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islamisme - Page 40

  • Il faut en finir avec les droits des crapules !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue tonique d'Etienne Lahyre, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à l'impossible intégration de l'immigration afro-musulmane et à ses conséquences les plus frappantes...

     

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    Il faut en finir avec les droits des crapules !

    Panique à bord chez les immigrationnistes : depuis plusieurs jours, de Paris à Londres, en passant par Stockholm, il devient de plus en plus difficile de dissimuler aux peuples d’Europe les méfaits de l’immigration de masse.

    Le député PS Yann Galut, faussaire en chef, aurait bien aimé nous faire croire que les meurtriers du soldat britannique étaient des militants d’extrême droite, tout comme ceux qui avaient, selon lui, dévasté le quartier du Trocadéro, mais l’ignoble vidéo où l’assassin se met en scène ne laisse guère planer le doute.

    L’hystérique Houria Bouteldja se voyait déjà interprétant son numéro favori de couscous-cosette expliquant les violences des populations afro-musulmanes comme la continuation légitime et logique des luttes en faveur de la décolonisation. Las ! Même dans les manuels d’histoire falsifiés par les inspecteurs généraux de l’Éducation nationale, on ne trouve aucune trace d’une quelconque tentative de colonisation de l’Afrique par les braves Suédois qui pourrait servir de prétexte aux émeutes urbaines qui transforment Stockholm en un vulgaire Clichy-sous-Bois depuis près d’une semaine.

    Heureusement pour nous, Le Monde qui, il est vrai, déçoit rarement, nous explique dans son éditorial du jour que « la montée d’un parti d’extrême droite, les Démocrates suédois, a eu l’effet pervers de légitimer certains propos et attitudes racistes, ainsi que des méthodes policières brutales et discriminatoires » (sic). L’ex-« quotidien de référence » parvient à être encore plus têtu (sans jeu de mot « homophobe », je tiens à rassurer le vigilant Pierre Bergé…) que les faits : l’extrême droite est la cause unique et exclusive de tous les maux. Le simple fait que sa progression soit la conséquence, et non la cause, de ce chaos ne venant même pas à l’idée des folliculaires du Monde.

    Et pourtant, on ne peut pas imaginer un terreau plus favorable que la Suède à l’idéologie immigrationniste : la Suède, c’est le paradis post-historique de l’indifférenciation généralisée. De la « tyrannie de la faiblesse », pour reprendre le titre de l’excellent essai de François-Xavier Paoli, où le mâle autochtone subit une émasculation permanente, quand l’allogène bénéficie d’une mansuétude sans limite au nom d’un relativisme culturel poussé à l’extrême, que la logomachie orwellienne nomme « tolérance ».

    Assimilation à la française, communautarisme à l’anglo-saxonne, xénophilie suédoise : toutes les tentatives destinées à intégrer les immigrés d’origine afro-musulmane ont échoué. C’est un fait.

    Les peuples d’Europe sont tous favorables à un contrôle plus strict de l’immigration. C’est un fait.

    Comme l’a proposé la ministre de l’Intérieur britannique, il faut dénoncer la Convention européenne des droits de l’Homme qui, du fait de la perfidie des juges de Strasbourg, a créé dans les pays signataires un ordre juridique établissant les droits des crapules et les devoirs des honnêtes gens. Il faut réformer en profondeur le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile en mettant fin au regroupement familial et en systématisant l’expulsion des délinquants étrangers assortie d’une interdiction définitive de retour sur le territoire national. Les tenants du juridisme nous disent que le Conseil constitutionnel s’y opposerait. Soit. Mais celui-ci ne se reconnaît pas compétent pour statuer sur la conformité d’une loi référendaire à la Constitution, au motif — principal — qu’une telle loi constitue l’expression directe de la souveraineté nationale (décision du 6 novembre 1962, confirmée par la décision du 23 septembre 1992). Alors, à quand un tel référendum ?

    À l’instar de la consultation de 2005 sur la Constitution européenne, celui-ci constituerait un affrontement décisif entre l’oligarchie et le peuple. Le cynisme de la droite libérale et la bien-pensance de la gauche libertaire contre les 70 % de Français qui estiment qu’il y a trop d’étrangers en France : et une fois encore, les défenseurs de la démocratie balaieraient dans les urnes les gardiens de la démocrature. Voilà la vraie raison pour laquelle ce référendum n’aura sans doute jamais lieu…


    Etienne Lahyre (Boulevard Voltaire, 23 mai 2013)

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  • Bachar al-Assad, le revenant...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la brillante chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 22 mai 2013 et consacrée à Bachar al-Assad...

     


    Eric Zemmour : Bachar al-Assad, le revenant par rtl-fr

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  • L'homme qui cherchait le yéti...

    Nous vous signalons la parution aux éditions Autrement de Histoire vraie de l'homme qui cherchait le Yéti, un récit de Gabi Martinez qui retrace la vie du zoologue, explorateur et aventurier Jordi Magraner, mort au Pakistan, assassiné par les islamistes. L'ouvrage est préfacé par Erik L'Homme, auteur de plusieurs séries romanesques pour les jeunes (et les moins jeunes) qui connaissent un très grand succès, et qui a accompagné Jordi Magraner dans plusieurs de ses expéditions dans les hautes montagnes des confins de l'Afghanistan et du Pakistan. Erik L'homme avait évoqué l'une de ces exploration dans Des pas dans la neige (Gallimard-Jeunesse, 2010).

     

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    " A la fin des années 1980, Jordi Magraner, zoologue franco-espagnol, monte une expédition. Toute scientifique qu'elle soit, elle paraît incroyable : Magraner part à la recherche du 'barmanou ', aussi appelé yéti dans d'autres régions du monde, au coeur des montagnes d'Afghanistan. Gabi Martinez a enquêté sur cet explorateur hors du commun et nous livre le récit palpitant et hautement romanesque de cette histoire vraie.
    Pendant des années, Jordi Magraner arpente les montagnes du nord du Pakistan et d'Afghanistan. Il est convaincu que la théorie de l'évolution de Darwin n'explique pas pourquoi l'être humain parle et a une conscience. Il se dit qu'il existe bien un chaînon manquant, qu'il pourrait s'agir du barmanou. Il est un fervent apôtre de la cryptozoologie, ce courant qui étudie les animaux dont l'existence est sujette à caution.
    En partant à sa recherche, il découvre la fascinante communauté kalash, ces hommes blonds aux yeux bleus, de tradition païenne. Il devient l'un des leurs. En lutte constante avec les institutions françaises et pakistanaises, il travaille pour le Musée d'Histoire Naturelle de Paris, rencontre Massoud, dirige l'Alliance Française de Peshawar... Mais quand les États-Unis envahissent l'Afghanistan, l'atmosphère devient irrespirable.
    Il est accusé de pédophilie et d'espionnage. Assassiné en 2002 au Pakistan, le crime n'a pas été élucidé et son corps n'a pas été rapatrié. Jordi Magraner est un personnage issu d'un autre monde, pareil à ces écrivains explorateurs du XIXe siècle. Un personnage anachronique, résolument romanesque, qui rappelle par moments le Limonov d'Emmanuel Carrère."

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  • Tartarin de Brégançon !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue décapant de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'engagement militaire de la France au Mali décidé par François Hollande...

     

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    Tartarin de Brégançon

    Dans son film satirique Des hommes d’influence, Barry Levinson met en scène un président impopulaire qui lance son pays dans une guerre montée de toutes pièces – qui ressemble fort à celle du Kossovo – pour essayer de regagner les faveurs de l’opinion en vue des prochaines élections. 
    Dans le film, le président est américain. Mais en France la réalité dépasse la fiction cinématographique !

    Francois Hollande est enfin populaire !

    Voilà en effet François Hollande, le plus impopulaire des présidents de la Ve République, saisi à son tour par la fureur guerrière : les opérations au Mali contre les « islamistes » ont opportunément été déclenchées au moment où près de 1 million de personnes descendaient dans la rue contre le mariage des homosexuels. Un pur hasard évidemment.

    Et puis les médias s’empressent de nous dire que depuis cette initiative, François Hollande deviendrait très populaire… à Bamako (par exemple LeMonde.fr du 15 novembre 2013), et qu’il va rebondir bientôt. Il paraît même qu’une majorité de nos concitoyens approuveraient cette intervention militaire. En particulier à Montreuil, où il y a beaucoup de… Maliens.

    Mais de qui se moque-t-on ?

    C’est une intervention ? Non : une gesticulation

    Sur le fond il faut sans aucun doute combattre l’islamisme. Mais encore faudrait-il le combattre aussi à Londres, à Madrid, à Toulouse, à Marseille ou en Seine-St Denis. On ne peut pas dire que les initiatives des socialistes aillent dans ce sens.

    Et puis cette intervention au Mali ne s’attaque pas aux racines de l’islamisme ni à ses soutiens réels au Pakistan ou dans les pétro-monarchies, par exemple, que l’on ne cesse au contraire de courtiser. Sans parler de l’effet des révolutions arabes sur la promotion d’un islam radical. Il faut redouter malheureusement que cette intervention militaire ne soit qu’une tartarinade de peu d’effet durable.

    En outre, les gesticulations militaires françaises au quatre coins du monde masquent le piètre état réel des forces armées françaises et la nullité de la prétendue défense européenne.

    La France fait croire qu’elle joue encore dans la cour des grands, alors qu’elle engage en réalité une très grande part de ses maigres ressources militaires dans des opérations à l’utilité stratégique douteuse, voire, dans le cas du Kossovo, à la nocivité certaine. Nos avions de transport sont à bout de souffle. En Afghanistan, au début, nos militaires achetaient des téléphones portables pour communiquer : plus efficaces que les moyens militaires ! Et les opérations aériennes en Libye ont vite épuisé notre stock de missiles. Sans parler du choc auquel sont confrontés nos matériels et nos soldats, propulsés dans une vraie guerre face à de vrais combattants : dur apprentissage, comme en attestent, hélas, le nombre de nos morts.

    Mais en réalité tout cela importe peu aux politiciens.

    Honni soit qui Mali pense !

    Comme disait Tocqueville dans une formule célèbre, « Les démocraties ne règlent guère les questions du dehors que pour les raisons du dedans. »

    En France les mauvaises nouvelles s’accumulent et l’image du gouvernement et du président socialistes ne cesse de se dégrader. Elle atteint un niveau de défiance inégalé sous la Ve République. Le projet de mariage homosexuel a en outre dressé la France réelle contre l’oligarchie. Et ce n’est pas fini car la crise économique continue et plus rien ne marche vraiment dans notre pays.

    Ces opérations viennent à point nommé pour détourner l’attention sur une réalité française peu brillante et pour faire croire aux Français qu’ils ont encore un chef d’Etat. 
    Comme dans le film de Barry Levinson, nos stratèges en communication ont sans doute pensé qu’en faisant voler une fois encore nos Mirages et nos Rafales, nos gouvernants auraient quelque répit bienvenu. 
    Certains rêvent même d’une union nationale autour de Flanby, devenu dieu de la guerre. Il suffit de voir les premières pages du Monde, de Libération ou du Parisien, ou d’écouter la télévision ces derniers jours, pour comprendre quel jeu cynique certains jouent.

    Mais ils prennent leurs désirs pour des réalités. Le Mali passera comme le reste : mais le chômage, les petits boulots précaires, les impôts, la délinquance, l’immigration, les initiatives « sociétales » farfelues de nos édiles ne passeront pas mieux.

    Le Monde écrit : « L’offensive française sauve un pouvoir en pleine déroute » (leMonde.fr du 15 janvier 2013), mais, hélas, pas au second degré : le journal évoque le Mali, pas le gouvernement français…

    Michel Geoffroy (Polémia, 17 janvier 2013)

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  • Le glas de l'Europe de la défense ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Martin Winter, journaliste allemand du Süddeutsche Zeitung, cueilli sur Presseurop et consacré à la faillite de l'Europe dans l'affaire malienne...

     

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    Guerre au Mali : c'est aussi l'Europe de la défense qui est en jeu

    S’il n’était question au Mali que du Mali, les militaires français n’auraient sans doute pas été engagés dans la guerre contre les milices islamistes. Et les intérêts de l’ancienne puissance coloniale sur le continent africain ne permettent pas d’expliquer une intervention aussi risquée.

    Si la France intervient, c’est parce que l’Etat sahélien menace de devenir un danger pour l’Europe. Et si elle s’est engagée seule, c’est parce que les autres pays européens se sont défilés. Cela en dit long sur l’état de la politique de sécurité et de défense commune. Et cela ne dit rien de bon.

    Le fait que Paris ne reçoive pour toute aide de ses partenaires européens que des félicitations cordiales et une poignée d’avions de transport montre que quelque chose ne tourne pas rond dans l’Union européenne. Barrer la route aux islamistes et aux terroristes dans leur conquête du Mali est véritablement dans l’intérêt de l’Union européenne. L’UE connaît l’existence de cette menace depuis plus d’un an. Entre les mains d’Al-Qaïda et de ses sympathisants, le Mali se transformerait en un Afghanistan bis aux portes de l’Europe, servant à la fois de point de départ, de zone d’entraînement et de base arrière au terrorisme international.

    L'UE dépassée par la situation

    Si elle a pleinement reconnu ce danger, l’UE n’est jamais parvenue à y apporter une réponse commune. Tout ce sur quoi elle a été capable de s’entendre est l’envoi d’une petite mission de formation pour aider l’armée malienne. La volonté commune européenne trouvait là sa limite et l’UE n’a pas été capable d’élaborer un plan d’action préventif en vue de réagir à une urgence militaire comme celle à laquelle réagit aujourd’hui la France.

    Le fait que l’on veuille aujourd’hui accélérer le calendrier de la mission de formation confine au ridicule. D’abord, parce que cette mission ne change rien au fait que les autres pays européens restent les bras croisés à regarder les Français se mouiller pour défendre les intérêts européens. Ensuite, parce que les soldats maliens n’auront sans doute guère de temps à consacrer à leurs formateurs européens tant qu’ils seront empêtrés dans les combats contre les milices dans le centre et le nord du pays. La situation a fini par dépasser l’Union européenne.

    A l’heure qu’il est, l’UE doit plutôt se demander si elle compte sérieusement se doter d’une politique de sécurité commune. Laquelle impliquerait de ne pas laisser la France se débrouiller seule militairement au Mali. L’ancien ministre des Affaires étrangères français Hubert Védrine a récemment prononcé un jugement lapidaire sur la politique de sécurité et de défense commune, à laquelle œuvre laborieusement l’UE depuis vingt ans.

    La guerre est une option

    Si les responsables politiques des pays membres de l’UE ne sont pas capables de trouver rapidement un terrain d’entente sur les fondements de leur coopération, l’aspiration européenne à devenir une puissance mondiale n’aura aucune chance d’aboutir. Hubert Védrine n’avait sans doute pas imaginé que l’Europe serait mise à l’épreuve aussi rapidement et que le test décisif se jouerait dans la région du Sahel.

    Tout porte à croire que l’Europe va mordre la poussière dans cette affaire. Car, en matière de politique étrangère et de sécurité, les intérêts des pays membres de l’UE sont encore trop éloignés les uns des autres. Le Mali en est la preuve : les Européens sont d’accord pour reconnaître la menace, mais ne sont pas d’accord sur les moyens de la combattre. Ni sur le fait que, dans ce cas de figure, il faut se préparer à tout, y compris à la guerre. La politique sécuritaire de l’UE souffre d’un manque d’unité, d’aptitude et de volonté. Des carences qui ne disparaîtront pas de sitôt.

    Pourtant, il faut que les autres Européens épaulent aujourd’hui militairement la France. C’est une question de solidarité, mais aussi de bon sens à long terme : si l’on veut laisser la porte ouverte à une politique de sécurité européenne digne de ce nom, il faut éviter que Paris se retrouve contraint de faire appel à l’OTAN en cas de blocage de la situation militaire. Ce serait en effet la preuve ultime que les Européens ne sont tout simplement pas à la hauteur.

    Martin Winter (Presseurop, 16 janvier 2013)

    traduction Jean-Baptiste Bor

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  • Une « guerre contre le terrorisme », version François Hollande ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue très clair de Jean-Dominique Merchet, cueilli sur Marianne et consacré à la volonté du gouvernement français de criminaliser, sans le nommer pour ce qu'il est, l'ennemi qu'il a choisi, au demeurant légitimement, de combattre. Néo-conservatisme, quand tu nous tiens...

    Jean-Dominique Merchet, journaliste à Marianne, est, par ailleurs, l'animateur de l'excellent blog Secret défense.

     

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    La « guerre contre le terrorisme », version François Hollande

    Au Mali, nous voilà donc en guerre contre les « terroristes » : c’est en tout cas ainsi que le chef de l’Etat désigne nos ennemis, ceux que les hélicoptères et les avions français attaquent. Mieux, ce sont des « terroristes criminels », martèle le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius.

    Au Mali, nous voilà donc en guerre contre les « terroristes » : c’est en tout cas ainsi que le chef de l’Etat  désigne nos ennemis, ceux que les hélicoptères et les avions français attaquent. Mieux, ce sont des « terroristes criminels », martèle le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius. 
     
    Dans les conflits contemporains, la manière de nommer son ennemi en dit long On se souvient de la « guerre contre le terrorisme », la Global War On Terror de George W. Bush, au lendemain du 11 septembre. Barack Obama abandonna ses mots, sans pour autant se monter faible. A-t-il eu tort ?
     
    Désigner notre ennemi comme « terroriste » présente un avantage : il évite de le définir plus précisément ! Or, qui sont les hommes que nous combattons au Sahel ? Des islamistes radicaux, des djihadistes, majoritairement d’origine arabe et touareg. Mais les « éléments de langage » des dirigeants français évitent avec le plus grand soin de le dire : les mots « islamistes » ou « djihadistes » ne sont pas employés. Comme si, par souci de ne pas « stigmatiser » les musulmans, il ne fallait surtout pas utiliser de mots trop « connotés » ! 
     
    C’est assez ridicule et potentiellement dangereux. Assez ridicule, car nos ennemis ne se battent pas au nom du « terrorisme », mais bien d’une vision de l’Islam – une vision contestée par nombre de musulmans. Les djihadistes sont une minorité dangereuse mais numériquement faible. Faisons l’effort de les écouter, de les comprendre, ne serait-ce que pour mieux les combattre !  
     
    Le terrorisme n’est pas une idéologie, c’est une méthode, une technique d’usage de la violence. Qui n’a pas été terroriste ? Yasser Arafat ne fut-il pas un terroriste, comme le furent les chefs de l’Irgoun en Israël ? Les indépendantistes irlandais ? Et les résistants français,  aux yeux de Vichy et de l’occupant allemand ?  Notre histoire devrait nous inciter à une certaine prudence de langage.
     
    Car, en l’occurrence, depuis la semaine dernière, nous n’avons pas à faire à des terroristes, mais à des combattants réguliers. Des « maquisards », des « guérilleros », comme on disait en d’autre temps et d’autres lieux.  Au Mali, ils ne commettent pas d’attentats et ne conduisent pas des opérations clandestines. Ils se battent à découvert, à la loyale, avec leurs colonnes de 4X4 très bien armés et, semble-t-il, bien commandés. Nous avons à faire à des soldats  – qui, certes, propagent une  vision du monde que nous rejetons, mais à des soldats quand même.
     
    Certes, les combattants djihadistes que nos forces affrontent ne sont pas des enfants de chœur. Ils sont, pour une part, liés à Al-Qaïda et n’hésitent pas à tuer, à prendre des otages, voire à commettre des attentats – s’ils en avaient les moyens. Mais par plus d’un trait, ils ressemblent aux Talibans afghans : ce sont des fanatiques, mais ils ne sont pas étrangers dans leur pays.  Ainsi, leur chef, Iyad ad Ghali, est chez lui là où il combat : c’est un touareg malien, pas un combattant internationaliste venu du Moyen-Orient ou d’une banlieue française.
     
    Les qualifier de « terroristes criminels », c’est, au fond, emprunter à la rhétorique du discours néo-conservateur. Les guerres d’aujourd’hui sont toutes marquées par le « criminalisation » de l’ennemi. Les opérations militaires finissent par devenir des opérations policières contre des « hors la loi », contre des gens qui violent la morale commune.  La guerre n’est plus la continuation de la politique par d’autres moyens, elle est devenue la poursuite de la Justice par d’autres moyens. Or, on le voit en Irak, en Afghanistan et désormais au Mali, il ne peut y avoir de solutions durables que politiques – qui passent, à un moment, par la discussion avec l’ennemi. Mais peut-on discuter avec des « terroristes criminels » ?
     
    Jean-Dominique Merchet (Marianne, 14 janvier 2013)
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