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  • La loi de fer de l'oligarchie...

    Les éditions du Toucan viennent de publier dans leur collection L'Artilleur un essai de Dalmacio Negro Pavon intitulé La loi de fer de l'oligarchie. Ancien professeur d’histoire des idées politiques à l’Université Complutense de Madrid, professeur émérite de science politique à l’Université San Pablo de Madrid, membre de l’Académie royale des sciences morales et politiques, Dalmacio Negro Pavón est l’auteur d’une vingtaine de livres et de plusieurs centaines d’articles.

     

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    " Fin connaisseur de la pensée politique européenne, Dalmacio Negro Pavón nous convie à un parcours à travers l’histoire de la politique occidentale et nous livre la clé pour comprendre l’hostilité et la crainte de l’establishment européen devant la montée des mouvements populistes et des rébellions populaires du type « gilets jaunes ». À la lumière de l’histoire politique, que démontre-t-il ? Tout d’abord qu’il n’y a pas de communauté politique sans hiérarchie, pas de hiérarchie sans organisation, pas d’organisation sociale qui ne se concrétise sans la direction d’un petit nombre. Le pouvoir retombe toujours entre les mains de la minorité dirigeante, et cela indépendamment de la forme politique. C’est ce que l’on appelle la « Loi de fer de l’oligarchie ». Ensuite, il démystifie la démocratie en tant que succédané ou superstition née des religions de la politique. Les démocraties tendent toujours à se convertir en oligarchies et plus la démocratie s’organise, plus elle tend à décliner et plus les possibilités de manipulation des masses grandissent. La démocratie est une méthode, elle ne saurait être une fin, un idéal absolu, un impératif moral. Enfin, quand l’organisation ultime de la démocratie est devenue si complexe qu’elle ne sert plus qu’à éluder les responsabilités et à écraser l’opposition au nom du peuple, Pavón met en garde contre le retour de « l’incontrôlable ». Une leçon pour les temps présents. "

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  • La mémoire historique, un enjeu d’influence...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Robin Terrasse cueilli sur le site de la revue Conflits et consacré aux enjeux politiques de la mémoire et de l'histoire. Consultant et spécialiste en intelligence économique, Robin Terrasse a publié La mémoire assiégée (DMM, 2017).

     

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    La mémoire historique est un enjeu d’influence

    La mémoire et l’histoire sont des enjeux politiques majeurs, car leur écriture et leur perception sont essentielles pour bâtir des actions politiques. D’où le fait que tous les gouvernements tentent d’écrire l’histoire dans un sens voulu.

    L’idéologie mémorielle est un décodeur de la réalité

    Un récit est une arme. Il peut expliquer l’origine du monde, fonder la légitimité d’une hiérarchie, ou encore sacraliser la guerre. Les peuples, passés comme présents, ont tous besoin d’un récit mémoriel pour exister : c’est à travers la mémoire historique qu’on leur a inculquée qu’ils intériorisent leur origine, leur légitimité, le sens de leur histoire et donc la signification profonde de leur rapport au monde.

    Mais, afin de bien cerner ce qu’est le récit historique, il convient tout d’abord de saisir ce que signifie la « mémoire collective ». Nous savons tous, par exemple, que Jules César a envahi la Gaule, que Jeanne d’Arc a libéré Orléans, ou encore que la France a colonisé l’Algérie. Mais, nous ne savons pas tous que des « empereurs gaulois » ont existé, que Louis XVI a aboli la torture en France, ou encore que des troupes éthiopiennes se sont battues pour le Sultan turc au cœur de l’Europe.

    Si certains événements historiques font partie de notre « mémoire collective » alors que d’autres en sont exclus, c’est bien parce que cette mémoire est une construction subjective, et non une présentation neutre du passé. Ainsi, si l’Histoire est constituée d’un ensemble d’événements objectifs, sa mise en récit dans le cadre de la constitution d’une mémoire collective résulte toujours d’un choix partisan.

    Georges Bensoussan, dans La concurrence mémorielle, expliquait ainsi que : « L’image que nous nous faisons du passé n’est pas le passé, ni même ce qu’il en reste, mais seulement une trace changeante de jour en jour, une reconstruction qui n’est pas le fruit du hasard, mais relie entre eux des îlots de mémoire surnageant dans l’oubli général ».

    Par conséquent, une « offre mémorielle » résulte inévitablement d’un processus de conservation et d’effacement. Ces choix, mis bout à bout, constituent in fine une mémoire officielle qui pourra être par la suite transmise, apprise et assimilée. C’est cette construction de souvenirs communs qui constitue la politique mémorielle, c’est-à-dire « l’art officiel de gouverner la mémoire publique » (Johann Michel, Gouverner les mémoires. Les politiques mémorielles en France).

    C’est pourquoi des offres politiques différentes proposeront chacune une mémoire différente : de la même manière que certains font du lobbying, d’autres « font » de la mémoire. Si ces mémoires sont par trop dissemblables ou opposées, on peut alors assister à de véritables guerres des représentations, dont l’enjeu est de remporter l’adhésion mémorielle et, ainsi, l’influence politique qui en découle. La lutte est à la fois intellectuelle et émotionnelle, car ces « souvenirs » historiques sont assimilés de manière passionnelle par les enfants de chaque société qui les leur propose : la découverte de soi, de son identité, de son « clan » au sein des autres nations, de son rapport à l’autre, est en grande partie déterminée par ce qu’on nous aura transmis comme mémoire historique. L’enjeu majeur de l’influence mémorielle consiste donc à imposer des références communes, qui entraîneront l’assimilation de comportements normés et d’une culture qui pourra être transmise à la fois par les parents et par le groupe auquel on appartient. Ce « décodeur » mental influencera par la suite d’éventuelles visions du monde et, par extension, de futurs choix politiques.

    Pourquoi devons-nous redécouvrir l’Histoire de l’Europe ?

    Les Européens ont, pour un grand nombre d’entre eux, renoncé à leur volonté de puissance. Volonté dont la seule évocation est parfois appréhendée comme un sulfureux penchant à surveiller avec suspicion. La force étant pensée, en Occident, comme devant être légitime, la crise de la volonté de puissance européenne ne peut se comprendre que comme une crise de la légitimité de ce qu’incarne l’homme européen au sein des nations européennes elles-mêmes.

    Or, l’incarnation est affaire de représentations collectives. Afin de déceler ce qui a pu entrainer les peuples européens vers une crise de la légitimité de la puissance, il convient donc de s’interroger sur l’origine du changement radical de nos représentations communes. Représentations qui découlent, comme on l’a vu, en grande partie des mémoires collectives mises à l’œuvre dans nombre de pays européens.

    En France, depuis une cinquantaine d’années, les axes de la politique mémorielle et de l’apprentissage de l’Histoire sont principalement orientés vers les événements qui mettent en scène les invasions, colonisations et prédations européennes à l’encontre des autres peuples du monde. C’est ainsi que l’on aborde en abondance, et ceci tout au long de la scolarité, la traite transatlantique, la conquête des Amériques, la colonisation et l’impérialisme européen en Asie et en Afrique, ou encore les idéologies racistes européennes. De même, les institutions médiatiques, le monde du spectacle ou les associations communautaires se font les relais de cette mémoire collective qui présente, encore et toujours, l’Européen comme le bourreau du monde.

    À l’inverse, l’histoire des invasions, colonisations et traites contre lesquelles les Européens durent résister au fil des siècles ne sont jamais mise en récit et rapportée à la mémoire publique. Ce déséquilibre mémoriel est constitutif d’une identité tronquée qui prend souche au cœur d’un nombre toujours plus important de citoyens qui, se faisant, intériorisent l’idée que les Européens auraient une dette historique à payer envers les autres nations du monde. Aussi, des termes tels que « patriotisme », « puissance », « souveraineté », « frontières », voire « identité » déclenchent immanquablement chez certains des réflexes mémoriels qui mobilisent des échantillons de « souvenirs » précis.

    Les Européens durent se battre pour exister

    Bien loin de la mémoire collective que l’on nous assène depuis Mai 68, dans un contexte de décolonisation et de remise en cause de la civilisation occidentale, les Européens ont, en réalité, passé davantage de siècles à se défendre contre les invasions qu’à envahir eux-mêmes. Rappeler cette vérité ne signifie pas nier les crimes qu’ont commis les Européens au cours des siècles, mais chercher à lever le voile sur un pan entier de notre histoire.

    C’est le cas premièrement avec les Perses qui, dès ‑546 av. J.-C., conquièrent les Grecs d’Asie Mineure. En ‑492, c’est à la bataille de Marathon que les Athéniens repoussent l’envahisseur. Dix ans plus tard, l’Empire perse tente de reprendre pied sur le continent européen. À la bataille de Salamine, les Grecs coalisés défont les armées de Xerxès. Un « signe européen » est alors né au cours de ces « guerres médiques » : la victoire dans la disproportion du nombre. Souvent, très souvent, les Européens furent inférieurs en nombre face aux immensités démographiques de l’est et du sud. Toutefois, cela ne brisa jamais la combativité européenne.
    Ces premiers combats annoncent le début d’une histoire malheureusement méconnue de nos jours en France, mais aussi en Europe : celle de la lutte millénaire des Européens pour la conservation de leurs terres, perpétuellement disputées par des entreprises de conquêtes et de colonisations extra-européennes.

    Ainsi, on peut définir la période allant du Ve siècle apr. J.-C., avec l’arrivée des Huns (laissons de côté les invasions perses, puisque leur reflux laissa aux Européens un long répit) jusqu’à la chute de l’Empire ottoman, au XXe siècle, comme une vaste période de colonisation et de décolonisation de l’Europe (ce qui n’empêche nullement la mise en place d’entreprises coloniales de la part de certaines nations européennes).

    Si notre mémoire collective a retenu l’invasion de l’Europe par les Huns, qu’en est-il de tous les autres peuples turco-mongols ayant déferlé en Europe depuis le vaste « couloir des steppes » eurasiatique ? Les Avars, qui menèrent des raids incessants dans les terres franques, à la recherche de butins et d’esclaves, qui asservirent les Slaves et écrasèrent les tribus germaniques ; le Khanat des Bulgares, de culture iranienne, qui fit trembler l’Empire byzantin ; les Onogours, les Barsiles, les Tölechs, les Oghuzs, les Bayirkus, les Khazars, autant de nomades turco-mongols oubliés qui se sont successivement déversés en Europe, apportant leur lot de mort et de désolation.

    Au XIIe siècle, se sont les Mongols qui détruirent la puissance russe, géorgienne et hongroise. Ces cavaliers des steppes réduisent près d’un million de Russes en esclavage. Par la suite, ce sont les Tatars et les Ottomans qui exercèrent une traite esclavagiste continue à l’encontre des populations d’Europe de l’Est et du Sud-est.

    Les Turcs (seldjoukides puis ottomans) avaient, dès le XIe siècle, redonné souffle à la conquête arabo-musulmane, entamée quatre-cents ans plus tôt à l’encontre des terres européennes. Malgré une tentative des Européens pour contenir l’invasion, entre 1058 et 1291, l’effondrement des royaumes latins d’Orient entraîne la reprise de la colonisation de l’Empire byzantin par les Ottomans. La chute de Constantinople, en 1453, entraine la colonisation d’un tiers de l’Europe par les Turcs. Ce n’est qu’avec la bataille de Vienne de 1683, où les Ottomans sont mis en déroute par la cavalerie polonaise du roi Jean Sobieski, alors qu’ils faisaient depuis deux mois le siège de la capitale de l’empire des Habsbourg, que le rapport de force se retourne petit à petit contre les Turcs, jusqu’à l’effondrement de l’Empire ottoman, en 1923.

    La mémoire au service de l’idéologie

    Au sortir de la première moitié du XXe siècle, les grandes idéologies modernes sont ébranlées : les nationalismes, les totalitarismes et les impérialismes raciaux du XIXe siècle, de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale ont mis à mal les trois grands avatars idéologiques modernes qu’ont été la Nation (le nationalisme), la Race (le racisme) et la Science (le socialisme). Ces périodes avaient été marquées par l’idéal de « l’homme nouveau », que ce dernier advienne, selon les cas, par la redécouverte ou l’affirmation de son caractère national, par sa primauté raciale, ou encore par son appartenance au Parti. À travers ce nouveau citoyen absolu, détaché de toute attache personnelle, c’est l’incarnation d’un État tout puissant et omniprésent qui était alors appréhendé comme le fer de lance du progrès et de la « marche de l’Histoire ».

    Or, à partir des années 1970, ce citoyen absolu écœure. De nouvelles pistes pour l’accomplissement de la « modernité » sont défendues dans l’espace public. Émerge alors l’idéal de l’homme global, post-national et d’essence nomade qui, après les errements dramatiques des 150 dernières années, viendrait « sauver » la vieille Europe, épuisée d’exister. Dans cette logique, l’émergence de ce nouvel homme mondialisé adviendrait par « l’ouverture », la « tolérance », ou encore le « vivre ensemble », autant de notions floues qui, petit à petit, désarment le pays de ses défenses frontalières, culturelles et sécuritaires.

    De la même façon que pour les religions, les idéologies modernes mobilisent l’intellect, l’émotion et l’appétit humain pour la transcendance. Tout but politique doit contenter ces trois aspects de l’être humain. Et, comme on l’a vu précédemment, toute entreprise de légitimation nécessite l’émergence d’un récit. C’est ainsi que commencèrent à être spécifiquement mises en avant les prédations européennes à l’encontre des autres peuples, et ceci en faisant fi de toute nuance, qui devrait logiquement pousser à présenter l’histoire de l’ensemble des invasions qui ont concerné les Européens, y compris celles où ils durent se défendre. La mémoire historique dans laquelle nous continuons d’évoluer de nos jours était née, celle d’une repentance perpétuelle des peuples européens, sommée de racheter leur « dette » à l’égard du reste du monde et de s’ouvrir à ce dernier pour exorciser les démons de ses anciens crimes.

    En définitive, aucun renouveau de la puissance européenne ne pourra advenir sans une refonte totale de la vision que nous avons de nous-mêmes. Cette révolution des représentations ne pourra être victorieuse que si nous levons enfin le siège qui est fait à notre mémoire collective. Il est plus que temps pour les Européens de redécouvrir leur Histoire.

    Robin Terrasse (Conflits, 2 octobre 2019)

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  • Sur les traces du colonel Olrik...

    Les éditions Fayard publient cette semaine une enquête historique d'Hubert et Laurent Védrine intitulée Olrik - La biographie non autorisée, qui s'attaque à l'alter ego du professeur Philip Mortimer. Ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine est un grand connaisseur de l’œuvre d'Edgar P. Jacobs. Laurent Védrine, son fils, est journaliste.

     

    Védrine_Olrik, la biographie non autorisée.jpeg

    " Le colonel Olrik !
    Et si derrière le sombre personnage crée par Edgar P. Jacobs, archétype de l’aventurier cruel et sans scrupule, se cachait un vrai criminel ?
    Hubert et Laurent Védrine sont partis sur cette piste et ont reconstitué, non sans mal, la vie du véritable Olrik et ses singulières péripéties tout au long du XXe siècle. Les auteurs nous livrent ici le résultat de cette stupéfiante enquête qui mêle soif de pouvoir, aventures et trahisons. "

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  • Attentat à la préfecture de police : un sentiment de sidération...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Jean-Yves Le Gallou à Boulevard Voltaire à propos de l'attentat islamiste commis au sein de la Préfecture de police de Paris. Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016) et Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018). 

     

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    Jean-Yves Le Gallou : « Un jour, il y aura le FAMAS (fou) d’un militaire de Sentinelle que la hiérarchie militaire aura repéré… »

    Jean-Yves Le Gallou, vous avez publié plusieurs livres sur l’immigration –récemment encore Immigration, la catastrophe, que faire ? – et vous avez terminé votre carrière administrative comme inspecteur général de l’administration au ministère de l’Intérieur. Quelle réaction vous inspirent le débat demandé par Macron sur l’immigration et l’attentat à la préfecture de police ?

    Un sentiment de sidération.

    Le terroriste n’était pas fiché S, il était habilité « secret défense » ! Une habilitation qui suppose des enquêtes approfondies et un suivi régulier… Pourtant, il a commis son attentat au cœur d’un des grands services de renseignement antiterroriste. Chapeau, les artistes ! Le gouvernement Macron nous ridiculise dans le monde entier.

    La femme du terroriste était au courant de ses projets, au moins dans les grandes lignes, elle est donc, de fait, complice, mais après trois jours de garde à vue, elle a été relâchée…

    Le procureur de Paris, choisi personnellement par Macron, a engagé, lundi 30 septembre, des poursuites contre Zemmour et a rechigné, le 3 octobre, à confier au parquet national antiterroriste l’instruction du crime de Mickaël Harpon.

    Comment expliquez-vous que la dangerosité de Mickaël Harpon n’ait pas été décelée ?

    L’enquête l’établira sans doute précisément. Mais enfin, Mickaël Harpon était noir, musulman et handicapé. Attirer l’attention sur lui, c’était risquer l’accusation de « racisme », d’« islamophobie », voire d’« handicapophobie ». De quoi, pour un fonctionnaire, ruiner sa réputation, voire être sorti du prochain tableau d’avancement. Ce qui a permis le crime, c’est l’idéologie dominante.

    Donc, pour vous, le politiquement correct tue ?

    Oui. L’Éducation nationale (!) et les médias expliquent que les Noirs sont discriminés et ne se remettent pas de l’esclavage de leurs ancêtres. Les médias dénoncent toute critique de l’islam comme « islamophobe » et le bras séculier de la « Justice » – vous me permettrez de mettre des guillemets à « Justice » – s’abat sur les « islamophobes ».

    C’est dans un tel contexte qu’on peut comprendre que Mickaël Harpon avait la haine de la société. Et de ses collègues. Et pour ceux qui ont la haine de la société européenne, l’islam, c’est attractif !

    Et Mickael Harpon ne pratiquait pas un islam modéré !

    Je doute qu’un « islam modéré » existe, mais ce qui est sûr, c’est que dans les banlieues de l’immigration, les imams font la course à la radicalité et au salafisme pour capter un public plus nombreux et donc… plus généreux pour les quêtes. Sans parler du soutien des monarchies musulmanes pétrolières.

    La haine des Français, des chrétiens, des juifs se déverse à plein tonneau dans les prêches. Mais cette haine-là, pourtant bien réelle, n’est jamais ou presque jamais poursuivie. L’expulsion d’imams étrangers est rarissime. La déchéance de la nationalité française est inconnue au bataillon. Il y aurait pourtant matière. Mais la « Justice » préfère poursuivre Zemmour, Cassen, Tasin, Camus, Ménard et les Identitaires.

    Comment sont abordées les questions d’immigration dans l’administration ?

    À reculons. Rarement de front. Toujours au détour d’une question qui, apparemment, n’a rien à voir.

    La corruption s’est développée dans les services de délivrance des titres administratifs et dans les services du permis de conduire. On ne trouve plus de profs parce que les élèves professeurs redoutent d’être affectés dans « l’académie de Créteil » (suivez mon regard), vers le « 9-3 ». On ne trouve pas davantage d’inspecteurs du permis de conduire pour ce département : personne n’a envie d’aller travailler la peur au ventre. Zemmour a raison de dire que tous les problèmes français sont aggravés par l’immigration et amplifiés par l’islamisation.

    Les services qui ont en charge les étrangers dans les préfectures sont dépourvus de moyens. Il y avait 210.000 entrées d’étrangers recensés en 2008, 420.000 en 2018, mais les effectifs n’ont pas suivi. Et la priorité, depuis Valls, c’est la qualité de l’accueil pas l’efficacité du contrôle.

    Quand une préfecture prend des arrêtés d’expulsion – et qu’ils sont contestés (c’est le cas le plus général) -, elle n’a pas les moyens de se payer un avocat pour se défendre ni même se faire représenter par un fonctionnaire (ils ne sont pas assez nombreux). En revanche, les étrangers expulsés sont assistés par des avocats payés par des associations subventionnées par les contribuables. C’est ce que j’appelle l’« économie de l’immigration ».

    Les fonctionnaires les plus zélés se découragent ou craignent d’être dénoncés. Comme j’ai pu moi-même le constater.

    Selon vous, les meilleurs fonctionnaires sont menacés ?

    Plus « exposés » à la critique que les autres, en tout cas.

    À la fin des années 2000, il y avait une mission permanente de l’inspection générale de l’administration sur le contrôle de la délivrance des titres (identité, passeports, cartes de séjour). Les deux collègues qui la dirigeaient – des socialistes un peu taquins et ouverts d’esprit – avaient souhaité m’y associer. J’ai donc effectué quelques déplacements éclairants.

    Certains fonctionnaires étaient plus efficaces que d’autres dans la détection des fraudes à l’identité.

    J’ai essayé de comprendre pourquoi. L’un d’eux m’a raconté l’anecdote suivante. Il avait constaté (en Gironde) que certaines demandes de cartes d’identité émanaient de personnes se déclarant nées en Guyane. Alors, il analysait les photos en s’appuyant sur l’hypothèse que le type physique des Guyanais n’est pas le même que celui d’un Africain de l’Ouest et, a fortiori, de l’Est. Donc, lorsqu’il observait un écart, il interrogeait la préfecture de Cayenne ou la mairie du lieu de naissance présumé pour vérifier l’authenticité du document. Une démarche évidemment pertinente. Mais après me l’avoir décrit, je vis ce fonctionnaire blêmir d’inquiétude. Ne m’en avait-il pas trop dit ? Ne risquait-il pas d’être accusé de pratiquer le délit de faciès ? Voire d’être qualifié de « raciste » ?

    Bref, pour les fonctionnaires, bien faire leur boulot n’est pas forcément la garantie d’une carrière tranquille.

    Il y a, à tous les échelons de l’administration – depuis l’adjoint administratif jusqu’au préfet –, une sélection à rebours pénalisant les plus lucides et les plus courageux.

    Malgré tout, le ministère l’Intérieur a mis en place des titres d’identité sécurisés

    Oui, c’est que j’appelle « l’illusion technologique ».

    La place Beauvau a créé une « Agence nationale des titres sécurisés » qui fait appel à de grands prestataires privés qui délivrent des titres biométriques.

    CNI, passeports, titres de séjour sont donc sécurisés. Fort bien. Mais ces « titres sécurisés » peuvent s’obtenir avec des documents… non sécurisés !

    Revenons au terrorisme. Quelles conséquences doivent, selon vous, être tirées de l’attentat de Mickaël Harpon ?

    Gardons-nous, d’abord, de la réponse organisationnelle : dissoudre le service de renseignement de la préfecture de police, et le rattacher à la DGSI par exemple, ne changera rien à rien.

    La vérité, c’est que les services de renseignement sont en retard de plusieurs guerres !

    Leur logique – héritée de la guerre froide – consiste à suivre et remonter des filières, donc à laisser dans la nature des gens qu’on repère. Or, la mode est au djihad individuel. Il y a des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de musulmans fanatisés. De temps en temps, l’un d’entre eux passe à l’acte, s’empare d’une voiture (folle), d’un camion (fou) ou d’un couteau (non moins fou) et tue dans son voisinage. Imparable. Et puis, un jour, il y aura le FAMAS (fou) d’un militaire de Sentinelle que la hiérarchie militaire aura repéré… sans rien faire.

    Les services de renseignement adorent les analystes et les « experts ». Or, ceux-là baignent dans l’univers médiatique. Ils prennent l’air entendu pour diffuser des banalités politiquement correctes. C’est, d’ailleurs, pour cela que ces « experts » sont consultés et réinvités. Ceux qui pensent autrement sont dénoncés par Le Canard enchaîné, Le Monde ou Mediapart.

    Une partie des forces est détournée pour surveiller « l’extrême droite » et les Identitaires. Les parlementaires devraient, d’ailleurs, essayer de savoir combien d’agents surveillent les islamistes, les antifas et les Black Blocs, les gilets jaunes et « l’extrême droite ». Et rapporter ces effectifs aux menaces réelles.

    Que faut-il faire, alors, contre le risque terroriste ?

    Il faut tarir le vivier du terrorisme. C’est à dire combattre l’islamisation.

    Comment ?

    En arrêtant toute immigration supplémentaire en provenance de pays musulmans.

    En s’opposant à toute construction de mosquées nouvelles.

    En fermant les mosquées salafistes et toutes celles (cela doit faire beaucoup !) où se propagent des discours de haine (de vraie haine, cette fois).

    En expulsant les imams étrangers.

    En décidant la déchéance de nationalité française de tous les binationaux hostiles.

    En coupant les robinets financiers français et étrangers de l’islamisation.

    En cessant le discours d’auto-culpabilisation.

    En acceptant de discriminer (mais intelligemment !).

    Disons les choses crûment : les publicités de l’armée visant à recruter préférentiellement des minorités ethniques sont lâches et stupides, sinon criminelles.

    En regardant les réalités en face.

    En cessant de poursuivre Zemmour et en abandonnant toutes les poursuites pour « islamophobie », arme de guerre contre la liberté d’expression et instrument de conquête de l’islam.

    Une conclusion ?

    En 1910, dans Notre jeunesse, Charles Péguy écrivait : « Il faut toujours dire ce que l’on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. »

    Jean-Yves Le Gallou (Boulevard Voltaire, 7 octobre 2019)

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  • Le Roi est mort, vive le Roi !...

    Les éditions Via Romana viennent de publier Le Roi est mort, vive le Roi ! , un livre de Jean Raspail comprenant son roman Le roi au-delà de la mer agrémenté d'un Avant-propos inédit de l'auteur. Aventurier, journaliste et romancier, Jean Raspail a notamment écrit Le Camp des Saints, grand roman visionnaire, mais aussi Le tam-tam de Jonathan, Septentrion, Sire, Sept cavaliers ou encore La hache des steppes , pour ne citer que quelques unes de ses œuvre.

     

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    " Dans Le Roi est mort, vive le Roi !, Jean Raspail s’adresse à un jeune prince trentenaire au plus, car « passé cet âge, l’on se met à penser chacun de ses actes, on lime son cœur, on tue son âme, on se trahit à chaque instant, car nul ne peut mener sa vie autrement en ces temps qui sont nôtres ». Et c’est l’Appel d’un homme libre au Roi qui retentit ici à l’oreille d’un Prétendant qui oserait enfin crânement se déclarer le premier et esquisser un geste pour tirer du néant le principe royal par cette grâce divine qui fit les rois de France, et qui échappera toujours au pouvoir des hommes. Il suffirait pour cela d’un peu de mémoire historique, d’un peu de courage, d’un peu de fierté, d’amour-propre, le tout chapeauté par un certain goût pour la belle attitude. "

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  • Assimilation : la désintégration triomphante...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Dessens, cueilli sur EuroLibertés et consacré à la question de l'immigration. Docteur en droit et professeur en classes préparatoires, Richard Dessens a notamment publié La démocratie travestie par les mots (L'Æncre, 2010), Henri Rochefort ou la véritable liberté de la presse (Dualpha, 2017) et La démocratie interdite (Dualpha, 2018).

     

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    Assimilation : la désintégration triomphante

    Les Européens devraient s’inspirer de l’expérience française en matière d’immigration, afin d’éviter d’en répéter les erreurs idéologiques fondamentales.

    Les immigrations italiennes et espagnoles de la première moitié du XXe siècle en France ont débouché sur une intégration parfaite au bout de deux générations.

    Prénoms francisés ou français, noms de famille parfois eux-mêmes francisés ; adoption des règles du vivre-ensemble français déclinées régionalement selon les usages locaux ; volonté de parler correctement la langue française en oubliant même leur langue d’origine.

    Dans certaines familles le déni des origines étrangères est même souvent constaté au bout de trois générations. Il en est de même des immigrations moins massives toutefois, des Polonais notamment mais aussi d’autres peuples européens. Quant à la conservation de quelques habitudes tenant à leurs origines, principalement chez les Italiens, elles ne diffèrent pas des écarts qui peuvent exister entre un « chtimi » et un provençal…

    Ce seul constat tend à prouver qu’il existe bien une communauté européenne de valeurs et d’identités communes permettant un brassage intra-européen sans réelle remise en cause des équilibres sociétaux.

    Au contraire, une telle mixité est plutôt positive et riche en apports à une civilisation européenne confrontée à des porosités internes millénaires.

    Ce constat permet aussi d’apporter un argument supplémentaire à l’idée d’une Europe des peuples, des régions, des différences charnelles, contre celle d’une Europe des nations factices et devenue précaire et dangereuse aujourd’hui par son morcellement et son incapacité à reconnaître une unité européenne identitaire. L’Europe des Etats-Nations, même moribonds, ne fera jamais une Europe unitaire.

    Les immigrations de la seconde moitié du XXe siècle, élargies depuis les années 70 et invasives depuis les années 90, sont d’une tout autre nature sans commune mesure avec les précédentes.

    Ce sont des civilisations distinctes et probablement justement fières de leurs valeurs qui déferlent progressivement sur l’Europe et la France en particulier, dont la générosité et son obsession idéologique d’être la championne des « droits de l’Homme », en fait un lieu d’accueil privilégié. Cette immigration-là ne vient pas par attachement à la France, mais par intérêt et commodité.

    Cette immigration-là n’a aucune intention de s’assimiler à la civilisation européenne, car c’est bien de cela qu’il s’agit, mais de continuer à vivre et se comporter conformément à leurs valeurs. Et l’écart des vivre-ensemble et des identités est tel que l’on peut se demander si ces immigrés là ne sont pas légitimes dans leurs choix profonds. Ne s’agit-il pas d’un pari intenable ?

    Ce n’est pas dire que les premiers immigrés des années 70 ou 80 n’ont pas fait, pour certains, de réels efforts d’intégration. Mais le nombre de plus en plus massif d’immigrés extra-européens dans de plus en plus de zones concentrées, puis même atomisées et « ruralisées » aujourd’hui, finit par créer des retours aux usages des origines. Dans certaines mosquées, des imams prêchent même en quasi toute impunité, l’islamisation religieuse, comportementale et culturelle de la France comme un objectif avéré.

    Mais surtout on assiste depuis quelques années à une désintégration d’un début d’assimilation. Des ex-immigrés de la troisième ou de la quatrième génération font de plus en plus un retour à leurs identités originaires, après que leur « ancêtre » francisé a fait de louables efforts d’intégration. Françaises depuis parfois cinquante ans, des familles renouent avec leurs valeurs originelles, redonnant des prénoms maghrébins ou africains notamment à leurs enfants, renouant avec des valeurs et des comportements de leurs origines, rejetant une civilisation qui n’est pas la leur. Le poids des traditions et d’un passé civilisationnel est trop lourd pour être gommé définitivement surtout par des groupes massifs auto-communautarisés.

    À la question de l’immigration permanente se greffe donc celle de la désintégration d’une partie importante de la population censée être de nationalité française souvent depuis longtemps, phénomène qui apparaît peut-être encore plus grave que la première question, car il installe au sein même de la France et de l’Europe une contre-civilisation légalisée par les naturalisations en cascade.

    Le véritable danger vient aujourd’hui de l’intérieur et de la part de « Français » qui rejettent de plus en plus les valeurs et l’identité européennes, et qui créent ainsi un antagonisme délibéré entre « Français ».

    Ceux qui accusent et stigmatisent certains d’opposer les Français entre eux au détriment d’une unité nationale putative, devraient réviser leur idéologie mortifère en constatant que les diviseurs et les ferments de guerre civile ne sont pas ceux qu’ils accusent. Mais ceux qu’ils défendent.

    Richard Dessens (EuroLibertés, 8 octobre 2019)

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