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Métapo infos - Page 1513

  • Les hommes providentiels, une fascination française ?...

    Les éditions du Seuil publient cette semaines un essai de Jean Garrigues intitulé Les hommes providentiels - Histoire d'une fascination française. Professeur d'histoire contemporaine à l'université d'Orléans, Jean Garriges est notamment l'auteur de La France de la Ve République 1958-2008 (Armand Colin, 2008) et de Les scandales de la République - De Panama à l'affaire Clearstream (Nouveau Monde, 2010).

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    "De Bonaparte à de Gaulle, en passant par Boulanger, Clemenceau, Pétain ou Pinay, et jusqu’à Nicolas Sarkozy, les hommes providentiels ponctuent l’histoire de France. Indissociables des contextes de crise (ce qui les distingue des grands hommes), ils traduisent la rencontre entre le désir collectif d’un peuple et la prophétie d’un sauveur. Quels sont les ingrédients qui composent cette alchimie selon les différentes époques de l’histoire contemporaine ? Quelles circonstances mais aussi quels moyens, quel discours, quelle propagande, quelles images, quelle stratégie pour aboutir à cette figure indispensable qui s’impose à la nation tout entière ?

    Puis il faut passer de l’état de grâce, qui suit la prise du pouvoir, au culte de la personnalité, qui seul permet d’entretenir le mythe. Dès lors, comment cette figure idéale voire fantasmée du sauveur peut-elle se confronter aux enjeux du réel ? Comment évoluent son discours et sa représentation en situation de pouvoir ? Quels sont ses hérauts, ses thuriféraires, ses idolâtres, mais aussi ses caricatures et ses détracteurs ? Et comment enrayer l’effondrement du mythe, comment prévenir le chaos ? Enfin, quand le chêne s’abat, comment resurgit le mythe, comment se réinstalle pour la postérité la figure du sauveur ?"

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  • Courage, vraiment ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Bilger, cueilli sur son site Justice au singulier et consacré à l'inflation des grands mots dans le langage politique contemporain...

     

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    Courage, vraiment ?

    Il faut arrêter de galvauder les vertus fondamentales, les valeurs essentielles.

    A la suite de l'intervention multipliée du président de la République et des mesures qu'il a annoncées à trois mois du premier tour de l'élection présidentielle, l'UMP, inspirée par Jean-François Copé, a d'une seule voix vanté le "courage" de Nicolas Sarkozy (Le Figaro).

    Sur Twitter, il y a quelques jours, j'avais plaisanté lorsqu'avant même l'émission présidentielle, Jean-François Copé avait donné le mot d'ordre du "courage". Je m'étais demandé si son "courage" était de se représenter.

    Mais, au-delà de cette boutade, cette invocation du courage pose un problème beaucoup plus sérieux. Sommes-nous en guerre ? Le président affronte-t-il la mort en Afghanistan ? Vit-il dans certaines cités où des malfrats et trafiquants interdisent l'accès à la police ? Au quotidien, le risque pèse-t-il sur son existence ? Le confort a-t-il déserté le pouvoir élyséen ?

    Je ne me moque pas. Je voudrais seulement qu'on n'appliquât pas à des attitudes politiques, sincères ou tactiques, un qualificatif qui les rehausse et les fasse prendre pour une audace inouïe quand tout au plus elles représentent un pari, un défi, au mieux, si on est indulgent, du courage intellectuel.

    Mais ce serait du courage intellectuel véritable de la part d'une personnalité qui n'aurait pas manifesté depuis longtemps - pourquoi ne pas la croire ? - qu'un second quinquennat n'était pas son obsession et que sa vie, s'il était battu, pourrait se poursuivre agréablement, luxueusement. En effet, depuis 2007, tous les citoyens ont mesuré à quel point l'argent représentait, pour Nicolas Sarkozy, une donnée capitale : celui qu'on donne, qu'on prend, dont on rêve. Je ne ferais pas la même analyse pour un François Mitterrand mettant son ambition en jeu en soulignant, à un moment crucial, son hostilité à la peine de mort. Il brûle symboliquement ses vaisseaux alors qu'il était tenaillé par l'envie de naviguer jusqu'au bout et qu'il l'a, enfin, assouvie.

    Au-delà du contenu intrinsèque des propositions formulées par le chef de l'Etat, je ne suis pas convaincu par cette coquetterie permanente et à la longue lassante qui est aussi éloignée de l'authentique courage que la caricature de son modèle. On ne peut que constater, avec ce louvoiement qui ne trompe plus personne, que le président, candidat depuis longtemps, le sera donc jusqu'au bout (Le Monde).

    Surtout, j'ai toujours dénié qu'il y ait du courage dans l'expression d'une intelligence libre. Combien de fois, sans présomption, me suis-je insurgé contre l'assimilation qui était faite, avec une infinie amabilité à mon égard, entre la spontanéité d'un propos et un quelconque courage ! Pour moi, le tour de force aurait été au contraire de dissimuler ma pensée mais, n'étant pas un politique, cette ascèse m'a été épargnée.

    Trop souvent, cette surestimation ne vise, pour les pleutres, les trop polis et les lâches, qu'à se faire pardonner de ne même pas livrer un combat sans danger. Le courage intellectuel est l'excuse de ceux qui en manquent - comme s'il en fallait pour penser, parler et écrire - ou le privilège trop exploité de ceux chez qui il coule de source, comme une évidence, puisqu'après la pire empoignade qui soit, les esprits demeurent saufs comme les corps.

    Même pour un soutien inconditionnel, on devrait réfléchir. Il y a d'autres qualités qui peuvent être prêtées au président par ses partisans. Le courage, non, quand sur le terrain, en France et loin de notre pays, pour les soldats, les policiers, tant de gens exposés, cette vertu n'est pas un mot mais une réalité qui est leur honneur et, parfois, un ultime et vain barrage contre leur mort.

    Philippe Bilger (Justice au singulier, 30 janvier 2012)

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  • L'insoumis...

    Les éditions Laffont Presse viennent de mettre en kiosque, sous le titre L'insoumis,  le quatrième numéro de la revue trimestrielle qu'elles consacrent à Céline, sous la houlette de Joseph Vebret et de David Alliot, avec la collaboration de Francis Bergeron, de Frédéric Saenen et d'Eric Mazet .

     

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    Au sommaire :

    Céline visionnaire, par Joseph Vebret et David Alliot

    Présence célinienne,David Alliot

    Entretien avec Jérôme Dupuis, par David Alliot

    Quand Bardamu rencontrait Cloud, par Francis Bergeron

    Gen Paul et Céline. Acte II, par Eric Mazet

    Frédéric Mitterrand évoque l'«affaire Céline», par David Alliot

    Céline et la Grande Guerre, par Charles-Louis Roseau

    Maurice Bardèche , protéiforme, par Francis Bergeron

    About... and around !, par Frédéric Saenen

     

     

     

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  • Que faire de l'euro ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article d'Alain de Benoist, publié dans la revue Eléments (n° 141, octobre 2011) et consacré à la crise de l'euro.

     

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    L'euro ? Il faut en faire une monnaie commune !

    La décision de doter l’Europe d’une monnaie unique fut prise à l’origine par François Mitterrand et Helmut Kohl, lors du sommet européen qui s’était tenu à Rome en décembre 1990. Mais ce n’est que le 1er janvier 1999 que l’euro est officiellement entré en vigueur, et c’est seulement à partir du 1er janvier 2002 que des billets et des pièces libellés en euro se sont substitués en Europe à un certain nombre de monnaies nationales. L’euro a donc à peine dix ans. Or, le voici déjà remis en question, puisque la crise de l’euro est désormais au centre des tourmentes monétaires.
    Certains s’en réjouissent, qui voient dans cette crise la preuve que leur hostilité à la construction européenne était parfaitement justifiée. Avec la crise de l’euro, disent-ils, c’est le dogme de l’irréversibilité de la construction européenne qui s’apprête à s’écrouler. Telle n’est pas notre position. Il n’y a en réalité aucune raison de se réjouir de la disparition éventuelle de l’euro, dont le principal bénéficiaire seraient les Etats-Unis, qui craignent depuis longtemps de voir l’hégémonie mondiale du dollar menacée par la naissance d’une nouvelle monnaie de réserve.
    Mais il n’y a aucune raison non plus de confondre la construction européenne avec l’actuelle monnaie unique. L’euro et l’Europe ne sont pas synonymes. En témoigne déjà le fait que certains pays de l’Union européenne (Danemark, Suède, Royaume-Uni) ne sont jamais entrés dans la zone euro. Comme l’a écrit Mark Weisbrot dans le Guardian de Londres, « Il n’y a aucune raison pour que le projet européen ne puisse se poursuivre, et l’Union européenne prospérer, sans l’euro »(1).
    L’instauration de l’euro aurait été une chose excellente à condition de respecter deux conditions : que le niveau de la monnaie unique ne soit pas indexé sur l’ancien mark, et que sa mise en place s’accompagne d’un système de protection commerciale aux frontières. Or, aucune de ces conditions n’a été remplie. Au lieu d’assurer une protection communautaire, c’est la carte du libre-échangisme intégral que l’on a décidé de jouer. En 1994, on a assisté au démantèlement du tarif extérieur commun qui, jusque là, protégeait en partie l’Europe de la concurrence dans des conditions de dumping social des pays à bas salaire. La surévaluation chronique de l’euro a ensuite accentué les déséquilibres. En même temps, on a artificiellement plaqué une monnaie unique sur des économies divergentes à tous égards. La crise était dès lors inévitable.
    Le problème de fond de l’euro découle de cette évidence qu’il ne peut y avoir de monnaie unique associant des pays de niveau structurellement divergent. On ne peut en effet appliquer la même politique monétaire, c’est-à-dire le même taux de change (qui détermine importations et exportations) et le même taux d’intérêt à des économies de structures et de niveaux différents. Une telle zone se transforme inéluctablement en zone de tranferts, les plus riches devant payer pour les plus pauvres afin de pallier leur faiblesse économique. C’est ce qu’a démontré la crise grecque.
    Philippe Séguin l’avait dit dès le 5 mai 1992, à la tribune de l’Assemblée nationale : « Dès lors que, dans un territoire donné, il n’existe qu’une seule monnaie, les écarts de niveau de vie entre les régions qui le composent deviennent vite insupportables. Et en cas de crise économique, c’est le chômage qui s’impose comme seule variable d’ajustement ». Deux ans plus tard, Jimmy Goldsmith affirmait de façon prophétique : « Le projet de monnaie unique […] signifierait qu’un pays tel que la Grèce ne pourrait pas ajuster sa monnaie par rapport à celle des Pays-Bas, par exemple. Nous en connaissons le résultat : soit le transfert de subventions vers les pays en difficulté, soit le transfert de chômeurs de ce pays vers d’autres plus prospères »(2). En 1998, enfin, Maurice Allais, Prix Nobel d’économie, avait prévenu : « Une libéralisation totale des échanges et des mouvements de capitaux n’est possible, elle n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux groupant des pays économiquement et politiquement associés, et de développement économique et social comparable »(3).
    L’euro a donc été adopté dans des pays fortement divergents du point de vue économique, situation que les « critères » de Maastricht n’ont nullement corrigée. Mieux encore, plus l’intégration économique s’est approfondie, plus cette divergence s’est accrue. Quant à la convergence des taux d’intérêt à court terme, elle a conduit à une plus grande divergence des politiques fiscales. L’application d’un taux d’intérêt unique à des économies pourvues d’un taux d’inflation différent a été l’une des sources majeures du gonflement de la dette dans des pays comme la Grèce, l’Espagne ou le Portugal. « L’euro a été aux dettes souveraines européennes ce que la vente libre d’armes à feu est au nombre considérable d’homicides aux Etats-Unis : un pousse-au-crime », a remarqué Nicolas Saint-Aignan.
    Traditionnellement, un Etat qui devient déficitaire dans son commerce extérieur a la possibilité de redresser la situation en dévaluant sa monnaie nationale (le prix de ses exportations sera réduit pour les acheteurs au prorata du taux de la dévaluation). Mais les « dévaluations compétitives » ne sont évidemment plus possibles avec l’euro. En outre, l’euro est depuis des années surévalué (il vaut aujourd’hui environ 1,4 dollar, contre 1 dollar lors de son instauration). Cette surévaluation est le résultat du jeu des marchés. Une monnaie forte rassure les préteurs éventuels sur les capacités de remboursement de ceux qu’ils financent, ce qui leur permet de ne pas exiger des taux d’intérêt trop élevés. A l’inverse, une monnaie faible les pousse à des taux d’intérêt majorés.
    Ayant obtenu au départ que le niveau de l’euro soit aligné sur l’ancien mark, les Allemands sont les seuls (avec l’Autriche et les Pays-Bas) à avoir réellement tiré bénéfice de l’euro. En 2009, l’Allemagne a accumulé 140 milliards d’euros d’excédents de sa balance commerciale, essentiellement au détriment de ses partenaires de la zone euro et des membres de l’Union européenne n’appartenant pas à cette zone (respectivement 82,6 et 3,2 milliards). La cherté de l’euro est en revanche à l’origine des déficits extérieurs de tous les pays du Sud de l’Europe.
    Leurs exportations diminuant en raison du niveau de l’euro, et leurs importations continuant d’augmenter, leurs déficits extérieurs ont explosé, entraînant une diminution de l’investissement productif et la multiplication des délocalisations.Avec l’affaire grecque, on a déjà commencé à s’orienter vers de gigantesques transferts financiers des pays du Nord vers le Sud, transferts qui ne peuvent que devenir très vite insupportables. On voit mal les Allemands, par exemple – qui ont déjà eu dans le passé à éponger la mise à niveau de l’ancienne RDA –, accepter de voir doubler ou tripler leurs impôts pour venir à la rescousse des autres pays d’Europe mis en difficulté. L’appel à la solidarité risque ainsi, non de renforcer l’Europe, mais de l’affaiblir. « En voulant sauver l’euro, estime Nicolas Dupont-Aignan, les dirigeants aveugles sont en train de détruire l’Europe. Car l’Europe n’a de sens que si elle permet à chaque peuple de prospérer davantage avec les autres que seul isolément ».
    La classe politique dominante a choisi la fuite en avant : tout faire pour « sauver l’euro » sans rien toucher au fond du système financier en place. Est-ce seulement réaliste ?
    L’économiste américain Nouriel Roubini a récemment laissé prévoir l’éclatement de la zone euro dans les cinq ans à venir. Il prévoit même pour 2013 l’éclatement de la « tempête du siècle » (« perfect storm »). La fin de l’euro, selon lui, permettrait aux pays du Sud de l’Europe de restaurer leur compétitivité par le biais d’une dévaluation massive de leurs
    monnaies nationales restaurées4. Cette opinion est partagée par bien d’autres experts, dont certain n’hésitent plus à préconiser un retour à ces anciennes monnaies nationales.
    Le grand argument que l’on oppose en général à une éventuelle sortie de l’euro serait que les pays qui s’y risqueraient verraient instanément leur dette augmenter, puisque celle-ci resterait libellée en euros. On peut répondre qu’en contrepartie ces pays pourraient adopter des mesures susceptibles de favoriser la hausse de la demande intérieure et le rétablissement de leur compétivité, ce qui leur permettrait au contraire de mieux faire face à leur endettement. Un retour aux monnaies nationales associé à une forte dévaluation – comparable à ce qui s’est passé dans les pays de l’Est lorsque ceux-ci ont abandonné le rouble après l’effondrement du système soviétique – abaisserait le coût des produits pour les acheteurs étrangers, et stimulerait d’autant les exportations, ce qui donnerait de meilleurs moyens de régler la dette. On a aussi fait observer que toute dévaluation consécutive à un retour aux monnaies nationales se traduirait fatalement par un renchérissement des produits importés hors de la zone euro. Mais ce dernier est en réalité assez faible : pour la France, les importations de biens et de services hors de la zone euro ne représentent que 13 % du PIB.
    Mais la solution optimale serait évidemment de procéder à une dévaluation massive, nominale et réelle, de l’euro préalablement à un retour aux monnaies nationales, ce qui permettrait d’en sortir sans dommages. L’abaissement de la parité de l’euro face au dollar favoriserait la réduction des déficits extérieurs et contribuerait à rendre plus soutenable les dettes souveraines des pays ayant restauré leur monnaie. Pour éviter l’alourdissement de la dette, celle-ci pourrait être convertie dans une monnaie commune représentant la moyenne des monnaies nationales.
    Dans un texte paru dans Le Figaro, co-signé par Jacques Sapir et Philippe Villon, l’économiste Gérard Lafay a ainsi pris position pour la transformation de l’euro en une simple monnaie commune. Il serait en effet parfaitement possible de conserver le seul avantage incontestable de l’euro – constituer à terme une monnaie de réserve – en transformant la monnaie unique actuelle en une monnaie commune au niveau déterminé à partir de l’euro et des monnaies nationales restaurées. « Ce nouveau système permettrait de changer une fois l’an les parités entre les différentes monnaies européennes, afin d’assurer à chaque pays une compétitivité monétaire raisonnable à l’intérieur de l’Union européenne et ce, tout en continuant à avoir face aux autres grandes devises mondiales une devise européenne unifiée » (Nicolas Dupont-Aignan). La monnaie commune établit une barrière face au reste du monde, mais n’interdit pas l’ajustement des parités de change entre les pays membres. Même si l’euro se maintenait à son niveau actuel dans un certain nombre de pays de la zone, il resterait encore la possibilité d’établir une monnaie commune avec certains pays seulement, dans le cadre d’un système de changes fixes, mais révisables, et d’un étroit contrôle des capitaux.
    Cette solution est très différente de celle du « gouvernement économique » européen que certains voudraient instaurer pour remédier à la crise. Ceux qui plaident pour cette solution en tiennent en fait pour un fédéralisme fiscal5. Or, aucune union monétaire ou fiscale n’a jamais pu survivre en l’absence d’une union politique. Mettre en place un gouvernement économique avant et en l’absence d’un gouvernement politique serait une aberration.
    Sortir de l’euro ne suffirait toutefois pas à s’affranchir de la dictature des banques et des marchés. Le retour aux monnaies nationales n’est en effet pas une panacée. Il ne réglerait aucun des problèmes structurels des sociétés actuelles, et ne constituerait en aucune façon une rupture avec la logique du Capital. « Recouvrer notre souveraineté monétaire n’aurait pas de sens si cela ne devait pas s’accompagner d’un changement radical de notre politique », estime très justement Jacques Sapir, selon qui une éventuelle sortie de l’euro devrait être préparée « comme une opération militaire »(6).
    Certains Etats vont-ils être contraints de quitter l’euro ? Les craquements qui se font entendre dans la zone euro annoncent-ils un éclatement généralisé ? S’achemine-t-on à court terme vers une crise terminale ? Et à long terme, vers une banqueroute mondiale ? La construction européenne, en tout cas, connaît aujourd’hui une situation de crise historique telle qu’elle n’en a jamais connu depuis ses débuts, en 1957. L’Europe, où les anciens Etatsnations se sont transformés en autant d’Etats-marchés, est simultanément en voie de marginalisation géopolitique, de vieillissement, de déstructuration sociale, de
    désindustrialisation et de paupérisation. On n’échappera pas à l’épreuve de force.


    Alain de BENOIST (Eléments, octobre 2011)


    1. « Why the Euro is Not Worth Saving », in The Guardian, 11 juillet 2011.
    2. Jimmy Goldsmith, Le piège, Fixot, Paris 1994.
    3. Maurice Allais, La crise mondiale d’aujourd’hui, Clément Juglar, Paris 1999.
    4. Financial Times, 14 juin 2011.
    5. G. Dussouy et B. Yvars, de l’Université de Bordeaux IV, se sont ainsi prononcés pour la
    réactivation d’un projet fédéraliste européen, seul susceptible à leurs yeux de « rassembler les
    dernières forces vives du continent » (« Bien-être et consolidation de l’Etat de droit dans l’UE dans le
    contexte de la globalisation », texte en ligne daté de juillet 2010).
    6. Cf. Jacques Sapir, La fin de l’euro-libéralisme, Seuil, Paris 2010 ; La démondialisation, Seuil,

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  • Le bal des complaisants...

    Les éditions Fayard publient cette semaine Le bal des complaisants, un livre d'entretien de Philippe Bilger avec le journaliste François Sionneau consacré à la justice et à la magistrature. Animateur de l'excellent blog Justice au singulier, l'ancien avocat général n'a pas, contrairement à d'autres, attendu de raccrocher la robe pour faire preuve de liberté d'esprit ; on pourra donc lire son livre avec curiosité et intérêt...

     

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    "Après quarante années passées dans la magistrature – dont vingt à la cour d’assises de Paris comme avocat général –, Philippe Bilger raccroche la robe rouge : il a quitté une institution qu’il a aimée, servie, mais qui l’a aussi déçu. Il avait soutenu avec enthousiasme le candidat de 2007 qui, une fois devenu président de la République, a noué avec la Justice et l’État de droit une relation médiocre et favorisé esprit de cour, préférences ostensibles, l’expression d’une démocratie au quotidien très imparfaite. 
    Philippe Bilger est un homme à la parole libre et il le revendique. Le magistrat aussi bien que le citoyen ont été choqués, voire indignés, par une politisation affichée de la Justice, des errements et des scandales ayant pris, sous cette République prétendue irréprochable, une ampleur inégalée. 
    Désormais libéré de son obligation de réserve, l’ex-magistrat décrit sans complaisance et dénonce les petitesses, les faiblesses d’une institution, révèle aussi ses grandeurs et regarde avec cruauté et lucidité un univers qui n’est plus le sien."

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  • L'année du grand basculement géopolitique mondial ?...

    Nous reproduisons ci-dessous le dernier communiqué du GlobalEurope Anticipation Bulletin, la lettre confidentielle mensuelle du Laboratoire européen d'anticipation politique...

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    2012 : l'année du grand basculement géopolitique mondial

    Avec ce GEAB N°61, cela fera six ans que chaque mois l’équipe de LEAP/E2020 partage avec ses abonnés et les lecteurs de son communiqué public mensuel ses anticipations sur l’évolution de la crise systémique globale. Et pour la première fois, à l’occasion du numéro de Janvier qui présente une synthèse de nos anticipations pour l’année à venir, notre équipe anticipe une année qui ne se traduira pas uniquement par une aggravation de la crise mondiale mais qui sera aussi caractérisée par l’émergence des premiers éléments constructifs du « monde d’après la crise » pour reprendre l’expression de Franck Biancheri dans son livre « Crise mondiale : En route pour le monde d’après ».

    Selon LEAP/E2020, 2012 sera en effet l’année du grand basculement géopolitique mondial : un phénomène qui sera sans aucun doute porteur de graves difficultés pour une grande partie de la planète mais qui permettra également l’émergence des conditions géopolitiques propices à une amélioration de la situation dans les années à venir. Contrairement aux années précédentes, 2012 ne sera pas une année « gâchée », enlisée dans le « monde d’avant la crise », faute d’audace, d’initiative et d’imagination de la part des dirigeants mondiaux et du fait de la grande passivité des peuples depuis le début de la crise.

    Nous avions qualifié l’année 2011 d’année impitoyable car elle allait faire voler en éclats les illusions de tous ceux qui pensaient que la crise était sous contrôle et qu’ils allaient pouvoir reprendre leurs « petites affaires » comme par le passé. Et 2011 fut impitoyable pour nombre de dirigeants politiques, pour le secteur financier, pour les investisseurs, pour les dettes occidentales, pour la croissance mondiale, pour l’économie US et pour l’absence de gouvernance de l’Euroland. Ceux qui se croyaient intouchables ou inamovibles ont découvert brutalement que la crise n’épargnait rien ni personne. Cette tendance va bien entendu se poursuivre en 2012 car la crise ne respecte pas non plus le découpage du calendrier grégorien. Les derniers « intouchables » vont en faire l’expérience : Etats-Unis, Royaume-Uni, Dollar, T-Bonds, dirigeants russes et chinois, etc… [1] Mais 2012 va également voir s’affirmer, surtout dans sa seconde moitié, les forces et acteurs qui vont permettre en 2013 et les années suivantes de commencer à rebâtir un système international neuf, reflétant attentes et rapports de force du XXI° siècle et non plus ceux du milieu du XX° siècle. En cela, 2012 va bien être l’année du grand basculement entre le monde d’hier et celui de demain. Année de transition, elle mêlera le pire [2] et le meilleur. Mais, ce faisant, selon notre équipe, elle constitue quand même la première année constructive depuis 2006 [3].

    Nous présentons d’ailleurs dans ce GEAB N°61 les 35 thèmes/événements, qui sont autant de recommandations, dont nous anticipons qu’ils marqueront l’année 2012 : 20 thèmes en hausse et 15 thèmes en baisse. Cette liste peut ainsi aider très concrètement le lecteur du GEAB à se préparer à l’année à venir. Réduire le temps perdu à lire des articles sur des sujets qui sont déjà secondaires en terme d’impact sur le cours des événements, ou au contraire prendre le temps d’approfondir des thèmes qui demain seront au cœur des évolutions à venir, ne pas se faire prendre par surprise par les évolutions majeures de l’année qui vient, voilà ce à quoi souhaite servir cette liste des 35 « Up and Down » de 2012. Avec depuis six ans, des taux de réussite variant entre 75% et 85%, cette anticipation annuelle est donc une aide à la décision particulièrement concrète pour les douze mois à venir.

    Par ailleurs dans ce GEAB N°61, notre équipe analyse en profondeur la nature et les conséquences d’un possible QE3 que lancerait la Réserve fédérale US en 2012 [4]. Espéré par les uns, redouté par les autres, QE3 est généralement présenté comme l’arme ultime pour sauver l’économie et le système financier US qui, contrairement au discours dominant de ces dernières semaines, continuent à se dégrader [5]. Que la FED se lance dans QE3 ou non, QE3 sera sans aucun doute l’événement financier majeur de 2012 dont les conséquences marqueront définitivement le système financier et monétaire mondial. Ce GEAB N°61 vous permettra de vous faire une idée précise sur la question.

    Evolution des bons du Trésor détenus par les Primary Dealers classés par maturité (12/2010 – 10/2011) (en gris : Bills -moins d’un an / en rouge : moins de 3 ans / en vert : de 3 à 6 ans / en mauve : de 6 à 11 ans / en bleu : 11 ans et plus) - Source : Zerohedge, 10/2011

     

    Et QE3 jouera un rôle déterminant dans le grand basculement géopolitique mondial de 2012 car cette année verra notamment les dernières tentatives des puissances dominantes du monde-d’avant-la-crise de maintenir leur pouvoir global, que ce soit en matière stratégique, économique ou financière. Quand nous utilisons le terme « dernières », nous voulons souligner qu’après 2012 leur puissance sera trop affaiblie pour pouvoir encore prétendre maintenir cette situation privilégiée. La récente dégradation de la plupart des pays de l’Euroland par S&P est un exemple typique de ces tentatives de la dernière chance : poussés par Wall Street et la City, et du fait de leurs besoins insatiables de financement [6], les Etats-Unis et le Royaume-Uni en sont arrivés au point d’engager une guerre financière ouverte avec leurs derniers alliés, les Européens. C’est du suicide géopolitique car cette attitude oblige l’Euroland à se renforcer en s’intégrant toujours plus et en se dissociant des Etats-Unis et du Royaume-Uni ; tandis que l’immense majorité des dirigeants et des populations de la zone Euro ont enfin compris qu’il y avait bien une guerre transatlantique et transmanche conduite contre eux [7]. LEAP/E2020 présentera à ce sujet ses anticipations « Europe 2012-2016 » dans le GEAB N°62 qui paraîtra le 15 Février 2012.

     

    Répartition des dettes occidentales (2011) (en bleu clair : dette du secteur non financier / en vert : dette du secteur financier / en orange : dette publique / en bleu foncé : dette des ménages) - Sources : Haver analytics / Morgan Stanley, 01/2012

     

    Dans un autre registre, les tentatives de créer une « petite guerre froide » avec la Chine ou de tendre un piège à l’Iran sur la question de la libre-circulation dans le détroit d’Ormuz ressortent du même réflexe [8]. Nous y revenons plus en détail dans ce GEAB N°61.

    Le grand basculement de 2012, c’est aussi celui des peuples. Car 2012 sera aussi l’année de la colère des peuples. C’est l’année où ils vont entrer massivement sur la scène de la crise systémique globale. 2011 aura été un « tour de chauffe » où des pionniers auront testé méthodes et stratégies. En 2012, les peuples vont s’affirmer comme les forces à l’origine des basculements majeurs qui vont marquer cette année-charnière. Ils le feront de manière pro-active parce qu’ils créeront les conditions de changements politiques décisifs via des élections (comme ce sera le cas en France avec l’éviction de Nicolas Sarkozy [9]) ou via des manifestations massives (Etats-Unis, Monde Arabe, Royaume-Uni, Russie). Et ils le feront aussi de manière plus passive en générant la crainte chez leurs dirigeants, obligeant ces derniers à une attitude « pré-emptive » pour éviter un choc politique majeur (comme ce sera le cas en Chine [10] ou dans plusieurs pays européens). Dans les deux cas, quoiqu’en pensent les élites des pays concernés, c’est un phénomène constructif car rien d’important ni de durable ne peut émerger de cette crise si les peuples ne s’impliquent pas [11].

    Le grand basculement de 2012, c’est encore l’effondrement accéléré du pouvoir des banques et institutions financières occidentales, une réalité que nous décrivons dans ce GEAB contrairement au discours populiste actuel qui oublie que le ciel étoilé que nous contemplons est une image d’une réalité disparue depuis longtemps. La crise est une telle accélération de l’Histoire que beaucoup n’ont pas encore compris que le pouvoir des banques dont ils s’inquiètent est celui qu’elles avaient avant 2008. C’est un sujet que nous détaillons dans ce numéro du GEAB. Dans le même temps, on continue à voir les investisseurs fuir les bourses et les actifs financiers notamment aux USA [12].

     

    Evolution comparée des PIB des pays industrialisés et de leur dette publique (1991-2011) (en gris : PIB / en rouge : dette publique) - Source : Spiegel, 01/2012

     

    Et le grand basculement, c’est aussi l’arrivée à maturité des BRICS qui, après cinq années à se chercher et à prendre leurs marques, vont en 2012 commencer à peser fortement et pro-activement sur les décisions internationales [13]. Or, ils constituent sans aucun doute possible l’un des acteurs essentiels pour l’émergence du monde d’après la crise ; et un acteur qui, au contraire des Etats-Unis et du Royaume-Uni, sait que son intérêt est d’aider l’Euroland à traverser cette crise [14].

    Avec un Euroland stabilisé et doté d’une gouvernance solide, la fin 2012 se présentera donc comme une première opportunité de fonder les bases d’un monde dont les racines ne plongeront plus dans l’après Seconde Guerre Mondiale. Ironiquement, c’est probablement le sommet du G20 de Moscou en 2013, le premier à se tenir hors du camp occidental, qui concrétisera les promesses de la seconde moitié de 2012.



     

    [1] Et le feuilleton de la crise des dettes européennes jusqu’à la fin du premier semestre 2012. L’année sera très difficile aussi pour l’Euroland comme le montrent les scénarios préparés par l’OFCE. Mais elle s’avérera nettement moins difficile qu’anticipé aujourd’hui par les experts et médias financiers car ils sous-estiment, d’une part, les progrès faits en matière de gouvernance de l’Euroland qui vont porter leurs fruits dans la seconde moitié de 2012 ; et, d’autre part, le changement de contexte psychologique une fois que l’attention du monde se reportera sur les problèmes américains et britanniques. A ce propos, voici un nouvel exemple de désinformation sur l’Euro publié par MarketWatch le 09/01/2012 : l’éditorialiste David Marsh tente d’accréditer l’idée que l’élection présidentielle française du printemps 2012 sera une autre mauvaise nouvelle pour l’Euro, affirmant explicitement que François Hollande est un eurosceptique ! Comme tout le monde le sait en France, François Hollande est au contraire un pro-Européen et pro-Euro farouche, ce qui ne laisse que deux options concernant MarketWatch/Marsh : soit ils ne savent pas de quoi ils parlent, soit ils mentent délibérément. Dans les deux cas, cela éclaire la valeur des opinions de la grande presse financière US sur l’Euro et son avenir. Ceux qui les suivent perdront beaucoup d’argent ! Toujours en ce qui concerne l’Euroland, le Spiegel du 03/01/2012 offre une plongée intéressante dans le fonctionnement du Merkozysme qui montre combien les deux pays sont en train de lier définitivement leurs destins : une évolution qui s’accélérera après l’élection de François Hollande qui n’aura pas, comme Sarkozy, un pied dans l’Euroland et un pied à Washington.

    [2] En particulier une poursuite de la montée généralisée du chômage. Source : Tribune, 31/10/2011

    [3] Une touche poétique permet d’illustrer notre approche en la matière, qui suit sur le fond la méthodologie d’anticipation politique décrite dans le « Manuel d’Anticipation Politique » de Marie-Hélène Caillol, présidente de LEAP. Que faut-il retenir du solstice d’hiver ? Qu’il marque le cœur de l’hiver parce que les jours y sont les plus courts ? Ou qu’il annonce le printemps parce qu’à partir de cette date les jours rallongent ? Les deux réponses sont justes. Mais la première ne dit pas grand-chose sur l’avenir sinon qu’il va continuer à faire sombre et probablement froid un certain temps ; c’est une photographie, une analyse statique. La seconde réponse en revanche conduit le regard sur un avenir plus lointain et souligne l’existence d’un processus en cours qui va conduire à des changements en terme de durée du jour et peut-être de température ; c’est une vision dynamique des événements. La méthodologie d’anticipation politique a d’ailleurs désormais sa place dans le débat scientifique puisque Marie-Hélène Caillol a été invitée à contribuer à un numéro spécialement dédié à l’Anticipation (Volume 41, Issue 1, 2012) (coordonné par le professeur Mihai Nadin) de la revue scientifique américaine "the International Journal of General Systems" (Francis & Taylor), un périodique multidisciplinaire consacré à la publication de travaux de recherche originaux en sciences des systèmes, fondamentales et appliquées. L’article qui a résulté de cette collaboration s’intitule : "Anticipation politique : observer et comprendre les tendances socio-économiques globales dans le but de guider les processus de prise de de décision".

    [4] Les récentes publications des minutes des débats de la FED en 2006 illustrent parfaitement l’une de nos hypothèses de travail : les responsables d’un système complexe sont généralement incapables de percevoir le moment où il va basculer dans la crise ou le chaos. C’était le cas d’Alan Greenspan, Thimothy Geithner et consors en 2006. C’est le cas des maîtres de la City, de Wall Street ou de Washington en 2012. D’ailleurs, ce sont les mêmes pour nombre d’entre eux. Source : New York Times, 12/01/2012

    [5] La dégradation de la situation US se produit malgré la volonté de la cacher par les médias dominants et les agences de notation ; tandis que dans l’Euroland la situation ne se dégrade pas autant que voudraient le faire croire ces mêmes médias et agences. En laissant un peu de temps au temps, l’issue ne fait donc aucun doute. Pour ce qui est de la dégradation économique US, il suffit de constater l’effondrement des profits bancaires, de la consommation US (les annonces tonitruantes sur les fêtes ont ainsi fait place à des chiffres bien médiocres), la fermeture ou la faillite continue de réseaux de détaillants, le maintien du chômage à des taux historiques, le problème croissant du paiement des retraites, l’effondrement des budgets des grandes universités publiques, … Sources : YahooNews, 12/01/201 ; Bloomberg, 12/01/2012 ; USAToday, 12/01/2012 ; CNBC, 28/12/2011 ; Washington Post, 27/12/2011

    [6] Comme le montre le tableau ci-dessous, avec 900% du PIB d’endettement, le Royaume-Uni est comme un animal pris au piège de la dette. Et du fait du poids gigantesque de la dette du secteur financier britannique, il est condamné à tenter par tous les moyens d’obliger l’Euroland à payer les dettes de la Grèce, etc… La décote des dettes publiques occidentales est un bazooka pointé sur le cœur du Royaume, la City. Source : Guardian, 01/01/2012

    [7] Tant mieux car il n’y a rien de pire que d’être en guerre sans le savoir comme l’écrit à ce sujet Franck Biancheri sur son compte Twitter qui commente la campagne présidentielle française twitter.com/Fbiancheri2012.

    [8] La Russie a déjà fait son choix en développant son commerce avec l’Iran en Rouble et Rial, éliminant le Dollar US des transactions entre les deux pays. Quant à l’Europe, elle gesticule sous pression US, mais in fine ne fera pas grand-chose en matière d’embargo car d’ici Juin (nouvelle date pour prendre une décision), la carte politique aura bien changé. Sources : Bloomberg, 07/01/2012 ; Le Monde, 09/01/2012

    [9] Ce qui au passage remettra la France dans sa logique historique « gaullo-européenne » au lieu de l’ancrage occidentaliste qu’aura incarné la parenthèse Sarkozy. Source : Le Monde, 11/01/2012

    [10] En Chine, selon LEAP/E2020, le risque d’explosion populaire majeure se trouve à la croisée d’une situation économique tendue (ce sera le cas en 2012 – voir dans ce GEAB N°61) et d’un accident majeur de santé publique ; beaucoup plus que dans un contexte de remise en cause directement politique

    [11] L’annonce par les Frères musulmans égyptiens qu’ils soumettront à référendum le traité de paix avec Israël appartient à cette même tendance. Source : Haaretz, 02/01/2012

    [12] Source : CNBC, 06/01/2012

    [13] Les dirigeants chinois par exemple semblent plus déterminés que jamais à suivre le chemin qu’ils estiment le meilleur (y compris pour la conquête spatiale, symbole par excellence du leadership), rejetant les pressions extérieures. Source : Caixin, 04/01/2012 ; ChinaDaily, 30/12/2011 ; NewYorkTimes, 29/12/2012

    [14] Source : 20Minutes/Suisse, 08/01/2012

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