience ; son emploi dissocie le lieu d’émission de CO2 de celui de la production d’énergie source ; au lieu de polluer au long de la route, une voiture électrique pollue quand la centrale à gaz ou charbon produit l’électricité qui charge ses batteries ! La fuite en avant vers le tout électrique traduit la confiance hors de propos dans la continuité d’approvisionnement et la solidité du réseau européen, mais aussi la mentalité des « anywhere » qui entendent ne rien subir des conséquences de leurs modes de vie — pourvu que la centrale soit loin de leur résidence…

    Vers un great Reset ?

    Enfin, le Green Deal est rien moins qu’innocent dans le « Great Reset » qui vide nos campagnes, détruit la vie, étrangle les PME, et livre le monde aux multinationales et aux monopoles numériques. Un « Green Deal » qui ne combat pas le pouvoir exorbitant des géants de l’agrochimie et ne démantèle pas la pieuvre de l’agro-industrie et la fausse science qu’elle diffuse n’a aucune légitimité. Un « Green Deal » qui n’affronte pas l’extension malthusienne des « Intellectual Property Rights » et ne traite pas la destruction des espèces endémiques par les usuriers du vivant et la liberté d’utiliser les semences de ferme hors catalogue fait le jeu des pires ennemis de la vie (que ceux qui veulent en savoir plus voient comment l’industrie américaine a détruit les semences du lupin, une céréale qui pouvait concurrence pour l’alimentation animale le soja, au point que le lupin ne subsiste presque plus qu’en Oural alors qu’il était cultivé partout en Europe !)

    Un Green Deal qui n’aborde pas les conditions de la concurrence, la demande de proximité territoriale et l’exigence de diversité adaptative des modes de production, des systèmes économiques et des régimes alimentaires, n’est que manipulation. L’origine des textes fait peu de doutes ; quelques ONG et Fondations ont écrit les propositions de la Commission européenne, sans transparence et sans contrôle, pour le compte de multinationales et de monopoles qui voient dans la réglementation environnementale orientée selon leurs souhaits un excellent moyen de modifier les conditions de la concurrence, d’imposer leurs intérêts au marché comme au consommateur et d’éliminer des concurrents.

    La taxonomie est le moyen d’imposer des contraintes administratives multipliées à des entreprises qui devront disposer des services spécialisés, coûteuses et hors de portée d’un grand nombre de petites entreprises pour y satisfaire. L’enfer des détails ne sert que la concentration des entreprises, et la mise sous tutelle des Nations et des Etats. Quant à la supercherie de la RSE, des indicateurs de qualité environnementale, il devient de plus en plus évident qu’ils servent non à protéger l’environnement et les citoyens des excès de la technique et des entreprises, mais à protéger les entreprises des dégâts qu’elles provoquent sur l’environnement et la vie des citoyens (une entreprise bien notée ne risque rien !) — et d’abord parce qu’elles ignorent superbement les biens communs, la qualité de la vie et les singularités locales (lire  » The perils and opportunities of ESG investing », Ron Ivey, American Affairs, Spring 2022).

    Le Green Deal est le résultat de l’expulsion des Européens des débats et des décisions de l’Union européenne, mise en place par des organisations complices, comme cette filiale de Bain Company, (cabinet de conseil américain) connue pour avoir sélectionné les « citoyens » consultés pour la Convention sur l’avenir de l’Europe sur la base de leur consentement au fédéralisme… Et comment accepter les prétentions écologiques de Blackrock, choisi pour « conseil » dans le « verdissement » des financements de l’Union, l’un des trois géants mondiaux de la gestion de capitaux, à ce titre coresponsable de la concentration des entreprises, de la constitution de monopoles et de la financiarisation des stratégies d’entreprise ?

    Cette escroquerie démocratique ouvre une voie royale au localisme, foyer de la vraie renaissance européenne, celle des particularités locales, régionales et nationales qui rendra à l’Europe les vrais moyens de son rayonnement ; la diversité de ses peuples, de ses cultures, et des systèmes qu’ils se donnent pour demeurer eux-mêmes, chez eux, dans le foyer que la nature leur offre.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 29 juillet 2022)

     

    Note :

    1 — Les travaux universitaires qui dénoncent l’inconsistance de la « RSE », des indicateurs « ESG » et autres créations de consultants et de financiers en quête de nouveaux territoires se multiplient aux Etats-Unis ; lire : « The perils and Opportunity of ESG investing », Ron Ivey, in American Affairs, Spring 2022.

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  • La prison française en voie de tiers-mondisation avancée...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Dir cueilli sur Breizh-Info et consacré à la situation des prisons françaises.

     

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    Les prisons françaises sont à l’image de la France : en voie de tiers-mondisation avancée

    « La manière avec laquelle on fait vivre les détenus en France est inimaginable » a dénoncé récemment la très gauchiste contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Dominique Simonnot. Mais désolé pour certains lecteurs qui s’en offusqueraient, elle a raison. Car depuis des années, tout comme la société française s’effondre de plus en plus rapidement, l’état des prisons se dégrade, dramatiquement.

    Dramatiquement, car contrairement à la vulgate de droite qui voudrait que « c’est bien fait pour eux, à ces salauds de prisonniers, du pain sec, de l’eau, et qu’ils ne se plaignent pas », les choses ne sont pas aussi simples que cela.

    Actuellement, une grosse minorité des détenus sont en détention préventive, cela signifie qu’ils n’ont pas été jugés, mais qu’ils sont privés de leur liberté, malgré la présomption d’innocence. Premier scandale absolu.

    Deuxième scandale absolu, dans un pays civilisé : la plupart des détenus ne bénéficient pas de cellules individuelles. Seuls les plus dangereux, les VIP, les pédocriminels, ont cette « chance » quasiment d’office, pour leur propre sécurité. Résultat, les autres, victimes de crimes ou de délits moins importants, tout comme les détenus liés à des condamnations politiques, se retrouvent entassés, les uns avec les autres, dans des cellules déjà miteuses. Les plus faibles sont soumis à la loi des plus forts physiquement et de ceux qui ont le plus de réseaux autour d’eux. Bien évidemment, les Blancs, ultraminoritaires dans les grandes prisons françaises, sont les premières victimes de ce système à broyer l’être humain.

    Ne peut-on pas exiger d’un pays civilisé que chaque détenu ait le droit à une cellule individuelle pour y purger sa peine, pour y faire rédemption. Une cellule propre, dans laquelle il ne choppera pas de maladies (respiratoires, ou autres), dans laquelle il peut espérer prendre une douche, faire ses besoins naturels, ne pas être un animal finalement. Et s’il le souhaite, passer ses journées seul, à réfléchir à la connerie, ou aux saloperies qu’il a faites. Sans risquer, à chaque sortie, à chaque promenade, de se faire embrouiller, ou embrigader dans une délinquance parfois bien plus importante que celle qui l’a conduite en prison.

    Dans un pays civilisé d’ailleurs, on devrait maximiser le bracelet électronique pour un large panel de délits qui n’ont pas vocation à amener leurs auteurs enfermés entre 4 murs pendant de longues semaines ou mois à la merci d’une véritable école de la délinquance. Est-il réellement acceptable que de petits voleurs, que des délinquants routiers se retrouvent en prison avec des dealers, avec des violeurs, avec des criminels ? N’est-ce pas une aberration de plus dans un système qui prétend pourtant à la réinsertion de ces détenus ? On ne devrait jamais perdre de vue que celui qui entre en prison a vocation à en sortir un jour globalement . Si vous fabriquez des animaux dedans, alors vous aurez des animaux dehors à leur sortie et il ne faudra pas venir se plaindre.

    Enfin, en France, comme en Europe, tous les étrangers, tous les extra-européens coupables de crimes ou de délits et qui représentent une part importante des détenus notamment en France, ont vocation à retourner chez eux purger leur peine à grand coup de pieds au c.. ce qui ferait bcp de place dans nos prisons et permettrait de les rénover plutôt que dans d’en construire de nouvelles comme le demande très souvent une certaine droite qui manifestement, n’a pas bien saisi la vocation de la prison.

    Car hormis, encore une fois, à rétablir la peine de mort y compris pour le voleur de carburant, ou pour le chauffard, ou pour le bagarreur d’un samedi soir, tous ces gens ont vocation à SORTIR de prison un jour, après avoir purgé leur peine. Et donc, à en sortir moins délinquant qu’en rentrant. Et ce n’est pas dans les conditions actuelles que cela est envisageable : voyez donc le nombre d’individus qui retournent en prison. Et cherchez y des explications.

    Toutes ces mesures, de bon sens, sont possibles dans un pays civilisé. Mais en République française, au même titre que les victimes de ces délinquants sont parfaitement méprisées par une Justice qui ne joue plus son rôle « par et pour le peuple », le système carcéral est devenu une super fabrique à délinquants doublé d’une machine à broyer définitivement les plus faibles, ceux qui espéraient juste purger leur peine tranquillement, et qui se retrouvent marqués à vie par les « aléas » de la prison, souvent dans des conditions qui seraient inacceptables pour n’importe quel individu sain d’esprit.

    Combien de détenus sont aujourd’hui gavés d’antidépresseurs, rendus dépendants à des médicaments, pour sortir de prison demain comme des zombies en errance et en perdition ?

    Il ne s’agit pas là de pleurer sur ces délinquants, sur ces criminels. Ils doivent payer à la société à hauteur du préjudice qu’ils ont fait endurer aux victimes et à la société. Là n’est pas la question. Mais encore une fois, en faire des animaux, c’est s’exposer demain à un retour de bâton terrible, et à des lendemains qui déchantent sociétalement parlant.

    Il n’est pas question d’autoriser la console de jeux, les téléphones portables, les fiestas, dans les prisons françaises. Il n’est pas question non plus de poursuivre dans la voie du laxisme qui donne à juste raison l’impression au citoyen que le délinquant est mieux servi que la victime dans ce pays. Il est simplement question de redonner à la prison ses lettres de « noblesse » si tant est qu’il y ait un minimum de noblesse dans cet endroit craint encore par une large partie de la société. La fin de la majeure partie des détentions provisoires. L’augmentation des régimes de bracelet électronique. L’abolition des remises de peine. Une cellule individuelle, propre, rénovée. L’accès aux sanitaires et aux livres, quotidiennement. L’accès au parloir. Le rapprochement optimal d’avec les familles. La non promiscuité d’avec des détenus dangereux, aux origines trop différentes pour pouvoir se mélanger sans clash. La vie dans des prisons dépeuplées de masses immigrées qui encore une fois, ont vocation à être enfermées dans leurs pays d’origine.

    Mettez tout cela en place, et vous n’aurez plus besoin de construire la moindre prison. Vous aurez des détenus en quête de rédemption, hormis pour une poignée d’irréductibles pour qui il n y a rien à faire (d’où la question de la peine de mort qui, pour certains crimes, doit clairement être posée, notamment pour les gros dealers, les pédocriminels, les meurtriers de masse…). Et vous aurez demain, une société beaucoup plus saine.

    Tout ceci est possible. Encore faut-il envisager autre chose que la République française, en voie de tiers mondisation avancée.

    La question du carcéral ne doit être réglée ni avec l’utopie gauchiste façon Foucault, ni à l’américaine comme semblerait l’appeler une certaine droite de ses vœux. Encore une fois, une troisième voie, celle de la sagesse et de la raison, est possible. Encore-faut-il s’en donner les moyens.

    Julien Dir (Breizh-info, 28 juillet 2022)

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