Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Métapo infos - Page 836

  • En attendant la droite nouvelle...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'impérieux besoin d'une droite nouvelle pour reconstruire une civilisation dévastée par l'immigration, l'individualisme et le néo-capitalisme...

    Dans un esprit proche, on pourra utilement consulter le site du nouveau collectif Ligne droite...

    Masqué.jpg

    Pour 2018, souhaitons-nous une droite nouvelle ?

    L’année 2017 fut sinistre en France. Mais le plus sinistre ne fut-il pas finalement que la droite française ait, une nouvelle fois, trahi les espoirs placés en elle ? Pourquoi ? Parce que les électeurs ont compris que la droite ne vivait plus que dans le passé, au lieu de démontrer sa capacité à affronter l’avenir.

    La Droite en marche mais… en marche arrière !

    Car toute la droite regarde obstinément et avec délectation dans le rétroviseur de l’histoire. C’est sa marque de fabrique.

    Il suffit pour s’en persuader de parcourir certains sites, certains journaux ou d’écouter certains propos : ici, on assure la promotion d’un film consacré aux guerres de Vendée ; là, on déplore les églises en péril ; là, on dénombre les victimes de 100 ans de communisme ou l’on dénonce les méfaits de la Réforme.

    Un chroniqueur médiatique célèbre quotidiennement avec talent le « suicide » français et la fin des Trente Glorieuses. Les héritiers de ceux qui hier critiquaient vertement De Gaulle sont devenus des professeurs de souveraineté, mais à retardement. Mais tous communient dans le lugubre énoncé quotidien des plaies ou des fautes françaises : la répression des mal-pensants, la délinquance, l’immigration ou l’avortement de masse.

    Et encore, s’agit-il de médias faisant preuve d’une certaine conscience politique dissidente.

    Que dire alors du reste de la population, plongé dans la réminiscence médiatique obligatoire des « heures sombres de notre histoire » et du « devoir de mémoire » ! Ce passé qui ne passe jamais ne sert à rien, comme l’avait bien vu Nietzsche, sinon à nous détruire par étouffement.

    L’histoire ne repasse pas les plats. Il serait temps que la Droite le découvre

    Ce n’est certes pas nouveau, mais les sempiternelles jérémiades des réseaux conservateurs, traditionalistes, réacs et autres souverainistes de tout poil commencent vraiment à nous fatiguer.

    D’abord, ces jérémiades ne servent à rien car, comme l’affirmait drôlement Louis-Ferdinand Céline au siècle dernier, « l’histoire ne repasse pas les plats ».

    On peut, bien sûr, se demander avec inquiétude si les cloches sonneront encore demain en France. Mais Philippe de Villiers ferait mieux de se demander pourquoi les Français fréquentent de moins en moins leurs églises ! La nostalgie du passé est certes humaine, mais elle ne débouche politiquement sur rien.

    Une certaine droite vit pour cette raison toujours à l’heure du complexe du comte de Chambord : à force de se focaliser sur le symbole du drapeau blanc, on finit par ouvrir la voie au… régime républicain.

    Aujourd’hui l’esprit du comte de Chambord prend la forme du souverainisme nostalgique. L’essentiel ne serait-il pas de pouvoir bientôt acheter « sa baguette avec des francs », comme le promettait Florian Philippot lors des dernières élections présidentielles ?

    D’autres se réfugient dans le régionalisme sécessionniste, comme hier dans le Larzac : une autre façon, plus branchée, d’enclencher la marche arrière dans le monde d’aujourd’hui. « Arrêtez le monde, je veux descendre », comme écrivait ironiquement déjà dans les années 1980 l’éditorialiste Louis Pauwels !

    Le vieux mythe de « la France seule » refait ainsi malheureusement surface et, avec lui, son patriotisme de restriction et la grande illusion vichyssoise de se prétendre souverain tout en sortant de l’histoire.

    Qu’on le veuille ou non, à l’âge du choc des civilisations, le destin de la France est désormais indissociable de celui de la civilisation européenne. Sur le site Polémia, la vidéo « Être Européen » a ainsi été beaucoup plus visionnée que celle intitulée « Être Français » et ce n’est pas un hasard. Il serait temps que la droite le reconnaisse.

    Il n’y a plus rien à conserver. Il faut désormais tout reconstruire

    Les conservateurs nous cachent aussi un grand secret : il n’y a justement plus rien à conserver ! Car la France que nos pères ont faite et ont défendue avec leur sang n’existe plus.

    Elle a été détruite par l’immigration de peuplement, par le néo-capitalisme, par l’individualisme radical, par l’Europe de Bruxelles comme par l’américanisation de la culture, donc par tout ce que la droite a été incapable d’empêcher quand elle n’a pas elle-même encouragé ces évolutions catastrophiques, en particulier à cause de son américanophilie maladive et de son adhésion aveugle à l’idéologie libérale.

    La France reste, certes, un beau pays folklorique, mais surtout à usage des étrangers désormais. Une belle villégiature qui n’a pas encore été complètement détruite par les promoteurs immobiliers, les centres commerciaux et les friches industrielles. On visite encore ses châteaux, ses cathédrales et ses musées, comme on visite le Parthénon, c’est-à-dire les vestiges d’une culture morte. Comme on profite de son système social, également moribond du fait de la dénatalité et du chômage de masse des autochtones.

    D’où aussi l’ambiguïté de la défense de l’identité de nos jours : car notre identité, cadavérique, est sans doute plus à reconstruire, aujourd’hui, comme l’ont fait différents peuples menacés dans l’histoire, qu’à conserver dans le formol mémoriel.

    En 2017 la droite n’aurait rien pu changer, sinon en pire

    Doit-on donc continuer, en jouant les pleureuses ou les procureurs selon le tempérament de chacun, de regretter l’échec de François Fillon ou de Marine Le Pen ? Hélas non, car leur élection n’aurait rien changé, sinon en pire.

    En effet, désormais il ne s’agit plus de conquérir le pouvoir, mais de rétablir la souveraineté du politique : donc de créer un nouveau Pouvoir face à l’omnipotence du Système oligarchique ; de rétablir la primauté du « gouvernement des hommes » sur celui des choses, pour reprendre une vieille formule. Mais cela, ni F. Fillon ni M. Le Pen n’ont démontré qu’ils l’avaient compris.

    Les partisans de la Manif Pour Tous devraient donc méditer leur échec.

    En 1984, leurs parents ont fait reculer le gouvernement socialiste, en défendant l’école libre. Mais la loi Taubira est passée malgré les centaines de milliers de manifestants et de ballons roses et bleus à travers toute la France. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui les vraies décisions ne se prennent plus à l’Élysée, à Matignon ou au Parlement : car le Pouvoir est passé aux juges, aux lobbies, aux médias, aux institutions financières et aux grandes firmes transnationales, qui tous se moquent de la volonté populaire.

    Un président de droite, dans ce contexte, n’aurait rien pu faire : face à l’armée des défenseurs et des relais du Système il ne se serait appuyé que sur le vide.

    C’est justement à combler ce vide que la droite devrait prioritairement consacrer ses efforts, au lieu de rejouer le sempiternel et dérisoire combat des chefs.

    Pour une réforme intellectuelle et morale de la droite

    L’avenir n’a jamais appartenu aux spectateurs, ni aux nostalgiques ni aux faibles. Il ne sert à rien, par exemple, de faire des succès de librairie en déplorant l’islamisation rampante ou galopante si on n’a rien de concret à lui opposer. L’islam est un défi qu’il faut relever, comme l’ont fait nos ancêtres, et non pas seulement à commenter ou à déplorer.

    Si elle veut apparaître comme une alternative crédible au Système – mais le veut-elle vraiment ? – la droite doit donc cesser de révérer ses vieilles idoles. Pour tout dire, elle a besoin d’une profonde réforme intellectuelle et morale.

    Le « monde d’avant », comme dit Emmanuel Macron, ne reviendra pas : il faut donc que la droite ait l’audace d’en construire un nouveau.

    De même le vrai patriotisme de nos jours est européen, continental et civilisationnel, et non pas corse, catalan, savoyard ou souverainiste. Il ne suffit pas de twitter contre l’Europe de Bruxelles ou celle de Mme Merkel : il faut bâtir à la place une Europe puissance, qui soit la maison commune de tous les Européens. Car seule une telle Europe permettra à notre civilisation de survivre dans le monde multipolaire qui vient.

    La droite doit pour cela faire rêver, alors que jusqu’à présent elle nous a surtout fait bâiller d’ennui ou hurler de déception : il lui faut désormais incarner une foi nouvelle dans notre avenir commun. Défendre notre glorieux passé, certes, mais surtout forger de nouvelles forces pour le monde de demain.

    En 1962, un jeune militant de droite, tirant les conséquences de l’échec de la cause de l’Algérie Française, écrivait que « la jeunesse d’Europe aura de nouvelles cathédrales à construire et un nouvel empire à édifier (*) ». Il s’appelait Dominique Venner.

    Pour 2018, souhaitons donc que la droite s’attelle enfin à la tâche.

    Michel Geoffroy (Polémia, 7 janvier 2017)

    (*) Dominique Venner, Pour une critique positive, éditions Idées [1962] 2013, 75 pages.

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Charles De Gaulle, le dernier capétien ?...

    Les éditions VA press ont récemment publié un essai de Richard Alain Marsaud de Labouygue et Jean Côme Tihy intitulé Charles De Gaulle, le dernier capétien.

    Richard Alain Marsaud de Labouygue est expert juridique et Jean Côme Tihy journaliste.

     

    Marsaud_Tihy_Charles De Gaulle le dernier capétien.jpg

    " Pour la première fois, ce livre envisage de replacer le moment gaullien (1958-1969) dans l’histoire longue de l’héritage capétien. Il dépasse en effet une vision souvent trop courte et cloisonnée de l’histoire. Dans la pensée des auteurs, la Révolution française de 1789 n’a pas mis un terme à la monarchie française mais a tout simplement introduit une parenthèse d’instabilité politique délégitimant l’autorité et la légitimité du monarque, figure de l’Etat. A l’opposé des théories maurassiennes et républicanistes, ils démontrent les similitudes du régime capétien et de la République gaullienne, jusqu’à penser celle-ci comme la fille mort-née, mais légitime de la monarchie française ?
    A l’heure où la chose publique est trop souvent dévoyée par la communication et le marketing politique, les auteurs proposent une grille de lecture inédite de notre histoire nous permettant de mieux comprendre la parenthèse gaullienne à laquelle se réfèrent nos hommes politiques, de gauche comme de droite. A lire de toute urgence... "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Alain de Benoist : « les grands médias ont toujours été les premiers à relayer les mensonges d’État »...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur le site de réinformation  Breizh info, dans lequel il revient notamment sur le projet de loi annoncé par Emmanuel Macron et destiné à lutter contre la diffusion des  fake news... Philosophe et essayiste, directeur de la revue Krisis et éditorialiste de la revue Éléments, Alain de Benoist vient de publier Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017) et Ce que penser veut dire (Rocher, 2017).

    Alain de Benoist 2.jpg

     

    Alain de Benoist : « les grands médias ont toujours été les premiers à relayer les mensonges d’État »

    Breizh-info.com : Que vous inspirent les déclarations d’Emmanuel Macron sur le projet de loi contre les « fake news » ?

    Alain de Benoist : On pense évidemment à Orwell, mais on ne peut pas se borner à dénoncer les menaces supplémentaires que va faire peser sur la liberté d’expression la mise en œuvre de ce nouveau dispositif de censure. Il faut aussi s’interroger sur la notion même de fake news – de « fausse nouvelle » si l’on préfère la langue française au sabir américain. Or, Macron se révèle ici d’une étonnante naïveté, à moins qu’il ne s’agisse seulement de mauvaise foi.

    Il semble en effet s’imaginer que les « nouvelles » sont soit vraies, soit fausses. On aimerait que ce soit si simple ! En matière d’information, la vérité est qu’il n’y a pas de vérité (absolue). L’information objective n’existe pas : elle est toujours le reflet de la subjectivité de qui la fournit. Il y a seulement des journalistes qui s’efforcent d’être honnêtes, et d’autres qui ne le sont pas. A côté de la « fausse nouvelle » manifeste, relevant d’une véritable désinformation, une nouvelle peut être faussée, tronquée, biaisée. La place qu’on lui donne, la façon dont on rapporte les faits, les titres employés jouent également. Un exemple simple : quand la presse fait l’éloge de l’éditeur Paul Otchakovsky-Laurens, qui vient de mourir, en rappelant les noms des écrivains qu’il a lancés et soutenus, sans jamais citer celui de Renaud Camus, qui est l’auteur dont il a publié le plus grand nombre de livres, peut-on dire que l’information est objective ? Il y a des mensonges par omission.

    N’oublions pas non plus que les grands médias, qui se flattent aujourd’hui de « décoder » les fake news chez les autres, ont toujours été les premiers à relayer les mensonges d’État, des « armes de destruction massives » de Saddam Hussein jusqu’au prétendu « charnier » de Timisoara. Et que dire des délires antirusses qui feront bientôt attribuer à Poutine la responsabilité des dérèglements climatiques ?

    Dans une société normale, c’est au lecteur de se faire une opinion en lisant des choses contradictoires. On ne peut pas lui mâcher par avance la besogne en lui disant ce qui est digne de confiance (selon quels critères ?) et ce qui ne l’est pas. Ou bien alors, comme dans 1984, il faut tout de suite instituer un ministère de la Vérité – ce dont nous ne sommes d’ailleurs pas très loin. A l’heure où tant de nos contemporains s’emploient à ne pas voir ce qu’ils voient, on pourrait aussi s’interroger sur le statut du réel dans la société postmoderne. « Dans le monde réellement renversé, disait Guy Debord, le vrai est un moment du faux ».

    Comment la presse alternative devra-t-elle s’organiser selon vous demain, entre censure des réseaux sociaux et ce type de projets de loi ?

    Je lui fais confiance. Même dans les pires dictatures, on trouve toujours des moyens de contourner les obstacles. C’est la vieille histoire des fabricants de coffres-forts et des cambrioleurs : les systèmes de protection s’améliorent toujours plus, mais les techniques des perceurs de coffres s’améliorent aussi. Peut-être faudrait-il seulement que la « presse alternative » envisage de se renouveler un peu, pour ne pas se réduire à des commentaires, toujours les mêmes, sur des sujets qui sont toujours les mêmes aussi. Les choses les plus justes, quand elles sont mille fois répétées, finissent par ennuyer.

    Sur Internet et les réseaux sociaux, j’ai toujours été personnellement réservé. Ceux qui ont cru que la Toile allait offrir une « liberté totale » à l’« information alternative » ont à mon avis été trop optimistes. Les libertés incontestables offertes par Internet vont être de plus en plus encadrées, c’est-à-dire limitées. On s’apercevra alors qu’Internet est aussi le plus extraordinaire moyen que l’on ait jamais inventé pour surveiller, contrôler et fliquer.

    Le 1er janvier a vu la création de l’Assemblée territoriale de Corse, collectivité unique dirigée par les nationalistes. Quelle est votre analyse de ces élections de Corse ? Catalogne, Corse, Écosse… Est-ce le réveil de l’Europe des régions ?

    Je me réjouis de ce qui se passe en Corse, mais le « réveil de l’Europe des régions » me paraît assez problématique. D’abord, l’Europe des régions n’implique pas nécessairement le démantèlement des nations, qui sont aussi des réalités. Ensuite, l’analogie que l’on fait communément entre la Corse, la Catalogne, l’Écosse, la Flandre, et pourquoi pas le Kosovo, le Québec, le Kurdistan et le Tibet, est à mon sens assez superficielle. Sur place, les situations sont extrêmement différentes. En la matière, on ne peut donc s’en tenir à des déclarations de principe : il faut aller voir ce qu’il en est concrètement dans chaque cas. L’Espagne n’est pas non plus la Belgique, qui n’est pas le Canada ou la Yougoslavie.

    Et nous ne sommes plus non plus au XIXe siècle, à l’époque où l’indépendance garantissait le maintien de l’identité parce que les frontières étaient ce qui permettait le mieux aux peuples d’être présents à eux-mêmes. Aujourd’hui, les frontières n’arrêtent plus grand-chose : quelle que soit la langue que l’on parle, tout le monde vit plus ou moins de la même manière. Les régions qui subissaient naguère l’hégémonie d’une culture dominante nationale baignent aujourd’hui, comme les nations elles-mêmes, dans une culture de la marchandise qui excède toutes les frontières. L’indépendance, dans ces conditions, n’a plus la même signification qu’autrefois. C’est pourquoi je ne suis pas pour l’indépendance, mais pour l’autonomie.

    Le pape François n’a de cesse d’appeler les populations européennes à accueillir les migrants. N’est-ce pas finalement un message criminel vis-à-vis des populations européennes ?

    Les déclarations du pape François ne sont un problème que pour les chrétiens qui ne les approuvent pas. Ceux qui ne sont pas chrétiens y verront la confirmation qu’il ne faut pas compter, pour défendre son identité, sur une religion qui, face aux menaces, ne sait parler que d’amour, de repentance et de pardon.

    Le pape est dans son rôle quand il appelle à faire preuve d’esprit de charité devant la détresse et la souffrance humaines. Le problème est qu’il confond la morale publique et la morale privée. Pour le reste, il ne fait que prendre plus au sérieux que certains de ses prédécesseurs la vocation universaliste qui est inhérente à la religion dont il se réclame. Saint Paul le disait déjà : le peuple de Dieu ne se confond avec aucun peuple particulier. Tous les hommes sont frères, puisque tous fils du même Père. L’idée même de Dieu unique implique la notion d’humanité. Les autres distinctions, de peuples, de langues, de cultures, ne viennent qu’après – d’autant que le christianisme est aujourd’hui en train de devenir une religion du Tiers-monde.

    C’est évidemment ennuyeux pour ceux qui veulent faire des « racines chrétiennes » un repère identitaire, mais c’est ainsi.

    Qu’attendez-vous de cette année 2018 ?

    Qu’elle débouche le plus vite possible sur le XXIIe siècle !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh infos, 8 janvier 2017)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 0 commentaire Pin it!
  • Le colonel Lawrence et la construction du chaos au proche-Orient...

    Les éditions Economica viennent de rééditer un essai de Basil Liddell Hart intitulé La vie du colonel Lawrence. Il est précédé d'un avant-propos de François Géré sur "la construction du chaos au Proche-Orient". Officier, historien militaire et stratégiste anglais, Basil Lidell Hart (1895-1970) est un des grands défenseurs de la stratégie de l'approche indirecte, qu'il a développé dans Stratégie, son maître ouvrage.

     

    Hart_La vie du colonel Lawrence.jpg

    " « Le sujet du livre est double et double aussi son intérêt. C’est un récit de la campagne d’Arabie et une biographie du colonel Lawrence : l’un et l’autre d’une originalité qui en fait le mérite. »
    Dans l’action de Lawrence au Proche-Orient, Liddell Hart trouve l’éclatante confirmation de sa théorie de l’approche indirecte. La rencontre entre ces deux intelligences et ces deux cultures permet de constater l’existence de deux phénomènes majeurs de la pensée stratégique : la filiation des conceptions à travers les siècles, de stratégistes en stratégistes et simultanément la polarisation de ces conceptions qui tendent à se poser comme incompatibles jusqu’à l’hostilité.
    Sans être dupe mais à son corps défendant, Lawrence a contribué à créer l’instabilité sur cet immense espace que nous nommons Proche- ou Moyen-Orient. Il est l’homme par qui le chaos s’est installé, durablement ravageur, vouant l'ensemble de la région à des convulsions sans fin, des insurrections permanentes, des déplacements forcés de population et d’épouvantables massacres. Cela, il ne pouvait le prévoir. Croyant, de bonne foi, satisfaire les aspirations des Arabes, il ne fut que le jouet d’un enchaînement implacable d’affrontements entre de nombreux acteurs poursuivant des buts incompatibles. Durant un siècle le chaos n’a fait que s’amplifier. Les guerres de Syrie et d’Irak débordent sur les frontières et provoquent l’ingérence des puissances extérieures.
    La lecture de Liddell Hart et de Lawrence nous fait éprouver un sentiment de familiarité avec la situation actuelle du Proche-Orient. Un siècle plus tard, si la guerre oppose des acteurs différents poursuivant des buts nouveaux, nous retrouvons les mêmes lieux et les mêmes comportements. La géographie dicte sa loi aux hommes et aux matériels : il faut traverser les mêmes fleuves, suivre les mêmes axes de communication. Il en résulte des principes assez constants de conception et de conduite des opérations. Syriens, Iraniens, Russes, djihadistes de toutes sortes, réguliers et irréguliers marchent dans les pas de Lawrence et souvent font les mêmes calculs stratégiques pour contrôler l’espace, s’emparer des points névralgiques et gagner la guerre.
    Mais au Proche-Orient il semble qu’il n’y ait jamais de victoire définitive. La défaite de l’État islamique mettra-t-elle fin à un siècle de chaos ? C’est plus que douteux. "

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Cette année-là... (4)

    Dans Cette année-là, l'équipe de la revue Éléments, autour de Patrick Péhèle,  nous fait découvrir sur le plateau de TV Libertés des livres, des chansons, des films, des évènements qui ont marqué la société française en bien ou en mal et qui marquent encore notre présent. Un rendez-vous classé par année, sous le signe d’un retour sur notre passé, avec ce qu'il faut de passion et d'impertinence... Et on retrouve sur le plateau Pascal Esseyric, David L’Épée , Olivier François et Christophe A. Maxime...

    Au sommaire ce mois-ci :

    – le live Aristote au Mont Saint-Michel, de Sylvain Gouguenheim (2008)

    – le film Calmos, de Bernard Blier (1976)

    – La série Le prisonnier, de Patrick McGoohan (1967)

     

                                       

     

    En complément :

    - un extrait du film Calmos

                                   

    - le célèbre générique de la série Le prisonnier

                                        

    Lien permanent Catégories : Débats, Décryptage, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Virilité...

    Nous vous signalons la publication du vingt-et-unième numéro de la revue Perspectives libres consacré à la question de la virilité.

    La revue Perspectives libres, dirigée par Pierre-Yves Rougeyron, est publiée sous couvert du Cercle Aristote et est disponible sur le site de la revue ainsi qu'à la librairie Facta.

     

    Perspectives libres 21.jpg

    Au sommaire :

    Dossier

    Maturité – Pierre-Yves ROUGEYRON

    Au-delà du bien et du mâle – Véronique HERVOUËT

    Notre grâce des Sieurs. Saint Joseph, figure de la virilité chrétienne – Jérémy-Marie PICHON

    Julius Evola et la métaphysique de la volonté – Paul DUCAY

    Julien Freund ou l’imagination du désastre – Jerónimo MOLINA CANO

    Henri Savatier, une figure française exemplaire – Léo IMBERT

    Libres pensées

    Psychiatriser l’adversaire – Histoires et perspectives – Léo IMBERT

    Libres propos

    Un contrôle humain significatif sur la force algorithmique en tant que norme juridique internationale – Frank PASQUALE

    Mais qui est Mariano Rajoy ? Portrait de la droite espagnole en son époque – Nicolas KLEIN

    La Lycanthropie – Léo IMBERT, Alexandre EL OMEIRI

    La génération qui vient – Julien FUNNARO

    L’austérité lettone : le visage de la « Nouvelle Europe » – Jeffrey SOMMERS

    De Versailles à la paix de Wilson – Philippe RENOUX

    Souveraineté, Nation, Religion : à la recherche des fondements perdus du politique – Bruno VERLEY

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!