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Points de vue - Page 66

  • La dissémination nucléaire après la guerre d’Ukraine...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre de Lauzun, cueilli sur le site de Geopragma et consacré à l'arme nucléaire. Membre fondateur de Geopragma, Pierre de Lauzun a fait carrière dans la banque et la finance.

     

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    La dissémination nucléaire après la guerre d’Ukraine : quelques leçons pour les pays tiers

    On reparle beaucoup du nucléaire militaire à l’occasion de la guerre d’Ukraine. On l’avait un peu oublié. Or les événements d’Ukraine remettent cette question au centre de l’attention. Je ne parlerai pas ici de la guerre d’Ukraine elle-même, mais de l’impact qu’elle a sur la réflexion sur le nucléaire, et notamment sur la dissémination.

     Car s’il y a bien une première conclusion évidente à tirer de cette guerre, c’est l’intérêt de l’arme nucléaire. On sait que l’Ukraine était une composante majeure de l’URSS, y compris sur le plan militaire, et en son sein, du nucléaire soviétique. Pourtant lors de la dissolution de l’URSS, devenant indépendante, elle a renoncé à l’arme nucléaire, qu’elle pouvait sans difficulté technique détenir et développer. Nul doute que si elle avait fait le choix inverse, la question de la guerre actuelle ne se serait pas posée, ou très différemment. Peut-être pas pour les événements précédant cette année, car la constitution des républiques du Donbass restait possible et l’aide militaire que leur apportait la Russie. En revanche les données de l’invasion russe de 2022 auraient été très différentes ; et il est raisonnable de penser qu’elle ne se serait pas produite ou en tout cas de façon beaucoup plus limitée. Or même si l’Ukraine finissait par l’emporter, le coût humain et économique de la guerre aura été ravageur pour elle.

    Pour tous les pays tiers, même s’il est clair depuis longtemps que la détention de cette arme est un facteur majeur d’indépendance nationale (sachant qu’il n’est pas démontré que cela soit une garantie totale), la présente guerre illustre de façon spectaculaire la validité de ce raisonnement.

    A cela s’ajoute une autre considération. Cette guerre est la première guerre de type classique qu’on connaisse depuis longtemps, si on appelle classique une guerre qui ne soit pas clairement dissymétrique (comme celles en Iraq, Afghanistan ou Vietnam, ou dans une moindre mesure les guerres israélo-arabes), c’est-à-dire qui fasse s’affronter deux armées non pas nécessairement égales, mais du même genre, dans un affrontement proprement militaire. Pour trouver un équivalent, sans remonter à la guerre de Corée, il faut remonter à la guerre entre Iran et Iraq ou aux guerres indo-pakistanaises. Mais outre que cela nous ramène avant 1980-1990, cela ne mettait pas aux prises des armées aussi avancées qu’aujourd’hui, les niveaux de technologies étant alors bien plus bas et beaucoup plus anciens. Surtout, à l’époque il n’y avait pas de grande puissance en lice (l’Inde le devient progressivement depuis) et notamment pas nucléaires. Or cette fois nous avons non seulement une guerre classique, déjà relativement longue, mais surtout menée par une grande puissance nucléaire, elle-même sanctuarisée par le fait même. Nul doute que la prudence même relative des Américains dans leur aide aux Ukrainiens, tient grand compte de ce facteur, évitant notamment sauf exceptions toute atteinte à la Russie elle-même. Il y a donc une dissymétrie, au départ désavantageuse pour le pays le plus faible. Pour les pays tiers, c’est encore un argument en faveur du nucléaire : si mon agresseur se protège ainsi, j’ai le plus grand intérêt à faire de même.

    Côté américain, la position traditionnelle, hostile à la dissémination nucléaire (notamment des administrations démocrates), ne devrait en revanche pas être remise en cause. Etant en général le pays le plus interventionniste sur le plan militaire, les Etats-Unis n’ont aucun intérêt à ce que les cibles possibles se hérissent de nucléaire. De plus, le fait qu’un pays qui leur est allié n’ait pas cette arme le rend évidemment beaucoup plus dépendant de leur aide, dont on a vu en Ukraine la redoutable efficacité à l’occasion.

    Un autre facteur nouveau apparu en Ukraine est l’annexion par la Russie de territoires précédemment ukrainiens, ce qui du point de vue russe fait passer ces zones dans le cadre de la défense du territoire russe. Et donc potentiellement (selon l’état de la doctrine et son emploi) sous leur protection nucléaire. On voit évidemment l’attrait du nucléaire pour un pays ayant des revendications ou des visées sur un territoire voisin. Certes, on ne connait pas à ce stade ce qu’il adviendra de ces zones dans le présent cas, selon les développements de la guerre en cours. Mais le raisonnement subsistera dans son principe. Si l’Iraq avait eu l’arme nucléaire, peut-être aurait-il gardé le Koweït en 1990. En résumé donc, l’avantage que cette détention donne à un pays ayant des ambitions extérieures sur un voisin qui n’aurait pas l’arme atomique est appréciable. Bien entendu ce n’est qu’un aspect de la question car d’autres dimensions entreraient en compte (sanctions etc.).

    Une question plus technique posée actuellement est celle de l’usage possible du nucléaire tactique (arme de plus petit calibre, en principe utilisée contre des forces militaires). Son utilisation éventuelle en Ukraine soulève des questions complexes, qu’on n’évoquera pas ici. Mais de façon générale le fait d’en disposer peut représenter lui aussi un avantage potentiel, ne serait-ce que comme option intermédiaire, en théorie disponible, entre la guerre classique et le nucléaire stratégique. Notamment contre une autre puissance nucléaire, sans que le niveau stratégique se déclenche automatiquement. La Corée du Nord prétend par exemple désormais en disposer.

    Il faut relever enfin un point important : le secret. La détention de l’arme nucléaire ne suppose pas nécessairement qu’elle prenne une forme publique, visible et revendiquée – pourvu que les adversaires éventuels croient qu’elle existe. Mais si la détention de l’arme offre une sécurité considérable, même si elle n’est pas totale, en revanche son développement est plein de risques pour un pays qui a déjà un ennemi puissant car ce dernier sera alors fortement incité à déclencher une guerre préventive, classique ou nucléaire, pour précisément bloquer ce développement. Ce risque apparaît évidemment par exemple dans le cas de l’Iran (avec Israël, voire les Etats-Unis); mais aussi de la Corée du Sud (avec son cher voisin du Nord). D’où l’intérêt majeur d’un développement aussi secret que possible, selon la voie qu’a explorée Israël en son temps et avec succès.

    A cela s’ajoutent pour les pays amis des Etats-Unis les questions que pose justement la protection attendue de ces derniers. Pensons déjà à nouveau à la Corée du Sud, au Japon et à Taïwan. La première question est la validité d’un éventuel parapluie nucléaire américain : rien ne prouve qu’il serait mis en œuvre, notamment par rapport à une puissance nucléaire. Et si leur attitude en Ukraine montre qu’ils savent à l’occasion être très efficaces dans leur aide classique, cela ne permet évidemment pas d’éviter la catastrophe que présente de toute façon une guerre conventionnelle pour le pays qui la subit. Il y a donc à nouveau de puissants arguments pour ces pays pour développer l’arme nucléaire ; mais à l’israélienne, en n’en faisant état qu’une fois le pas franchi – tout au plus. On sait que Taïwan avait commencé un tel développement, mais avait abandonné sous pression américaine : il peut s’en mordre les doigts, car ce ne serait probablement plus possible aujourd’hui, la Chine s’en apercevant très probablement s’il essayait, et réagissant aussitôt.

    La question se pose sans doute moins en ces termes en Europe, pour les pays non nucléaires. Il y a à cela au moins une première raison simple et immédiate : l’expérience ukrainienne a montré les limites de l’armée russe, qui n’est manifestement à ce stade pas celle d’une vraie grande puissance – en dehors de son arsenal nucléaire. En outre, pour les pays qui peuvent se sentir encore menacés (toujours hors nucléaire) l’Otan offre une réponse, qui a beaucoup regagné en crédibilité du fait de la guerre en cours. Inversement, les Etats-Unis ne toléreraient pas un développement nucléaire dans un de leur alliés. Le seul vrai motif pour ces derniers serait donc de tenter de parer à une attaque nucléaire russe, selon la logique de l’équilibre de la terreur. Mais il faudrait pour cela développer un armement puissant et performant, et assumer politiquement la dissuasion, en interne et face aux Américains : on voit très mal un pays européen s’engager dans cette voie.

    En revanche d’autres candidats seraient assez naturels ailleurs. Ainsi au Moyen Orient, dans la lignée d’Israël ou à l’instar de l’Inde et du Pakistan tout proches. Outre l’Iran (mais il est très surveillé), on a évidemment la Turquie, et certains autres dans la péninsule arabique… Et là aussi, la voie du secret est désormais la seule sûre.

    Le tout renforcera encore, évidemment, la voie maintenant inéluctable vers la multipolarité. Mais une multipolarité clairement hiérarchisée.

    Pierre de Lauzun (Geopragma, 17 octobre 2022)

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  • Sécessions adolescentes : les nouveaux mutins de Panurge...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul-Élie Aengler cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré aux sécessions adolescentes au sein du système éducatif de l'archipel français...

     

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    Sécessions adolescentes. Les nouveaux mutins de Panurge

    S’il est un lieu où chacun peut observer les nombreuses et diverses sécessions qui traversent la France, c’est bien l’école. Tout professeur en a conscience : l’école n’est plus le moule civique et culturel qui « fabriquait » des Français. Bien au contraire, c’est désormais à l’institution scolaire et au savoir académique de s’adapter à « l’archipel français », pour reprendre l’expression de Jérôme Fourquet.

    Dans toutes les salles de classe, les nouveaux clivages culturels et ethniques apparaissent aujourd’hui de manière évidente. Certes, cela fait longtemps que les sociologues analysent les différentes tribus adolescentes qui peuplent depuis Mai 68 les cours de récréations des collèges et des lycées : « gothiques », « geeks », « racailles », « rockeurs », autant d’affiliations possibles pour adolescents en quête d’une identité à la fois grégaire et rebelle. Ces clans formaient jadis un ensemble de contre-cultures opposées à la culture officielle condamnée depuis Bourdieu comme « bourgeoise » par toute une partie du corps enseignant lui-même. Pourtant, la situation actuelle offre aux yeux du professeur attentif quelques traits inédits.

    Cultures et contre-cultures scolaires

    C’est la culture classique qui n’existe plus, du moins en tant que culture de référence, que ce soit parmi les élèves ou dans le contenu des enseignements. À l’exception de quelques grands lycées de centres-villes, la plupart des élèves n’ont pas la moindre idée de son importance. Leur propre civilisation leur est désormais essentiellement étrangère, puisqu’elle est assimilée à une simple collection de vieilleries dénuées de sens : à quoi bon Molière ou Descartes alors que leur compréhension nécessite un effort que la tyrannie de l’immédiateté a aboli ? Tout converge vers une simplification de la langue. Ce phénomène explique l’effondrement de la maîtrise de la langue française, mère de toutes les sécessions scolaires. À cet égard, on peut se reporter au précieux réquisitoire du professeur René Chiche dans La désinstruction nationale (2019, Ovadia). Celui-ci a le courage de parler de « quasi-illettrisme » pour désigner cette implosion de la langue commune constatée lors de la correction de centaines de copies du baccalauréat « écrites en un charabia qui emprunte vaguement au français comme à une langue étrangère ».

    Quant aux professeurs, soit ils ne connaissent plus cette culture de référence, soit ils en ont honte ou sont forcés de s’avouer vaincus par l’esprit du temps : l’autocensure et la simplification du savoir triomphent, fût-ce au prix d’un énième renoncement. Certes, il y a encore quelques chaînes de transmission qui fonctionnent, quelques élèves attentifs à ce legs du passé, mais ces élèves ne font que survivre dans un univers désormais hostile à l’idée d’une hiérarchie culturelle. C’est la grande bascule : l’ancienne culture de référence est devenue une contre-culture minoritaire à l’école, un des nombreux ilots de l’archipel scolaire – et ce parmi les élèves et les professeurs. Voilà la première condition de la sécession, lorsque la norme devient l’exception et l’exception la norme.

    Parmi toutes ces contre-cultures qui se font face, n’y en-a-t-il aucune qui ne tende alors à dominer les autres ? Il serait naïf de ne pas le croire, car la nature a horreur du vide. Dans la plupart des établissements, l’évolution démographique a tranché : c’est désormais l’Islam, même mal connu et parce que mal connu, ainsi que la culture rap qui dominent les mentalités. Concernant l’Islam, la plupart des élèves accordent à la religion musulmane le prestige que la catholique assumait jadis : dans les cours de biologie et de philosophie, la nouvelle norme du sacré est bien islamique. Combien de professeurs ont-ils affronté l’incrédulité généralisée concernant l’évolutionnisme ? Et parce qu’authentiquement sacrée aux yeux de la plupart des élèves, musulmans ou non, c’est une norme avec laquelle il faut nécessairement composer, en tant qu’élève dans la cour de récréation et en tant que professeur dans la salle de classe.

    Sur le Coran, ma mère !

    Le cours de philosophie sur la religion se résume souvent à un défi insurmontable. Impossible de rester dans le cadre théologique chrétien, pourtant parfaitement acclimaté à la rationalité grecque, puisque ces références sembleraient exclure les élèves de confession musulmane et que tous les élèves, non-musulmans compris, trouveraient à y redire. Impossible également de discuter des dogmes et textes musulmans, puisque le professeur oserait s’immiscer dans la sphère du sacré partagée par la plupart des élèves : la nouvelle bigoterie est d’origine coranique mais intériorisée par tous. Les « wallah » et « sur le Coran » constituent d’ailleurs la trame de fond des récréations comme des interclasses. Plus étonnant, les enseignants découvrent à quel point certains élèves chrétiens en minorité revendiquent avec fierté la pratique du carême, copiant inconsciemment celle d’un ramadan devenu prépondérant dans de nombreux établissements. C’est donc la déférence vis-à-vis de l’Islam qui sert de référence commune de remplacement.

    Concernant la culture rap, qu’il est désormais absurde de qualifier de « contre » culture, son hégémonie est incontestable, y compris dans les lycées plus bourgeois où le survêtement et le rap ont depuis quelques années écrasé la concurrence. Les paroles et l’imaginaire de ce genre musical lui octroient désormais le monopole de la subversion, de la véhémence et de la virilité. La victoire est donc revenue à la tribu la plus agressive. Mais dans les lycées périphériques, exhiber cette obédience n’est pas seulement un signe de bon goût adolescent, c’est surtout un moyen d’intégration, voire de survie sociale. Pour les garçons, adopter les codes sociaux du groupe dominant laisse espérer une immunité contre le harcèlement. Les filles elles-mêmes ne s’y trompent pas : adopter les codes de la « rue » est un mécanisme de défense fort efficace pour se faire respecter.

    La colonie de nos colonies

    Évidemment, cette nouvelle culture dominante à mi-chemin entre la Mecque et les États-Unis a un même terreau : l’immigration massive des dernières décennies. « La Grèce conquise a conquis son farouche vainqueur », disait Horace (Épîtres, II) : par l’un de ces retournements dialectiques dont l’histoire a le secret, les descendants des populations anciennement colonisées imposent désormais consciemment et inconsciemment leur spiritualité et leur esthétique aux autochtones qui se doivent de faire allégeance. Le nomadisme identitaire a remplacé la culture sédentaire anciennement majoritaire, puisqu’il est désormais honteux de ne pas avoir d’origines : quand on est un « petit Blanc », on en vient à déterrer des aïeuls italiens ou polonais pour cultiver son extraterritorialité.

    Ainsi, à l’école, les minorités devenues majoritaires sont maintenant capables de tyranniser la majorité devenue minoritaire. Cette matrice sécessionniste à laquelle tout le monde semble se résigner a de nombreuses répercussions, y compris pour les rares familles qui semblent encore y échapper : contournement de la carte scolaire, établissements privés, cours particuliers. C’est alors le tribalisme multilatéral qui surgit pour compenser la désaffiliation culturelle, ainsi que le notait déjà Michel Maffesoli dans Le temps des tribus (1988) : « Le tribalisme rappelle l’importance du sentiment d’appartenance à un lieu, à un groupe, comme fondement essentiel de toute vie sociale. » Et dans les lycées lambda, les tribus adolescentes sont en passe d’être submergées par la plus prosélyte et la plus féconde d’entre elles. Au monde de Michel Maffesoli, répond ainsi celui de Philippe Muray, matons et mutins de Panurge.

    L’école et le monde de demain ne seront pas le paradis de l’intersectionnalité mais l’enfer de l’incommensurabilité : un espace conflictuel sans culture véritable, c’est-à-dire sans commune mesure capable de transcender les tribus particulières.

    Paul-Élie Aengler (Site de la revue Éléments, 11 octobre 2022)

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  • De bons dirigeants ne sont-ils pas censés donner de l’espoir à leurs peuples ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Yann Vallerie cueilli sur Breizh-Info qui constate que nos dirigeants font régner une profonde désespérance au sein des peuples européens...

     

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    Pénuries, crise économique, crise écologique, crise migratoire… De bons dirigeants ne sont-ils pas censés donner de l’espoir à leurs peuples ?

    Quiconque s’intéresse (ce n’est pas le cas de tout le monde même si au final tout le monde est concerné) à l’actualité, et à l’accélération puissante de l’Histoire qui se déroule sous nos yeux, ne peut que s’étonner du fait que les dirigeants, occidentaux notamment, maintiennent les peuples dans la peur, la terreur, plutôt que de leur apporter un nécessaire et vital message d’espoir et d’espérance.

    Les pénuries (nourriture, essence, énergie) s’enchainent, vont et viennent, plongent les populations dans une insécurité économique (et en conséquence morale) de plus en plus élevée. Certains gagnent beaucoup d’argent en vivant de crises économiques graves. Nos dirigeants parviennent au nom d’un effort de guerre quasi sainte contre la Russie, à faire avaler la pilule des conséquences de lourdes sanctions dont nous sommes les premières victimes. Parallèlement, il n’y a pas un JT, pas un journal, qui n’évoque quotidiennement la crise écologique, la menace climatique, et les annonciateurs de la fin du monde sont pléthores. Ceux là même qui, à côté, s’efforcent de nier la transformation ethnique de nos sociétés, la sauvagerie grimpante, le réel, vécu, subi au quotidien par des populations maintenues dans un climat de terreur psychologique effrayant.

    Mais où est donc passé l’espoir dans tout cela ? Où sont passés ces dirigeants – il fût un temps long où il y avait des rois, des empereurs, des chefs – dont la mission est avant tout de redonner de l’espoir à des peuples qui traversent des bouleversements lourds ? Alors il est vrai que le niveau intellectuel de nos mal élus est en constante diminution. Qu’aujourd’hui, ce sont des chargés de communication abreuvés de soja qui font la pluie et le beau temps du moment politique dans nos sociétés occidentales. Mais tout de même. Comment voulez-vous donner à un peuple l’envie de faire des enfants, c’est à dire de ne pas mourir, de ne pas s’éteindre, si vous passez votre temps à prêcher l’Apocalypse qui vient ? A lui demander de renier qui il est, qui il a été, d’où il vient ? Comment voulez vous donner de l’espoir à un peuple, l’envie de vivre, et de ne pas se suicider maintenant ou à petit feu, si vous ne lui offrez aucune perspective à moyen et long terme, y compris pour les générations qui suivront ?

    Voyez Olivier Véran, qui vous parle de l’interdiction des voitures thermiques en 2035 au profit du tout électrique. Mais qui pilote cet individu ? Comment peut-on affirmer de tels énormités alors que dans le même temps, ses compagnons politiques ont massacré le nucléaire français, provoquant qu’aujourd’hui, il n y a même plus de main d’oeuvre compétente pour reconstruire et multiplier un parc digne de ce nom ? Car le nucléaire est aussi la clé de notre avenir. Imaginez des centrales dernier cri, partout en Europe. Des centrales sûres, entretenues, permettant à 10-15-20 ans la production d’une énergie de moins en moins cher pour l’intégralité des Européens.

    Mais voyez les, ceux qui ont érigé Greta Thunberg en nouvelle prêtresse de l’écologie. Jamais un mot sur la démographie mondiale. Demain 10 milliards d’habitants sur terre dont la majorité en Afrique et en Asie ? Pas grave, on continue, on fonce dans le mur, en culpabilisant au passage les Européens dont la démographie est, au passage, la plus stable de cette planète, et donc la moins nuisible pour l’ensemble. Ils veulent faire moins avec trop. A quand des dirigeants responsables qui clameront haut et fort vouloir faire autant, avec moins ?

    Nos dirigeants occidentaux naviguent à vue. Ils n’ont plus rien à nous proposer si ce n’est nous offrir toutes les clés, et les armes pour notre propre suicide. Démolir la famille. Démolir le socle commun culturel, linguistique, religieux. Démolir le socle ethnique. Tout déconstruire, jusqu’à la mort. Ils appliquent finalement de façon systémique la politique de la table rase, chère à l’utopie communiste et à ses dizaines de millions de morts à travers le monde.

    Pourtant, de l’espoir, il y en a. Beaucoup. Parce que les crises, y compris de Civilisation, sont cycliques. Elles ont un début, mais aussi une fin, c’est une constante dans l’Histoire. Ce qui disparait réapparait, y compris sous d’autres formes. Mais encore faut-il entrer en guerre contre un nihilisme tel qu’il pourrait réellement sonner le glas d’une partie non négligeable de notre planète. Car ce n’est pas le réchauffement climatique qui nous tuera demain. Ce n’est pas Pierre qui roule en diesel. Ce ne sont même pas les millions d’individus qui ne rêvent que de pénétrer en Europe et de s’y installer, qui nous menacent. La menace est intérieure, elle est en nous. Elle est dans notre volonté de peuples à décider si, oui ou non, nous voulons vivre ou mourir.

    Et pour cela, encore une fois, il nous faut des dirigeants à la hauteur. Avec une longue mémoire et une vision sur le long terme. Pas des boutiquiers, pas des calculateurs, pas des individus au service d’une petite caste, pas des faux philanthropes mais vrais escrocs. Pas des personnalités qui se révèlent à la hauteur de la benne à ordures que constitue parfois un monde politique constitué des âmes les plus viles que notre société ait enfanté.

    Que ces dirigeants soient députés, présidents, rois, ou empereurs, là n’est pas la question.

    Contez-nous une brève histoire de l’avenir qui ne soit pas celle de Jacques Attali. Ne vous occupez plus de ce qui se passe dans nos foyers, dans nos cerveaux. Donnez-vous les moyens de trouver les secrets de la fusion nucléaire, de nous faire rouler à l’hydrogène, de nous faire conquérir l’espace, de ne plus nous empoisonner en mangeant, de parcourir l’Europe en quelques heures, de rendre notre continent plus sûr, harmonieux, pacifié. Inventez la chevalerie du futur. Dirigez pour notre civilisation, plus pour les autres. Pensez à nous, avant les autres. Parlez-nous d’une Europe puissante, homogène, dans 30 ans ou dans 100 ans. Anticipez, prenez maintenant les mesures qui nous permettront demain, de continuer à vivre toujours mieux que nos ancêtres ne vivaient.

    Qu’on nous donne de l’espoir et un destin, et nos peuples aujourd’hui à l’agonie se remettront en marche dès demain !

    Yann Vallerie (Breizh-Info, 9 octobre 2022)

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  • Derrière Papy Biden, l’État profond américain à la manœuvre...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré aux agissement de l'état profond américain masqué par le comportement d'un président atteint de gâtisme....

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

     

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    Derrière Papy Biden, l’État profond américain à la manœuvre

    On ironise facilement sur la fatigue, pour ne pas dire plus, du président américain Biden. Le président qui tombe de vélo ou dans les escaliers, qui lit bêtement tout ce qui est écrit sur son prompteur et qui a beaucoup de mal à s’empêcher de baver quand il parle devant les caméras. Mais il ne faut pas s’illusionner pour autant. Derrière Papy Biden, c’est l’État Profond américain qui est à la manœuvre. Papy Biden n’est pas un grand-papa gâteau ou un vieux gâteux. C’est une marionnette qui couvre de son autorité chancelante ceux qui ont déclaré la guerre au monde entier, dans l’espoir fou de continuer à le dominer.

    L’Ukraine, clef de la stratégie américaine en Europe

    L’Ukraine est de nos jours le premier enjeu de cette offensive mondiale.
    Car les États-Unis et l’OTAN, soufflent sur les braises au lieu d’essayer d’imposer la paix. En livrant à l’Ukraine, crédits revolving, armes, conseillers militaires et mercenaires sans limites, les Occidentaux ne font que prolonger une guerre entre Européens. Et pousser la Russie dans ses retranchements.

    Mais l’objectif réel n’est bien sûr pas l’indépendance de l’Ukraine. Papy Biden ne sait sans doute pas où se trouve ce pays, d’ailleurs. Il est de déconnecter durablement la Russie de l’Europe, notamment en coupant leurs liens énergétiques, et au surplus d’affaiblir le concurrent économique européen qui sera victime de la hausse vertigineuse des coûts de l’énergie et des sanctions imposées à la Russie. Coup double donc !

    Si la Russie est techniquement l’agresseur dans ce conflit, il suffit de relire ce qu’écrivaient Brzeziński et consorts pour comprendre que l’Ukraine est depuis longtemps la pièce maîtresse du grand jeu américain pour mettre la Russie à genoux et casser le rêve d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural, puissante et indépendante.

    Le futur front chinois

    Le second front est bien sûr celui de la Chine, dont la puissance montante inquiète au plus haut point l’État Profond américain. Mais la neutralisation de la Russie passe en priorité. « Hitler first ! » comme disaient les Américains durant la seconde guerre mondiale : on mangera le Japon après le plat principal. Aujourd’hui c’est la Chine qui se trouve dans le rôle du Japon.

    Pour le moment donc, les États-Unis se bornent à entretenir une propagande antichinoise constante et à organiser périodiquement des provocations portant sur la libre circulation en mer de Chine ou sur le statut de Taïwan, le futur Dantzig de l’Asie. Mais si la Russie flanche, les Chinois savent qu’ils seront la prochaine cible

    Le front iranien

    Un troisième front a aussi été ouvert en Iran, cette année.

    En Iran les manifestations succèdent aux violences policières et aux attentats, selon un scénario qui rappelle étrangement celui des révolutions colorées ou des révolutions arabes. On voit même des manifestants brandir des pancartes où il est écrit, en anglais bien sûr, « regime change » ! Regime change c’est-à-dire l’expression américaine pour justifier l’attaque des pays considérés comme non-démocratiques. Quoi de plus naturel en effet ?

    On n’oubliera pas en outre les autres conflits latents en Europe, qui peuvent demain être rallumés à la demande : conflit Grèce/Turquie, instabilité du Kosovo principalement.

    La nullité européenne

    Que devons-nous retenir, nous Français, de ces évènements qui font indéniablement monter la tension dans le monde ?

    D’abord la nullité de l’Union Européenne, incapable de faire autre chose que de suivre les États-Unis en tout et ses relais bellicistes irresponsables sur notre continent – principalement la Pologne et les pays baltes. Non seulement l’UE ne nous rend pas plus forts mais elle nous entraîne dans la pénurie, le chaos migratoire et la cobelligérance avec l’Ukraine, donc dans une aventure aux conséquences imprévisibles.

    L’Europe était un rêve pacifiste pour les Européens qui en avaient assez des guerres fratricides. L’Union Européenne démontre qu’elle trahit chaque jour un peu plus cette attente. Papy Biden a tout lieu d’être satisfait de ses vassaux !

    La guerre qui n’est pas la nôtre

    Ensuite, la confirmation du caractère intrinsèquement dangereux de l’OTAN, validant la défiance gaullienne vis-à-vis d’une organisation qui ne peut que nous conduire dans des guerres « qui ne seraient pas les nôtres ».

    Hier c’était la guerre illégale contre la Serbie pour lui imposer la sécession du Kosovo. Aujourd’hui c’est la cobelligérance de fait contre la Russie. Dans quelle prochaine guerre va-t-on nous entraîner ?

    Honte à tous ces politiciens et militaires français qui n’ont eu de cesse de préconiser notre retour dans cette organisation dirigée par les États-Unis ! Ils portent devant l’histoire une responsabilité écrasante.
    Mais ils ont bien sûr le soutien de leur patron, Papy Biden.

    La France de retour dans les années trente

    Enfin, pour la France, l’histoire des années 30 recommence malheureusement, par la faute de ses élites politiques corrompues et d’un système politique à bout de souffle. Et aussi hélas par l’insouciance de nos concitoyens, lobotomisés par une propagande incessante.

    Dans les années trente la France s’est mise progressivement à la remorque stratégique de la Grande Bretagne et a abandonné sa prudence diplomatique en nouant des alliances avec des États éloignés et instables, tout en étant dépourvue des moyens militaires de les honorer. Aujourd’hui la France, devenue l’homme malade de l’Europe, s’est mise à la remorque de l’Otan et de l’Allemagne en perdant toute indépendance.

    En septembre 1939 c’est donc la Grande Bretagne qui annonce que la France est en guerre contre l’Allemagne, pas la Chambre des Députés français. Le tout sous l’œil amusé de Staline qui attend son heure.
    Aujourd’hui c’est Mme Van der Layen qui nous engage dans la guerre aux côtés de l’Ukraine, sans que le parlement français n’ait son mot à dire. Sous l’œil attendri de « Sleepy Joe » Biden.

    Dans les années trente les Français s’intéressaient à Tino Rossi et aux congés payés par les patrons. Pas aux questions internationales.
    Aujourd’hui ils ont Sandrine Rousseau et la réforme des retraites comme horizon.

    Le prochain réveil français risque donc d’être encore plus brutal qu’en 1940.

    Michel Geoffroy (Polémia, 5 octobre 2022)

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  • La déterritorialisation des terres : un changement civilisationnel...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue consacré à la « déterritorialisation des terres » , cueilli sur le site Champs communs - Le laboratoire d'idées de la reterritorialisation animé par Guillaume Travers.

    Professeur d'économie, Guillaume Travers est chroniqueur à la revue Éléments et a notamment publié Pourquoi tant d'inégalités ? (La Nouvelle Librairie, 2020), Économie médiévale et société féodale (La Nouvelle Librairie, 2020), Capitalisme moderne et société de marché (La Nouvelle Librairie, 2020) et La société de surveillance, stade ultime du libéralisme (La Nouvelle Librairie, 2021).

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    La déterritorialisation des terres : un changement civilisationnel

    « Déterritorialisation des terres » : l’expression est paradoxale. Et pourtant, c’est bien de cela dont il s’agit : des terres transformées en purs actifs financiers, échangées dans le monde entier par des sociétés anonymes dont les gérants ne les habiteront jamais ; des terres qui ne vaudront que comme placements ou sources de dividendes. Le phénomène est difficile à mesurer, car les statistiques disponibles ne le saisissent pas, mais il s’accélère massivement. Tentons un état des lieux.

    Un état des lieux

    En France, l’un des premiers signaux d’alerte s’est allumé en 2015, lorsque deux entreprises chinoises ont racheté 1 700 hectares de terres agricoles dans l’Indre. Le phénomène n’était pas complétement nouveau : on savait ces achats de terres massifs sur d’autres continents, et l’on avait déjà vu des vignobles passer dans des mains étrangères. Mais l’annonce a néanmoins fait l’effet d’une petite bombe – c’était là des champs de blé et d’orge. Un livre récemment paru, Hold-up sur la terre, montre que les acheteurs ne sont pas qu’étrangers : nombre de petites exploitations et de parcelles sont rachetées par des groupes industriels et des entreprises de la grande distribution, Fleury Michon ou Chanel. Les prix payés pour ces achats dépassent tout ce que les jeunes agriculteurs peuvent raisonnablement débourser pour s’installer. À petit feu, l’agriculture cesse d’être familiale, pour être confiée à des multinationales gestionnaires embauchant des travailleurs agricoles non propriétaires. Il est à craindre que la tendance s’accentue soudainement, car la moyenne d’âge chez les agriculteurs est élevée, et plus de 160 000 exploitations devront trouver un successeur dans les trois ans à venir. Enfin, dernière révélation récente : la terre intéresse aussi les très grandes fortunes. Aux États-Unis, le plus grand propriétaire de terres arables n’est autre que Bill Gates, le fondateur de Microsoft, qui détient 97 000 hectares de champs répartis sur 18 États – et qui a bien du mal à expliquer publiquement les raisons de ces achats.

    Le même mouvement touche aussi les forêts. Le bois bénéficie de la mode des énergies « vertes », mais ce n’est guère une bonne nouvelle pour la gestion des forêts, qui se voit industrialisée : des parcelles entières rasées et replantées avec une seule espèce – celle qui convient le mieux à la demande du marché. Là encore, un livre récent, Main basse sur nos forêts, tente d’alerter l’opinion. Et là aussi, la question des achats par l’étranger devient saillante. Plus de 30% du bois français partirait vers l’étranger avant d’être transformé, et notamment vers la Chine, dont les importations de chêne ont bondi de 42% sur un an (et de 66% pour les résineux).

    Notons, pour clore brièvement le constat, que des tendances comparables touchent aussi le foncier urbain. Au Canada, dans des villes comme Toronto ou Vancouver, plus du tiers de l’immobilier serait possédé par des acteurs chinois. À New York, des débats intenses ont récemment eu lieu s’agissant de certains gratte-ciel autour de Central Park, qui passent de sociétés financières en sociétés financières, sans même être habités. De purs placements.

    La rupture du lien à la terre

    Le fait de pouvoir acheter des terres n’importe où dans le monde paraît normal à la plupart de nos contemporains. Cela ne choque la majorité, au mieux, que dans quelques cas extrêmes. Si l’on considère la longue durée historique, c’est pourtant quelque chose de tout à fait neuf.

    Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire des institutions européennes, une distinction très nette est toujours établie entre les biens immobiliers et les biens mobiliers. Ces derniers, que l’on parle de troupeaux ou de monnaie, ont très tôt été l’objet d’échanges, y compris avec des étrangers. À l’inverse, c’est un pléonasme d’affirmer que le propre de l’immobilier, c’est d’être immobile. Contrairement aux biens meubles, les Européens se sont toujours représentés la terre comme quelque chose qui ne peut pas être liquide, échangeable avec n’importe qui. La terre n’est pas un simple bien matériel, c’est le lieu sur lequel se déploie l’existence d’une lignée ou d’une communauté. Ce fait se laisse voir par de multiples exemples. Ainsi, dans le monde antique, là où les biens mobiliers sont échangés sans formalisme abondant (selon un modèle propre aux transactions commerciales), l’échange de la terre était beaucoup plus rare et formalisé par des cérémonies de nature religieuse : en faisant passer la terre de mains en mains, on délogeait les divinités familiales qui y habitaient, et cela ne pouvait être un acte anodin. Depuis l’Antiquité et jusqu’à la Révolution de 1789, une pratique comme celle du retrait lignager évitait la dispersion du patrimoine des lignées, en permettant précisément de ramener un bien dans le lignage quand celui-ci devait être vendu. Quant à la qualité d’une terre, elle n’a longtemps pas été pensée comme quelque chose de purement objectif ou matériel. On pensait au contraire qu’une terre était meilleure si des lignées illustres y avaient résidé : toujours, la valeur de la terre était représentée comme intrinsèquement liée à l’identité de ceux qui y avaient vécu ou y vivaient toujours. Sous des formes diverses, ces grands traits se retrouvent, pour autant qu’on puisse les reconstituer, depuis les civilisations indo-européennes jusqu’à la fin du Moyen Âge, en passant évidemment par l’Antiquité grecque et latine et par le monde germanique.

    La distinction très forte longtemps établie entre mobilier et immobilier avait un grand nombre de conséquences pour la structure de l’ordre social. Tout d’abord, la terre avait toujours une dimension politique. Elle était le bien des citoyens ou des membres de la communauté et n’était jamais cédée, ou presque, à des étrangers hors de la cité ou de la communauté. Pour cette raison, l’attachement à la terre était aussi le fondement du pouvoir – aussi bien à Rome que dans le monde féodal. Mais, et c’est ce qui est ici le plus important pour nous, le traitement spécial accordé à la propriété de la terre fut associé à tout un univers mental. La terre n’était pas un bien coupé des hommes, mais une chose à laquelle ils étaient intimement reliés. Elle était considérée comme ce qu’il y a de plus sûr (une perception qui demeure encore aujourd’hui en Europe, ce qui n’est pas le cas dans toutes les aires culturelles, où les biens considérés comme les plus sûr son parfois des meubles, comme les bijoux). Enfin, là où les biens mobiliers sont liquides, homogènes (rien n’est plus similaire à une pièce de monnaie qu’une autre pièce de monnaie), et peuvent être accumulés en théorie sans fin, l’immobilier est associé à l’image d’un monde profondément divers et borné. L’idée que l’on puisse accumuler sans fin des terres, considérées seulement pour leur superficie ou leurs qualités abstraites, est un non-sens dans le monde européen prémoderne.

    On mesure donc la révolution que constituent les dynamiques actuelles d’accaparement, où les terres ne valent plus, aux yeux de ceux qui les achètent, comme lieux différenciés et habités d’une âme, mais comme source de profits, ou comme simples « actifs sûrs » pour l’investissement. Historiquement, ce bouleversement est le fruit de la Révolution française et du Code civil, qui ont fait triompher une conception purement individualiste et absolue de la propriété. L’accélération très récente de la concentration de la terre dans les mains de groupes internationaux est un fruit direct de l’amplification de la mondialisation – mais qui ne doit pas faire oublier ces causes plus anciennes. Dans le cas des terres agricoles, la rupture se manifeste nettement dans le fait que les parcelles ainsi achetées ne sont plus travaillées par des paysans attachés à un champ particulier, mais par des simples travailleurs agricoles, possiblement tout aussi mobiles que les capitaux qui les emploient.

    Les périls de l’industrialisation

    Si la « déterritorialisation de la terre » heurte notre sensibilité, elle est aussi porteuse de périls graves. Elle témoigne d’un rapport pathologique, purement utilitariste et court-termiste, à notre environnement. Car l’autre face de la marchandisation de la terre, c’est son industrialisation, sa gestion technique, comme une ressource distante, afin de maximiser la profitabilité immédiate du sol.

    Les dangers sont particulièrement nets dans le cas des parcelles forestières, dont l’intérêt stratégique est depuis longtemps connu. Au XVIIe siècle, alors que la construction d’un navire peut nécessiter l’abattage de 4000 chênes centenaires, Colbert pense la politique forestière de la France à l’horizon d’un siècle au moins. Récemment, la Chine a fait de même, interdisant l’abattage de tout chêne dans le pays pour une durée de 99 ans. La Russie a suivi, en interdisant les exportations de bois. Alors qu’elle a longtemps été un modèle de gestion forestière, la France subit aujourd’hui de plein fouet les ravages de la marchandisation. La pression commerciale pousse à couper des arbres très anciens, à une vitesse qui ne permet plus leur renouvellement. L’absence de régulation stricte, qui se fonde sur l’illusion libérale selon laquelle rien n’est stratégique localement, car tout pourra toujours être acheté ailleurs, menace tôt ou tard certains de nos approvisionnements. Une part croissante de ces ressources stratégiques part à l’étranger  alors que, dans un mouvement inverse, nombre de pays réduisent leurs exportations. À la faveur de discours industriels vantant la « biomasse » et l’« économie verte », les parcelles déboisées sont souvent replantées avec une espèce unique, poussant vite et qui permettent d’optimiser l’utilisation de l’espace. Les conséquences écologiques sont parfois désastreuses : gérée par des coupes franches de parcelles entières, la forêt perd en diversité, et cesse d’être un écosystème vivant pour devenir une plantation industrielle d’arbres. De tels maux sont particulièrement nets sur les terres achetées par des multinationales afin de « compenser » leurs émissions de carbone par des plantations d’arbres. Certaines de ces parcelles n’ont parfois plus rien de naturel, et deviennent paradoxalement des déserts biologiques.

    Les périls d’une gestion trop distante planent aussi sur les terres agricoles. Gérées de manière industrielle, elles sont converties afin de produire les marchandises les plus échangeables internationalement. Dans le contexte actuel, les cultures destinées à la production de bio-carburants tiennent le haut du pavé, et raison notamment des subventions et du regard public favorable dont elles jouissent. Sur le temps long, le développement à grande échelle des bio-carburants est cependant un leurre. Tout d’abord, les terres étant limitées, leur exploitation à des fins énergétiques se fait au détriment de la production alimentaire – humaine ou animale – , de sorte que l’indépendance en ce domaine est remise en cause. Ensuite, ces activités, qui valent avant tout par la quantité de biomasse produite, sont particulièrement épuisantes pour les sols (il s’agit de planter de priorité ce qui pousse « beaucoup » et « vite ») et sont souvent très gourmandes en intrants. On voit poindre là un danger majeur : le jour où les biocarburants cesseront de bénéficier de subventions directes ou indirectes, l’intérêt des industriels s’en détournera, et l’on réalisera que des millions d’hectares de terres ont été appauvris par des politiques à trop court terme. Le sol est, lui aussi, une ressource épuisable et stratégique qu’il convient de gérer sur le temps long. La marchandisation des terres n’y participe guère.

    Conclusion

    Un pays dont le peuple n’est plus maître de ses terres est en danger : parce qu’il s’expose à des crises majeures mais aussi parce qu’il cesse d’habiter son environnement et de nouer avec lui des liens intimes. Des garde-fous ont longtemps existé, même à l’époque moderne, pourtant dominée par l’absolutisation du droit de propriété : les Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) pour réguler la vente des terres agricoles, et l’ONF (office national des forêts) pour gérer les forêts. Malheureusement, par manque de volonté politique, ces deux structures ont été laissées à l’abandon. Dans les deux cas, le tarissement des fonds publics a été compensé par un financement privé, qui a pour partie modifié la nature de ces organismes : financés par des prélèvements sur les ventes de terres agricoles, ou par les ventes de bois, ces institutions ont désormais, davantage que par le passé, intérêt à maximiser les transactions et l’exploitation industrielle des ressources… donc à accompagner le pillage des terres et le démantèlement du patrimoine commun. En miroir, de plus en plus de pays dans le monde nous montrent une autre voie : celle qui conduit à voir la terre comme une ressource d’intérêt national, qui ne peut pas être abandonnée au seul jeu de l’offre et de la demande mondiales.

    Champs communs (Champs communs, septembre 2022)

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  • Callac, laboratoire du peuplement de la France profonde par l’immigration...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul Tormenen, cueilli sur Polémia et consacré au projet d'Emmanuel Macron de peuplement des communes rurales avec des étrangers extra-européens.

     

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    Callac, laboratoire du peuplement de la France profonde par l’immigration

    Le président de la République a annoncé le 15 septembre sa volonté d’organiser le peuplement des territoires ruraux par des migrants. Le village breton de Callac fait dans ce cadre figure de « laboratoire », avec le projet du maire et d’une fondation privée d’y installer prochainement des migrants en grand nombre. Un vent de révolte commence à souffler contre cette politique de peuplement de la France périphérique par des immigrés, nouvel « avenir radieux » que l’oligarchie compte imposer à des populations souvent réticentes voire opposées.

     

    Le projet d’Emmanuel Macron pour faire face à la « transition démographique »

    Le 15 septembre, le président de la République a réuni les préfets à l’Élysée pour leur présenter leur feuille de route pour les prochains mois (1). Parmi les différents sujets traités, Emmanuel Macron a dévoilé son projet pour faire face à la « transition démographique » de la France, sous la forme d’un diagnostic et d’un plan d’action, qui suscite d’ores et déjà de nombreuses interrogations et critiques.

    Le diagnostic : la « transition démographique »

    Le chef de l’État a fait le constat dans son discours que la procédure d’asile est actuellement longue et complexe en France, que de nombreux migrants économiques s’y engouffrent, que notre système d’aide sociale est plus généreux que celui d’autres pays européens, que l’intégration des étrangers récemment arrivés en France est souvent déficiente et que le nombre de reconduites dans leurs pays des étrangers en situation irrégulière est insuffisant.

    Emmanuel Macron a également souligné que la France est confrontée à un problème de « transition démographique »: « D’ores et déjà nous sommes en train de perdre des élèves dans des écoles et des collèges, cette année environ 60 000, l’année prochaine plus de 95 000 ».

    Or, selon le chef de l’État, « si nous savons offrir de l’urgence, de l’hébergement et de l’intégration dans ces régions (les territoires ruraux NDLR) à des femmes et des hommes qui arrivent sur notre sol, les conditions de leur accueil seront bien meilleures que si nous les mettons dans des zones qui sont déjà densément peuplées, qui ont une concentration de problèmes économiques et sociaux massifs, qui ont déjà trop d’élèves par classe, qui ont 10 à 15 élèves allophones, c’est ça la situation qui est la nôtre, elle est absurde, donc sur ce sujet, il faudra mobiliser, changer nos règles (…) pour que l’on puisse créer un système de répartition, bien meilleur de celles et ceux qui arrivent sur notre sol ».

    Le plan d’action : le peuplement des territoires ruraux

    Pour faire face tant à la baisse de la natalité dans notre pays qu’au déficit d’intégration de nombreux migrants récemment arrivés, Emmanuel Macron a annoncé avoir confié à la première ministre la tâche de travailler sur « une politique profondément différente de répartition sur le territoire des femmes et des hommes qui sont en demande de titres (de séjour NDLR) et aussi de ceux qui en ont reçus ». Le chef de l’Etat a indiqué en conclusion qu’un projet de loi relatif à l’asile et l’immigration sera déposé au parlement début 2023, adossé à une loi d’orientation et de programmation ambitieuse.

    Emmanuel Macron entend donc fixer un nouveau cap à la politique d’immigration de la France. Après avoir créé les conditions d’une augmentation considérable du nombre d’arrivées d’étrangers extra-européens dans notre pays, après quasiment doublé le parc d’hébergement des demandeurs d’asile, qui dépasse désormais les 110 000 places, après avoir organisé leur répartition administrée dans les centaines de structures créées sur le territoire national, ainsi que celle des dits mineurs non accompagnés, le chef de l’Etat veut donc parachever sa politique de peuplement, en organisant la répartition de migrants dans les territoires ruraux, en vue de leur installation pérenne.

     

    La politique de peuplement, arme de destruction de l’identité nationale

    Le constat est connu : chaque année, des centaines de milliers d’extra-Européens arrivent légalement ou clandestinement en France. A l’exception de l’immigration de travail, les étrangers choisissent de s’installer en France, bien plus que la France ne les choisit. L’absence de quotas d’immigration ne permet aucune limite tant quantitative que, bien souvent, qualitative à cette immigration. Dans ces conditions, la politique de peuplement administré des territoires ruraux ne manquera pas de prendre une ampleur considérable.

    La politique de peuplement menée par le gouvernement chinois au Tibet peut à ce sujet être utilement rappelée. Afin d’y éradiquer toute résistance au pouvoir central, le pouvoir communiste a par son entreprise de « sinisation » tenté de renverser de la composition ethnique des territoires où elle était appliquée. Les transferts massifs de population ont été dénoncés par une grande partie de la communauté internationale pour les graves dangers qu’ils représentent pour l’identité des peuples locaux. Pour quelle raison ce qui serait condamnable pour les Tibétains ne le serait pas pour les Français ?

    Cette comparaison est-elle exagérée ? L’avis du haut-commissaire au plan est à ce titre intéressante. François Bayrou s’est vu confier la mission d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat et d’éclairer les choix des pouvoirs publics, notamment en matière démographiques. S’exprimant quelques jours après la déclaration d’Emmanuel Macron sur son projet de peuplement des campagnes par des allogènes, il déclarait : « les peuples ont droit à leur identité et à des garanties sur la pérennité de leur identité. (…) On n’a pas fait suffisamment attention à ce droit. Les peuples sont attachés (…) aux modes d’être, aux modes de vie qui font que la France est la France, la Suisse est la Suisse, l’Italie est l’Italie » (2). On ne saurait mieux dire.

     

    Les enjeux et opportunités du projet présidentiel

    L’enjeu majeur du projet de peuplement des territoires ruraux par des migrants est bien évidemment celui de la continuité historique de la France et de la préservation de son identité. Bien loin de ces considérations, Emmanuel Macron souhaite pour sa part saisir deux opportunités majeures.

    En premier lieu, l’initiative d’Emmanuel Macron lui permet de reprendre la main sur le projet de loi que Gérald Darmanin devait initialement présenter en septembre visant à faciliter l’éloignement des étrangers en situation irrégulière. En y ajoutant un volet « intégration », Emmanuel Macron cherche « en même temps » à remporter l’adhésion de la gauche et de certains parlementaires LR. Car l’idée de répartir des migrants dans les campagnes est loin de provoquer l’hostilité générale au sein du parti Les Républicains. Le directeur de campagne de Valérie Pécresse lors de l’élection présidentielle d’avril 2022, Patrick Stefanini, ne déclarait-il pas en novembre 2020 : « Une intégration réussie exige une répartition plus équilibrée des immigrés sur le territoire et des moyens financiers importants » (3) ? Une conseillère municipale LR de Callac estimait plus récemment au sujet du projet de peuplement du village par des migrants qu’« il nous faut accepter que Callac soit un laboratoire. Et espérer le succès de l’opération. » (4).

    D’autre part, en présentant son projet comme visant une meilleure intégration des migrants extra-européens, le chef de l’Etat entend faire accepter aux Français sa politique d’immigration de plus en plus débridée, qu’il entend non seulement poursuivre, mais également amplifier. Car plus que jamais, Emmanuel Macron considère l’immigration comme un phénomène naturel et positif, un flux qui ne peut  en aucun cas être ralenti ou freiné, mais qui doit être accompagné et réparti.

     

    Callac, laboratoire du peuplement administré de la France par des migrants

    C’est dans ce contexte qu’une famille de riches mécènes souhaite organiser le peuplement du village breton de Callac, dans les Côtes d’Armor, par des migrants.

    Une première étape a été franchie en avril 2022 avec la signature d’une convention de partenariat entre le fonds « Merci » et le maire de la commune de Callac, visant à financer l’accueil de « réfugiés » et de non-réfugiés et la « revitalisation » du territoire.

    Le rapport d’activité 2021 du fonds de dotation donne quelques informations sur la nature de l’aide qui devrait être apportée : « Horizon propose de rénover ou de construire des « lieux de vie » avec des personnes réfugiées et non-réfugiées qui, grâce à leurs savoir-faire, participeront ensemble au développement économique, urbain, social et culturel d’un territoire » (6).

    Le document nous apprend également qu’« Arche de Noé des temps modernes, ce village pionnier a pour objectif de devenir un modèle duplicable » (7). Une carte de France fait apparaitre une vingtaine d’autres sites qui pourraient devenir des « villages horizon ».

    Si à ce stade, aucune indication n’a filtré sur le nombre de migrants à accueillir et la date de leur arrivée, plusieurs éléments peuvent utilement être rappelés sur le contexte de ce projet de peuplement.

     

    Callac, un échec déjà patent

    Quel est ce village où les mécènes de la fondation Merci et le maire veulent installer des migrants ? Callac est l’une de ces innombrables communes frappées par l’exode rural, un exode qui n’est en rien le fruit du hasard et qu’un peuplement hasardeux ne freinera qu’artificiellement. Les abattoirs qui étaient installés sur la commune ont fermé, des exploitations agricoles ont disparu, des emplois ont été supprimés, la mécanisation a fait le reste. A Callac comme ailleurs dans la France périphérique, les commerces et les services publics ont fermé progressivement. Près de 18 % de la population active de la commune est au chômage.

    Interrogé par Le Figaro, un membre du collectif « pour la défense de l’identité de Callac » affirme : « À Callac, il y a des gens qui cherchent du travail depuis longtemps : pourquoi on ne leur offre pas des formations, des logements réhabilités et le permis de conduire, à eux ? »(7).

    Il y a eu un précédent dans la commune. 5 logements vides ont été attribués à des migrants et à leurs familles en 2017 (8). Le jour de la manifestation contre le projet de peuplement du village, le maire de la commune reconnaissait de façon bien involontaire que « parmi les 5 familles de réfugiés (…), les parents sont « un peu désœuvrés », une façon pudique de dire qu’ils sont une charge pour le système social français (9).

    Pourquoi ce qui a échoué pour 5 personnes réussirait-il pour d’autres en plus grand nombre ? L’immigrationnisme ne semble pas s’appuyer sur des faits mais sur des convictions imperméables à la réalité. Si cette expérience n’est pas concluante, c’est parce qu’elle n’est pas suffisante. Comme elle est vouée à réussir, il faut donc l’amplifier !

    A l’échelle du pays, Emmanuel Macron voudrait faire croire aux Français que l’immigration n’est pas un problème de quantité mais de répartition. Il n’a aucunement pour projet de freiner les flux migratoires et de résoudre les problèmes existants : les innombrables zones de non droit, l’islamisation qui progresse, le chômage endémique, etc. On peut parler d’une véritable obstination déraisonnable en la matière. Une politique de peuplement ne fait pas une politique d’aménagement du territoire, encore moins une politique économique.

    La résistance au projet de peuplement par l’immigration

    Samedi 17 septembre, le rassemblement à Callac contre le projet porté par le maire et le fonds de dotation Merci a réuni près de 300 personnes. L’émoi suscité sur les réseaux sociaux tant par ce projet que par l’annonce du chef de l’Etat de peuplement de territoires ruraux montre que le sujet suscite une forte opposition dans une grande partie de la population.

    Mais les opposants au dessein du président de la République devront pour remporter des succès sortir de l’ornière dans laquelle le pouvoir en place veut les conduire, celle de la marginalisation et de l’ostracisation. Pour y parvenir, il y a tout d’abord un travail d’information à entreprendre, que certains médias ont commencé à faire. Il y a également la mobilisation sur le terrain. Les rares succès de mouvements de refus de l’implantation de centres d’accueil pour migrants ont été obtenus grâce à une mobilisation citoyenne où les partis politiques étaient en retrait. L’opposition au projet de peuplement d’Emmanuel Macron peut être soutenue par des partis politiques, mais elle doit avant tout être un mouvement local et populaire, qui ne marque pas une appartenance à un bord politique, mais un attachement viscéral à l’identité de la France et à sa continuité historique. Un droit qui est reconnu aux autres peuples mais qui pourrait être nié ici et maintenant.

    Paul Tormenen (Polémia, 30 septembre 2022)

     

    Notes :

    (1) Discours du président Emmanuel Macron aux préfets. 15 septembre 2022. Site de l’Elysée
    (2) « Immigration : les peuples ont droit à leur identité, affirme Bayrou ». Le Point. 18 septembre 2022
    (3) « Sur l’immigration, l’intérêt du pays est incompatible avec les zigzags ». Le Point. 28 novembre 2020
    (4) « A Callac, la greffe forcée des réfugiés cabre les villageois ». Le Figaro. 16 septembre 2022
    (6) Rapport d’activité 2021. Fonds de dotation Merci
    (7) cf. (4)
    (8) « 5 logements vides et destinés à des migrants ? ». Breizh Info. 21 décembre 2017
    (9) Tweet de Pauline Launay. 17 septembre 2022

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