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  • Le soldat impossible...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier un essai de Robert Redeker intitulé Le soldat impossible. Professeur de philosophie, essayiste à l'origine classé à gauche, Robert Redeker vit depuis plusieurs années sous protection policière à la suite des menaces de mort qu'il a reçues pour la publication dans le Figaro d'un texte hostile à l'islamisme. L'évolution qu'a connue sa pensée au cours des dernières années est particulièrement intéressante...

     

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    " Mourir pour la France, faire la guerre, tomber au champ d’honneur... Les jeunes générations y songent-elles encore ? Il est vrai que la désacralisation de la chose militaire, propagée par l’hédonisme-pacifisme triomphant, a eu raison de cette aspiration traditionnelle. Le 14 juillet des dernières décennies n’est-il pas devenu une fête pour la fête parmi tant d’autres, où les défilés militaires s’exposent au regard comme un spectacle de foire ? L’École a, elle-même, renoncé à exalter les vertus de la nation et de la patrie tant glorifiées par la Révolution. Cette mise au ban du soldat comme de l’Histoire ne traduit-elle pas un déni de réalité caractérisé ? Comme s’il suffisait de fermer les yeux sur les multiples motifs d’hostilité entre les États pour en neutraliser la bête noire : l’éternel retour de la guerre et de ses innombrables morts que l’esprit victimaire d’aujourd’hui récupère insidieusement. C’est oublier que la France ne serait pas la France sans ces guerres qui ont fait date, sans un choix décisif de société, sans un refus de se soumettre à la loi de l’Occupant. Bref, sans une certaine idée de la France... Les figures d’épouvantail successives sous lesquelles disparaît désormais le soldat – gendarme, bourreau, nazi, etc. – achèvent de brouiller le sens profond de son sacrifice. Où la part de sang versé et répandu, renforçant le lien de l’individu à la Nation, révèle aussi la part inconnue, transcendante, de l’homme face à la mort. "

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  • Un bon humoriste est-il un humoriste mort ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pascal Esseyric, cueilli sur le blog de la revue Éléments et consacré à l'affaire Dieudonné. Pascal Esseyric est le rédacteur en chef de la revue Éléments dont il a lancé la nouvelle formule, rajeunie et au style offensif, en 2011.

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    Coluche fasciste, Desproges antisémite, Dieudonné...

    Depuis le déclenchement de la quinzaine de haine anti-Dieudonné, que n'a-t-on entendu sur ce « comique qui ne fait plus rire» au contraire de Desproges et Coluche, qui étaient eux des vrais humoristes avec un grand H. « Dieudonné, c’est l’inverse de Coluche et de Desproges», nous a appris Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture, emboîtant le pas à toute la classe politique et médiatique française. « Coluche, Pierre Desproges étaient fins, au-dessus de tout soupçon, et appartenaient à la grande tradition de la farce». Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls est allé jusqu'à célébrer « le génie de l'humour d'un Desproges» contre « les petits entrepreneurs de la haine» comme Dieudonné.
        C'est oublier un peu vite qu'à l'époque, le quotidien Le Matin de Paris (24 novembre 1980), organe officieux du parti socialiste avait comparé les amateurs de Coluche, ce « clown aux discours ambigus» aux ligueurs fascistes (22 novembre), et Coluche lui-même à Hitler (24 novembre) ! Dans Le Nouvel Observateur, Guy Sitbon estimait que Coluche était un « chansonnier obscène» et même un « chansonnier anarcho-poujadiste» (24 novembre 1980). Avec un art consommé de l'insinuation, Le Monde s'offusquait que le comique utilise « un certain langage de droite ou plutôt d'un langage de droite certain qui n'a rien de particulièrement original. » À droite justement, Le Figaro voyait en Coluche le « fossoyeur du music-hall » et un « manipulateur d'excréments.» À sa mort, L'Humanité n'a pas caché pas le dégoût que lui inspirait l'humoriste avec « ses éructations de beauf, bref ses facéties que lui-même, au fond, ne trouvait peut-être pas si drôles. » Paresseux par nature, les journalistes ont simplement remplacé Coluche par Dieudonné !
        Intronisé Saint comique laïque autorisé et approuvé par le ministère de l'Intérieur, Pierre Desproges n'a lui pas toujours fait rire au parti socialiste. Dans L'histoire secrète du SOS Racisme, Serge Malik rappelle que l'insoupçonnable Pierre Desproges a refusé de prendre sa carte à SOS Racisme parce qu'il n'y avait que des juifs et des socialistes ! Le chapitre s'intitule : «Du showbiz à l’UEJF en passant par Libé». Et Serge Malik de conclure : «Nous eûmes alors, Hervé et moi, une longue discussion sur l'antisémitisme de Desproges. Je prêtais volontiers ce préjugé à l'humoriste disparu. Hervé tentait de me faire comprendre que ce n'était pas aussi simple. Nous étions en train de nous fâcher, lorsqu’Hervé se saisit à nouveau du téléphone, interrompant le round. Et voilà qu'il remettait ça sur le même sujet, avec Bedos cette fois. Ce dernier lui expliquera qu'être « antisémite, pour Desproges n'était sans doute pas très différent d'être “antitélé”, “ antichar”, “anticancer”, “antinucléaire”, “antijarretelles”, “antivieux”. »
        Alain Jakubowicz, le président de la LICRA a été plus conséquent que le ministre de l'Intérieur en estimant qu'aujourd'hui, il demanderait l'interdiction du fameux sketch de Desproges sur les Juifs.
    Pas de doute, un bon humoriste est un humoriste mort…

    Pascal Esseyric (Blog Éléments, 15 janvier 2014)

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  • Les snipers de la semaine... (76)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Boulevard Voltaire, Dominique Jamet exécute François Hollande, le président qui veut conserver sa petite vie privée confortable...

    Lui président...

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    - sur Acrimed, Blaise Magnin et Henri Maler dézinguent Christophe Barbier qui a révélé ses talents d'auxiliaire de police à l'occasion de l'affaire Dieudonné...

    Christophe Barbier contre Dieudonné ! Éditorialiste ou auxiliaire de police ?

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  • Régions : en avoir moins pour en avoir plus...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Frédéric Rouvillois, cueilli sur Causeur et consacré au projet de redécoupage des régions, mollement annoncé par le Président de la République... Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (2006), Histoire du snobisme (2008),  tous deux disponibles en format de poche dans la collection Champs Flammarion, ou L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011).

     

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    Régions : en avoir moins pour en avoir plus

    Michel Debré, le créateur de la Ve République, reconnaissait volontiers qu’il n’y a, dans l’ordre institutionnel, qu’un nombre restreint de problèmes, toujours les mêmes, et un petit nombre de solutions plausibles auxdits problèmes. Il n’aurait pas été surpris, par conséquent, de voir revenir sur le devant de la scène, à l’occasion de la conférence de presse du président Hollande, la vieille question des régions et de leur nombre, sur laquelle lui-même s’était penché à plusieurs reprises après la Libération.

    Aujourd’hui comme au début de la IVème République, à l’époque où Michel Debré écrivait l’essai qui le rendit célèbre, La Mort de l’État républicain (1947), tout le problème est celui de l’efficacité du découpage administratif – laquelle dépend très directement de l’étendue des collectivités territoriales. En 1947, Debré notait ainsi que «  l’étroitesse de notre division administrative ne permet plus de donner une vie active » aux départements » : notamment parce que les choses ont un peu changé depuis l’époque où l’Assemblée constituante décidait de découper la France en 83 départements  en fonction du temps nécessaire pour se rendre à cheval au chef-lieu de la circonscription. Méfiant à l’égard d’un retour aux régions, Michel Debré préconise alors – mais en vain -, une refonte en profondeur de la carte administrative, redécoupée en 47 grands départements. De nos jours, en fonction du même objectif d’efficacité et de rationalisation, on ne peut que s’interroger sur le maintien, contre vents et marées, d’une division en régions issue à l’origine de la loi Frey du 5 juillet 1972, laquelle avait alors découpé la France continentale en 21 Etablissements publics de coopération interdépartementale, transformés en régions par la loi Deferre du 2 mars 1982. Quarante ans plus tard, alors que la région s’est vue attribuer par l’article L. 4221 -1 du Code général des collectivités territoriales « compétence pour promouvoir le développement économique, social, culturel, scientifique de la région et l’aménagement de son territoire et pour assurer la préservation de son identité », comment pourrait-on se satisfaire d’une division établie sous la présidence de Georges Pompidou en fonction de considérations conjoncturelles, de tractations plus ou moins opaques et de négociations avec les satrapes politico-économiques locaux ? Comment s’en contenter alors que, de toute évidence, beaucoup de régions françaises sont manifestement trop réduites, et donc trop faibles, à la fois financièrement et démographiquement – 14 régions comptant moins de 2 millions d’habitants, et les trois départements du Limousin n’atteignant pas les 800 000 habitants, soit 15 fois moins que l’Île-de-France. En lui-même, mais aussi par comparaison avec les circonscriptions administratives de même niveau des autres grands Etats européens, le découpage de 1972 paraît donc franchement obsolète, n’étant plus ni cohérent, ni conforme à l’objectif d’efficacité qui, en la matière, devrait être seul pris en compte.

    Le passage de 21 à 15 ou 16 régions, évoqué par le Président de la République dans sa conférence de presse, correspond ainsi à une nécessité difficilement contestable : on notera que François Hollande rejoint ce faisant les projets développés dans l’entourage de son prédécesseur Nicolas Sarkozy à l’occasion de la révision générale des politiques publiques (RGPP) – l’un des meilleurs spécialistes de la question, le professeur Olivier Gohin, ayant ainsi suggéré en 2011 d’établir, en métropole, «  des régions moins nombreuses et plus vastes – une dizaine ». Les grands esprits se rencontrent.

    Quant aux inconvénients d’une telle rationalisation, ils sont imaginaires, ou dépassés.

    Imaginaires, notamment dans la mesure où les régions actuelles, issues de la loi de 1972, n’ont bien souvent aucune consistance, aucune identité historique ou culturelle. Les deux Normandie, par exemple, créées pour satisfaire les deux métropoles régionales que sont Rouen et Caen, rappellent plutôt ce fameux sketch des Monty Python où un alpiniste qui voit tout en double décide d’escalader les deux Kilimandjaro. Qui, par conséquent, pourrait s’y sentir suffisamment attaché pour regretter sérieusement une refonte de la carte ? Quant à l’argument de la proximité entre la capitale régionale et la périphérie, il faut bien reconnaître qu’il a perdu beaucoup de sa pertinence depuis la fin de la traction hippomobile et l’invention du téléphone – sans même parler du fait que l’on est rarement obligé de se rendre en personne au chef-lieu de la circonscription.

    De façon plus sérieuse (et plus politique), Michel Debré évoquait en 1947 la possibilité d’une montée des autonomismes, voire de tendances séparatistes : dans l’hypothèse où seraient créées des régions significatives et où renaîtraient par conséquent « les petits parlements de Bretagne, Languedoc ou d’Alsace, la grande qualité de la France, son unité indiscutée, risque(rait) d’être atteinte sans retour ». Si elle instituait des collectivités suffisamment vastes et puissantes, la régionalisation pourrait selon lui entraîner le glissement progressif vers une fédéralisation – alors que le risque serait nul avec des départements mêmes élargis, et faible avec des régions de petite taille. Cependant, si Michel Debré éprouve alors une telle crainte, c’est au vu de la situation politique générale – celle d’un État républicain moribond, exténué par le parlementarisme absolu de la IVème république, et par conséquent incapable d’empêcher d’éventuelles dérives. En revanche, il reconnait que le problème ne se poserait plus «  à l’intérieur d’une constitution présidentielle » – ni a fortiori, d’une « monarchie républicaine », comme celle qu’il contribuera à établir onze ans plus tard, avec la constitution de la Ve république.

    Et en définitive, le seul véritable obstacle à une telle réforme est celui que Debré fustigeait déjà du temps de Vincent Auriol : c’est celui qui résulte de l’immobilisme, du « conservatisme » des élites locales, de la crainte « de déranger un certain nombre d’habitudes ou d’intérêts » particuliers. Et le cas échéant, de la timidité d’un pouvoir qui n’ose pas imposer ses propres projets, même lorsqu’ils sont manifestement conformes au bien commun.

    Frédéric Rouvillois (Causeur, 17 janvier)

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  • Les nouveaux bien-pensants...

    Les éditions du Moment viennent de publier Les nouveaux bien-pensants, un essai polémique de Michel Maffesoli et d'Hélène Strohl. Sociologue, ancien élève de Julien Freund et de Gilbert Durand et penseur de la post-modernité, Michel Maffesoli est l'auteur de nombreux ouvrages marquants comme La violence totalitaire (1979), L'ombre de Dionysos (1982), Le temps des tribus (1988) ou La part du diable (2002). Hélène Strohl est inspectrice des affaires sociales et auteur d'un essai intitulé L'état social ne fonctionne plus (Albin Michel, 2008).

     

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    " Avant d’être économique, la crise actuelle est morale. Aujourd’hui, les élites - ceux qui ont le pouvoir de faire et de dire - semblent de plus en plus déconnectées de la vie de tous les jours. Le bavardage des journalistes, politiques, hauts fonctionnaires et « experts » n’intéresse plus grand monde. La dévaluation de la parole publique est inquiétante, car c’est elle qui suscite l’émergence des discours démagogiques, ceux des extrêmes, gauche ou droite. À partir de quelques exemples précis et emblématiques (Attali, Minc, Badiou, Plénel…), il s’agit d’analyser et de dénoncer les racines du conformisme propre au dangereux « entre-soi » caractérisant la pensée « officielle ». Il faut chercher les sources de ce décalage et montrer en quoi les « nouveaux bien-pensants », dont le moralisme conforte le politiquement ou le théoriquement « correct », suscitent les multiples incivilités sociales. Un pamphlet virulent et acerbe. "

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  • Tour d'horizon avec Bernard Lugan...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Bernard Lugan à Egalité et Réconciliation TV. Il y évoque ses derniers livres mais également l'actualité récente. Il annonce, par ailleurs, pour la fin janvier la sortie aux éditions du Rocher de Rwanda, un génocide en questions, un livre explosif, et nourri par ses travaux d'expert pour la justice pénale internationale, dans lequel il démonte la version officielle sur les responsabilités de ce drame...

     

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