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immigration - Page 42

  • Contrôle de l'immigration : sortir de l'impuissance ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une réaction du groupe Plessis, cueillie sur Figaro Vox, faisant suite à des déclarations du président de la République concernant la lutte contre l'immigration illégale, qui interviennent alors même que l'impuissance des autorités est devenue particulièrement flagrante en la matière. Le groupe Plessis rassemble des hauts-fonctionnaires attachés à l'autorité de l’État ainsi qu'à l'identité et à la souveraineté nationales...

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    Contrôler l'immigration ? Chiche, Monsieur le Président !

    La question migratoire est revenue tragiquement au cœur de l'actualité avec l'assassinat de deux jeunes filles par un terroriste clandestin, délinquant multirécidiviste, relâché peu de temps auparavant par la police sans être autrement inquiété.

    Ce drame jette une lumière crue sur l'impasse de notre politique migratoire, sur l'échec de notre traitement de la délinquance, en général, étrangère, en particulier et sur l'aboulie de notre dispositif d'éloignement des étrangers en situation irrégulière.

    Le récent rapport de l'inspection générale de l'administration (IGA) sur cette affaire, remis au ministre de l'intérieur et mis en ligne le 10 octobre 2017 , décrit l'enchaînement des erreurs de jugement qui ont conduit à cette issue.

    Il confirme surtout, si besoin en était, les «dysfonctionnements graves du dispositif d'éloignement», qui tiennent à la désorganisation de l'administration et à la démotivation des services tant de police que préfectoraux.

    Cette désorganisation et cette démotivation sont d'abord la conséquence des obstacles considérables auxquels les fonctionnaires doivent faire face, au premier rang desquels on trouve:

    - les juges, surtout judiciaires, qui annulent massivement les mises en rétention, souvent pour des motifs procéduraux qui masquent souvent un contrôle d'opportunité non dénué d'arrière-pensées politiques, empiétant ainsi sur le pouvoir exécutif ;

    - les consulats des pays d'origine qui trop fréquemment, se moquent de nous en refusant ou en tardant à délivrer les laissez-passer consulaires indispensables au renvoi des étrangers sans titre d'identité, qui sont très largement majoritaires (80 % au centre de rétention de Lyon, selon le rapport précité) ;

    - la complexité du droit des étrangers en France, illustrée par un Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile obèse qui génère, par nature, incompréhension et contentieux ;

    - la fragilité du dispositif matériel d'éloignement, marqué par une Police aux frontières (PAF) mal considérée et mal équipée, des centres de rétention soit débordés, soit vides, ce qui est le comble de l'absurdité, des services préfectoraux transformés en industrie de délivrance d'actes régaliens divers (arrêté préfectoral d'expulsion, obligation de quitter la France…) non suivis d'effet.

    Cette impuissance de l'État, dans un domaine pourtant éminemment régalien, est manifeste dans les chiffres de

    l'éloignement qui ont encore baissé en 2016 alors qu'ils étaient déjà très faibles et que l'afflux de clandestins ne tarit pas au travers notamment de l'utilisation détournée de la procédure d'asile (86 000 demandes). Seuls 12 961 éloignements «forcés» ont été réalisés en 2016, soit encore une baisse de 16%.

    Et encore, plus de la moitié de ces reconduites depuis la métropole ont été réalisées vers des pays membres de l'Union européenne, au titre notamment des réadmissions vers le pays d'arrivée, sans grande utilité puisqu'elles sont évidemment suivies de retours fréquents, facilités par la porosité des frontières intra-européennes. Et il n'y a guère de chance que les chiffres de 2017 soient meilleurs…

    Pour être tout à fait clair, le système tourne à vide et la France n'expulse quasiment plus. En fait, les problèmes de mécanique administrative précités, reflètent d'abord les choix idéologiques de nos dirigeants ou imposés à eux depuis plusieurs décennies, à savoir que toute immigration est, par essence, positive et que le multiculturalisme est notre avenir.

    Dans ce cadre, l'expulsion ne peut évidemment n'être qu'exceptionnelle. Ils témoignent aussi, plus prosaïquement, d'une incapacité objective à réformer un système qui ne marche pas. Dans une entreprise, on parlerait d'une véritable «insuffisance professionnelle».

    L'interview du Président de la République sur TF1, au cours de laquelle il a déclaré vouloir expulser «tout étranger en situation irrégulière commettant un acte délictueux», n'est pas dénuée d'intérêt, ni d'ambiguïté. Elle peut faire l'objet de deux interprétations, qui ne sont pas d'ailleurs exclusives l'une de l'autre.

    La première, critique, voit une nouvelle concession à l'immigrationnisme ambiant dans la nouvelle distinction entre les clandestins délinquants, qui ont vocation à quitter le territoire, et les autres étrangers en situation irrégulière dont la présence, si l'on s'en tient à la lettre des propos d'Emmanuel Macron, serait tolérée.

    Si cette interprétation est exacte, il faudrait que le chef de l'État ait à l'esprit qu'accepter une immigration irrégulière, même non délinquante, est, par nature, une atteinte à l'autorité de l'État et donc à la sienne propre, et que, plus largement, et c'est une banalité de le dire, une situation migratoire incontrôlée, qu'il s‘agisse d'ailleurs d'entrées légales ou illégales, fait peser une grave menace sur la sécurité et la stabilité sociale, économique et culturelle de notre nation.

    Sans compter, que cela ferait du chef de l'État, garant du «fonctionnement régulier des pouvoirs publics» (article 5 de la Constitution), le promoteur du contournement des lois sur les étrangers, lois qui seraient ipso facto neutralisées pour les illégaux non délinquants.

    Une autre interprétation distingue dans ces propos une fermeté de bon augure, qui tranche d'ailleurs avec les positions tièdes d'une bonne partie de la droite, passée (que l'on se souvienne de la suppression de la «double peine» par N. Sarkozy!) et présente.

    Mettre en œuvre cette simple mesure de bon sens, expulser les fauteurs de troubles, n'est toutefois pas si aisé. La circulaire toute récente du ministre de l'intérieur, dont la presse fait grand cas, s'y emploie, et on ne peut que se féliciter d'avoir enfin un discours de fermeté sur cette question.

    Elle ne lèvera toutefois pas, à elle seule, les nombreux obstacles juridiques qui font de la reconduite hors de nos frontières un parcours de combattant pour les services, qui ont bien souvent l'impression de se battre contre des moulins à vent. Faute d'une adaptation des textes (une circulaire ne fait que rappeler le droit existant) et du processus de l'éloignement, la belle détermination présidentielle et ministérielle aura fait long feu.

    La future loi sur l'immigration, attendue pour début 2018, sera l'occasion de vérifier la fermeté de cet engagement.

    Outre l'allongement annoncé de la durée de la rétention, on espère de ce texte le rétablissement du délit de séjour irrégulier qui permettra aux forces de l'ordre de disposer de moyens d'investigation pour établir l'identité et la nationalité de l'étranger, la sécurisation des décisions de l'administration face aux recours dilatoires, une approche innovante du problème des laissez-passer consulaires, l'extension du champ de l'expulsion pour motif d'ordre public, la généralisation de la peine complémentaire d'interdiction du territoire français, le renforcement de la PAF…

    Une fois la loi votée, il faudrait ensuite s'assurer que l'intendance suit et ceci exige de la part des ministres un engagement et une énergie intenses, tant il est difficile de mouvoir des administrations (police, magistrature) dont la capacité d'inertie est connue.

    Enfin, on ose à peine le rappeler, tant est épais le climat de déni autour de cette question, la maîtrise de l'immigration et la protection des Français passent par un rétablissement durable de contrôles effectifs aux frontières nationales, par une refonte du dispositif d'asile, par un système d'immigration légale contrôlé et démocratique grâce à des quotas votés par le Parlement, par la fin des régularisations et autres appels d'air, par une renégociation avec nos partenaires des textes européens… Le chantier est vaste mais réalisable si la volonté politique existe.

    La question migratoire a été la grande absente du débat présidentiel. Il serait courageux qu'Emmanuel Macron, qui dit vouloir sortir du vieux système et rétablir une certaine verticalité du pouvoir, s'empare de ce sujet qui préoccupe tant, à juste titre et de longue date, de très nombreux Français, notamment parmi les moins favorisés.

    Gouverner, et durer, c'est prévoir, mais c'est aussi parfois surprendre.

    Groupe Plessis (Figaro Vox, 26 octobre 2017)

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  • Guerre civile ou décomposition nationale et civilisationnelle ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un point de vue de Mathieu Bock-Côté, cueilli sur Figaro Vox et consacré à la décomposition nationale et civilisationnelle de la France. Québécois, Mathieu Bock-Côté est sociologue et chroniqueur à Radio-Canada et est déjà l'auteur de plusieurs essais comme Le multiculturalisme comme religion politique (Cerf, 2016) ou Le nouveau régime (Boréal, 2017).

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    Guerre civile ou décomposition nationale et civilisationnelle ?

    S’ils sont nombreux à avouer quelques réserves devant la référence à la guerre civile lorsqu’ils évoquent la situation de la France contemporaine, c’est que ce concept est traditionnellement associé à la division intime d’un pays entre deux clans où des familles se déchirent, où des parents voient leurs enfants se déchirer, où des frères se prennent mutuellement pour cibles. Ce n’est pas vraiment la situation présente de la France, pour peu qu’on ne la réduise pas à une entité juridique artificielle et désincarnée.

    Les tensions qui se multiplient mettent moins en scène un peuple divisé dans ses profondeurs historiques qu’un pays bouleversé par une immigration massive et victime de fragmentation identitaire, où se sont multipliés les territoires se dérobant à la communauté nationale, dans lesquels l’islam radical parvient à s’implanter, le terrorisme n’en représentant qu’une facette parmi d’autres. Dans Rue Jean-Pierre Timbaud, Géraldine Smith a bien illustré de quelle manière la conquête islamiste s’avance en plein Paris. Le même phénomène se reproduit partout dans le pays.

    Ce n’est pas sans raison qu’en l’espace de quelques années, ceux qui parlaient des territoires perdus de la république en sont venus à parler des territoires perdus de la France. Des pans du pays se dérobent à la souveraineté française, à la culture française, aux mœurs françaises. Il faut néanmoins nommer cette dynamique de partition territoriale et résister au relativisme ambiant qui invite à la dédramatiser. On se désole avec raison de l’avènement d’une France soumise, pour emprunter la formule d’un récent ouvrage. Mais on peine à trouver le terme adéquat pour décrire une crise qui fait surgir des profondeurs de la cité la peur de la dissolution de la patrie.

    Il y a toujours quelque chose d’étonnant à voir les élites d’un pays travailler très fort à nier ce qui lui arrive, comme s’il fallait plaquer un écran sur le réel, pour prévenir une éventuelle révolte du commun des mortels. Ne s’agit-il pas, d’abord et avant toute chose, de ne jamais faire le jeu du Front national, quitte, s’il le faut, et comme nous y invitent certains philosophes, à dissimuler la part du réel qui pourrait alimenter sa progression? On peut y voir la mécanique propre à l’idéologie qui mobilise le langage non plus pour décrire le monde mais pour le voiler. Notre époque n’est pas sans évoquer, à certains moments, un tableau orwellien. L’intelligence se retourne contre elle-même.

    Il n’en demeure pas moins que les événements de Marseille nous obligent à penser plus radicalement le surgissement de la violence la plus barbare au cœur de la cité. On a beaucoup vu circuler sur les médias sociaux la photo des deux jeunes victimes. N’y voyons pas qu’un symptôme du triomphe de l’émotion et de l’image. Alors qu’on en vient presque à s’habituer aux attentats en précisant chaque fois mécaniquement le nombre des victimes, le visage souriant des victimes ensuite poignardées et égorgées peut encore bouleverser les âmes, désensibilisées par les carnages à répétition.

    Une chose est certaine, c’est que les Français sont en droit de se sentir assiégés. Reprenons la formule litigieuse: c’est peut-être une forme de guerre civile au jour le jour. La sécurité du commun des mortels n’est plus garantie et tous savent, d’une certaine manière, que la violence peut surgir n’importe où, de n’importe quelle manière, et frapper indistinctement ceux qui sont en uniforme et ceux qui ne le sont pas. Dans l’œil des islamistes, tous les Français, et pourrait-on dire plus largement, tous les Occidentaux peuvent indistinctement servir de cibles. C’est qu’ils sont engagés dans une guerre totale où conséquemment, tout est permis.

    L’islamisme excite les passions morbides et offre le fanion nécessaire à ceux qui veulent entrer en guerre contre la France. Il magnifie certaines pulsions nihilistes et peut ainsi assurer aisément le passage de la délinquance au terrorisme, comme on le constate de plus en plus souvent. Le djihad n’est pas une illusion occidentale. On rappellera aussi, puisqu’il faut encore le faire, que l’islamisme ne se réduit pas à la seule question du terrorisme. Il cherche aussi, de différentes manières, à occuper l’espace public et à soumettre la vie française à des mœurs qui lui sont étrangères. Plusieurs capitulent au nom de la tolérance.

    C’est une guerre que le monde occidental peine encore à nommer, étrangement. On applaudit lorsqu’un leader politique ose nommer l’islamisme, sans se rendre compte qu’on se contente alors de célébrer le droit de nommer des évidences. C’est un peu comme si le simple fait de mentionner le réel sans le filtrer par le politiquement correct avait quelque chose de scandaleux. Il faut dire que du point de vue de la gauche médiatique, il s’agit effectivement d’un scandale. Elle est prête à se bander les yeux pour ne pas voir que le multiculturalisme mène au désastre.

    Le réel ne passera pas: tel pourrait être son slogan. De même, si une information perce dans le débat public en empruntant le canal de la presse qui se prétend alternative, on l’entourera de la plus grande suspicion, comme si l’essentiel n’était pas de savoir si elle était  vraie, mais de savoir qui la rapportait et pour quelle raison. On ne vérifie pas la crédibilité de la source, on s’intéresse plutôt à sa conformité idéologique. Comment ne pas voir là un exaspérant sectarisme idéologique? Quiconque conserve la mémoire du XXe siècle n’en sera pourtant pas surpris.

    Il est de plus en plus difficile de se le cacher: une partie naturellement minoritaire mais néanmoins significative de la population des banlieues carbure à la haine antifrançaise. La mouvance des Indigènes de la République est ouvertement en lutte contre la France. Les immigrés seraient victimes d’une forme de colonialisme intérieur et la France abuserait de ses privilèges en rappelant que la civilisation française n’est pas optionnelle chez elle. C’est ce que certains appellent le racisme d’État à la française.

    Lorsqu’on trouve une mouvance qui milite ouvertement pour déboulonner les statues d’une figure historique comme Colbert, on comprend jusqu’où peut aller le rejet de la nation. Il s’agit en fait de criminaliser la mémoire de la nation pour ensuite justifier son éradication. On devine que ce zèle destructeur ne s’arrêtera pas là. On dépècera morceau par morceau l’héritage historique français pour qu’il n’en reste plus rien. Sans surprise, une nation dépossédée de son identité verra ses ressorts existentiels rompus et son instinct de survie inhibé.

    À gauche de la gauche, on en vient presque à faire preuve de complicité avec l’islamisme en refusant systématiquement de le nommer, comme si le simple fait de mentionner les problèmes spécifiques à l’islam et à l’immigration musulmane relevait de la stigmatisation et d’une logique discriminatoire. Danièle Obono, de la France insoumise, semble se spécialiser dans ce créneau. On n’oubliera pas qu’il lui semblait plus aisé de dire Nique la France que Vive la France. Le slogan «pas d’amalgame» contribue à l’imposition d’un débat public de plus en plus abrutissant et déréalisé

    On en revient à l’attentat de Marseille. Il est facile et probablement nécessaire de blâmer les autorités pour leur négligence dans les circonstances. Mais il faut aller au-delà des critiques politiciennes qui cherchent un coupable à désigner à la vindicte publique pour prendre le problème avec plus de hauteur. Ce qu’il faut critiquer plus profondément, c’est une mutation en profondeur de la démocratie occidentale qui s’est laissé enfermer dans le carcan de la judiciarisation du pouvoir, qui le condamne à une impuissance de plus en plus définitive. Le droit-de-l’hommisme conjugué au multiculturalisme empêche finalement à la nation d’assurer la protection de ses membres.

    On me pardonnera une question simplètte: comment se fait-il qu’on tolère sur le territoire national des clandestins multirécidivistes? On pourrait élargir la question: Comment la France en est-elle venue, au fil du temps, à normaliser et à banaliser la présence massive de clandestins sur son territoire, comme s’il ne s’agissait pas d’une violation de la souveraineté nationale et des règles élémentaires de l’hospitalité qui veut qu’on n’impose pas sa présence chez autrui sans en demander la permission ? Mais le simple rappel de cette évidence peut vous valoir la pire étiquette.

    À vouloir réduire la poussée migratoire des dernières années à une simple crise humanitaire, on en est venu à s’aveugler devant ses inévitables conséquences catastrophiques. On s’égosillera comme on veut en répétant que la diversité est une richesse et qu’il faut s’ouvrir à toutes les différences mais cela ne changera rien au fait qu’une mutation démographique aussi brutale et d’aussi grande ampleur peut provoquer le déclin du pays qui la subit ainsi que des convulsions sociales et identitaires de plus en plus radicales.

    L’antiracisme nord-américain a son slogan: no one is illegal. Personne n’est illégal. On en comprend la signification: il faut abolir progressivement, et un jour totalement, la différence entre les nationaux et les étrangers, entre ceux qui sont citoyens et ceux qui ne le sont pas. Il n’y a plus, dans cet esprit, de peuples et de civilisations. Il n’y a que des populations interchangeables: aucune d’entre elles n’est en droit de se croire maître chez elle. Le droit des peuples à demeurer eux-mêmes est assimilé à un repli identitaire propre à l’émergence de toutes les phobies.

    On revient à l’essentiel: il n’y a pas de bonne politique sans bon diagnostic. Dans cet esprit, il faudrait moins parler de guerre civile que d’un processus de décomposition nationale et civilisationnelle que les autorités ont décidé d’accompagner et de modérer, sans prétendre le combattre et le renverser, comme s’il était inéluctable. L’appel au redressement qui s’est fait entendre depuis quelques années ne relevait pas du fantasme réactionnaire. On voit mal, toutefois, qui est prêt à l’entendre et à le traduire en politique de civilisation.

    Mathieu Bock-Côté (Figaro Vox, 6 octobre 2017)

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  • Zemmour : « les terroristes islamistes sont convaincus de notre lâche faiblesse »...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 5 octobre 2017 et consacrée à la nouvelle loi destinée à renforcer l'arsenal antiterroriste...

     

                                               

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  • Un nouvel outil de dissolution nationale...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Plouvier consacré aux droits dont sont désormais abondamment pourvus les étrangers présents illégalement sur notre territoire. Médecin, Bernard Plouvier est l'auteur d'essais et d'études historiques décapantes, comme Faux et usage de faux en histoire (Dualpha, 2012) ou Le dérangement du monde (Dualpha, 2016).

     

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    Un nouvel outil de dissolution nationale : le clandestin et ses droits

    Autrefois, les choses étaient simples et, somme toute, fort logiques. La clandestinité avait une double connotation : celle du secret et de l’illégalité. Le clandestin était reconduit à la frontière de son choix ou de son origine.

    Mais ça, c’était avant la dictature des droits liés au simple fait d’être né, avant la création des lois par et pour le pouvoir économique.

    Dès l’Antiquité, en Mésopotamie comme en Chine, en Grèce ou à Rome, la notion de droits individuels était corrélée à celle des devoirs : enrichir la collectivité par sa force de travail ou dans la défense du Bien commun et ne pas nuire à autrui par des actions criminelles ou délictueuses.

    Ces vieilles lunes se sont effacées devant le nouveau soleil censé éclairer l’humanité : le culte des droits dévolus à n’importe qui ayant l’apparence d’un humain. Du seul fait qu’il existe, l’être humain a le droit de parasiter celles des sociétés où l’on est devenu tellement « libéral » qu’on y oublie l’origine même du Droit : la protection des personnes et des biens de ceux qui enrichissent la collectivité par une honnête activité et de ceux qui l’ont enrichie.

    Seuls les niais gobent cet immense bobard qu’est le culte des Droits de tout homme. Sa finalité réelle est de stimuler la consommation, selon le principe bien connu des petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Tout est bon, dans nos sociétés décadentes, pour détourner le produit des taxes et des impôts, soit l’argent public, vers la consommation privée.

    L’immigré clandestin est bien plus utile à l’économie mondiale s’il peut consommer plus, étant parasite d’une société riche, qu’en restant travailler de façon très peu productive dans son pays d’origine, où il gagne très peu et consomme misérablement.

    Veut-on un exemple ? Prenons celui du clandestin en France.

    Certes, le clandestin ne peut en principe travailler… mais il jouit des mêmes droits que le travailleur français en matière d’indemnisation des accidents du travail et des maladies professionnelles, et il a de même droit à une retraite !

    Certes, le clandestin est exclu du bénéfice de la Sécurité sociale, mais, sans avoir cotisé à la SS ni à une mutuelle, il jouit de l’entière gratuité des soins, via l’AME. Idem, il a droit à un hébergement provisoire gratuit… si on lui trouve une place et s’il hurle assez fort pour qu’on n’ose contester « ses droits ».

    Bien entendu, il a droit aux allocations familiales et ses concubines éventuelles, en sus de son épouse reconnue par « la loi » (la loi s’applique donc aux clandestins, comme c’est bizarre !), ont droit à l’allocation de « parent isolé ».

    L’État et les collectivités locales lui viennent en aide, probablement pour le remercier d’avoir, de façon illégitime, posé les pieds sur le sol français. L’Allocation Temporaire d’Attente était initialement de 150 euros/mois : avec les majorations pour charge de famille, le clandestin pouvait atteindre 450 euros mensuels ; depuis 2012, l’aumône de la République est passée à 467 euros mensuels pour le clandestin isolé, 700 pour un couple, avec 140 euros supplémentaires par enfant à charge.

    On comprend aisément que les clandestins, estimés à 400 000 en 2012, soit en afflux permanent et pour trois raisons :

    –  La loi du 31 décembre 2012 a supprimé le « délit de séjour irrégulier » : le clandestin n’est plus « illégal »… on ne sait plus très bien ce qu’il est !

    –  On en régularise environ 20 000 chaque année.

    –  Bien que clandestin, l’immigré entré par fraude jouit d’un pouvoir d’achat : il ne s’agit plus seulement de tolérer son entrée irrégulière, mais de lui fournir de l’argent, ce qui lui permet, entre autres choses, de rembourser ses passeurs !

    L’argent public alimente le trafic d’humains autant que le parasitisme social, sans que ne soit jamais posée la bonne question. La Nation française (et le raisonnement est identique pour l’ensemble des Nations européennes) a-t-elle besoin d’analphabètes africains alors que notre « Éducation nationale » en fabrique déjà beaucoup, de mahométans à la mentalité médiévale, de jeunes mâles exotiques à la mentalité de conquérants primitifs ?

    Seule une réponse affirmative donnée par une majorité de citoyens français, consultés par voie référendaire, permettrait de justifier l’arsenal législatif qui a transformé les clandestins de l’état de délinquants à celui de consommateurs parasitaires, avalisés par l’État.

    On le sait depuis longtemps, mais il est utile de répéter les évidences jusqu’à ce que le dernier des abrutis comprenne : les élus trahissent les intérêts de la Nation… et les Français de souche européenne qui tolèrent  cet état de fait sont potentiellement des criminels contre l’humanité : par leur passivité et leur lâcheté, ils préparent l’élimination ou l’esclavage de leurs descendants.

    Bernard Plouvier (Metamag, 28 septembre 2017)

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  • Les migrants n’existent pas...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il évoque le concept politico-médiatique de "migrant"...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié cet automne aux éditions Léo Scheer un roman intitulé La nouvelle Dolorès.

     

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    Les migrants n’existent pas

    Le migrant migre ; mais plus il migre et se multiplie dans les pays où il n’en finit pas d’arriver, moins il persiste dans son être de migrant : il n’est plus qu’un vocable so chic qui, d’une certaine façon, ne le désigne plus, tout en le rendant médiatiquement envahissant…

    Ainsi les ligues de vertu s’indignent-elles, ces jours-ci, qu’un manuel scolaire ait osé se servir des migrants dans l’énoncé d’un problème d’arithmétique où il est demandé aux élèves, dit la presse, de « compter » ces « pauvres gens », ainsi que les appellent aussi les bobos si soucieux de leur « drame ». Seraient-ils, ces migrants, devenus intouchables ? Doivent-ils demeurer dans l’abstraction du nombre et dans la sacralisation de l’être migratoire qui est devenu la figure obligée, partant impensée, de la figuration politico-médiatico-littéraire de notre temps ? Compter est cependant une de plus nobles activités de l’être humain et il n’est pas de mauvais exemples ; en matière de pédagogie, on peut faire feu de tout bois : seuls les résultats sont bons, ou mal interprétés. D’ailleurs en « comptant « les migrants, on ne fait renouveler, en l’adaptant à l’« actualité », le problème des trains qui se croisent ou des robinets qui fuient. Au demeurant ce n’est là qu’un tribut payé par les migrants aux sociétés dans lesquelles ils « débarquent ».

    Un mauvais esprit murmure, près de moi, que le mot anglo-saxon « migrant » est si proche de « migraine » qu’il lui est doublement intolérable, outre le fait qu’il désigne tout et n’importe qui, du réfugié de guerre au clandestin économique et au djihadiste déguisé. Aussi suggère-t-il que les migrants n’existent pas ; j’avais déjà émis une idée de ce genre en déclarant que les migrants sont un cliché, donc un fait de propagande journalistique : ce mauvais esprit va plus loin en expliquant que les « migrants » ne sont qu’un concept politique destiné à entretenir la fluidité de l’immigration légale, laquelle est tellement massive qu’elle jette les peuples autochtones, ou ce qu’il en reste, dans une dépression qui, depuis qu’il leur est interdit de se compter eux-mêmes de façon « identitaire », est une des raisons de la décadence européenne. En encourageant les clandestins, on détourne ainsi l’attention de l’innombrable, qui, comme tout ce qu’on ne peut pas compter, est un signe du démon.

    Le « migrant » institutionnalisé, c’est donc le droit fictif, détourné, usurpé, contre le Droit lui-même, de la même façon que le « migrant » joue contre l’« immigré » tout en servant les desseins immigrationnistes du capitalisme mondialisé, grâce à un processus doublement mafieux : celui des « passeurs » et celui des journalistes stipendiés (qu’on me pardonne ce pléonasme, employé par vieux souci pédagogique). « Et puisque le mouvement semble irréversible, poursuit mon mauvais esprit, on pourrait valoriser les migrants au cours de grands reality shows – olympiades méditerranéennes, traversées du détroit de Gibraltar ou de la Manche à la nage, Dakar-Paris à pied… On pourrait même instaurer un teste de francisation qui soit une ordalie et faire lire aux migrants la rentrée littéraire française : gageons qu’ils émettraient d’emblée le souhait de rentrer chez eux, surtout devant les romans qui les ont pris comme sujets romanesques…

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 17 septembre 2017)

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  • Le pape contre la civilisation européenne ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Laurent Dandrieu à Eugénie Bastié pour Figaro Vox dans lequel il revient sur les récents propos du pape favorables aux migrants. Auteur d'un essai intitulé Église et immigration, le grand malaise - Le pape et le suicide de la civilisation européenne (Presses de la Renaissance, 2017), Laurent Dandrieu est également rédacteur en chef des pages Culture à Valeurs Actuelles et on lui doit également un Dictionnaire passionné du cinéma (Éditions de l'Homme nouveau, 2013).

     

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    L. Dandrieu : «La sécurité personnelle ne peut exister si les nations basculent dans l'anarchie»

    FIGAROVOX.- Le pape François vient de publier un texte où il plaide pour «faire passer la sécurité personnelle [des migrants] avant la sécurité nationale», et appelle à un accueil beaucoup plus large des migrants. Que vous inspirent ces propos? Sont-ils inédits?

    Laurent DANDRIEU.- Il me semble que ce message qui vient d'être publié en préparation de la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2018, qui aura lieu le 14 janvier prochain, est dans la droite ligne des positions défendues par le pape François depuis le début de son pontificat, mais qu'il va cependant plus loin que d'habitude sur un certain nombre de points. Dans un entretien accordé à une radio portugaise le 14 septembre 2015, par exemple, le pape reconnaissait le risque d'infiltration terroriste lié à la crise des migrants, mais n'en ajoutait pas moins qu'«à l'évidence, si un réfugié arrive, en dépit de toutes les précautions liées à la sécurité, nous devons l'accueillir, car c'est un commandement de la Bible». Quand, dans ce nouveau message, François écrit que «le principe de la centralité de la personne humaine (…) nous oblige à toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale», il donne en quelque sorte une version plus théorique de cette précédente déclaration.

    La question est de savoir si, ce faisant, il ne cède pas à un certain idéalisme, potentiellement désastreux: car c'est oublier que la sécurité nationale est le plus sûr rempart de la sécurité personnelle, et qu'il n'existe aucune sécurité personnelle qui puisse exister en dehors de cadres politiques, juridiques et légaux qui en sont le rempart. Aucune sécurité personnelle ne peut exister si les nations occidentales, par exemple, du fait du terrorisme ou d'une immigration incontrôlée et ingérable, basculent dans l'anarchie.

    Par ailleurs, le principe de la centralité de la personne humaine oblige à considérer, aussi, que les citoyens des nations occidentales ont un droit évident à la sécurité nationale. On attend vainement, tout au long de ce texte, une prise en considération des intérêts des populations des pays d'accueil, qui ont droit, eux aussi, à la sollicitude de l'Église, et dont une partie de plus en plus importante vit, elle aussi, des situations de grande détresse et de grande précarité, matérielle, spirituelle et morale.

    Deuxième élément important et pour le coup très novateur de ce texte: le pape prend position pour «la défense des droits et de la dignité des migrants ainsi que des réfugiés, indépendamment de leur statut migratoire»: ce qui veut dire qu'il réclame des droits égaux pour les clandestins et pour les immigrants légaux, pour les demandeurs d'asile et pour les immigrés économiques. Parmi ces droits figurent «la liberté de mouvement dans le pays d'accueil, la possibilité de travailler et l'accès aux moyens de télécommunication»: ce qui veut dire, concrètement, que le pape réclame un droit d'installation préalable pour tous les migrants, avant même que soit étudié leur cas. Ce qui revient à donner une prime à l'illégalité d'autant plus forte qu'il est évident qu'un clandestin qui, entre-temps, aura trouvé un moyen de subsistance, aura d'autant moins de chance de voir son dossier rejeté. Cette prime à l'illégalité me paraît une seconde atteinte, très forte, contre les droits des nations et la citoyenneté: car la nation, la citoyenneté n'existent que par un consensus sur la légitimité de la loi. Si on postule que la loi est faite pour être contournée, il n'y a plus de bien commun possible.

    Ce discours a-t-il selon vous une dimension politique?

    Un autre aspect du message me semble clarifier ce qui apparaissait jusqu'alors une ambiguïté dans le discours de François. Il prônait jusqu'alors une grande générosité dans l'accueil, sans que l'on sache toujours si cela signifiait un simple rappel évangélique de la charité avec laquelle le chrétien se doit de traiter l'étranger croisé sur sa route, ce qui relève à l'évidence du rôle du pape, ou s'il s'agissait d'un appel plus politique, et donc plus discutable, à ouvrir les frontières. En stipulant que la protection des migrants «commence dans le pays d'origine», c'est-à-dire consiste à les accompagner à la source dans leur désir de migrer, le pape assume plus clairement que jamais la dimension politique de ce discours, la volonté de ne pas se cantonner à affronter une situation de fait, mais en quelque sorte d'accompagner et d'encourager ce mouvement migratoire vers l'Europe.

    Dernière clarification: en stipulant que les migrants doivent être mis en situation de se réaliser y compris dans leur dimension religieuse, le pape François donne une sorte de blanc-seing à l'entrée massive de populations de religion musulmane et à l'acclimatation de la religion musulmane sur le continent européen, en semblant indifférent aux innombrables problèmes identitaires et sécuritaires que cela pose.

    La position de François tranche-t-elle avec celle de ses prédécesseurs, et notamment celle de Benoit XVI? Que dit l'Église sur le devoir d'accueillir les migrants?

    La continuité est indéniable, et est attestée dans ce message par des nombreuses citations de son prédécesseur. Quand le pape prône le regroupement familial, au risque de transformer systématiquement les réfugiés temporaires en immigrés permanents, il ne fait que reprendre des positions défendues inlassablement, par exemple, par Jean-Paul II et Benoît XVI, comme je le montre abondamment dans mon livre.

    Le discours de l'Église, en son Catéchisme, reconnaît à la fois le droit de migrer quand la nécessité s'en fait sentir, et le droit des États de limiter les flux quand ils l'estiment nécessaire. Mais, dans les faits, le discours des papes oublie fréquemment ce second aspect. Il l'oublie d'autant plus volontiers que l'Église a souvent cédé à une vision quasi messianique des phénomènes migratoires, censés conduire vers «l'unité de la famille humaine», selon l'expression de Jean XXIII. Jean-Paul II écrit ainsi que «parmi toutes les expériences humaines, Dieu a voulu choisir celle de la migration pour signifier son plan de rédemption de l'homme», et Benoît XVI y voit une «préfiguration anticipée de la cité sans frontières de Dieu». Face à cela, la protection de la population des pays d'accueil est condamnée à peser de peu de poids, et de fait, elle est quasiment absente du regard que l'Église pèse sur les phénomènes migratoires. En face de cela, l'Église prône inlassablement l'intégration du Migrant, avec un grand M, sans se poser la question de savoir concrètement qui est ce migrant, et si le fait qu'il vienne, en grand nombre, avec un bagage culturel et religieux radicalement différent du nôtre, et dans certains cas incompatible avec le nôtre, ne rend pas cette intégration pour le moins illusoire.

    L'État nation et l'existence de frontières se justifient-ils d'un point de vue théologique?

    Bien évidemment, car c'est une suite logique du commandement d'honorer son père et sa mère. Saint Thomas d'Aquin écrit qu'«il appartient à la piété de rendre un culte aux parents et à la patrie» et, à la suite de saint Augustin, stipule qu'on doit la charité en priorité à ceux qui nous sont proches par les liens du sang ou de la citoyenneté. Léon XIII écrit que «la loi naturelle nous ordonne d'aimer d'un amour de prédilection et de dévouement le pays où nous sommes nés et où nous avons été élevés», et Pie XII enseigne que «dans l'exercice de la charité il existe un ordre établi par Dieu, selon lequel il faut porter un amour plus intense et faire du bien de préférence à ceux à qui l'on est uni par des liens spéciaux. Le Divin maître lui-même donna l'exemple de cette préférence envers sa terre et sa patrie en pleurant sur l'imminente destruction de la Cité sainte.»

    Plus récemment, Jean-Paul II a abondamment développé cette «théologie des nations», des nations qu'il ne voit pas seulement comme un bien politique, un outil au service du bien commun, mais à qui il reconnaît une dignité spirituelle éminente: la nation, explique-t-il, de toutes les communautés humaines, est «la plus importante pour l'histoire spirituelle de l'homme». Il va même jusqu'à dire que «la fidélité à l'identité nationale possède aussi une valeur religieuse.» De là, on peut évidemment déduire que les nations ont un droit irrépressible à défendre leur identité nationale face aux menaces extérieures, comme une immigration incontrôlée et inintégrable.

    «L'intégration n'est pas une assimilation qui conduit à supprimer ou à oublier sa propre identité culturelle», a aussi dit le pape. Y a-t-il position traditionnelle de l'église en matière d'assimilation?

    Cette condamnation de l'assimilation, au nom du respect de la culture d'origine de l'immigré, est malheureusement une constante dans le discours de l'Église sur l'immigration. Jean-Paul II va jusqu'à la renvoyer dos à dos avec des politiques de discrimination allant jusqu'à l'apartheid: «On doit en effet exclure aussi bien les modèles fondés sur l'assimilation, qui tendent à faire de celui qui est différent une copie de soi-même, que les modèles de marginalisation des immigrés, comportant des attitudes qui peuvent aller jusqu'aux choix de l'apartheid.» Je dis «malheureusement», car on ne voit pas bien, dès lors, malgré les appels répétés de l'Église à une politique d'intégration, commet l'appel de la hiérarchie catholique à un accueil généreux des migrants pourrait ne pas déboucher sur un multiculturalisme, d'ailleurs parfaitement assumé par le pape François.

    Le problème est que ce multiculturalisme aboutit dans les faits à un refus de considérer la culture du pays d'accueil comme une culture de référence, et rend de facto l'intégration illusoire. Sous la pression de l'immigration de masse et de l'idéologie multiculturaliste, les sociétés occidentales se réduisent de plus en plus à une juxtaposition de communautés d'origines, de cultures et de religions différentes, qui se regardent en chiens de faïence faute d'avoir de référence commune, autre que de très vagues principes abstraits, tels que cette «culture de la rencontre» à laquelle le pape François tend à réduire l'identité européenne. Le bien commun, faute de valeurs partagées, se réduit ainsi à un vivre ensemble qui, de plus en plus, tourne dans la réalité à un apartheid de fait. Soit le contraire du but recherché, et une catastrophe civilisationnelle majeure en germe tant pour les peuples européens que pour les populations immigrées.

    Laurent Dandrieu, propos recueillis par Eugénie Bastié (Figaro Vox, 22 août 2017)

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