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nazisme - Page 6

  • Martin Heidegger, entre catholiscisme, révolution et nazisme...

    Les éditions Perrin viennent de publier Martin Heidegger - Catholicisme, révolution, nazisme, une biographie du philosophe de Todtnauberg signée par Guillaume Payen. L'auteur est docteur en histoire et chercheur associé au CNRS.

     

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    " « Le national-socialisme est un principe barbare», écrit Martin Heidegger dans ses Cahiers noirs, ajoutant : « C'est ce qui lui est essentiel et sa possible grandeur. » Révolutionnaire radical, ayant vu et approuvé le caractère destructeur du nazisme, le recteur de Fribourg a réservé d'autres surprises dans ses journaux philosophiques, dans lesquels il évoque par exemple l'« auto-anéantissement du “juif"; ». Alors que le philosophe est devenu un objet d'incompréhension et d'horreur, nombre de spécialistes en appellent désormais à l'histoire. C'est cette réhistoricisation que l'auteur a entreprise dans ce livre. Refusant la polémique, l'adoration et la détestation, il s'emploie à comprendre l'homme et le penseur, de l'intérieur et en son temps, par le biais de toutes les sources disponibles : cours, lettres, textes de circonstance, de même que les Cahiers noirs qui suscitent tant d'émoi.
    Excédant largement le IIIe Reich, le cheminement de Heidegger fut heurté : il commença par un catholicisme intransigeant, qui laissa la place, après la Première Guerre mondiale, à une volonté farouche de révolution philosophique, terreau dans lequel son nazisme vint jeter de profondes racines qui survécurent à l'effondrement du régime d'Adolf Hitler. De cette biographie se dégage un portrait fait d'ombres et de lumières : grand philosophe, maître, ami ou amant de juifs ou d'étrangers, Heidegger fut aussi un nationaliste antisémite, inquiet de l'« enjuivement » de son peuple et soucieux de son rôle historique prééminent. "

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  • Quand le mythe fait l'histoire...

    Les éditions du Seuil viennent de publier un essai de Hans Blumenberg intitulé Préfiguration - Quand le mythe fait l'histoire. Philosophe allemand mort en 1996, Hans Blumenberg a consacré une partie de son oeuvre à la question du mythe.

     

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    " Dans son livre monumental de 1979, Arbeit am Mythos - Travail sur le mythe, Blumenberg effectuait une sorte de réhabilitation du mythe contre toute approche qui le renverrait à un passé archaïque ou à une forme provisoire vouée à être dépassée par la rationalité scientifique ; mais Blumenberg semblait avoir esquivé le problème de l'usage idéologique du mythe. Quand le mythe préfigure l'histoire aborde de front le cas Hitler et le" mythe nazi" tout en élargissant la question à ce qu'il appelle une logique de la" préfiguration" : dans l'incertitude de l'action historique, le passé, vu comme un réservoir de possibilités que l'on peut répéter, est constitué en mythe. Car l'action historique et la décision politique prennent parfois leur origine très loin du calcul et de la rationalité. Blumenberg révèle notamment comment des figures comme Alexandre le Grand, César et Frédéric II ont servi à légitimer actions et rituels politiques du régime nazi. Il suit les effets de cette mise en scène de l'action et du destin de l'Allemagne, qui finit par constituer un véritable" contre-monde" auquel adhèrent Hitler et son entourage et où des analogies historiques fragiles deviennent des éléments déterminants de la politique étrangère-impériale - voire de décisions stratégiques. Toute une série de" cas impériaux" permettent à Blumenberg de développer une réflexion sur les analogies, les images et les figures qui orientent l'action et les récits historiques. "

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  • Enquête sur un sabre...

    Les éditions Gallimard viennent de rééditer Enquête sur un sabre, un récit de Claudio Magris. Triestin, nostalgique de la Mitteleuropa, Claudio Magris  a, notamment, publié Le mythe et l'empire dans la littérature autrichienne moderne et Danube...

     

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    Il y a une logique imparable dans le fait que Krasnov se soit jeté dans les bras du fascisme, car le fascisme est avant tout une incapacité à percevoir la poésie dans la dure et lourde prose quotidienne, c’est la recherche d’une fausse poésie, emphatique et excitée. Mais cette logique est grotesque, parce que Krasnov chercha précisément la défense de l’aventure, de la chevalerie et de la tradition dans le nazisme, le plus mortel ennemi de la tradition et de l’aventure, caserne totalitaire et technologique qui nivelait la vie par une uniformité bien plus rigide que celle imputée aux démocraties méprisées. En mettant son sabre au service du IIIe Reich, Krasnov le retournait contre lui-même, contre ses cavaliers et contre les lointains indicibles de la steppe.»
     
    Les faits historiques évoqués dans ce récit se sont déroulés en Carnie entre l’été 1944 et le printemps 1945. La Carnie, au nord du Frioul, était occupée par les Allemands et l’armée de cosaques composée de tous ceux qui s’étaient résolus à collaborer avec le IIIe Reich après avoir fui la Russie stalinienne. Les nazis, en échange, leur avaient promis une patrie.

    Parmi les officiers à la tête de cette armée cosaque domine la figure de Krasnov, personne légendaire dont la mort resta longtemps enveloppée d’un épais mystère et de diverses légendes."

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  • Journal d'un idéologue...

    Les éditions Flammarion publient cette semaine le Journal 1934 -1944 d'Alfred Rosenberg, l'idéologue du parti nazi et l'auteur du Mythe du XXe siècle. Perdu à l'issue du procès de Nuremberg, au cours duquel Rosenberg a été condamné à mort, ce document a été retrouvé en 2013 aux Etats-Unis. Un ouvrage qui devrait donner un éclairage intéressant sur la polycratie national-socialiste...

     

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    " Le journal inédit d'Alfred Rosenberg, considéré comme le penseur du nazisme.

    Dans ce document, Rosenberg donne libre cours à ses opinions sur l'Eglise catholique et les Juifs, et bien évidemment à son antisémitisme viscéral. Sous sa plume percent également son fanatisme et sa fascination pour le Führer. "

     

    " 9 avril 1941

    Ces derniers temps, je me suis rendu chaque jour au déjeuner chez le Führer. Le 7 sont arrivées les premières nouvelles du front sud-est : violents combats. Le Führer dit que cela lui fait de la peine de devoir affronter les Grecs, qu'il a tout de même en lui une réminiscence de l'hellénisme. Jamais une bombe sur Athènes! Après avoir exprimé son jugement sur la grandiose exposition consacrée à Auguste, à Rome, le Führer a parlé avec admiration de cette Rome antique. Nous ne sommes tout de même pas allés beaucoup plus loin, à part quelques objets assemblés avec de l'acier et du fer.  

    Du point de vue hygiénique, Rome était beaucoup plus avancée. Même dans sa chute, elle a été grandiose, et l'on peut comprendre que les jeunes Germains aient été subjugués par le spectacle qu'elle offrait. Et pour finir, dit-il, chaque époque donne à son dieu des traits conformes à son caractère. Il faut voir la tête souveraine de Zeus-Jupiter, puis le Christ tourmenté, pour mesurer la différence. Comme l'Antiquité paraît libre et gaie à côté de l'Inquisition, des bûchers réservés aux sorcières et aux hérétiques. On ne respire un peu mieux que depuis deux cents ans. Il est vrai, dit-il (d'après Schopenhauer?), que l'Antiquité n'a pas connu deux maux : le christianisme et la syphilis. "

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  • Cioran, apologue de la barbarie ?...

    « Si le monde tremble quand il entend le mot barbarie, c'est qu'il l'associe aux invasions sauvages... Mais ce genre d'ébranlement n'est-il pas préférable à un lent pourrissement ? À l'encontre de la barbarie antique, je conçois une barbarie intérieure, issue d'une purification extraordinaire du sang, d'une torture du cerveau, d'une vitalisation totale fusionnant à l'extrême les consciences individuelles ; elle engendrera, sur la décomposition ambiante, les fondements d'un monde qui, sans être meilleur ou plus harmonieux, présentera du moins la garantie d'une nouvelle vitalité, de valeurs complètement transfigurées. »

     

    Les éditions de L'Herne viennent de publier sous le titre Apologie de la barbarie, un recueil d'articles de Cioran, écrits au cours des années 30 et publiés dans la presse roumaine.

    Quand Cioran n'était pas encore le philosophe du désespoir, mais un jeune intellectuel fasciné par le fascisme...

     

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    " Il semble opportun, aujourd’hui, de proposer au lecteur ces écrits de jeunesse de Cioran, en lui demandant un regard lucide, sans préjugés et, surtout, sans les habituelles étiquettes de la pensée unique inaptes à saisir une démarche si extrême. Il convient néanmoins de préciser que certains propos exprimés ici peuvent choquer et n’entraînent, en aucun cas, l’adhésion de l’Éditeur.

    Lorsque Cioran, étudiant boursier à Berlin, rédige ces articles pour les journaux roumains Calendarul ou Gândirea, il y fait montre d’une fascination sans limite et assumée pour une Allemagne à laquelle Hitler promet un renouveau radical. Il reniera, plus tard, explicitement ses emballements d’alors, mais ces textes restent essentiels pour comprendre aussi bien l’évolution de sa pensée que celle de notre histoire passée et présente. En effet, le déferlement de violence qui y est invoqué, l’effondrement métaphysique, le déclin des valeurs morales et spirituelles, la perte d’identité d’une jeunesse désorientée à la recherche de solutions extrêmes, signent le sceau barbare d’une civilisation occidentale à l’agonie, d’une Europe des années 30 qui projette un éclairage cruel et singulièrement contemporain sur nos problématiques actuelles et notre impuissance à les résoudre. "
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  • Le fascisme, un phénomène politique européen ?...

    Les éditions Tallandier rééditent cette semaine, dans leur collection de poche Texto, Les Mouvements fascistes - L'Europe de 1919 à 1945, un ouvrage classique d'Ernst Nolte. Historien et philosophe, Ernst Nolte a étudié le phénomène totalitaire à travers le bolchévisme, le fascisme et le nazisme. Il est notamment l'auteur du Fascisme dans son époque (Bouquins, 2008) et de La guerre civile européenne 1917-1945 (Perrin, 2011), ouvrage important qui a suscité de très vifs débats lors de sa parution.

     

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    " Grand classique de l’histoire contemporaine, l’ouvrage d’Ernst Nolte dresse le portrait des nombreux mouvements fascistes européens de 1919 à 1945. Comment le fascisme s’est-il développé ? Par quelles figures a-t-il été porté au pouvoir ?

    Tout en cherchant à définir les traits essentiels de l’idéologie fasciste, Ernst Nolte examine les singularités de chacun des mouvements qui s’en revendiquent, livrant une analyse comparative de la montée du fascisme en Europe. Salazarisme portugais, métaxisme grec, oustachis croates, Croix fléchées hongroises : tous sont ici présentés et étudiés à l’aune d’un contexte historique européen aux enjeux complexes. "

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