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peuple - Page 21

  • Vers une révolution conservatrice ?...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux publient cette semaine un essai de Paul-François Paoli intitulé Malaise de l'Occident - Vers une révolution conservatrice ? . Chroniqueur au Figaro littéraire, Paul-François Paoli est l'auteur de plusieurs essais, dont La tyrannie de la faiblesse (Bourin, 2010) et Pour en finir avec l'idéologie antiraciste (Bourin, 2012).

     

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    " La France est-elle au bord de la guerre civile ainsi que le clament de manière unanime l’ensemble des médias, toutes tendances confondues ?  Le mal profond dont souffre le pays résulte de plusieurs fractures dépassant de loin  la « fracture sociale » dénoncée par Jacques Chirac il y a 20 ans. Ainsi les grandes manifestations contre le « mariage pour tous » ont témoigné du fossé existant désormais entre une France affiliée à une certaine vision « naturaliste » de la famille et le monde parisien où les partisans du « mariage pour tous » sont très majoritaires. Cette fracture est extrêmement profonde car dépassant les affiliations politiques: il s'agit, ni plus ni moins, d'une vision de l'homme, de la femme et de l'enfant. Une autre question, tout aussi dramatique par sa violence, a trait à l'identité de la France et de la République.  D’un côté, la gauche a réussi à imposer, à travers les discours récurrents de Peillon, Hamon, Taubira ou Hollande, une vision de "l'homme universel" dont, nous autres Français, aurions, en quelque sorte, déposé l'imprimatur depuis la Révolution Française. Là encore il s'agit d'une spécificité française, marquée par la culture jacobine, mais aussi par les idéaux du Grand Orient de France auxquels moult ministres socialistes sont affiliés. Cet universalisme idéologique n'est pas aussi partagé qu'on le croit et son affirmation autoritaire instaure un clivage dans un pays marqué par le morcellement croissant des identités. La troisième fracture  découle de l'histoire d'une Résistance marquée par l'influence communiste. Au point que toute contestation de sa vision passe pour une forme de collaborationnisme. La pensée gaullienne, nationale dans son essence, a été, en fin de compte, occultée au bénéfice d'un humanisme messianique dont Stéphane Hessel est devenu, ces dernières années, le parangon médiatique. Occultation qui est la raison d'être fondamentale de l'apparition du FN dans les années 80, lequel se construit sur les ruines du gaullisme politique.  Aux yeux d'un De Gaulle, la légitimité de l'Etat français est fondée sur un peuple; le peuple français, dont la francité n'est pas réductible à la citoyenneté , prônée à toute force par la République officielle de Peillon et consorts, mais relève aussi d'un sentiment d'affiliation historique et culturelle.. . Toutes ces fractures ont pour enjeu la survie même du pays. A l'heure où émergent ces grands blocs que constituent l'Inde et la Chine et où se radicalise l'Islam, il semble vain de se nourrir d'illusions sur le rôle, par définition universel, de la France dont l'influence, désormais scellée par l'entreprise européenne, s'est amoindrie depuis la fin de l'Empire colonial. Alors quelle révolution  s’impose-t-elle sinon, celle qu’on appellera «  conservatrice » ? "

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  • « Redonner la parole au peuple est toujours une bonne chose»...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la démocratie et à son exercice... 

     

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    Plus une démocratie est représentative, moins elle est démocratique !

    Le peuple suisse a voté récemment à propos de l’immigration de masse. Du coup, certains s’indignent qu’on ait demandé au peuple de trancher. Mais le peuple a-t-il toujours raison ?

    Le peuple n’est évidemment pas infaillible (les élites le sont encore moins), mais ce n’est pas dans ces termes que se pose le problème. Pour décréter que le peuple a « tort » ou « raison », il faut pouvoir se référer à des critères surplombants qui n’existent tout simplement pas : de tels critères renvoient toujours à une opinion personnelle ou à une idéologie qui, telle l’idéologie des droits de l’homme, cherche à placer l’exercice de la démocratie sous conditions. Comme tout autre vote, un référendum n’a pas pour but de dire où est la vérité, mais de révéler ce que pensent les gens. On ne fait pas voter les citoyens pour se prononcer sur la valeur de vérité de la théorie de Darwin ou des décisions du concile de Trente, mais pour savoir ce qu’ils pensent politiquement !

    La démocratie est un régime qui se fonde sur la souveraineté du peuple, ce qui signifie qu’un pouvoir, pour être légitime, doit pouvoir recueillir l’approbation ou le consentement des citoyens. Mais la démocratie est aussi, et surtout, le seul régime politique qui permet à tous les citoyens d’exprimer leur sentiment sur les questions qui les concernent. C’est donc une erreur de n’y voir qu’un régime fondé sur la « loi du nombre ». Le suffrage universel n’est en réalité qu’une technique permettant de révéler des préférences. La notion-clef en démocratie n’est pas le suffrage, mais la participation.

    En France, pareillement, le Front national – pour ne citer que lui – assure vouloir redonner la parole au peuple. Et ces jours-ci, on manifestait à Paris pour exiger un référendum sur l’immigration. Est-ce forcément une bonne idée ?

    Redonner la parole au peuple est toujours une bonne chose. Surtout lorsque l’on sait qu’il n’a jamais été appelé à s’exprimer sur la plupart des transformations de société qui ont le plus affecté son existence quotidienne, qu’il s’agisse de l’immigration, de la construction européenne, du « mariage pour tous », etc. Le référendum est en outre une procédure relevant de la démocratie directe, c’est-à-dire de cette démocratie participative qui est aujourd’hui la seule susceptible de corriger les défauts d’une démocratie représentative qui ne représente plus rien. Plus une démocratie est représentative, moins elle est démocratique, disait très justement Carl Schmitt : dans une démocratie représentative, le peuple abandonne en effet sa souveraineté à ses représentants. C’est ce qu’avait également observé Rousseau. Surtout quand il est issu de l’initiative populaire, comme en Suisse, le référendum est de nature à corriger une crise de la représentation née de la confiscation de la décision par la Nouvelle Classe politico-médiatique. Cela dit, le référendum n’est pas une panacée : quand le peuple s’est exprimé par voie de référendum, ce qui compte, c’est ce qui vient après, en l’occurrence la façon dont l’opinion révélée par le vote se transpose ou non dans la réalité. C’est là en général que les difficultés commencent.

    Il faut aussi que la question soumise au référendum soit bien formulée. Pour porter un jugement sur la démarche de ceux qui déclarent « vouloir un référendum sur l’immigration », j’attendrai de connaître le libellé de la question qu’ils voudraient voir posée.

    Pour expliquer son opposition à la demande de la Crimée d’obtenir son rattachement à la Russie, Laurent Fabius a doctement déclaré « qu’en droit international, on ne peut pas faire un référendum pour modifier des frontières ». « Imaginez un département de France qui demande son indépendance ! », a-t-il ajouté. Qu’en pensez-vous ?

    Laurent Fabius n’a jamais brillé par ses compétences juridiques. La déclaration que vous citez se contente de répéter ce qu’a déclaré Barack Obama, ce qui ne saurait surprendre, le gouvernement de François Hollande prenant ses ordres à la Maison-Blanche. L’actuel ministre des Affaires étrangères ignore sans doute qu’en septembre prochain, les Écossais se prononceront par référendum sur leur éventuelle indépendance. Pourquoi les habitants de la Crimée se verraient-ils interdire de s’exprimer à la façon des Écossais ? La phrase : « Imaginez un département de la France qui demande son indépendance ! » est encore plus grotesque. Laurent Fabius a apparemment oublié qu’en 1962, trois départements français (Alger, Oran et Constantine) se sont proclamés indépendants pour devenir la République algérienne, et que cette indépendance a été formellement consacrée par un référendum qui s’est déroulé en Algérie le 1er juillet 1962 (99,72 % de « oui »), lui-même précédé en France, le 8 janvier 1961, par un référendum sur l’autodétermination de l’Algérie (74,99 % de « oui »).

    Alain de Benoist , propos recueillis par Nicolas Gauthier(Boulevard Voltaire, 10 mars 2014)

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  • La gauche Terra Nova a déclaré la guerre au peuple !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Eric Zemmour, publié dans le Figaro et consacré à la guerre menée par la gauche oligarchique contre le peuple français...

     

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    Zemmour : « La gauche Terra Nova a déclaré la guerre au peuple »

    Depuis la dernière conférence de presse de François Hollande, la plupart des éditorialistes de droite comme de gauche applaudissent le tournant social-libéral du président de la République. Mais François Hollande n'a-t-il pas toujours été social-libéral?

    Pour moi, il n'y a pas de tournant. À partir du moment où François Hollande avait ratifié le traité budgétaire signé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, et où ni l'Euro ni le libre-échange n'étaient remis en cause, il n'y avait pas d'autre politique possible. François Hollande, héritier de Jacques Delors le savait depuis le début de son mandat, sans doute même depuis la campagne électorale. Pour prendre une image automobile, le président de la République est sur l'autoroute de cette politique là et auparavant il n'a fait qu'acquitter des péages à la gauche qui l'avait porté au pouvoir: la taxe à 75%, les mots sur la finance qui serait son «ennemi»…

    Certains vont même jusqu'à parler de Bad Godesberg français... De quand date réellement la conversion de la gauche française au libéralisme?

    Le virage le plus récent et le plus marquant est celui de 1983, lorsque François Mitterrand arrime la monnaie française au Deutsche Mark et se jette dans le libre-échange. À partir de ce moment-là, la messe est dite et la gauche s'éloigne des classes populaires. Un lent abandon qui est théorisé par la note de Terra Nova avant la présidentielle de 2012 qui recommandait au PS de «remplacer» le peuple par les immigrés et à la marge par les cadres et les femmes diplômées. Comme l'a fait, avec brio, le philosophe Jean-Claude Michéa, il faut remonter beaucoup plus loin. Le tout premier tournant date de la fin du XIXe siècle avec l'affaire Dreyfus. Au nom de la défense des droits de l'homme, les socialistes se sont alors ralliés à la gauche libérale renonçant à leur spécificité: la volonté de contraindre l'individu au nom de l'intérêt supérieur de la collectivité. À partir de ce renoncement, le socialisme se condamnait à être ce qu'il est devenu.

    Une phrase magnifique prononcée par une vieille dame riche dans La IIIe République de Jacques Bainville résume ce nouvel état d'esprit: «Sous la République, l'argent prenait son bien en patience». Cette formule splendide qui date de 1900 aurait pu être prononcée dans les années 80 sous Mitterrand. À partir de mai 68, on constate l'émergence de la gauche libertaire avec le slogan: «il est interdit d'interdire». Avec le libertarisme, cette gauche charrie déjà le libéralisme sans le savoir. Elle va peu à peu dominer la vieille gauche étatiste et socialo-communiste. En quelque sorte, Daniel Cohn-Bendit règle son compte à Georges Marchais!

    Dans ce contexte, qu'est-ce qui distingue encore la gauche de la droite?

    Depuis 30 ans, la gauche a abandonné le peuple et la droite la nation. La gauche avait abandonné la nation dès la fin du XIXe siècle et encore plus en mai 68. Par l'intermédiaire du général de Gaulle la droite l'avait récupérée. Après sa mort, elle l'a de nouveau délaissée par vagues européistes successives. De ce constat découle qu'il n'y a plus grande différence entre une gauche social libérale et une droite libérale social. Reste à la marge des gens qui se distinguent. Le discours sur les frontières de Nicolas Sarkozy durant la campagne de 2012 se démarquait clairement du discours dominant… Mais il se démarquait aussi de la politique de Nicolas Sarkozy pendant 5 ans. Et il n'est repris par personne aujourd'hui.

    La feuille de route du gouvernement sur l'intégration a suscité un tollé. Les vraies différences se situent-elles désormais sur les questions identitaires et sociétales?

    Le prix à payer pour la soumission définitive de la gauche au libéralisme économique, c'est effectivement la marche en avant totalitaire vers un libéralisme sociétal. Comme on peut le voir à travers la politique de Najat Vallaud-Belkacem, qui reprend aujourd'hui les programmes que l'inter LGBT promeut depuis 15 ans, ou à travers le rapport sur l'intégration qui prône le retour du voile à l'école, la gauche brûle aujourd'hui ses vaisseaux sociétaux. Elle le fait pour deux raisons assez simples.

    Premièrement, comme on l'a déjà dit, pour masquer sa conversion au libéralisme mondialisé.

    Deuxièmement, parce qu'elle sent qu'il y a «un retour de bâton» dans le pays réel comme le montre les sondages. Tous l'électorat de droite, de l'UMP au FN, fait désormais bloc sur les thématiques sociétales, immigrationnistes et sécuritaires, mais désormais la moitié de l'électorat de gauche les rejoint également. Il y a une donc une volonté idéologique de la part de la gauche de briser ce qui leur apparaît comme le comble du fascisme: le peuple français. Celui-ci est à leurs yeux, racistes, xénophobe et homophobe. Et les lobbys pourtant ultra minoritaires, qui dictent leur loi au gouvernement, veulent profiter du quinquennat de François Hollande pour imposer leur vision de la société de manière irrémédiable. Il s'agit ni plus ni moins d'une déclaration de guerre.

    Vous avez voté François Mitterrand en 1981. Face à l'effacement du clivage droite/gauche où vous situez-vous désormais?

    J'ai rompu avec la gauche depuis 1984 et la naissance de SOS racisme qui avait justement marqué le début de la dérive sociétale des socialistes. Je me reconnais depuis toujours dans le vieux courant bonapartiste français à la fois national et social. Mais ce courant a été détruit par l'Europe et la mondialisation et n'a plus vraiment de leader depuis la défaite du non au traité de Maastricht en 1992. Philippe Séguin et Jean-Pierre Chevènement qui étaient les principaux représentant de ce mouvement à droite et à gauche ont échoué à lui donner des débouchés électoraux, même s'il reste paradoxalement majoritaire dans le pays réel.

    Eric Zemmour (Le Figaro, 4 février 2014)

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  • Un jour de colère ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur Polémia, dans lequel il revient sur le sentiment d'exaspération qui monte dans le peuple français et qui pourrait commencer à se cristalliser à l'occasion d'un jour de colère...

     

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    26 janvier : jour de colère !

    Grâce au rejet de Sarkozy et à la mobilisation des banlieues de l’immigration, François Hollande a été élu président de la République en mai 2012. En ce sens c’est un président légal.

    Pourtant, dix-huit mois après son élection il a perdu aux yeux d’un nombre croissant de Français sa légitimité car il s’est éloigné des principes constitutionnels qui devraient guider son action.

    Ainsi le préambule de la Constitution affirme le principe de la souveraineté nationale : mais celle-ci est vidée de tout contenu puisque les principales décisions du régime de Hollande sont prises dans les instances internationales (Union européenne, OTAN).

    L’article 1 de la Constitution fait obligation au président d’ « assure[r] l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Il n’en est rien puisqu’il a pour priorité la discrimination positive, positive pour les uns mais négative pour les autres : les Français de souche. Dans une circulaire du 6 janvier 2014, le ministre de l’Intérieur place sous une protection spéciale l’islam et le judaïsme, pendant que le ministre de la Culture subventionne les spectacles portant atteinte à la dignité humaine pour peu qu’ils soient cathophobes. La police du rire d’un côté, la dérision scatologique subventionnée de l’autre.

    Selon l’article 2 de la Constitution, « la langue de la République est le français » mais de de plus en plus de cours sont donnés en anglais à l’université avec les encouragements de Madame Fioraso, ministre des Universités du gouvernement Ayrault.

    Le mot République est sur toutes les bouches mais ce n’est qu’un habillage formel de l’idéologie politiquement correcte. Car le principe même de la République, tel qu’il est fixé par l’article 2 de la Constitution, « le gouvernement du peuple, par le peuple pour le peuple »,  est systématiquement bafoué. Car Hollande gouverne au profit des minorités financières, sectaires, ethniques, sexuelles, religieuses. Contrairement à l’article 3 de la Constitution qui précise qu’ « aucune section du peuple ne peut s’attribuer l’exercice [de la souveraineté ] », ce sont les lobbys qui guident sa politique.

    L’article 5 de la Constitution qui fait du président de la République le garant de l’indépendance nationale est lettre morte. La politique étrangère est alignée sur les intérêts de puissances étrangères : Etats-Unis, Qatar, Arabie Saoudite et Israël.

    Pour les partisans du Printemps français, Hollande doit partir !

    Pour les partisans du Printemps français Hollande doit partir car il n’écoute pas son peuple. Il a imposé la loi Taubira et refusé la liberté de conscience malgré une mobilisation populaire sans précédent depuis un demi-siècle.

    Pour les partisans du Printemps français, Hollande doit partir car il a abaissé sa fonction en se saisissant lui-même du cas de la famille Dibrani, qui aurait dû être traité par un attaché de préfecture, et en dialoguant en direct avec Léonarda, gamine rom de 15 ans, en séjour irrégulier.

    Pour les partisans du Printemps français, Hollande doit partir car il a humilié la France sur la scène internationale en s’exposant inutilement dans l’affaire syrienne et en étant laissé sur le banc de touche par le président Obama lors de ses négociations avec la Russie.

    Pour les partisans du Printemps français, Hollande doit partir car il asphyxie les Français d’impôts pour pouvoir continuer à arroser de cadeaux sociaux ses clientèles électorales et associatives.

    Pour les partisans du Printemps français, Hollande doit partir car il veut faire, avec son ministre Peillon, de l’école un lieu d’endoctrinement totalitaire de la jeunesse.

    La résistance à l’oppression : un droit de l’homme

    Partie intégrante de notre Constitution, l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen énumère ainsi ces droits : la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.

    A ceux qui sont menacés dans leur liberté par la multiplication des procès politiques, à ceux qui sont spoliés dans leur propriété par une fiscalité de plus en plus confiscatoires, à ceux qui sont privés de la sûreté dans les transports, les cités et les campagnes, il reste la résistance à l’oppression. Ils se sont donné rendez-vous le 26 janvier à Paris pour le Jour de colère.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 7 janvier 2014)

     

    PS : Certains considèrent non sans raison que Hollande ne fait que prolonger en les aggravant les tendances précédentes. C’est évidemment exact. Mais pour les animateurs de Jour de colère la coupe est pleine. Le temps leur paraît donc venu de bousculer un système représentatif qui n’est plus en rien représentatif et de mettre en cause une dictature de moins en moins douce avant qu’il ne soit trop tard. Il est important de comprendre ce qui se passe.


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  • Les démocrates contre le populisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Pierre Pélaez, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au populisme, objet de détestation des "élites"...

     

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    Les démocrates contre le populisme

    Inquiets de voir fondre leurs ouailles, plusieurs syndicats ont lancé récemment une grande action contre le populisme, avec promenades rituelles dans les rues. Peu de gens s’en doutaient en effet, mais il y aurait en France un peuple populiste, qui n’est pas le même que le peuple démocrate.

    Pourtant, considérons les deux étymologies : demos, en grec, veut dire le peuple ; populus, en latin, veut dire exactement la même chose. La démocratie, pourrait-on dire — avec une étymologie latine —, la populopotence, c’est le pouvoir du peuple. Elle est donc le populisme par excellence. Mais, pour ces lanceurs d’actions, il y aurait un peuple d’origine grecque demos, un autre d’origine latine populus. Allez comprendre quelque chose à cette subtile sémantique par laquelle les tyranno-potentats (terme latin et grec) du politiquement correct font deux peuples avec un seul !

    À moins qu’ils ne distinguent celui – démocrate – qui vote pour eux et les reconduit à l’infini, et l’autre – populiste – qui ne les supporte plus et n’a qu’une envie, c’est qu’ils dégagent !

    Ainsi le premier, le peuple démocrate, est un bon peuple, constitué par des citoyens responsables. Il vote tantôt pour la droite, tantôt pour la gauche, car il croit que la gauche molle sortira le pays des difficultés où l’a mis la droite-fric, puis que la droite blabla sortira ce même pays des difficultés où l’a mis la gauche bête. Différenciant les partis dits de gouvernement, le libéral/menteur et le social/tartuffe, il s’enflamme tous les cinq ans pour l’un ou pour l’autre et condamne le tous pourris. Il accepte avec fatalisme d’être taxé et tondu, il s’en réjouit même parfois, car l’impôt est l’apanage du citoyen. Il prend au sérieux des discours politiques vides de sens. Syndiqué ou non, il manifeste dans le calme sa légitime revendication, puis se disperse à l’appel des responsables des syndicats qui iront décider à sa place avec les ministres. Il appelle France Inter pour poser des questions convenues et filtrées et remercie les journalistes de ce moment de libre expression et de la qualité des émissions.

    Le second, le peuple populiste, est un mauvais peuple, dangereux, constitué d’irresponsables, quelquefois appelés gens en colère. Il s’abstient de voter, vote blanc, ou pour ce qu’on nomme les extrêmes, Front national, Front de gauche et autres. Il critique les hommes politiques, de droite comme de gauche, qu’il voit se succéder pour faire la même chose et qu’il ose traiter de guignols et de rigolos. Il considère que ni les uns ni les autres ne s’attaquent depuis trente ans aux vrais problèmes d’un pays qu’il voit s’enfoncer chaque jour davantage. Il est présenté par les journalistes démocrates du Monde Libéré comme vivant dans les cafés du commerce, et considéré comme primaire, simpliste, veule, raciste, xénophobe, franchouillard et pétainiste. Souvent pauvre, quelquefois aisé, le peuple populiste véhicule un discours nauséabond ; il vitupère contre les impôts, qu’il trouve trop lourds, et lorsque la coupe déborde, il descend dans la rue pour tout casser et refuse de se disperser. Il peut mettre un bonnet rouge et se livrer à des jacqueries d’un autre temps, il ose dire que les politiques sont tous des pourris et, horreur suprême, il penserait presque, comme en son temps le général de Gaulle, que « la droite financière et l’intelligentsia de gauche s’entendent comme larrons en foire sur le dos du populo » !

     
    Jean-Pierre Pélaez (Boulevard Voltaire, 9 décembre 2013)
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  • Le FN doit devenir le parti du peuple !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au Front national de Marine Le Pen...

    Alain de Benoist vient de publier un essai important, Les démons du Bien, aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, dans lequel il se livre à une brillante analyse de l'enfer postmoderne.

     

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    Pour s'imposer, le FN doit liquider l'UMP !

    Les médias continuent de classer le Front national à droite ou à l’extrême droite de l’échiquier politique. Est-ce toujours pertinent ? D’ailleurs, cela l’a-t-il jamais été ?

    Le Front national est à l’origine un mouvement d’extrême droite qui s’est mué progressivement en mouvement national-populiste. Le populisme est un phénomène complexe, que les notions de droite et de gauche ne permettent pas d’analyser sérieusement. Non seulement le FN est aujourd’hui une force montante, qui touche les hommes aussi bien que les femmes et marque des points dans toutes les catégories d’âge ou professionnelles, mais il arrive maintenant en tête des intentions de vote aux élections européennes, loin devant le PS ou l’UMP, ce qui revient à dire qu’il est en passe de s’imposer comme le premier parti de France. Par ailleurs, Marine Le Pen est aux yeux de 46 % des Français la personnalité politique qui incarne le mieux l’opposition (sondage CSA/BFMTV). Comme l’a reconnu Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP, « il n’y a plus désormais de sympathisants types du Front national ». Dès lors, son assignation à l’extrême droite relève d’une simple paresse intellectuelle ou d’une propagande qui ne vise qu’à le délégitimer (les deux n’étant pas incompatibles). Mais cette catégorisation n’est plus crédible aujourd’hui. Elle repose sur des arguments qui ont fait long feu.

    Un boulevard s’ouvre aujourd’hui devant le Front national, car il n’est pas de jour que les événements ne creusent encore un peu plus le fossé béant qui sépare désormais la Nouvelle classe et le peuple. Dans une telle situation, il n’est plus de « cordon sanitaire » ou de « front républicain » qui tienne. Pas plus qu’on ne fera croire aux Français qu’ils sont devenus « racistes » parce qu’un hebdomadaire a fait une comparaison déplorable qui diffamait stupidement nos amis les singes et les guenons.

    On dit que Marine Le Pen a « dédiabolisé » le Front. Il faudrait plutôt dire qu’elle s’est affirmée comme une véritable femme politique – j’entends par là quelqu’un qui a compris ce qu’est la politique : un moyen d’accéder au pouvoir, pas une façon de « témoigner » ou de rassembler une « famille ». C’est ce qui la distingue de son père, et plus encore du brave Bruno Gollnisch. Personnellement, je porte à son crédit d’être restée sourde aux piaillements des excités de tout poil, des anciens combattants des guerres perdues, des revenants de ceci ou de cela, des nostalgiques des régimes d’avant-hier et des époques révolues. C’est dans cette voie qu’elle doit persévérer si elle veut doter son mouvement de cadres dignes de ce nom.

    Marine Le Pen semble avoir opéré un virage « à gauche ». Certes, dans les années 80, son père se présentait comme le « Reagan français ». Mais, dès 1972, année de sa création, le Front national publiait un programme économique éminemment « social », voire « socialiste ». Gérard Longuet en fut l’un des principaux signataires. Alors, « virage » ou « retour aux sources » ?

    Quelle importance ? L’important est que ce tournant « à gauche » ait été pris. C’est dire que je ne suis pas de ceux qui, devant le programme économique et social du Front, parlent de « démagogie gauchiste ». Que le FN semble avoir compris que la priorité est de lutter contre l’emprise du système capitaliste libéral, contre la logique du marché, contre la globalisation libre-échangiste, contre la colonisation des imaginaires par les seules valeurs commerciales et marchandes, est d’une importance que je n’hésiterai pas à qualifier d’historique, après quarante ans d’« orléanisation » des milieux « nationaux ». C’est ce qui lui permet de toucher les classes populaires, les ouvriers, les artisans, les anciens communistes que scandalise le ralliement au système dominant des anciens révolutionnaires « repentis ».

    Pour s’imposer définitivement, le FN doit en priorité liquider l’UMP. C’est la condition première pour que Marine Le Pen soit présente au deuxième tour en 2017. Notons que, de son côté, François Hollande a lui aussi tout intérêt à affronter Marine Le Pen à la prochaine présidentielle plutôt qu’un Sarkozy, un Fillon ou même un Copé. C’est donc là que les choses se joueront.

    Certains, souvent dans les milieux identitaires, reprochent à Marine Le Pen sa fibre jacobine. Est-ce aussi simple ? Est-ce aujourd’hui une priorité que d’aller chercher un clivage entre régionalistes et colbertistes ?

    Européen et régionaliste, antijacobin dans l’âme, je suis moi-même en désaccord avec Marine Le Pen sur ce point. Mais je suis également conscient que l’Europe politiquement unifiée, l’Europe puissance autonome et creuset de civilisation que je souhaite n’est pas pour demain. L’Union européenne n’est aujourd’hui qu’une caricature d’Europe. À bien des égards, c’est même le contraire de l’Europe. Cela dit, je crois que le souverainisme jacobin demeure une impasse. Voyez la révolte des « Bonnets rouges » en Bretagne : on ne peut rien comprendre à ce mouvement si l’on ne prend pas aussi en compte sa dimension identitaire et régionaliste.

    En 1995, Samuel Maréchal, patron du Front national de la jeunesse, publiait un ouvrage intitulé Ni droite ni gauche, Français ! La présidente du Front national semble avoir fait évoluer ce concept en ce que l’on pourrait résumer par un autre slogan : « À la fois de droite et de gauche, mais Français ! »… Progrès ou régression ?

    Outre qu’il a déjà une histoire, le slogan « ni droite ni gauche » ne veut pas dire grand-chose. « Et droite et gauche » est bien meilleur. À un moment où de telles notions ne sont plus opérationnelles pour analyser les nouveaux clivages qui se mettent en place, il s’agit de rassembler des idées justes d’où qu’elles viennent. Au lendemain de l’élection présidentielle de 2007, j’avais écrit ceci : « L’avenir du FN dépendra de sa capacité à comprendre que son “électorat naturel” n’est pas le peuple de droite, mais le peuple d’en bas. L’alternative à laquelle il se trouve confronté de manière aiguë est simple : vouloir incarner la “droite de la droite” ou se radicaliser dans la défense des couches populaires pour représenter le peuple de France. » J’ajoutai « qu’il reste au FN à apprendre comment devenir une force de transformation sociale dans laquelle puissent se reconnaître des couches populaires au statut social et professionnel précaire et au capital culturel inexistant, pour ne rien dire de ceux qui ne votent plus ». Cette alternative est toujours présente. Le FN n’a de chances de l’emporter que s’il devient le parti du peuple. C’est même le nom que j’aimerais lui voir porter.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 3 décembre 2013)

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