Vous pouvez découvrir ci-dessous une belle présentation par Erwin Holz de la vie et de l’œuvre de Walter Flex, l'auteur du Pèlerin entre deux mondes et du poèmes Les Oies sauvages...
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Vous pouvez découvrir ci-dessous une belle présentation par Erwin Holz de la vie et de l’œuvre de Walter Flex, l'auteur du Pèlerin entre deux mondes et du poèmes Les Oies sauvages...
Les éditions Perrin viennent de publier un ouvrage de Pierre Razoux intitulé Le siècle des as - Une autre histoire de l'aviation. Historien, directeur de recherches à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire, Pierre Razoux est l'auteur de plusieurs livres sur les conflits contemporains au Proche-Orient.
" Depuis 1915 et l'exploit du Français Adolphe Pégoud, les as de l'aviation sont des pilotes de chasse crédités d'au moins cinq victoires aériennes homologuées. Qui sait que le dernier d'entre eux fut l'Iranien Assadollah Adeli, en 1988 ? Que dans l'intervalle, huit mille pilotes d'une quarantaine de nationalités ont décroché ce titre envié, dont un tiers d'Allemands ? Qu'il y eut autant d'as canadiens que d'as français pendant les deux guerres mondiales ? Qu'un Finlandais occupe la tête du palmarès de la Seconde Guerre mondiale, as de la Luftwaffe mis à part ? Qu'il y eut davantage d'as soviétiques que d'as américains pendant la guerre de Corée ? Que la guerre du Vietnam engendra trois fois plus d'as vietnamiens que d'as américains ? Et que ce sont deux Russes et un Israélien qui ont obtenu le plus de victoires à bord d'un chasseur à réaction moderne ?
Cette histoire d'hommes, de femmes et de machines transcende le XXe siècle. Véritables chevaliers du ciel, les as ont dominé les champs de bataille comme les chevaliers du Moyen Âge en leur temps. À travers cet essai magistral qui décrypte leur mythe, l'auteur raconte leur épopée, soulignant la manière dont ces héros ont été instrumentalisés par la propagande et le pouvoir politique. Il répond à toutes les questions que se posent le grand public comme les passionnés d'aviation à leur sujet. Il livre une synthèse de leurs palmarès, toutes nations confondues, et apporte pour la première fois de précieuses informations sur les as israéliens, arabes et iraniens. "
Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque les résultats des dernières élections européennes... Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).
Alain de Benoist : « le monde des vieux partis est en train de disparaître ! »
Pour la première fois depuis longtemps, voire pour la première fois tout court, deux intellectuels, Raphaël Glucksmann et François-Xavier Bellamy, figuraient parmi les têtes de liste aux élections européennes. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Cela n’a apparemment pas porté bonheur aux partis qui s’étaient adressés à eux ! L’un et l’autre se trouvent en effet associés à un échec retentissant.
L’essayiste bobo Raphaël Glucksmann, libéral de gauche, avait déjà coulé le Magazine littéraire, il n’obtient que 6,1 % des voix avec sa liste « Envie d’Europe », qui n’a visiblement pas fait envie à grand monde. Alors qu’il voulait « reconstruire la gauche », pieux souhait s’il en est, il s’est retrouvé comme un petit ours polaire sur une banquise en train de fondre, godillant comme il le pouvait entre les écologistes, les insoumis, l’« Europe des gens » de Ian Brossat et la « liste citoyenne » de Benoît Hamon, pour ne rien dire des « animalistes » qui, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, ne soutenaient pas la dame Loiseau. La « gauche » se retrouve éclatée comme jamais. C’est pathétique.Le cas des Républicains est encore pire. François-Xavier Bellamy, jeune philosophe de talent, n’a certes pas démérité, mais les résultats qu’il a obtenus (8,4 % des voix) sont une catastrophe comme on en a rarement vu. La droite bourgeoise, qui aurait pu être sensible à son côté bien élevé, a préféré rallier Macron, au point que le petit prince-philosophe a même été battu dans son fief versaillais. Quant aux classes populaires, qu’il n’avait évidemment rien pour séduire, elles lui ont visiblement préféré un candidat encore plus jeune que lui, Jordan Bardella, qui a grandi dans les cités « difficiles » de Drancy, et non dans les beaux quartiers.
Bruno Retailleau a tenté d’expliquer l’échec en disant que Bellamy avait été une victime collatérale du duel Macron-Le Pen. Après quoi les dirigeants de LR ont répété leurs mantras habituels : on va « convoquer des états-généraux pour refonder la droite », on va « retrouver nos valeurs », on va « rassembler » Nadine Morano et Valérie Pécresse, et autres calembredaines. Bref, on va maintenir l’équivoque et continuer à tourner en rond. Ces gens-là sont incorrigibles : ils n’ont pas compris qu’ils vont connaître le sort du PS parce que le monde des vieux partis est en train de disparaître. Ils n’ont pas compris que, dans le monde actuel, on ne peut atteler au même cheval la droite et le centre, les conservateurs et les libéraux. C’est tout aussi pathétique.
De façon plus générale, est-ce le rôle des intellectuels de chercher à faire une carrière politique ? Vous avez naguère écrit que les intellectuels et les politiques vivaient sur deux planètes différentes, les premiers ayant tendance à complexifier les choses, les seconds à les simplifier pour d’évidentes raisons électorales. Ces deux mondes ne sont pourtant pas totalement étanches…
Il y a une différence bien connue entre l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité. “Cela ne signifie pas”, disait Max Weber, “que l’éthique de conviction est identique à l’absence de responsabilité et l’éthique de la responsabilité à l’absence de conviction”. Il faut au contraire souhaiter que les hommes politiques aient des convictions fortes, et tenir compte aussi de ce qu’il est parfois nécessaire de théoriser la praxis. Mais il reste que la politique est l’art du possible (ou de rendre possible ce qui est nécessaire), tandis que la théorie cherche à dire le vrai sans toujours se soucier des conséquences.
Les intellectuels peuvent parfaitement s’engager en politique, mais s’ils en font une carrière, ils ne pourront plus assumer leur rôle d’intellectuels. Ils devront participer à toutes sortes de magouilles auxquelles ils répugnent (ou devraient répugner). Ils devront s’abstenir d’exprimer trop fortement leurs opinions personnelles, et s’ils n’y consentent pas, on leur fera très vite comprendre, comme cela a été maintes fois le cas, que leur place est ailleurs.
N’oublions pas en outre que nous ne sommes plus à l’époque où les intellectuels jouaient encore le rôle de grandes consciences morales ou de porte-parole des sans-voix. Aujourd’hui, il n’y a plus d’Émile Zola, de Jean-Paul Sartre, de Raymond Aron ni même de Michel Foucault. Il y a une multitude d’auteurs de talent, mais qui n’influencent pas vraiment le cours du temps. La figure de l’intellectuel a largement été détrônée au profit de l’« expert », quand ce n’est pas au profit de l’amuseur public ou de l’imposteur. Il faut donc revenir à l’essentiel. Le rôle d’un théoricien, c’est d’abord de produire une œuvre qui expose sa conception du monde, sa conception de l’homme et de la société. Le rôle d’un intellectuel, c’est d’analyser le monde actuel pour aider à comprendre le moment historique que l’on vit. Cela ne l’empêche évidemment pas de donner un avis ou de signer des pétitions !
J’en conclus, avec un sourire, que vous n’accepteriez pas de figurer sur une liste électorale ?
En effet, et pour au moins trois raisons. La première est que je ne suis pas un homme de puissance, mais un homme de connaissance. La seconde est que je ne suis pas un acteur, mais un observateur de la vie politique. La troisième, pour être franc, est que je trouve la politique au jour le jour extrêmement ennuyeuse et qu’elle ne vient pas, et de loin, au premier rang de mes centres d’intérêt.
Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 30 mai 2019)
Au sommaire cette semaine :
- sur Bonnet d'âne, Jean-Paul Brighelli dresse le portrait de Philippe Muray, maître des tireurs d'élite qui a combattu jusqu'au bout l'avancée de l'Homo festivus...
- sur Rage, Vehmic prend dans son viseur Renaud Camus après son opération de sabordage de la liste qu'il avait constituée pour les élections européennes...
Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours de Nicolas Faure.
Au sommaire :
Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier un essai de Jacques Bressler intitulé Lire Gobineau aujourd'hui. Professeur de philosophie, Jacques Bressler est aussi l'auteur d'une biographie de Gilles de Rais (Payot, 1981) et de Gobineau (Pardès, 2018).
" Longtemps décrié, L’ Essai sur l’inégalité des races humaines, oeuvre majeure d’Arthur de Gobineau (1816-1882), écrivain, diplomate et homme politique, demeure, cependant, d’une actualité frappante de nos jours. L’hérédité - qui, selon lui, détermine de façon décisive les probabilités d’avènement civilisationnel pour chaque groupe humain - est au coeur de sa pensée. C’est le sang qui parle et rien d’autre.Comment ne pas discerner les différences profondes de tempérament et d’idéal qui existent entre les différentes «races» ? C’est d’abord en historien et en géographe que Gobineau raisonne. Et il a fort à faire à une époque où l’égalitarisme triomphant, imprégné de christianisme, décrète que l’homme rencontre partout son semblable. La question fondamentale que se pose Gobineau est pourtant des plus pertinentes : comment éviter l’irrémédiable déclin auquel semblent vouées toutes les sociétés, fussent les plus accomplies ? L’exemple de la chute de Rome, submergée par ses éléments étrangers, barbares, lui fait entrevoir la réponse : le déclin se profile à chaque fois que les membres d’une société décident de se mélanger à des éléments qui lui sont extérieurs et, le plus souvent, moins avancés.
Constat lourd de conséquences ! Pour Gobineau, l’élément blanc constitue tout moteur de civilisation, en effet. Encore faut-il largement nuancer car cet élément «blanc» qu’il vénère tant est déjà le fruit d’un profond métissage. A titre d’exemple, la société idéale à ses yeux n’est nulle autre que l’Inde du temps des castes. Quant à l’élément sémite, il le porte très haut dans son estime, cela ne fait aucune doute. Il est bon de le rappeler dans la mesure où l’oeuvre de Gobineau fut longtemps assimilée à la pensée de l’Allemagne raciste et nazie. Plus encore, les récentes conquêtes de la génétique moderne et des neurosciences - qui viennent relancer la question de l’inné par rapport à l’acquis avec une force jamais égalée - accordent, qu’on le veuille ou non, une vraisemblance accrue à la thèse centrale de l’Essai. Il n’est plus guère possible de séparer le domaine culturel du génétique à notre époque.
Cette équation soulève des questions brûlantes... alors que le métissage est devenu incontournable et que la question des origines et du choix de la culture dominante revêt une importance grandissante dans la conscience collective. En attendant, il est temps de suivre Gobineau, pas à pas, dans sa démarche si audacieuse. N’oublions pas qu’en plus d’observer une méthode résolument scientifique, il fut également un orientaliste distingué, grand voyageur, ministre de France à Téhéran, à Athènes puis à Rio de Janeiro et Stockholm, inventeur d’un genre littéraire, celui de la « nouvelle exotique », que Joseph Conrad mettra à la mode beaucoup plus tard, l’homme avait de multiples talents. Il nous a laissé, à travers des essais, des récits de voyage et des nouvelles, une vision si pénétrante de l’Orient - sans parler de la force d’évocation des lieux et des hommes - que leur lecture devient indispensable si nous voulons comprendre les événements récents surgis de ces régions, ainsi que leurs conséquences prévisibles pour l’Europe. "