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peuple - Page 21

  • Un jour de colère ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur Polémia, dans lequel il revient sur le sentiment d'exaspération qui monte dans le peuple français et qui pourrait commencer à se cristalliser à l'occasion d'un jour de colère...

     

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    26 janvier : jour de colère !

    Grâce au rejet de Sarkozy et à la mobilisation des banlieues de l’immigration, François Hollande a été élu président de la République en mai 2012. En ce sens c’est un président légal.

    Pourtant, dix-huit mois après son élection il a perdu aux yeux d’un nombre croissant de Français sa légitimité car il s’est éloigné des principes constitutionnels qui devraient guider son action.

    Ainsi le préambule de la Constitution affirme le principe de la souveraineté nationale : mais celle-ci est vidée de tout contenu puisque les principales décisions du régime de Hollande sont prises dans les instances internationales (Union européenne, OTAN).

    L’article 1 de la Constitution fait obligation au président d’ « assure[r] l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Il n’en est rien puisqu’il a pour priorité la discrimination positive, positive pour les uns mais négative pour les autres : les Français de souche. Dans une circulaire du 6 janvier 2014, le ministre de l’Intérieur place sous une protection spéciale l’islam et le judaïsme, pendant que le ministre de la Culture subventionne les spectacles portant atteinte à la dignité humaine pour peu qu’ils soient cathophobes. La police du rire d’un côté, la dérision scatologique subventionnée de l’autre.

    Selon l’article 2 de la Constitution, « la langue de la République est le français » mais de de plus en plus de cours sont donnés en anglais à l’université avec les encouragements de Madame Fioraso, ministre des Universités du gouvernement Ayrault.

    Le mot République est sur toutes les bouches mais ce n’est qu’un habillage formel de l’idéologie politiquement correcte. Car le principe même de la République, tel qu’il est fixé par l’article 2 de la Constitution, « le gouvernement du peuple, par le peuple pour le peuple »,  est systématiquement bafoué. Car Hollande gouverne au profit des minorités financières, sectaires, ethniques, sexuelles, religieuses. Contrairement à l’article 3 de la Constitution qui précise qu’ « aucune section du peuple ne peut s’attribuer l’exercice [de la souveraineté ] », ce sont les lobbys qui guident sa politique.

    L’article 5 de la Constitution qui fait du président de la République le garant de l’indépendance nationale est lettre morte. La politique étrangère est alignée sur les intérêts de puissances étrangères : Etats-Unis, Qatar, Arabie Saoudite et Israël.

    Pour les partisans du Printemps français, Hollande doit partir !

    Pour les partisans du Printemps français Hollande doit partir car il n’écoute pas son peuple. Il a imposé la loi Taubira et refusé la liberté de conscience malgré une mobilisation populaire sans précédent depuis un demi-siècle.

    Pour les partisans du Printemps français, Hollande doit partir car il a abaissé sa fonction en se saisissant lui-même du cas de la famille Dibrani, qui aurait dû être traité par un attaché de préfecture, et en dialoguant en direct avec Léonarda, gamine rom de 15 ans, en séjour irrégulier.

    Pour les partisans du Printemps français, Hollande doit partir car il a humilié la France sur la scène internationale en s’exposant inutilement dans l’affaire syrienne et en étant laissé sur le banc de touche par le président Obama lors de ses négociations avec la Russie.

    Pour les partisans du Printemps français, Hollande doit partir car il asphyxie les Français d’impôts pour pouvoir continuer à arroser de cadeaux sociaux ses clientèles électorales et associatives.

    Pour les partisans du Printemps français, Hollande doit partir car il veut faire, avec son ministre Peillon, de l’école un lieu d’endoctrinement totalitaire de la jeunesse.

    La résistance à l’oppression : un droit de l’homme

    Partie intégrante de notre Constitution, l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen énumère ainsi ces droits : la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.

    A ceux qui sont menacés dans leur liberté par la multiplication des procès politiques, à ceux qui sont spoliés dans leur propriété par une fiscalité de plus en plus confiscatoires, à ceux qui sont privés de la sûreté dans les transports, les cités et les campagnes, il reste la résistance à l’oppression. Ils se sont donné rendez-vous le 26 janvier à Paris pour le Jour de colère.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 7 janvier 2014)

     

    PS : Certains considèrent non sans raison que Hollande ne fait que prolonger en les aggravant les tendances précédentes. C’est évidemment exact. Mais pour les animateurs de Jour de colère la coupe est pleine. Le temps leur paraît donc venu de bousculer un système représentatif qui n’est plus en rien représentatif et de mettre en cause une dictature de moins en moins douce avant qu’il ne soit trop tard. Il est important de comprendre ce qui se passe.


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  • Les démocrates contre le populisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Pierre Pélaez, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au populisme, objet de détestation des "élites"...

     

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    Les démocrates contre le populisme

    Inquiets de voir fondre leurs ouailles, plusieurs syndicats ont lancé récemment une grande action contre le populisme, avec promenades rituelles dans les rues. Peu de gens s’en doutaient en effet, mais il y aurait en France un peuple populiste, qui n’est pas le même que le peuple démocrate.

    Pourtant, considérons les deux étymologies : demos, en grec, veut dire le peuple ; populus, en latin, veut dire exactement la même chose. La démocratie, pourrait-on dire — avec une étymologie latine —, la populopotence, c’est le pouvoir du peuple. Elle est donc le populisme par excellence. Mais, pour ces lanceurs d’actions, il y aurait un peuple d’origine grecque demos, un autre d’origine latine populus. Allez comprendre quelque chose à cette subtile sémantique par laquelle les tyranno-potentats (terme latin et grec) du politiquement correct font deux peuples avec un seul !

    À moins qu’ils ne distinguent celui – démocrate – qui vote pour eux et les reconduit à l’infini, et l’autre – populiste – qui ne les supporte plus et n’a qu’une envie, c’est qu’ils dégagent !

    Ainsi le premier, le peuple démocrate, est un bon peuple, constitué par des citoyens responsables. Il vote tantôt pour la droite, tantôt pour la gauche, car il croit que la gauche molle sortira le pays des difficultés où l’a mis la droite-fric, puis que la droite blabla sortira ce même pays des difficultés où l’a mis la gauche bête. Différenciant les partis dits de gouvernement, le libéral/menteur et le social/tartuffe, il s’enflamme tous les cinq ans pour l’un ou pour l’autre et condamne le tous pourris. Il accepte avec fatalisme d’être taxé et tondu, il s’en réjouit même parfois, car l’impôt est l’apanage du citoyen. Il prend au sérieux des discours politiques vides de sens. Syndiqué ou non, il manifeste dans le calme sa légitime revendication, puis se disperse à l’appel des responsables des syndicats qui iront décider à sa place avec les ministres. Il appelle France Inter pour poser des questions convenues et filtrées et remercie les journalistes de ce moment de libre expression et de la qualité des émissions.

    Le second, le peuple populiste, est un mauvais peuple, dangereux, constitué d’irresponsables, quelquefois appelés gens en colère. Il s’abstient de voter, vote blanc, ou pour ce qu’on nomme les extrêmes, Front national, Front de gauche et autres. Il critique les hommes politiques, de droite comme de gauche, qu’il voit se succéder pour faire la même chose et qu’il ose traiter de guignols et de rigolos. Il considère que ni les uns ni les autres ne s’attaquent depuis trente ans aux vrais problèmes d’un pays qu’il voit s’enfoncer chaque jour davantage. Il est présenté par les journalistes démocrates du Monde Libéré comme vivant dans les cafés du commerce, et considéré comme primaire, simpliste, veule, raciste, xénophobe, franchouillard et pétainiste. Souvent pauvre, quelquefois aisé, le peuple populiste véhicule un discours nauséabond ; il vitupère contre les impôts, qu’il trouve trop lourds, et lorsque la coupe déborde, il descend dans la rue pour tout casser et refuse de se disperser. Il peut mettre un bonnet rouge et se livrer à des jacqueries d’un autre temps, il ose dire que les politiques sont tous des pourris et, horreur suprême, il penserait presque, comme en son temps le général de Gaulle, que « la droite financière et l’intelligentsia de gauche s’entendent comme larrons en foire sur le dos du populo » !

     
    Jean-Pierre Pélaez (Boulevard Voltaire, 9 décembre 2013)
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  • Le FN doit devenir le parti du peuple !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au Front national de Marine Le Pen...

    Alain de Benoist vient de publier un essai important, Les démons du Bien, aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, dans lequel il se livre à une brillante analyse de l'enfer postmoderne.

     

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    Pour s'imposer, le FN doit liquider l'UMP !

    Les médias continuent de classer le Front national à droite ou à l’extrême droite de l’échiquier politique. Est-ce toujours pertinent ? D’ailleurs, cela l’a-t-il jamais été ?

    Le Front national est à l’origine un mouvement d’extrême droite qui s’est mué progressivement en mouvement national-populiste. Le populisme est un phénomène complexe, que les notions de droite et de gauche ne permettent pas d’analyser sérieusement. Non seulement le FN est aujourd’hui une force montante, qui touche les hommes aussi bien que les femmes et marque des points dans toutes les catégories d’âge ou professionnelles, mais il arrive maintenant en tête des intentions de vote aux élections européennes, loin devant le PS ou l’UMP, ce qui revient à dire qu’il est en passe de s’imposer comme le premier parti de France. Par ailleurs, Marine Le Pen est aux yeux de 46 % des Français la personnalité politique qui incarne le mieux l’opposition (sondage CSA/BFMTV). Comme l’a reconnu Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP, « il n’y a plus désormais de sympathisants types du Front national ». Dès lors, son assignation à l’extrême droite relève d’une simple paresse intellectuelle ou d’une propagande qui ne vise qu’à le délégitimer (les deux n’étant pas incompatibles). Mais cette catégorisation n’est plus crédible aujourd’hui. Elle repose sur des arguments qui ont fait long feu.

    Un boulevard s’ouvre aujourd’hui devant le Front national, car il n’est pas de jour que les événements ne creusent encore un peu plus le fossé béant qui sépare désormais la Nouvelle classe et le peuple. Dans une telle situation, il n’est plus de « cordon sanitaire » ou de « front républicain » qui tienne. Pas plus qu’on ne fera croire aux Français qu’ils sont devenus « racistes » parce qu’un hebdomadaire a fait une comparaison déplorable qui diffamait stupidement nos amis les singes et les guenons.

    On dit que Marine Le Pen a « dédiabolisé » le Front. Il faudrait plutôt dire qu’elle s’est affirmée comme une véritable femme politique – j’entends par là quelqu’un qui a compris ce qu’est la politique : un moyen d’accéder au pouvoir, pas une façon de « témoigner » ou de rassembler une « famille ». C’est ce qui la distingue de son père, et plus encore du brave Bruno Gollnisch. Personnellement, je porte à son crédit d’être restée sourde aux piaillements des excités de tout poil, des anciens combattants des guerres perdues, des revenants de ceci ou de cela, des nostalgiques des régimes d’avant-hier et des époques révolues. C’est dans cette voie qu’elle doit persévérer si elle veut doter son mouvement de cadres dignes de ce nom.

    Marine Le Pen semble avoir opéré un virage « à gauche ». Certes, dans les années 80, son père se présentait comme le « Reagan français ». Mais, dès 1972, année de sa création, le Front national publiait un programme économique éminemment « social », voire « socialiste ». Gérard Longuet en fut l’un des principaux signataires. Alors, « virage » ou « retour aux sources » ?

    Quelle importance ? L’important est que ce tournant « à gauche » ait été pris. C’est dire que je ne suis pas de ceux qui, devant le programme économique et social du Front, parlent de « démagogie gauchiste ». Que le FN semble avoir compris que la priorité est de lutter contre l’emprise du système capitaliste libéral, contre la logique du marché, contre la globalisation libre-échangiste, contre la colonisation des imaginaires par les seules valeurs commerciales et marchandes, est d’une importance que je n’hésiterai pas à qualifier d’historique, après quarante ans d’« orléanisation » des milieux « nationaux ». C’est ce qui lui permet de toucher les classes populaires, les ouvriers, les artisans, les anciens communistes que scandalise le ralliement au système dominant des anciens révolutionnaires « repentis ».

    Pour s’imposer définitivement, le FN doit en priorité liquider l’UMP. C’est la condition première pour que Marine Le Pen soit présente au deuxième tour en 2017. Notons que, de son côté, François Hollande a lui aussi tout intérêt à affronter Marine Le Pen à la prochaine présidentielle plutôt qu’un Sarkozy, un Fillon ou même un Copé. C’est donc là que les choses se joueront.

    Certains, souvent dans les milieux identitaires, reprochent à Marine Le Pen sa fibre jacobine. Est-ce aussi simple ? Est-ce aujourd’hui une priorité que d’aller chercher un clivage entre régionalistes et colbertistes ?

    Européen et régionaliste, antijacobin dans l’âme, je suis moi-même en désaccord avec Marine Le Pen sur ce point. Mais je suis également conscient que l’Europe politiquement unifiée, l’Europe puissance autonome et creuset de civilisation que je souhaite n’est pas pour demain. L’Union européenne n’est aujourd’hui qu’une caricature d’Europe. À bien des égards, c’est même le contraire de l’Europe. Cela dit, je crois que le souverainisme jacobin demeure une impasse. Voyez la révolte des « Bonnets rouges » en Bretagne : on ne peut rien comprendre à ce mouvement si l’on ne prend pas aussi en compte sa dimension identitaire et régionaliste.

    En 1995, Samuel Maréchal, patron du Front national de la jeunesse, publiait un ouvrage intitulé Ni droite ni gauche, Français ! La présidente du Front national semble avoir fait évoluer ce concept en ce que l’on pourrait résumer par un autre slogan : « À la fois de droite et de gauche, mais Français ! »… Progrès ou régression ?

    Outre qu’il a déjà une histoire, le slogan « ni droite ni gauche » ne veut pas dire grand-chose. « Et droite et gauche » est bien meilleur. À un moment où de telles notions ne sont plus opérationnelles pour analyser les nouveaux clivages qui se mettent en place, il s’agit de rassembler des idées justes d’où qu’elles viennent. Au lendemain de l’élection présidentielle de 2007, j’avais écrit ceci : « L’avenir du FN dépendra de sa capacité à comprendre que son “électorat naturel” n’est pas le peuple de droite, mais le peuple d’en bas. L’alternative à laquelle il se trouve confronté de manière aiguë est simple : vouloir incarner la “droite de la droite” ou se radicaliser dans la défense des couches populaires pour représenter le peuple de France. » J’ajoutai « qu’il reste au FN à apprendre comment devenir une force de transformation sociale dans laquelle puissent se reconnaître des couches populaires au statut social et professionnel précaire et au capital culturel inexistant, pour ne rien dire de ceux qui ne votent plus ». Cette alternative est toujours présente. Le FN n’a de chances de l’emporter que s’il devient le parti du peuple. C’est même le nom que j’aimerais lui voir porter.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 3 décembre 2013)

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  • Le peuple est dans la rue...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de la philosophe Chantal Delsol, cueilli sur le site du quotidien Le Monde et consacré à la révolte du peuple français...

     

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    Le peuple perdu par la gauche est dans la rue

    Analyser le pourquoi des troubles actuels demanderait un ouvrage entier, tant les causes sont multiples et les acteurs divers. Appauvrissement économique, affaiblissement de l’Etat-nation qui a toujours occupé toute la place, doutes désespérés sur un modèle considéré comme parfait… Ce qui étonne le plus les analystes, c’est la nature de ces agitateurs. Ce sont des soulèvements populaires, mais ils n’appartiennent pas spécialement à la gauche : on s’y perd.

    Depuis quelque temps, comme on sait, la gauche a perdu le peuple. Le Front national recrute davantage que la gauche dans les classes populaires. La gauche a donc mis au point une stratégie gagnante pour répondre à ce problème crucial qui risque de lui coûter le pouvoir. Elle a réussi à ostraciser symboliquement une partie de la droite : à interdire littéralement tout ce qui vient du Front national. La droite en avait fait autant dans les années 1960 et 1970, en repoussant le Parti communiste dans les ténèbres afin de geler une partie de l’électorat de gauche.

    Le résultat de cette politique de l’escamotage est qu’elle engendre des aigreurs et des révoltes en progression constante. Une partie non négligeable de l’électorat a l’impression d’être laissé au bord de la route, dédaigné, détesté. Il constate que le pouvoir refuse de regarder en face les problèmes réels qu’il rencontre, et même traite de criminels ceux qui osent aborder ces problèmes. Un sentiment d’injustice croît alors, bientôt doublé d’une envie d’en découdre.

    LE PASSAGE DU POPULAIRE AU POPULISME

    Le peuple se rend bien compte qu’ayant cessé d’être la classe glorieuse par laquelle se font les révolutions, il est devenu une classe vulgaire, sauvage et finalement obscène. Il se rend bien compte que le passage du populaire au populisme indique la dégringolade en termes de respect et de considération. Désormais, tout lui est compté à charge.

    L’atmosphère de jacquerie que nous ressentons aujourd’hui tient sans doute à l’immense déception d’un peuple de gauche auquel encore une fois on a promis de raser gratis, et qui se voit livré à une crise sans fin et toujours plus profonde, tandis que les gens du pouvoir répètent leurs incantations rituelles sans paraître se douter de la réalité des provinces – situation somme toute révolutionnaire.

    Mais l’atmosphère de jacquerie tient aussi beaucoup à l’exaspération du peuple de droite, désormais nombreux et persuadé de n’être jamais écouté, pire encore, d’être considéré comme criminel (lepéniste) avant même d’avoir parlé. Quand on fait taire un peuple par l’invective permanente, il arrive un moment où il prendra d’autres moyens pour se faire entendre, comme mettre le feu à des bornages ou répandre des excréments devant les préfectures. Naturellement, c’est une réaction fruste et peu sympathique. Mais il est difficile pour l’élite qui pense de se mettre à la place de gens accablés, dont les pouvoirs se moquent en se souciant seulement de les invectiver parce qu’ils représentent la France moisie.

    UN GOUVERNANT INEFFICACE EN PÉRIODE FASTE

    Qu’il soit de gauche ou de droite, l’électeur de base a le sentiment (certainement discutable, mais réel) qu’il a en face de lui un président mollasson, bourré de diplômes et incapable de prendre une vraie décision, dénué de toute conviction, et fort seulement de ses grands airs et de son ton inspiré, qui cachent le vide. D’où la révolte. On peut s’offrir un gouvernant inefficace en période faste, mais, en temps de crise, c’est trop dangereux. Non merci. D’où les « bonnets rouges ».

    Les historiens savent bien que les grandes révoltes, et a fortiori les révolutions, ne viennent que lorsqu’un groupe suffisamment nombreux n’a plus grand-chose à perdre. Et jusque-là on pouvait penser que le peuple de France, composé essentiellement de petits-bourgeois, avait trop à perdre pour se lancer dans des aventures. Mais cela est de moins en moins vrai, au sens où beaucoup de gens ont de moins en moins à perdre. Il faut ajouter la conviction croissante que ces opinions populaires, traitées de criminelles parce que réactionnaires, sont en réalité majoritaires dans le pays.

    Les grandes manifestations de 2013 ont largement propagé ce sentiment. Les chiffres annoncés par la police étaient si ridiculement bas face à la marée humaine déroulée devant les yeux que, chaque fois, le mouvement de contestation se voyait confisqué. S’en est suivi un désespoir tenace, un jusqu’au-boutisme, une volonté d’en découdre à la mesure de ce qui était considéré comme une immense trahison antidémocratique. Il suffit de voir ce que François Hollande a dit à propos des référendums populaires pour comprendre à quel point le pouvoir a peur du peuple, car non seulement le peuple n’est pas de gauche, mais il est bien plus à droite que ne le croient les cadres raisonnables et cravatés de l’UMP.

    Une digue est en train de sauter. Il serait plus intelligent de mettre de côté l’idéologie et de cesser d’injurier : à l’injure ne peut répondre que la violence.

    Chantal Delsol (Le Monde, 22 novembre 2013)

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  • Identité nationale contre uniformisation des marchés...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Michel Guénaire à Atlantico . Avocat, Michel Guénaire a récemment publié un essai intitulé  Le retour des Etats - La révolution silencieuse contre la mondialisation (Grasset, 2013).

     

     

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    Identités nationales contre uniformisation des marchés : la révolte grandissante des peuples contre les élites dans la mondialisation
    Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/comment-remettre-etat-dans-role-et-pourquoi-c-est-urgent-900580.html#xrRJQMHCPkZmJQKI.99

     

    Identités nationales contre uniformisation des marchés : la révolte grandissante des peuples contre les élites dans la mondialisation

    Atlantico : Dans votre dernier livre, Le retour des Etats, vous défendez l'idée que la crise de la mondialisation oblige à repenser un monde où les Etats sont au centre du jeu. Peut-on aller jusqu'à parler de fin de la mondialisation ou "démondialisation "?

    Michel Guénaire : Je ne crois pas que l'on puisse parler d'une fin de la mondialisation, mais plutôt d'une transition. La mondialisation se poursuit, mais les acteurs changent. Ce ne sont plus les entreprises et les banques souveraines par leur richesse et leur liberté, aux côtés de nations contraintes de se plier à l'ordre néo-libéral, qui règlent la marche du monde. Ce sont des Etats qui expriment les intérêts de leur population contre la logique des marchés, et ce sont surtout des Etats de l'est du monde qui viennent défier les Etats de l'ouest du monde. La mondialisation n'est plus synonyme de l'adoption par tous les pays du monde du même régime politique, économique et social qu'ont promu les Occidentaux depuis trente ans. Elle se durcit. Elle est un jeu disputé. Elle obéit à la nouvelle loi d'un monde multipolaire réaliste, où des puissances comme la Chine, l'Inde et la Turquie, la Russie, l'Iran ou encore le Brésil, s'organisent avec une volonté propre et des initiatives diplomatiques déliées des préjugés des vieilles chancelleries européennes.

    Comment le retour des Etats se manifeste-t-il ?

    Le retour des Etats correspond à une défense des intérêts des peuples. Il se manifeste donc par des positions affranchies et volontaires au nom de ces intérêts. Derrière la défense de ses intérêts, il y a la prise de conscience que chaque nation doit retrouver le chemin de son développement et sa propre identité. La nouvelle géopolitique du monde est déterminée par un retour des Etats qui lui-même entraîne ou porte un retour des cultures. Le village planétaire redécouvre qu'il a des quartiers.

    Si face aux désordres engendrés par la crise, l'attachement des individus pour les Etats et leur besoin de protection se sont clairement manifestés, les chefs d’État, après avoir été longtemps complices du système financier se sont montrés relativement impuissants à le réguler. Le désir d’État des peuples est-il vraiment partagé par les élites politiques et économiques ?

    C'est la question. Les peuples ou les sociétés civiles aspirent à un rôle fort et recentré de leurs Etats, mais les élites nationales continuent de se satisfaire du monde émollient du libre-échange. Par intérêt à leur tour, ou par inconscience ? Disons que, dans le meilleur des cas, elles ne réfléchissent pas. Il est frappant de voir à quel point, particulièrement en Occident, et pour ne pas le citer, dans un pays comme la France, les responsables politiques restent aveuglément attachés au monde d'avant la crise de la mondialisation. Ils y voient toujours le seul horizon de leur politique. Voici pourquoi aussi je crois que le projet politique de demain naîtra de la société civile, et non d'un énième programme d'une classe politique déphasée ou dépassée.

    Alors que vous indiquez que le levier des monnaies, de la diplomatie et des ressources naturelles, sont la clef du destin des Etats, l'Union européenne ne semble pas avoir rompu avec l'angélisme de la mondialisation. L'Europe est-elle en train de sortir de l'Histoire ?

    Si l'expression politique des grandes régions du monde repose sur l'instrument de l'Etat, l'Europe est effectivement en train de sortir de l'Histoire. L'Europe n'a pas le pouvoir décisionnel propre d'un Etat. Dans mon livre, je fais une proposition pour revenir à une Europe décidant par un nombre limité d’acteurs. En s’inspirant du Conseil de sécurité des Nations unies, je propose la constitution d’un Conseil européen de six membres : l’Allemagne et la France en seraient les deux membres permanents, quatre autres membres représenteraient quatre groupes d’Etats déterminées par zones géographiques. Cette nouvelle Europe des Six permettrait à l’Europe toute entière de franchir un pas. Celui d’une cohésion décisionnelle. Elle permettrait à la belle idée de la construction européenne d’atteindre son but. Celui d’une puissance active à côté des autres grandes puissances dans le monde.

    Selon vous, la voie de l'avenir ne ressemble pas à l'esquisse du traité de Rome. Dans le nouvel équilibre du monde qui se dessine quelle doit-être la place de l'Europe ?

    L'Europe doit prendre la place d'une région du monde organisée politiquement, ainsi que je viens de le dire. Ni plus, ni moins. L'Europe doit ainsi se réapproprier son modèle de développement, parce que ses peuples le lui demandent. L'Europe ne peut plus limiter ses interventions à la promotion des règles du libre-échange mondial. De ce point de vue, j'avance dans mon livre, comme corollaire de l'institution d'un Conseil européen de six membres, le retour de la Commission à un simple statut d'administration ou de secrétariat général du Conseil. L'un des égarements de la construction européenne aura été, durant ces trente dernières années, la bureaucratisation du fonctionnement des institutions européennes, dont la Commission aura été l'agent avec, il faut le souligner, la lâcheté complice des gouvernements nationaux.

    Vous précisez que le retour des Etats ne signifie pas nécessairement le retour de l’État planificateur des Trente Glorieuses ou celui de l’État-nation qui s'était fait l'arbitre des relations internationales après la Seconde guerre mondiale. Quel sera, selon vous, le visage de l’État du XXIe siècle ?

    Un Etat fort et recentré, disais-je tout à l'heure, mais d'abord et avant tout un Etat politique dans le meilleur sens du terme. Les responsables politiques européens ont dévergondé l'idée d'Etat depuis trente ans, en l'étendant dans des secteurs de la vie de la société où il n'avait rien à faire, mais surtout en le considérant ou en le faisant fonctionner comme un acteur marchand. L'Etat a des compétences et des moyens qui doivent lui rester propres. Il doit conduire une action qui doit lui être propre. L'Etat, ou les Etats de retour, ne sont pas des Etats providence mais des instruments de reconquête d'une volonté politique des nations.

    Michel Guénaire (Atlantico, 17 novembre 2013)

    Atlantico : Dans votre dernier livre, Le retour des Etats, vous défendez l'idée que la crise de la mondialisation oblige à repenser un monde où les Etats sont au centre du jeu. Peut-on aller jusqu'à parler de fin de la mondialisation ou "démondialisation "?

    Michel Guénaire : Je ne crois pas que l'on puisse parler d'une fin de la mondialisation, mais plutôt d'une transition. La mondialisation se poursuit, mais les acteurs changent. Ce ne sont plus les entreprises et les banques souveraines par leur richesse et leur liberté, aux côtés de nations contraintes de se plier à l'ordre néo-libéral, qui règlent la marche du monde. Ce sont des Etats qui expriment les intérêts de leur population contre la logique des marchés, et ce sont surtout des Etats de l'est du monde qui viennent défier les Etats de l'ouest du monde. La mondialisation n'est plus synonyme de l'adoption par tous les pays du monde du même régime politique, économique et social qu'ont promu les Occidentaux depuis trente ans. Elle se durcit. Elle est un jeu disputé. Elle obéit à la nouvelle loi d'un monde multipolaire réaliste, où des puissances comme la Chine, l'Inde et la Turquie, la Russie, l'Iran ou encore le Brésil, s'organisent avec une volonté propre et des initiatives diplomatiques déliées des préjugés des vieilles chancelleries européennes.

    Comment le retour des Etats se manifeste-t-il ?

    Le retour des Etats correspond à une défense des intérêts des peuples. Il se manifeste donc par des positions affranchies et volontaires au nom de ces intérêts. Derrière la défense de ses intérêts, il y a la prise de conscience que chaque nation doit retrouver le chemin de son développement et sa propre identité. La nouvelle géopolitique du monde est déterminée par un retour des Etats qui lui-même entraîne ou porte un retour des cultures. Le village planétaire redécouvre qu'il a des quartiers.

    Si face aux désordres engendrés par la crise, l'attachement des individus pour les Etats et leur besoin de protection se sont clairement manifestés, les chefs d’État, après avoir été longtemps complices du système financier se sont montrés relativement impuissants à le réguler. Le désir d’État des peuples est-il vraiment partagé par les élites politiques et économiques ?

    C'est la question. Les peuples ou les sociétés civiles aspirent à un rôle fort et recentré de leurs Etats, mais les élites nationales continuent de se satisfaire du monde émollient du libre-échange. Par intérêt à leur tour, ou par inconscience ? Disons que, dans le meilleur des cas, elles ne réfléchissent pas. Il est frappant de voir à quel point, particulièrement en Occident, et pour ne pas le citer, dans un pays comme la France, les responsables politiques restent aveuglément attachés au monde d'avant la crise de la mondialisation. Ils y voient toujours le seul horizon de leur politique. Voici pourquoi aussi je crois que le projet politique de demain naîtra de la société civile, et non d'un énième programme d'une classe politique déphasée ou dépassée.

    Alors que vous indiquez que le levier des monnaies, de la diplomatie et des ressources naturelles, sont la clef du destin des Etats, l'Union européenne ne semble pas avoir rompu avec l'angélisme de la mondialisation. L'Europe est-elle en train de sortir de l'Histoire ?

    Si l'expression politique des grandes régions du monde repose sur l'instrument de l'Etat, l'Europe est effectivement en train de sortir de l'Histoire. L'Europe n'a pas le pouvoir décisionnel propre d'un Etat. Dans mon livre, je fais une proposition pour revenir à une Europe décidant par un nombre limité d’acteurs. En s’inspirant du Conseil de sécurité des Nations unies, je propose la constitution d’un Conseil européen de six membres : l’Allemagne et la France en seraient les deux membres permanents, quatre autres membres représenteraient quatre groupes d’Etats déterminées par zones géographiques. Cette nouvelle Europe des Six permettrait à l’Europe toute entière de franchir un pas. Celui d’une cohésion décisionnelle. Elle permettrait à la belle idée de la construction européenne d’atteindre son but. Celui d’une puissance active à côté des autres grandes puissances dans le monde.

    Selon vous, la voie de l'avenir ne ressemble pas à l'esquisse du traité de Rome. Dans le nouvel équilibre du monde qui se dessine quelle doit-être la place de l'Europe ?

    L'Europe doit prendre la place d'une région du monde organisée politiquement, ainsi que je viens de le dire. Ni plus, ni moins. L'Europe doit ainsi se réapproprier son modèle de développement, parce que ses peuples le lui demandent. L'Europe ne peut plus limiter ses interventions à la promotion des règles du libre-échange mondial. De ce point de vue, j'avance dans mon livre, comme corollaire de l'institution d'un Conseil européen de six membres, le retour de la Commission à un simple statut d'administration ou de secrétariat général du Conseil. L'un des égarements de la construction européenne aura été, durant ces trente dernières années, la bureaucratisation du fonctionnement des institutions européennes, dont la Commission aura été l'agent avec, il faut le souligner, la lâcheté complice des gouvernements nationaux.

    Vous précisez que le retour des Etats ne signifie pas nécessairement le retour de l’État planificateur des Trente Glorieuses ou celui de l’État-nation qui s'était fait l'arbitre des relations internationales après la Seconde guerre mondiale. Quel sera, selon vous, le visage de l’État du XXIe siècle ?

    Un Etat fort et recentré, disais-je tout à l'heure, mais d'abord et avant tout un Etat politique dans le meilleur sens du terme. Les responsables politiques européens ont dévergondé l'idée d'Etat depuis trente ans, en l'étendant dans des secteurs de la vie de la société où il n'avait rien à faire, mais surtout en le considérant ou en le faisant fonctionner comme un acteur marchand. L'Etat a des compétences et des moyens qui doivent lui rester propres. Il doit conduire une action qui doit lui être propre. L'Etat, ou les Etats de retour, ne sont pas des Etats providence mais des instruments de reconquête d'une volonté politique des nations.


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  • Une France en marche vers l'insurrection ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Guillaume Bernard, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré à la révolte qui monte au sein du peuple français...

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    Une France en marche vers l'insurrection ?

    Au cours des temps, les crises se sont révélées multiformes : religieuses, institutionnelles, militaires, sanitaires, etc. L’Histoire enseigne que la conjonction des crises partielles peut entraîner des bouleversements d’envergure. Le cas de l’Empire romain, à partir du IIIe siècle, est édifiant : crise économique et fuite sociale vers les campagnes, crise identitaire et instrumentalisation de la citoyenneté à des fins fiscales, crise militaire et pression migratoire aux frontières, crise institutionnelle et accroissement du dirigisme étatique. Toute ressemblance avec une situation vécue devrait conduire à en tirer des leçons.

    L’actuelle situation de la France est, pour le moins, inquiétante, car elle doit faire face à une pluralité de crises : insécurité physique et matérielle (depuis les incivilités jusqu’à la plus violente des criminalités), insécurité économique et sociale (chômage de masse, retraites incertaines), insécurité culturelle (multiculturalisme dû à une immigration non assimilée, déracinement en raison de la mondialisation, bouleversement des moeurs). L’aggravation possible de chacune de ces crises est naturellement anxiogène. Mais la crispation de l’opinion publique vient également de ce que nombre d’hommes politiques relativisent l’importance, voire nient l’existence, de certaines de ces crises, se contentant d’incriminer la fermeture à l’autre et le passéisme moralisateur.

    L’incapacité des politiques à appréhender la réalité de la multiplicité et de l’interaction des crises procède essentiellement de leur idéologie matérialiste : ils réduisent les dysfonctionnements de la société à un trouble dans le domaine de l’avoir. Ils ne parviennent pas à identifier la nature profonde des enjeux, à déterminer le dénominateur commun de toutes les frictions. Ils ne saisissent pas qu’il y a, à leur racine, une crise de l’être : incertain quant à sa persistance en tant que puissance industrielle, militaire ou civilisationnelle, le corps social français vit une étape périlleuse et décisive dans son existence. La porosité des frontières extérieures de l’espace Schengen, les abandons de souveraineté à l’Union européenne, l’explosion de la dette publique, la baisse du niveau scolaire ou encore les émeutes urbaines sont autant de sujets qui illustrent, tant sous l’angle individuel que collectif, la perte des libertés, la dépossession de soi et la dilution de la maîtrise de son destin.

    Deux facteurs principaux expliquent la force inhabituelle de l’actuelle exaspération. Premièrement, la conjonction de catégories socioprofessionnelles jusqu’ici distinctes, voire opposées (ouvriers, agriculteurs, employés et artisans) : la paupérisation économique, la spoliation fiscale, le déclassement social et la relégation spatiale dans la France périphérique les rendent solidaires. Deuxièmement, l’affaiblissement des partis politiques et des groupes d’influence (Églises, syndicats) : la contestation qui gronde n’est pas canalisée, comme jadis, par des corps intermédiaires susceptibles de la brider par stratégie ou par idéologie. Aussi, la docilité politique s’efface-t-elle progressivement devant la conviction que sa situation et surtout celle de ses enfants ne peuvent qu’empirer. Ceux qui perdent l’espoir d’une ascension sociale sont naturellement plus enclins que les autres à basculer dans la radicalisation politique.

    Leur écoeurement se traduira, sans doute, à l’occasion des prochaines élections, par l’abstention ou le vote FN. Mais se réduira-t-il à cela ? Ce n’est pas être alarmiste que de poser la question. L’expérience montre que, lorsque la confiance des citoyens dans le personnel politique disparaît (à cause de l’impuissance ou de l’inconséquence de ses mesures), la légitimité du pouvoir est réduite à peu de chose. Par le passé, en 1848 comme en 1958, le régime s’est effondré en quelques semaines. Il suffit d’un événement, même anodin, pour cristalliser les mécontentements et révéler leur unité. Qu’elle arbore les drapeaux roses de la “manif pour tous” ou les bonnets rouges de la révolte contre l’écotaxe, c’est la même colère qui est en marche contre les promesses électorales sans lendemain et la condescendance des élites.


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