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nazisme - Page 6

  • Un questionnaire...

    Les éditions Gallimard viennent de rééditer, dans leur collection L'Imaginaire, le remarquable récit autobiographique d'Ernst von Salomon intitulé Le questionnaire. Combattant politique, écrivain appartenant à la mouvance de la Révolution conservatrice, scénariste, Ernst von Salomon est l'auteur de plusieurs ouvrages marquants comme Les réprouvés (1930), La ville (1932), Les Cadets (1933) ou Histoire proche (1936), tous disponibles en traduction française.

     

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    " «En 1951 , alors que l'Allemagne de l'Ouest vivait encore sous le régime du Statut d'Occupation – moins de six ans après l'écroulement du régime hitlérien, moins de deux ans seulement après la fondation de la République fédérale –, un écrivain qui avait, tout jeune, connu un grand succès à l'époque de la République de Weimar, et dont le grand public n'avait plus entendu parler depuis 1933, faisait paraître un gros roman qui devint très vite ce que, à l'époque, on n'appelait pas encore un "best-seller". Ernst von Salomon, l'auteur, avait alors quarante-neuf ans. Le Questionnaire apparut comme un livre d'impénitence. L'idée de se servir du canevas du fameux questionnaire, élaboré par les Américains pour prendre les anciens nazis dans la nasse infaillible d'innombrables questions, pour raconter sa propre vie et dénoncer l'imbécillité des vainqueurs, pour montrer et démontrer qu'ils ne valaient pas mieux que les vaincus, pour dénoncer les injustices et les mauvais traitements infligés aux Allemands, cette idée était sinon géniale, pour le moins maligne et drôle. Le Questionnaire paraissait rompre avec tous les conformismes et dresser ses réquisitoires aussi bien contre les nazis que contre les Américains. Son ambition et son ambiguïté faisaient du "Fragebogen" le livre le plus discuté, le premier livre vraiment discuté, de l'après-guerre allemand. Il fut traduit dans les principales langues. L'édition allemande, dans ses formes successives, dépassa 250 000 exemplaires.»
    Joseph Rovan. "

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  • Propos intimes et politiques d'Adolf Hitler...

    Les éditions Nouveau Monde viennent de rééditer, sous la direction de l'historien François Delpla, un premier tome des Propos intimes et politiques d'Adolf Hitler, qui couvre la période 1941-1942. Cette édition, qui est accompagnée de commentaires, serait la première complète. Un travail utile, donc...

     

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    " À défaut d'avoir écrit ses Mémoires, Hitler a légué une série de textes consacrés à sa personne privée et politique. Édités pour la première fois dans une traduction fidèle, ces Propos se composent des notes prises entre 1941 et 1944 au quartier général du Führer, dans un cadre informel mêlant amis intimes et proches collaborateurs. Les harangues consacrées à l’expansion du Reich y sont ponctuées de récits de jeunesse, de considérations personnelles sur l’art, la culture, les femmes.

    La traduction de François Delpla jette un éclairage nouveau sur ce recueil. Les notes compilées ne font pas qu’égrener les laïus délirants d’un dictateur mégalomane. Elles participent de la matrice idéologique du Troisième Reich, prolongeant Mein Kampf en un véritable traité de philosophie despotique. Le Führer y construit sa légende, disséquée à chaque page par le commentaire historique qui met à nu l’imposture intellectuelle du « Mal » nazi. Parfois lucide, Hitler contrefait souvent la réalité à dessein. Mais il laisse aussi entrevoir ses égarements, ses obsessions et ses marottes.

    Ce premier tome couvre la période de juillet 1941 à mars 1942. Durant ces mois décisifs, la guerre devient mondiale. Le conflit s’engage sur le front de l’Est, l’allié japonais multiplie ses frappes, les États-Unis sortent de leur isolationnisme. Encore férocement optimiste, la parole hitlérienne se rassure et se conforte dans son projet impérialiste, en même temps qu’elle organise dans l’ombre la « Solution finale ». "

     

     

     

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  • Martin Heidegger, entre catholiscisme, révolution et nazisme...

    Les éditions Perrin viennent de publier Martin Heidegger - Catholicisme, révolution, nazisme, une biographie du philosophe de Todtnauberg signée par Guillaume Payen. L'auteur est docteur en histoire et chercheur associé au CNRS.

     

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    " « Le national-socialisme est un principe barbare», écrit Martin Heidegger dans ses Cahiers noirs, ajoutant : « C'est ce qui lui est essentiel et sa possible grandeur. » Révolutionnaire radical, ayant vu et approuvé le caractère destructeur du nazisme, le recteur de Fribourg a réservé d'autres surprises dans ses journaux philosophiques, dans lesquels il évoque par exemple l'« auto-anéantissement du “juif"; ». Alors que le philosophe est devenu un objet d'incompréhension et d'horreur, nombre de spécialistes en appellent désormais à l'histoire. C'est cette réhistoricisation que l'auteur a entreprise dans ce livre. Refusant la polémique, l'adoration et la détestation, il s'emploie à comprendre l'homme et le penseur, de l'intérieur et en son temps, par le biais de toutes les sources disponibles : cours, lettres, textes de circonstance, de même que les Cahiers noirs qui suscitent tant d'émoi.
    Excédant largement le IIIe Reich, le cheminement de Heidegger fut heurté : il commença par un catholicisme intransigeant, qui laissa la place, après la Première Guerre mondiale, à une volonté farouche de révolution philosophique, terreau dans lequel son nazisme vint jeter de profondes racines qui survécurent à l'effondrement du régime d'Adolf Hitler. De cette biographie se dégage un portrait fait d'ombres et de lumières : grand philosophe, maître, ami ou amant de juifs ou d'étrangers, Heidegger fut aussi un nationaliste antisémite, inquiet de l'« enjuivement » de son peuple et soucieux de son rôle historique prééminent. "

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  • Quand le mythe fait l'histoire...

    Les éditions du Seuil viennent de publier un essai de Hans Blumenberg intitulé Préfiguration - Quand le mythe fait l'histoire. Philosophe allemand mort en 1996, Hans Blumenberg a consacré une partie de son oeuvre à la question du mythe.

     

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    " Dans son livre monumental de 1979, Arbeit am Mythos - Travail sur le mythe, Blumenberg effectuait une sorte de réhabilitation du mythe contre toute approche qui le renverrait à un passé archaïque ou à une forme provisoire vouée à être dépassée par la rationalité scientifique ; mais Blumenberg semblait avoir esquivé le problème de l'usage idéologique du mythe. Quand le mythe préfigure l'histoire aborde de front le cas Hitler et le" mythe nazi" tout en élargissant la question à ce qu'il appelle une logique de la" préfiguration" : dans l'incertitude de l'action historique, le passé, vu comme un réservoir de possibilités que l'on peut répéter, est constitué en mythe. Car l'action historique et la décision politique prennent parfois leur origine très loin du calcul et de la rationalité. Blumenberg révèle notamment comment des figures comme Alexandre le Grand, César et Frédéric II ont servi à légitimer actions et rituels politiques du régime nazi. Il suit les effets de cette mise en scène de l'action et du destin de l'Allemagne, qui finit par constituer un véritable" contre-monde" auquel adhèrent Hitler et son entourage et où des analogies historiques fragiles deviennent des éléments déterminants de la politique étrangère-impériale - voire de décisions stratégiques. Toute une série de" cas impériaux" permettent à Blumenberg de développer une réflexion sur les analogies, les images et les figures qui orientent l'action et les récits historiques. "

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  • Enquête sur un sabre...

    Les éditions Gallimard viennent de rééditer Enquête sur un sabre, un récit de Claudio Magris. Triestin, nostalgique de la Mitteleuropa, Claudio Magris  a, notamment, publié Le mythe et l'empire dans la littérature autrichienne moderne et Danube...

     

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    Il y a une logique imparable dans le fait que Krasnov se soit jeté dans les bras du fascisme, car le fascisme est avant tout une incapacité à percevoir la poésie dans la dure et lourde prose quotidienne, c’est la recherche d’une fausse poésie, emphatique et excitée. Mais cette logique est grotesque, parce que Krasnov chercha précisément la défense de l’aventure, de la chevalerie et de la tradition dans le nazisme, le plus mortel ennemi de la tradition et de l’aventure, caserne totalitaire et technologique qui nivelait la vie par une uniformité bien plus rigide que celle imputée aux démocraties méprisées. En mettant son sabre au service du IIIe Reich, Krasnov le retournait contre lui-même, contre ses cavaliers et contre les lointains indicibles de la steppe.»
     
    Les faits historiques évoqués dans ce récit se sont déroulés en Carnie entre l’été 1944 et le printemps 1945. La Carnie, au nord du Frioul, était occupée par les Allemands et l’armée de cosaques composée de tous ceux qui s’étaient résolus à collaborer avec le IIIe Reich après avoir fui la Russie stalinienne. Les nazis, en échange, leur avaient promis une patrie.

    Parmi les officiers à la tête de cette armée cosaque domine la figure de Krasnov, personne légendaire dont la mort resta longtemps enveloppée d’un épais mystère et de diverses légendes."

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  • Journal d'un idéologue...

    Les éditions Flammarion publient cette semaine le Journal 1934 -1944 d'Alfred Rosenberg, l'idéologue du parti nazi et l'auteur du Mythe du XXe siècle. Perdu à l'issue du procès de Nuremberg, au cours duquel Rosenberg a été condamné à mort, ce document a été retrouvé en 2013 aux Etats-Unis. Un ouvrage qui devrait donner un éclairage intéressant sur la polycratie national-socialiste...

     

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    " Le journal inédit d'Alfred Rosenberg, considéré comme le penseur du nazisme.

    Dans ce document, Rosenberg donne libre cours à ses opinions sur l'Eglise catholique et les Juifs, et bien évidemment à son antisémitisme viscéral. Sous sa plume percent également son fanatisme et sa fascination pour le Führer. "

     

    " 9 avril 1941

    Ces derniers temps, je me suis rendu chaque jour au déjeuner chez le Führer. Le 7 sont arrivées les premières nouvelles du front sud-est : violents combats. Le Führer dit que cela lui fait de la peine de devoir affronter les Grecs, qu'il a tout de même en lui une réminiscence de l'hellénisme. Jamais une bombe sur Athènes! Après avoir exprimé son jugement sur la grandiose exposition consacrée à Auguste, à Rome, le Führer a parlé avec admiration de cette Rome antique. Nous ne sommes tout de même pas allés beaucoup plus loin, à part quelques objets assemblés avec de l'acier et du fer.  

    Du point de vue hygiénique, Rome était beaucoup plus avancée. Même dans sa chute, elle a été grandiose, et l'on peut comprendre que les jeunes Germains aient été subjugués par le spectacle qu'elle offrait. Et pour finir, dit-il, chaque époque donne à son dieu des traits conformes à son caractère. Il faut voir la tête souveraine de Zeus-Jupiter, puis le Christ tourmenté, pour mesurer la différence. Comme l'Antiquité paraît libre et gaie à côté de l'Inquisition, des bûchers réservés aux sorcières et aux hérétiques. On ne respire un peu mieux que depuis deux cents ans. Il est vrai, dit-il (d'après Schopenhauer?), que l'Antiquité n'a pas connu deux maux : le christianisme et la syphilis. "

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