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  • Au secours ! Ils reviennent !...

    Nous ne parlons pas des socialistes, bien sûr !...

    Nous parlons d'eux... :

    Ce redoutable nanar, intitulé Iron sky, devrait sortir dans les prochains mois en France !...

    On notera, tout de même, que la bande originale du film a été réalisée par le célèbre groupe slovène Laibach !...

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  • Pour qui voter ? Le point de vue de Pierre Le Vigan...

    Pierre Le Vigan, essayiste et collaborateur habituel de la revue Eléments, donne à Métapo infos son choix pour le deuxième tour de l'élection présidentielle...

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  • Lundi matin...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de la journaliste Natacha Polony, cueilli sur son blog Éloge de la transmission et consacré aux jours sombres qui nous attendent après l'élection présidentielle...

    Natacha Polony a récemment publié un essai sur l'école intitulé Le pire est de plus en plus sûr (Mille et une nuits, 2011).

     

     

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    Lundi matin

    L’épilogue est pour bientôt. Encore quelques jours de promesses et de proclamations, quelques jours d’invectives et d’indignations. Puis, le réveil. Quel que soit le résultat dimanche prochain – tant il est vrai que, même si les jeux semblent déjà faits, et les postes distribués, le suffrage universel peut parfois laisser surgir l’inattendu – les cris habituels des militants, les « on a gagné » aux accents pathétiques et revanchards, toute la geste habituelle ne suffira pas à masquer les nuages sombres qui barrent l’horizon français avec une implacable constance.

    Car le président que se choisiront les Français dimanche sera confronté, nous le savons tous, à une situation d’autant plus dramatique qu’elle balaiera les velléités de dépenses et les promesses d’emplois aidés. Le peu d’enthousiasme qui accompagne le vote des uns et des autres est déjà trop pour qui regarde lucidement au-delà des frontières, vers ces pays d’Europe qui s’effondrent autour de nous. Qui pourrait croire que la croissance se laisse convoquer à grand renfort d’incantations ?
    En 1997, Lionel Jospin, alors chef de file du parti socialiste pour les élections législatives, avait juré ses grands dieux qu’une fois au pouvoir, il renégocierait le traité d’Amsterdam, et ne ratifierait le « pacte de stabilité » que si y était ajouté l’impératif de croissance et d’emploi. Le pacte fut rebaptisé « de stabilité et de croissance », le Premier Ministre et l’ensemble du gouvernement se félicitèrent d’y avoir ajouté un volet sur l’emploi. C’était il y a quinze ans. La France a perdu depuis un million d’emplois industriels. La croissance qu’elle a connue à la fin des années 1990 et au début des années 2000 correspondait à un cycle international et ses bénéfices ne furent pas utilisés pour désendetter le pays.
    L’Europe, peu à peu, voit le chômage de masse ébranler son modèle social et réduire à néant les efforts constants demandés aux populations. Et c’est bien le sens des votes vers les partis extrêmes. Gloser à l’envi sur les « peurs » et les « réflexes de repli », pire, sur la « xénophobie », exonère d’une analyse politique de fond. Et quand Bernard-Henri Lévy explique sur CNN que « Marine Le Pen est entourée d’anciens nazis », que « 18% du peuple français a voté pour des anciens nazis », c’est non seulement la preuve la plus ahurissante des obsessions malsaines de l’auteur de « L’idéologie française », mais c’est surtout une faute morale puisque cela coupe court à toute véritable réflexion sur le sens de ce vote.
    Est-il donc si difficile d’admettre que toute une part du peuple français est attachée à ce modèle politique et social qui avait connu son apogée dans les années 60, et qu’elle ne comprend pas les raisons pour lesquelles il devrait être abandonné ? Ces gens-là trouvent que la sécurité sociale, le système de retraites, la politique fiscale et la politique familiale permettaient une solidarité entre les membres de la communauté nationale. Ils estiment que le principe de la méritocratie républicaine était le moyen le plus juste d’offrir à chacun la reconnaissance de son talent. Ils pensent que le mode de vie, fondé sur les plaisirs de la table et du vin considérés comme des éléments culturels, le rapport apaisé entre hommes et femmes symbolisé par la galanterie, et plus largement le polissage des relations humaines rendu possible par la diffusion d’une morale civique faisaient de la France un pays un peu plus plaisant que beaucoup d’autres, et que la vieille expressions « Heureux comme Dieu en France » reflétait une réalité profonde.
    Comment ceux-là pourraient-ils comprendre pourquoi les services publics doivent désormais déserter leurs villages, pourquoi une administration tatillonne doit faire fermer les artisanats et les exploitations agricoles, pourquoi leurs emplois disparaissent en même temps que les aides sociales, pourquoi il faudrait transiger avec un principe laïc dont ils pensent qu’il avait permis un certain apaisement, pourquoi ce que des siècles ont construit, quelques décennies suffisent à le détruire, et, leur semble-t-il, sans que personne ne leur ait demandé leur avis.
    Une fois que l’on aura bien répété que ce n’est pas dans les communes où l’on trouve le plus d’immigrés que se concentre le vote Front National, peut-être consentira-t-on à admettre qu’il n’est pas là question de racisme ou de xénophobie. Des électeurs du Front National à ceux du Front de gauche, des abstentionnistes à ceux qui s’apprêtent à voter Hollande dans un absurde mouvement de balancier, c’est bien une majorité de Français qui attend un changement profond, mais ne le voit jamais venir.
    Lundi matin, la destruction progressive du modèle politique et culturel de la vieille Europe suivra son cours. Lundi matin, les attaques spéculatives contre des pays affaiblis par des dettes abyssales et une monnaie surévaluée continueront de faire peser sur les peuples le risque de l’effondrement économique. Le système né de l’acte unique européen et du traité de Maastricht poursuivra sa lente agonie, malgré l’acharnement thérapeutique de médecins refusant d’anticiper la fin et de préparer l’après, et les peuples constitueront une fois de plus la variable d’ajustement pour maintenir ce qui n’est plus que la fantomatique incarnation d’une idéologie.
    La France est un pays de guerre civile. César le souligna, jouant lui-même des haines entre Eduens et Arvernes. Ici plus qu’ailleurs, les guerres de religions furent atroces, comme le furent la Terreur et l’écrasement de l’insurrection vendéenne. Et le débat politique aujourd’hui n’est pas guéri de ce mal. Ici, l’on est d’un camp parce qu’il incarne le Bien et que l’autre incarne le Mal. D’où la capacité sans cesse renouvelée à s’inventer des ennemis, à convoquer l’hydre du fascisme pour se parer des plumes de la résistance. Ici l’on plaque sur le présent les vieux schémas du passé pour s’exonérer d’y décrypter les prémisses de l’avenir. Et pendant ce temps l’avenir se joue, sans que nous ne l’ayons pensé ni choisi.
    La mort de l’école républicaine et le triomphe du consumérisme s’accompagnent d’un réensauvagement de la société et d’un isolement des individus par la perte de leur mémoire collective. Le flux des séries américaines et des jeux vidéo mondialisés qui abreuvent une majorité d’enfants les coupe peu à peu de la culture et des modes de vie qui caractérisaient ce pays, mêlant l’idéal républicain et la haute civilité. L’entassement dans des banlieues qui sont des non lieux de populations que leur nombre interdit de fondre dans la communauté nationale produit, à la génération suivante, des jeunes Français qui ne se sentent aucun lien avec ce pays qui est pourtant le leur, mais devient l’objet de leur ressentiment.
    A tous ces bouleversements, nous n’opposons que quelques vieilles solutions qui ont déjà échoué, que quelques mots usés dont on peut se parer sans jamais leur donner un sens. Nous parlons d’école, de jeunesse et de laïcité, nous parlons d’emploi ou de pouvoir d’achat, nous inventons des « contrats de génération » ou rêvons de « réciprocité », mais avec cette impression confuse que tout nous échappe, et que sans un sursaut, notre destin ne nous appartiendra plus. Aliénés à des lobbys, dont quinze mille personnes servent les intérêts à Bruxelles, à des puissances non élues, à des idéologies que les démentis du réel n’atteignent plus. La France, en tant que civilisation, s'effacera peu à peu, parce qu'on a décrété sans demander leur avis aux intéressés qu'elle ne devait plus avoir cours. Parce qu'on a décrété que son existence et son souvenir empêchaient de nouveaux venus de se sentir chez eux. Alors que c'est la France, en tant que civilisation, qui permet aux uns et aux autres de constituer une Nation et de partager un destin.
    Lundi matin, l’enthousiasme sera de courte durée. Sauf pour les présomptueux qui croiront avoir gagné, et qui se feront fort de le faire savoir aux coupables divers et variés. Mais espérons que les optimistes auront raison, que cette violence, cette radicalité, ce nihilisme que l’on sent ronger notre cher vieux pays s’éteindront d’eux-mêmes. Espérons que la France puisera dans ses ressources pour dépasser les tensions et inventer un nouveau pacte social. Mais Cassandre est rarement écoutée. Et rarement démentie.
     
    Natacha Polony (Eloge de la transmission, 1er mai 2012)
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  • Mémoire vive !...

    « Etre un homme qui brûle les feuilles mortes, qui arrache la mauvaise herbe et qui parle contre le vide. [...] Je suis comme quelqu'un qui creuse dans la brume à la recherche de ce qui échappe à la brume.» Philippe Jaccottet, L'épreuve de la joie

    Les éditions de Fallois viennent de publier Mémoire vive, d'Alain de Benoist, un livre d'entretien avec François Bousquet. Théoricien, journaliste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, auteur de très nombreux essais, Alain de Benoist revient dans cet ouvrage sur son parcours personnel et sur son itinéraire intellectuel, qu'il appelle son « chemin de pensée ». Passionnant, tout simplement...

     

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    "Alain de Benoist, qu'on a longtemps présenté comme le chef de file de la « Nouvelle Droite », reste aujourd'hui mal connu. Intellectuel atypique, qui a toujours voulu être fidèle à la pensée critique, il appartient au petit nombre des penseurs français étudiés à l'étranger. En France, il reste ostracisé dans certains milieux, qui ne l'ont généralement pas lu. Trop de malentendus sont venus brouiller la perception de son œuvre. Mémoire vive est l'occasion de les dissiper.

    Dans ces entretiens menés à bâtons rompus, Alain de Benoist s'explique pour la première fois sur son parcours personnel et sur son itinéraire intellectuel, centré sur la philosophie politique et l'histoire des idées. Il dit pourquoi il a choisi de se tenir à l'écart de l'action politique et comment il n'a jamais voulu se laisser prendre au piège des postures partisanes dans lesquelles Ortega y Gasset voyait une forme d'hémiplégie morale.

    Paul Valéry mettait en garde contre la « comédie de la sincérité » à l'œuvre dans toute entreprise autobiographique. Le risque pour tout penseur est de camper sur des positions acquises. Rien de tel ici. Lecteur infatigable et auteur prolifique, Alain de Benoist se confie à cœur ouvert, offrant le portrait d'un homme à l'affût de tout, très loin des clichés et des caricatures. À mi-chemin de l'autobiographie et du bilan philosophique, cet intellectuel engagé fait défiler au fil des pages un demi-siècle d'histoire. Des hommes et des idées, des livres et des rencontres. Le tout esquissant la physionomie de l'époque et le visage de l'auteur."

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  • La trahison est un sport de combat...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à la conception médiocre de la politique qu'ont nos "élites" politiques du moment...

     

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    La trahison est un sport de combat

    Dans un entretien accordé le vendredi 27 avril au quotidien sportif L’Equipe, Nicolas Sarkozy évoquait, à mots pratiquement découverts, que ses jours de président étaient comptés.

    Tant mieux.

    Cependant, le parallèle qu’il a tracé entre la politique et le sport vaut sans doute toutes les analyses sur la nature exacte des individus qui occupent les postes de commandes du pays. Car, comme le savaient nos anciens, les images dévoilent autant, et sans doute mieux, la réalité que tous les discours.

    Evoquant donc l’athlète américain Bob Beamon, recordman du monde du saut en longueur de 1986 à 1991, le locataire agité de l’Elysée a eu cette pensée profonde : "Je pense que les records sont faits pour être battus. Et donc, par conséquent, on ne peut pas être triste que quelqu'un d'autre prenne votre place parce que de toute manière, c'est la règle". "C'est la règle pour le sport, c'est la règle pour la politique, c'est la règle pour la vie, a-t-il ajouté : à un moment donné, chacun doit considérer qu'il a eu la chance de faire ce qu'il a à faire". Et il a conclu sa démonstration : "Alors, il faut gagner, Beamon avait gagné, Beamon a été remplacé. Je crois qu'il l'a accepté »

    Son concurrent lui a donné raison, avec fairplay : "C'est la loi de l'alternance. C'est un vieux principe que de reconnaître qu'une course peut être gagnée une fois et pas forcément la deuxième fois, et que ce n'est pas toujours le même qui porte les couleurs de la France ».

    Bref, il serait question de matchs. Récemment, l’actualité a été occupée par des clubs de football, à un très haut niveau, et par les victoires des uns, les défaites des autres, un entraîneur limogé, bref, par les péripéties naturelles autour d’un amusement de masse. La politique serait-elle de cet ordre ?

    Il est vrai que les luttes des temps passés se déroulaient de façon formidable : quand on ne se démolissait pas le portrait, on s’envoyait à l’ombre, ou bien, mieux, car cela nous rappelle les feux d’artifices des grands événements sportifs, des jeux olympiques, des championnats du monde, on érigeait des barricades, on fusillait, la mitraille et la guillotine donnaient aux soubresauts populaires ce petit frisson d’enthousiasme semblable à celui qui saisit la foule lorsqu’une action brillamment conduite aboutit à la pénétration vigoureuse du ballon dans la cage qu’un malheureux gardien n’avait pas réussi à préserver. Que l’on ne fût pas toujours gentlemen, cela se comprend : il était question d’enjeux foutrement sérieux : la survie physique, le niveau de vie, les libertés fondamentales, l’indépendance de la patrie, l’orgueil du citoyen. Cela méritait bien que l’on mourût ou que l’on tuât.

    L’évocation du sport n’est certes pas anodine. On sait que celui-ci prit son essor lorsque la guerre ne fut plus la préoccupation principale de l’aristocratie. La noblesse anglaise, désormais vouée à un ennui prestigieux, et délaissant les armes pour le commerce, fut la première à se donner à cette pratique de brute civilisée, le sport. On sentait encore, du reste, jusqu’à ce qu’à la fin ce monde des athlètes et des recordmen devînt un repaire de friqués dopés, ce souffle glorieux, ce flirt avec l’immortalité, qui rendait jadis le champ de bataille intéressant. Mais le sport, nonobstant le spectacle qui aliène et le fric qui pourrit, est maintenant, pour les cadres, les traders, les financiers, les managers et les jeunes loups aux dents qui rayent les parterres de bouges à fric, le surplus de dynamisme corporel, comme on disait que les droits de l’homme étaient le surcroît d’âme d’une bourgeoisie qui ne croyaient plus en Dieu. On y cherche le défoulement, la santé, la force, la niaque, la maîtrise, le fight spirit, la volonté de se faire mal et de faire mal aux autres. Au fond, pourquoi pas ? Si ce n’était pour Mammon … Tout ce qui reste de l’éthique guerrière demeure dans la performance économique. Et même le Hagakuré est invoqué, le comportement samouraï et le vide qui l’accompagne.

    A vrai dire, le vide sied bien à Sarko. Il y est comme dans son élément, lui qui pédale allègrement, entouré de barbouzes moulinant des gambettes comme des crapauds à cheval sur des boîtes d’allumettes, ou bien suant toute son arrogance dans des « joggings » immortalisés par une horde de caméras, maculant ainsi son maillot de corps tout neuf arborant le sidérant sigle, connu des ménagères de toutes génération, le prodigieux NYP, New York Police.

    Car cela ne surprendra personne que la référence sportive de notre french yankee soit un américain. Les athlètes français manqueraient-ils donc sur la liste ? Tout un programme.
    Que Hollande abonde dans le sens de ces propos en dit long sur la vision que notre élite politique, petites mains de l’oligarchie mondialiste, entretient en son sein. La politique n’est donc que ça, une sorte de jeu, et l’alternance consiste à se remplacer régulièrement. Et, in fine, rien ne change, hormis les heurs et malheurs (relatifs) de cette engeance qui change parfois de job, ou perd quelque subside, en espérant se rattraper plus tard. On sait comment se forge une carrière. A l’ENA, le choix du « camp » est affaire d’opportunité et de flair : quelles sont les chances d’obtenir une place intéressante à terme ? Les convictions ? Regardons attentivement l’origine, l’imprégnation culturelle et politique de tel ou tel, son itinéraire, ses bifurcations, ses accointances, voire ses mariages… On s’apercevra que les convictions ne concernent qu’une rhétorique obligée, un exercice oratoire, un rituel par lequel on s’oblige à passer, de moins en moins d’ailleurs. Mais pour le fond, on est d’accord : le marché, le cosmopolitisme, le métissage, la dérégulation de la société, l’oubli ou le rejet du patrimoine national, l’adoption de mœurs « libérées », qu’on tire aux forceps, le mépris pour le peuple d’en bas, ces racistes, ces « beaufs », ces ploucs, tous ces dogmes, ces comportements, ces connivences, ces collusions, ces complicités font un monde, le « Monde », comme on disait du temps de Proust, celui des gens biens, de ceux qui ont les moyens de regarder le pays de haut, de très haut.

    Alors, que l’on échange quelques balles, et que les uns perdent après avoir gagné, c’est aussi anodin que les destins de Roland Garros.

    En même temps, en prime, on a l’illusion. A vrai dire, là aussi, le truc ne marche plus très bien. A remplace B, avant que B ne prenne sa revanche. La tournante. Cela ne convainc plus grand monde, et la célèbre devise du Guépard, de Giuseppe de Lampedusa : « Il faut que tout bouge pour que tout reste identique », certes, peut servir à révéler le secret de la démocratie actuelle, ce jeu de dupes, mais devient néanmoins inopérant, car, en guise de déplacements, on a affaire à du surplace, les uns restant en fait dans la pièce jouée, une tragi-comédie à l’usage des enfants, comme dans ces opéras, le personnage qui fait mine d’abattre de la distance en sautillant sur une surface dérisoire.

    Aussi sont-ce toujours les mêmes têtes qui surgissent dans ce castelet risible qu’est la télévision.

    N’oublions donc jamais que nous sommes au théâtre, et qu’une « sortie » n’est jamais qu’une entrée provisoire dans la coulisse.

    Puisqu’il est question d’histrion, d’acteur, on peut bien revenir à notre Sarkozy. En commedia dell’arte, il existe un personnage hautement désopilant, dont l’origine remonte aux Romains, mais qui a été actualisé par la parodie vacharde qu’on faisait des soldats espagnols, qui ne le méritaient pas. Il s’agit du Capitan, du Matamore, du spadassin qui se vante de tous les exploits du monde, tout en n’en ayant pas les moyens. Ce capitaine est un Pantalon qui a perdu son pouvoir. Il rêvasse après sa maîtrise abolie, et croit encore impressionner par l’usage de logorrhées interminables et hyperboliques, se leurrant en substituant à la réalité le monde plus vaporeux de la parole. Tel est notre Nicolas.

    Les records ? Lesquels ? S’il s’agit de l’effondrement économique de la France, de la vassalisation de notre glorieux pays à une puissance étrangère, de la servilité de nombreuses fois réitérées à l’égard de la diplomatie américaine ou israélienne, des crimes cyniques commis au nom de mensonges bienpensants, que l’on a manipulés en direction des masses, s’il s’agit de promesses non tenues, et souvent retournées comme des gants, de l’écarbouillement consciencieux, programmé, méthodique de notre culture, de notre histoire, de notre langue, s’il s’agit de toutes les trahisons qui ont humilié le peuple français, et de cette régression sociale qui le transforme peu à peu, et même à vitesse de plus en plus précipitée, en agglomérat de pauvres hères réduits à la mendicité, à la misère et, peut-être, espérons-le, à la révolte, eh bien oui ! il est bien question de records !

    Claude Bourrinet (Voxnr, 27 avril 2012)

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  • Journal d'un mauvais Français...

    Les éditions du Rocher viennent de publier Journal d'un mauvais Français de Christian Millau, la suite de son talentueux Journal impoli (Rocher, 2011). Impertinence et liberté d'esprit au menu !...

     

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    "Les "mauvais Français" qui refusent de marcher au son du clairon du prêt-à-penser vont se régaler. Dans l'irrévérence, l'humour ou la colère, sur fond de campagne présidentielle, Christian Millau bouscule le présent et fait revivre son passé, riche de souvenirs inédits, comiques ou émouvants, littéraires, politiques ou journalistiques. En un bouquet étincelant se croisent des personnages aussi dissemblables que Nicolas Sarkozy et Louis-Ferdinand Céline, François Hollande et Antoine Blondin, DSK et Michel Déon, Marine Le Pen et Gaston Gallimard, Dodo la Saumure et la vicomtesse de Noailles. Après le succès de son Journal impoli, unanimement salué par la critique, le jeune hussard de quatre fois vingt ans est reparti au galop."

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