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oligarchie - Page 18

  • Oliganarchie ?...

    Les éditions Le Retour aux sources viennent de publier Oliganarchy, un roman de Lucien Cerise. Auteur principal de l'essai décapant intitulé Gouverner par le chaos (Max Milo, 2010), Lucien Cerise est un esprit libre dont on peut découvrir les idées dans un excellent entretien publié dans le dernier numéro de la revue Rébellion.

     

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    " Du groupe de Bilderberg au Bohemian Club, entre les lobbies de Washington et de Paris, William Bergman, un spin-doctor de la Maison-Blanche, travaille à l’élaboration du Nouvel ordre mondial, parachèvement de la lutte des classes au bénéfice du Capital. Ingénierie sociale, reality building, crises provoquées dans tous les domaines, gouvernance par le chaos et l’anarchie, telles sont ses armes. Pendant ce temps, un Français déprimé commence à se réinformer sur Internet et à comprendre pourquoi il va si mal… et le monde également.

     

    « La leçon la plus importante que William avait retenue de son père était la suivante. Depuis des siècles, les guerres entre peuples et nations servaient de paravent à une guerre beaucoup plus discrète, une guerre cognitive que les élites dirigeantes de toutes les époques et de tous les pays avaient déclarée aux populations qu’elles administraient. C’était une guerre parfaitement légitime, une guerre de survie. Les élites dominantes étant minoritaires par rapport à la majorité dominée, elles avaient toujours été menacées de disparaître sous la pression du nombre et des soulèvements populaires. Elles avaient donc le droit de se défendre, comme elles avaient le droit à la vie, ainsi que le stipulait l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. La meilleure défense étant l’attaque, elles étaient donc moralement fondées à mettre en pratique des frappes préventives sous la forme d’opérations psychologiques de manipulation visant à désarmer mentalement le peuple et à rendre ainsi impossible toute révolte ou révolution de sa part » "

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  • De quoi la référence au « populisme » est-elle le nom ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christophe Guilluy, tiré de l'hebdomadaire Marianne et cueilli sur Polémia, consacré à ce que révèlent d'eux-mêmes les dénonciateurs du populisme...

     

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    De quoi la référence au « populisme » est-elle le nom ?

    Se poser la question du « populisme », obsédante aujourd’hui dans le débat public, c’est déjà tomber dans le piège de la mise à distance des classes populaires. Cet a priori récurrent permet de délégitimer leur discours. En effet, l’approche de la crise par le « populisme » vise à décrédibiliser les réactions des classes populaires et, in fine, à occulter les causes du rejet des classes dirigeantes. Cette rhétorique vise à écarter la responsabilité des partis de droite et de gauche depuis une trentaine d’années. Il s’agit, en fait, de rendre illégitime la contestation des choix économiques et sociétaux effectués par les organisations ayant exercé le pouvoir, quelles que soient leurs étiquettes.

    Si la mise en avant du « populisme » s’est généralisée parmi les élites, c’est parce qu’elle permet d’imposer un diagnostic « par le haut », en décrédibilisant le diagnostic « par le bas », celui des classes populaires. Or, contrairement à ce que l’on croit, le diagnostic rationnel, objectif, est celui des classes populaires, car ce sont elles qui vivent au quotidien, depuis trente ans, les effets de la mondialisation (stagnation ou déflation salariale, précarisation, chômage, fin de l’ascension sociale) et de son corollaire lié à l’immigration (aléas de la cohabitation, quartiers difficiles, problèmes de logement, déshérence de l’école, instabilité démographique, …).

    A la limite, on pourrait inverser le propos et dire que le « populisme » est le code de conduite des classes dirigeantes, car elles mentent sciemment aux classes populaires depuis des décennies sur leur projet néolibéral.

    Ainsi, contrairement à ce que l’on écrit et dit un peu partout, le diagnostic « par le bas » (désigné comme « populiste ») n’est pas le fruit d’un emportement irréfléchi, d’une radicalisation irrationnelle ou d’une protestation superficielle. Il s’agit bel et bien d’une analyse objective des retombées de choix économiques et sociétaux précis.

    Pourtant, à l’exception de quelques intellectuels, comme le philosophe Vincent Coussedière, auteur d’un livre intitulé Eloge du populisme, le problème est toujours abordé dans un sens péjoratif ou avec un regard condescendant. Certes, depuis le retour des « classes populaires » dans le débat public, la prudence est de mise. On ne dénonce plus le « beauf raciste et fasciste ». La stigmatisation du peuple « à la papa » a laissé place à une stigmatisation plus light.

    Des classes exclues et oubliées

    Aujourd’hui, on joue plutôt à la vigie antifasciste sur le mode de « l’histoire qui bégaie » ou de « la peur des années trente ». C’est plus subtil. Après chaque élection on a droit à la sempiternelle analyse sur le faible niveau scolaire des électeurs du FN, qui seraient peu éduqués, presque débiles et donc aptes à la manipulation. On suggère également que le « populisme » séduit des vieux (donc gâteux et limite débiles) qui ne comprennent rien au monde et se replient sur eux-mêmes.

    Le problème, c’est que l’électorat du FN est surtout composé d’actifs et de jeunes, alors qu’il est sous-représenté chez les plus de soixante ans. Jusqu’à présent, le vieillissement de la population est en réalité l’un des remparts les plus efficaces contre cette prétendue montée du « populisme ».

    Pour bien appréhender le phénomène, il faut l’instruire dans le temps long. Il est en effet la conséquence d’une mise à l’écart économique, sociale, culturelle, mais aussi géographique, d’une majorité des nouvelles classes populaires (ouvriers, employés, paysans, jeunes et retraités de ces catégories). Celles-ci ne font plus partie du projet des classes dirigeantes. Elles sont de plus exclues, oubliées, rejetées. D’où l’abstention et le vote FN, impossible à comprendre sans prise en compte de cette donnée structurelle.

    Dans ces conditions, le sempiternel débat sur les stratégies électorales du FN est vain. Si l’on n’agit pas sur les raisons qui conduisent à la montée de Marine Le Pen, il ne sert à rien de crier au loup. Le FN existe parce que des électeurs votent pour ce parti, et pas l’inverse. Les gens qui font ce choix ne sont ni débiles ni manipulés. Ils font des analyses rationnelles de leur vécu et en tirent des conséquences contestables, certes, mais qui s’expliquent. Et ils le font d’autant plus que Marine Le Pen a su adapter son discours à la sociologie de ses électeurs.

    Le « populisme » pose ainsi un problème de fond à l’ensemble de la classe politique. Il tend à faire disparaître la fracture artificielle entre la gauche et la droite, pour laisser pointer un affrontement entre les classes dominantes (qu’elles soient de droite ou de gauche) et les classes populaires. Il contraint les classes dirigeantes à ouvrir les yeux sur l’émergence de nouvelles classes populaires et d’une forme de contre-société.

    Christophe Guilluy (Marianne, 1er au 7 juin 2013)

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  • Le travail et l'usure...

    Nous signalons la réédition par les éditions Kontre Kulture d'un pamphlet d'Ezra Pound, Le Travail et l'Usure, initialement publié par les éditions L'Age d'Homme en 1968 et devenu introuvable. Poète maudit, auteur des Cantos, Ezra Pound a, toute sa vie, combattu l'usure, qu'il considérait comme une maladie de la civilisation...

     

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    « À la mort de Lincoln, la véritable puissance aux États-Unis passa des mains du gouvernement officiel dans celles des Rothschild et autres affidés de leur ténébreux consortium. Le système démocratique périt. Il est, depuis lors, dérisoire de parler des États-Unis comme d’une puissance autonome. Depuis quand n’est-il pas moins dérisoire de parler de l’Empire britannique comme d’un être autonome ?

    On s’essouffle à parler de telle ou telle « nation » démocratique. Le véritable gouvernement s’est tenu et se tient encore dans les coulisses. La nature du régime démocratique est la suivante : deux ou plusieurs partis à la dévotion de l’usurocratie s’affichent aux yeux du public. Par souci pratique, et pour apaiser la conscience des niais, on laisse aux bonnes gens, à l’idéaliste solitaire, le soin de faire un peu de travail honnête, aussi longtemps qu’ils ne percent pas les machinations des divers rackets. Les plus épouvantables rackets sont ceux de la finance, du monopole et de la monopolisation de la monnaie même, à l’intérieur de la nation et de combinaison avec les différentes monnaies étrangères. »

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  • Marchés, machines et mafias...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bertrand Renouvin, cueilli sur son blog et consacré à la soumission de l'oligarchie qui nous gouverne à la loi du divin marché...

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    Marchés, machines et mafias

    Les oligarques sont hantés par « les marchés ». Que pensent-ils ? Que vont-ils faire ? Les taux d’intérêts, les dettes, les budgets nationaux, tout dépend des « marchés » qui réduiraient à peu de choses les marges de manœuvre des Etats. L’austérité est une contrainte ! La déflation salariale une nécessité… sauf pour les grands patrons et les banquiers qui touchent des sommes mirobolantes !

    Le discours biaisé sur « les marchés » invoque pour se justifier la théorie économique : les marchés sont efficients, ils sont le thermomètre de l’activité générale, ils adressent les signaux qui permettent les investissements judicieux. Sur « les marchés », les opérateurs sont beaucoup plus pertinents que les régulateurs et la dérégulation maximale est par conséquent la condition de la bienfaisante concurrence.  Telle est la vérité que nous devrions accepter, avec enthousiasme ou résignation selon les cas.

    En haut lieu, on est persuadé que  « les gens » réagissent simplement aux stimuli des campagnes de communication. Ils ne savent pas que la théorie économique invoquée est comme la lumière d’une étoile morte ? Ils ont oublié que la crise commencée en 2007-2008 a détruit la légende de l’efficience des marchés financiers ? Admettons. Mais il suffit de regarder la télévision pour savoir ce qu’il en est des « marchés ».

    Ecoutons Philippe Béchade sur BFM Business (1). Ce spécialiste de la Bourse décrit semaine après semaine la hausse prodigieuse du cours des actions et les gains gigantesques des spéculateurs. Quand on peut réaliser des profits inouïs en quelques heures, on renonce à investir dans l’économie où il faut patienter plusieurs années avant de rentabiliser ses investissements. Les « marchés » aspirent toutes les liquidités mais ce n’est ni un signe d’efficience, ni une preuve d’autonomie. Philippe Béchade montre que Wall Street est alimentée par la Banque centrale des Etats-Unis (FED) qui ne cesse de créer de la monnaie. « La FED achète le marché », elle «fait monter le marché, c’est totalement mécanique » car ce sont les machines qui prennent les décisions à la place des boursiers : « on se repose sur les algorithmes » (2). Tels sont les mécanismes qui produisent chez les financiers une euphorie d’autant plus inquiétante que, pour la première fois dans l’histoire, « les actifs sont totalement déconnectés de toute activité », alors qu’auparavant on spéculait à partir d’une réalité – par exemple les nouvelles technologies ou l’immobilier. C’est clairement dit : les marchés financiers ne sont plus des thermomètres mais des bombes à retardement et les signaux qu’ils envoient ne s’adressent qu’à eux-mêmes : acheter toujours plus puisque tout le monde achète car cette fois il est certain que les arbres monteront jusqu’au ciel ! Le divin marché est une construction fictive vouée à s’effondrer dans la panique.

    Ce n’est pas tout. Un livre récent, qui se lit comme un roman noir (3), prouve documents à l’appui que les mafias ont prospéré en Italie, aux Etats-Unis et en Russie grâce à la déréglementation ultralibérale et à la globalisation financière. Les activités des délinquants en cols blancs – de l’évasion fiscale aux diverses formes de corruption – sont de plus en plus mêlées aux trafics des mafias constituées comme telles et les grandes figures du crime organisé copinent avec les vedettes de la politique, du spectacle et du sport. « Il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé », disait Roosevelt. Nous voyons aujourd’hui que le crime et l’argent gouvernent ensemble le système mondialisé de la prédation.

    La scène du crime est sous les yeux des citoyens. Mais chacun n’en voit qu’une petite partie, qui à elle seule montre la puissance presque désespérante de l’ennemi – et sa séduction car la corruption procure d’immédiats agréments. Pour vaincre l’argent et le crime organisé, il faudra restaurer l’Etat et remettre toutes les forces dont il dispose au service du bien commun. Il faut faire la révolution par la loi et pour la nation, avec un chef d’Etat digne de ce nom.

    Bertrand Renouvin (Le Blog de Bertrand Renouvin, 2 juin 2013)

     

    Notes :

    (1) Chronique du 22 mai.

    (2) En gros, un algorithme est une suite d’instructions précises données à une machine à calculer.

    (3) Jacques de Saint Victor, Un pouvoir invisible, Les mafias et la société démocratique 19ème – 20ème siècle, Gallimard, 2012. Ce livre sera présenté dans notre prochain numéro.

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  • Le totalitarisme économique...

    Les éditions L'Æncre viennent de publier Le totalitarisme économique - Manipulations mondiales et répression financière, un essai de Christophe Poitou

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    Dans votre livre, vous prophétisez une sorte d’Apocalypse froide : ce qui nous menacerait serait non pas une crise financière cataclysmique, mais au contraire la fin des crises financières…

    L’oligarchie est mauvaise perdante. Elle ne laissera pas ce qu’on appel le système, qui est un « tout subtil et maléfique », se faire balayer par une crise économique, ce qui pourtant serait logique. Elle s’est laissé surprendre en 2008 par Lehman, mais ne se fera probablement pas avoir ainsi deux fois, elle prendra toutes les mesures nécessaires. À commencer par le refinancement ad libitum des agents financiers en difficulté présentant un risque systémique. Il s’agit d’éviter une crise trop monstrueuse qui se transformerait en crise politique majeure avec éventuellement l’arrivée au pouvoir de partis de sensibilité nationale ou l’avènement de telle ou telle situation qui la dérangerait trop. En fait, si on prend les choses avec du recul on peut dire que d’une certaine manière l’oligarchie se refinance elle-même dès qu’elle est en difficulté. Dans les faits, ce à quoi nous assistons depuis quelques temps.

    Elle ne peut donc en quelques sorte jamais être en difficulté ni être en passe être renversée ?

    Un krach obligataire dantesque aurait déjà du éclater en 2009/2010. Cela n’a pas été le cas. Certes, Sarkozy, Papandréou, Berlusconi ou Monti ont sauté, mais ça ne change pas grand-chose. Le système lui-même, lui, est toujours là. L’oligarchie a pris les mesures nécessaires sans la moindre légitimité ou consultation démocratique pour se maintenir et empêcher toute crise grave.

    Quelles sont ces mesures ?

    Ce sont ces mesures – en fait, ces sales méthodes – que j’examine une par une dans mon livre : la création monétaire dans ces diverses variantes, l’allongement de la maturité des titres, le partage forcé de la valeur ajoutée, l’extorsion fiscale, l’exportation de l’inflation, les manipulations des taux de change, ainsi que la manipulation à mon avis la plus satanique de toutes : les taux d’intérêt inversés ou négatifs. J’examine aussi les diverses formes de répression financière dont le cas de Chypre fournit actuellement un exemple incroyable. La méga-gaffe récente du commissaire européen Jeroen Dijsselbloem sur le fait que la répression financière à Chypre pourrait être éventuellement transposé chez nous fait froid dans le dos !

    Le masque tombe…

    À vrai dire, c’est déjà en partie le cas. On s’apprête en France à puiser de force dans l’épargne de M. et Mme Dupont pour financer les HLM faute de pouvoir faire de la création monétaire et de la dette comme avant ! Dernière combine en date (avril 2013) évoquée pour refinancer les agents en difficulté sans toucher à la dette publique centrale : la mise à contribution forcée de l’assurance vie des particuliers pour soutenir les entreprises en difficulté. On parle là d’un détournement de près de 100 milliards. Rapport à attendre entre la notation financière du titre et la santé de l’entreprise : probablement très faible !… Soit du mensonge pur et simple ! 

    Une crise majeure n’est donc pas envisageable ?

    Si, peut-être qu’en dépit de toutes ces mesures oligarchiques, une crise éclatera quand même… Ça ne me dérangerait pas d’ailleurs. Je dirais même que j’espère me tromper ! Vivement un monstrueux ouragan obligataire qui fasse valdinguer les puissants et emporte tout sur son passage de son souffle puissant et vengeur. Mais je n’y crois pas trop, hélas… Le rôle des apatrides cosmopolites est d’ailleurs significatif dans cette stabilisation totalitaire que nous voyons actuellement : ils sont massivement pour la création monétaire en occident car elle préserve le système tel qu’il est et dans lequel ils ont de bonnes places… 

    Ils ne vont donc pas se tirer une balle dans le pied et se limoger eux-mêmes ?

    Évidemment… En revanche, lorsque qu’ils n’ont pas de places assez bonnes à leur goût ou n’arrivent pas à se saisir d’actif réels, c’est l’inverse, ils essaient de renverser le système et non de le maintenir. Logique ! Ils utilisent alors la déflation et non la création monétaire, à savoir la fuite des capitaux ou alors des phénomènes déstabilisants : sortie de capitaux, par exemple… Ils font régulièrement le coup en Russie… C’était le cas avant 1917 et c’est le cas actuellement sous Poutine… Chez nous, c’est le contraire, ils essaient de stabiliser de force le système. 

    Qu’en concluez-vous ?

    Certes, techniquement nous pouvons vivre sur l’héritage de nos ancêtres encore un peu. L’économie peut continuer quelques temps toute seule comme un poulet sans tête, sans son noyau spirituel, car elle est très mécanisée et rodée dans ces process. Hop ! vous appuyez sur le bouton d’une machine à laver et ça marche tout seul pendant une heure… Mais l’économie ne survivra pas éternellement à l’affaiblissement de sa cause, c’est-à-dire à l’affaiblissement de la population française de souche qui l’a créée. 

    Bonne question, ça : qui a créé l’économie française ?

    Les banquiers qui sont souvent des gros mégalomanes vous diront parfois qu’ils ont à eux tous seuls financé et créé la sidérurgie ou les chemins de fer. La vérité, c’est plutôt que c’est le dur labeur des paysans au cours des siècles qui a fondamentalement accru les rendements et dégagé une main-d’œuvre qui a permis l’essor de l’industrie.  Voyez aussi ce qui se passe en Afrique du Sud. En dépit des taux de croissance nominaux flatteurs qui ne veulent pas dire grand-chose, le pays entre dans une phase de délabrement grave car les Sud-Africains d’origine européenne qui ont créé cette économie s’en vont. Un article est paru d’ailleurs sur ce thème dans le pourtant très politiquement correct The Economist : South Africa cry the beloved country.

    Christophe Poitou, propos recueillis par Fabrice Dutilleul

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  • Mariage homo : un débat en trompe-l'oeil ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman, cueilli sur Zentropa et consacré à la diversion opérée par le gouvernement social-libéral au travers de la question du mariage homosexuel...

    Nous vous rappelons que Xavier Eman tient désormais une Chronique d'une fin du monde sans importance dans la revue Eléments.

     

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    Mariage homo : un débat en trompe-l'oeil

    A Paris, comme dans toute la France, le débat sur la « loi Taubira » (du nom de ministre de la Justice) institutionnalisant « l’union civile entre personnes du même sexe », a suscité une opposition d’une ampleur et d’une virulence tout à fait inattendues. Alors que dans la plupart des pays européens où des textes législatifs équivalents ont été adoptés (l’Angleterre, et l’Espagne par exemple), ceux-ci n’ont donné lieu qu’à des réactions hostiles symboliques ou marginales, en France cette question à cristallisé les passions et suscité une vague de protestation jamais vue depuis des dizaines d’années. En effet, outre les manifestations nationales gigantesques, atteignant le million de participants, des centaines d’actions « anti-mariage gay » ont eu lieu sur tout le territoire national. Fait rarissime dans l’histoire française récente, c’est « la droite » qui a pris la rue, se lançant dans un activisme échevelé allant même jusqu’à des heurts avec les forces de l’ordre, ce qui est contraire à son ADN légitimiste et légaliste. Même si cette mobilisation concerne essentiellement les classes moyennes et moyennes supérieures ainsi que la communauté catholique, elle est trop importante et persistante (aujourd’hui, bien que le texte ait été définitivement adopté par le parlement, les manifestations continuent…) pour être balayée d’un revers de la main, comme le fait l’actuel gouvernement « socialiste », en arguant qu’il s’agit simplement là d’une « crispation réactionnaire » face à une nouvelle avancée sociétale.

    En effet, le vaste « succès » (sinon en résultat, du moins en terme quantitatif) du mouvement d’opposition au « mariage homo »  a des explications multiples.

    Tout d’abord, en France, les couples homosexuels bénéficient déjà du Pacs (Pacte civil de solidarité), dispositif juridique qui leur ouvre des droits, notamment fiscaux et patrimoniaux (héritage), à peu prés équivalents à ceux du mariage classique. La loi Taubira ne cherche donc pas à  « donner une reconnaissance publique et juridique » aux couples homosexuels, ce qui est déjà le cas depuis des années, mais bien à « institutionnaliser » ces unions et, surtout, à leur ouvrir le droit à l’adoption. C’est d’ailleurs cette perspective de l’adoption par les homosexuels, bien plus qu’une prétendue « homophobie » épidermique, qui inquiète et même révolte la plupart des opposants à ce projet de loi.

    Ensuite, cette loi intègre des dispositions ouvrant la porte à la généralisation de la PMA (procréation médicalement asssitée) et de la GPA (gestation pour autrui, les fameuses « mères porteuses » ) qui légaliserait donc la marchandisation de la procréation. Au-delà de la simple, et finalement accessoire, question des droits des homosexuels, la loi Taubira est donc bien un texte porteur d’une véritable vision du monde, de la famille, de la parentalité, et même du rapport au corps humain radicalement en rupture avec la tradition ancestrale française et européenne. Ce texte, ébauche d’une véritable « révolution anthropologique », est en fait une mesure fondamentalement libérale (et nullement « socialiste » malgré l’étiquette fallacieuse de ses promoteurs, reprise sottement par les manifestants) qui institue le désir individuel comme fondateur et créateur de droits, et officialise la marchandisation complète du corps et la financiarisation croissante des rapports humains. Si j’ai « envie » d’un enfant, je pourrais bientôt en acheter un tout à fait légalement… Ce qu’annonce cette loi, ce n’est ni plus ni moins que la création d’un nouveau « marché », hautement rémunérateur, celui de la procréation et de la parentalité.

    Enfin, l’ampleur de la mobilisation s’explique également par l’exaspération de la « majorité silencieuse », des couches de la population françaises délaissées par les pouvoirs publics et les médias et qui sont pourtant le cœur économique et social de la nation. Les classes moyennes et moyennes-supérieures françaises, écrasées d’impôts, discriminés au profit des masses immigrées, insultées et caricaturés par les tenants de la bien-pensance progressiste, n’en peuvent plus de subir le diktat des diverses minorités (ethniques, religieuses, sexuelles…) imposant chaque jour davantage leurs divers desideratas. C’est aussi pour exprimer ce ras-le-bol plus général que cette France « normale », qui travaille, cotise et fait des enfants, majoritairement blanche et catholique, a saisi l’occasion de ce débat pour se faire entendre.

    Ces diverses raisons font que l’on peut regarder cette mobilisation populaire exceptionnelle d’un œil plutôt bienveillant car elle prouve que le peuple français n’est pas encore totalement anesthésié et est encore capable de vivacité et de coups de sang. Le troupeau n’est pas encore tout à fait prêt à être mené au chaos sans réagir…

    Malheureusement, cette agitation et son instrumentalisation médiatique sont également une vaste opération d’enfumage et de détournement de l’attention de l’opinion. En effet, alors que tous les projecteurs étaient braqués sur cette problématique « sociétale » et les frictions qu’elle entraînait, l’oligarchie financière en profitait pour faire passer, via ses domestiques du gouvernement Hollande et leurs comparses du Parlement, des textes fondamentaux portant très gravement atteinte au code du travail et aux acquis sociaux. De la fin programmée du contrat à durée déterminée (contrat fixe) à la flexibilité du travail, c’est tout un pan du « modèle social français » qui est ainsi passé à la trappe dans un silence quasi-absolu… En gros la « Loi Taubira » permet à la « gauche » de continuer à faire croire qu’elle est vraiment de gauche (alors que parallèlement elle s’active pour mettre la France en conformité avec les exigences ultra-libérales de Bruxelles et des institutions financières internationales…) et à la droite, qui, lorsqu’elle était au pouvoir, a tout sacrifié sur l’autel du marché, qu’elle est encore porteuse de « valeurs » éthiques et d’une morale « traditionnelle »… Bref, c’est, à la base, un jeu de rôles qui, cependant, semble avoir dépassé ses initiateurs et ses cornacs (comme la grotesque « Frigide Barjot ») et pourrait déboucher sur une contestation plus globale du système. A condition de rapidement prendre conscience du coup de force économico-social qui se joue actuellement…

    Xavier Eman (Zentropa, 10 mai 2013)

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