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Points de vue - Page 330

  • Punir Bachar ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François Bernard Huyghe, à l'ironie mordante, cueilli sur son blog et consacré aux menaces occidentales contre la Syrie...

     

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    Punir Bachar ?

    Nous allons donc punir Bachar. Sans consentement de l'Onu (mais ce ne serait pas la première fois que les démocraties déclenchent une guerre sans l'accord des Nations Unies). Sans avoir vraiment examiné les preuves. Sans nous être demandés pourquoi un régime qui est responsable de cent mille morts et qui va peut-être gagner utilise un moyen  militairement inutile (terroriser les populations ? elles ne le sont pas au bout de deux ans ?) : il donne ainsi une légitimité aux puissances étrangères qui veulent appuyer la rébellion et un admirable prétexte aux partisans du principe néo-conservateur - frapper tous les tyrans pour déclencher un tsunami démocratique, naturellement pro-occidental.

    L'affaire semble entendue, et quand bien même les preuves manqueraient, cela démontrerait a fortiori l'ignominie de Bachar qui les dissimule (après avoir eu la stupidité de faire venir des inspecteurs des Nations Unies, qui se font tirer dessus par des snipers). C'est une application du principe des ADM : puisque personne ne peut les trouver, c'est que Saddam les dissimule, ce qui le rend encore plus coupable. CQFD.

    D'ailleurs Foreign Policy a produit des interception démontrant que les responsables du régime cherchent à dissimuler leur crime (tiens, cela ne vous rappelle rien ?). On voit donc que Prism contribue à sauver la démocratie et que ceux qui critiquent la NSA sont sans doute des partisans du gazage des populations civiles.

    Le président de la République nous a fort clairement expliqué la dialectique de la punition. Ou bien être complices ou bien agir, Ou bien supporter l'intolérable, ou bien sauver des populations civiles. Dit en ces termes, sauf à être un collabo pro-gazage, on voit mal ce que l'on pourrait objecter.

    Nous allons frapper. Sans doute avec des missiles de croisière. Pour des raisons techniques, la participation française sera fort modeste, mais nous trouverons peut-être une petite hachette made in France à joindre au Thomawaks d'Obama. Ce sera symbolique et cela permettra à nos ressortissants de jouir d'une aura de sympathie auprès des chiites du monde entier (15% des musulmans) qui comprendront que nous faisons cela pour leur bien.

    Comme Bachar est stupide (cf. plus haut), il a certainement groupé ses dépôts d'arme ou ses centres militaires dans le désert, loin de toute population civile, il n'y aura donc pas de victimes innocentes (pas plus que lors d'une frappe de drone démocratique, par exemple).

    Comme Bachar est menteur, la télévision de Damas ne manquera pas de produire des images d'enfants tués par les missiles démocratiques.

    Comme nous sommes intelligents nous comprendront qu'il s'agit de propagande (contrairement aux vidéos sincères et authentiques produites par l'opposition). Tiens, au fait, pourquoi ne pas bombarder la TV de Damas comme nous avons bombardé celle de Belgrade en 99 ?

    Comme le président Hollande (une guerre tous les huit mois) a bonne mémoire, il sait que :

      • En 1991 nous avons cru à l'armée irakienne qui était la quatrième du monde, aux couveuses débranchées et aux canons qui allaient tirer des obus au gaz sur Israël. Nous avons puni Saddam (pas assez pour l'empêcher de gazer des Kurdes après coup, mais puni quand même)
           
      • En 1999, nous avons cru au génocide des Kosovars, aux charniers que l'on allait découvrir et aux boucliers humains. Nous avons puni Milosevic et, au bout de quelques temps, confié les clefs du Kosovo à des gens parfaitement honorables (voir Kosovo: Une guerre juste pour créer un État mafieux, de Pierre Péan)
           
      • En 2003 nous avons un peu moins cru aux Armes de Destruction Massive de Saddam. Mais nos amis américains ont fait le travail quand même et l'Irak baigne dans un océan démocratique de paix et de bonheur.

    Comme le président sait cela, nous pouvons y aller de confiance. La punition ne renversera pas le régime de Bachar, certes,  mais cela l’amènera certainement à résipiscence. Il faudrait songer à une sorte de peine probatoire à la Taubira pour les dictateurs. Bachar n'osera plus frapper des civils (par peur des représailles), ni des militaires (par peur qu'ils se défendent) : c'est tout bénéfice.

    Allez, on y va ! Mais surprise : le président Obama se met à freiner des quatre fers ! Le voilà qui déclare : "Un engagement direct militaire des États-Unis.. ne serait pas bénéfique pour la situation sur le terrain... (cela) ne résoudra pas tous les problèmes de la Syrie. Évidemment, cela ne mettra pas fin aux morts de civils innocents en Syrie."
    Et si Obama ne doute pas que Assad a "recours à des armes chimiques à grande échelle contre son propre peuple, contre des femmes, des bébés, des enfants", il en tire pour conséquence "qu'il crée une situation dans laquelle les intérêts nationaux américains sont affectés et qu'il faut que cela cesse". C'est dit de façon assez indirecte. Ce n'est pas exactement un ultimatum ou l'annonce de l'Apocalypse pour dans la soirée. Le président Obama a-t-il réfléchi ou n'a-t-il pas le mâle courage du notre ?

    Comme il est utile que nos lecteurs puissent mesurer les progrès de l'esprit humain en presque un siècle nous terminerons en leur rappelant un texte classique que nous avions déjà signalé

    Ce sont les dix règles établies par lord Ponsonby en 1918 :

    "Il faut faire croire :

    1. que notre camp ne veut pas la guerre ;

    2. que l'adversaire en est responsable ;  

    3. qu'il est moralement condamnable ;  

    4. que la guerre a de nobles buts ;

    5. que l'ennemi commet des atrocités délibérées (pas nous) ;

    6. qu'il subit bien plus de pertes que nous ; 

    7. que Dieu est avec nous

    8. que le monde de l'art et de la culture soutient notre combat ;

    9. que l'ennemi utilise des armes illicites (pas nous) ;

    10. que ceux qui doutent de ces neuf premiers points sont soit des traîtres, soit des victimes des mensonges adverses (car l'ennemi, contrairement à nous qui informons, fait de la propagande).

     

    François- Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 29 août 2013)

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  • Réforme pénale : le triomphe du laxisme !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique percutante d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 3 septembre 2013 et consacrée à la réforme pénale de Christiane Taubira, qui voit le triomphe de l'idéologie laxiste du Syndicat de la magistrature ...

     


    Réforme pénale : Valls vs Taubira par rtl-fr

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  • Naturalisations : l'explosion !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Lorne, cueilli sur Polémia et consacré l'explosion des naturalisations, dont s'est vanté le gouvernement...

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    L'explosion des naturalisations, « un beau combat pour la France » ou un crime ?

    Qu’en dit le bon peuple de droite toujours sensible aux coups de menton martiaux ? Après avoir usé d’accents mussoliniens – ou plutôt castristes – à la grand’messe socialiste de La Rochelle pour clamer ses convictions de gauche, à l’unisson de « son amie » Christiane Taubira, Manuel Valls a jugé plus que globalement positif son bilan en matière de naturalisations : +14% en un an. Un « beau combat » non pour la France mais pour le PS et que notre pays va payer très cher.

    Jeudi dernier, Le Nouvel Observateur consacrait sa couverture et un copieux dossier au ministre de l’Intérieur, « l’homme qui dérange » jusqu’à l’Elysée par son «  ambition inextinguible » et son « insolente popularité », « plus de six Français sur dix » lui apportant  leur soutien… du moins selon les instituts de sondages qu’on n’est pas obligé de croire sur parole, surtout après l’enquête CSA/Atlantico selon laquelle 45% des Français seraient favorables à une intervention militaire en Syrie, 40% y étant opposés, alors que les sondages réalisés par divers quotidiens auprès de leurs lecteurs donnent des résultats tout différents : 74% de contre dans Metronews, 83% dans Nice Matin, etc.

    Un vallseur, roi du contre-pied

    Mais si le chiffre donné par Le Nouvel Obs’ est vrai, jusqu’à quand nos compatriotes se laisseront-ils abuser par le vallseur de la Place Beauvau, virtuose des contrepieds ?

    Car si, lors de l’inutile « séminaire gouvernemental sur la France en 2025 », Manuel Valls avait déclaré le 19 août : « L’ensemble de nos politiques migratoires devront être questionnées. Parmi elles, la question du regroupement familial pourra être posée » (on notera l’utilisation répétée du futur, qui n’engage personne), il recourait en revanche au présent pour se féliciter le 28 août de l’explosion, grâce à lui, des naturalisations en 2012. « Un beau combat pour la France », a-t-il osé dire en Conseil des ministres en soulignant que ce magnifique résultat, 14% d’augmentation (comme on souhaiterait que la croissance, le volume de nos exportations et la lutte contre le chômage connaissent une telle courbe ascendante !), était le résultat de sa réforme de l’accès à la nationalité entamée en octobre 2012 avec notamment sa circulaire « assouplissant les critères pour les précaires, les jeunes et les talents (sic) », « conclusion logique d’un parcours d’intégration réussi ».

    Ce n'est qu'un début, continuons le beau combat

    « Ses consignes ont eu leur effet, commentait le quotidien Metronews : sur l’ensemble des demandes, 40% obtenaient un avis favorable des préfets en 2011 ; ce taux est remonté à 61% aujourd’hui, selon les premiers chiffres officiels rendus publics mercredi […] Mais Manuel Vallsn’entend pas en rester là. Pour aller plus loin, le ministre a présenté à ses collègues un décret visant à harmoniser les pratiques des préfectures, un rapport de l’inspection générale de l’administration ayant fait état de taux de refus pouvant s’écarter de 10 points de la moyenne à certains endroits. En vue de créer des “pôles de compétence”, le décret prévoit d’expérimenter trois “plateformes régionales” pour l’instruction des dossiers : à Nancy pour la Lorraine, Besançon pour la Franche-Comté (dès le 1er septembre) et Beauvais pour la Picardie (au 1er janvier). »

    Et pour rendre l’ «assouplissement » recherché encore plus effectif, un autre décret publié deux jours plus tard au Journal officiel entérine l’abandon du questionnaire de culture générale prévu dans une loi du 1er janvier 2012, dispense les personnes âgées de plus de 60 ans et les diplômés d’établissements francophones de tests de langues et prévoit, pour les autres, que ces tests ne soient plus éliminatoires.

    Rendant visite le 8 août 1819 aux élèves de l’école militaire de Saint-Cyr, Louis XVIII leur avait dit que chacun avait « dans sa giberne le bâton de maréchal ». On l’a compris : désormais, grâce à la troïka Valls-Ayrault-Hollande, tout immigré (clandestin inclus) a dans son sac à dos siglé Adidas sa carte Vitale et sa carte d’identité.

    La tactique du voleur chinois

    Dans un acte fondateur, la toute nouvelle majorité de gauche arrivée quelques jours plus tôt au Sénat votait le 8 décembre 2011 un projet de droit de vote des immigrés, auquel, selon un sondage BVA, 61% des Français étaient, paraît-il, favorables.

    Mais un tel projet exige une révision constitutionnelle qui ne peut être obtenue que par un vote massif des Assemblées réunies en congrès, ou par un référendum dont on sait, depuis le rejet du traité européen de 2005 – pourtant unanimement approuvé par les partis de l’Establishment –, qu’il peut réserver de très mauvaises surprises. Il est donc à la fois plus prudent et plus expédient d’adopter la tactique du voleur chinois progressant par petits pas (en l‘occurrence, des décrets successifs) vers son butin.

    Au surplus, faire voter les immigrés à des élections locales ne suffit pas à la gauche. Pour gagner les législatives et surtout la présidentielle, « la reine des élections », l’appui des allogènes est indispensable comme nous le rappelions dans notre article de décembre 2011 sur la démonstration de force des sénateurs PS et assimilés, Le droit de vote des immigrés, l’arbre qui cache la forêt des naturalisations.

     

    Nicolas Sarkozy, champion d'Europe du bradage

    Mais l’UMP, qui a protesté, à juste titre, oublie que l’ « explosion » ne date pas de l’automne 2012, le précédent quinquennat y ayant déjà très largement contribué sans qu’elle élève la moindre protestation. Nicolas Sarkozy avait bien pu affirmer solennellement le 23 novembre 2011 devant le congrès des maires de France que « le droit de voter et le droit d’être élu dans nos territoires doit demeurer un droit attaché à la nationalité française », cela ne l’avait nullement empêché de brader cette nationalité, tout comme Jacques Chirac avant lui. Plus de deux millions de néo-Français ont ainsi été créés entre 1995 et 2009, le chiffre ayant bondi sous les deux dernières présidences de 95.410 naturalisés en 1995 à 133.479 en 2009 avec un pic de 165.140 en 2004, M. Sarkozy occupant alors au ministère de l’Intérieur le fauteuil où prospère aujourd’hui Valls.

    Or qui sont ces néo-Français parents de millions d’enfants bientôt inscrits automatiquement sur les listes électorales ? Effet du désastreux regroupement familial, 62,7% d’entre eux sont originaires d’Afrique, dont 41,2% de Maghrébins, à l’instar du député socialiste Razzy Hammadi ou de la vice-présidente du Sénat, l’Algérienne Bariza Khiari, qui, depuis son arrivée au Palais du Luxembourg en 2004, a multiplié les propositions de loi favorables à ses congénères.

    Comme on comprend dès lors le torrent d’éloges déversés en 2009 sur Nicolas Sarkozy par le site marocain yabiladi.com, que nous citions dans l’article de 2011 ! Alors, écrivait-il, que « le Royaume-Uni et l’Allemagne ont diminué l’octroi de nationalités à hauteur de -21% et -16% respectivement (…) la France est le pays européen où le plus d’étrangers ont été naturalisés en 2008 : 137.000, contre 129.000 au Royaume-Uni et 94.000 en Allemagne », le Maroc arrivant « en tête des pays d’origine des nouveaux nationaux ». D’où le satisfecit accordé par le site chérifien : « En termes absolus, la France est bien le pays le plus ouvert sur le plan des naturalisations », avec « 2,1 naturalisations sur 1000 citoyens ».

    C’est ce que confirmait le quotidien Aujourd’hui en France le 3 mai 2010 sous le titre « Les naturalisations explosent [déjà !] à Paris », où, grâce à « la récente simplification [déjà !] des démarches », le nombre des étrangers naturalisés français, 4000 au cours du seul premier trimestre 2010, « a doublé dans la capitale par rapport au premier trimestre 2009 ». Résultat, selon la préfecture de police de Paris, dans la seule capitale, « environ 16.000 ressortissants étrangers pourraient acquérir la nationalité française d’ici à la fin de l’année, soit une augmentation de 52% par rapport à l’année dernière ».

    Vers la désintégration

    Ainsi, de « simplification » sarkozyenne en « assouplissement » vallsique, toute la donne raciale, sociologique et politique est changée dans notre pays, la substitution d’électorat accompagnant la substitution de population. Nicolas Sarkozy semble l’avoir compris à la longue puisque, de crainte sans doute d’une sanction dans les urnes (qu’il ne parvint pas à éviter), le rythme des naturalisations se ralentit nettement en fin de mandat : 95.000 en 2010 puis, foi de Claude Guéant, 66.000 seulement en 2011. Mais il était trop tard. Le mal, irréversible, était fait. Et le nouvel Elyséen l’aggrave encore, en douce, tandis qu’il amuse la galerie avec ses bruyantes menaces de « punition » contre la Syrie. Comme si l’asphyxie et la désintégration de son propre peuple par un dirigeant politique ne constituaient pas, aussi, un crime contre l’humanité.

    Claude Lorne (Polémia, 29 août 2013)

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  • La paille et la poutre...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur Polémia, dans lequel il rappelle aux vigilants défenseurs français des libertés en Russie l'existence de quelques petites lois passablement liberticides en France...

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    « Nous nous considérons comme un peuple traditionnel dans lequel les hommes vivent avec les femmes, et les femmes avec les hommes, cela vient de notre histoire ».

    « Nous tolérons toutes les opinions et nous respectons tout le monde , mais en retour, ces personnes doivent respecter nos lois ».

     

    Libertés en Russie, libertés en France : la paille et la poutre

    La France est « préoccupée » par une loi russe interdisant la propagande sur l’homosexualité, a déclaré la ministre des Sports, Valérie Fourneyron. Les appels au boycott des Jeux olympiques de Sotchi se multiplient et sont relayés par la presse bien-pensante, de Libération au Figaro, en passant par Le Monde.

    De quoi s’agit-il ? D’un texte de loi promulgué en juin 2013 par Vladimir Poutine et sanctionnant tout acte de « propagande homosexuelle » devant les mineurs. Les étrangers risquent une amende de 100.000 roubles (2.300 euros) maximum, jusqu’à 15 jours de détention et l’expulsion du pays. Du point de vue des autorités françaises, la généralité du texte est potentiellement attentatoire aux libertés. Du point de vue russe, il s’agit simplement d’éviter le déferlement de propagande homosexualiste en provenance d’Occident.

    Perben, Pleven : des lois françaises liberticides

    La grande athlète russe Yelena Isinbayeva, qui approuve la législation de son pays, a déclaré : « Les gens normaux, les hommes vivent avec les femmes, les femmes vivent avec les hommes ». Des propos licites en Russie mais qui, s’ils étaient tenus en France, pourraient lui valoir 45.000 euros d’amende et un an d’emprisonnement. Votée en 2004, la loi Perben réprime en effet « les propos discriminatoires à caractère sexiste et homophobe ». Et c’est ainsi qu’en France on ne manquerait pas d’interpréter les libres propos d’Yelena Isinbayeva.

    La loi Perben de 2004 n’est d’ailleurs qu’une extension à « l’homophobie » de la loi Pleven de 1972 qui, sous couvert de lutter contre le « racisme », a interdit dans les faits tout débat sur l’immigration.

    Délit d’homofolie ou d’homophobie, les peines françaises 20 fois plus sévères que les peines russes !

    On notera d’ailleurs que les peines prévues par le Code français de la presse sont particulièrement sévères : tenir un propos jugé « homophobe » en France peut coûter 20 fois plus cher que tenir un propos jugé « homosexualiste » en Russie et peut conduire à rester 24 fois plus longtemps en prison !

    Un an de prison pour délit d’opinion (en France !)

    Or, il ne s’agit pas de peines théoriques : lorsqu’ils condamnent des particuliers pour des propos jugés « racistes », « xénophobes » ou « homophobes », les tribunaux ont souvent la main particulièrement lourde. Il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, en 2010, un homme a passé un an en prison en France simplement pour avoir publié un opuscule de 16 pages. Certes, Vincent Reynouard professe des opinions révisionnistes jugées particulièrement odieuses, il n’en reste pas moins que c’est pour un délit d’opinion qu’il est allé, cette fois en application de la loi Gayssot de 1990, en prison. Une loi Gayssot qui interdit toute critique du jugement du Tribunal militaire de Nuremberg qui « n’était pas lié par les règles techniques d’administration des preuves » (article 19 de son statut) et dont la séance inaugurale fut présidée par le général Nikitchenko, le fin juriste qui avait présidé aux Procès de Moscou en 1936. Liberté, liberté chérie…

    Avec les lois Pleven, Gayssot, Perben – sans oublier la loi Taubira de 2001 sur l’esclavage – la France dispose d’un arsenal très fourni en moyens de répression des opinions dissidentes. Sa classe politique et sa classe médiatique sont donc particulièrement mal placées pour donner des leçons de liberté au monde.

    La liberté d’expression, quelles limites ?

    En toute logique deux points de vue sont soutenables :

    •  Celui de la liberté d’expression absolue : dans ce cas il faut condamner la loi russe réprimant la propagande homosexuelle mais aussi les lois françaises Pleven, Gayssot, Taubira et Perben, d’autant plus qu’elles prévoient des peines infiniment plus lourdes que la loi russe et que le mis en examen est jugé non sur ce qu’il a dit mais sur les intentions qu’on lui prête. Ce qui relève davantage de la démonologie que de la justice.
    •  Celui de nécessaires limites à la liberté d’expression imposées par le souci de maintenir le consensus social en posant des interdits ; mais alors ceux-ci dépendent des circonstances historiques et géographiques ; ils sont donc relatifs.

    Ainsi est-il logique que la société marchande mondialisée et indifférenciée combatte toutes les affirmations identitaires, qu’elles concernent la nation, le sexe ou la race : c’est pour cela que, au rebours de toute leur histoire, les nations européennes se dotent de toutes de législations limitant la liberté d’expression et que tous les partis au pouvoir en France se sont entendus pour démanteler, au cours des quarante dernières années, la remarquable loi sur la liberté de la presse de 1881.

    A contrario, la volonté d’affirmation patriotique de la Russie conduit son gouvernement à tenter d’épargner à son pays les déferlantes de la propagande occidentale nihiliste et à protéger les principes de l’orthodoxie, religion identitaire de la Russie. A tout prendre, on pourrait même interpréter la loi russe contre la propagande homosexuelle comme un acte de résistance au politiquement correct occidental. En toute hypothèse il n’y a aucune raison de juger plus légitimes les interdits de Taubira et de Perben que ceux de Poutine.

    Les oligarques français sont donc mal placés pour donner des leçons de liberté. Seuls ceux qui militent pour l’abrogation des lois Pleven, Gayssot, Perben et Taubira sont crédibles pour critiquer les lois russes : à part Robert Ménard, cela ne fait pas beaucoup de monde ! Les autres ne sont que des Tartuffes qui devraient méditer la parabole de la paille et de la poutre qui reste plus que jamais d’actualité !

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 29 août 2013)
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  • On a déjà vu le film !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'excellente chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 30 août 2013 et consacrée aux menaces de l'Occident à l'encontre de la Syrie ...

     


    Kosovo, Mali, Libye, Syrie : on a déjà vu le... par rtl-fr

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  • François Hollande, sa morale et notre humiliation...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bertrand Renouvin, cueilli sur son blog et consacré à la soumission servile de François Hollande à la politique américaine...

     

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    François Hollande, sa morale et notre humiliation

     

    Lors de la Conférence des Ambassadeurs, le 27 août, François Hollande ne s’est pas exprimé en chef d’Etat mais en moraliste : « Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse et la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents » ; « c’est une ignominie de recourir à des armes que la communauté internationale a bannies depuis quatre-vingt dix ans ». L’acte dénoncé est atroce mais que vaut la condamnation ? Elle est insensée, quant aux principes dont elle se réclame.

    François Hollande s’exprime au mépris de toute prudence, antique vertu, puisqu’il appelle à l’action punitive sans attendre le rapport des enquêteurs de l’ONU. Désigner des coupables, les menacer de représailles sans détenir les preuves de leurs crimes, voilà qui contredit tout esprit de justice. Le prétendu moraliste n’est qu’un homme aligné sur le président des Etats-Unis.

    François Hollande voudrait nous faire croire qu’il est en accord avec la « communauté internationale », cette pure institutrice de la morale dont les Etats-Unis seraient le bras armé. Or cette « communauté » a pour principale caractéristique de ne pas exister : il y a des relations internationales, paisibles ou belliqueuses, il y a des institutions internationales où se nouent et se dénouent des rapports de force, il y a un droit international lourd d’ambiguïtés qu’il ne faut pas confondre avec la morale. Le droit ouvre des possibilités, la morale oblige à faire son devoir selon des règles universelles.

    François Hollande est manifestement persuadé que les Etats-Unis sont destinés à diriger les forces du Bien. C’est prendre l’idéologie américaine pour argent comptant sans voir ce qu’il en est de la politique américaine. Pourtant, Barack Obama a lui-même déclaré qu’il agirait dans l’affaire syrienne selon les intérêts des Etats-Unis.

    François Hollande contredit la vérité historique lorsqu’il affirme que la « communauté internationale » a banni les armes chimiques depuis quatre-vingt dix ans.  Au Vietnam, de 1962 à 1971, 80 millions de litres de défoliants ont été déversés sur plus de 3 millions d’hectares. Ces produits étaient pour 60% de l’Agent orange qui a contaminé les Vietnamiens et les soldats américains. Aujourd’hui, 800 000 vietnamiens sont malades, 150 000 de leurs enfants souffrent de malformations et 40 000 vétérans américains touchés par l’Agent orange reçoivent une indemnisation. La «communauté internationale » a gardé le silence sur ce crime de masse et elle ne s’est pas plus émue lorsque les Irakiens ont utilisé des neurotoxiques comme les soldats et les civils iraniens, avec l’assentiment des Américains.

    Les crimes des uns n’excusent pas les crimes des autres. Les Etats-Unis et leurs supplétifs français seraient-ils fondé à punir Damas si les inspecteurs de l’ONU prouvaient la responsabilité du gouvernement syrien ? Une action militaire serait contraire au droit international puisque le président des Etats-Unis a d’ores et déjà décidé de se passer de l’accord du Conseil de Sécurité. Certes, les puissances décidées à frapper le coupable peuvent invoquer une morale supérieure au droit. Mais si elles veulent agir moralement, il faut qu’elles appliquent les maximes universelles et frapper en tous lieux ceux – Chinois, Nord-Coréens – qui nient les droits de l’homme. Puisque c’est impossible – seuls les Etats faibles peuvent être punis – il serait sage de prendre en considération l’avis des autorités morales lorsqu’on veut protéger des populations. Quant à la Syrie, Barack Obama et François Hollande devraient réfléchir au fait que la punition militaire est rejetée par le pape François, par le patriarche grec-catholique d’Antioche, par le patriarche des Chaldéens, par l’archevêque de Cantorbéry…

    Comme le président des Etats-Unis a décidé d’ignorer le droit international, les principes moraux et les autorités morales, il faut en conclure que la décision de frapper Damas se situe dans le champ géostratégique. Si François Hollande faisait ce très simple constat, il se démarquerait immédiatement des Etats-Unis. La guerre à l’américaine n’est pas le moyen d’un objectif politique mais une technique d’éradication du Mal… qui conduit, avec les meilleures intentions du monde, à d’évidentes catastrophes : la « guerre morale » contre la Yougoslavie a placé le Kosovo sous la coupe de criminels, la croisade contre l’Irak a plongé ce pays dans un chaos dont il n’est toujours pas sorti – 3 700 personnes tuées dans des attentats depuis le début de l’année – le désastre afghan est soigneusement occulté par les petits et les grands valets des Etats-Unis de même que l’anarchie libyenne.

    A Londres, la Chambre des Communes a clairement signifié au Premier ministre son refus d’un nouvel engrenage sanglant. A Paris, on s’engage dans une nouvelle guerre américaine sans vouloir reconnaître que la guerre civile en Syrie n’oppose pas de bons rebelles à un méchant dictateur, mais des groupes et des communautés : les Alaouites sont promis à l’extermination par leurs adversaires, parmi lesquels des djihadistes qui combattent les Kurdes et qui veulent éliminer les chrétiens.  Avons-nous une intention politique ? Hélas, non. François Hollande a soutenu la rébellion parce que les Américains la soutenaient et il affirme maintenant qu’il n’est pas question de provoquer un changement de régime en écho à la punition limitée qui est envisagée à la Maison blanche.

    En décidant le retour complet de la France dans l’OTAN, Nicolas Sarkozy avait confirmé le tournant atlantiste pris depuis de nombreuses années. François Hollande trouve naturelle cette soumission, hier bravache, aujourd’hui pateline. Nous voici confirmés dans notre rôle de perroquets, de commis, de supplétifs. Notre humiliation est totale. J’espère qu’elle se transformera en colère et que cette colère se manifestera dans la rue.

    Bertrand Renouvin (Blog de Bertrand Renouvin, 31 août 2013)

    Lors de la Conférence des Ambassadeurs, le 27 août, François Hollande ne s’est pas exprimé en chef d’Etat mais en moraliste : « Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse et la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents » ; « c’est une ignominie de recourir à des armes que la communauté internationale a bannies depuis quatre-vingt dix ans ». L’acte dénoncé est atroce mais que vaut la condamnation ? Elle est insensée, quant aux principes dont elle se réclame.

    François Hollande s’exprime au mépris de toute prudence, antique vertu, puisqu’il appelle à l’action punitive sans attendre le rapport des enquêteurs de l’ONU. Désigner des coupables, les menacer de représailles sans détenir les preuves de leurs crimes, voilà qui contredit tout esprit de justice. Le prétendu moraliste n’est qu’un homme aligné sur le président des Etats-Unis.

    François Hollande voudrait nous faire croire qu’il est en accord avec la « communauté internationale », cette pure institutrice de la morale dont les Etats-Unis seraient le bras armé. Or cette « communauté » a pour principale caractéristique de ne pas exister : il y a des relations internationales, paisibles ou belliqueuses, il y a des institutions internationales où se nouent et se dénouent des rapports de force, il y a un droit international lourd d’ambiguïtés qu’il ne faut pas confondre avec la morale. Le droit ouvre des possibilités, la morale oblige à faire son devoir selon des règles universelles.

    François Hollande est manifestement persuadé que les Etats-Unis sont destinés à diriger les forces du Bien. C’est prendre l’idéologie américaine pour argent comptant sans voir ce qu’il en est de la politique américaine. Pourtant, Barack Obama a lui-même déclaré qu’il agirait dans l’affaire syrienne selon les intérêts des Etats-Unis.

    François Hollande contredit la vérité historique lorsqu’il affirme que la « communauté internationale » a banni les armes chimiques depuis quatre-vingt dix ans.  Au Vietnam, de 1962 à 1971, 80 millions de litres de défoliants ont été déversés sur plus de 3 millions d’hectares. Ces produits étaient pour 60% de l’Agent orange qui a contaminé les Vietnamiens et les soldats américains. Aujourd’hui, 800 000 vietnamiens sont malades, 150 000 de leurs enfants souffrent de malformations et 40 000 vétérans américains touchés par l’Agent orange reçoivent une indemnisation. La «communauté internationale » a gardé le silence sur ce crime de masse et elle ne s’est pas plus émue lorsque les Irakiens ont utilisé des neurotoxiques comme les soldats et les civils iraniens, avec l’assentiment des Américains.

    Les crimes des uns n’excusent pas les crimes des autres. Les Etats-Unis et leurs supplétifs français seraient-ils fondé à punir Damas si les inspecteurs de l’ONU prouvaient la responsabilité du gouvernement syrien ? Une action militaire serait contraire au droit international puisque le président des Etats-Unis a d’ores et déjà décidé de se passer de l’accord du Conseil de Sécurité. Certes, les puissances décidées à frapper le coupable peuvent invoquer une morale supérieure au droit. Mais si elles veulent agir moralement, il faut qu’elles appliquent les maximes universelles et frapper en tous lieux ceux – Chinois, Nord-Coréens – qui nient les droits de l’homme. Puisque c’est impossible – seuls les Etats faibles peuvent être punis – il serait sage de prendre en considération l’avis des autorités morales lorsqu’on veut protéger des populations. Quant à la Syrie, Barack Obama et François Hollande devraient réfléchir au fait que la punition militaire est rejetée par le pape François, par le patriarche grec-catholique d’Antioche, par le patriarche des Chaldéens, par l’archevêque de Cantorbéry…

    Comme le président des Etats-Unis a décidé d’ignorer le droit international, les principes moraux et les autorités morales, il faut en conclure que la décision de frapper Damas se situe dans le champ géostratégique. Si François Hollande faisait ce très simple constat, il se démarquerait immédiatement des Etats-Unis. La guerre à l’américaine n’est pas le moyen d’un objectif politique mais une technique d’éradication du Mal… qui conduit, avec les meilleures intentions du monde, à d’évidentes catastrophes : la « guerre morale » contre la Yougoslavie a placé le Kosovo sous la coupe de criminels, la croisade contre l’Irak a plongé ce pays dans un chaos dont il n’est toujours pas sorti – 3 700 personnes tuées dans des attentats depuis le début de l’année – le désastre afghan est soigneusement occulté par les petits et les grands valets des Etats-Unis de même que l’anarchie libyenne.

    A Londres, la Chambre des Communes a clairement signifié au Premier ministre son refus d’un nouvel engrenage sanglant. A Paris, on s’engage dans une nouvelle guerre américaine sans vouloir reconnaître que la guerre civile en Syrie n’oppose pas de bons rebelles à un méchant dictateur, mais des groupes et des communautés : les Alaouites sont promis à l’extermination par leurs adversaires, parmi lesquels des djihadistes qui combattent les Kurdes et qui veulent éliminer les chrétiens.  Avons-nous une intention politique ? Hélas, non. François Hollande a soutenu la rébellion parce que les Américains la soutenaient et il affirme maintenant qu’il n’est pas question de provoquer un changement de régime en écho à la punition limitée qui est envisagée à la Maison blanche.

    En décidant le retour complet de la France dans l’OTAN, Nicolas Sarkozy avait confirmé le tournant atlantiste pris depuis de nombreuses années. François Hollande trouve naturelle cette soumission, hier bravache, aujourd’hui pateline. Nous voici confirmés dans notre rôle de perroquets, de commis, de supplétifs. Notre humiliation est totale. J’espère qu’elle se transformera en colère et que cette colère se manifestera dans la rue.

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    Lors de la Conférence des Ambassadeurs, le 27 août, François Hollande ne s’est pas exprimé en chef d’Etat mais en moraliste : « Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse et la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents » ; « c’est une ignominie de recourir à des armes que la communauté internationale a bannies depuis quatre-vingt dix ans ». L’acte dénoncé est atroce mais que vaut la condamnation ? Elle est insensée, quant aux principes dont elle se réclame.

    François Hollande s’exprime au mépris de toute prudence, antique vertu, puisqu’il appelle à l’action punitive sans attendre le rapport des enquêteurs de l’ONU. Désigner des coupables, les menacer de représailles sans détenir les preuves de leurs crimes, voilà qui contredit tout esprit de justice. Le prétendu moraliste n’est qu’un homme aligné sur le président des Etats-Unis.

    François Hollande voudrait nous faire croire qu’il est en accord avec la « communauté internationale », cette pure institutrice de la morale dont les Etats-Unis seraient le bras armé. Or cette « communauté » a pour principale caractéristique de ne pas exister : il y a des relations internationales, paisibles ou belliqueuses, il y a des institutions internationales où se nouent et se dénouent des rapports de force, il y a un droit international lourd d’ambiguïtés qu’il ne faut pas confondre avec la morale. Le droit ouvre des possibilités, la morale oblige à faire son devoir selon des règles universelles.

    François Hollande est manifestement persuadé que les Etats-Unis sont destinés à diriger les forces du Bien. C’est prendre l’idéologie américaine pour argent comptant sans voir ce qu’il en est de la politique américaine. Pourtant, Barack Obama a lui-même déclaré qu’il agirait dans l’affaire syrienne selon les intérêts des Etats-Unis.

    François Hollande contredit la vérité historique lorsqu’il affirme que la « communauté internationale » a banni les armes chimiques depuis quatre-vingt dix ans.  Au Vietnam, de 1962 à 1971, 80 millions de litres de défoliants ont été déversés sur plus de 3 millions d’hectares. Ces produits étaient pour 60% de l’Agent orange qui a contaminé les Vietnamiens et les soldats américains. Aujourd’hui, 800 000 vietnamiens sont malades, 150 000 de leurs enfants souffrent de malformations et 40 000 vétérans américains touchés par l’Agent orange reçoivent une indemnisation. La «communauté internationale » a gardé le silence sur ce crime de masse et elle ne s’est pas plus émue lorsque les Irakiens ont utilisé des neurotoxiques comme les soldats et les civils iraniens, avec l’assentiment des Américains.

    Les crimes des uns n’excusent pas les crimes des autres. Les Etats-Unis et leurs supplétifs français seraient-ils fondé à punir Damas si les inspecteurs de l’ONU prouvaient la responsabilité du gouvernement syrien ? Une action militaire serait contraire au droit international puisque le président des Etats-Unis a d’ores et déjà décidé de se passer de l’accord du Conseil de Sécurité. Certes, les puissances décidées à frapper le coupable peuvent invoquer une morale supérieure au droit. Mais si elles veulent agir moralement, il faut qu’elles appliquent les maximes universelles et frapper en tous lieux ceux – Chinois, Nord-Coréens – qui nient les droits de l’homme. Puisque c’est impossible – seuls les Etats faibles peuvent être punis – il serait sage de prendre en considération l’avis des autorités morales lorsqu’on veut protéger des populations. Quant à la Syrie, Barack Obama et François Hollande devraient réfléchir au fait que la punition militaire est rejetée par le pape François, par le patriarche grec-catholique d’Antioche, par le patriarche des Chaldéens, par l’archevêque de Cantorbéry…

    Comme le président des Etats-Unis a décidé d’ignorer le droit international, les principes moraux et les autorités morales, il faut en conclure que la décision de frapper Damas se situe dans le champ géostratégique. Si François Hollande faisait ce très simple constat, il se démarquerait immédiatement des Etats-Unis. La guerre à l’américaine n’est pas le moyen d’un objectif politique mais une technique d’éradication du Mal… qui conduit, avec les meilleures intentions du monde, à d’évidentes catastrophes : la « guerre morale » contre la Yougoslavie a placé le Kosovo sous la coupe de criminels, la croisade contre l’Irak a plongé ce pays dans un chaos dont il n’est toujours pas sorti – 3 700 personnes tuées dans des attentats depuis le début de l’année – le désastre afghan est soigneusement occulté par les petits et les grands valets des Etats-Unis de même que l’anarchie libyenne.

    A Londres, la Chambre des Communes a clairement signifié au Premier ministre son refus d’un nouvel engrenage sanglant. A Paris, on s’engage dans une nouvelle guerre américaine sans vouloir reconnaître que la guerre civile en Syrie n’oppose pas de bons rebelles à un méchant dictateur, mais des groupes et des communautés : les Alaouites sont promis à l’extermination par leurs adversaires, parmi lesquels des djihadistes qui combattent les Kurdes et qui veulent éliminer les chrétiens.  Avons-nous une intention politique ? Hélas, non. François Hollande a soutenu la rébellion parce que les Américains la soutenaient et il affirme maintenant qu’il n’est pas question de provoquer un changement de régime en écho à la punition limitée qui est envisagée à la Maison blanche.

    En décidant le retour complet de la France dans l’OTAN, Nicolas Sarkozy avait confirmé le tournant atlantiste pris depuis de nombreuses années. François Hollande trouve naturelle cette soumission, hier bravache, aujourd’hui pateline. Nous voici confirmés dans notre rôle de perroquets, de commis, de supplétifs. Notre humiliation est totale. J’espère qu’elle se transformera en colère et que cette colère se manifestera dans la rue.

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    Lors de la Conférence des Ambassadeurs, le 27 août, François Hollande ne s’est pas exprimé en chef d’Etat mais en moraliste : « Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse et la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents » ; « c’est une ignominie de recourir à des armes que la communauté internationale a bannies depuis quatre-vingt dix ans ». L’acte dénoncé est atroce mais que vaut la condamnation ? Elle est insensée, quant aux principes dont elle se réclame.

    François Hollande s’exprime au mépris de toute prudence, antique vertu, puisqu’il appelle à l’action punitive sans attendre le rapport des enquêteurs de l’ONU. Désigner des coupables, les menacer de représailles sans détenir les preuves de leurs crimes, voilà qui contredit tout esprit de justice. Le prétendu moraliste n’est qu’un homme aligné sur le président des Etats-Unis.

    François Hollande voudrait nous faire croire qu’il est en accord avec la « communauté internationale », cette pure institutrice de la morale dont les Etats-Unis seraient le bras armé. Or cette « communauté » a pour principale caractéristique de ne pas exister : il y a des relations internationales, paisibles ou belliqueuses, il y a des institutions internationales où se nouent et se dénouent des rapports de force, il y a un droit international lourd d’ambiguïtés qu’il ne faut pas confondre avec la morale. Le droit ouvre des possibilités, la morale oblige à faire son devoir selon des règles universelles.

    François Hollande est manifestement persuadé que les Etats-Unis sont destinés à diriger les forces du Bien. C’est prendre l’idéologie américaine pour argent comptant sans voir ce qu’il en est de la politique américaine. Pourtant, Barack Obama a lui-même déclaré qu’il agirait dans l’affaire syrienne selon les intérêts des Etats-Unis.

    François Hollande contredit la vérité historique lorsqu’il affirme que la « communauté internationale » a banni les armes chimiques depuis quatre-vingt dix ans.  Au Vietnam, de 1962 à 1971, 80 millions de litres de défoliants ont été déversés sur plus de 3 millions d’hectares. Ces produits étaient pour 60% de l’Agent orange qui a contaminé les Vietnamiens et les soldats américains. Aujourd’hui, 800 000 vietnamiens sont malades, 150 000 de leurs enfants souffrent de malformations et 40 000 vétérans américains touchés par l’Agent orange reçoivent une indemnisation. La «communauté internationale » a gardé le silence sur ce crime de masse et elle ne s’est pas plus émue lorsque les Irakiens ont utilisé des neurotoxiques comme les soldats et les civils iraniens, avec l’assentiment des Américains.

    Les crimes des uns n’excusent pas les crimes des autres. Les Etats-Unis et leurs supplétifs français seraient-ils fondé à punir Damas si les inspecteurs de l’ONU prouvaient la responsabilité du gouvernement syrien ? Une action militaire serait contraire au droit international puisque le président des Etats-Unis a d’ores et déjà décidé de se passer de l’accord du Conseil de Sécurité. Certes, les puissances décidées à frapper le coupable peuvent invoquer une morale supérieure au droit. Mais si elles veulent agir moralement, il faut qu’elles appliquent les maximes universelles et frapper en tous lieux ceux – Chinois, Nord-Coréens – qui nient les droits de l’homme. Puisque c’est impossible – seuls les Etats faibles peuvent être punis – il serait sage de prendre en considération l’avis des autorités morales lorsqu’on veut protéger des populations. Quant à la Syrie, Barack Obama et François Hollande devraient réfléchir au fait que la punition militaire est rejetée par le pape François, par le patriarche grec-catholique d’Antioche, par le patriarche des Chaldéens, par l’archevêque de Cantorbéry…

    Comme le président des Etats-Unis a décidé d’ignorer le droit international, les principes moraux et les autorités morales, il faut en conclure que la décision de frapper Damas se situe dans le champ géostratégique. Si François Hollande faisait ce très simple constat, il se démarquerait immédiatement des Etats-Unis. La guerre à l’américaine n’est pas le moyen d’un objectif politique mais une technique d’éradication du Mal… qui conduit, avec les meilleures intentions du monde, à d’évidentes catastrophes : la « guerre morale » contre la Yougoslavie a placé le Kosovo sous la coupe de criminels, la croisade contre l’Irak a plongé ce pays dans un chaos dont il n’est toujours pas sorti – 3 700 personnes tuées dans des attentats depuis le début de l’année – le désastre afghan est soigneusement occulté par les petits et les grands valets des Etats-Unis de même que l’anarchie libyenne.

    A Londres, la Chambre des Communes a clairement signifié au Premier ministre son refus d’un nouvel engrenage sanglant. A Paris, on s’engage dans une nouvelle guerre américaine sans vouloir reconnaître que la guerre civile en Syrie n’oppose pas de bons rebelles à un méchant dictateur, mais des groupes et des communautés : les Alaouites sont promis à l’extermination par leurs adversaires, parmi lesquels des djihadistes qui combattent les Kurdes et qui veulent éliminer les chrétiens.  Avons-nous une intention politique ? Hélas, non. François Hollande a soutenu la rébellion parce que les Américains la soutenaient et il affirme maintenant qu’il n’est pas question de provoquer un changement de régime en écho à la punition limitée qui est envisagée à la Maison blanche.

    En décidant le retour complet de la France dans l’OTAN, Nicolas Sarkozy avait confirmé le tournant atlantiste pris depuis de nombreuses années. François Hollande trouve naturelle cette soumission, hier bravache, aujourd’hui pateline. Nous voici confirmés dans notre rôle de perroquets, de commis, de supplétifs. Notre humiliation est totale. J’espère qu’elle se transformera en colère et que cette colère se manifestera dans la rue.

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