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Points de vue - Page 251

  • Lettre ouverte à ce salaud de Michel Onfray...

    Nous reproduisons ci-dessous une lettre ouverte de Julien Rochedy à Michel Onfray, qui fait suite aux positions à contre-courant prises par le philosophe depuis quelques années, et singulièrement au cours des derniers mois. Un courrier tonique et sans détours, qui devrait permettre d'ouvrir, espérons-le, un débat fécond...

     

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    Lettre ouverte à ce salaud de Michel Onfray

    Cher Michel,

    D'abord, Michel, permets moi d'être franchement familier. C'est qu'on a quelques amis en commun, et c'est surtout que tu fais, somme toute, un peu parti de ma famille. Voilà des années et des années que tes livres traînent sur la table du salon de mon père. Je crois les avoir tous vu passer, au moins depuis La politique du rebelle. Je ne compte pas les fois où l'on parla de toi au repas ; moi t'enfonçant, mon père te défendant, toi dont le parcours ressemble au sien, comme il ressemble à tant d'hommes de ta génération (ce qui explique une partie de ton succès). Jeune provincial éduqué à l'ancienne chez les bonnes sœurs et jeté d'un coup, à l'âge d'homme, dans le post-modernisme et ses valeurs hédonistes : un grand classique, presque un poncif générationnel. Tu me pardonneras donc, j'espère, le tutoiement et les quelques grossièretés qui vont suivre.

    Michel, je t'ai longtemps pris pour un con. Un vrai con, comme les autres. Un petit moderne qui se piquait de penser. Un gros gauchiste de plus de l’intelligentsia médiatique. Un béat de 68, un progressiste, un athée militant, un droit-de-l-hommiste content de lui, un libéral-sociétal qui faisait encore des caprices de gosses pour obtenir, toujours, plus de droits. Liberté. Fraternité. Amour. Tolérance. Gentils immigrés. Méchants capitalistes. Et prout-prout.

    Puis tu as évolué. Ça m'a un peu surpris, mais, très vite, j'ai été plutôt surpris de ma propre surprise, car j'aurais du deviner. Un nietzschéen obligé de frayer avec le Paris mondain, ça ne peut donner qu'un réactionnaire. Un jour ou l'autre, ça devait arriver. J'aurais du y penser. Du coup, je t'ai même rendu hommage sur mon blog (http://www.rochedy.fr/2015/04/michel-onfray-encore-un-effort.html). Je louais tes changements soudains de points de vue. Non seulement tu t'en prenais à ce monde décadent (je me permets le mot car tu te le permets toi-même en ce moment), mais en plus tu te payais le luxe de découvrir la pensée de la Tradition : l'immanence de la terre (avec un T majuscule ou minuscule), les valeurs archaïques de l'honneur, de la parole, de la droiture, de la force, etc. Tu découvrais même la pensée des cycles contre celle du progrès ! Quel progrès ! Je ne pouvais qu'applaudir. Bravo Michel. Rien à dire. Pour moi, tu n'étais plus un con.

    Le problème Michel, c'est que tu as beau être sorti de la catégorie des cons, tu es entré dans celle des salauds. Finalement, c'est peut-être pire.

    Avant de te dire pourquoi, autorise moi juste une petite remarque, gratuite et méchante. Elle n'est pas un peu tardive ton évolution ? Coucou Michel ! J'écoutais dernièrement, pour le plaisir, une émission d'une heure qui t'était consacrée en 1997. L'horreur absolue. En face de Finkielkraut, qui était ton interlocuteur et qui avait déjà pris pas mal de temps d'avance intellectuel sur toi, tu défendais encore toutes les libertés possibles et inimaginables, tu parlais du devoir des européens à accueillir le plus d'immigrés possibles, tu parlais des bienfaits de 68, notamment de la destruction du principe d'autorité, en particulier à l'école, et tu continuais Michel, tu chantais les lendemains égalitaires, tu bavais de sentiments moraux, tu pleurnichais comme les autres. C'était en 97 et c'était à gerber ! Tu étais encore un jeune gauchiste ! Et tu le fus longtemps. Et maintenant ? Eh ben Michel ! Oh, comme c'est étrange, maintenant tu pestes contre la médiocrité des politiques, de l'éducation nationale et de la culture, maintenant tu annonces que notre civilisation européenne est morte et qu'elle risque de se faire submerger par des méchants islamistes. Coucou Michel ! Réveil matin ! 2015, tu découvres que tes anciennes idées ont produit le monde de merde que tu vomis désormais. Dring dring ! Trente ans de retard. Rendez-vous loupé avec l'Histoire. 

    Pareil pour ta philosophie dans ton dernier livre Cosmos Michel ! Là c'est grave quand même. Toi qui a commencé à réfléchir avec Nietzsche, voilà que quarante ans après tu retournes à lui. Tu redécouvres la métaphysique nietzschéenne de l’immanence. Moi, je l'ai lu à 15 ans et j'y suis resté. Toi, tu as erré pendant quarante ans pour t’apercevoir qu'enfin, c'était lui qui avait raison. Coucou Michel ! Quand au reste de Cosmos (très bon), bah Michel, c'est juste la philosophie des penseurs de la nouvelle droite, avec seulement quelques chichis et quelques prodomos que tu as encore besoin d'ajouter. Franchement Michel, tu as perdu un temps fou.

    Tu pourrais m'objecter, comme on dit, vaut mieux tard que jamais. C'est vrai. Mais bon, en fait, on pourrait presque croire que tu es surtout un bon filou. Tu es toujours à la mode en quelque sorte. C'est habile. Quand la pensée à la mode était la pensée libérale (au sens américain, en Français : gauchiste), tu en étais un magnifique représentant. Maintenant que ça a basculé, maintenant que la société est devenue pessimiste et que ce sont plutôt les Zemmour qui cartonnent en librairie, tu te découvres réactionnaire. Habile ! Tu as raison en fait : en matière mondaine, littéraire et politique, rien ne sert d'avoir raison avant tout le monde, il faut avoir raison à temps. Même si c'est un peu tard.

    Mais cela dit, je me plante quand je dis que tu es devenu réactionnaire. Le mot est mal choisi pour toi, car un réactionnaire, par définition, ça veut réagir. D'ailleurs, le problème vient de là, et c'est ce qui fait que tu es un vrai salaud.

    Je te raconte juste une petite histoire avant de m'expliquer :

    Dans ma petite vie, j'ai eu la chance d'avoir, comme tout le monde, des milliers de discussions. Des amis, des collègues de travail, des inconnus en soirée, la famille. Autour d'un verre, d'un café, ou juste dans la rue. Armé de mes idées et tandis qu'on s'aventurait à parler politique ou histoire, j'en ai convaincu plus d'un à propos du caractère profondément médiocre de notre post-modernité. Aujourd'hui, tu me diras, ce n'est pas bien difficile, mais pardonne moi quand même cet orgueil : je crois avoir fait plusieurs fois des noeux à la tête de bons petits gauchistes, ou simplement des indifférents, qui pensaient encore être nés à une époque formidable, joyeuse et pleine de vie. J'ai introduit le pessimisme dans leur petite tête gonflée de la vanité du présent. Mais souvent, alors que je voyais la bête enfin s'incliner et opiner du chef face à mes arguments, j'ai vu ce qu'il y a de pire au monde et ce à quoi je ne m'attendais pas : j'ai vu le fatalisme. Moi, tu comprends, quand je dis que nous vivons une époque de merde, c'est pour tout faire pour en changer. Au lieu de cela, j'ai vu des dizaines et des dizaines de personnes (et des jeunes notamment...), une fois d'accord avec mes sentences sur le temps présent, terminer la conversation par des réflexions du genre « puisque c'est comme ça je ne ferai pas d'enfants », « bah, on va mourir donc c'est pas grave », « tant pis quoi ». Horreur et damnation. Moi qui pensais toucher leurs cordes de la révolte, voilà qu'elles n'émettaient plus aucun son. Je crois que je préférais encore quand ils n'étaient que de simples béats un peu idiots. En fin de compte, je regrettais qu'ils voient clair.

    Cette histoire terminée, je peux te dire pourquoi tu es en vérité un beau salaud. J'ai vu ta conférence à Nice, datée du 3 juin 2015. Je t'ai vu débiter, avec plaisir, les vérités sur la dégénérescence de notre civilisation. Puis tu as commis (par trois fois !) le pire des péchés contre la vie Michel, celui-là même contre lequel notre maître commun, Nietzsche, nous mettait en garde. Tu as dit, expliqué, justifié, qu'il ne fallait plus faire d'enfants. Tu as même fait applaudir toute la salle sur cette idée (et des femmes ! Je répète : des femmes !!). La civilisation européenne était morte, elle allait sans doute se faire remplacer, et il ne restait plus qu'à aller s'enfermer dans le jardin d'Epicure. Salaud. Triple salaud. Tu professes pendant quarante ans les idées qui ont conduit à cette déchéance, puis un matin tu te réveilles et continues à vendre des livres en disant que finalement tout ça sent la catastrophe, puis tu déclares que tout est foutu et qu'il ne faut même plus se battre ni faire d'enfants. Tombée de rideau. Boucle nihiliste. Salopard de première.

    Michel, je te crois si intelligent que je ne te crois pas capable de ne pas voir le profond nihilisme dont tu fais état, et je te crois assez nietzschéen pour savoir que ce nihilisme est l'horreur absolue. Tu le sais Michel, la volonté du néant (consciente ou non) est à laisser aux autres, aux esclaves, aux êtres du ressentiment, ceux-là même que tu as souvent pourfendu dans tes livres. Alors pourquoi, Michel ?

    On me dit que tu as voulu des enfants mais que tu ne pus en faire avec ta femme, malade et morte jeune. Je respecte profondément - je n'ai rien à dire. Mais Michel, toi le nietzschéen, je sais que tu sais qu'en vérité toutes nos pensées ne sont que des symptômes de notre propre vie, et, surtout, des tentatives de justifications de soi. Ça, je le sais, et tu le sais aussi (puisqu'à la suite de Nietzsche, tu l'as toi même écrit). Mais Michel, si tu le sais aussi bien, tu dois savoir que les grandes âmes parviennent également à réfléchir, de temps en temps, contre elles-mêmes (ci-contre disait Nietzsche). Penser contre soi. Ta vie n'est donc pas une excuse Michel. A dire qu'il ne faut plus faire d'enfants, tu ressembles à quelques uns de ces anachorètes des pires sectes chrétiennes d'antan, pleines de ressentiment et de haine contre la vie, tout ce que tu abhorres, tout ce contre quoi tu es censé t’ériger.

    Voilà mon cher Michel. J'ai appris, compte tenu de tes évolutions, à être patient avec toi. Échappé du camp des cons, essaye de ne pas entrer dans celui des pires salauds, car entre un homme qui croit, même à de mauvaises choses, et un autre qui ne croit plus en rien, je pense que je préfère encore le premier. Et le pire, c'est que je suis sûr que toi aussi.

    Bien à toi,

    Julien Rochedy (Blog de Julien Rochedy, 22 juin 2015)

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  • Ni Lampedusa, ni Bruxelles : être Européen !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une superbe vidéo mise en ligne par l'Institut Iliade pour la longue mémoire européenne et destinée à rappeler les fondements de l'identité européenne... A diffuser !

     

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  • Notice d'ingénierie sociale...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Eric Guéguen , cueilli sur le Cercle Aristote et consacré aux technique d'ingénierie sociale utilisée par l'oligarchie pour asseoir sa domination. Philosophe et essayiste, Eric Guéguen vient de publier Le miroir des peuples (Perspectives libres, 2015).

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    Notice d'ingénierie sociale

    Constat sans appel : de plus en plus de gens ont l’impression que leur vie est régentée par une oligarchie qui, peu à peu, met en application un projet de société ourdi à leur insu. Ne pouvant faire confiance aux médias dits mainstream, auxquels qualité et probité font désormais défaut, les plus volontaires investissent massivement le Net et ses relais pour se convaincre d’un autre son de cloche et partager leur désillusion. On commence alors à parler d’« ingénierie sociale » pour qualifier une emprise refusant de dire son nom. Dans les hautes sphères, en attendant un arsenal juridique adéquat à opposer à la « dissidence » qualifiée de paranoïaque, on aura tendance à n’y voir qu’une nébuleuse accro des complots. En quelques lignes, j’aimerais aider à éclaircir un point.

    En matière d’ingénierie sociale, l’actualité ne tarit plus d’exemples. Du faux référendum de 2005 (dix ans déjà !) au traité transatlantique, en passant par le « genrisme », la gestation pour autrui, l’uniformisation scolaire ou la loi sur le renseignement, les partis accrédités (UMPS, Verts et centristes) sont sur tous les fronts. Tantôt seront mis en avant des promoteurs, tantôt des objecteurs de commande. Le côté théâtral est à ce point manifeste qu’il renforce le sentiment de manipulation. Et la colère monte.

    Mais il y a une autre facette du problème, tout aussi snobée par les nantis bien en vue et les petites mains du système, mais plus difficile à entendre de la part du grand nombre indistinct. Pour y avoir accès, il faut croiser la lecture du Discours de la servitude volontaire d’Étienne de La Boétie avec celle de Propaganda d’Edward Bernays. De fait, lorsque la fabrique du consentement rencontre le conformisme résolu, le gros du travail est fait. La tyrannie douce s’insinue et seule une crise du confort marchand sur laquelle elle s’appuie peut la mettre au jour. C’est précisément ce que nous éprouvons depuis maintenant quelques années, et c’est un mal pour un bien. À condition d’assumer le rôle que nous tenons quotidiennement dans un ordre marchand à vocation apolitique.

    « La vapeur qui fait tourner la machine sociale, ce sont les désirs humains. Ce n’est qu’en s’attachant à les sonder que le propagandiste parviendra à contrôler ce vaste mécanisme aux pièces mal emboîtées que forme la société moderne. » Ce sont les mots d’Edward Bernays en 1928, peu avant la grande crise économique qui débouchera sur un conflit mondial. Et au sortir de ce conflit, la société bernaysienne entrera en action dans les pays occidentaux. Pour le grand bonheur des masses usées par la guerre durant au moins trente années « glorieuses ».

    La toute-puissance marchande, aussi bien dans sa dimension macroéconomique (TAFTA) que microéconomique (GPA), se nourrit d’une mentalité d’ayants droit qui, dans le même temps, la déplore et s’en remet entièrement à elle. Il y a bel et bien un projet de société à l’œuvre et une oligarchie aux manettes, mais ce sont aussi les symptômes de nos modes de vie.

    Eric Gueguen (Cercle Aristote, 9 juin 2015)

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  • Faut-il choisir entre la peste et le choléra ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une réponse de Javier Portella à un point de vue de Nicolas Gauthier, intitulé « Églises ou mosquées ? Ou Starbucks…» et publié sur Boulevard Voltaire. Journaliste et philosophe, Javier Portella a publié Les esclaves heureux de la liberté (David Reinharc, 2012).

     

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    Faut-il choisir entre la peste et le choléra ?

    Faut-il choisir entre des mosquées ou des Starbucks afin de remplacer nos églises abandonnées ? Une religion comme l’islam serait-elle préférable face à la déchéance d’un capitalisme sans âme ?

    Telle est la question que Nicolas Gauthier soulevait dans un article marqué par son style étincelant et mordant. Il y répondait. Il préférait, tout comme un certain évêque, « voir une église changée en mosquée qu’en Starbucks ou en McDo ».

    Pourquoi ? Parce qu’il vaut mieux ce qui a de l’âme, fût-elle sinistre, que ce qui n’a rien du tout. Parce que la mosquée voue un culte à quelque chose de grand, de sacré (même en multipliant au centuple les tares de religions révélées), tandis que le Starbucks (ce qu’il représente) voue un culte au néant du matérialisme dans lequel nous nous vautrons. En d’autres mots, parce que la soumission (permettez-moi de traduire le mot « islam ») est un mal, certes, mais moindre que la soumission à notre déchéance matérialiste, individualiste et nihiliste.

    C’est vrai, notre déchéance est immense. Mais non seulement pour les raisons que l’auteur évoque et que je fais tout à fait miennes. Notre déchéance est sans bornes… lorsque des esprits aussi fins (et d’autres auxquels je pense) sont capables de voir de telles vertus dans une religion, dans une culture comme celle de l’islam.

    Des vertus pour eux, chez eux ? Peut-être bien, l’âme des peuples étant insondable. Si ça leur plaît… C’est leur droit, leur affaire la plus stricte. Mais pas chez nous ! Pas sur cette terre d’Europe qui s’est affirmée, entre autres, dans la lutte millénaire contre un islam qui lui avait déclaré la guerre – et qui la lui déclare toujours. « La longue mémoire » dont parlait Dominique Venner n’est pas encore tout à fait évanouie chez nos peuples « en dormition ».

    Est-il si difficile de rejeter autant les mosquées que les McDonald’s ? Est-il si difficile de mener la lutte sur les deux fronts à la fois ? Ils sont aussi décisifs ou
    « stratégiques » l’un que l’autre. Le maintien de notre nihilisme serait aussi catastrophique que le développement – le triomphe final, vu le déséquilibre démographique – de la vision islamique du monde. C’est bien parce que nous nous vautrons dans le néant, parce que nous n’avons plus ni carrure ni élan, parce que rien de grand n’est là pour nous élever sur les grandes hauteurs du monde… que nous sommes incapables de monter sur les remparts depuis lesquels arrêter ceux qui, eux, ont bien de carrure et d’élan.

    Mais à quoi bon monter sur les remparts ? Nous y apercevrions, certes, des foules immenses traversant la mer. D’autres, pourtant, ne sont plus aux murailles : elles sont déjà dans Byzance. Nos oligarchies les ont appelées (ne disais-je pas que les deux fronts vont de pair ?). Nos peuples se sont tus – jusqu’à présent, du moins. Que faire, dès lors, avec tous ces millions de gens qui finiront – c’est là le problème – par transformer de fond en comble le socle ethno-culturel de l’Europe ? Aucune solution ne semble facile – même si, sous d’autres latitudes, on n’a eu aucun mal à en trouver une. Pensons, par exemple, aux millions d’Européens chassés d’Algérie et du reste d’Afrique, tout comme aux Blancs ayant déjà quitté l’Afrique du Sud.

    Quoi qu’il en soit, là aussi les deux fronts se rejoignent. La peste et le choléra ont en commun la même absence de remèdes assurés. Aucun véritable projet économique, social, politique ne se dresse là, pour l’instant du moins, prêt à remplacer notre déchéance nihiliste. Or, voilà qui ne nous empêche nullement de nous tenir là, prêts au plus déterminé des combats. De même, l’islamisme en particulier et le Grand Remplacement en général posent des problèmes d’une solution aussi ardue que difficile. Voilà qui ne devrait pas nous empêcher non plus de nous tenir là, prêts au plus déterminé des combats.

    Javier Portella (Boulevard Voltaire, 20 juin 2015)

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  • Dans le silence des statues...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Xavier Bellamy, cueilli sur son site Pensées pour le jour qui vient et consacré à l'installation posée par le spéculateur en art contemporain Anish Kapoor. Agrégé de philosophie, François-Xavier Bellamy a récemment publié Les déshérités (Plon, 2014).

     

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    Dans le silence des statues

    « Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome

    Et rien de Rome en Rome n’aperçois… »

     

    Au XVIème siècle, Du Bellay écrivait ses Regrets, pour dire la désolation d’une civilisation disparue. Au XXIème siècle, c’est peut-être à Versailles qu’il pourrait contempler une civilisation qui s’effondre – la sienne, la nôtre… Les formes de cet effondrement ne sont peut-être pas les mêmes, mais c’est à ce même spectacle que nous allons convier cet été des millions de visiteurs : « Vois quel orgueil, quelle ruine… »

     

    Au cœur en effet du jardin qui vit éclore parmi les créations les plus accomplies de l’art occidental, s’installe pour quelques mois l’un des plus purs produits de la culture contemporaine. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que, comme à chaque fois, le contraste est cruel pour notre modernité pourtant si contente d’elle-même. L’installation d’Anish Kapoor à Versailles est comme un révélateur implacable du vide absolu qui caractérise un art stérile. Bien sûr, les apparences sont sauves : le tout-Paris se pressera à l’inauguration, on fera de belles images, on écrira de grands commentaires. En installant ces œuvres dans l’un des monuments les plus visités en France, on évite de toutes façons le risque d’un bide : il suffit de les infliger à des millions de visiteurs qui venaient là pour voir autre chose, et l’on est déjà certain de pouvoir se féliciter dans quelques mois des chiffres de fréquentation dont personne ne pourra dire qui les a vraiment suscités. Malheureusement, toute cette vanité ne cache pas la vacuité d’une production culturelle déjà morte de l’intérieur.

     

    Tout l’art en effet consiste à révéler par le détour. L’œuvre d’Anish Kapoor exhibe, et ne dit rien. Les jardins de Versailles étaient une immense métaphore, biologique, mythologique, cosmologique – une histoire du pouvoir et de la société, une histoire de la paix enfantée par la guerre, de l’harmonie du monde née du conflit infini des hommes avec la nature et la terre… Il n’est pas une allée, pas un bosquet, pas une statue, qui n’ait quelque chose à dire en silence, dans le mystère d’une parole muette dont la discrétion éveille l’intelligence. Cheminer dans ces jardins, c’est atteindre ce lieu où Baudelaire voyait la métaphore de l’art tout entier, ce pays « où tout parlerait / à l’âme en secret / sa douce langue natale… »

     

    La métaphore, voilà tout l’effort de l’art occidental – et voilà précisément ce que l’art contemporain s’acharne à déconstruire. La finesse de la métaphore, voilà bien ce dont l’œuvre de Kapoor est incapable. Avec une lourdeur grossière, elle installe au milieu de la grande perspective des tonnes de fonte rouillée, et, plus lourde encore que la ferraille, toute l’impudeur obsessionnelle de l’art contemporain. « Le vagin de la reine » : ce n’est pas là l’interprétation maladive d’esprits mal tournés, mais celle qu’en donne l’auteur lui-même… La peinture, la sculpture ont pendant des siècles apprivoisé le mystère des corps, Kapoor prostitue le plus intime. Il ne suggère pas, il exhibe. La révélation du poète, c’était celle « où l’indécis au précis se joint », « pas la couleur, rien que la nuance ! ». Ainsi chantait Verlaine : « c’est des grands yeux derrière des voiles, c’est le soleil tremblant de midi… » Au cru midi d’Anish Kapoor, les voiles ont été arrachés, et les corps sont « mis en bouillie. »

     

    Mais tout cela n’est qu’un symptôme : de Kapoor à Paul McCarthy, l’art contemporain ne semble plus obsédé que par ses fantasmes primaires dont il marque les plus beaux lieux de notre patrimoine, comme un enfant qui n’arrive pas à se retenir. Sans aucune retenue, Kapoor transforme le tapis vert en « coin sale » (Dirty corner) – Freud aurait vu dans ces « petit coins » le symptôme typique d’une régression au stade anal. Symptôme, donc, et pas seulement d’une crise de l’art, mais de ce qu’il est généralement convenu d’appeler une « perte de sens », et de sens du corps en particulier. De la chair ne reste que le sexe, de la femme qu’un vagin, de l’altérité que le conflit (car ce vagin « prend le pouvoir »). Dans le « coin sale » d’Anish Kapoor, comme dans toute notre société, la pornographie a tué jusqu’à l’érotisme.

     

    L’œuvre de Kapoor, qui se complaît dans le « chaos », règne en majesté sur une culture en ruines. C’était le propre de la culture que d’ordonner, de clarifier, de distinguer. En elle pouvait mûrir, dans le silence, un sens à donner à nos vies : la culture contemporaine est criarde, mais elle ne dit rien. Pour masquer ce vide, on dira qu’elle « nous interroge ». Mais où est l’interrogation ? Le bavardage du commentaire masque mal notre impuissance. Le grand critique Didi-Huberman proposait une équation hélas encore vérifiée à Versailles : « Moins l’art transmet, plus il communique. »

     

    Il ne reste qu’une occasion de sourire. Bien sûr, la provocation faisant son œuvre, on va parler d’Anish Kapoor. Ceux qui oseront exprimer une réserve feront l’objet de l’habituel mépris des commentateurs autorisés. La cote de l’artiste va monter, nul doute que l’opération sera bonne. Mais après ? Dans cinquante ans, qui connaîtra Monsieur Kapoor ? Selon toute probabilité, un art qui ne veut rien transmettre n’engendrera pas d’héritiers. Il ne reste qu’à espérer que cet effondrement intérieur n’aura pas été définitif ; et que, dans cinquante, cent, et cinq cents ans, on écoutera encore dans le silence ce que, à chaque détour des jardins de Versailles, le sourire vivant des statues aura toujours à dire…

    François-Xavier Bellamy (Pensées pour le jour qui vient, 6 juin 2015)

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  • Pression migratoire, oppression médiatique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Raoul Fougax, cueilli sur Metamag et consacré à la campagne de culpabilisation menée par le milieu politico-médiatique à propos des immigrés clandestins qui se déversent en Europe après avoir traversé la Méditerranée.

     

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    Pression migratoire, oppression médiatique

    Périodiquement une étude survient. Comme par hasard, elle veut prouver qu’il n’y a pas plus d’immigrés en France aujourd’hui qu’il y a 50 ans.
    Les spécialistes du ressenti dénoncent un ressenti migratoire qui ne serait pas réel. Il suffit de se promener pour savoir que c’est faux, que le paysage humain à changé dans une vision objective de grand remplacement en marche.
    L’immigration d’aujourd’hui est plus visible car massivement non européenne. Et puis ces chiffres ne parlent jamais que de l’immigration légale alors que l’on sait bien que la plus massive est aujourd’hui clandestine. Clandestine c’est à dire illégale, et nombre de « migrants »  sont, en fait, des délinquants du sol.
    Pour lutter contre le réflexe de rejet suscité par un sentiment de submersion, on tente de culpabiliser les méchants Français si peu généreux. D’où l’utilisation du terme de migrant et la médiatisation de leurs malheurs dont nous serions coupables, ce qui n’est pas tout à fait faux pour nos gouvernements, et responsables, ce qui est une manipulation morale à des fins politiques pour le reste des Français. .Plus de 100 000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe depuis le début de l’année via la Méditerranée, a indiqué ce mardi le porte-parole du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies. 50 % déjà de tout ce qui était arrivé en 2014.
    Ainsi, avec un total de 103.000 personnes sur cinq mois, le nombre de migrants attendus sur douze mois serait mathématiquement de 247.000.
    L'Italie, particulièrement concernée a vue débarquer près de 171.000 migrants l'an dernier. Ils avaient été 40.000 en 2013 et 64.300 en 2011, au plus fort des printemps arabes, selon les chiffres de Frontex. Ces derniers chiffres correspondent à ceux du HCR en ce qui concerne l'Italie. Il n’y a aucune raison que ça s’arrête bien au contraire.
    Nombre d’associations humanitaires mais en fait gauchistes, voulant se servir de l’immigration comme d’une arme politique et une bombe démographique, tentent de faire de la cause des migrants une obligation républicaine.

    Qui ne les voit venir ? Qui ne les voit agir ?

    Tous les journaleux de service se mobilisent au nom de la  compassion, dont ils seraient  des gardiens. Quand on sait où ils habitent, comment ils vivent, les leçons ne leur coûtent  pas chères.
    Dans cette masse de  clandestins ou même de réfugiés en attente de l’étude de leurs dossiers, combien de fausses victimes à la recherche de notre paradis social et de terroristes en puissance ? Personne ne le sait.
    La fermeté par précaution et bon sens doit primer sur la compassion. Ces migrants doivent être traités humainement sur notre territoire mais sans droits exorbitants liés à l’idéologie de la victimisation. Ils doivent être regroupés, soignés et contrôlés puis renvoyés quand il le faut. La constitution de campements sauvages ne peut être tolérée, n’en déplaise aux jeunes marginaux  politisés de certains quartiers.
    Bien sûr devant les caméras complaisantes, il est facile de parler de rafle, de brutalité et de sélectionner l’image qui sera choquante. Mais il y a une évidence : le pouvoir de droite ou de gauche est piégé. Et cela sert les extrémistes de l’immigration intouchable comme le disait un élu de la gauche de la gauche sur place.
    « Nous avons vécu une évacuation digne de celle de l’église Saint-bernard de 1996 sous la droite. À l’époque, toute la gauche l’avait alors dénoncée, PS compris. Le gouvernement d’alors rejetait la responsabilité sur les militants qui avaient protégé les sans-papiers et donc, selon lui, refusé l’application de la loi. C’est très exactement l’argument utilisé depuis lundi par le gouvernement Valls »
    Ce n’est pas un argument, c’est la vérité. Ces migrants sont exploités par ceux qui prétendent les défendre au nom de la morale et s’en servent pour la subversion.
    Les pleurnicheries d’une Duflot en sont une confirmation absolue. « Avons-nous donc perdu et la tête et le cœur pour ne pas voir que nous faisons fausse route ? A force de professer un pseudo-pragmatisme, nous ne réglons pas les problèmes concrets et nous perdons la bataille des valeurs. Notre politique des migrations est un Waterloo moral. » Pour perdre la tête vis-à-vis de l’immigration non désirée, la gauche et la droite ne sont pas en reste, elle aurait bien tort de se décourager.

    Raoul Fougax (Metamag, 10 juin 2015)

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