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Métapo infos - Page 806

  • Les « 3 D » de la gauche : déni, délit, délire !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par François Bousquet, le rédacteur en chef d'Éléments, à Boulevard Voltaire à l'occasion de la sortie du numéro d'été de la revue. Journaliste et essayiste, François Bousquet a notamment publié Putain de saint Foucauld - Archéologie d'un fétiche (Pierre-Guillaume de Roux, 2015) et La droite buissonnière (Rocher, 2017).

     

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    François Bousquet : "Les « 3 D » de la gauche : déni, délit, délire !"

    Le numéro d’été d’Éléments est en kiosques. Alain de Benoist y signe un papier accablant sur la manière dont la gauche est devenue racialiste. C’est le monde à l’envers, non ?

    En un peu plus d’une trentaine d’années, la gauche est passée du déni du réel (les races n’existent pas) au délit du réel (la pénalisation du racisme), avant de succomber au délire du réel (les races sont partout). Les « 3 D » de la gauche : déni, délit, délire ! Ils symbolisent à eux seuls les contradictions du gauchisme culturel. C’est ce qu’on appelle, en psychologie comportementale, une injonction contradictoire, qui résume assez bien la schizophrénie des progressistes. Ils proclament, comme dans La Ferme des animaux (1945) de George Orwell, que tous les animaux sont égaux, certes, mais certains – en l’occurrence, les minorités visibles – sont plus égaux que d’autres. La vérité, c’est que la gauche est prise au piège de son antiracisme. Elle prêche l’universalisme tout en défendant des pratiques de non-mixité de populations qui promeuvent un ethnodifférentialisme victimaire. Elle qui, hier, voulait abolir les races en est réduite, aujourd’hui, à les exacerber. La non-mixité consacre le grand retour de la ségrégation, mais non plus subie, tant elle est consentie et revendiquée. Cela conduit la gauche à ethniciser les rapports sociaux. Il est loin, le temps de SOS Racisme et de « Touche pas à mon pote ». Il n’y a plus de potes, ici. Les mâles blancs, porteurs d’un privilège inconscient qui leur confère une supériorité indue, doivent en rabattre. Ils ont, d’ailleurs, disparu de l’agenda. C’est le pari de Mélenchon : s’adresser au peuple de substitution – à partir des clivages de genre et d’origine ethnique – au détriment du peuple historique, le peuple français, et singulièrement la France périphérique, les « non-racisés », dans le nouveau jargon diversitaire.

    Bienvenue chez les fous !

    Vous l’avez dit ! C’est la logorrhée des médecins de Molière et des femmes savantes, du docteur Diafoirus et de Trissotin (le trois fois sot), appliquée au multiculturalisme et aux études de genre. Ces dernières années, le glossaire du racial s’est considérablement étoffé. On peut même dire, en effet, qu’il est devenu fou, s’autoreproduisant et s’autoradicalisant sans cesse suivant une logique insensée. Les termes dérivés du mot « race » se multiplient au rythme des colonies bactériennes. Le dernier-né, c’est la notion de « racisation », processus par lequel les « non-racisés » (les Blancs) renvoient les « racisés » (les non-Blancs) à leur assignation raciale. Si, en plus, ces derniers sont multi-discriminés, on parle d’intersectionnalité. Cela fait d’eux des victimes hyperboliques, au carré, au cube : par exemple, en tant que femme, en tant que Noire, en tant que « non-binaire » (sans genre). À ce stade, vous êtes mûr pour intégrer des camps d’été « décoloniaux » ou vous réfugier dans des « safe spaces », des « espaces sécurisés » qui permettent aux malheureux souffrant d’« oppression hétéronormative » de se retrouver dans un entre-soi protecteur. En somme, l’apartheid chez les fous !

    Il y a en a un que vous n’épargnez pas et qui résume assez bien cette folie qui s’est emparée du gauchisme, c’est Édouard Louis. Une « imposture », dites-vous…

    Eddy Bellegueule, de son nom de naissance. À 25 ans, il est déjà l’auteur de trois best-sellers et une vedette sur les campus américains. Mais derrière l’icône rose bonbon du gauchisme chic se cache un mystificateur qui joue habilement de ses multiples identités pour imposer une marque au minimalisme sophistiqué, alors qu’elle n’est qu’une vulgaire contrefaçon misérabiliste. Tout est faux, chez ce « garçon » – mais peut-on encore l’appeler de ce nom ! Faux écrivain, faux élève normalien. Il a tout refait : le visage, l’état civil, le passé, pour se composer une transidentité qui fait de lui un mutant anorexique surmonté d’une tête d’angelot diaphane. Assurément un des plus beaux spécimens de la destruction créatrice chère aux théoriciens du capitalisme. Telle est, du reste, la promesse ultime de ce monde-là : la propriété de soi, le libre usage du corps. La caractéristique première d’Édouard Louis, c’est qu’il passe son temps à fayotter. « La droite est tellement violente », pleurniche-t-il. Oh, le pauvre petit chéri ! Encore une victime ! Je souffre, donc je suis. Je pleure, donc j’existe. Dès la première page de ses livres s’abat sur le lecteur une averse de larmes. La narration se fait vagissante. C’est la rencontre du ressassement durassien et de la sociologie bourdieusienne. Un nouveau genre littéraire en est sorti : le misérabilisme LGBT.

    Ce numéro, c’est aussi l’occasion de fêter un anniversaire, celui de la Nouvelle Droite qui vient de souffler ses 50 bougies…

    1968. L’époque était à la Nouvelle Vague, à la nouvelle cuisine, bientôt à l’impayable nouvelle philosophie. Toutes ont disparu, peu ou prou. Pas la Nouvelle Droite, qui ne répondait pas à un effet de mode. Projet d’emblée inscrit dans la durée. Cinquante ans, déjà, d’une longue aventure intellectuelle, commencée sur les ruines de la FEN (Fédération des étudiants nationalistes) et d’Europe-Action. Alors, de droite, la Nouvelle Droite ? Certes non, ou pas seulement ! Elle qui a toujours voulu en finir avec les hémiplégies partisanes. C’est cependant toujours l’ennemi, à tout le moins l’adversaire, qui vous désigne – des impressionnistes aux Hussards. La Nouvelle Droite n’y échappe pas. Elle a pu se tromper, mais sur l’essentiel elle a vu juste. Le droit des peuples contre les droits de l’homme, le refus de l’universalisme abstrait, la critique de la société marchande et de l’homogénéisation du monde, la défense du multiple, le retour du localisme. Bref, la seule diversité qui compte : celle des identités. Voici, esquissé à grands traits, le portrait des démocraties illibérales qui montent un peu partout en Europe, de la Hongrie à l’Italie.

    François Bousquet (Boulevard Voltaire, 22 juillet 2018)

     

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  • L'empire qui viendra...

    Les éditions Ars Magna viennent de publier un recueil de textes de Jean Thiriart sous le titre L'empire qui viendra. Pour découvrir qui était Jean Thiriart, le penseur d'une Grande Europe de de Reykjavik à Vladivostok, on pourra également lire avec profit Le prophète de la grande Europe, Jean Thiriart (Ars Magna, 2018) et  le Thiriart (Pardès, 2016), de Yannick Sauveu, publié dans l'excellente collection Qui suis-je.

     

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    " Jean Thiriart (1922-1992) fut, au XXe siècle, le principal théoricien de l’Europe-Nation ainsi annoncée dès le début des années 1960 dans Le Manifeste à la nation européenne : « Notre devoir est d’édifier une grande patrie : l’Europe unie, puissante, communautaire. Nous voulons une Europe résolument unitaire. L’Europe fédérale ou l’Europe des patries sont des conceptions qui cachent le manque de sincérité et la sénilité de ceux qui les défendent. Nous refusons l’Europe théorique. Nous refusons l’Europe juridique. Nous condamnons l’Europe de Strasbourg pour crime de trahison. L’Europe sera une nation ou elle ne sera pas indépendante. À cette Europe juridique que nous refusons, nous opposons l’Europe légitime, l’Europe des peuples, notre Europe. Nous sommes la nation européenne ».

    L’Empire qui viendra rassemble deux documents fondamentaux pour comprendre la pensée de Jean Thiriart. Ceux-ci, rédigés à la fin des années 1980 et au tout début des années 1990, prouvent qu’il resta fidèle à ses idées d’origine tout en intégrant la dimension eurasienne dans sa vision du monde. "

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  • Les racines du fascisme...

    Le 19 juillet 2018, Olivier Frèrejacques recevait, sur TV libertés, Frédéric Le Moal pour évoquer avec lui son livre rècemment publié, Histoire du fascisme (Perrin, 2018). Docteur en histoire et professeur au lycée militaire de Saint-Cyr, Frédéric Le Moal est un spécialiste de l’histoire de l’Italie du XXème siècle.

     

                                      

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  • L'héritage d'une légende...

     " Tout hussard qui n'est pas mort à trente ans est un jean-foutre ! "

    Les éditions Bernard Giovanangeli viennent de publier une étude d'Aude Nicolas intitulée Le général Lasalle 1775-1809 - L'héritage d'une légende. Docteur en histoire de l'art et diplômée de l'Ecole du Louvre, Aude Nicolas est spécialiste du patrimoine et de l'archéologie militaires, mais aussi passionnée d'équitation.

     

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    " Figure mythique de la cavalerie de la Grande Armée, le comte Antoine-Charles-Louis de Lasalle a fasciné des générations de cavaliers légers à travers le monde. Cet intarissable buveur, joueur, bretteur et amant prodigue semble pourtant avoir été victime de sa propre légende. Ce livre, qui s'appuie sur l'analyse de documents d'archives inédits propose, à travers une approche novatrice, d'ouvrir les perspectives en montrant la contribution et les héritages de celui qui peut être considéré comme l'un des meilleurs généraux de cavalerie légère de l'Empire et même de son siècle.
    L'apport incontournable de Lasalle dans l'évolution de la tactique et de l'identité de la cavalerie légère, ainsi que l'immortalisation de sa figure et de ses faits d'armes par les peintres et les sculpteurs de son vivant comme après sa mort, révèlent une personnalité riche et complexe qui a marqué de manière forte et durable l'histoire militaire et, à sa façon, l'histoire de l'art."

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  • Les barbares envahissent le cimetière européen...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dmitry Orlov, cueilli sur le site francophone du Saker et consacré à l'impuissance européenne face à la question migratoire. De nationalité américaine mais d'origine russe, ingénieur, Dimitry Orlov, qui a centré sa réflexion sur les causes du déclin ou de l'effondrement des civilisations, est l'auteur d'un essai traduit en français et intitulé Les cinq stades de l'effondrement (Le Retour aux sources, 2016).

     

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    Les barbares envahissent le cimetière européen

    Partout dans le monde, très peu de personnes sont capables d’apprécier à sa juste valeur la réaction européenne face à la crise des migrants. Du côté des migrants, il y a des démonstrations avides de barbarie, de fanatisme et d’agression ; du côté des Européens, il y a la peur abjecte d’apparaître… intolérants. Dans une situation complètement hors de contrôle où l’on s’attendrait à voir les gens s’organiser, protester, dresser des barrages routiers et voter massivement pour les partis nationalistes, on observe au contraire le spectacle ridicule d’Européens dociles et efféminés habillés en tenues unisexes, saupoudrant leurs marches pour la paix de “Non au terrorisme !”. Beaucoup de gens dans le monde y voient une formidable démonstration de nullité anthropologique. “L’Europe est-elle morte ?”, se demandent-ils à haute voix.

    Si vous pensez que cette impression est politiquement incorrecte ou non diplomatique ou marginale plutôt que dominante, ayez tout de même à l’esprit que le ministre russe Serguei Lavrov, un homme d’État russe et un diplomate responsable et chevronné, a déclaré que l’Union européenne se “suicidait” en se laissant envahir par les hordes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

    Ici, un flot de personnes arrive, la majorité étant de jeunes hommes adultes qui se dérobent au service militaire dans leurs pays, et relativement peu d’entre eux sont qualifiés pour demander l’asile. La plupart ne sont pas qualifiés pour travailler dans l’UE en raison d’un manque d’alphabétisation, de formation ou d’éthique du travail. Beaucoup d’entre eux ne seraient même pas formables, venant de populations élevées pour la résistance physique et la tolérance aux maladies plutôt que pour l’intelligence.

    Beaucoup sont des radicaux islamiques qui se considèrent comme de véritables colonisateurs ; beaucoup d’autres n’ont aucun scrupule à voler les Européens et à violer les femmes européennes. Quelques milliers sont de véritables terroristes envoyés pour attendre des ordres. Pour la plupart d’entre eux, s’abattre sur l’UE et se faire prendre en charge fait partie d’une excellente aventure – bien plus excitante que de garder le bétail ou de cultiver du mil dans leur village natal.

    Les ONG européennes les équipent de canots gonflables et de gilets de sauvetage et les placent à la dérive au large de la Libye ou dans l’Adriatique. Les navires des ONG européennes les ramassent ensuite et les livrent aux ports d’Italie, de Grèce ou d’Espagne. Puis ils sont pris en charge, pendant des mois, tandis que de plus en plus d’ONG les aident à remplir les formalités administratives et encombrent des tribunaux déjà surchargés de demandes de décisions judiciaires en leur nom.

    Je suis sûr que certains Européens pourraient me trouver d’un bien mauvais esprit de présenter une observation aussi peu flatteuse de la situation. Mais il y a un critère beaucoup plus sûr pour le mesurer que la simple bienveillance : est-ce véridique ? La vérité est souvent cruelle et douloureuse, et pourtant sans vérité – grâce à laquelle l’on comprend les véritables conséquences de nos propres actions – nous sommes tous des agneaux promis au sacrifice.

    Refuser de faire face à la vérité en se cachant derrière un voile hypocrite et décrépit de “gentillesse” est une simple lâcheté. La lâcheté est souvent présente en Europe, se cachant derrière un autre voile décrépit de “sécurité”. Lorsque Daesh a fait sauter une bombe dans l’aéroport de Bruxelles, le roi Philippe et sa belle-sœur ont été rapidement évacués. À l’époque médiévale, un tel comportement de lâcheté aurait coûté sa couronne au souverain, et peut-être sa tête. Mais aujourd’hui, il est logique pour une nation lâche d’avoir un roi lâche.

    Il est assez difficile de comprendre les raisons de cette lâcheté forcée. Pourquoi les élites européennes sont-elles si insistantes pour imposer la “tolérance” à leurs citoyens et les remplacer par des barbares importés ? Qu’est-il arrivé à l’esprit des empires sanguinaires qui ont saigné la planète entière pendant des siècles, accumulant d’innombrables trésors ?

    Une explication à laquelle je pense, c’est la vie trop confortable qui est devenue la norme pour les Européens. Certes, ils ont connu des difficultés pendant les deux guerres mondiales, mais ce n’était rien comparé à ce que beaucoup d’autres nations ont traversé, la Russie et la Chine en particulier. Quand la vie est un combat, l’expérience est vive, les joies simples sont profondément ressenties, les choix intelligents sont essentiels à la survie et les actes d’héroïsme sont à la fois nécessaires et valorisés. Quand la vie est confortable, les gens deviennent rassasiés et difficiles à satisfaire, les goûts deviennent décadents et éphémères, les questions de sécurité sont repoussées vers des spécialistes et les gestes spontanés d’héroïsme individuel et de bravoure deviennent des symptômes d’inadaptation sociale.

    Lorsqu’il y a suffisamment de sécurité et de confort, cela devient une fin en soi et la norme selon laquelle toutes les choses sont mesurées. Ceux qui sont moins sûrs et moins à l’aise sont perçus comme ayant moins réussi, moins à la mode aussi, et ils deviennent moins populaires, dans un jeu de surenchère sans fin. En retour, ceux qui ne sont pas encore séduits par la sécurité et le confort et sont disposés à se battre pour des principes supérieurs à la simple tolérance et à la gentillesse, deviennent incompréhensibles ; après tout, qu’y a-t-il d’autre que la sécurité et le confort ? Mais ce n’est qu’une étape pour de nouveaux développements peu ragoûtants parce que la sécurité et le confort ne peuvent pas fonctionner comme des absolus.

    La sécurité ne peut être garantie partout et en tout temps : des accidents se produisent. Vous pourriez être frappé au visage par un ivrogne belliqueux, être agressé par un migrant mal embouché, mourir dans une attaque terroriste parce qu’Allah Akbar ou, plus probablement, vous casser le cou en tombant de votre vélo. Puisque vous n’êtes plus responsable de votre propre sécurité – c’est maintenant le travail de professionnels rémunérés – vous ne pouvez pas vous blâmer pour vos erreurs. Vous pouvez, bien sûr, blâmer les professionnels rémunérés, mais ils font de leur mieux, vous savez… Votre seul choix est de prétendre que vous êtes une victime. La victimisation devient une marchandise prisée et un insigne d’honneur. L’attention extrême et le soin prodigués à toutes les variétés de victimes, qui sont encouragées à s’organiser et à négocier collectivement, aident à assurer aux autres que leur sécurité absolue est très importante. Vous pouvez être une victime, mais vous ne pouvez pas être victime de votre propre stupidité.

    En parlant de stupidité, réaliser que vous êtes stupide n’est pas confortable, mais tout le monde – même les plus stupides – doit rester à son aise même avec cette pensée. Étant donné qu’exactement la moitié des gens ont une intelligence inférieure à la moyenne, c’est difficile à organiser. Affirmer que la moitié de la population est victime de sa stupidité ne résout pas exactement le problème : une telle surabondance de victimes compromet la promesse du confort universel. Le problème ne se résout pas non plus en imposant un système de méritocratie universelle fondé sur les droits individuels : l’intelligent fera mieux que l’inintelligent, ce qui causera à celui-ci un inconfort considérable.

    La solution est de prendre du recul par rapport au principe de la méritocratie. Plutôt que de garantir l’égalité des droits et des chances sur la base des capacités et des performances, nous recherchons l’égalité des résultats : chacun reçoit un prix de participation et un peu d’argent en étant obéissant et poli, le prix et la somme soigneusement calibrée basés sur son niveau de victimisation. C’est ce qu’on appelle parfois “équité”. Il est difficile d’organiser la distribution de l’“équité” au niveau individuel, les gens sont formés en une myriade de groupes et chaque groupe est pondéré par rapport au reste. Si vous êtes une lesbienne noire handicapée, vous devez cocher trois boîtes de victimisation à la fois et recevoir le même prix qu’un homme hétérosexuel blanc valide. Aujourd’hui, c’est  étrangement dénommé “justice sociale”, comme s’il n’y en avait jamais eu d’autre.

    Ce nouveau type de personne, apparu d’abord en Europe puis qui s’est répandu dans tout l’Occident et au-delà, apparaît comme une forme dégénérée de l’humanité : dépourvue de grande passion et de nobles objectifs, dépourvue de toute allégeance ou préférence ethnique ou sociale claire, fixée sur le confort et la sécurité et le manque de masculinité et de féminité : une sorte d’eunuque civilisationnel emprisonné dans un camp de concentration LGBTQ quatre étoiles. Ces conditions peuvent sembler fortement négatives, mais du côté positif, ce type de personne vit la plupart du temps sans être exposée au danger. Un demi-milliard de personnes vivent maintenant, sans se mettre en danger les uns les autres, une petite péninsule, excroissance de l’Eurasie occidentale et qui, jusqu’à récemment, était le théâtre ds conflits armés sans fin. Ils ne détruisent pas les artefacts matériels ou culturels mais cherchent à les accumuler en investissant dans le confort et la consommation. Cela, la plupart des gens seront d’accord, c’est un progrès.

    Le dernier défi majeur à cette manière d’être a été présenté par l’intégration de l’Europe de l’Est, où les passions nationales sont toujours très fortes. Mais ce problème a été facilement résolu en trouvant un bouc émissaire – la Serbie – qui a été maudit pour son manque de multiculturalisme et de tolérance et bombardé pour obtenir sa soumission. Cela a effrayé tout le monde en Europe de l’Est, provoquant l’inaction pour un certain temps. Mais désormais les migrations de masse posent un problème d’une toute autre ampleur, provoquant la révolte de la Pologne, de la Hongrie, [de la Slovaquie, de la Tchéquie], et même de l’Italie contre les assauts extra-européens.

    Les nouveaux arrivants viennent principalement de cultures opposées à la tolérance et à la gentillesse. Ils sont principalement caractérisés par la cruauté, la passion, le clanisme et le fanatisme religieux et politique. Ils veulent vivre ici et maintenant, tirer plaisir du côté le plus bestial de la nature humaine, et ils voient l’Europe comme un trésor à piller. Leurs cultures remontent à une époque antérieure à l’histoire européenne, où de grandes foules se rassemblaient sur les places des villes pour regarder les gens se faire décapiter ou écarteler ou encore être brûlés vifs.

    Les Européens ont dompté leur propre nature médiévale, mais elle est maintenant réimportée. Le nouvel homme occidental émasculé n’est pas capable de riposter à cela ; ses gouvernements, dont les dirigeants sont forcés de respecter les mêmes codes culturels de tolérance, de politiquement correct et de bonté obligatoire, ne peuvent pas non plus le faire. Mais l’homme d’Europe de l’Est, seulement temporairement effrayé à l’idée d’agir de manière tolérante et émasculée, ne supportera plus rien de tout cela beaucoup plus longtemps. Sa nature médiévale est encore assez proche de la surface, alors que ses voisins occidentaux ont placé la leur dans les musées et autres pièges à touristes. C’est déjà évident : il y a eu un récent sommet de l’UE sur l’immigration ; les Européens de l’Est n’ont même pas pris la peine de s’y montrer.

    Si l’on regarde la situation à partir de l’Est, de la Russie européenne et du reste de la masse continentale eurasienne, il y a un sentiment perceptible de tristesse à regarder l’Europe mourir. Une grande partie de l’histoire humaine est sur le point d’être piétinée et dépouillée. Ayant passé les dernières décennies à ressusciter la chrétienté orientale après les dommages causés par les barbares bolcheviques, ils observent avec effroi les reliques et les ruines de la chrétienté occidentale submergées par une nouvelle vague barbare. Les habitants de l’Europe de l’Ouest ne valent plus grand-chose, mais ils sont toujours précieux en tant qu’assistants de musées et guides touristiques.

    Il y a 150 ans, Dostoïevski a déclaré que l’Europe était en train de devenir un musée, quand il a  écrit cela  (en parlant à travers le personnage de Versilov) :

    « Pour un Russe, l’Europe est aussi précieuse que la Russie. Chaque pierre est charmante et lui est chère. L’Europe est autant notre patrie que la Russie… Oh ! Que ces vieilles pierres étrangères nous sont précieuses pour nous, les Russes, ces miracles d’un vieux monde divin, ces éclats de saints miracles ; ils nous sont plus précieux qu’aux Européens eux-mêmes ! »

    Et puis encore, cette fois parlant comme  Ivan Karamazov, avec encore plus de passion :

    « … Je veux voyager en Europe, et je le ferai. Bien sûr, je sais que je ne vais visiter qu’un cimetière. Mais alors quoi ? Les cadavres qui y reposent sont précieux ; chaque pierre tombale raconte l’histoire d’une grande vie, d’une croyance passionnée en l’héroïsme, de sa propre vérité, de sa propre lutte. Je sais déjà que je vais tomber par terre et baiser ces pierres, et les pleurer, même si je suis convaincu de tout mon cœur que tout cela s’est transformé en cimetière il y a longtemps, rien de plus. »

    Dmitry Orlov (Le Saker francophone, 26 juin 2018)

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  • Feu sur la désinformation... (195)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée cette semaine par Michel Geoffroy, membre de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Affaire Benalla : Scandale d’Etat ou hystérie médiatique ?
      Affaire Benalla, Une semaine de rebondissement médiatique. Un scandale d’Etat sur fond de crise politique.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média 
      Retour de la grossophobie dans les médias, en application du principe de Lagardère de Renaud Camus « si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi ». Le principe de grossophobie qui permet de culpabiliser les personnes non grosses, plutôt que d’incriminer la malbouffe.

    • 3: Faut-il sauver les casques blancs ?
      Les casques blancs évacués de la Syrie. Une organisation soutenue par les occidentaux et présentée par les médias comme « humanitaire », bien qu’elle comporte de nombreuses zones d’ombres.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Omar Sy pourrait jouer Arsène Lupin dans une prochaine série Netflix. Après le docteur Knock, l’acteur à succès pourrait interpréter le gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc. Une certaine réécriture de l’histoire pour faire correspondre le cinéma à une vision du monde « métissé »
    • 5: Charline Vanhoenacker, l’humour au service du militantisme
      Portrait piquant de Charline Vanhoenacker, la journaliste belge qui se prend pour une humoriste.

                                       

     

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