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ukraine - Page 28

  • L'épopée indo-européenne...

    Les éditions Fayard viennent de publier Nos ancêtres les nomades - L'épopée indo-européenne, de Georges Sokoloff. L'auteur, spécialiste de l'histoire et de la civilisation russe, reprend ici l'hypothèse  développée principalement par l'archéologue Marija Gimbutas, c'est à dire celle d'un foyer originel des Indo-européens située dans la grande zone de steppe et de forêts qui s'étend au sud de l'Ukraine et de la Russie et au nord la Caspienne.

     

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    "C’est un fait : les légions romaines ont bel et bien diffusé les langues dites latines au sud de l’Europe. Mais faut-il admettre de la même façon que des tribus nomades surgies de la steppe avaient déjà diffusé l’« indo-européen commun »de l’Oural à l’Atlantique ? Oui, démontrent les linguistes, c’est bien la vieille langue-mère de nos idiomes courants. Son vocabulaire nous en apprend d’ailleurs beaucoup sur le quotidien des peuplades qui l’avaient jadis parlé. Elles nous ont aussi laissé des traces irréfutables de leurs migrations, confirment les archéologues. Elles nous ont même légué leurs mythes et leurs rites, ajoutait Dumézil. Pourtant, l’ « idée indo-européenne » bute sur un ultime et grand mystère : comment des bandes éparses de pasteurs nomades ont-elles pu imposer leur lexique et leurs mœurs à des indigènes si éloignés, en outre bien plus nombreux et souvent plus évolués que les intrus venus les coloniser ?
    C’est sur ce mystère que Georges Sokoloff, armé des plus récents travaux sur l’épopée indo-européenne, enquête ici. Ce regard jeté sur ces ancêtres nomades venus de loin peut aussi devenir, à notre époque d’intenses migrations, de replis identitaires et d’esquisse d’une civilisation-monde, un thème de réflexions rêveuses."

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  • Milieu hostile...

    Les éditions Baleine viennent de publier Milieu hostile, un polar sombre et désenchanté de Thierry Marignac, dont l'intrigue se déroule pour l'essentiel dans l'Ukraine post-communiste et néo-libérale d'aujourd'hui. Auteur rare - six romans avant celui-ci, de Fasciste (Payot,1988) à Renegade Boxing Club (Gallimard, 2009) - Thierry Marignac a aussi écrit de nombreuses nouvelles qui ont été rassemblées dans un recueil intitulé Le pays où la mort est moins chère (Moisson rouge, 2009).

     

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    "Dans Milieu hostile, l’intrigue est lente et cuisante, comme la plaie mal refermée laissée par les soviets à quelques degrés à l’Est du formatage atlantiste « cut » des lecteurs de polar occidentaux, gavés de produits cinématographiques ou télévisuels d’origine ou d’inspiration américaine. Au point que toute autre forme de narration les perturbe. Dans Milieu hostile, on est au cœur du complot : l’industrie pharmaceutique impose ses exigences et sa marge bénéficiaire au mépris de la valeur d’usage, aux gouvernements, ONG et nomenklaturas médicales ; la presse joue son rôle de charognard au service des uns puis des autres, vendant aussi peu d’information que les labos vendent de soins ; l’Est et l’Ouest dansent maladroitement leur valse-hésitation au gré des tractations et des arrosages constants d’oseille pour graisser les rouages ; les dirigeants changent de discours aussi souvent que de chaussettes. Mais ça ne ressemble pas, me serine-t-on à un polar, et je veux bien le croire, je ne sais pas en écrire, peu familier avec les canons débiles d’un genre plein de détectives imbibés amateurs de quartet à cordes et de policiers divorcés férus d’humanisme, piétinant dans une enquête laborieuse dont les indices prouveront que les riches sont des pourris et que les meilleurs des pauvres deviennent parfois méchants à force de morfler. Peut-être que la plongée dans l’abîme de la perte intime, des amours qui s’effondrent, une amitié qui se déchire, pourrait tirer Milieu hostile vers le « noir », un fourre-tout très sérieux et propre sur lui où l’on glisse ce qui sort du « polar », mais où traînent quelques cadavres de victimes. Mais l’insistance, le trait qui redouble l’intrigue géopolitique d’une intrigue humaine ressemble trop à de la littérature générale, un label qu’on ne va tout de même pas m’accorder, ce ne serait pas un service à me rendre. Et puis les poules de Milieu hostile, transfuges intimes de la femme soviet, ne sont ni avocates à Manhattan, ni portoricaines dans le Bronx. Les lascars n’ont aucune ascendance irlandaise, les drogues ne viennent pas de Colombie, on les bricole soi-même à Kiev et Sébastopol, on les confectionne à Vilnius, on les interdit à Paname. Si le retour de la vieille équipe de staliniens aux affaires d’Ukraine est au centre du roman, il n’y a donc pas le moindre gangster mexicain ou caïd maniaco-dépressif à la Scorcese. D’ailleurs, Milieu hostile, ça ne se passe ni à Chicago, ni dans l’East End, ni à Marseille. Mon casier judiciaire s’alourdit. Peut-être que Milieu hostile aurait pu être reconnu par le genre noir, à l’époque, quarante ans en arrière où il représentait l’antidogme, foisonnant, inventif, part maudite de la société, avant l’avènement des doctrines, quand, par exemple, Viard et Zacharias adaptaient L’Iliade et Hamlet dans la France des Trente Glorieuses, que Dard pondait l’inoubliable Une Seconde de toute beauté, qu’on rangeait les implacables mécaniques Guerre Froide de Len Deighton en collec polar version espionnage.

    Avant l’irruption des doctrines.

    Quand le polar n’était pas encore un Milieu hostile.
    Thierry marignac"
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