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  • Soleil et acier...

    «Une mort peut agir sur l'avenir comme une irradiation»

    La journaliste Jennifer Lesieur, à qui l'on devait déjà une biographie de Jacques London (Tallandier, 2008), vient d'en publier une, dans la collection de poche Folio, consacrée à l'écrivain japonais Yukio Mishima.

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    "Kimitake Hiraoka, dit Yukio Mishima (1925-1970) a connu la célébrité et a fait scandale dès la publication, à l’âge de 24 ans, de son premier récit autobiographique, Confession d’un masque.
    Auteur d’une oeuvre aussi abondante que variée, il a publié une quarantaine de romans, des essais, des pièces de théâtre, des récits de voyages, des nouvelles. Ecrivain génial, dangereux idéologue, révolté narcissique, inadapté hanté par l’expiation ? Le visage de Mishima est recouvert de plusieurs masques que Jennifer Lesieur essaie d’enlever un à un. Aujourd’hui encore, pour nombre de Japonais, il reste une personnalité sulfureuse. Lui qui disait vouloir faire de sa vie un poème, trouvant l’existence humaine limitée et avouant désirer vivre éternellement, s’est donné la mort, au sommet de sa gloire, le 25 novembre 1970 : en pratiquant un seppuku par éventration, suivi d’une décapitation."

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  • Les avocats de DSK qu'on n'attendait pas !...

    Dans sa chronique matinale du 18 mai 2011, que vous pouvez visionner ci-dessous, Eric Zemmour allume les faux-culs et les pleureuses qui, dans l'affaire DSK, veulent nous apitoyer sur le sort du"grand homme"...

     


    "Z comme Zemmour" du 18 mai 2011 par rtl-fr

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  • Vers un capitalisme coopératif ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, publié sur son blog Regards sur le renversement du monde et consacré à la construction d'un capitalisme coopératif, local et enraciné comme réponse à la finance mondialisée... Stimulant, comme toujours !

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    Vers un capitalisme coopératif ?

    Faut-il crier : attention, danger ? A la recherche éperdue d’un autre modèle, d’un autre système, ceux qui ont dû faire leur deuil du communisme et du socialisme d’Etat, ceux qui n’ont jamais aimé l’entreprise privée comme ceux qui sont pris de vertige devant les dérives de l’entreprise financiarisée, annoncent avoir trouvé la solution ; le capitalisme coopératif ! Le mot fleurit chez les candidats à la candidature du Parti socialiste comme chez ceux de la nouvelle gauche, et s’il manque encore dans le discours national de la droite libérale comme de la droite nationale, il est bien présent parmi les multiples entités locales et régionales où se joue le combat politique. C’est qu’il revient de loin, le vieux mot de coopération, c’est qu’il trouve de nouveaux accents et une nouvelle portée au moment où la peur de manquer, le spectre du déracinement et le sentiment d’impuissance recréent partout en Europe, et particulièrement en France, certaines des conditions morales et sociales qui ont présidé à la naissance et au succès du mouvement coopératif à la fin du XIXè siècle ! Exode rural, affaiblissement des institutions et du lien social, recul de la foi religieuse et des identités exclusives, perte des repères et des structures traditionnelles, plus directement encore, confrontation à la pauvreté, au manque et plus encore, à l’indignité des conditions de vie ouvrière ; fantasmés ou réels, ces caractères liés à la première révolution industrielle ne sont pas sans rapport avec la situation des sociétés européennes en crise. Et le combat du XIXè siècle contre les usuriers, contre les profiteurs et les accapareurs, contre un capitalisme industriel et financier, colonial et brutal, n’est pas sans actualité au moment où les prédateurs qui ont provoqué la crise de 2007-2008 affichent une insolente santé, s’emploient à liquider les résistances des sociétés qu’ils n’ont pas achevées de coloniser à la loi du rendement financier, la loi de leur intérêt, et exercent à nouveau leur capacité de nuire sur ces sociétés désarmées.

    Vieille rengaine, ou idée neuve ? L’entreprise coopérative serait la forme du capitalisme du XXIè siècle, réconciliant la société et la performance économique, le marché et le lien, la production et la répartition. Il vaut la peine d’y aller voir de plus près, tant la coopérative est comme l’iceberg ; connue pour sa surface parfois agitée, lors d’accidents ou de dérives, elle est inconnue pour l’essentiel, son fonctionnement, son activité, les services qu’elle rend, son idéologie. Que ceux qui choisissent la coopération sachent ce qu’ils choisissent, pour l’utiliser, pour l’inventer, ou pour la refonder ! Car la coopération a été une arme, pas seulement pacifique, pour faire entendre raison ou pour mater les prédateurs, les usuriers ou les négociants ; les dirigeants coopératifs qui se laissent séduire par les banquiers d’investissement et serrent la main de leurs pires ennemis devront s’en souvenir. Car la coopération est forte d’un enracinement dans un territoire, dans une communauté professionnelle, dans un collectif identifié, déterminé et circonscrit ; la coopération instaure et nourrit une relation exigeante au collectif, à l’opposé de l’individualisme souverain, des droits inconditionnels et de la déliaison instituée par les Droits de l’homme. Car la coopération est discriminante dans l’espace; seuls, ceux qui participent au projet commun et se sont engagés dans le combat collectif en retirent les fruits, et aussi bien dans le temps ; chaque génération de sociétaires sacrifie d’autant plus volontiers une part du rendement financier de l’entreprise coopérative, qu’elle considère que ses enfants, et les enfants de ses enfants, bénéficieront.

    Perte des limites, du bon sens et de la raison ; la crise économique récente est la crise d’un modèle d’entreprise qui a dévoré la société, privatisé l’espace public et ignoré la gratuité, l’identité et la frontière. L’opinion ne s’y trompe pas, qui plébiscite les PME mais juge durement les sociétés du CAC 40, salue les entrepreneurs mais ne pardonne pas aux financiers de faire passer la rentabilité du capital avant leur territoire, leurs voisins et leur Nation. Même les représentants américains évitent désormais de se faire photographier en compagnie de dirigeants de banque ! Autre chose doit venir, autre chose va venir, mais quoi ? Des candidats à la candidature à l’élection présidentielle française, de jeunes et moins jeunes entrepreneurs, des communautés en quête d’autonomie, espèrent avoir trouvé la réponse avec la coopérative. Version 2012 de la nationalisation, version post-moderne de la propriété collective des moyens de production, ou bien version correcte du corporatisme, du localisme  et du régionalisme, la coopérative serait la réponse qu’on n’attendait pas à des questions qui taraudent les élus et, de plus en plus, les Français, et dont la moindre n’est pas la reprise de contrôle par la société d’une système économique et financier qui lui échappe. Tôt ou tard, la coopération serait au cœur de la révolution identitaire qui va conquérir l’Europe, au cœur de cette insurrection de la différence qui marquera la démondialisation engagée. Peut-être, mais attention ! Le danger de récupération est considérable, à un moment où certains de ceux qui ont détruit le socialisme en le convertissant à l’individualisme des Droits universels et du libéralisme intégral, entendent formater la coopération selon leurs intérêts ou leurs ambitions. Et le mouvement coopératif doit redevenir radical, c’est-à-dire retrouver ses racines, qui sont territoriales, communautaires, identitaires, et sa logique d’appartenance, qui fait passer les fins avant les moyens et les nôtres avant les autres. Ceux qui ont promu un sans-frontièrisme délétère, refusé l’application de la préférence nationale et développé un socialisme de l’assistance qui débouche sur l’isolement individuel n’ont rien à faire avec la coopération, sinon pour parasiter, polluer et dégrader un modèle qui a existé sans eux, qui existera après que les Français et les Européens en aient fini avec eux.

    Hervé Juvin (Regards sur le renversement du monde, 12 mai 2011)

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  • Aux sources de la décroissance...

    Les éditions Parangon/Vs viennent de publier le dixième numéro d'Entropia, la revue d'étude théorique et politique de la décroissance. Cette revue semestrielle, animée par Serge Latouche, s'intéresse cette fois-ci aux sources intellectuelles de la décroissance.

     

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    L’intérêt croissant qui semble se manifester dans l’opinion pour l’idée de décroissance n’est pas dénué d’ambiguïtés, de contresens ou de mauvaise foi. C’est pourquoi il est nécessaire de revenir aux sources de cette idée dont les premiers germes parcourent les siècles, d’Épicure à François d’Assise et Thoreau. Toutefois, les textes rassemblés ici ne prétendent certainement pas à l’exhaustivité. Ils portent essentiellement sur un choix de dissidences, de dissonances et de ruptures advenues dans la pensée depuis la naissance de la civilisation thermo-industrielle. Par rapport aux diverses formes prises par l’idéologie dominante mythifiant le progrès et les bienfaits du « confort », une petite minorité de penseurs engagés contre une évolution suicidaire de la modernité n’a cessé de se manifester. Revisiter les sources de la décroissance, c’est aussi rendre hommage aux pionniers qui nous permettent aujourd’hui de poursuivre cette interminable quête du sens à donner à l’aventure humaine, décidément irréductible à l’extension sans limites de ses prédations.

     

    Sommaire

    Avis. Jean-Claude Besson-Girard ... 3 (lire en ligne)
    La métaphore des sources. Jean-Claude Besson-Girard ... 5

    Dissidences ... 13
    Le luddisme et ses avatars. François Jarrige ... 15
    William Morris,ou l’utopie réalisée. Serge Latouche ... 25
    Le droit à la paresse contre le droit au travail. Arnaud du Crest ... 37
    Socialismes et utopies, ressources de la décroissance. Michel Lepesant ... 45

    Dissonances ... 57
    Une subversion jubilatoire. Aurélien Cohen ... 59
    Tombeau de Ludwig Boltzmann. Michel Guet ... 69
    Le malentendu Giono. Édouard Schalchli ... 79
    Au sortir de l’asphyxie des Trente glorieuses. Simon Charbonneau ... 92

    Ruptures ... 99
    De Günther Anders à l’obsolescence de la décroissance. Philippe Gruca ... 101
    De Meadows à Mansholt : L’invention du « zégisme ». Timothée Duverger ... 114
    Survivre… et Vivre ! : une critique de la science aux origines de l’écologie. Céline Pessis ... 124
    Nicholas Georgescu-Roegen et le « message terrestre » de la décroissance. Jacques Grinevald ... 135

    Hors champ ... 155
    La précaution est-elle notre avenir ? Geneviève Decrop ... 157
    Une fausse solution. Frédéric Durand ... 172
    Réhabiliter la peur. Chantal Guillaume ... 188
    Relocalisation : non suffisante, mais nécessaire. Jean Monestier ... 199
    Une heure de plus dans le train. Yann Raison du Cleuziou ... 208

    Notes de lecture ... 217

      

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  • Pass contraception : just do it !...

    La mise en place d'un "pass contraception" à destination des lycéennes d'Ile-de-France nous permet de lire un excellent billet d'humeur, publié sur Causeur et signé par François Taillandier. On retrouve la plume acérée de l'auteur des Parents lâcheurs (Rocher, 2001).

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    Pass contraception : just do it !

    Le collectivisme totalitaire vient de faire un grand pas en avant dans ce pays, avec l’annonce triomphale, claironnée d’un commun accord par Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, et Luc Chatel, ministre de l’Éducation (enfin, de ce qu’on croyait être l’Éducation), de l’instauration dans tous nos lycées du « pass contraception ».

    On ne s’étendra pas sur cette dénomination qui d’emblée assimile la vie affective et amoureuse de nos adolescent(e)s à l’utilisation du métro et du RER. On peut s’attarder un peu plus sur la parfaite entente qui s’est instaurée pour l’occasion entre deux responsables politiques qu’on croyait encore adversaires : le parti unique n’est pas pour demain, mais on y travaille. Et paix sur terre aux hommes de bonne volonté !

    La bonne volonté est incontestablement au rendez-vous. On ne pouvait pas indéfiniment accepter d’un cœur léger que se perpétue une boucherie annuelle de plus de treize mille IVG pratiquées sur des jeunes filles mineures. C’est un droit, l’IVG, donc c’est beau, l’IVG, mais quand même, à quinze ou seize ans, on a vaguement l’intuition que ce n’est peut-être pas terrible. Il est vrai que nos adolescentes semblent plus modérées ou plus débrouillardes que les grandes, car avec ces dernières, on arrive à deux cent mille. Suggérons donc d’instaurer le « pass contraception » pour tous jusqu’à la ménopause ou l’andropause.

    Bref, il fallait réagir ; c’est chose faite. Nos gamines de seconde n’auront qu’à se rendre à l’infirmerie du lycée, pendant la récré, entre le cours de français et celui de maths, pour obtenir leur kit de non-procréation. (Encore qu’il n’en ait guère été question, je suppose et veux croire que la puissance publique n’a pas oublié les MST en chemin, la pilule étant, à ce qu’il me semble, assez peu efficace contre la contamination par le VIH.) Et tout ira pour le mieux, d’autant plus que les parents n’auront plus à s’en mêler. Ça les soulagera, ces pauvres parents, et de toute façon, on le savait déjà à Sparte, ce n’est pas aux parents de s’occuper d’élever leurs enfants, de veiller à leur santé, à leur équilibre, à leurs occupations et fréquentations. C’est à la collectivité sociale de prendre tout cela en charge. L’enjeu est trop grave. Il s’agit d’édicter des règles pour le parc humain. Nos responsables ont lu Peter Sloterdijk, et ils ont su faire la part entre ce qui relève, chez ce philosophe, d’une ironie tout à fait malséante, et ce que sa pensée pouvait offrir d’utile. La pensée de Sloterdijk a été en quelque sorte rééduquée et mise à profit dans l’intérêt de tous. Cet homme avait raison sans le savoir, peut-être. Nos politiques ont su remettre sa dialectique à l’endroit. Marchons d’un pas résolu vers la stabulation libre.

    Il faudra bien entendu combattre également, chez ces jeunes êtres en formation, ces garçons timides à qui l’amour fiche le trac, ces petites filles déjà jolies qui rêvent du Prince charmant, toute trace de romantisme, d’hésitation, de pudeur, de réserve. On n’allait pas leur parler indéfiniment de leur sensibilité, de leurs rêves, de leurs désirs, de leurs questionnements, de leurs émerveillements, de leurs cœurs qui battent, de tout ce vieux saint-frusquin hors d’usage dans une société pragmatique. On n’allait pas éternellement cultiver ces longues rêveries sur l’amour qui ne sont que la vitrine poétisée du vieux moralisme judéo-chrétien. On n’allait pas leur dire, à ces gosses, que peut-être, à leur âge, elles avaient le temps, et qu’il n’est pas mauvais, avec les garçons, de leur tenir un peu la dragée haute. Fini, tout ça ! La sexualité, c’est la sexualité, rien de plus. Ça ne se rêve pas, ça se réalise. Just do it ! Dans les règles de l’hygiène. Est-ce qu’on fait tant de manières avec les animaux d’élevage ?

    François Taillandier (Causeur, 11 mai 2011)

     

     

     

     

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  • Le son de la technopole...

    "Le lieu commun de la techno, née dans les cités industrielles désaffectées – Detroit, Manchester, Düsseldorf, Berlin ou Sheffield – a fait d’elle une réponse festive et subversive au silence des usines. « Dans cette ville sinistrée [NDA : Detroit], la techno va tenter de renverser la vapeur et de devenir la bande sonore d’un monde imaginaire où l’homme tirerait profit de la machine plutôt que de s’y aliéner. » En fait d’imaginaire, rien n’est plus réel, planifié et organisé que la relève post-industrielle, dont les technopoles sont à la fois le modèle et les têtes de pont. C’est au moment de leur expansion, en Europe notamment, qu’émerge la techno. Non seulement les beats électroniques ne suppriment en rien l’aliénation à la machine, mais ils accompagnent l’émergence du capitalisme high-tech, partageant sa soumission à la tyrannie technologique, son projet de monde hors-sol et sa fabrique de l’homme-machine post-moderne, qu’ils acclimatent à son nouveau statut sous la bannière publicitaire de la fête."

     

    Les éditions de l'Echappée viennent de publier un nouvel essai du collectif grenoblois Pièces et main d'oeuvre consacré à la musique techno et intitulé Techno - Le son de la technopole.

     

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    "Technopoles, habitat des nouvelles élites, ingénieurs, techniciens, chercheurs ; parcs des nouvelles technologies, robotique, biotech, informatique. Partout, depuis les années 1980, prolifèrent les colonies de la cyberville globale, postes avancés du techno-monde unifié. À cette époque triomphale de l'histoire du machinisme, et à ces hommes-machines si bien de leur temps, il fallait nécessairement une bande-son, expression et célébration de cette fierté machinale, du besoin de donner la cadence et d'y régler leurs organismes, et peut-être de celui de s'éclater, se défoncer, se déchirer, afin de fuir dans la possession leur mécanique condition post-moderne. Sans blague. Entre techno-musique et technopole, il y a bien davantage qu'un préfixe."


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