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  • La danse de Nietzsche...

    « Ne jamais séparer le corps de l'esprit. Apprendre par son corps la joie d'être vivant. Apprendre par les mouvements de son corps à libérer son esprit. N'est-ce pas la première loi du danseur? »

    Les éditions Verdier viennent de rééditer dans leur collection de poche La danse de Nietzsche, un essai de Béatrice Commengé paru initialement aux éditions Gallimard en 1988. Auteur de romans, mais aussi danseuse et voyageuse, Béatrice Commengé est une lectrice passionnée de Nietzsche, d'Heidegger et d'Anaïs Ninn, notamment, et a raconté dans Voyager vers des noms magnifiques (Finitude, 2009) et Flâneries anachroniques (Finitude, 2012) ses voyages sur les traces de ses auteurs préférés.


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    " Sur le sentier qui longe le lac de Silvaplana, à Sils-Maria, Nietzsche s'est brusquement arrêté : de l'ombre de ses yeux malades, de la fatigue de ses nuits blanches, de la douleur de ses migraines, de ses longues marches dans le froid ou dans la lumière, va naître Zarathoustra, le danseur.
    Il ne le quittera plus. Avec lui, il marche. De Sils à Gênes, et de Gênes à Nice, à la recherche d'un ciel plus pur et d'un air plus léger. Il le trouve parfois, l'espace d'un chant, sur les hauteurs d'Èze ou sur la presqu'île de Portofino, dans les ruelles de Venise ou sous les arcades de Turin. Un «dieu danse à travers lui».
    Ce livre, on l'a compris, est aux antipodes du commentaire universitaire; à l'opposé de l'univers sombre et glacé de la philosophie allemande. Voici un Nietzsche grec, italien, français - comme il se voulait."


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  • Jean-Claude Michéa : « Pourquoi j'ai rompu avec la gauche»...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Claude Michéa, cueilli sur le site de l'hebdomadaire Marianne et consacré à son dernier livre Les mystères de la gauche, publié aux éditions Climats. 

     

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    Jean-Claude Michéa : « Pourquoi j'ai rompu avec la gauche»

    Marianne : Vous estimez urgent d'abandonner le nom de «gauche», de changer de signifiant pour désigner les forces politiques qui prendraient à nouveau en compte les intérêts de la classe ouvrière... Un nom ne peut-il pourtant ressusciter par-delà ses blessures historiques, ses échecs, ses encombrements passés ? Le problème est d'ailleurs exactement le même pour le mot «socialisme», qui après avoir qualifié l'entraide ouvrière chez un Pierre Leroux s'est mis, tout à fait a contrario, à désigner dans les années 80 les turlupinades d'un Jack Lang. Ne pourrait-on voir dans ce désir d'abolir un nom de l'histoire comme un écho déplaisant de cet esprit de la table rase que vous dénoncez sans relâche par ailleurs ? 

    Jean-Claude Michéa : Si j'en suis venu - à la suite, entre autres, de Cornelius Castoriadis et de Christopher Lasch - à remettre en question le fonctionnement, devenu aujourd'hui mystificateur, du vieux clivage gauche-droite, c'est simplement dans la mesure où le compromis historique forgé, au lendemain de l'affaire Dreyfus, entre le mouvement ouvrier socialiste et la gauche libérale et républicaine (ce «parti du mouvement» dont le parti radical et la franc-maçonnerie voltairienne constituaient, à l'époque, l'aile marchante) me semble désormais avoir épuisé toutes ses vertus positives. A l'origine, en effet, il s'agissait seulement de nouer une alliance défensive contre cet ennemi commun qu'incarnait alors la toute-puissante «réaction». Autrement dit, un ensemble hétéroclite de forces essentiellement précapitalistes qui espéraient encore pouvoir restaurer tout ou partie de l'Ancien Régime et, notamment, la domination sans partage de l'Eglise catholique sur les institutions et les âmes. Or cette droite réactionnaire, cléricale et monarchiste a été définitivement balayée en 1945 et ses derniers vestiges en Mai 68 (ce qu'on appelle de nos jours la «droite» ne désigne généralement plus, en effet, que les partisans du libéralisme économique de Friedrich Hayek et de Milton Friedman). Privé de son ennemi constitutif et des cibles précises qu'il incarnait (comme, la famille patriarcale ou l'«alliance du trône et de l'autel») le «parti du mouvement» se trouvait dès lors condamné, s'il voulait conserver son identité initiale, à prolonger indéfiniment son travail de «modernisation» intégrale du monde d'avant (ce qui explique que, de nos jours, «être de gauche» ne signifie plus que la seule aptitude à devancer fièrement tous les mouvements qui travaillent la société capitaliste moderne, qu'ils soient ou non conformes à l'intérêt du peuple, ou même au simple bon sens). Or, si les premiers socialistes partageaient bien avec cette gauche libérale et républicaine le refus de toutes les institutions oppressives et inégalitaires de l'Ancien Régime, ils n'entendaient nullement abolir l'ensemble des solidarités populaires traditionnelles ni donc s'attaquer aux fondements mêmes du «lien social» (car c'est bien ce qui doit inéluctablement arriver lorsqu'on prétend fonder une «société» moderne - dans l'ignorance de toutes les données de l'anthropologie et de la psychologie - sur la seule base de l'accord privé entre des individus supposés «indépendants par nature»). La critique socialiste des effets atomisants et humainement destructeurs de la croyance libérale selon laquelle le marché et le droit ab-strait pourraient constituer, selon les mots de Jean-Baptiste Say, un «ciment social» suffisant (Engels écrivait, dès 1843, que la conséquence ultime de cette logique serait, un jour, de «dissoudre la famille») devenait dès lors clairement incompatible avec ce culte du «mouvement» comme fin en soi, dont Eduard Bernstein avait formulé le principe dès la fin du XIXe siècle en proclamant que «le but final n'est rien» et que «le mouvement est tout». Pour liquider cette alliance désormais privée d'objet avec les partisans du socialisme et récupérer ainsi son indépendance originelle, il ne manquait donc plus à la «nouvelle» gauche que d'imposer médiatiquement l'idée que toute critique de l'économie de marché ou de l'idéologie des droits de l'homme (ce «pompeux catalogue des droits de l'homme» que Marx opposait, dans le Capital, à l'idée d'une modeste «Magna Carta» susceptible de protéger réellement les seules libertés individuelles et collectives fondamentales) devait nécessairement conduire au «goulag» et au «totalitarisme». Mission accomplie dès la fin des années 70 par cette «nouvelle philosophie» devenue, à présent, la théologie officielle de la société du spectacle. Dans ces conditions, je persiste à penser qu'il est devenu aujourd'hui politiquement inefficace, voire dangereux, de continuer à placer un programme de sortie progressive du capitalisme sous le signe exclusif d'un mouvement idéologique dont la mission émancipatrice a pris fin, pour l'essentiel, le jour où la droite réactionnaire, monarchiste et cléricale a définitivement disparu du paysage politique. Le socialisme est, par définition, incompatible avec l'exploitation capitaliste. La gauche, hélas, non. Et si tant de travailleurs - indépendants ou salariés - votent désormais à droite, ou surtout ne votent plus, c'est bien souvent parce qu'ils ont perçu intuitivement cette triste vérité. 

    Vous rappelez très bien dans les Mystères de la gauche les nombreux crimes commis par la gauche libérale contre le peuple, et notamment le fait que les deux répressions ouvrières les plus sanglantes du XIXe siècle sont à mettre à son compte. Mais aujourd'hui, tout de même, depuis que l'inventaire critique de la gauche culturelle mitterrandienne s'est banalisé, ne peut-on admettre que les socialistes ont changé ? Un certain nombre de prises de conscience importantes ont eu lieu. Celle, par exemple, du long abandon de la classe ouvrière est récente, mais elle est réelle. Sur les questions de sécurité également, on ne peut pas davantage dire qu'un Manuel Valls incarne une gauche permissive et angéliste. Or on a parfois l'impression à vous lire que la gauche, par principe, ne pourra jamais se réformer... Est-ce votre sentiment définitif ? 

    J.-C.M. : Ce qui me frappe plutôt, c'est que les choses se passent exactement comme je l'avais prévu. Dès lors, en effet, que la gauche et la droite s'accordent pour considérer l'économie capitaliste comme l'horizon indépassable de notre temps (ce n'est pas un hasard si Christine Lagarde a été nommée à la tête du FMI pour y poursuivre la même politique que DSK), il était inévitable que la gauche - une fois revenue au pouvoir dans le cadre soigneusement verrouillé de l'«alternative unique» - cherche à masquer électoralement cette complicité idéologique sous le rideau fumigène des seules questions «sociétales». De là le désolant spectacle actuel. Alors que le système capitaliste mondial se dirige tranquillement vers l'iceberg, nous assistons à une foire d'empoigne surréaliste entre ceux qui ont pour unique mission de défendre toutes les implications anthropologiques et culturelles de ce système et ceux qui doivent faire semblant de s'y opposer (le postulat philosophique commun à tous ces libéraux étant, bien entendu, le droit absolu pour chacun de faire ce qu'il veut de son corps et de son argent). Mais je n'ai là aucun mérite. C'est Guy Debord qui annonçait, il y a vingt ans déjà, que les développements à venir du capitalisme moderne trouveraient nécessairement leur alibi idéologique majeur dans la lutte contre «le racisme, l'antimodernisme et l'homophobie» (d'où, ajoutait-il, ce «néomoralisme indigné que simulent les actuels moutons de l'intelligentsia»). Quant aux postures martiales d'un Manuel Valls, elles ne constituent qu'un effet de communication. La véritable position de gauche sur ces questions reste bien évidemment celle de cette ancienne groupie de Bernard Tapie et d'Edouard Balladur qu'est Christiane Taubira. 

    Contrairement à d'autres, ce qui vous tient aujourd'hui encore éloigné de la «gauche de la gauche», des altermondialistes et autres mouvements d'indignés, ce n'est pas l'invocation d'un passé totalitaire dont ces lointains petits cousins des communistes seraient encore comptables... C'est au contraire le fond libéral de ces mouvements : l'individu isolé manifestant pour le droit à rester un individu isolé, c'est ainsi que vous les décrivez. N'y a-t-il cependant aucune de ces luttes, aucun de ces mouvements avec lequel vous vous soyez senti en affinité ces dernières années ? 

    J.-C.M. : Si l'on admet que le capitalisme est devenu un fait social total - inséparable, à ce titre, d'une culture et d'un mode de vie spécifiques -, il est clair que les critiques les plus lucides et les plus radicales de cette nouvelle civilisation sont à chercher du côté des partisans de la «décroissance». En entendant par là, naturellement, non pas une «croissance négative» ou une austérité généralisée (comme voudraient le faire croire, par exemple, Laurence Parisot ou Najat Vallaud-Belkacem), mais la nécessaire remise en question d'un mode de vie quotidien aliénant, fondé - disait Marx - sur l'unique nécessité de «produire pour produire et d'accumuler pour accumuler». Mode de vie forcément privé de tout sens humain réel, inégalitaire (puisque la logique de l'accumulation du capital conduit inévitablement à concentrer la richesse à un pôle de la société mondiale et l'austérité, voire la misère, à l'autre pôle) et, de toute façon, impossible à universaliser sans contradiction dans un monde dont les ressources naturelles sont, par définition, limitées (on sait, en effet, qu'il faudrait déjà plusieurs planètes pour étendre à l'humanité tout entière le niveau de vie actuel de l'Américain moyen). J'observe avec intérêt que ces idées de bon sens - bien que toujours présentées de façon mensongère et caricaturale par la propagande médiatique et ses économistes à gages - commencent à être comprises par un public toujours plus large. Souhaitons seulement qu'il ne soit pas déjà trop tard. Rien ne garantit, en effet, que l'effondrement, à terme inéluctable, du nouvel Empire romain mondialisé donnera naissance à une société décente plutôt qu'à un monde barbare, policier et mafieux. 

    Vous réaffirmez dans ce livre votre foi en l'idée que le peuple serait dépositaire d'une common decency [«décence ordinaire», l'expression est de George Orwell] avec lesquelles les «élites» libérales auraient toujours davantage rompu. Mais croyez-vous sincèrement que ce soit aujourd'hui l'attachement aux valeurs morales qui définisse «le petit peuple de droite», ainsi que vous l'écrivez ici ? Le désossage des structures sociales traditionnelles, ajouté à la déchristianisation et à l'impact des flux médiatiques dont vous décrivez ici les effets culturellement catastrophiques, a également touché de plein fouet ces classes-là. N'y a-t-il donc pas là quelque illusion - tout à fait noble, mais bel et bien inopérante - à les envisager ainsi comme le seul vivier possible d'un réarmement moral et politique ? 

    J.-C.M. : S'il n'y avait pas, parmi les classes populaires qui votent pour les partis de droite, un attachement encore massif à l'idée orwellienne qu'il y a «des choses qui ne se font pas», on ne comprendrait pas pourquoi les dirigeants de ces partis sont en permanence contraints de simuler, voire de surjouer de façon grotesque, leur propre adhésion sans faille aux valeurs de la décence ordinaire. Alors même qu'ils sont intimement convaincus, pour reprendre les propos récents de l'idéologue libéral Philippe Manière, que seul l'«appât du gain» peut soutenir «moralement» la dynamique du capital (sous ce rapport, il est certainement plus dur d'être un politicien de droite qu'un politicien de gauche). C'est d'ailleurs ce qui explique que le petit peuple de droite soit structurellement condamné au désespoir politique (d'où son penchant logique, à partir d'un certain seuil de désillusion, pour le vote d'«extrême droite»). Comme l'écrivait le critique radical américain Thomas Franck, ce petit peuple vote pour le candidat de droite en croyant que lui seul pourra remettre un peu d'ordre et de décence dans cette société sans âme et, au final, il se retrouve toujours avec la seule privatisation de l'électricité ! Cela dit, vous avez raison. La logique de l'individualisme libéral, en sapant continuellement toutes les formes de solidarité populaire encore existantes, détruit forcément du même coup l'ensemble des conditions morales qui rendent possible la révolte anticapitaliste. C'est ce qui explique que le temps joue de plus en plus, à présent, contre la liberté et le bonheur réels des individus et des peuples. Le contraire exact, en somme, de la thèse défendue par les fanatiques de la religion du progrès. 

    Jean-Claude Michéa, propos recueillis par Aude Ancelin (Marianne, 12 mars 2013)

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  • Il était une fois Dublin...

    Les éditions Perrin viennent de publier Il était une fois Dublin, de Pierre Joannon. amoureux et spécialiste incontesté de l'Irlande, Pierre Joannon a, notamment, déjà publié une Histoire de l'Irlande et des Irlandais (Perrin, 2005) et Michaël Collins, la naissance de l'IRA (La Table Ronde, 1978).

     

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    " Il y a en France une vénération pour l'Irlande, ses paysages, son peuple de chanteurs et de poètes, son histoire longtemps marquée par le drame. Sur un ton très personnel et très allègre, Pierre Joannon brosse le portrait haut en couleur de la capitale irlandaise. Au fil des pages, on croise tour à tour Jonathan Swift, le doyen fou, sarcastique auteur des Voyages de Gulliver, Robert Emmet, le révolutionnaire romantique dont le fantôme inconsolé hante toujours les allées des cimetières de Dublin ; Daniel O'Connell, le tribun émancipateur des catholiques ; Charles Stewart Parnell, le roi non couronné de la paysannerie en guerre contre un régime agraire quasi féodal ; George Moore, le plus français des écrivains de la Verte Erin ; William Butler Yeats, l'oracle de la nation couronné par le Prix Nobel de Littérature ; James Joyce, le génial auteur d' Ulysse, formidable monument de papier à la gloire de cette ville à nulle autre pareille ; Brendan Behan, poivrot magnifique qui en connaissait tous les débits de boissons. Mais Dublin a aussi conservé le souvenir de son passé à chaque coin de rue. Joyau d'une éphémère civilisation celto-viking, elle a été l'enjeu d'inexpiables luttes dynastiques, fleuron d'une nation protestante dont l'opulence se lit au fronton des chefs d'oeuvre architecturaux qui ont traversé les siècles, capitale des premiers soulèvements nationalistes de l'ère moderne… Elle a abrité des mouvements sociaux qui ont annoncé les conflagrations du vingtième siècle avant de devenir le foyer de la sanglante guerre d'indépendance contre l'Empire britannique. Dans les années trente, G.K. Chesterton la décrivit comme la capitale de la Chrétienté, ce qu'elle n'est assurément plus aujourd'hui. Trois fleuves tumultueux l'irriguent : la Liffey , la Guinness et le Jameson. Si les Dublinois répugnent à se baigner dans le premier, ils ne se font pas prier pour s'abreuver goulûment aux deux autres. S'exprime à travers cette ville gouailleuse et turbulente une identité forte même si ses contours ne sont pas toujours facile à cerner. Elle est devenue l'épicentre d'une nouvelle renaissance urbaine, architecturale et culturelle qui fait d'elle, à l'orée du vingt et unième siècle, l'une des plus attachantes et des plus vibrantes capitale de l'Union Européenne."

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  • Un blocus monétaire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jacques Sapir, cueilli sur son blog RussEurope et consacré à la crise chypriote et au rôle qu'entend jouer dans celle-ci le gouverneur de la Banque centrale européenne, et ancien serviteur de Goldman Sachs, Mario Draghi...

     

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    Chypre : Draghi use du Blocus monétaire

    Le « blocus monétaire » de Chypre qui vient d’être mis en œuvre par la BCE est un acte d’une extraordinaire gravité, dont les conséquences doivent être soigneusement étudiées. La décision de M. Mario Draghi porte sur deux aspects : tout d’abord la BCE n’alimente plus la Banque Centrale de Chypre en billets (point qui n’est pas essentiel car les réserves de « cash » semblent importantes) et ensuite elle interrompt les transactions entre les banques chypriotes et le reste du système bancaire de la zone Euro. C’est cette dernière mesure qui est la plus grave. D’une part, elle condamne à court terme les banques chypriotes (mais aussi les entreprises basées à Chypre) car désormais elles ne peuvent plus faire de transactions avec le reste de la zone Euro. D’autre part, elle équivaut à un « blocus » économique, c’est-à-dire dans les termes du droit international un « acte de guerre ». C’est donc dire la gravité de la décision prise par Mario Draghi. Elle pourrait d’ailleurs se prêter à contestation devant les cours internationales.

    Sur l’interruption des relations entre banques chypriotes et la zone Euro, l’argument invoqué est le « doute » sur la solvabilité des dites banques chypriotes. C’est à l’évidence un pur prétexte car des « doutes » il y en a depuis juin dernier. Tout le monde sait qu’avec les conséquences du « haircut » imposé sur les créanciers privés de la Grèce, on a considérablement fragilisé les banques de Chypre. La BCE n’avait pas réagi à l’époque et ne considérait pas le problème de la recapitalisation de ces banques comme urgent. Elle se décide à le faire au lendemain du rejet par le Parlement chypriote du texte de l’accord imposé à Chypre par l’Eurogroupe et la Troïka. On ne saurait être plus clair. Le message envoyé par Mario Draghi est donc le suivant : ou vous vous pliez à ce que NOUS avons décidé ou vous en subirez les conséquences. Ce n’est pas seulement un message, c’est un ultimatum. On mesure ici que toutes les déclarations sur le « consensus » ou l’« unanimité » qui aurait présidé à la décision de l’Eurogroupe ne sont que des masques devant ce qui s’avère être un Diktat.

    Mais il y a un message dans le message. Mario Draghi vient, d’un seul geste, de faire sauter la fiction d’une décision collective au sein de la BCE, car le Président de la Banque Centrale de Chypre n’a pas donné son accord. Les règles n’ont ainsi même pas été respectées. Il vient, ensuite, d’affirmer au reste du monde que les décisions ne sont pas prises par l’Eurogroupe ou l’Union Européenne mais par lui et lui seul, fonctionnaire désigné et non élu, irresponsable au sens le plus politique du terme. La nature profondément tyrannique des institutions mises en place dans le cadre européen se révèle pleinement dans cet incident. Les grands discours sur la coopération et sur l’expertise cèdent la place au froid rapport des forces et sentiment de puissance.

    Les conséquences de cette décision seront, quoi qu’il advienne, dramatiques. Il est possible que le Parlement chypriote se déjuge sous la pression, mais ce faisant il ouvrira une crise ouverte avec son peuple. La tradition de violence politique que l’on a à Chypre ne doit pas être négligée. Il est aussi possible que l’on aille jusqu’au bout de cette crise et que Chypre soit de facto expulsée de la zone Euro du fait de la décision de Mario Draghi. Le précédent ainsi établi aura dans ce cas des conséquences profondes pour l’ensemble des autres pays. Nous aurons des indications sur le cours que les événements vont prendre d’ici 48 heures.

    Jacques Sapir (RussEurope, 20 mars 2013)

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  • Déconnectez-vous !...

    Les éditions Arléa viennent de publier Déconnectez-vous ! , un essai de Rémy Oudghiri. Spécialiste de la prospective, l'auteur , qui travaille au sein de l'institut IPSOS, nous livre là un essai assez emblématique de la société dans laquelle nous vivons.

     

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    " Aujourd’hui, internet nous accompagne toujours et partout. Où que nous soyons, grâce à nos téléphones portables, nous pouvons nous connecter à tout moment. Conséquence : nous ne savons plus nous déconnecter. D’où une addiction maladive aux messages, un oubli de la présence de l’autre, un état de distraction chronique, voire un manque d’efficacité et de présence au monde… Pour certains, la connexion est un réflexe mécanique : elle a perdu toute signification. On se connecte… sans même savoir pourquoi ! Le temps est venu d’apprendre à vivre avec les nouvelles technologies. Un mouvement en faveur de la « déconnexion » est en train d’émerger dans nos sociétés. Ici et là, des individus commencent à ralentir le rythme. Ils n’hésitent plus à « débrancher » temporairement leurs appareils électroniques. Leur objectif ? Reprendre le contrôle de leur vie. S’appuyant sur ses lectures, de Sénèque à Sylvain Tesson, en passant par Thoreau et tant d’autres, Rémy Oudghiri pense que cette déconnexion salutaire est une possibilité de se retrouver soi-même et de remettre les livres et l’esprit au coeur de notre vie."

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  • L'Ecole française mâchera son chewing gum...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré au désastre de l'éducation nationale... 

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    L'Ecole française mâchera son chewing gum

    Le naufrage de l’Ecole, c’est comme la crise, le chômage, la sécurité… Voilà bien une quarantaine d’années que ses maux, ses problèmes, ses maladies nous hantent, cela fait des lustres qu' à droite comme à gauche, on agite comme un grigri l’amulette qui va enfin apporter la solution finale, la clé, la recette, la formule, le sésame qui octroiera le Graal, c’est-à-dire la « réussite pour tous », comme il y a maintenant le « mariage pour tous », et chaque fois le bâtiment s’écroule sur lui-même, le gréement et les mâts s’abattent sur les planches, les soutes prennent l’eau, les vagues submergent le pont, et le matelots godillent en ne sachant trop dans quelle direction.

    Certains, plus réalistes, ou plus cyniques, arguent qu’un radeau mû par un système sommaire de propulsion suffirait plus à l’affaire, plutôt que ces trois mâts archaïques, certes magnifiques, mais qui présentaient le fâcheux défaut d’être dirigés de main de fer par des officiers solides, des matelots efficaces, qui ne s’embarrassaient pas de grandes théories sur les courants aériens transnationaux, et qui connaissaient autant l’alacrité de l’air marin que la masse impitoyable d’une mer menaçant toujours d’emporter vers ses fonds. Tant le hussard noir de la République savait que l’effort, le travail, le « métier », la répétition inlassable du convenable, assuraient de ne pas choir dans l’ignorance, le je ne sais quoi et le laisser aller satisfait de lui-même !

    Ce qui risque bien de se transformer en Radeau de la Méduse, du reste, n’aura pas le privilège de charrier tous les cadavres : certains petits malins, sous bannière étrangère, auront déjà pris la haute mer sur des zodiacs, bien décidés à ne pas partager le sort du vulgus pecus.

    Voilà notre Ecole, telle qu’elle n’a cessé de se façonner sous nos yeux, toujours avec de bonnes paroles, notez-le bien, volontaires et positives, tant l’enfer est pavé de bonnes intentions. Une Ecole de masse, dégradée, de bas niveau culturel et scolaire, sera réservée aux futurs employés ou chômeurs, tandis que notre oligarchie, de moins en moins française, opte pour les établissements privés sélectifs, « hexagonaux », parfois, mais aussi de plus en plus anglo-saxons, préparant ainsi le passage imminent à la grande zone transatlantique, fondement d’un empire américain où la culture, l’esprit critique, sans compter le patrimoine national, seront passés à l’état de choses anciennes, dont on aura perdu le souvenir, ou qui ne seront travaillés que dans certaines officines spécialisées.

    Ce qui frappe d’emblée dans les discours qui accompagnent cette agonie, ou plutôt cette morbide métamorphose, c’est leur confusion extrême. Les médias colportent les bribes de propagande distillées par les organismes dépendant du ministère ou d’organisations internationales comme l’OCDE, sans vraiment y comprendre grand-chose, et avec le culot des béotiens. L’on prend volontiers le ton professoral, surtout si l’on ne sait rien d’autre que des sophismes présentés comme vérités. Les exemples seraient innombrables, mais l’on peut citer la fameuse référence au système éducatif de la Finlande, pays qui sert désormais de Mecque pédagogiques à nos responsables de la jeunesse. Comparaison n’est pas raison, comme l’on sait, et l’occultation de certaines réalités, quand on se mêle de démontrer une thèse, confine à la malhonnêteté pure et simple. Comment en effet mettre sur le même plan la France et un petit pays protestant, donc plus apte à être géré qu’une grande nation comme la France, doté de cet individualisme rigoriste cultivé dans les Etats du Nord, gratifié d'un système où les classes ne dépassent pas une quinzaine d’élèves encadrés par deux professeurs, où les programmes sont adaptés aux réquisits des tests internationaux, c’est-à-dire plus à des méthodes qu' à une culture et un patrimoine plus que millénaire comme la civilisation fraçaise, qui a une richesse immense à transmettre ? N'omettons pas non plus de rappeler que la Finlande est un pays qui n’a pas eu la chance de connaître une immigration massive de millions d’êtres indifférents à notre à notre histoire, peu désireux ou incapables de se plier à notre discipline scolaire, hostiles même à notre singularité civilisationnelle .

    Aucune mesure qui affriole l’opinion (interdiction des redoublements, néomanie technologique, suppression éventuelle des notes, rallongement du temps scolaire etc.) et nourrit l’arbre à palabre ne voilera la réalité épaisse et ferme comme un socle de granit. Tout cela n'est que de l'amusement dialatoire.

    La postmodernité, illustrée par un progressisme dissolvant, a rabattu les ambitions du capitalisme traditionnel, incarné par l’industrialisme des Trente Glorieuses. La modernité cultivait, depuis la « démocratisation » de l’Ecole et la prépondérance affirmée du secteur secondaire, une discipline ascendante, rehaussée par une doctrine humaniste promouvant le savoir comme gage d’émancipation. Ce fut le temps des constructeurs de ponts, des ministres agrégés de Lettres, ou des ouvriers sachant écrire sans fautes, ou récitant avec plaisir des fables. Il faut insister sur cet arrière-plan sociétal, pour ainsi dire l’air qu’on respire, cet horizon d’attente, qui imprègne les cerveaux et les cœurs sans que l’individu s’en doute. Il existe des vérités qui vont de soi, comme une sorte de morale pour tous, des fondations sur lesquelles est érigé un bâtiment que l’on pense éternel. Il allait donc sans dire, il n’y a pas tellement longtemps, et même chez les illettrés, que le livre était sacré, que la culture pouvait être de la confiture, certes, mais qu’elle méritait quand même de la considération, que l’effort intellectuel symbolisait le mérite individuel, comme de bien élever sa famille, ne pas boire inconsidérément et se rendre chaque année au monument aux morts ou au bal du quatorze juillet, et que l’ignorance était une honte. Puis vint 68. Et le culte de l’agent roi, du plaisir immédiat, du relâchement, qu’on prit pour une libération, et les récriminations contre une « injustice » insupportable, contre la culture de « classe », des « nantis », contre un système fabriquant à la chaîne des ratés.

    Il fallut donc corriger la réalité, et comme ce n’était pas si aisé, on prit le parti de l’abolir, comme la République démocratique allemande, selon le bon mot de Brecht, décida, faute de mieux, de congédier le peuple.

    Car ce qui est frappant, depuis que sévissent les idéologues acharnés et les commissaires politiques, lesquels ne vont pas les uns sans les autres, c’est l’écart abyssal entre les discours lénifiants, nécessairement utopiques, et une réalité de plus en plus sordide, qui démoralise le personnel enseignant, lequel est de plus en plus traité en domestique, ce qui, il est vrai, correspond parfois à sa véritable nature. On évoquera pour illustrer ce truisme, abondamment corroboré par une multitude de chiffres, la simple constatation, que ferait un enfant, que depuis le début des années quatre-vingt, dans la mesure même où se sont accumulées les réformes structurelles ou pédagogiques, le niveau n’a fait que s’effondrer imperturbablement. 

    On trouvera certes des inspecteurs qui nieront cette évidence en avançant que les élèves ne savent pas moins, mais savent « autrement ». Dans les salles de professeurs, où l’on est confronté au terrain, et surtout chez les Anciens, qui peuvent comparer, la chanson est tout autre, et l’on sait pertinemment que non seulement les « jeunes » ne veulent ni lire, ni s’instruire » (comme du reste l’ensemble d’une société matérialiste et obsédée par des plaisirs malsains et abêtissants), cultivant sournoisement une haine de tout ce qui est « intello », mais que, pour la plupart, le modèle de réussite est Bernard Tapie ou tel joueur de foutbol. 

    Une autre réaction, chez les responsables pédagogiques de ce désastre, un discours qui côtoie le déni, c’est qu’il faut accélérer les réformes, travailler « autrement ». Là aussi, un parallèle avec le Régime soviétique s’impose : l’avènement du communisme se faisant trop attendre, manifestement, il fallait absolument hâter le mouvement vers sa réalisation, quitte à aggraver encore davantage la situation.

    La logique actuelle, tant dans l’organisation du travail scolaire que dans ses finalités, vise à démanteler les structures et les habitudes anciennes, à instaurer une flexibilité qui n’est pas sans rappeler celle qu’on impose dans le monde du travail, à déraciner tout ce qui correspond à un enseignement disciplinaire, au profit de « compétences » transversales, outil indispensable d’évaluation de l’ « employabilité » du futur salarié, dont on exigera un comportement adéquat avec les contraintes d’un monde économique soumis au paradigme impitoyable de la précarité et de la malléabilité universelles. Ce qui va compter ne sera pas ce pour quoi on éprouve une attirance irrésistible, une vocation, une mission, mais la capacité à se mouler dans ce que la chance ou le hasard, entre deux périodes de chômage, se sera présenté. Qu’importe alors les dates de notre histoire, le passé de notre civilisation, ou les grands noms de notre littérature !

    Cette indifférence pour tout ce qui excède le pur ego, largement partagée, de haut en bas, par la société, du ministre à l’écolier, constitue, pour notre monde, tout autant que pour notre Ecole, qui en est le reflet, l’épicentre du tremblement de terre. Le sol se dérobe sous nos pieds. Le système joue sur le ressentiment de populations abandonnées à leur sort, meurtries par la crise, et leurs revendications, qui ne sont souvent que la reprise débile de slogans pédagogiques éculés, souvent fondés sur l’illusion démagogique d’un enseignement ludique, facile, et bas de gamme. Cette absence de repères a été facilitée par le brouillage des véritables exigences, pour lesquelles l’effort, la contrainte, une certaine souffrance sont nécessaire, et par le l'absortion des élèves méritants dans la masse des autres. 

    Nous ne reviendrons par sur les postulats idéologiques de l’utopie pédagogiste moderne, qui supposent que l’être humain est une (auto)construction, qui ne doit surtout pas se plier au conditionnement d’un environnement perçu comme usurpateur et autoritaire, comme la famille ou le corps professoral. Evidemment, un tel angle permet de faire fi de la tradition, et constitue un instrument idéal pour perpétrer le déracinement identitaire. Cette entreprise est par ailleurs largement avancée, dans tous les domaines extrascolaires. Le passé national n’est guère plus, pour la génération née dans les années soixante-dix, qu’un vague souvenir. Les enseignants eux-mêmes sont touchés par l’épidémie d’amnésie culturelle, et partagent souvent les goûts américanisés, de sous-culture, sinon même leur apparence, des jeunes gens qui sont sous leur responsabilité. La dernière grève, dans le secondaire, contre la Réforme Peillon, qui va achever pour ainsi dire la bête, n’a drainé que 2,5% de grévistes. Ce chiffre est somme toute assez fidèle à la réalité. Les seuls thèmes mobilisateurs, dans le milieu, concernent les retraites et le temps de travail. On ne verra jamais un professeur s’immoler par le feu parce qu’on lui interdit d’enseigner Madame de Lafayette. Et pour cause : la génération actuelle d’enseignants est elle-même le produit d’un système qui a fait ses preuves. Et il est notoire que les instituteurs – pardon : les professeurs des Ecoles – bien qu’on les recrute maintenant à bac+5, ne sont pas les enseignants qui ont été les plus attirés par la langue française. Leur réussite tient davantage dans leur maîtrise d'une discipline scientifique ou artistique. Les Français d’un certain âge se souviennent sans doute de leurs instituteurs, et de leur amour pour notre langue… Il est vrai que lorsqu’on quantifie le nombre d’heures consacrées à son apprentissage, comme à celui du calcul, on comprend tout de suite l’origine de la faiblesse en ces matières : les écoliers sont massivement sollicités par des activités d’éveil, des sorties « culturelles » ou « sportives », et le temps imparti à la transmission des savoirs s’est réduit comme peau de chagrin. On peut faire le même constat pour le collège, où une part non négligeable du temps d’enseignement est rongée par les opérations de sensibilisation à l’orientation.

    Lorsque l’on n’est pas démoralisé, au point d’abandonner toute idée de lutte, ce qui arrive de plus en plus souvent, il est courant de geindre, de se lamenter, de protester contre ce désastre, non plus annoncé, mais accompli. Or, il faut avoir conscience que les jérémiades n’ont fait qu’aider ceux qui s’appliquaient à démanteler méthodiquement le système éducatif français, jadis considéré comme l’un des meilleurs au monde. En effet, les récalcitrants étant considérés comme les tenants archaïques d’une Ecole « injuste », voire comme des « fascistes », ils offraient une tête de turc idoine pour les progressistes de tout poil : un bon ennemi est pain bénit. D’autre part, les plaintes entretenaient la sinistrose ambiante, et encourageaient de ce fait l’urgence des réformes.

    La tactique de métamorphose de l’Ecole en sous-produit de l’américanisation de masse n’est pas sans analogie avec la stratégie du chaos dénoncée à une échelle plus importante. Le chômage, la dette, l’immigration de masse, les souffrances éprouvées par le peuple, il faut le comprendre, sont voulus et considérés comme une chance historique par l’oligarchie. Les problèmes terribles engendrés par une politique de destruction sociale et culturelle appellent une réaction, donc des réformes, qui, nécessairement, par ricochet, vont dans le sens désiré, à savoir une déréglementation néolibérale et l’intégration dans l’euro-atlantisme. Tel est le destin programmé de l’Ecole.

    Il est clair que maintenant va s’imposer l’usage de la langue anglaise de la maternelle au doctorat. Des mesures sont en cours, au nom de l’efficacité, utilitarisme pervers et illusoire, dont Claude Hagège, dans son ouvrage : « Contre la pensée unique », démolit les prétentions avec brio et profondeur. 

    La question de l’Ecole ne doit pas être confiée aux « spécialistes », qui ne sont que les techniciens au service de puissances hostiles à notre identité. La souveraineté nationale doit se la réapproprier pour la mettre de nouveau, sans démagogie ni erreur de perspective, dans le droit fil de notre Histoire. Il n'est pas dit que ce ne soit pas trop tard.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 16 mars 2013)

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