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  • Présidentielle américaine : un saut qualitatif dans la guerre médiatique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Didier Beauregard, cueilli sur Polémia et consacré au coup de force du système médiatique dans l'élection présidentielle américaine.

     

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    Présidentielle américaine : un saut qualitatif dans la guerre médiatique

    Si le coup de force médiatico-judiciaire a réussi en 2016 en France à faire triompher la candidature d’Emmanuel Macron au détriment de François Fillon, il est clair, cependant, que la victoire électorale de Biden, même si elle est in fine entérinée par l’appareil judiciaire, a montré les limites du progressisme conquérant de par sa dépendance totale à l’outil médiatique. Celui-là depuis des années ne cesse de perdre sa puissance de conviction et, comme un triangle inversé, ne repose plus que sur sa pointe : celle forgée par des minorités activistes dont la force de frappe dépend du contrôle qu’elles exercent sur l’univers médiatique. Ce dernier, au fil des dernières décennies, s’est imposé comme le lieu quasi unique où le pouvoir, sous toutes ses formes, fonde sa légitimité et discrédite ce qui le conteste.

    Le réel et sa représentation

    Le jeu de la représentation politique via l’élection, qui porte le principe démocratique, a été subverti par la mise en scène des représentations médiatiques qui créent une surréalité plus puissante que la réalité elle-même par un processus de conditionnement mimétique des esprits. Cette tension entre la réalité et ses représentations est le fil conducteur du conflit idéologique moderne*. Cette confrontation incessante entre réalité et représentation est un espace instable où se joue un virulent travaille de retraitement du réel qui s’affirme comme le principal enjeu du pouvoir, c’est-à-dire de la domination des masses.

    L’actuelle séquence des élections américaines illustre au plus haut point cette réalité. Elle représente même un saut qualitatif décisif, où l’univers médiatique, massivement mobilisé, prend en charge l’élection d’un nouveau président, et le désigne comme vainqueur avant même la fin du cycle électoral. La réalité construite par les médias, celle d’un peuple en liesse qui se libère d’un bouffon tyrannique, doit s’imposer comme la réalité définitive, en dehors et au-delà du contexte réel de l’élection. Elle doit triompher comme une réalité qui ne peut plus être déconstruite une fois perçue comme un réel indestructible. Triomphe définitif de la représentation sur le réel qu’elle façonne, enfin, à son image et impose à la conscience collective.

    Et pourtant, à l’encontre du matraquage médiatique, Trump a montré une incroyable capacité de résistance. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le président sortant, par rapport à 2016, gagne des points dans quasiment tous les segments de la société ; tout particulièrement auprès des hommes noirs (de 13 à 17%) et des hommes hispaniques qui lui donnent un très bon score de 35%, contre 32% en 2016. Chez les femmes noires qui représentent le segment le plus hostile à sa personne, sa performance, cantonnée à un très faible niveau, a tout de même doublé passant de 2 à 4%. Paradoxalement, la seule catégorie où son résultat a baissé est celle des hommes blancs, à 57% contre 62% en 2016, à comparer à une légère progression de 2 points à 54% pour les femmes blanches.

    Le parti pris médiatique, dans ce contexte de tension extrême, ne fait même plus vraiment l’effort de dissimuler ses engagements, tant l’hostilité au camp Trump est manifeste. Outre la litanie du vocabulaire dépréciatif pour décrire le candidat républicain, la mise en scène médiatique est systématiquement orientée. Le plus frappant, classiquement, est le déséquilibre au niveau des intervenants extérieurs ; quasi exclusivement anti-Trump. Le corps enseignant de Science Po est largement mobilisé à cet usage. Il doit bien pourtant exister, quelque part, quelques personnalités académiques favorables à l’actuel président. Mais pour le public français, le savoir et la raison sont forcément les ennemis du Trumpisme. Hasard ou nécessité, les représentants du parti républicain sur les plateaux télé s’expriment souvent dans un français très approximatif, quand les représentants démocrates maîtrisent parfaitement la langue de Molière !

    le langage corporel en dit tout aussi long, avec des sourires moqueurs et complices, ou des mines agacées, entre gens de bonne compagnie, quand on parle du rustre de la Maison Blanche, tandis que le ton devient grave et emphatique quand on évoque ses adversaires : « Sleepy Joe » devient un vieux sage poli par les ans et bonifié par les épreuves (il comprend si bien les gens qui souffrent, lui qui a tant souffert) et Kamala Harris, issue d’une lignée de grande bourgeoisie, devient une icône cool de la diversité bienheureuse, si proche des autres. Enfin, les commentaires des journalistes sont directement normatifs, ne prenant même plus la peine d’être formulés de manière interrogative : dès l’annonce des recours judiciaires contre les fraudes lancées par la Maison-Blanche, la question était tranchée ; le dossier est vide, Trump ne possède aucune preuve sérieuse. Comme si la constitution d’un dossier aussi complexe pouvait se construire en quelques heures ! Le commentaire, même absurde, est répété à l’infini et aucun propos contraire est sollicité.

    Réseaux sociaux vs médias mainstream : une guerre asymétrique

    Ce principe de non-contradiction est désormais la norme médiatique. On vient de le voir à l’œuvre avec la séquence du film hold-up sur la crise sanitaire. Face au succès foudroyant du documentaire, la machine médiatique s’est mise en branle avec une puissance de feu écrasante. Les commentateurs, sans exception, ont utilisé le vocabulaire codé de la doxa médiatique, sur le mode « fake news » et « complotisme ». Mais surtout, dans ce genre de procès d’exécration médiatique, la parole de l’accusé n’est jamais présentée au public*. On peut toujours rêver d’une confrontation en directe entre les auteurs du documentaire dénonciateur et ceux qui les accusent de mensonge et manipulation : face à face, arguments contre arguments, preuves contre preuves, c’est la seule méthode qui permet, sur la distance, d’évaluer la pertinence et l’honnêteté des thèses qui s’affrontent. Les principes de confrontation libre et contradictoire qui fonde le fonctionnement de la Justice, doivent également s’imposer dans l’espace médiatique qui pratique la chasse en meute, sans opposant.

    Des leçons à tirer

    De cet état de fait quelques leçons capitales peuvent être tirées qu’illustrent parfaitement l’exemple des élections américaines :

    Un basculement politique majeur s’avère quasi impossible dans la sphère occidentale tant que l’appareil médiatique dominant soutient inconditionnellement le système en place.

    La force grandissante des réseaux sociaux et de l’internet dans l’espace public ne permet pas, à ce stade, de contrecarrer la puissance d’influence des médias dominants. Deux raisons principales expliquent cette situation. Les médias alternatifs n’ont aucune cohérence idéologique et de reconnaissance qualitative qui les distinguent les uns des autres. Ils n’ont donc pas acquis de valeur légitimante auprès d’une large proportion du public, notamment les seniors qui n’ont pas nécessairement intégré la culture du net. Ils sont donc vulnérables face aux attaques déligimantes du système qui a su imposer l’accusation disqualifiante de complotisme dans les consciences collectives. Mais, surtout, l’information en ligne est consommée de façon éparpillée et individualiste, et ne provoque pas le même effet de masse que l’action concertée des médias mainstream, capable de toucher dans le même espace/ temps des foules considérables. On a pu voir les effets radicaux de cet affrontement asymétrique avec la contre-offensive massive lancée par le système médiatique contre le documentaire hold-up. La multiplication du même point de vue entre les différents médias produit un effet de sidération collectif qui annihile l’esprit critique. La puissance mimétique de l’unanimité devient irrésistible. Dans le jeu de la guerre médiatique, l’information dissidente sur internet joue un rôle similaire à celui de la guérilla dans les conflits armés. Elle inquiète et affaiblit l’ennemi, mais elle ne peut porter le coup décisif à l’adversaire.

    Fake news et occultation

    En conséquence, s’il est vain d’attendre un souci éthique de l’objectivité ou de la neutralité de l’univers médiatique institutionnel, ou une reconnaissance par le système de la valeur d’une info alternative sur le net, il ne faut cependant jamais renoncer à exercer une critique systémique sur l’espace médiatique dans le cadre exploitable du débat public. Toute occasion doit être saisie pour en souligner les partis pris et les méthodes de manipulation. La première d’entre elle, plus que la fausse information, la fameuse « fake news » disqualifiante, est la simple occultation de l’information qui dérange la vérité officielle. Comme le système a crée un délit de fake news, il faut aussi créer un délit d’occultation. Pour marketer ce nouveau concept par un anglicisme incontournable, on pourrait le qualifier de « fake reality ».

    Le système médiatique doit être mis sous la pression constante de courants d’opinion puissants qui prennent le public à témoin de ses dysfonctionnements. Tous les canaux d’expression possible doivent être utilisés à cette fin. Le combat pour une juste parité des points de vue dans le cadre des débats contradictoires doit s’imposer comme une exigence première. Il ne devrait plus être possible, pour exemple, d’assister à des débats sur les Etats-Unis ou la Russie, avec des participants qui expriment quais systématiquement des positions anti-Trump ou anti-Poutine.

    Dans l’affrontement idéologique contemporain le combat pour la légitimité médiatique est le plus décisif et donc le plus virulent. Trump est le premier dirigeant occidental a avoir assumé un conflit frontal avec l’univers médiatique. Cela lui a couté cher en termes d’image et peut lui valoir la perte de sa réélection ; ce qui n’est pas, en dépit de l’unanimisme des commentateurs, encore acté. Toutefois, sur la durée, les médias ne sortent pas indemnes de ce bras de fer. Leur image ne cesse de se dégrader aux yeux d’un public de plus en plus critique et ils sont poussés à radicaliser leurs engagements pour défendre leurs positions idéologiques. Cette dynamique les contraint à dévoiler leurs partis pris et les expose d’autant. Chacun a pu constater que la vague bleu annoncée était une illusion médiatique et que le dénigrement obsessionnel du personnage Trump, s’il avait radicalisé ses ennemis et probablement influencé les indécis, n’avait nullement entamé l’engagement de ses partisans. En conditionnant l’opinion mondiale à l’idée d’une défaite irréversible de Trump, les médias, alors que la bataille judiciaire n’était pas encore vraiment engagée, ont pris un risque majeur, qui entrainerait un effet dévastateur pour eux, si les tribunaux renversaient la sentence médiatique. L’apparente victoire des médias sur « l’ogre » de la Maison Blanche restera peut-être dans la mémoire collective comme un point de basculement dans l’histoire tumultueuse de la manipulation des foules.

    Didier Beauregard (Polémia, 20 novembre 2020)

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  • Feu sur la désinformation... (305)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Nicolas Faure.

     

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      50 ans après sa mort, le général de Gaulle fascine toujours autant..
    • 2 : Fraude électorale : médias menteurs, médias fainéants
      Face au déluge de mensonges et à la paresse des médias, retour sur la prétendue absence de fraude électorale aux États-Unis.
    • 3 : Revue de presse
    • 4 : L’incroyable hystérie médiatique anti-Trump
      La prétendue victoire de Joe Biden dans l’élection présidentielle américaine a provoqué une incroyable hystérie médiatique contre Donald Trump.

     

                                        

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  • Le trumpisme n'a pas perdu la guerre...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque les enseignements qui peuvent être tirés, à ce stade,  des élections présidentielles américaines. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019) et La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020).

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    Alain de Benoist : « Trump a perdu une bataille, mais le trumpisme n’a pas perdu la guerre ! »

    a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle américaine. , qui ne s’avoue pas vaincu, crie à la fraude et s’apprête à engager une bataille judiciaire. Quelle est votre analyse ?

    L’essentiel n’est pas là. Tout le monde admet, maintenant, que les sondages qui annonçaient une déferlante démocrate se sont, une fois de plus, trompés, puisque Biden, pour autant que sa victoire soit confirmée et que les soupçons de fraude soient infondés, ne l’a emporté que d’extrême justesse. Mais ce constat ne suffit pas. Ce que les sondages n’avaient pas prévu, c’est que Donald Trump réunisse sur son nom entre 7 et 10 millions de suffrages supplémentaires par rapport à 2016. L’idée véhiculée par les médias était qu’il y a quatre ans, la « démagogie trumpienne » avait abusé un électorat naïf et que celui-ci s’en repentait désormais amèrement (d’où la déferlante annoncée). C’est le contraire qui s’est passé. Non seulement ceux qui avaient voté pour Trump en 2016 ont confirmé leurs votes, mais des millions d’anciens électeurs démocrates sont venus les rejoindre.

    La participation au vote ayant été considérable – ce qui est rare, outre-Atlantique –, le fait massif, incontestable, est que la moitié des Américains sont aujourd’hui « trumpiens », en clair qu’ils campent désormais sur des positions populistes. Trump a perdu une bataille, mais le trumpisme n’a pas perdu la guerre ! Le système bipartite traditionnel s’en trouve bouleversé : l’électorat républicain n’a plus rien à voir avec ce qu’il était autrefois. Et comme une inimitié farouche prévaut de part et d’autre, et que les vieilles bases de l’identité collective américaine ont disparu, les États-Unis se retrouvent coupés en deux comme ils ne l’avaient jamais été depuis la guerre de Sécession. Un quotidien danois parlait, ces jours-ci, d’un « abîme de division, de colère et de haine ». Une révolution dans un pays jusque-là réputé plutôt « unanimiste » pour ce qui est de ses valeurs et de ses institutions.

    Comment caractériser les deux camps ?

    Contrairement à ce qu’on s’imagine souvent, à droite comme à gauche, la division n’est pas fondamentalement ethnique. On a accusé Trump d’être le « président des Blancs », voire souhaité qu’il le soit, mais si cela avait été le cas il aurait été beaucoup plus nettement (et plus sûrement) battu. Les tensions raciales sont évidentes, outre-Atlantique comme ailleurs, mais elles ne résument pas tout. Les conditions de vie des « minorités » (qui sont en passe de devenir une majorité) se sont beaucoup plus améliorées sous Donald Trump que sous Obama. C’est ce qui explique que Trump ait amélioré son score auprès d’elles en remportant 17 % du vote chez les Noirs, contre 13 % en 2016, et 35 % chez les Latinos, contre 32 %. Le mouvement Black Lives Matter, on l’oublie trop souvent, n’est d’ailleurs pas né sous Donald Trump mais sous le second mandat d’Obama…

    Si le trumpisme se renforce, ce n’est pas parce que les électeurs de Trump sont des « suprémacistes blancs » ou parce que, acquis aux thèses complotistes, ils s’imaginent que Hillary Clinton dévore des enfants vivants au cours de sombres cérémonies « pédo-satanistes ». Ce qui sépare les deux camps qui se retrouvent aujourd’hui face à face, ce sont des appartenances de classe et des conceptions de la société totalement opposées. On a, d’un côté, les représentants de l’Establishment, appuyés par la quasi-totalité des médias, de l’autre, des Américains attachés à leurs racines, à leur sociabilité propre et à des valeurs partagées. Les sédentaires qui sont de quelque part et les nomades qui sont de nulle part, les gens ordinaires des classes populaires et des classes moyennes en voie de déclassement (ceux que Hillary Clinton appelait les « déplorables ») et les lobbies « hors-sol » qui considèrent la montée du populisme comme un phénomène aussi incompréhensible que scandaleux. C’est très semblable à ce qu’on observe dans les pays européens : une lutte frontale entre les habitants des villes mondialisées et ce que nous appelons la « France périphérique ». Avec, dans le cas des États-Unis, un détail géopolitique d’importance : les États les plus favorables à Trump sont concentrés au centre du pays, ils appartiennent à l’Amérique continentale, tandis que les bastions de Joe Biden appartiennent à l’Amérique maritime : les grandes métropoles de la côte est et la Californie. La Terre et la Mer, toujours.

    Aussitôt élu, Joe Biden a proclamé sa volonté d’être un « président qui rassemble ». A-t-il des chances d’y parvenir ?

    Je ne le pense pas. Passons sur la falote médiocrité du personnage. Que les démocrates aient choisi pour champion un politicien sénile, expert en gaffes et solidement corrompu en dit déjà long sur la crise que traverse le parti démocrate qui, de surcroît, vient de perdre des sièges à la Chambre des représentants et n’a pas pu remporter le Sénat. Le camp de Biden est profondément désuni et sa marge de manœuvre sera très étroite. Donald Trump a été, pour les démocrates, un bouc émissaire providentiel : c’est seulement la haine de Trump (cette même haine qu’ont manifestée 90 % des médias européens) qui les a réunis. Si Trump n’est plus là, toutes leurs divergences vont apparaître en pleine lumière, tandis que la colère du peuple continue à gronder. Et si, comme il est très possible, sinon vraisemblable, Kamala Harris, représentante de l’aile gauche du parti, succède à Biden en cours de mandat, le fossé qui sépare les deux Amérique va s’agrandir encore plus. Jusqu’à quel point ? Dans un pays où plus de 350 millions d’armes à feu (plus qu’il n’y a d’habitants) circulent librement, le pire pourrait bien être à redouter.

     

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  • Feu sur la désinformation... (304)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Nicolas Faure.

     

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      Incroyable mais vrai, des rayons entiers de vente de livre sont désormais bâchés dans les supermarchés. La conséquence d’un incroyable amateurisme gouvernemental.
    • 2 : Présidentielle américaine : chaos, fraude et propagande
      Donald Trump a résisté ce qui était annoncé par tous les médias comme un raz-de-marée démocrate. Si les résultats finaux – extrêmement serrés – ne seront peut-être connus que dans quelques heures, voire quelques jours, les sondeurs et les médias se sont encore trompés. Et les journalistes évitent soigneusement de trop évoquer la question de la fraude électorale.
    • 3 : Revue de presse
    • 4 : Les médias et le fantasme de la menace d’extrême droite
      Entre fausses accusations précipitées contre les Identitaires et relai complaisant de la communication gouvernementale d’une opération policière tragi-comique contre de prétendus terroristes d’extrême droite, les médias sont toujours au rendez-vous de la propagande !

     

                              

     

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  • Ce qui se joue le 3 novembre en terre américaine...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Thibaud Cassel, cueilli sur le site de l'Institut Iliade et consacré aux élections présidentielles américaines et à leur enjeu du point de vue des Européens qui résistent au Nouvel Ordre mondial. Thibaud Cassel est l'auteur d'une anthologie poétique, Le Chant des Alouettes (Pierre-Guillaume de Roux, 2017).

     

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    Ce qui se joue le 3 novembre en terre américaine

    Le 3 novembre 2020, le président sortant Donald Trump sollicite les suffrages d’environ 250 millions d’électeurs afin de reconduire la majorité républicaine de grands électeurs contre les démocrates menés par Joe Biden. L’Institut Iliade ne s’occupe guère de politique, encore moins de péripéties électorales. Mais quand la métropole du monde occidental entre en convulsion, c’est un évènement significatif pour l’Europe. Et quand les masses blanches aux États-Unis forment le socle de la résistance au projet mondialiste, c’est une leçon décisive que doivent méditer les peuples autochtones d’Europe.

    « Silent majority ! », la longue descente aux enfers de la majorité silencieuse

    Le président sortant tweete régulièrement « Silent Majority ! » sur son compte personnel suivi par plus de 87 millions d’abonnés. De quoi est-il question ?

    Il est vrai que l’histoire s’écrit depuis 1945 d’une main américaine et sur le dos de l’Europe. Mais le tournant idéologique des années 1960 se fait, de part et d’autre de l’Atlantique, au détriment des peuples blancs. En Amérique sur fond de culpabilisation au regard de l’esclavage, en Europe sur fond de repentance liée à la Deuxième Guerre mondiale. Dans les années 1980, cette même majorité sidérée subit le tournant néo-libéral : l’aliénation économique prolonge logiquement la déchéance des peuples coupables.

    Enfin en 1990, l’effondrement du bloc de l’Est permet l’avènement de l’unipolarité américaine. Mais c’est l’heure du dollar qui a sonné, pas celle du peuple américain. Le boy du Texas ou de Virginie est bon à mourir en Afghanistan, ou à révérer la « discrimination positive » pour végéter dans un emploi précaire. Du dénigrement au silence et à la mort : majorité abattue, majorité tue, majorité tuée – c’est-à-dire remplacée.

    Car la majorité silencieuse – en plus largement : l’humanité pulvérisée en individus – n’est que le carburant du « nouvel ordre mondial » annoncé par George Bush au début des années 1990. Les désastreuses années Obama, dans le contexte de la crise systémique de 2008, ont ouvert les yeux à beaucoup outre-Atlantique et permis la victoire inattendue de Donald Trump en 2016.

    « America First »

    Désormais, un large pan du peuple américain donne le spectacle d’une foule affranchie des tabous du politiquement correct.

    La question du comment est inconfortable pour les Européens. Car l’Amérique a puisé dans ses entrailles les capacités de riposte à un système doté de moyens financiers et médiatiques à peu près illimités. Ce que révèle Donald Trump, c’est que l’esprit national américain recélait assez de sève et d’esprit pour animer un oligarque contre sa caste et au service des « déplorables ». Aussi vulgaire que cela puisse paraître, l’homme choisi par les circonstances est un marchand de béton. Le roi Arthur est toujours un personnage inattendu. À lui « l’épée magique qui fait pâlir les monstres et les tyrans », – dont parlait Ernst Jünger.

    Bien sûr l’Europe suit un chemin moins dégagé que l’Amérique, tant elle demeure meurtrie par la guerre civile de 1914–1945. Raison de plus pour affronter le devenir sans s’embarrasser des formes et des fantômes du passé. La nécessité d’en finir avec les mensonges du progressisme et les subterfuges de l’universel, voilà les ressorts communs d’un Trump ou d’un Orban : « Notre pays d’abord ».

    Nouveau monde et fractures raciales

    Ce qui est en jeu, c’est l’affirmation d’une alternative au « nouvel ordre mondial ». Les empires ne s’effondrent jamais qu’en leur centre. Trump est le syndicat de faillite de l’Amérique globalisée comme Gorbatchev fut le liquidateur de l’URSS. Ou — qui sait ? — peut-être comme Staline qui mit un terme à la « révolution permanente » des trotskystes. La situation reste indécise, et il paraît que les États-Unis ne sortiront de l’ambiguïté qu’à leur dépens.

    Donald Trump travaille à enrayer une involution américaine, mais ne peut rétablir la situation antérieure. D’évidence, le président américain ne lutte pas pour les Blancs. Pas outre-Atlantique et moins encore de l’autre côté de l’océan. Il met un coup d’arrêt à une politique agressive envers les Blancs en réaffirmant l’égalité des citoyens devant la loi, dans un même État multiracial. La tendance de droite alternative « alt-right » récuse cette promiscuité conflictuelle. Alors que les minorités raciales flattées depuis des décennies font l’objet d’une manipulation pernicieuse de la part des démocrates. L’Amérique se divise, et Donald Trump se trouve démuni face à cette fragmentation durable.

    Les Blancs américains forment encore 60% de la population étatsunienne. Ils sont les immigrés les plus anciens et les plus nombreux. L’Europe n’est pas une colonie perpétuelle comme l’Amérique du Nord, mais le havre historique de peuples autochtones.

    L’histoire a horreur du vide

    Donald Trump nous rappelle seulement que l’histoire est ouverte ; il est un camouflet pour les pessimistes et un trompe l’œil pour les optimistes. Aux yeux des hommes de bonne volonté, il s’impose dans le pugilat actuel comme le point de ralliement de la majorité « décente » et le point de fuite hors de l’État profond délabré que Joe Biden incarne de manière caricaturale.

    La victoire de Trump est moins improbable qu’en 2016 ; mais le vote par anticipation et d’énormes soupçons de fraude rendent impossibles les pronostics. Si des irrégularités massives sont démontrées, la majorité silencieuse et flouée n’en sera que plus tentée de tourner le dos aux institutions fédérales – comme autrefois les colons envers la couronne britannique.

    75 ans de colonisation nord-américaine ne laissent pas l’Europe indemne. Au point que la tendance acquise aux Démocrates domine dans la quasi-totalité des pays de l’UE, dans les institutions européennes et à travers les médias. Le grand enjeu des élections américaines, du point de vue européen, consiste à briser la chape du plomb du fatalisme. Car rien ne sort de rien : si le bon sens le plus élémentaire est ruiné dans les masses, il n’y aura pas de renouveau.

    En cas de victoire de Trump, une atmosphère moins lourde se répandrait aux deux bords de l’Atlantique. En nos pays, les voiles d’Arthur se gonfleraient d’un air plus vif. Pour balayer une oligarchie apatride et corrompue, grevée de toutes les tares du progressisme et entraînant notre continent dans l’abîme.

    Thibaud Cassel (Institut Iliade, 28 novembre 2020)

     

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  • Trump, faute de mieux ?...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque les prochaines élections présidentielles américaines. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019) et La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020).

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    Alain de Benoist : « La victoire de Donald Trump est souhaitable, faute de mieux… »

    L’élection présidentielle américaine se rapproche à grands pas. À titre personnel, souhaitez-vous la réélection de  ? Un second mandat de ce président vous réjouirait-il, ne serait-ce que pour voir la tête de ses opposants, américains comme européens ?

    Je souhaite sa réélection, mais à défaut ou faute de mieux. Comme vous le savez, le personnage n’a pas grand-chose pour me plaire. Ce n’est pas tant ce qu’on lui reproche habituellement (son style, sa brutalité, sa vulgarité) qui me choque, car je pense que c’est au contraire ce qui lui vaut d’être apprécié de bon nombre d’Américains, ce qu’on s’entête à ne pas comprendre de ce côté-ci de l’Atlantique. C’est plutôt que son projet me paraît nébuleux, que sa politique étrangère est à mon avis exécrable, et que l’homme ne convient pas pour diriger ce qui demeure quand même (provisoirement au moins) la première puissance mondiale. Il n’y a, au fond, que trois véritables chefs d’État dans le monde d’aujourd’hui : Vladimir Poutine, héritier de l’ancien Empire russe, Xi Jinping, héritier de l’ancien Empire chinois, et Recep Tayyip Erdoğan, qui cherche à recréer l’ancien Empire ottoman. Donald Trump a sans doute des qualités, mais il n’a pas la dimension d’un homme d’État.

    Pourquoi le soutenir, alors ? Parce que , c’est cent fois pire. Non du fait de sa personnalité falote et fatiguée, mais en raison de tout ce qu’il représente : l’Establishment, l’État profond, la soumission à l’idéologie dominante, l’immigrationnisme, le progressisme, le capitalisme déterritorialisé, le politiquement correct, Black Lives Matter, les médias de grand chemin, bref, cette abominable Nouvelle Classe dont la sorcière Hillary Clinton était déjà la représentante, il y a quatre ans. Pour barrer la route à , et à sa coéquipière Kamala Harris (qui aurait de bonnes chances de lui succéder en cours de mandat), je serais même prêt à voter Mickey !

    Mais Trump a-t-il encore des chances de l’emporter ?

    Je le crois. J’ai proposé plusieurs fois de faire la distinction entre le personnage Donald Trump et le phénomène trumpiste, qui est avant tout un réflexe populiste de contestation de tout ce que représente l’Establishment. Trump est contestable, mais le trumpisme est autre chose. Toutes proportions gardées, on pourrait le comparer à ce qu’on appelle, chez nous, « la France périphérique ». Les Américains sont extrêmement différents des Européens (beaucoup plus que ne le croient ces derniers), mais le schéma de base est le même : les classes populaires contre les élites mondialisées, les sédentaires contre les mobiles, le peuple contre les citoyens du monde, le bas contre le haut.

    Dans les États-Unis d’aujourd’hui, cette opposition s’est cristallisée pour donner naissance à deux blocs qui ne se parlent même plus. De part et d’autre, on ne veut plus seulement remporter les élections, mais anéantir ceux d’en face. Voulez-vous un chiffre révélateur, et même stupéfiant ? 15 % des républicains et 20 % des démocrates estiment que l’Amérique se porterait mieux si leurs rivaux « mouraient ». Du jamais-vu. C’est que la politique a changé. Les hommes et les femmes politiques, aux États-Unis, ne se présentent plus désormais aux élections en vantant leurs compétences, mais en tant que femmes, qu’homosexuels, qu’Afro-Américains, qu’Hispaniques, etc. L’identity politics, alimentée par le politiquement correct, a tout envahi. Ce qui veut dire que les enjeux politiques sont désormais subordonnés à des enjeux culturels et anthropologiques

    C’est pour cela que, contrairement à ce qui se passait autrefois (lorsque les programmes des républicains et des démocrates pouvaient paraître plus ou moins indiscernables, surtout à nos yeux), tous les sondages montrent que cette élection présidentielle est jugée par les Américains comme d’une importante exceptionnelle (87 % parlent d’un point de bascule irréversible), et surtout qu’il y a parmi eux très peu d’indécis. C’est la raison pour laquelle les deux candidats ne cherchent pas tant à débaucher des partisans de leur adversaire qu’à consolider leurs camps respectifs. Et c’est aussi ce qui explique que le premier débat Trump-Biden se soit soldé par un échange d’injures d’une violence (verbale) encore impensable chez nous. Que ce soit le trumpisme ou la Nouvelle Classe qui l’emporte, ce sont des conceptions du monde différentes qui sont en jeu.

    Quel bilan tirer de ces quatre ans de trumpisme ? Sa réélection serait-elle une bonne nouvelle pour les États-Unis et, plus important, pour la France et pour l’Europe ?

    Le bilan est difficile à évaluer. Il est sans doute meilleur que ne le disent les adversaires de Trump, mais plus mauvais que ne le disent ses partisans. Comme Trump a passé un temps considérable à échapper aux chausse-trapes où l’on cherchait à le faire tomber, et qu’il n’a pu y parvenir qu’en navigant à la godille entre des « conseillers » d’inspiration opposée, il est en outre difficile de savoir quelles sont les initiatives qui lui reviennent vraiment.

    En ce qui concerne sa politique étrangère – la seule qui devrait nous intéresser -, le bilan est franchement mauvais. Trump n’aime visiblement pas l’Europe, ce en quoi il ne se distingue de ses prédécesseurs que par le fait de ne pas s’en cacher. Au début, il a tenté de se rapprocher de la Russie dans l’espoir de la détourner de l’alliance chinoise, mais comme il n’a cessé d’être accusé d’être « au service des Russes », il y a rapidement renoncé. Son ennemi principal est la Chine. L’axe qu’il privilégie est l’axe Washington-Riyad-Tel Aviv, ce qui satisfait aussi bien les néoconservateurs que les évangéliques, mais se trouve être parfaitement contraire aux intérêts européens. Mais avec Joe Biden, ce serait là aussi encore pire. Rappelez-vous ce que François Mitterrand confiait à Georges-Marc Benamou : « Ils sont durs, les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre contre l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. »

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 14 octobre 2020)

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