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Métapo infos - Page 1576

  • Vers la revanche du réel...

    Nous reproduisons ci-dessous une excellente analyse de William Léonard, cueilli sur Scriptoblog, le site qui a donné naissance aux éditions le Retour aux Sources.

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    Vers la revanche du réel

    Aux alentours du 28 juin, plusieurs journaux de la presse régionale se firent l'écho d'un fait-divers particulièrement intéressant, dont je citerai quelques extraits, tirés de l'édition en ligne du Progrès, feuille lyonnaise :

     

    "Ce matin à 10H30, notre camion chargé de livrer le lait à une association de femmes en difficulté s'est retrouvé bloqué devant la cité par des poubelles remplies de sable et une bande de jeunes", a déclaré Jacques Ansquer.

    "Ils ont dit qu'ils faisaient la vérification du chargement, ils ont ouvert les portes, sont rentrés dans le camion, soi-disant pour vérifier qu'il n'y avait pas de policiers à l'intérieur", a-t-il ajouté. "Les bras nous en tombent. Aujourd'hui c'était du lait, donc ça ne les a pas intéressés, mais demain on se fera dépouiller d'autres choses si ça les intéresse".

    Une réunion extraordinaire du bureau de l'association est prévue mercredi pour déposer plainte auprès du procureur de la République.

    "Nous ne sommes plus dans une situation de non-droit, il y a désormais des zones régies par un autre droit que le nôtre", a dénoncé M. Ansquer, ironisant sur "les nouveaux octrois". "On s'attaquait aux policiers, aux pompiers, aux chauffeurs de bus, maintenant on s'en prend aux gens qui viennent aider les plus démunis", a-t-il déploré. "Mais il n'est pas question pour nous de renoncer à notre mission".

     

    Qu'un tel récit ne figure qu'à la rubrique des faits-divers est en soi quelque chose de suffisamment amusant et significatif pour être de suite signalé. Fidèles à leurs habitudes, et à la culture de l'euphémisme qui est l'appanage de leur profession lorsqu'il s'agit de traiter d'un événement se déroulant dans, selon l'expression consacrée, “un quartier sensible”, les journalistes ont en effet accordé à cet acte de guérilla – appelons les choses par leur nom – une importance comparable à celle du premier chien écrasé. Circulez, braves gens, tout va bien ! Nous savons cependant que nous ne pouvons pas compter sur les gens de presse : leur métier, peut-être depuis toujours, consiste davantage à vêtir la réalité d'un masque pudique qu'à, comme ils disent, “décrypter l'information”. Lire un journal intelligemment est un périlleux exercice d'exégèse, digne d'un Kabbaliste émérite : chaque mot exhibe le mensonge et dissimule la vérité. C'est pourquoi il convient ici de ne s'en tenir qu'aux faits : un camion de la banque alimentaire a été fouillé par des individus ne s'autorisant en cette occasion que de leur force, à l'entrée d'un territoire dont ils semblaient devoir assurer la sécurité, un peu à la manière des douaniers qui, jadis, gardaient les frontières nationales.

     

    Les éternels ravis de la crêche se demandent bien sûr comment nous avons pu en arriver là, alors même que très nombreux sont ceux qui, sans prendre trop de risques avec la postérité, avaient déduit il y a parfois fort longtemps les événements auxquels nous sommes aujourd'hui quotidiennement confrontés. Il est vrai qu'ils étaient nantis d'une qualité qui prête particulièrement au lynchage : la lucidité. Le mythe de la Caverne platonicienne ne révèle-t-il pas, en sa conclusion, que l'homme à qui est donné de contempler la vérité dans sa pleine splendeur est tué dès lors qu'il prétend la révéler à ceux qui rêvent encore ?

     

    Sachant que ceux qui liront ce texte sont pour la plupart des observateurs avertis, souffrant suffisamment, d'ailleurs, d'être traités en Cassandre à la moindre remarque trop peu élogieuse pour des temps irascibles, il me semble inutile de retracer la généalogie de ce désastre : nous savons pourquoi, nous savons comment, et malheureusement, nous conjecturons bien souvent une amère fin.

     

    La question qui m'importe ici est la suivante : pourquoi ces faits se multiplient-ils sans que l'Etat, en principe garant de la sureté générale, n'amorce le moindre début de réaction pour les faire cesser ?

     

    Ma réponse aura au moins le mérite d'être simple : parce qu'il ne le veut pas.

     

    Et pourquoi ne le veut-il pas ?

     

    Parce qu'il ne le peut pas.

     

    L'Etat est impuissant face aux gens qui, aujourd'hui, se conduisent dans certains territoires du pays comme s'ils en assumaient la souveraineté. La politique, disait Gambetta, c'est “l'art du possible”. Le Politique fait ce qu'il peut, en quelque sorte. S'il ne fait rien, c'est qu'il ne peut pas, et le verbe pouvoir est ici à prendre au sens le plus essentiel. Les idéologies contemporaines (mondialisme, ultra-libéralisme, relativisme absolu et universalisme tyrannique, hystérie shoatique, etc.) et les Puissances qui lui accordent foi pèsent si lourd qu'il est inimaginable qu'un Etat, leur jurant allégeance chaque jour que Dieu fait et tirant sa légitimité transcendantale de cette servitude absolue, soit en mesure d'agir indépendamment des forces qui le guident. Cela n'enlève rien, bien sûr, à la responsabilité de ceux qui, aujourd'hui, assument des tâches publiques : il suffirait en effet qu'ils rompent avec ces sinistres donneurs d'ordres pour que le pays recouvre une souveraineté pleine et entière sur son territoire. Mais nos dirigeants sont à ce point pleutres et clientélisés, leurs intérêts personnels seraient à ce point mis en danger par une telle démarche, que jamais ils n'oseront faire vaciller sur leur socle les idoles grâce auxquelles, rappelons-le, ils prétendent exister aux yeux du monde. Cela leur est littéralement impossible.

     

    Le socle métaphysique de cette impuissance, aussi branlant et ruiné soit-il (car personne n'est dupe, à part bien sûr les illuminés, les salariés du Désastre payés pour s'extasier, et les sans-défense, enfants et esprits malléables), ce sont les romanciers qui en parlent le mieux. Une oeuvre en particulier, rééditée ces derniers mois (et même disponible en supermarchés !), jette une lueur foudroyante sur le chapelet de “faits-divers” auxquels les média nous exposent quotidiennement. Le Camp des Saints, de Jean Raspail, roman extralucide rédigé en 1972, a cette immense qualité que, plus que la succession des événements qu'il présente à la manière d'une narration historique, il dresse le portrait fantastique d'un personnage immatériel tenant sous sa botte les puissances du monde. Rappelons, pour ceux qui ne l'auraient pas lu, l'intrigue de cet ouvrage : au tournant du siècle, une flotte de plusieurs centaines de milliers de réfugiés du tiers-monde se dirige vers les côtes françaises. Faut-il repousser les nécessiteux, les abattre, ou les accueillir ? La réponse de l'Occident gavé de moraline est aisée à deviner, et à la fin, rien n'est entrepris contre les envahisseurs pacifiques : le pays est pris.

     

    “Conscience globale” est le nom donné par Raspail à ce démiurge tyrannique, dont les oukazes sont appliquées dans l'instant par des hommes qui, pourtant, savent qu'en obéissant à ce maître despotique, ils signent leur arrêt de mort. Cette belle “Conscience” somme les puissants de s'agenouiller devant tout ce qui paraît petit, misérable, exploité, souffrant, et enjoint tout ce qui est enraciné, solide et fier, à dénigrer ce qui fait sa force, à se haïr jusqu'à souhaiter sa propre disparition, au nom du Bien. C'est, en quelque sorte, la figure allégorique de l'idéologie développée par Sartre dans la préface des “Damnés de la Terre”, plus la mystique raciale indexée sur l'égalitarisme le plus rigoureux, avec comme horizon final la régénération morale de l'humanité à travers le métissage, c'est à dire l'arasement des différences biologiques.  Ce Prince est néanmoins un Janus. Car la “Conscience”, dans le roman de Raspail, c'est aussi “la Bête”. En lecteur avisé du Nouveau Testament, l'écrivain met en scène ce “dragon” qui “parle comme un agneau” (Apocalypse 13 – 11), cette bête qui voudrait faire “l'Ange”, et qui, derrière son parler de miel, dissimule de bien coupables intentions.

     

    Cette allégorie, en plus de peindre à merveille l'Idéologie Mondiale, mélange de “morale de midinette” comme le disait Montherlant et de délire eugéniste New-Age franchement prométhéen, voire satanique, nous aide à comprendre pourquoi, dans la situation qui est la notre et qui ne tardera pas, sauf miracle, à s'aggraver, nous ne pourrons compter sur aucun Etat dit moderne, libre et démocratique pour assurer la sûreté des citoyens : la “Conscience Globale”, Princesse de ce Monde, veille au grain.

     

    Car ses principes sont simples et lumineux : ils sont partout, ils règnent, ils s'épanouissent, ils sont heureux. Que ceux qui m'accuseraient d'exagérer lisent les présentes lignes, tirées de la profession de foi du Syndicat de la Magistrature français, et qui en résument l'esprit : “Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurance de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice. “. J'ajoute : pour le non-Blanc contre le Blanc... Par extension, il s'agit de protéger les criminels contre les honnêtes gens. René Gallinier pourra témoigner de la toute puissance de ces lois qui, ne figurant dans aucune constitution, exercent pourtant leur empire sur tout et tous.

     

    Un autre exemple particulièrement frappant de ce délire fut trouvé ce matin même par votre serviteur, sur le site “Rue 89”. Le rédacteur reprenait un certain nombres d'arguments pondus par d'éminents sociologues anglo-saxons pour justifier l'abandon du combat contre le trafic de drogue par les autorités de police : “les minorités ethniques sont les principales victimes de la prohibition car « le pouvoir blanc » utilise le prétexte de lutte contre la drogue pour contrôler les populations considérées comme anxiogènes et à vocation carcérale depuis l'esclavage. La guerre à la drogue se déroule principalement sur le territoire des minorités qui doivent gérer à la fois le champ de ruines laissé par les guerres de gangs, et les ravages dus à l'abus de substances très toxiques”.

     

    Jusqu'à présent, le commentaire le plus éclairant face à la fouille sauvage du camion marseillais me paraît le fait d'un autre écrivain, Renaud Camus, qui, depuis quelques années, a essuyé plusieurs campagnes de calomnies de la part des gardiens du Temple. Par chance, il bénéficie de soutiens puissants, qui lui ont épargné jusqu'à maintenant la proscription.

     

    L'auteur ne m'en voudra sans doute pas de reproduire ici quelques unes des vérités qu'il énonce avec une très-louable lucidité : “la prétendue “mixité” et le non moins mensonger “multiculuralisme” ne sont que les noms que les lâches, les aveugles et les aveugleurs donnent à la colonisation en cours, laquelle se présente et se présentera de plus en plus en termes de territoires à soumettre, à défendre, à interdire et à exploiter, autant dire en termes militaires”.

     

    Involontairement, l'articule de Rue 89 lui donne raison : lorsqu'on utilise l'expression “territoire des minorités”, c'est que l'on a déjà intégré, inconsciemment ou non, la logique sécessionniste qui les structure.

     

    Cela dit, par le jeu d'une dialectique qu'avait déjà entrevue Tocqueville, lorsqu'il prophétisait que la constitution d'un Etat composé d'ensembles régionaux ou provinciaux artificiellement fédérés autour d'un pouvoir central aurait pour conséquence la recomposition du territoire en divisions organiques de type communautaires, l'affaire du camion marseillais, symptomatique de l'aveuglement de nos élites politiques, médiatiques et intellectuelles, me permettra de compléter ce qu'écrit très justement  Renaud Camus .

     

    Alors que l'on a persuadé, usant pour ce faire d'une sirupeuse propagande, les braves citoyens européens de la nécessité d'abolir les frontières et les postes douaniers, alors que l'on a fini par faire avaler au vulgus pecum que cette oblitération de tout ce qui pouvait rappeler la riche histoire politique du continent constituait la garantie d'une paix durable (Michel Rocard est l'un des plus ardent défenseurs de l'idée selon laquelle seule une Europe sans frontières ni identité historique, culturelle et charnelle, une pure idée en somme, peut assurer la concorde), alors que l'on s'est obstiné à gaver l'homme moyen de chimères universalistes, afin qu'il accepte docilement l'idée selon laquelle la société multiethnique, multiconfessionnelle et multiculturelle dévoilait l'horizon radieux d'une humanité réconciliée avec elle-même, alors que l'on a guidé le troupeau vers les verts paturages des songes Kantiens et des rêves New-Age - Société des Nations, Paix Perpétuelle, Fin de l'Histoire, Harmonie, Ere du Verseau - voilà que ressurgissent, comme par malice, des frontières, des clivages, des “solutions de continuité” diraient les cuistres. A dire vrai, il n'y a que dans la glossolalie des élites que la Politique et l'Histoire ont cessé d'exister. Les hommes sont naturellement des animaux politiques, et la nature, c'est un cliché, a horreur du vide. Une table-rase ne reste pas longtemps vide : ce qui disparaît aux marges réapparaît au centre.

     

    Plus important, et surtout bien plus inquiétant : ce “fait-divers” démontre que nos dirigeants ont substitué à l'administration des choses (laissée aux gangsters) le gouvernement des coeurs et des esprits : à la multiplication des “zones de non-droit” (comprendre, des territoires sur lesquels s'exercent un autre droit que celui que l'Etat est censé faire respecter) a correspondu une gargantuesque inflation législative chargée d'inventer, puis de “surveiller et punir” de multiples délits de conscience : lois Pleven, Gayssot, et nous en passons, subventions léonines accordées à diverses officines de persécution et de “vigilance”, véritable inquisition commissionnée pour identifier et dénoncer les comportements, propos et pensées inconformes aux canons de la “Conscience Globale”. Au sens institutionnel, il n'y a donc plus de politique. Elle a été remplacée par l'ingénierie des perceptions et des émotions, la gestion biologique du “parc humain”, comme l'écrit Sloterdijk, la mise en conformité avec des règles de fonctionnement techniques et économiques, ce que certains ont pu appeler un “capitalisme cognitif”, encore que l'expression paraisse quelque peu restrictive.

     

    Or, là gît le paradoxe. Nous savons, grâce à Carl Schmitt et Julien Freund, que  l'essence du politique, tel qu'au moins la pensée classique la définit, réside dans “la distinction entre l'ami et l'ennemi”. Les “jeunes” qui ont établi une frontière à l'entrée de leur quartier pratiquent donc la politique éternelle : ils exercent une souveraineté qu'ils entendent faire respecter par la force, et cette souveraineté s'exprime à travers la désignation de l'adversaire : le policier, l'Etat. Si nos institutions, officiellement, n'ont plus d'ennemis (elles n'ont que des idées à combattre et des “bêtes immondes” à exterminer, ce qui n'est pas la même chose) – d'ailleurs, leur “lutte” insensée contre toutes les “discriminations” montre assez que la moindre distinction essentielle (homme/femme, adulte/enfant, autochtone/étranger, intérieur/extérieur) leur fait horreur – elles sont elles-mêmes les ennemis identifiés et revendiqués par ce sous-prolétariat gangstérisé qui, sur le vide du Droit, a reconstitué des entités politiques de type féodales, claniques et/tribales.

     

    On peut, certes, s'inquiéter d'une telle situation. Il apparaît en effet évident que, depuis les émeutes de 2005 et les gages donnés par les politiques et l'hyper-classe à la “jeunesse des banlieues” (l'expression désigne bien entendu la composante prédatrice de cette jeunesse), de la création de la HALDE à un énième “plan-banlieue” surmédiatisé, de la généralisation des pratiques de discrimination positive raciale camouflée derrière des critères sociaux à la multiplication des chartes de la “diversité” mises en place dans les grandes entreprises, et visant à discriminer les blancs (ainsi que l'a avoué Anne Lauvergeon), les voyous que Nicolas Sarkozy promettait de karchériser sont employés comme alliés de revers du Système. On le remarque désormais à chaque manifestation de la jeunesse issue de la classe moyenne blanche. De manière tristement répétitive, les cortèges estudiantins ou les fêtes publiques auxquelles se livre cette autre jeunesse sont attaquées par des hordes de bandits tout droit venues des banlieues ethniques pour “bolosser” du petit blanc “à tête de victime”, dépouiller, piller, voire lyncher pour le plaisir, sous l'oeil impavide de CRS à qui ordre est donné de n'intervenir que pour la forme.

     

    Le Système a tout intérêt à laisser faire : d'une part, face à certaines formes de contestation sociale, il se paie à peu de frais un service de “maintien de l'ordre” non tenu par les règles du droit auquel il doit soumission permanente et absolue, sous l'oeil vigilant de la “Conscience Globale” et ses caméras de surveillance journalistiques; d'autre part, en permettant aux “casseurs” d'infiltrer les cortèges, il décrédibilise les manifestants et recouvre leurs revendications d'un bavardage médiatique sensationnaliste qui les rend inaudibles. C'est la raison pour laquelle les identitaires lyonnais, ayant marché en février dernier “contre la racaille”, ont été beaucoup plus encadrés et inquiétés par les autorités que les gangsters de cités qui avaient semé le chaos la veille : il faut que les mouvements collectifs dégénèrent et s'abîment dans l'anarchie, sans quoi ils pourraient être en mesure de rassembler autour d'eux une unanimité dangereuse pour le Système.

     

    Le rôle de cette racaille clientélisée avait été parfaitement identifié et défini par Marx et Engels – ce que semble avoir oublié la Gauche révolutionnaire, tendance NPA et PC, qui a passé ces trente dernières années à la draguer, révélant par là son absolue duplicité : « Le lumpenproletariat – cette lie d’individus déchus de toutes les classes qui a son quartier général dans les grandes villes – est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et tout à fait importune. Lorsque les ouvriers français portèrent sur les maisons, pendant les révolutions, l’inscription : « Mort aux voleurs ! », et qu’ils en fusillèrent même certains, ce n’était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu’il fallait avant tout se débarrasser de cette engeance. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s’appuie sur elle, démontre par là qu’il n’est qu’un traître. » (Marx/Engels : « La social-démocratie allemande »)

     

    Nous pourrions même aller plus loin. Comme le constate Renaud Camus, les institutions contemporaines, fidèle à leur mystique mélangiste et à leur projet d'übermensch métissé, entendent utiliser ces “forces vives” pour “régénérer” le pays.

     

    Les gangsters allogènes sont, plus qu'une force d'occupation, une force de substitution : leurs comportements incivils sont encouragés, leur agressivité n'est jamais réfrênée ni condamnée car elle est la garantie de leur valeur militaire.  Lorsqu'à la télévision, la “Bouche d'Ombre” du Système, l'on diffuse des clips de rap misogynes exaltant les corps bodybuildés d'allogènes roulant des mécaniques, clips sur lesquels Caroline Fourest n'écrit étrangement aucun livre,  lorsque Joey Starr, bien connu pour sa tendresse envers les femmes, est invité chez Drucker, lorsque les charmants bambins impliqués dans des affaires de viols en réunion écopent de peines symboliques, on constate que le modèle d'une virilité belliciste, celle du champ de bataille, est exagérément valorisée lorsqu'il s'agit des “jeunes”, tandis que dans le même temps, les hommes de souche européenne subissent le rouleau-compresseur de la vulgate féministe. L'homme honnête, lit-on, entend-on, doit “retrouver sa part de féminité”, cultiver la douceur et le pacifisme, éviter de se mettre en colère, consacrer une moitié de sa vie aux tâches ménagères, s'accomplir à travers le passage de l'aspirateur, etc.

     

    Les attributs d'une virilité classique caricaturée en brutalité primitive sont ainsi systématiquement portés au crédit des “bad boys” allogènes. Mais parce qu'il institue un rapport de force brute défavorable pour l'autochtone, il est possible de trouver à ce double discours une assez effrayante cohérence : certains sont en effet enjoints à s'affaiblir tandis que les autres reçoivent la permission d'user impunément de la force.

     

     

     

    Cependant, ce simple fait-divers, cet acte de guerre, c'est à dire donc ce phénomène politique, devrait pouvoir constituer un indice d'espérance. Malgré la volonté absolue de retirer du monde tout ce qui pourrait le ramener au réel, les faits restent têtus : la disparition des frontières, des communautés naturelles, du droit, ne peut avoir pour conséquence que la reconstitution d'autres communautés organiques, d'autres droits. La conception politique classique n'est pas morte, et elle risque même de se rappeler bien cruellement à notre souvenir.

     

    Il n'est pas du ressort de ce texte d'analyser dans le détail cet “autre droit”, et le caractère tribal et clanique de ces communautés sécessionnistes que l'impuissance de nos institutions laisse prospérer, bien souvent au dépends même de ceux qui vivent sous la coupe de caïds et de mafieux. Cela dit, il n'est pas douteux que les modèles d'organisation de la vie publique, dans ces espaces, sont incompatibles avec la manière dont nous concevons l'existence.

     

    La bonne nouvelle, c'est que ces phénomènes iront en s'amplifiant au point où chacun sera tenu d'opérer un aggiornamento dans ses conceptions politiques, de déterminer et, enfin, d'adandonner toutes celles qui l'auront conduit à supporter une invivable oppression. Tous les hommes ont en partage un sens aigu de l'injustice : si les mirifiques “valeurs”, quelles que soient les oriflammes trompeurs qu'elles exhibent, accroissent l'iniquité en ce bas monde, les hommes, espérons-le, les brûleront aussi vite et haineusement qu'ils les ont vénérées.

    William Léonard (Scriptoblog, 8 juillet 2011)

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  • Journal peau-rouge...

    Après Le Camp des Saints (Robert Laffont, 2011), qui connait depuis sa réédition un énorme succès en librairie, il faut redécouvrir, du même Jean Raspail, Journal peau-rouge, que les éditions de l'Atelier Fol'Fer, dans la collection "Go West" viennent de resortir, et dans lequel son auteur retrace ses voyages dans les réserves aux Etats-Unis, à la recherche du peuple indien et de ses vieilles tribus.

     

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    "Quand il publia, en 1975, ce Journal peau-rouge que nous retrouvons aujourd’hui, Jean Raspail le sous-titra : « Mes libres voyages dans les réserves indiennes des Etats-Unis d’Amérique ». Retenons ce mot : libres. Car ce Journal peau-rouge, qui venait contrebattre l’habituelle littérature indianiste du temps, est d’abord celui d’un homme libre. L’autre mot, c’est réserves. « Libres » et « réserves ». Quasiment un oxymore…

    « On est toujours le Peau-Rouge de quelqu’un » aime à dire Jean Raspail qui, toute sa vie, a écrit sur les minorités perdues, les peuples oubliés, voire disparus. C’est donc avec empathie qu’il était allé à la rencontre des Cherokees, des Crows, des Choctaws, des Sioux, des Cheyennes, etc. Sans pour autant, lui qui a écrit La Hache des steppes (où il partait à la recherche des Huns et des autres), déterrer la hache de guerre et charger encore un peu plus le fardeau de l’homme blanc.

    L’écrivain sioux Vine Deloria, lassé des indiâneries des bien-pensants, a écrit : « Un guerrier tué au combat peut toujours gagner les Heureux Terrains de Chasse. Mais où se rendra un Indien étendu pour le compte par un anthropologue ? À la bibliothèque ? »

    Qui se souvient des Hommes ? a naguère demandé Jean Raspail en mémoire et à la mémoire d’autres « Indiens » totalement disparus, eux. Qui se souvient des Indiens ? Eh bien, Jean Raspail qui, à la différence des anthropologues patentés, sort des sentiers battus. Sans s’embourber pour autant sur la piste des larmes."

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  • Des intellectuels en révolte contre le système ?

    Nous reproduisons ci-dessous un texte d'Andrea Massari, cueilli sur le site de Polémia, dans lequel il dresse un panorama des intellectuels en révolte contre le système. Les tireurs sont en position... Feu sur le quartier général !

     

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    La révolte des intellectuels contre le système

    La dissidence des intellectuels a précédé la chute de l’Union soviétique. La révolte des intellectuels contemporains pourrait bien annoncer la chute de l’empire cosmopolite. Certes, les oligarques du Système sont puissants : ils possèdent l’argent et contrôlent les médias classiques. Mais le pouvoir de ces oligarques est triplement menacé : par la révolte populiste, par la révolte numérique mais aussi par la révolte des intellectuels. Philosophes, anthropologues, économistes, géopoliticiens, géographes et sociologues sont de plus en plus nombreux à contester le désordre établi. A l’écart d’une actualité hollywoodienne, Andrea Massari nous propose de prendre un peu de hauteur… Explications.

    Les philosophes à la quête du sens

    Dans les années 1950, la majorité des philosophes étaient marxistes ; ils sont devenus droits-de-l’hommistes dans les années 1970/1980. Aujourd’hui, beaucoup de philosophes sont des critiques acerbes de la modernité et portent souvent la parole d’un retour à la tradition. C’est le cas de Jean-François Mattéi, auteur de La Barbarie intérieure et du Procès de l’Europe. C’est le cas de Philippe Nemo, auteur de La Régression intellectuelle de la France. Chantal Delsol dénonce, elle, L’Age du renoncement. Et avec une grande rage littéraire l’écrivain Richard Millet dénonce La Fatigue du sens et l’horizontalité du monde. Un pamphlet philosophique éloigné de toute bien-pensance et frappé du sceau de la radicalité.

    Le grand retour des frontières

    Dans la novlangue contemporaine le mot frontières était devenu tabou : on n’en parlait pas, si ce n’est pour les… supprimer. Régis Debray a brisé le tabou en publiant un Eloge des frontières. L’éloge des frontières, c’est aussi le fil rouge du livre fulgurant d’Hervé Juvin : Le Renversement du monde. L’économiste et anthropologue rejoint ainsi le philosophe. L’un et l’autre chez Gallimard.

    La réhabilitation du protectionnisme

    Face à la grande menace industrielle, le vieux gaulliste Jean-Marcel Jeanneney avait publié, en 1978, Pour un nouveau protectionnisme. En forme de chant de cygne car depuis la fin des années 1970, c’est le libre-échange qui donne le tempo. Parvenant même à faire censurer le Prix Nobel Maurice Allais. Cette époque de censure est révolue : des économistes osent aujourd’hui s’afficher protectionnistes : Jacques Sapir et Jean-Luc Gréau ont rejoint Gérard Dussouy, théoricien de la mondialité, et Alain Chauvet (Un autre monde : Protectionnisme contre prédation).

    Sociologues et géographes portent un regard critique sur l’immigration

    Le géographe Christophe Guilluy a jeté un pavé dans la mare avec ses Fractures françaises. Il y montre l’ampleur des fractures ethniques. Fractures ethniques qui ne sont pas forcément sociales : car on est plus riche (monétairement parlant, en tout cas) en Seine-Saint–Denis que dans la Creuse. De son côté, Malika Sorel tient Le langage de vérité [sur] Immigration, Intégration. Dans les mêmes perspectives que Michèle Tribalat (de l’INED) dans Les Yeux grands fermés (L’Immigration en France) ou Hugues Lagrange dans Le déni des cultures.

    Le grand retour de la géopolitique

    Chaque année le festival de géopolitique de Grenoble, organisé par Pascal Gauchon et Jean-Marc Huissoud, marque le retour des intellectuels vers les préoccupations de puissance : Aymeric Chauprade, auteur de Chronique du choc des civilisations, peut y croiser Pascal Boniface, auteur de Atlas du monde global et pourfendeur des Intellectuels faussaires. Hors champ, on ne saurait oublier le général Desportes, ancien directeur de l’Ecole de guerre et critique des guerres américaines. Ni Alain Soral, qui ne veut pas seulement Comprendre l’empire mais le combattre. Ni Christian Harbulot, théoricien de la guerre économique. Ni François-Bernard Huyghe, lumineux médiologue.

    Le dévoilement de l’art « contemporain »

    L’art « contemporain » a plus… d’un siècle. Il est plus que… centenaire ! Il est né dans les années 1890 et trône dans les musées depuis l’Urinoir de Duchamp en 1917 ! Mais les critiques de l’art « contemporain » sont de plus en plus nombreuses et acerbes. Jean-Philippe Domecq annonce que « l’art du contemporain est terminé ». Ces Artistes sans art sont aussi critiqués par Jean Clair, académicien et ancien directeur du Musée Picasso, dans L’hiver de la culture et Dialogue avec les morts. Sans oublier les charges argumentées d’Aude de Kerros (L’art caché), de Christine Sourgins (Les mirages de l’art contemporain), de Jean-Louis Harouel (La grande falsification de l’art contemporain) ou d’Alain Paucard (Manuel de résistance à l’art contemporain).

    La dénonciation des oligarchies

    Il y a dix ans, les « oligarques » désignaient des dirigeants russes plus ou moins mafieux qui s’enrichissaient sur les ruines de l’ex-Union soviétique. Aujourd’hui, la critique des oligarchies a franchi le mur de l’ex-« rideau de fer ». Apôtre de la démocratie directe, Yvan Blot publie L’Oligarchie au pouvoir. Il se trouve en compagnie d’Alain Cotta dénonçant Le Règne des oligarchies et d’Hervé Kempf qui publie, au Seuil, L’Oligarchie, ça suffit, vive la démocratie. Et le libéral Vincent Bénard, directeur de l’Institut Hayek, dénonce les « oligarchismes ». Un point de vue que reprend d’une autre manière, l’anthropologue Paul Jorion dans Le Capitalisme à l’agonie. Ainsi cinq auteurs, partant de cinq points de vue différents, convergent dans la même critique. A la place des oligarques on s’inquiéterait !

    Les neurosciences contre la télévision et les pédagogies nouvelles

    Des milliers d’études scientifiques ont établi la malfaisance de la télévision sur la santé (obésité, maladies cardio-vasculaires) et le développement intellectuel en particulier des jeunes enfants. Avec TV lobotomie Michel Desmurget en fait un point sans concession, frappant au cœur l’instrument central de contrôle des esprits.

    Les neurosciences offrent aussi des arguments décisifs contre les pédagogies dites « nouvelles » dont les ravages dans l’éducation sont constamment dénoncés, notamment par Laurent Lafforgue, médaille Fields.

    Un bouillonnement fécond

    Ce qui est frappant dans ce nouveau paysage intellectuel, c’est la diversité de ceux qui le composent. Il y a les établis et les marginaux : ceux qui ont pignon sur rue chez Gallimard et au Seuil, et ceux qui publient leurs livres à la limite de l’autoédition. Qu’importe, les uns et les autres rencontrent le succès grâce à Amazon notamment.

    Il y a ceux qui viennent des rives de la gauche et du marxisme et ceux qui s’assument réactionnaires. Il y a des libéraux lucides et des lecteurs de Krisis. Il y a des catholiques, des laïcs et des panthéistes. Il y a ceux qui sortent de trente ans de bien-pensance et ceux qui luttent depuis trente ans contre la bien-pensance. Il y a aussi tous ceux qui viennent de nulle part mais qui respectent les faits.

    Le pouvoir des oligarques et l’ordre politiquement correct (mondialiste, « antiraciste », libre-échangiste, en rupture avec les traditions) sont placés sous un triple feu : les mouvements populistes, la blogosphère dissidente et les intellectuels en rupture. Gageons que les événements qui viennent les feront converger !

    Andrea Massari (Polémia, 5 juillet 2011)

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  • Les snipers de la semaine... (25)

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    Au sommaire :

    - sur Causeur, Jérôme Leroy flingue le luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroup et éminent représentant des euro-mondialistes bruxellois...

    Le régime Juncker contre la mauvaise Grèce

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    - sur Justice au singulier, Philippe Bilger mouche la France d'en haut qui a choisi de se servir plutôt que de servir...

    Plus un pur dans la France d'en haut ?

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  • Des actes pour authentifier les paroles !

    Nous reproduisons ci-dessous l'éditorial de Dominique Venner publié dans le dernier numéro de la Nouvelle Revue d'Histoire (le numéro 55).

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    Des actes pour authentifier les paroles

    Depuis 1789, en Europe et ailleurs, des révolutions il y en eut de toutes couleurs, rouges, noires, brunes et d’autres encore. Notre dossier est consacré à leur naissance souvent mystérieuse. Nous les examinons avec un regard factuel et historique, le regard aussi des idées et des croyances, celui enfin de la sociologie.

    Toute révolution suscite des oppositions et des résistances. Leur violence est en proportion de ce qui les a engendrées. Notre hors-série n° 2 (en kiosque jusqu’à la fin du mois de juillet 2011, ensuite en vente par correspondance) est consacré à l’immense résistance populaire de la Vendée, des chouanneries et des insurrections fédéralistes qui soulevèrent des régions entières contre la Terreur à partir de 1793. Chacun pourra se reporter à ce dossier exceptionnel.

    L’historien n’est pas un idéologue ou un croyant. Il examine, décrit et s’efforce de comprendre des phénomènes par définition complexes. Il n’entre pas dans le jeu partisan et manichéen qui juge les hommes, les idées et les actes en noir et blanc, même quand il donne la parole à des témoins dont on ne peut exiger l’impartialité.

    Mais la distanciation n’interdit pas d’apprécier la grandeur, la générosité, la bassesse, l’ignominie, la pleutrerie et dix autres traits de caractère qui se révèlent au cours des événements. De ce point de vue apparaissent saisissants certains acteurs qui agissent seuls, avec le courage de l’espoir ou du désespoir, au cœur des immenses mouvements collectifs de leur temps. L’incarnation emblématique de ces individualités d’exception est Charlotte Corday. Nous lui avons consacré une étude dans la NRH (1). La figure de cette jeune femme est stupéfiante. Elle n’était nullement royaliste et s’était détachée de la religion. Comme son aïeul Corneille, elle puisait ses exemples dans l’Antiquité romaine et la méditation de Plutarque. Initialement favorable à la Révolution naissante, celle de 1789 et 1790, elle s’en éloigna devant les dérives sectaires, haineuses et sanguinaires qui vinrent ensuite. Sa révolte devait la conduire, on le sait, avec une audace et une détermination incroyables, elle qui était toute féminité, à tuer Marat de sa main, le 13 juillet 1793. Pour elle, ce personnage sinistre était l’incarnation d’une horreur dont il fallait libérer sa patrie. Avec la même fermeté, elle affronta le Tribunal révolutionnaire et la guillotine, sans jamais un instant de faiblesse.

    Sa figure fait surgir dans mon esprit celle de Claus von Stauffenberg, l’acteur principal de l’attentat du 20 juillet 1944 (2). Ce jeune officier est aussi atypique que Charlotte Corday. Dans les premières années du IIIe Reich, il fut un admirateur du Führer, avant de découvrir, au cours de la guerre, des raisons de le haïr. Il ne devint pas pour autant le « démocrate » version américaine que s’est efforcée de colorier la légende postérieure à 1945. Le « manifeste » qu’il rédigea peu avant de se lancer dans sa mission sacrifiée atteste d’une Weltanschauung personnelle en accord avec la pure tradition nationale allemande de la « Révolution conservatrice ».

    Pourquoi le souvenir de Charlotte Corday et du colonel Stauffenberg fait-il poindre en moi le visage de l’écrivain japonais Mishima et celui d’un autre sacrifié parfaitement oublié aujourd’hui ? C’était un Espagnol, membre dans sa jeunesse de la « vieille » Phalange. Le 20 novembre 1970, pour le 34e anniversaire de l’exécution du fondateur, Jose Antonio Primo de Rivera, il se donna la mort publiquement. Par ce geste, il entendait protester contre la trahison des idéaux phalangistes que représentait pour lui le régime du vieux général Franco tel qu’il avait évolué. Il s’appelait Francisco Ferranz. Il avait cinquante-deux ans.

    Il n’y a pas d’âge pour s’indigner autrement qu’en paroles, mettre sa peau au bout de ses idées et témoigner pour l’avenir.

    Dominique Venner (Nouvelle revue d'histoire n°55, juillet - août 2011)

     

    Notes :

    1. La NRH n° 27, p. 21.
    2. La NRH n° 41, p. 32.

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  • Les idées à l'endroit !...

    Avec Les idées à l'endroit, l'essai d'Alain de Benoist, les éditions Avatar rééditent un grand classique de la pensée non-conformiste. L'ouvrage, publié initialement en 1979, a été augmentée d'un avant-propos inédit. On pourra y retrouver des textes importants comme "Fondements nominalistes d'une attitude devant la vie", "Vingt-cinq principes de morale", "Une nouvelle anthropologie", "L'élite ?" ou "Contre le racisme", qui constituent des jalons dans l'évolution intellectuelle de leur auteur.

     

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    Pour une ligne de conduite décisive face à la modernité.

    Les idées à l’endroit sont parues aux éditions Libres Hallier en 1979. C’était peu de temps après la grande campagne de presse sur la Nouvelle Droite (ND) de l’été. L’auteur, Alain de Benoist, s’était trouvé au cœur de cette campagne. Il avait souhaité y répondre en essayant de dissiper bien des malentendus. Les idées à l’endroit sont pourtant beaucoup mieux qu’un livre de circonstance. Si l’auteur, dans une longue préface ici reproduite, rappelait le contexte des débats d’idées des années 1970 et le rôle que lui-même et ses amis y

    ont tenu au travers de livres, de rééditions de classiques de la pensée politique et — déjà — de la revue Eléments, le livre ouvrait des perspectives qui gardent toute leur pertinence. Trente ans après la première édition, bien entendu épuisée, il est temps de redécouvrir cet ouvrage de fond.

    Non que l’auteur n’ait évolué. Au contraire, dans sa préface de 2010, Alain de Benoist rappelle brièvement (car il l’a fait plus complètement ailleurs, notamment dans Au temps des « idéologies à la mode », dans la réédition de Vu de droite en 2001, et dans Cartouches) le chemin parcouru et les pistes abandonnées, et le pourquoi des nouvelles explorations.

    Les textes des Idées à l’endroit sont bien autre chose que des textes datés. Ils définissent des orientations, et plus encore une attitude. Que celle-ci relève ou nom du qualificatif de « nominaliste » est accessoire. C’est l’attitude même qui compte, comme le montre le texte intitulé « 25 principes de “morale’’ ». La meilleure preuve en est que c’est précisément l’attitude, ou encore la méthode, qu’Alain de Benoist définit dans ce livre qui a permis à sa pensée de poursuivre son itinéraire, de se dégager de quelques simplismes, et plus encore de sortir des ambiguïtés de la critique de l’égalitarisme pour mettre l’accent sur la dénonciation de l’« idéologie du Même ». C’est en ce sens un livre capital.

    Paru pour la première fois en 1979, Les idées à l’endroit voulaient répondre à une demande créée par l’événement, en l’occurrence la grande campagne de presse autour de la « Nouvelle Droite » qui s’est déroulée durant l’été 1979. Ce texte, qui reste de première actualité, était épuisé depuis de nombreuses années. Cette réédition, très attendue, est augmentée d’un nouvel avant-propos de l’auteur.

    Nouvelle édition augmentée d’un avant-propos inédit

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