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  • La civilisation française du Moyen Âge à nos jours...

    Les éditions Bouquins viennent de publier l'Histoire de la civilisation française du Moyen Âge à nos jours de Georges Duby et Robert Mandrou, complétée par Jean-François Sirinelli pour la période récente.

    Georges Duby (1919-1996), professeur au Collège de France, membre de l'Académie française, est un des plus grand médiévistes français. Robert Mandrou (1921-1984), disciple de Lucien Febvre, un des fondateurs de l'histoire des mentalité. Quant à Jean-François Sirinelli, il a été professeur d'histoire contemporaine à Sciences Po. Il est spécialiste de la Ve République et des mutations socioculturelles de la France contemporaine.

     

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    " La civilisation française existe-t-elle ? Plutôt que de se perdre en considérations théoriques et estimant que le mouvement se prouve en marchant, Georges Duby et Robert Mandrou en ont raconté l'histoire, le premier pour le Moyen Âge, le second pour l'époque moderne. Ils retracent ainsi l'évolution de la société française sous tous ses aspects, prenant en compte la démographie, l'évolution des paysages, le développement de l'économie, les us et les coutumes, la place de la religion, les formes de gouvernement, les bouleversements sociaux, les arts et la littérature. Leur vaste fresque, conçue à la fin des années 1950, est vite devenue un classique. Il lui manquait la période la plus récente, depuis la Seconde Guerre mondiale. Une lacune comblée par Jean-François Sirinelli.
    Ainsi, le lecteur peut désormais distinguer, dans cette grammaire des civilisations, la voie française. Une voie qui est aussi une voix : celle d'une identité caractérisée par des permanences, mais aussi des ruptures, jacqueries paysannes, guerres de religion, révolutions. Sortant peu à peu du christianisme, la France voit s'opposer à la lumière divine l'universalité de la raison humaine, qui conquiert l'Europe tout entière, avant d'être à son tour contestée par le clair-obscur contemporain. Mieux qu'un roman national, ce " Duby-Mandrou-Sirinelli " est une réflexion sur la façon d'être au monde des Françaises et des Français depuis l'an mil. "

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  • Vers une bombe atomique européenne ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Georges Feltin-Tracol cueilli sur Euro-Synergies et consacré à la question de la mise en place d'une dissuasion nucléaire européenne.

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    Vers une bombe atomique européenne?

    C’est l’Arlésienne de la géopolitique française et européenne. C’est aussi l’impensé de la stratégie militaire et diplomatique sur le continent européen depuis la fin de la première Guerre froide (1947 - 1991). Le Brexit accentue son acuité face aux fractures récentes du bloc atlantiste.

    Le sujet revient au premier plan de l’actualité avec la distance prise par les États-Unis trumpiens par rapport au conflit russo-ukrainien. La vive algarade à la Maison Blanche entre Volodymyr Zelenski, Donald Trump et J. D. Vance confirme le dégagement, plus ou moins partiel, des intérêts étatsuniens en Europe. Le 14 février dernier, le nouveau secrétaire étatsunien à la Défense, Pete Hegseth, avait déclaré que l'Europe devait s’attendre que la présence des troupes US sur le continent ne durerait pas éternellement.

    Ces deux faits tétanisent les pitoyables responsables européens qui ont cru en la permanence du protectorat étatsunien. Quelle naïveté ! Ce bouclier militaire et diplomatique est désormais bien ébréché. Qui pourrait désormais remplacer cette ancienne protection de huit décennies? Certaines capitales du Vieux Monde regardent la France. Pourquoi ? Paris dispose d’une force de dissuasion nucléaire indépendante (en partie, car des composantes proviennent des industries étatsuniennes). Le thème d’étendre la dissuasion française au champ européen n’est pas neuf. De Valéry Giscard d’Estaing à Emmanuel Macron, tous les chefs d’État hexagonaux appelèrent plusieurs fois à un réveil de la conscience européenne en matière de défense commune. Par exemple, dès 1996, Jacques Chirac souhaitait instituer un pilier européen au sein de l’OTAN. Il suggérait même que le commandement en Méditerranée revînt à un amiral européen et non pas yankee. Washington rejeta ces deux demandes et les interlocuteurs européennes de Chirac montrèrent leur franche hostilité, atlantisme oblige.

    Outre la Russie et les États-Unis dont quelques bases situées en Europe détiennent des fusées nucléaires, les deux seules puissances atomiques sur le Vieux Continent sont la Grande-Bretagne et la France. Or le premier ministre britannique ne peut pas déclencher seul le feu suprême. Il doit d’abord en référer à Washington. Des éléments des ogives nucléaires sont d’origine étatsunienne ainsi que leur maintenance. Au contraire, le président français reste, en cas d’éventuelle tragédie, le seul ordonnateur de la riposte fatidique.

    Toutefois, il faut regretter la suppression au nom des « dividendes de la paix » des vecteurs de la dissuasion nucléaire. Ceux-ci ne sont aujourd’hui qu’aéroportés et sous-marins. N’existent plus le missile sol – sol nucléaire à courte portée tactique Hadès (photo) et le site de lancement de missiles balistiques nucléaires aménagé sur le plateau d’Albion à cheval sur la Drôme, le Var et les Alpes-de-Haute-Provence sans omettre l’abandon criminel et honteux de la bombe à neutrons adaptable sur le système Hadès.

    Ces tristes constats empêcheraient-ils que la dissuasion nucléaire française puisse suppléer le parrain yankee ? En d’autres termes, la France pourrait-elle protéger par sa « Bombe » Helsinki, Stockholm, Riga, Vilnius, Varsovie et Bucarest ? Des souverainistes obtus refusent l’idée. Pour eux, la dissuasion, acmé de la souveraineté nationale, ne se partage pas. En effet, la souveraineté partagée est une chimère politique inapplicable. En revanche, la souveraineté se décline selon le principe de subsidiarité en promouvant l’enchâssement des souverainetés familiales, communales, régionales, nationales, continentales, économiques et professionnelles. La bureaucratie soi-disant européenne pervertit ce principe essentiel trop mal connu de l’opinion.

    Réunir en urgence un Conseil européen avec son président, la sinistre présidente de la Commission de Bruxelles et vingt-sept chefs d’État et de gouvernement afin de trancher par un vote unanime ou à la majorité qualifiée de recourir à l’arme ultime serait dispendieux et inutile. On peut penser que si la France étend sa couverture militaire aux vingt-six autres États-membres de l’Union dite européenne, le pouvoir de décision fatidique reviendra toujours au seul président français. D’ailleurs, lors de son intervention radio-télévisée du 5 mars dernier, Emmanuel Macron a réaffirmé ce monopole crucial.

    C’est l’une des raisons qui incita en 1962 Charles De Gaulle à faire élire au suffrage universel direct le président de la République. Par l’onction populaire du vote des Français, le locataire de l’Élysée reçoit l’imperium, à savoir la puissance jupitérienne de la foudre. Il serait cependant temps que la force de frappe nucléaire soit enfin consacrée dans la constitution de 1958 par un ajout substantiel à l’article 15 sans le soumettre au contreseing du premier ministre ou de tout autre ministre. La constitution de la Ve République est de nature polémogène : son fonctionnement atteint une efficacité maximale pendant les crises majeures. Marine Le Pen avait proposé en 2022 cette constitutionnalisation bien plus nécessaire que le gadget de l’avortement. Pendant ses discussions avec son mémorialiste Alain Peyrefitte, Charles De Gaulle considérait déjà le projet européen comme le levier de puissance de la France, d’où son soutien insistant aux plans Fouchet qui suggéraient une union d’États pourvue de la personnalité juridique. Il soulignait aussi que les intérêts vitaux de la France ne s’arrêteraient pas au bord du Rhin...

    Les réticences allemandes à devoir une protection quelconque venue de la France s’estompent progressivement. Tout atlantiste qu’il est, le futur chancelier fédéral Friedrich Merz a évoqué, le 21 février dans un entretien à la presse écrite, que Berlin devrait négocier avec Paris et Londres de l’extension de leur parapluie de dissuasion nucléaire à l’Allemagne. Le plus étonnant est que cette proposition date de la fin des années 1960 à l’initiative d’Adolf von Thadden. À ce moment-là, sa formation politique, la NPD (Parti national-démocrate d’Allemagne), connaissait un succès électoral certain dans plusieurs Landtage de la RFA. Sa popularité s’arrêta nette aux législatives de 1969 avec 4,31 %, probablement grâce à des bulletins manipulés, annulés ou falsifiés. À rebours de l’atlantisme social-démocrate-chrétien libéral, Adolf von Thadden, par ailleurs informateur attitré du MI6 britannique, rêvait que la dissuasion atomique française se transformât en force nucléaire européenne indépendante des blocs. Tenant d’un axe gaullien franco-allemand, le chef de la NPD déplorait que le gouvernement fédéral allemand ne participât ni au financement, ni à l’élaboration d’infrastructures économiques performantes dans cette audacieuse coopération.

    Il est maintenant caustique d’observer que l’effort exigé aux États-membres pour se réarmer oblige la Commission de Bruxelles à extraire de la règle des 3% prévue par le pacte de stabilité les dépenses souscrites en matière de défense, ce qui implique une remise en cause de plusieurs traités européens. Mais pourquoi seulement la défense? La sécurité intérieure, la justice, les transports, les infrastructures de communication, voire l’enseignement contribuent à leur manière à la possibilité de réarmer. En outre, le simple ordonnancement des différentes armées nationales reste aléatoire. Les quelques industries de l’armement (française, suédoise) se concurrencent avec férocité quand les États-membres achètent pour plus de 60% du matériel aux États-Unis.

    Il est donc risible de prôner une nouvelle course aux armements de la part d’États surendettés en proie à des déficits publics structurels gigantesques. Le Danemark entend déjà porter à 70 ans l’âge de départ à la retraite afin de financer l’augmentation des dépenses militaires. L’austérité budgétaire et la rigueur financière se profilent derrière les appels à un hypothétique effort de guerre. Il existe pourtant de vastes gisements propices aux réductions des coûts: le poids de l’immigration, la prolifération des agences administratives indépendantes comme l’ARCOM, le financement public des partis politiques, des syndicats et des associations, les subventions au secteur des « cultureux », l’aide officiel à la presse, etc.

    Le court-termisme propre aux soi-disant démocraties libérales occidentales empêche de facto toute émergence concrète d’une vraie « Europe cuirassée » selon l’heureuse formule de Maurice Bardèche dans L'Œuf de Christophe Colomb. Lettre à un sénateur d'Amérique (1951). Une bombe atomique d’échelle européenne et d’emploi strictement français peut contribuer à l’avènement d’une Europe plus consistante à la condition que les actuels dirigeants, des nabots insupportables, renoncent définitivement au wokisme ambiant, aux inepties de l’État de droit et à leur vassalisation lamentable envers l’Oncle Sam. L’ère s’annonce carnassière. Magnifique enjeu pour que les peuples européens retrouvent un caractère carnivore.

    Georges Feltin-Tracol (Euro-Synergies, 16 mars 2025)

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  • Douce France...

    Les éditions du Toucan viennent de publier dans leur collection noir un roman de Céline Cléber intitulé Douce France. Céline Cléber est un pseudonyme. Elle est haut fonctionnaire depuis plus de vingt ans et évolue dans les plus hautes sphères du pouvoir national.

     

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    " Tout commence un soir d’été, lorsqu’un jeune désœuvré, proche du milieu islamiste, allume l’étincelle qui manquait pour embraser une France divisée et anxieuse. Progressivement, sous les coups de boutoir d’une petite minorité d’extrémistes violents, tout le pays entre en guerre civile. Les autorités, partagées entre le cynisme, la lâcheté et l’incompréhension, ne parviennent pas à endiguer le conflit qui voit des territoires entiers entrer en sécession. Quelques individus tentent cependant, jours après jours, d’enrayer la chute, mais y parviendront-ils ?
    Le lecteur entre dans les coulisses du pouvoir, en découvre les ressorts et s’interroge sur les risques pesant sur les capacités de réaction d’institutions qui n’ont que l’apparence de la solidité, fragilisées par la conjugaison de la lâcheté et de l’irresponsabilité des individus qui les constituent.

    La spécificité de l’ouvrage est qu’il s’appuie scrupuleusement sur la réalité des institutions, des forces de l’ordre et des procédures que l’auteur connaît de l’intérieur grâce à sa vie professionnelle. "

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  • Histoire des Algéries...

    Les éditions Ellipses viennent de publier le nouvel ouvrage de Bernard Lugan intitulé Histoire des Algéries.

    Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont Histoire de l'Afrique (Ellipses, 2009), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018), Esclavage, l'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2020) et Histoire du Maroc (Ellipse, 2023).

     

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    " Géographiquement, ethniquement, linguistiquement et historiquement, l’Algérie est plurielle. Dans cet ouvrage, Bernard Lugan en retrace toute l’histoire et nous raconte comment ces mondes pluriels sont devenus l’État algérien actuel.
    Ces diversités ont longtemps fait obstacle à un processus de fusion « nationale ». Un phénomène aggravé par la position « centrale » du pays dont les deux pôles potentiels d’unité, Tlemcen et Bougie, eurent des places d’autonomie chronologiquement réduites en raison du poids exercé à l’Ouest par le Maroc et à l’Est par Tunis. Ce fut donc en 1839 que ces mondes furent baptisés Algérie par les conquérants français ; puis en 1962 qu’ils devinrent l’État algérien. "

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  • La pensée militaire française : une anthologie...

    Les éditions Nouveau Monde viennent de publier une Anthologie de la pensée militaire française sous le direction de Hervé Drévillon et Walter Bruyère-Ostells.

    Respectivement professeurs d'histoire à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et à Sciences Po Aix, Hervé Drévillon et Walter Bruyère-Ostells sont des spécialistes réputés de l'histoire militaire.

     

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    " Du panache blanc d’Henri IV à Napoléon triomphant au soleil d’Austerlitz, l’imaginaire français s’est nourri de morceaux de bravoure de l’histoire des armées pour construire une culture militaire nationale. Fruit d’un travail au long cours qui a rassemblé les meilleurs spécialistes d’histoire militaire, cette anthologie permet d’en saisir toute la richesse et la profondeur historique.
    Comment tracer les contours d’une école française de la pensée militaire? En quoi la situation géographique de la France a-t-elle influencé sa sensibilité à l’environnement du combat ? Son organisation précocement centralisatrice a-t-elle un impact sur la façon d’appréhender les conflits ? Existe-t-il un rapport à l’offensive plus net dans la pensée française que dans celle d’autres nations ? Comment la construction d’un vaste empire colonial a-t-elle poussé les Français à approfondir plus que d’autres la pensée contre-insurrectionnelle ? En proposant ce florilège, l’ouvrage permet au lecteur de nourrir sa réflexion sur la pensée stratégique française et sa sédimentation au cours des siècles.
    De Brantôme à Richelieu en passant par le chevalier de Folard ou le comte de Guibert jusqu’aux « généraux de l’apocalypse » qui ont conçu la stratégie nucléaire française sous l’ère gaullienne, les textes choisis sont ici présentés dans des notices éclairant le contexte historique de leur production, remettant en perspective l’œuvre de chacun des auteurs."

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  • Plaidoyer pour le petit peuple...

    Les éditions Tallandier ont récemment publié un essai historique de Claude Gauvard intitulé Passionnément Moyen-Âge - Plaidoyer pour le petit peuple. Claude Gauvard est professeure émérite d’histoire médiévale à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. 

     

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    " Aimer le Moyen Âge, c’est embrasser mille ans d’histoire. C’est, dans ce temps long, traquer les images stéréotypées : chaos, violence, rudesse des mœurs… Si les élites échappent parfois à ce sombre tableau, les petites gens en constituent la cible privilégiée.

    Ce livre rassemble une vingtaine de textes, écrits par l’une des plus éminentes spécialistes du Moyen Âge pour déconstruire cette image qui alimente nos fantasmes : la réalité est autre. Les archives permettent de décrire une société forte du respect de la tradition, ancrée dans un temps rituel, où hommes et femmes ont des rôles séparés et complémentaires.

    N’imaginons pas une société passive, écrasée par le poids des dominations – certes nombreuses. Les petites gens des derniers siècles du Moyen Âge participent à la construction de l’État, manifestent leur opinion et, au sein du royaume de France, deviennent des sujets politiques. "

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