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Métapo infos - Page 1192

  • Domination et pouvoir : les nouveaux dominants...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Jean-Paul Baquiast, cueilli sur Europe solidaire et consacré aux nouvelles formes de domination. Énarque, Jean-Paul Baquiast a consacré sa carrière administrative au développement des technologies de l'information. Il est l'animateur du site Europe solidaire, ainsi que du remarquable site d'actualité technoscientifique Automates intelligents

     

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    Domination et pouvoir. Les nouveaux dominants

    Il serait très important d'essayer de comprendre pourquoi, au sein de l'espèce humaine, certains individus ou groupes d'individus, généralement minoritaires, se donnent la possibilité de s'imposer aux dépends de tous les autres. Une telle situation ne se rencontre pas ou ne se rencontre qu'exceptionnellement à l'intérieur des autres espèces animales. Elle est dans ce cas très mal documentée. La seule domination qui s'y observe relève du sexuel (domination d'un sexe, généralement le masculin, sur l'autre) ou, beaucoup plus banalement, de l'inégalité dans la répartition des capacités individuelles.

    Dans le monde animal, au sein de chaque espèce, les individus dits dominants se donnent un certain nombre de privilèges sur leurs congénères. Globalement les dominants sont ceux qui disposent de moyens physiques ou intellectuels supérieurs à ceux des autres. Dans le monde animal s'observent également des compétitions permanentes entre espèces, mais ce phénomène relève de la sélection darwinienne, avec élimination possible des espèces se révélant les moins adaptées. Notons que le même phénomène s'observe aujourd'hui, l'espèce humaine semblant sur le point de provoquer une nouvelle grande extinction de peut-être 80% des autres espèces dans le siècle qui vient.

    Mais intéressons nous ici aux sociétés humaines. L'histoire des hommes, depuis qu'elle a fait l'objet d'études, montre que dès le passage d'une organisation sociale simple, dite parfois des chasseurs-cueilleurs, à celle plus complexe des empires a généré des inégalités considérables entre les individus et les groupes, se traduisant par un accès lui-même très inégal au pouvoir. En simplifiant beaucoup, appelons pouvoir la capacité dont dispose un individu pour se comporter dans le monde au mieux de ce qu'il estime être ses intérêts, à l'intérieur évidemment des limites naturelles que lui impose ce même monde. Un individu isolé n'a guère de possibilités en ce domaine. Ses forces trouvent vite des limites. Mais ses possibilités augmentent considérablement s'il peut obliger ses congénères à mettre leurs propres forces à son service. A plus forte raison s'il peut les obliger à ne conserver pour eux que ce que nous appelons en termes modernes le minimum vital, en remettant gratuitement au détenteur du pouvoir, que nous appellerons ici le dominant, tout le reste des biens qu'il a produit, ce que Marx appelait la valeur ajoutée.

    Pour obtenir ce résultat, le dominant peut utiliser différents moyens. Le plus évident est la contrainte physique, mais d'autres plus subtils existent, relevant notamment de l'emprise psychologique. Comme rappelé ci-dessus, un individu seul ne peut pas cependant aller très loin dans cette voie. Il doit s'agréger avec quelques autres poursuivant le même objectif pour atteindre à eux tous des résultats significatifs. On peut admettre qu'aux origines de l'histoire, devenaient dominants des individus disposant, comme chez les animaux, d'une force supérieure. Mais ils devaient aussi disposer, dans des sociétés utilisant le langage, de capacités intellectuelles supérieures, leur permettant d'utiliser celui-ci comme une arme.

    Une histoire de la domination

    Des que des systèmes de domination sont apparus dans l'histoire des hommes, ils ont réussi à survivre, quitte à se transformer, face à la résistance des dominés. On peut suivre ainsi d'âge en âge la persistance et la diversification de tels systèmes, depuis les époques de l'esclavage jusqu'au Moyen Age puis à ce que l'on appelle en France l'Ancien Régime, avant la révolution de 1789. Dans l'ensemble, la domination était exercée d'un commun accord par les Eglises, utilisant l'emprise psychologique, et par les féodaux détenteurs des moyens militaires, utilisant la force physique. Loin de se combattre, ces deux grandes classes de dominants se sont assistés réciproquement, pour maintenir dans le statut de dominés ceux cherchant à y échapper. Les plus-values résultant du travail des dominés, « accaparées » (selon le terme marxiste), par les dominants ne servaient pas seulement à accroitre le niveau de vie de ceux-ci. Elles ont donné naissance à des oeuvres durables, cathédrales, châteaux-forts ornés, oeuvres artistiques, par lesquelles les dominants pouvaient se permettre de laisser parler leur ubris créateur – tout en renforçant leur domination sur les travailleurs de la base. Ceux-ci se convainquaient en effet de leur insignifiance en constatant qu'ils n'étaient pas capables de réaliser seuls de tels chefs-d'oeuvre.

    Lorsque la révolution industrielle a fait apparaître de nouvelles techniques permettant de produire de nouvelles valeur, le processus dans son ensemble n'a pas changé. Une nouvelle classe est apparue, celle des possesseurs des moyens industriels de production (la bourgeoisie, pour reprendre le terme marxiste). Cette classe s'est alliée aux dominants précédents, hommes d'Eglise et militaires, pour se partager les nouveaux pouvoirs. Mais les minorités dominées sont restées dans l'ensemble les mêmes, passant du statut de serf à celui de prolétaire. Avec la colonisation, de nouvelles populations provenant des pays colonisés les ont rejoint.

    Il ne faudrait évidemment pas croire que de tels processus générateurs d'inégalités se soient limités au monde dit occidental. Ils sont apparus dans le même temps en Asie et dans le monde arabo-musulman, où ils se maintiennent sous des formes voisines malgré la relative homogénéité apportée par la mondialisation et les technologies de la communication. Pour que de telles inégalités disparaissent, il faudrait que les dominés se saisissent des moyens leur permettant de s'émanciper. Mais par définition, sauf accident, ils ne le peuvent pas. Dès que les dominants suspectent l'apparition de formes de rébellion fussent-elles modestes, ils s'empressent de les étouffer dans l'oeuf, faisant appel à tous les moyens de coercition dont ils disposent, physiques comme intellectuels.

    De nouveaux dominants

    Or aujourd'hui, de nouveaux dominants étendent leurs pouvoirs sur le monde. Ils ne se substituent pas aux anciens, prêtres, féodaux, bourgeois industriels, colonisateurs, ou aux formes prises par eux aujourd'hui. Ils s'y ajoutent. Mais le point important est l'orientation géopolitique de leurs efforts pour la conquête du pouvoir mondial. Ils sont dorénavant au service de ce qui a été nommé l'Empire américain. Beaucoup d'observateurs du monde géopolitique affirment aujourd'hui que cet Empire n'existe plus, ayant reculé à la suite d'échecs successifs. Mais c'est une erreur. Il s'est transféré sur un nouveau monde en pleine ascension, celui des réseaux numériques, de l'informatique avancée, de la robotique et de l'intelligence générale artificielle. L'émergence de ce monde numérique et son emprise sur le monde ancien n'ont sans doute pas été dues aux seuls intérêts américains, mais ceux-ci mieux que tous autres concurrents ont réussi à en faire un pouvoir pour la domination mondiale.

    Nous ne développerons pas ici ces points, souvent abordés par nous. Bornons-nous à rappeler le visage que prennent aujourd'hui les nouveaux dominants. Pour simplifier, disons qu'il s'agit d'une coalition multi-fonctionnelle que nous appellerons l'entité Google, Darpa, DOD. Google est le représentant des géants du web américains qui réussissent l'exploit de faire travailler au service de leurs ambitions des centaines de millions de nouveaux esclaves, dont nous sommes tous. La Darpa est l'agence de recherche du ministère américain de la défense , agence qui invente sans cesse de nouveaux produits et usages, sans souci de restrictions budgétaires. Le DOD est ce même ministère, mais intervenant sur tous les théâtres d'opération pour déployer et utiliser les données et outils civils et militaires résultant de l'activité des deux premiers. Il s'agit de maintenir sous contrôle les travailleurs de la base fournissant, contre un salaire minimum, les valeurs ajoutées qu'utilise l'entité.

    Certains objectent que désormais, les minorités dominantes américaines ne sont plus seules à développer ces instruments de pouvoir et de contrôle. Illusion. Certes d'autres apparaissent, mais les Google, Darpa, DOD disposent d'une avance considérable, qui s'auto-entretient et se développe spontanément, d'une façon que nous mêmes, du fait que nous sommes instrumentalisés par elle, ne nous représentons pas clairement. Ne dit-on pas que s'est déjà mis en place du fait de leurs efforts de conquête un cerveau global aux ambitions quasi-cosmologiques. Tous les jours nous lui apportons les valeurs-ajoutées produites par nos petits cerveaux, heureux, lorsque nous ne sommes pas au chômage, de survivre grâce aux SMIC qui nous sont concédés. Or ce cerveau ne sera pas européano-centré, russo-centré, sino-centré. Il est déjà et restera américano-centré.

    Jean-Paul Baquiast (Europe solidaire, 1er décembre 2014)

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  • Tour d'horizon... (78)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Metamag, Michel Lhomme évoque la révolte qui va embraser l'Algérie à l'occasion de la mort prochaine du président Boutlefika...

    Vers des funérailles dans le sang d'un Bouteflika agonisant ?

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    - sur son site, François-Bernard Huyghe évoque les affrontements dans le cyberespace...

    Le poids stratégique des cyberarmes

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  • Feu sur la désinformation... (25)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 :  Ferguson, New-York: Réinformation sur la criminalité noire.

    • 2 :  Le zapping d’I-Média.

    • 3 :  Conchita Wurst invente votre propre monde.
    • 4 :  Le bobard complice de Canal +.
    • 5 :  Jeff Koons, l’art « contenpourien ».
    • 6 :  Hélène Hazena, les journalistes en camp de travail.

    • 7 :  Mésinformation anti russe au petit journal.

     

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  • Années de plomb et semelles de vent...

    Les éditions des Bouquins de Synthèse nationale viennent de publier Années de plomb et semelles de vent, les mémoires corsaires de Gabriele Adinolfi. Figure marquante de la mouvance nationaliste-révolutionnaire italienne, dont il est une des têtes pensantes, Gabriele Adinolfi est l'auteur de plusieurs livres, dont trois ont déjà été traduits en français Nos belles années de plomb (L'Æncre, 2004), Pensées corsaires - Abécédaire de lutte et de victoire (Edition du Lore, 2008) et Orchestre rouge (Avatar, 2013).

     

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    " Gabriele Adinolfi est une figure incontournable du néofascisme italien. Au cours de ce qu’il est convenu d’appeler « les années de plomb », c'est-à-dire les années 70, un véritable climat insurrectionnel régnait en Italie. Le pouvoir démocrate chrétien, lié à la maffia et aux intérêts américains, était englué dans une multitude de scandales. Les terroristes communistes des Brigades rouges multipliaient les actions violentes et pour beaucoup la nostalgie de la glorieuse époque mussolinienne commençait à se faire ressentir. Afin d’éviter leur chute les pourris au pouvoir imaginèrent de fomenter des attentats meurtriers et de les mettre sur le dos des organisations nationales-révolutionnaires. Le plus spectaculaire d’entre eux fit plus de 80 morts et 200 blessés le 2 août 1980 dans la gare de Bologne.

    S’en suivit une vaque de répression inouïe contre les milieux néofasciste, en particulier contre le mouvement Terza posizione qu’animait entre autres Gabriele Adinolfi. Pourtant, jamais sa culpabilité, ni l’implication de son mouvement, furent prouvées. Trente cinq ans plus tard, plus aucune charge ne pèse contre eux. Il n’empêche que pour des dizaines de militants ce fut la prison ou l’exile. Ainsi Adinolfi passa près de vingt ans dans la clandestinité à Paris. C’est ce qu’il nous relate dans ce livre captivant, bourré de rebondissement, de rencontres inattendues et d’anecdotes truculentes.

    Aujourd’hui l’auteur vit à Rome, il anime l’Institut Polaris et est l’un des inspirateurs de la Casapound, le mouvement qui se revendique fièrement du fascisme du XXIe siècle. Gabriele Adinolfi a gardé de nombreux contacts en France où il revient régulièrement. Ce livre est aussi une galerie de portraits des militants et responsables nationalistes français qu’il rencontra au cours de sa longue cavale. "

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  • Les idées à l'endroit !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la nouvelle émission d'idées de TV Libertés, populisme, intitulée Les idées à l'endroit et animée par Alain de Benoist et Olivier François. Ce premier débat est consacré au populisme, avec autour de la table Jean-Yves Camus, politologue et spécialiste des droites radicales, Vincent Coussedière, auteur d’Éloge du populisme (Elya, 2012), Charles Robin, auteur de La gauche du capital ( Krisis, 2014) et Olivier Maulin, romancier, auteur de Gueule de bois (Denoël, 2014).

     

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  • Tout ce que vous ne savez pas encore sur Le Seigneur des Anneaux !...

    Les éditions Pocket viennent de publier un essai de Vincent Ferré intitulé Lire Tolkien - Tout ce que vous ne savez pas encore sur Le Seigneur des anneaux. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure et professeur de littérature générale à l'université de Paris Est Créteil, Vincent Ferré est sans doute le meilleur spécialiste français de l’œuvre de Tolkien. Il a notamment publié Tolkien : sur les rivages de la Terre du Mileu (Bourgois, 2001) et dirigé l'ouvrage collectif Tolkien, 30 ans après (Bourgois, 2004) ainsi que le Dictionnaire Tolkien (Editions du CNRS, 2012).

     

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    " Comment Tolkien aurait-il jugé les adaptations cinématographiques de son œuvre ? Pourquoi le roi Arthur est-il caché au cœur de son univers fictionnel ? Qui a écrit Le Seigneur des Anneaux, dont l'histoire se déroule... avant même l'invention de l'écriture ? Túrin est-il le frère de Tristan ? Que lire de Tolkien, lorsque l'on a aimé Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux ? Pourquoi a-t-il marqué si durablement J.K. Rowling et G.R.R. Martin ? Ce livre propose quelques clés pour comprendre la création de la Terre du Milieu – dont l'imaginaire s'appuie sur une connaissance parfaite de textes médiévaux –, mais aussi pour mieux apprécier la fantasy moderne, qui doit tant à Tolkien ! Une invitation, faite à tous, amateurs ou non, de lire J.R.R. Tolkien. "

    Au sommaire :

    Introduction : « Re/lire Tolkien »
    Abréviations des éditions citées

    Première partie : Une œuvre aux multiples facettes
    - Chapitre 1 – Une œuvre née des livres et du monde
    - Chapitre 2 – Du journal de Bilbo au Livre Rouge : qui a écrit Le Seigneur des Anneaux ?
    - Chapitre 3 – Miroirs déformants : le Livre Rouge, Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux
    - Chapitre 4 – Tolkien critique et écrivain : sur Le Retour de Beorhtnoth, Les Enfants de Húrin et Le Seigneur des Anneaux
    - Chapitre 5 – Du mot à la fiction, Tolkien et la philologie fictionnelle
    - Chapitre 6 – Le fils à l’œuvre : J.R.R. Tolkien comme « objet » philologique et centre d’une fiction

    Deuxième partie : Une œuvre aux mille vies (Tolkien et sa postérité)
    - Chapitre 1 – « Tolkien juge de Peter Jackson : trois adaptations cinématographiques du Seigneur des Anneaux (Z[immerman], Bakshi et Jackson) »
    - Chapitre 2 – J.R.R. Tolkien est-il un auteur pour la jeunesse ?
    - Chapitre 3 – La réception de J.R.R. Tolkien en France (1) : 1973-2001
    - Chapitre 4 – La réception de J.R.R. Tolkien en France (2) : 2001-2014
    - Chapitre 5 – La Terre du Milieu, un monde en expansion infinie ?
    - Chapitre 6 – Les tuteurs de l’arbre : réécritures et pulsations du monde fictionnel

    Troisième partie : Représentations et recréation du Moyen Âge
    - Chapitre 1 – A l’ombre de Tristan : figures de l’amour chez Tolkien
    - Chapitre 2 – Beren, Túrin, Aragorn et la fatalité de l’amour
    - Chapitre 3 – Retour et déroute du roi : lectures politiques d’Arthur chez Tolkien
    - Chapitre 4 – Vers une autre définition de la royauté : l’ennoblissement et le mérite (Aragorn, Gilles de Ham)

    Conclusion
    Bibliographie
    Remerciements
    Table des matières

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