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communautarisme

  • Corse en prison...

    Les éditions La Manufacture de livres viennent de publier un nouveau témoignage de Michel Ucciani intitulé Corse en prison - Règlements de comptes, communautarisme et combine. Militant nationaliste corse, l'auteur, qui a été un activiste du FLNC, a déjà publié Natio - Du FLNC au grand banditisme.

     

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    " « Le 21 mars 2022, Yvan Colonna meurt à l’hôpital nord de Marseille. Amis depuis presque 40 ans, sa dernière lettre m’est parvenue quatre jours avant son assassinat, il m’y répétait une fois de plus de son désir de revenir purger sa peine en Corse… »

    Ainsi commence le témoignage exclusif de Michel Ucciani, ex-militant nationaliste tombé dans le grand banditisme. Cet ancien membre de l’un des commandos les plus actifs du FLNC revient sur ses années passées derrière les barreaux. Entre 1978 et 2018, il aura passé vingt années dans différents établissements : la prison de la Santé, Fresnes, Borgo, Ajaccio, mais aussi les Baumettes, Aix-Luynes, Draguignan, Strasbourg, Nantes... Surpopulation, exacerbation des tensions communautaires, violences vécues au quotidien mais aussi toutes les petites combines entre « natios » ou membres du grand banditisme corse, rackets des personnels pénitentiaires et gestion des affaires « du dehors », il a tout connu. Il raconte sans faux-semblants et sans tabous l’incroyable réalité de la vie dans les prisons françaises et l’évolution des conditions carcérales. "

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  • Le déni du réel en action...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Yannis Ezziadi, publié par Figaro Vox, dans lequel il répond aux critiques qui lui ont été adressées après la publication par Causeur d'un reportage dans lequel il dépeint le quotidien des habitants de Nangis, une commune de Seine-et-Marne marquée par une montée du communautarisme islamique.

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    Une rue de Nangis (Causeur)

     

    «Le malaise civilisationnel de la France profonde ne compte pas»

    Je vais vous raconter ici la petite et terrible histoire du déni de réel. L'histoire des chiffres contre nos yeux. Le 11 mai dernier – moi qui ne suis pas journaliste de profession mais comédien et auteur dans les pages culture du magazine Causeur–j'ai entamé un reportage de quelques jours dans le village de Nangis – au cœur de la Brie – en proie à une délinquance grandissante et à un communautarisme musulman dont nos yeux seuls suffisent à nous fournir la preuve sur un plateau. J'y ai passé six jours pour me promener, pour regarder, discuter avec les gens et tenter de comprendre ce qui se passe, ce qu'ils ressentent. Quand je dis ils, je parle de ceux que l'on appelle les «Français de souche». Je veux savoir comment ils vivent ce «métissage» diront certains, ce «changement de peuple» diront d'autres. Mes yeux et mes oreilles ont été mes seuls outils. Mon reportage est sorti dans le numéro de juin de Causeur. Mon récit, mon constat, vous pouvez les trouver en détail dans ce reportage de huit pages intitulé Ma première Burqa. Mais si j'écris ici, c'est pour dénoncer le déni et la tentative de décrédibilisation dont j'ai été instantanément l'objet. Il semblerait que ce que j'ai vu n'existe pas, que mes yeux se trompent, que ma bouche mente.

    Le 8 juin, Jean-Marc Morandini a consacré une émission à mon reportage dans laquelle il m'a invité à débattre. Entre autres face à moi, Gerald Briant, adjoint PCF au maire du 18ème arrondissement de Paris, qui dès le départ a tenté de me disqualifier. «C'est un plaidoyer pour le grand remplacement, pour la théorie complotiste du grand remplacement», clame-t-il indigné ! Ça, je m'y attendais, bien évidemment. Mais ses arguments principaux pour balayer d'un revers de main mon travail ont été la science et les chiffres ! Je ne me base pas sur la science selon lui. Ce que je ne renie pourtant pas. C'est d'ailleurs un extrait de mon propre texte qu'il cite pour appuyer son attaque: «Bien sûr, dans tout ce que vous venez de lire, rien ne repose sur des études, des calculs, des chiffres. C'est simplement le ressenti des personnes que nous avons croisées». Pour Gérald Briant, cela ne compte donc pas. Pour lui, c'est très clair, on se fiche de ce que les gens ressentent. Ce qu'il souhaite est très clair aussi: des études et des chiffres qui prouvent le contraire du ressenti d'une partie de la population, qui prouvent par de très sérieux calculs que les gens ne voient pas ce qu'ils voient. Lorsque des chiffres viennent appuyer la «théorie» d'un changement de population, ils ne l'intéressent d'ailleurs pas plus que le ressenti.

    Je pense pour ma part que les chiffres sont importants, qu'ils peuvent nous servir. Mais ce travail ne relève pas de mon domaine. Mon domaine à moi, c'est la retranscription de l'expérience sensible, c'est le récit d'êtres vivants, avec leurs peurs, leurs doutes, leurs souffrances. Et c'est, à mon avis, au moins aussi important que les chiffres. Cette souffrance des êtres n'est pas mesurable par des calculs et des études. Doit-elle pour cela ne pas compter, ne pas être prise en compte, être balayée par le revers d'une main méprisante et scientifique ? Pour Gérald Briant,« ce n'est pas un travail sérieux ». Peut-être devrait-il pousser un peu plus loin sa pensée et dire que ce que les gens ressentent n'est pas sérieux. Je le répète, je n'ai fait que me promener et discuter avec quelques personnes croisées sur mon chemin. Une quarantaine. Tous, je dis bien tous, m'ont confié leur malaise dû à la sensation d'islamisation de leur ville. Pas une personne ne m'a tenu un propos raciste. Mais tous m'ont dit ne plus se sentir chez eux, se sentir dépossédés de leur village. Les témoignages à ce sujet se ressemblent tous. Suis-je tombé, par hasard, sur les quarante seules personnes de Nangis à penser cela ?

    Une autre tentative de déstabilisation et de déni m'est venue ce jour-là d'un deuxième interlocuteur sur le plateau de Morandini, le conseiller de Paris du Groupe indépendant et progressiste et actuel candidat «Ensemble» aux législatives, Pierre-Yves Bournazel, qui a tenté de m'enfermer dans le piège «islam-islamisme». Il a commencé le commentaire de mon texte par une précision: la différence entre islam et islamisme, différence qu'il faut absolument faire selon lui. Comme si je faisais l'amalgame. Mais quel amalgame ? Je ne suis pas islamologue, il est vrai, et ne compte d'ailleurs pas le devenir. Ce qui est islam d'un côté et islamisme de l'autre ne m'intéresse pas. Ce à quoi je m'intéresse dans ce reportage, c'est à certaines pratiques culturelles et religieuses, à un certain mode de vie d'une partie non négligeable des personnes de confession musulmane de Nangis qui heurtent l'autre partie de la population qui ne l'est pas. Je laisserai donc le soin à Pierre-Yves Bournazel de catégoriser ces pratiques religieuses et culturelles.

    Puisque le problème pour lui ne semble être que l'islamisme, je lui demande si le voile – simple et non intégral – est de l'islamisme. Il me répond que non. Je lui demande alors: «Que répondez-vous aux habitants de Nangis qui voient tous ces voiles comme autant de drapeaux islamiques plantés sur le territoire de leur ville ? Que dites-vous à tous ces gens qui trouvent que leur ville, pour cette raison, devient musulmane ?» Sa réponse : «Là aussi, distinguons l'islamisme et l'islam. Quand il y a des revendications religieuses où on veut imposer sa foi sur la loi de la République et sur le vivre ensemble, nous devons être très fermes et défendre les principes républicains […] deuxièmement, les premiers à se battre contre l'intégrisme religieux c'est souvent les mamans, les gens dans les quartiers qui veulent vivre leur foi – ou d'ailleurs parfois ils n'ont pas la foi – tranquillement et sans être sous pression. Et notre devoir c'est de les protéger ou de les émanciper». Morandini fait alors remarquer à Bournazel qu'il ne répond pas à ma question. «Mais c'est quoi la question ? Il faut dire que les musulmans sont des islamistes ?», s'exclame le candidat «Ensemble».

    Bournazel ne répond évidemment pas à ma question. Lui aussi méprise complètement cette problématique du ressenti des «Français de souche» culturellement menacés par un islam d'atmosphère qui les étouffe. Il répond à cette question par un autre ressenti, celui des personnes de confessions musulmanes qui seraient, selon lui, les premières victimes. Ce sont les musulmans qui semblent l'intéresser. Peut-être est-ce moins nauséabond de s'intéresser au ressenti des «musulmans» qu'à celui des «Français de souche». Rien que le terme «Français de souche» ne met à l'aise personne. Les «de souche», circulez – ou souffrez –il n’y a rien à voir ! Voilà une fois de plus le mépris dont ils sont victimes. Une fois de plus, on ne répondra pas à leurs questions pourtant existentielles. Les Nangissiens que j'ai rencontrés ne m'ont pas parlé d'islam radical, de terrorisme ou de charia. Ils m'ont dit que la population grandissante de femmes voilées et d'hommes en djellabas, les commerces communautaires, l'implantation de la mosquée, toutes ces choses qui se voient, qui leur crèvent les yeux, sont autant de signes qui montrent que leur ville est gagnée par le communautarisme. Pas intégriste, pas djihadiste, pas Ben Ladeniste. Musulmane.

    On m'explique que ce que je rapporte dans les pages de Causeur n'a pas d'importance. Ou pire, que ce que je dis avoir vu et entendu n'existe pas. Les chiffres, les études, la science, la loi. Tout cela contre mes yeux et mes oreilles ? Tout cela contre la sensation, contre le cœur ? Lorsqu'un journaliste se rend sur un terrain de guerre afin d'interviewer la population bouleversée, on ne lui rétorque pourtant pas que son travail ne vaut rien car ce n'est que le ressenti des populations qu'il a rencontrées, et qu'il faut des chiffres, des études approfondies pour étayer son propos. C'est pourtant cette arme avec laquelle on m'attaque. Je me promène, je regarde, je discute, j'écoute ce qu'on me dit, je tente de me mettre à la place des habitants pour les comprendre. Voilà un travail qui n'est pas sérieux, qui ne vaut rien. C'est pourtant ce qu'on appelle le reportage. Se rendre sur le lieu d'un événement, récolter sur le vif des témoignages, des informations et en rendre compte dans les pages d'un journal. Mais le reportage, visiblement, n'est valable que pour certains sujets. Pour celui du malaise civilisationnel et de l'insécurité culturelle, il ne compte pas. Voilà pourquoi, chers Nangissiens, ce que vous m'avez raconté n'a aucune importance. Voilà pourquoi un trait sera tiré sur vos paroles qui ne comptent pas. Voilà pourquoi les problèmes qui sont les vôtres ne seront pas réglés. Ce qui vous dérange n'est pas interdit. Ce qui vous dérange vient de vous, de votre cœur malade et non de délits comptabilisés dans des chiffres officiels retranchés, recoupés, analysés par la science triomphante. On vous l'avait pourtant dit qu'il ne fallait pas confondre l'insécurité et le sentiment d'insécurité. Il ne faut pas non plus confondre l'islamisation et le sentiment d'islamisation. Votre ressenti n'est pas scientifique, alors soyez gentils… Gardez vos sentiments pour vous ! Et la prochaine fois, revenez avec des chiffres. À ce moment-là, on verra ce qu'on peut faire !

    Yannis Ezziadi (Figaro Vox, 17 juin 2022)

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  • Confinement, violences communautaires, terrorisme: ces 24 heures crépusculaires pour la France...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Loup Bonnamy, cueilli sur Figaro Vox et consacré à la conjonction des crises qui secouent notre pays. Normalien, agrégé de philosophie, Jean-Loup Bonnamy est spécialiste de géopolitique et de philosophie politique. Il vient de publier, avec Renaud Girard, Quand la psychose fait dérailler le monde (Gallimard, 2020).

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    Confinement, violences communautaires, terrorisme: ces 24 heures crépusculaires pour la France

    «Plus jamais de confinement», «reconfiner serait un désastre pour notre économie», «il faut enfourcher le tigre et apprendre à vivre avec le virus». Le Président de la République avait pourtant bien juré qu’on ne l’y reprendrait plus à confiner le pays.

    Pourtant, face à la recrudescence épidémique du Covid-19 et au risque de saturation des hôpitaux, il a bien dû s’y résoudre.

    Mais pendant qu’il annonçait leur reconfinement aux Français, certains ont trouvé mieux à faire que d’écouter l’allocution du chef de l’État. C’est par exemple le cas de centaines de membres de la communauté turque dans la région lyonnaise. Visiblement peu soucieux du respect des gestes-barrières et n’ayant probablement pas eu vent de l’interdiction des rassemblements, ils se sont livrés à un véritable pogrom anti-arménien dans les rues.

    Le réveil du lendemain fut encore plus difficile. Moins de 15 jours après l’assassinat de Samuel Paty, un terroriste islamiste rentrait dans une église niçoise et tuait trois personnes. Notons au passage qu’on accuse souvent notre pays de racisme, qu’on dénonce ses «violences policières», mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, nos médecins - alors que les hôpitaux sont surchargés - sont au bloc opératoire en train d’essayer de sauver la vie de l’assassin blessé par la Police. Au Maroc ou en Algérie, on l’aurait laissé se vider de son sang dans la rue. Dans la même journée, un attentat était déjoué à Avignon et un migrant afghan arrêté à Lyon. Armé d’un couteau, il a déclaré «vouloir faire comme à Nice».

    Infatigable VRP de l’émotion, le chef de l’État décida de se rendre immédiatement sur place. Comme après chaque attentat, on a entendu les même discours officiels, mêlant promesses de fermeté et valeurs républicaines. Décidément, ce fut la folle journée de Monsieur Macron.

    Voilà à quoi ressemble désormais notre actualité: une alternance attentats - Covid - communautarisme - attentats - Covid - communautarisme... Répétitives, les crises finissent par se ressembler.

    Qu’il s’agisse des attentats ou de la pandémie, le Président parle sur un ton martial et réunit dans les deux cas «un Conseil de sécurité et de défense». Dans les deux cas, on a le même vocabulaire: «rouge», «écarlate», «alerte» s’appliqueront aussi bien au virus qu’aux attentats. Pour la pandémie, on a le confinement. Pour le terrorisme, on a Vigipirate. Les deux ne servent à rien. Mais ce n’est pas grave. Faisons comme s’ils servaient à quelque chose.

    Aujourd’hui, la France est coupée en trois. Une France qui a peur du Covid et veut le confinement. Une France (de plus en plus nombreuse) qui est hostile au confinement et a peur pour l’économie. Et une France qui se moque bien du Covid et de l’économie et qui donne la priorité à la violence, au nationalisme communautaire et au fanatisme politico-religieux.

    Cette combinaison hallucinante d’événements survenus en moins de vingt-quatre heures révèle le délitement de notre pays. Délitement de notre système hospitalier qui est à nouveau débordé par l’afflux de quelques milliers de patients en réanimation. Délitement économique: le premier confinement avait déjà été une catastrophe absolue, le second va encore aggraver les choses. Délitement identitaire d’une nation fragmentée. Mais ce grand délitement est lui-même dû à l’absence de stratégie de l’État.

    Reprenons les faits un par un.

    Le confinement? Rien ne prouve l’efficacité sanitaire de cette méthode archaïque. L’Argentine est confinée depuis le printemps et le nombre de morts du Covid y augmente encore. Vouloir arrêter une épidémie avec le confinement, c’est comme vouloir arrêter la mer avec ses bras. Le virus est une création de la nature. Si l’épidémie s’est arrêtée partout en Europe en mai (y compris en Suède, pays qui n’a utilisé ni confinement ni masques), c’est en grande partie pour des raisons naturelles. Si elle reprend aujourd’hui (sauf en Suède pour le moment), ce n’est pas à cause d’un «relâchement» des Français ni d’un déconfinement trop rapide (comme le clame François Hollande) ni d’une perte de contrôle, mais pour des raisons naturelles. C’est un fait bien connu que dans les régions tempérées comme l’Europe (ce n’est pas le cas dans les autres types de climats), les virus respiratoires sont plus contagieux et plus violents à la saison hivernale, lorsque le temps est humide. Même sans le Covid, les services hospitaliers sont sous tension en hiver (comme le prouvent les reportages d’actualité de 2019, 2018, 2017…). Or, a priori, le confinement n’a pas la capacité d’influencer la météo.

    Le problème du Covid n’est pas du tout sa mortalité (bien inférieure à 0,5 %: sur 1 046 marins du Charles de Gaulle contaminés, aucun ne mourut) mais sa capacité à saturer les services hospitaliers. D’autant plus que depuis 15 ans, notre hôpital est affaibli par les coupes budgétaires, les

    35 heures et la mauvaise administration d’une bureaucratie aussi incompétente que pléthorique. Il aurait donc fallu vivre un été normal mais armer nos services hospitaliers pour qu’ils puissent faire face à la situation automnale et hivernale. Rien n’a été fait. Nous revoilà donc revenus à la situation du mois de mars.

    Il n’y a plus qu’une solution viable pour sortir le pays de l’ornière: lever le confinement le 1er décembre (voire avant) pour sauver notre économie et utiliser tout le mois de novembre pour mettre en place un grand plan d’urgence qui augmentera massivement les capacités hospitalières. Pour cela, nous devons mobiliser l’armée (comme le firent les Suédois au printemps), mais aussi les cliniques privées, les médecins et infirmiers libéraux, les infirmiers retraités, des femmes de ménage (pour décharger les soignants de toutes les tâches non-médicales, comme par exemple refaire les lits)... C’est la seule sortie de crise possible.

    Il faut 20 000 lits de réanimation au lieu des 5 000 actuels, ainsi qu’un grand nombre de lits de soins intensifs, et le pays pourra alors reprendre une vie tout à fait normale malgré la circulation du virus. Pour cela, il faut adopter les plans et les méthodes de l’économie de guerre. Nous pouvons y arriver. Nos ancêtres ont pu faire bien plus en 1914.

    Les pogroms communautaires dans la région lyonnaise, quatre mois après les affrontements entre Tchétchènes et maghrébins à Dijon? Ils sont - tout comme le terrorisme islamiste- le résultat de l’immigration de masse, qui a introduit dans notre pays des communautés, des mœurs et des problématiques venues de l’étranger. Le Président veut - à juste titre - lutter contre le séparatisme. Mais là encore, sa politique sera inefficace s’il n’attaque pas le problème à la racine: l’immigration. Quand on a un problème de stocks, on commence par couper les flux. Au lieu de disserter sur le halal dans les supermarchés, le ministre de l’Intérieur ferait mieux de rétablir la double peine (afin d’expulser tous les délinquants étrangers une fois leur peine purgée), de supprimer le statut de «mineur isolé» (80 % de fraude par des majeurs se faisant passer pour des mineurs!), d’abolir le regroupement familial, de démanteler les filières de l’immigration clandestine et d’arrêter de distribuer des titres de séjour à tour de bras. Il pourrait aussi être judicieux de démanteler les réseaux d’influence d’Erdogan en France et de légaliser le PKK kurde, qui lutte contre Erdogan mais que la France s’acharne à considérer comme une «organisation terroriste».

    Le terrorisme islamiste sunnite? Cela fait depuis 1994 que notre pays est attaqué! Après l’assassinat de Samuel Paty. Les motivations de cet acte horrible furent mal comprises et nous sommes repartis dans un énième débat sur les caricatures de Mahomet, la liberté d’expression et la laïcité.

    Pourtant Khaled Kelkal, Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche, Coulibaly, l’assassin du père Hamel, les assaillants du Bataclan ou le terroriste niçois qui lança son camion sur la foule le soir du 14 juillet 2016, n’ont eu nul besoin des caricatures pour passer à l’acte. Si Charlie-Hebdo n’avait jamais publié de caricatures sur l’Islam, les frères Kouachi ne seraient pas restés tranquillement chez eux. Ils auraient tout simplement choisi une autre cible: militaires, policiers, juifs à la sortie d’une synagogue ou dans un magasin casher, chrétiens dans une église (comme cela vient de se passer à Nice) ou même passants au hasard des rues. De même, si Samuel Paty n’avait jamais montré les caricatures, son assassin aurait juste trouvé une autre personne à décapiter. Et les islamistes n’ont pas eu besoin de caricatures pour plonger l’Algérie et la Syrie, deux pays musulmans, dans une sanglante guerre civile ou pour faire sauter des bombes à Kaboul, Damas et Bagdad.

    Si on veut que la spirale s’arrête, il faut attaquer le terrorisme à sa racine: à la fois en prenant les mesures sécuritaires adéquates (expulsion des islamistes étrangers, détention à perpétuité des djihadistes français, rupture avec le Gouvernement des juges…) et en opérant notre réarmement moral (réhabilitation du patriotisme et du Roman national…). Comment demander aux jeunes musulmans d’aimer notre pays alors que notre pays ne s’aime pas lui-même? Lorsqu’il a lu publiquement la lettre d’Henri Fertet (fusillé à l’âge de 17 ans par les Nazis), Emmanuel Macron a mis de côté le passage où le jeune Résistant bisontin parlait de la «France éternelle». Ce n’est pas avec des discours vides, abstraits et mièvres sur la laïcité ou les valeurs de la République qu’on pourra refaire le tissu national. Le seul moyen d’y arriver est justement d’exalter la «France éternelle», son drapeau, son armée, ses batailles, ses héros: Clovis, Charlemagne (qui fut d’ailleurs l’ami du calife musulman de Bagdad Haroun al-Rachid, fait historique dont l’évocation auprès des élèves serait bien plus puissante que tous les appels niais au «vivre-ensemble»), Saint-Louis, Jeanne d’Arc, Napoléon, de Gaulle...

    On voit donc que notre pays est pris dans un certain nombre de spirales. À chaque fois le même schéma: nous sommes prisonniers de la spirale en raison d’un défaut de stratégie et d’un défaut d’analyse sur les causes réelles des problèmes. Avec le Covid-19 (et d’autres pandémies à venir), tant que nous n’aurons pas un plan de guerre pour les hôpitaux, nous irons de déconfinement en reconfinement. Avec le communautarisme, la France se fragmentera et ira de violences communautaires en violences communautaires tant qu’on ne tarira pas la source du problème, c’est-à-dire l’immigration. Avec le terrorisme, le cycle des attentats (ouvert en 1994) ne cessera pas tant qu’on ne prendra pas les mesures sécuritaires indispensables et qu’on n’opérera pas notre indispensable redressement patriotique.

    Jean-Loup Bonnamy (Figaro Vox, 29 octobre 2020)

     

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  • Ce néo-racisme qui vient...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la question de ce nouvel antiracisme qui n'est qu'un néo-racisme. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « L’actuel antiracisme n’est pas le contraire du racisme, mais un racisme en sens contraire. »

    Dynamisé par le retentissement de l’affaire aux États-Unis, le combat mené par Assa Traoré contre les « violences policières » vous paraît-il être un mouvement de masse ou seulement résulter d’un effet de mode et d’une agitation marginale dont l’ampleur serait surestimée par nos médias ?

    L’affaire George Floyd est un fait divers auquel le système médiatique, acquis à l’idéologie dominante, a donné une résonance planétaire. La mort d’, autre fait divers, n’a rien à voir avec cette affaire, sinon la couleur de peau de deux délinquants multirécidivistes morts des suites de leur interpellation. Son retentissement doit, en revanche, tout à l’habileté du comité mis en place pour défendre sa « mémoire », qui a su instrumentaliser à son profit les délires du politiquement correct et les retombées non moins délirantes du mouvement Black Lives Matter, tout en faisant son miel de l’influence grandissante de l’idéologie indigéniste.

    L’amalgame entre les deux affaires met aussi en lumière l’américanisation des modes de pensée des proches d’Assa Traoré, qui se prend elle-même pour une nouvelle Angela Davis. Vous le savez, toutes les modes américaines, qu’il s’agisse de la Gay Pride, de la théorie du genre ou de l’« intersectionnalité » des luttes, ont fini par s’imposer en Europe. Or, le contexte est radicalement différent. Les États-Unis sont depuis leurs origines confrontés à une question raciale qu’ils n’ont jamais su résoudre. Rappelons-nous qu’en 1945, c’est une Amérique ségrégationniste qui a emporté la victoire sur le racisme hitlérien ! Quant à la violence policière, effectivement courante aux États-Unis, elle est sans commune mesure avec ce que l’on peut voir en France. J’ajoute que chez nous, quand il y a brutalités policières, elles s’exercent sans complexe sur les « Gaulois » (yeux crevés, bras arrachés, blessures de guerre), comme on l’a vu à l’époque des gilets jaunes, beaucoup plus que contre les racailles et les migrants.

    Mais, au fond, qu’est-ce que cette « pensée indigéniste » ?

    L’idéologie indigéniste s’est formée au contact des « études post-coloniales », elles-mêmes héritières des subaltern studies fondées par Ranajit Guha et de la French theory (Derrida, Deleuze, Foucault) qui se sont développées, principalement en Amérique, depuis plus d’une vingtaine d’années. Il est difficile d’y comprendre quelque chose si l’on ne s’est pas familiarisé avec l’œuvre de ses principaux théoriciens (Eduard W. Saïd, Gayatri C. Spivak, Achille Mbembe, Paul Gilroy, etc.). La pensée post-coloniale comprend deux aspects. D’une part une critique radicale, et à mon sens très justifiée, de l’universalisme abstrait de la raison occidentale qui, lorsqu’on l’étudie en profondeur, se dévoile comme un ethnocentrisme masqué (les « valeurs universelles », comme l’idéologie des droits de l’homme, n’ont d’universel que le nom). Et, d’autre part, le postulat, beaucoup plus contestable, selon lequel les anciennes nations colonisatrices n’ont jamais pu, par une sorte de fatalité quasi génétique, abandonner le regard « discriminant » qu’elles posaient naguère sur les indigènes des colonies. D’où le nom des Indigènes de la République (Houria Bouteldja), un nom d’autant plus grotesque que, si l’on s’en tient au sens des mots, les véritables indigènes de notre pays, les véritables autochtones, sont aussi ceux qui l’habitent depuis le plus longtemps.

    À partir de là, une nouvelle vague délirante s’est mise en place, qui n’a cessé d’enfler. On a très vite compris que le slogan « Les vies noires comptent » ne signifie pas qu’elles comptent aussi, mais que les vies des autres ne comptent pas ou comptent beaucoup moins. Concrètement, cela s’est traduit, et se traduit toujours, par une surenchère de revendications, de mises en accusation, de procès d’intention, d’exigences toujours plus extravagantes qui, sur la base des pulsions collectives pilotées par les lobbies, de la victimisation lacrymale et du droit d’avoir des droits, vise à « déblanchir » l’Europe, à dénoncer l’homme blanc comme coupable de toute la négativité sociale, voire comme incapable de dénoncer le racisme puisqu’un Blanc est nécessairement raciste, même quand il s’affirme bruyamment antiraciste (c’est dans ses gènes). L’essor de la cancel culture et l’hystérie des déboulonneurs de statues, peu différents à mes yeux des profanateurs de sépultures, entrent dans ce cadre. Pour le dire plus crûment, la chasse aux Blancs est désormais ouverte.

    Que deviennent, dans tout cela, les catégories de racisme et d’antiracisme ?

    Tout a changé. Il y a trente ans, la lutte contre le racisme consistait à lui opposer un universalisme très classique, qui en France s’affirmait « républicain ». L’Europe était perçue comme la « terre des droits de l’homme ». Les différences raciales étaient considérées comme de peu d’importance, l’idée sous-jacente étant qu’en réalité, « nous sommes tous les mêmes ». Il était alors de bon ton de proclamer l’indifférence à la différence. En supprimant les discriminations fondées sur les « préjugés » et les « stéréotypes », on allait créer des sociétés multiraciales harmonieuses et tous les problèmes disparaîtraient. Le jacobinisme français voulait, en outre, assimiler des individus mais ne reconnaissait pas l’existence des communautés. Les races, en somme, n’étaient que des illusions d’optique. Cette façon de voir n’a pas disparu, puisque l’on continue d’opposer les « valeurs universelles de la République » aux diverses formes de « communautarisme », mais elle a aujourd’hui perdu toute crédibilité. L’existence des communautés crève les yeux au moment même où – suprême ironie – on a officiellement décrété que « les races n’existent pas ».

    Le mouvement indigéniste se situe dans une tout autre perspective. C’est un mouvement identitaire qui fait reposer l’identité sur la race – ce qui est la façon la plus pauvre de définir l’identité. Voyant (non sans raison) dans l’universalisme une mystification, il revendique de façon convulsive des appartenances ethniques que l’on avait cru pouvoir enterrer sous des discours lénifiants. C’est pourquoi les Indigènes de la République contestent la légitimité des associations antiracistes traditionnelles et récusent radicalement le modèle républicain. Pour paraphraser Joseph de Maistre, on pourrait dire que cet antiracisme n’est pas le contraire du racisme mais un racisme en sens contraire. Un racisme affiché sans états d’âme qui a au moins le mérite, en luttant à fronts renversés, de clarifier les choses. Les races ont beau « ne pas exister », la racialisation des rapports sociaux est partout. Résultat : aujourd’hui, entre les réunions « interdites aux cisgenres » et les conférences réservées aux « racisés », on compte les Noirs pour dire qu’il n’y en a pas assez, comme sous le IIIe Reich on comptait les Juifs pour dire qu’il y en avait trop. C’est, assurément, une subversion de la société, mais pas une subversion du système dominant. La façon dont les grandes entreprises plient le genou devant les exigences de ce néo-racisme montre que le capitalisme n’y voit, en fin de compte, qu’une nouvelle source de profits.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 12 août 2020)

     
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  • Vers le démantèlement de l'Etat régalien ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous Le samedi politique de TV Libertés, diffusé le 27 juin 2020 et présenté par Élise Blaise, qui recevait Xavier Raufer, pour évoquer l'explosion des violences communautaristes... Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et récemment, Le crime mondialisé (Cerf, 2019).

     

                                          

    " Depuis plusieurs semaines, la France sombre dans toujours plus d’anarchie. L’Etat régalien, visiblement si insignifiant pour Emmanuel Macron, est littéralement démantelé.
    Après la mort de George Floyd aux Etats-Unis, le Collectif Justice pour Adama reprend du poil de la bête et organise des manifestations interdites. Christophe Castaner applaudit, au mépris des lois dont il devrait être l’un des garants. La Police est accusée de racisme, et Castaner fait allégeance, contre ces forces de l’ordre dont il a usé et abusé contre les Gilets Jaunes.

    Nicole Belloubet, le garde des Sceaux, viole pour sa part le principe de séparation des pouvoirs.

    Dans ce nouveau numéro du Samedi Politique, le criminologue Xavier Raufer revient d’abord sur les racines du communautarisme américain qui aboutissent à une situation proche de l’apartheid aux Etats-Unis. De quoi comprendre l’illégitimité des mouvements tels que Black Lives Matter en France, importés à grand renfort de subsides injectés par des mondialistes tels que George Soros et son Open Society. L’objectif : fracturer les sociétés pour les affaiblir et en faire des proies faciles.

    Un objectif qui ne semble pas déplaire à la Macronie qui laisse s’installer l’anarchie dans les banlieues et quartiers « dits » difficiles, où les gangs de criminels, tantôt tchétchènes, tantôt d’origine maghrébine s’affrontent en toute impunité. "

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  • Le vivre-ensemble ? Quel vivre-ensemble ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Xavier Raufer à Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque les affrontements entre Maghrébins et Tchétchènes à Dijon ainsi que les manifestations communautaristes contre le racisme.

    Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et, tout récemment, Le crime mondialisé (Cerf, 2019).

     

                                     

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