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  • Comment les fausses informations contribuent-elles à façonner l'ordre mondial...

    Les éditions Delga viennent de publier un essai de A. B. Abrams intitulé L'invention d'atrocités.

    A. B. Abrams est un expert en relations internationales et sécurité dans la région Asie-Pacifique, diplômé de l’université de Londres, qui a publié de nombreux ouvrages sur la défense et la politique internationale. Il maîtrise plusieurs langues orientales, dont le coréen, le chinois et l’arabe.

     

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    " L’invention et la publication d’atrocités prétendument commises par un adversaire est depuis des siècles au cœur de la propagande et de la politique comme moyen efficace pour influencer l’opinion publique. Son utilisation peut servir de prétexte à toute une série de mesures hostiles contre des pays récalcitrants : de véritables guerres d’agression deviennent ainsi, aux yeux du public, des guerres de libération des opprimés, des blocus visant à affamer les civils ennemis, présentés sous l’étiquette moralisatrice de « sanctions », passent de même comme autant d’efforts visant à faire pression sur des gouvernements prétendument abusifs.

    Ce livre élucide le rôle central joué par l’invention d’atrocités dans onze conflits majeurs des années 1950 à nos jours : de la Corée, du Viêt Nam et de Cuba pendant la guerre froide à l’Irak, la Libye et la guerre froide sino-américaine apparue plus récemment. Il met en évidence les nombreuses variantes de l’invention d’atrocités, les constantes marquées dans la manière dont elle est utilisée et les conséquences qu’elle entraîne pour les populations des pays ciblés. Le livre démontre la part prise par les médias et les organisations gouvernementales et non gouvernementales dans la tromperie du public quant à la réalité de ces événements hautement relayés. Alors qu’elle joue un rôle important et croissant dans les conflits mondiaux du XXIe siècle, la compréhension de l’invention d’atrocités et des moyens cohérents par lesquels elle a été utilisée, est devenue cruciale pour comprendre les événements géopolitiques d’aujourd’hui. "

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  • Jean-Marie Le Pen n’avait pas que des ennemis, dans le show-biz…

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un article de Nicolas Gauthier cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré aux amitiés discrètes et surprenantes de Jean-Marie Le Pen dans le monde du cinéma ou de la chanson...

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    Jean-Marie Le Pen n’avait pas que des ennemis, dans le show-biz…

    On ne s’avancera guère en prétendant que Jean-Marie Le Pen n’était pas exactement l’un des chouchous du show-biz hexagonal. Et pourtant, ces millions de voix, il fallait bien qu’elles viennent de quelque part ; et pas que du bas peuple, mais un peu aussi de celui de la France d’en haut.

    En matière de célébrités, le premier nom qui vienne à l’esprit est évidemment celui d’Alain Delon qui, toujours, revendiqua l’amitié portée à ce Menhir rencontré durant la guerre d’Indochine : « Je n’ai jamais caché et je ne cacherai pas ma sympathie pour Jean-Marie Le Pen, que je connais depuis très longtemps, avant même que l’on parlât du Front national. » Une déclaration qui remonte à 1989.  Mais il affirmait déjà à Paris Match, en mai 1984 : « Je peux lui reconnaître au moins trois choses. Il est sympa. Il dit tout haut des choses que les autres osent à peine dire tout bas. Il parle différemment. »

    Brigitte Bardot, une amie commune de tout aussi longue date, n’a jamais mis non plus son drapeau lepéniste dans la poche, tel qu’en témoignent ces phrases issues du second tome de ses Mémoires, Le Carré de Pluton (Grasset) : « Ma vieille amie Madeleine avait une passion pour Jean-Marie Le Pen. D’après elle, personne d’autre ne pouvait sauver la France de l’état dans lequel elle était. Je lui parlais de Chirac. Elle me répondit, c’est un con ! Ah bon ! Pourtant ! Pourtant, rien du tout. Elle jugeait avec sa sagesse, son expérience, son courage de femme d’âge presque canonique. Elle avait raison et je pus, au fil des jours, des mois, et maintenant des années, m’en rendre compte. »

    Le lepénisme selon Claude Autant-Lara

    Ce qui nous amène, pour continuer de filer la métaphore politico-cinématographique, à Claude Autant-Lara (1901-2000), qui est élu en 1989 député au Parlement européen sur la liste du Front national, avant de rapidement démissionner pour avoir tenu des propos antisémites à l'égard de Simone Veil. C’est à ce grand cinéaste, venu de la gauche, longtemps président de la Fédération nationale du spectacle CGT, que BB doit l’un de ses plus beaux rôles, avec En cas de malheur (1958) ; une reconnaissance qui va bien au-delà de sa carrière, puisque affirmant à propos de l’engagement de son ancien bienfaiteur, au Choc du mois, en mai 2006 : « Ceux qui ont des couilles les assument ! » Il est un fait que pour assumer, Claude Autant-Lara assume : « Ce qui me plaît en Le Pen, c’est que c’est un homme neuf. Quand je vois quelqu’un qui me dit qu’il va voter UDF ou RPR, je luis dis : pauvre con ! Tu vas voter pour ceux qui nous ont poussés à la décadence depuis plus de quarante ans. Tu veux remanger ton vomi ? » C’était en 1988, à l’occasion d’un autre entretien, déjà accordé au Choc du mois. Lequel entretien, singulièrement roboratif, se concluait par un vibrant : « Ce qui me plaît en Le Pen, c’est qu’il pense français. Comme moi. On peut me traiter de fasciste, je n’en ai rien à foutre ! D’ailleurs, le cosmopolitisme, je lui pisse à la raie ! » Emballé, c’est pesé, et ce n’est pas du Timotée Chalamet.

    Mouloudji, pas déserteur en amitié

    Puis, il y a d’autres habitués du parc de Montretout. Le chanteur d'origine kabyle Mouloudji (1922-1994), l’homme du Déserteur, que Jean-Marie Le Pen, toujours farceur, aime entonner avec lui en fin de repas. Le principal intéressé admet, dans L’Album Le Pen (Objectif France), l’un des nombreux ouvrages lui ayant été consacrés : « Le Déserteur ? Cette chanson ne me gêne pas. Il faut d’abord remettre les mots à leur place. Il ne s’agit pas d’un déserteur, mais d’un réfractaire. C’est très différent. Et nous autres, patriotes, nous sommes tous un peu antimilitaristes, non ? » Dans le tome 1 de ses Mémoires, Le Pen raconte que le chanteur lui avait « fait cadeau d'une magnifique édition originale de ses Complaintes, illustrées par lui-même ».

    Les conseils de Guy Béart

    À l’enterrement de Mouloudji, Jean-Marie Le Pen est l’une des rares personnalités à faire le déplacement. Toujours dans le registre de la chanson, il est une autre amitié, autrement plus discrète, celle qui le lia à Guy Béart. À sa mort, le 16 septembre 2015, il le salue en ces termes : « C’était un ami, un grand poète, patriote, plein de talents, de délicatesse. » Mieux : on apprend encore que Guy Béart est à l’origine d’une des affiches de Marine Le Pen, à l’élection présidentielle de 2012. Explications du Menhir : « Nous bavardions sur la propagande politique et il disait, "le Français n’est pas une langue très synthétique, comme l’Anglais, or il faut faire court pour frapper". » D’où ce fameux slogan « Oui ! La France », ensuite placardé sur tous les murs de France…

    Le panache de Claude Chabrol

    Et puis, il y a Claude Chabrol, le copain de la Corpo de droit. Celui qui, en 1999, alors en pleine promotion de ses mémoires, chez Bernard Pivot, crée le scandale en expliquant, hilare : « Mais j’étais copain comme cochon avec Le Pen entre, voyons, que je ne dise pas de bêtises, entre 1949 et 1952, à peu près. Hé oui ! C’est marrant : Le Pen, c’était un fout-la-merde magnifique ! Je suis persuadé qu’il y a dans sa démarche une volonté très nette de foutre la merde. Je n’ai jamais été inquiété par le Front national, je sais pas. Mais par lui, non ! » Et de conclure, devant un Jacques Attali au bord de l’apoplexie : « Le Pen entrerait là, on se taperait sur l’épaule, quoi, pas de doute ! Bon, faudrait pas qu’il tape trop fort, c’est un type très costaud ! » Le diagnostic de Claude Chabrol quant au côté « fout-la-merde » de Jean-Marie Le Pen se vérifiera quelques années plus tard, quand ce dernier accepta d'être le parrain de la petite Plume, fille de Dieudonné, baptisée par l’abbé traditionaliste Philippe Laguérie.

    Françoise Hardy

    Elle n'était ni une amie ni même une relation de Jean-Marie Le Pen mais elle avait eu le malheur, en 1992, de déclarer que le fondateur du FN ne manquait « ni de brio ni de repartie » et d'avoir évoqué un « racisme antifrançais ». La belle Françoise Hardy fut alors sommée de s’expliquer au tribunal médiatique de Thierry Ardisson. Un grand moment de télévision et l’élégance d’une dame jetée alors dans la fosse aux lions. C’était il y a plus de 32 ans. Rien n’a fondamentalement changé depuis.

    Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 11 janvier 2025)

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  • Viols : la rançon du vivre-ensemble...

    Le numéro 83 du mensuel conservateur L'Incorrect est en kiosque. On peut notamment découvrir à l'intérieur un dossier central consacré à la  multiplication des viols commis par des allogènes extra-européens.

     

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    Au sommaire :

    L’ÉPOQUE
    La classe armoricaine

    Pour que vive la France, vive le Roi

    DOSSIER
    Silence, on viole

    MONDE
    Le trumpisme decrypté - Entretien avec Adrian Pabst

    Dernières nouvelles d'Orient

    IDÉES
    Benoît XVI, magistère écologique

    Jordan Peterson et Rod Dreher : comment réenchanter le monde ?

    Ernesto Sàbato : l'esprit ou la matière visitée

    CULTURE
    Distillations

    Retour à l'art sacré - Entretien avec Augustin Frison-Roche

    La littérature française en panne de grands sujets

    Comment la littérature japonaise illumine la nuit française

    Biografilms musicaux, la saturation

    The Brutalist : grandeurs d'un échec

    LA FABRIQUE DU FABO
    Le vintage est-il de droite?

    Les habits neufs

    Histoire légendaire du blanc cassis

    Partout, les saints

    Quelle histoire !

    La carte noire par Olivier Maulin

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  • Ukraine, Trump et Visegrád : Bruxelles contraint à un revirement stratégique ?

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique de David Engels sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, datée du 14 février 2025 et consacrée au Groupe de Visegrád. L'échec de ce regroupement centre-européen, que la Commission européenne n'a eu de cesse d'affaiblir ces dernières années, va avoir de lourdes conséquences pour l'Union maintenant qu'une victoire diplomatique russe se profile en Ukraine avec l'accord des Etats-Unis.

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de trois essais traduits en français, Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), Que faire ? - Vivre avec le déclin de l'Europe (La Nouvelle Librairie, 2024) et, dernièrement, Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

     

                                            

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  • Istor Breizh, la Bretagne dans l'histoire...

    La revue Istor Breizh consacrée à l'histoire de la Bretagne vient de sortir son premier numéro. On y trouvera notamment un dossier sur le mouvement artistique des Seiz Breur.

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    Au sommaire :

    DOSSIER : LES SEIZ BREUR, UNE REFONDATION DE L’ART BRETON, par Daniel Le Couédic

    • Jeanne Malivel, artiste solaire, interview de Laurence-Pauline Boileau par Christian Gouerou

    • René-Yves Creston, l’énergie des Seiz Breur. Entretien avec Saphyr Creston, par Christian Gouerou

    • Les incroyables mappemondes de René-Yves Creston, par Bernard Jules Verlingue

    • La chapelle Saint-Joseph de Lannion, chef-d’œuvre des Seiz Breur, par Jean-Jacques Monnier

    • L’éphémère revue Kornog, par Christian Gouerou

    > Il y a un siècle, la difficile naissance de l’État irlandais, par Aindrias Ó Cathasaigh

    > Une histoire en Gwenn ha Du, par Mikael Bodlore-Penlaez

    > Quand Nantes off rit son cœur d’or à la reine Claude, par Gildas Salaün

    DOSSIER : CELTIQUE ? : UNE POLÉMIQUE QUI DURE, par Christian Gouerou

    • Exposition Celtique ? Des a priori idéologiques, par Ronan Le Coadic

    • Garder vivants nos imaginaires, par Corinne Poulain.

    • Jean-Michel Le Boulanger : “Nos sentiments d’appartenance nous construisent”, Grand entretien,

     par Christian Gouerou

    > Armor de Pierre Toulhoat, lecture d’un bas-relief, par Armel Morgant

    RUBRIQUES

    > Sept bonnes raisons d’aller (re)visiter le musée Dobrée, par Julie Rault

    > Un lieu, un moment – Nominoé à la bataille de Ballon, par Christian Gouerou

    > Kartenn wenn da / Carte blanche à – Malo Bouëssel du Bourg, An dever hag ar gwir da c’houzout

    > Exposition – Chevaliers, exposition au château des Ducs de Bretagne à Nantes

    > Publications – La Rouërie dans l’actualité, par Jacques-Yves Le Touze

    > Brèves

    > Point de vue – L’Histoire de la Bretagne ferait-elle peur ?, par Joël Cornette

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  • Benoît Chervalier : « Ne soyons pas trumpistes, mais soyons courageux et audacieux. »

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Benoît Chervalier, cueilli sur Figaro Vox et consacré à la politique de Trump qui privilégie l’intérêt des États-Unis, pour le service exclusif du peuple américain. Benoît Chervalier est chef d'entreprise et enseignant à l'ESSEC.

     

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    Et si Donald Trump était un gaulliste qui s’ignore ?

    Mettre sur la même photo le Général de Gaulle, personnage emblématique de l’histoire de France, respecté pour son courage, sa droiture et une certaine idée de son pays, et Donald Trump, magnat de l’immobilier controversé et président réélu des États-Unis peu adepte des nuances et de culture, peut paraître osé, voire incongru. Pourtant, à y regarder de près, Trump pourrait bien être gaulliste sans le savoir, avec son discours sur la grandeur (au nom de la grandeur passée : « great again ») et son souci constant de l’intérêt des États-Unis, pour le service exclusif du peuple américain.

    Malgré la violence verbale et la brutalité des premières annonces de Trump, sa présidence amène le monde, l’Europe et la France en particulier, à s’interroger sur des choix fondamentaux dans les domaines constitutionnels, économiques et politiques que les gouvernements successifs ont effectués, consciemment ou non, depuis près de 50 ans.

    Trump a décidé de s’attaquer frontalement, nominalement, juridiquement et financièrement à la Cour pénale internationale, un organe judiciaire supranational reconnu par 126 États, mais ignoré par les nouvelles puissances telles que la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Russie, la Turquie ou les États-Unis. Beaucoup de pays et de juristes s’en émeuvent. Pourtant, cette décision soulève une question politique majeure : les décisions d’une organisation ou juridiction internationale peuvent-elles être supérieures au droit national ?

    La France, avec l’évolution de la jurisprudence du Conseil d’État et le fameux arrêt Nicolo en 1989, a reconnu la supériorité du droit international sur le droit national. Cela s’est accompagné de transferts de souveraineté. De Gaulle, en 1966, n’hésita pas à jouer la chaise vide, estimant que le compte n’y était plus, et s’était toujours opposé à toute forme de supranationalité. C’est le ressort profond du Brexit. C’était l’un des messages du référendum de 2005, qui a été ignoré : reprendre le manche pour que le seul intérêt souverain prime. La montée de tous les populismes en Europe et aux Etats-Unis est la traduction politique de cette mise à l’écart.

    Trump a également choisi de faire du chantage à ses partenaires commerciaux, notamment la Chine, le Canada et le Mexique, en augmentant les droits de douane arbitraires, estimant que le compte n’y était plus pour le citoyen américain. Il provoque ouvertement son voisin en invitant le Canada à rejoindre les États-Unis, ce qui aurait des conséquences politiques et institutionnelles auxquelles l’administration américaine n’a sans doute même pas pensé. De Gaulle ne changea-t-il pas les codes de la communication politique, lui qui parla d’un Québec libre ? La manière de faire de Trump et les mots qu’il choisit peuvent heurter, mais, là encore, l’essentiel réside ailleurs : il défend avant tout l’intérêt de ceux qui l’ont élu. Qui peut nier que les États-Unis affichent de larges déficits commerciaux avec leurs principaux partenaires ? Qui peut dénier le droit de reprendre le volant lorsque la trajectoire n’est plus la bonne ? La méthode et les choix de Trump sont discutables, mais ils ont le mérite de faire bouger les lignes. Les Européens et les Français attendent à leur tour une reprise en main de leur destin.

    Trump a aussi pris la décision de sortir de l’Organisation mondiale de la santé. Bien que cette décision puisse être largement contestée, car cette organisation est par essence au service du bien commun, elle soulève néanmoins une question sous-jacente d’une ampleur tout autre : l’adhésion d’un pays à une organisation sert-elle ou non ses intérêts ? En attaquant également l’Agence de développement américaine (USAID), l’administration Trump invite à dépasser le cadre national et à réfléchir à l’utilité et à l’efficacité du système multilatéral tel qu’il existe aujourd’hui, appuyé sur ces institutions internationales. Servent-elles réellement l’intérêt de la France et de l’Europe ?

    Il serait erroné de considérer que Trump est le seul « bad guy ». Les États-Unis, qu’ils soient dirigés par des démocrates ou des conservateurs, sont mus par leur intérêt national. Ainsi le président Obama avait-il refusé de rejoindre la Banque internationale asiatique pour les infrastructures, créée en 2014 par la Chine, estimant que c’était une organisation alternative aux institutions de Bretton Woods. Les pays européens, quant à eux, ont préféré pour des raisons diverses monter dans ce train. Des pays comme la France ou l’Allemagne ont rejoint cette institution pour un coût élevé (un milliard d’euros fut déboursé à cette fin par les contribuables français), et pour un bénéfice politique et institutionnel qui peut être discuté.

    Au-delà de cette organisation, la France est souvent prisonnière de son universalisme atavique et de son ambition d’être une puissance d’équilibre. En voulant être partout, on finit par être nulle part, surtout dans un environnement budgétaire de plus en plus contraint. Rien ne sert de courir sur toutes les balles, il faut savoir gagner des points (et surtout des matchs). Il est donc essentiel d’évaluer les coûts et les bénéfices de nos décisions, en ayant une vision claire de leurs effets directs et induits. Le tableau global pour la France et pour l’Europe doit être nuancé, mais les évolutions sont rapides et la trajectoire nous est défavorable, particulièrement du fait de notre démographie et de nos performances économiques médiocres.

    Cette approche doit conduire la France, ainsi que l’Europe, à mener une analyse lucide sur les organisations et institutions dont elle est membre ou actionnaire, et qui coûtent cher au contribuable ou génèrent des normes contraignantes. Il ne s’agit sûrement pas de jeter le bébé avec l’eau du bain. La France n’est pas les États-Unis, et Trump n’est pas de Gaulle. « Ne soyons pas trumpistes, mais soyons courageux et audacieux. »

    Il est temps de remettre ces questions fondamentales sur la table, d’affronter la réalité et de faire des choix clairs que nous devons assumer pour dessiner la trajectoire politique et historique que le pays souhaite suivre, et en exposer clairement les enjeux au peuple souverain.

    Benoît Chervalier (Figaro Vox, 14 février 2025)

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