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immigration - Page 14

  • Ceuta, Grèce, Mayotte : l’immigration extra-européenne comme arme géopolitique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul Tormenen, cueilli sur Polémia et consacré à l'utilisation de l'immigration comme arme géopolitique. Paul Tormenen est juriste et spécialiste des questions migratoires.

     

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    Ceuta, Grèce, Mayotte : l’immigration extra-européenne comme arme géopolitique

    Lundi 17 mai, près de 6 000 clandestins venus du Maroc ont gagné l’enclave espagnole de Ceuta, située au nord de l’Afrique. Cet afflux massif, qui présente toutes les caractéristiques d’une invasion, est une nouvelle illustration de l’utilisation par certains gouvernements de l’immigration clandestine comme moyen de pression géopolitique. Dans le cas présent, les autorités marocaines ont, en laissant des milliers de migrants passer la frontière, souhaité protester contre l’accueil par l’Espagne d’un leader du Front Polisario pour s’y voir prodiguer des soins médicaux.

    L’immigration clandestine, outil de déstabilisation

    Les exemples de tentatives de déstabilisation par l’arme migratoire ne manquent pas dans les dernières années. De la simple menace à la mise à exécution, ces opérations laissent les pays européens très souvent désemparés.

    L’État islamique menace d’envoyer 500 000 migrants à partir de la Libye

    En 2015, l’État islamique menaçait d’envoyer en Europe 500 000 migrants à partir des côtes africaines en cas d’intervention des pays européens en Libye. Selon des écoutes téléphoniques, l’instrumentalisation des migrants envisagée par Daech comme « arme psychologique » vis-à-vis des populations et de gouvernements européens ne faisait aucun doute. L’État islamique entendait ainsi empêcher l’envoi de militaires de pays européens, notamment italiens, dans ce pays pour y endiguer sa politique d’annexion de territoires.

    Si la menace de l’État islamique n’a pas été mise à exécution, la prédiction de Mouammar Kadhafi, que, sans son contrôle des départs des côtes libyennes, la mer Méditerranée se transforme en « mer de chao», s’est en partie réalisée : certaines îles (Lampedusa, etc.) et villes européennes apparaissent totalement dépassées par l’ampleur et les effets de l’immigration clandestine arrivée par la voie maritime.

    À Mayotte, l’immigration clandestine bien utile à l’Union des Comores

    Dans l’archipel des Comores, l’immigration clandestine est un élément clef dans les tensions entre Mayotte et les îles voisines de l’Union des Comores. Les différences de niveau de vie entre les territoires poussent de nombreux habitants des Comores à affluer sur l’île française de Mayotte. L’accord conclu en 2019 entre l’Union des Comores et la France pour organiser le retour des clandestins arrivés à Mayotte ne parvient que faiblement à juguler cette immigration incontrôlée.

    Un député mahorais n’hésite pas à affirmer que les Comores utilisent « l’immigration clandestine comme une arme de destruction massive de tout développemen» de Mayotte. On peut en effet se demander si, en laissant le chaos s’installer dans l’île française sous l’effet d’une immigration clandestine massive, les autorités comoriennes ne parient pas sur un « lâchage » par les autorités françaises de ce territoire d’outre-mer.

    Erdogan lance les migrants à l’assaut des frontières grecques

    Dès le mois de mars 2017, à peine un an après avoir corédigé un communiqué commun engageant son pays à surveiller la frontière avec la Grèce, le président turc T. Erdogan a commencé à menacer les pays européens de laisser passer massivement vers l’Europe les migrants présents sur son territoire. Le début de l’année 2020 a été marqué par la mise à exécution de cette menace.

    Alors que, depuis quelques années, les flux de clandestins à destination de la Grèce ne faisaient qu’augmenter, les vannes ont été franchement ouvertes à partir de la fin du mois de février 2020 et l’annonce « officielle » par le gouvernement turc de l’ouverture de la frontière gréco-turque.

    Le 7 mars 2020, c’est par milliers que des « migrants », en fait des clandestins, des hommes jeunes, exceptionnellement syriens, se sont massés à la frontière et, pour certains d’entre eux, ont affronté les forces de l’ordre grecques. La mobilisation de plusieurs pays européens en renfort des forces de sécurité grecques à la frontière gréco-turque a été nécessaire pour éviter le chaos migratoire souhaité par le néo-sultan Erdogan. Il s’agissait dans le cas présent d’engager avec l’Union européenne une partie de bras de fer concernant le financement du maintien de millions de migrants en Turquie.

    Les autorités marocaines laissent passer des milliers de clandestins

    Dernier épisode en date qui concerne au premier chef les Européens, le 17 mai 2021, plusieurs milliers de Marocains ont, parfois en agressant des douaniers espagnols, forcé la frontière pour accéder au territoire de Ceuta. Ces franchissements n’ont été possibles qu’avec le consentement tacite des autorités marocaines. Bien que non revendiquées officiellement, il s’agissait sans nul doute de représailles organisées par le gouvernement marocain, après que le gouvernement espagnol a autorisé un leader du Front Polisario, militant pour l’autonomie du Sahara occidental, à se faire soigner en Espagne. Gageons que cet avertissement sera à l’avenir médité par les autorités espagnoles avant de prendre une mesure favorable au mouvement indépendantiste.

    Que retenir de ces différents événements ?

    Plusieurs points communs peuvent être soulignés dans l’instrumentalisation de l’immigration clandestine à des fins géopolitiques.

    • Un motif de contentieux (diplomatique, économique, etc.) existe entre les pays de départ des migrants et les pays de destination.
    • L’Union européenne a confié aux pays d’origine des migrants (Turquie, Libye, Maroc, Tunisie) un rôle de surveillance et d’empêchement des départs clandestins par la voie maritime ou terrestre.
    • Les différences de niveau de vie entre les pays d’origine des migrants et ceux de destination créent un appel d’air considérable que seule une action résolue des gardes-frontières et garde-côtes des pays de destination peut empêcher.
    • Les autorités des pays de départ des migrants ont adressé à ces derniers un signal que les frontières étaient momentanément ouvertes. L’ouverture des vannes provoque un afflux massif de clandestins et le franchissement (ou la tentative) immédiat de la frontière.
    • Les pays d’origine des migrants attendent un bénéfice de la déstabilisation des pays de destination des migrants.
    • L’Union européenne, toujours si prompte à autoriser l’immigration clandestine en mer Méditerranée, ferme pendant ce type de séquence les yeux sur les refoulements et les renvois collectifs de clandestins organisés par les États assaillis par les migrants. Cela s’est vérifié à la frontière gréco-turque où des refoulements ont été organisés en mars 2020 pour faire face aux véritables assauts téléguidés par le gouvernement turc. Très récemment, les autorités espagnoles ont immédiatement organisé des éloignements collectifs de nombreux clandestins arrivés à Ceuta. Ces pratiques de refoulements et de renvois collectifs sont pourtant prohibées par les traités internationaux ratifiés par les pays membres de l’UE et par le droit communautaire.

    En confiant à des pays tiers une partie de la mission primordiale des États, le respect des frontières, l’Union européenne a amené les pays européens à baisser la garde. Ces derniers se trouvent désormais totalement démunis quand ils font face à un afflux massif et téléguidé de clandestins, comme cela a été le cas dernièrement à Ceuta. Cette sous-traitance comporte en outre le risque que les États bénéficiaires de l’aide de l’Union européenne pour empêcher les départs de leurs pays fassent monter les enchères.

    Dans ce type de contexte, comme plus généralement en matière de lutte contre l’immigration clandestine, c’est non seulement le droit de l’immigration, excessivement favorable aux clandestins, qu’il faut changer. C’est aussi la reprise en main pleine et entière du contrôle du respect des frontières qui s’impose aux pays européens, plutôt que de s’en remettre à des pays tiers qui ont des intérêts radicalement divergents et qui peuvent en outre utiliser cette mission déléguée comme moyen de pression. Nos dirigeants sont-ils prêts à cette révolution copernicienne, qui a pourtant prévalu pendant des siècles ?

    Paul Tormenen (Polémia, 20 mai 2021)

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  • Renaud Camus et le changement de peuple...

    A l'occasion de la réédition de son ouvrage Le Grand Remplacement aux éditions de La Nouvelle Librairie, vous pouvez découvrir un long entretien que Renaud Camus a accordé à son éditeur.

    A côté de la question du changement de peuple, Renaud Camus s'est aussi intéressé à celle touchant au changement de culture, et ses essais sur le sujet ont été regroupés dans un volume intitulé Le petit Remplacement (Pierre-Guillaume de Roux, 2019).

     

                                              

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  • Le Grand Remplacement...

    « Le Grand Remplacement n’est ni un fantasme ni un complot, c’est le drame historique de notre époque. » Éric Zemmour

     

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de rééditer l'essai de Renaud Camus publié initialement en 2011 et intitulé Le Grand Remplacement - Introduction au remplacisme global. Écrivain, Renaud Camus, avec son expression "Grand Remplacement" a mis des mots sur une réalité que  la police de la pensée du système s'acharne à nier, celle du le remplacement visible de la population française de souche par une population originaire principalement d'Afrique...

     

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    " Le Grand Remplacement n’est ni une théorie ni un complot. C’est un état de fait observable dans la plupart des pays occidentaux. Tout le monde le voit, sauf les démographes. Tout le monde en parle, sauf les journalistes. Tout le monde s’en effraie, sauf les politiques. Les plus audacieux l’évoquent à demi-mots. Partout le déni, l’autocensure ou simplement la peur. Comme si le réel n’avait pas lieu. « Ils ont des yeux et ne voient pas. » Terrible cécité. Il y avait un peuple, il y en a un autre. C’est le même administrativement ; ce n’est plus le même historiquement, culturellement, ethniquement, religieusement. À travers une série d’interventions publiques, Le Grand Remplacement décrit ce phénomène inédit à l’échelle des temps historiques. L’expression a fait le tour du monde, elle est immédiatement intelligible dans tous les idiomes de la Terre. Or, l’ouvrage dont elle est tirée n’a été traduit dans aucune langue. C’est un livre fantôme, jusqu’ici édité à compte d’auteur. C’est dire l’ampleur du non-dit et le poids des censures invisibles. Voici donc porté à la connaissance du public l’un des plus grands textes de notre temps rédigé par l’une des plus grandes voix de notre temps. Après l’avoir lu, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas ! "

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  • Pourquoi la gauche s’effondre ?...

    Dans Cette année-là, l'équipe de la revue Éléments, autour de Patrick Lusinchi,  nous fait découvrir sur TV Libertés des revues, des livres, des chansons, des films, des évènements, des personnages qui ont marqué la société française en bien ou en mal et qui marquent encore notre présent. Un rendez-vous classé par année, sous le signe d’un retour sur notre passé, avec ce qu'il faut de passion et d'impertinence... Et on retrouve sur le plateau Pascal Eysseric, directeur de la rédaction, François Bousquet, rédacteur en chef, Olivier François et Rémi Soulié...

    Au sommaire ce mois-ci :

    en s'appuyant sur le numéro d'Éléments de 2016 consacré à la crise des migrants et sur celui de la revue Front populaire de 2021 consacré à l'immigration, c'est l'occasion de s’interroger sur la façon dont la crise migratoire et la question de l’islam ont scindé la gauche en deux camps apparemment irréconciliables : les indigénistes et les universalistes....

     

                                              

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  • Assimilation : histoire d’un échec...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Michel Geoffroy au site de la revue Éléments et consacré à l'échec de l'assimilation. Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020) et tout récemment Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

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    Assimilation : histoire d’un échec

    ÉLÉMENTS : En quoi consiste l’assimilation ? Est-ce elle qui pose problème ou les ordres de grandeur qui ont changé ?

    MICHEL GEOFFROY. S’assimiler consiste à devenir semblable à quelque chose d’autre que soi. Pour un immigrant, s’assimiler consiste donc à devenir semblable au peuple, aux traditions et à la culture qu’il rejoint. Lorsqu’on évoque la naturalisation d’un étranger, appelé par conséquent à changer de nature pour devenir Français, on évoque la même ambition. L’assimilation se conçoit donc comme un processus de nature proactive et individuelle : celui qui rejoint le groupe doit faire l’effort de s’assimiler, de changer de nature, pour se rendre compatible avec lui. L’assimilation ne saurait donc se réduire à l’effort que devrait faire la seule société d’accueil, pour intégrer les immigrants.

    L’assimilation renvoie aussi à la conception française de la nation une et indivisible, mise en place à partir de la Révolution française, même si Tocqueville a bien montré que la monarchie avait œuvré en permanence dans le sens de l’unification du royaume. Mais la République ne reconnaît de légitimité, à la différence de l’Ancien Régime, ni aux corps intermédiaires ni à des nations particulières au sein de la Nation. Elle ne veut connaître que des citoyens, individus égaux en droit, selon l’objurgation célèbre du député Stanislas de Clermont Tonnerre en décembre 1789 : « Il répugne qu’il y ait dans l’État une société de non-citoyens et une nation dans la nation ».

    Mais il ne faut pas oublier que contrairement à un discours largement fantasmé, l’assimilation ne va jamais de soi. Il est toujours difficile d’assimiler une autre culture que la sienne parce que l’identité – fait de nature – prime sur la nationalité – qui reste une construction politique. Ce que ne comprennent pas ceux qui fabriquent des Français de papier à la chaîne.

    Le journal La Savoie rapportait récemment qu’un détenu, coupable de violences sur un surveillant de prison avait affirmé au tribunal avoir agi ainsi « pour être renvoyé dans son pays, l’Algérie » : le juge a dû alors lui faire remarquer qu’il était ne nationalité… française, né à Sallanches ! Quel symbole…

    On vante l’assimilation des Italiens, des Polonais ou des Portugais en France. Mais il ne faut pas oublier qu’une partie non négligeable des migrants italiens retournera finalement en Italie. Et que de nombreux Portugais, parfaitement intégrés, retournent cependant en Portugal pour leurs vieux jours, pas uniquement pour des raisons fiscales.

    L’assimilation à la française relève largement du mythe parce que, contrairement au discours officiel asséné depuis des années, la France n’a jamais été un pays d’immigration et certainement pas un pays d’immigration de masse comme aujourd’hui. Nous ne sommes pas en effet, à la différence des États-Unis, de l’Australie, du Canada ou de la Nouvelle-Zélande, grands donneurs de leçons en matière d’immigration et de multiculturalisme par ailleurs, une nation de colons ou de migrants mais d’héritiers. Nos ancêtres habitaient déjà en Europe il y a des milliers d’années : nous sommes chez nous en Europe ! Et à l’échelle de notre histoire et de notre population, nous n’avons en réalité assimilé que relativement peu de personnes.

    Malika Sorel, essayiste française d’origine algérienne, l’affirmait dans un entretien donné au Spectacle du monde (octobre 2010) : « devenir français est un processus qui doit-être personnel, car il faut être prêt à assumer d’inscrire ses propres descendants dans un nouvel arbre généalogique qui n’est pas celui de ses ascendants biologiques et culturels. Il y là une véritable rupture, très difficile à assumer. »Une rupture d’autant plus difficile à assumer que la distance culturelle s’accroît entre les immigrants et la société d’accueil, phénomène qui caractérise justement la seconde moitié du XXe siècle, avec une immigration majoritairement en provenance de pays africains, arabes et musulmans, et non plus européens et chrétiens.

    Comme l’écrit Didier Leschi, directeur général de l’Office français pour l’immigration et l’intégration, « les écarts de mœurs, de langue, de religion avec les sociétés de départ sont devenus vertigineux » pour les sociétés européennes d’accueil (Le Grand Dérangement. L’immigration en  face, Gallimard Tracts 2020).

    La seconde raisonpour laquelle l’assimilation ne peut plus marcher de nos jourstient au volume même de l’immigration et à la rapidité de son expansion. C’est une question de taille, pour reprendre l’expression du mathématicien et philosophe Olivier Rey. L’assimilation est un processus difficile, individuel et de longue durée. Or, l’immigration de nos jours se caractérise au contraire par sa masse et sa concentration dans l’espace et dans le temps.

    Samuel Huntington soulignait, en analysant la politique d’immigration des États-Unis qu’un « taux d’immigration élevé et continu ralentit l’intégration et peut même aller jusqu’à la bloquer » (Qui sommes-nous ?, Odile Jacob). N’est-ce pas justement ce qui se passe en France ? L’effet masse rend caduc en effet tout effort d’assimilation de la part de la société d’accueil.

    D’abord parce qu’il facilite le regroupement communautaire des immigrants. Samuel Huntington, dans son analyse de l’arrêt du melting-pot américain, rappelle qu’au début des États-Unis les gouverneurs veillaient avec sagesse, à répartir les immigrants – au demeurant avant tout d’ascendance européenne – sur tout le territoire, afin d’éviter leur concentration, qui aurait nui à leur assimilation.

    Nous n’avons pas eu cette prudence en France et l’immigration a eu tendance à se regrouper dans certaines zones urbaines par affinité ethnique ou religieuse. Ce sont les fameux « quartiers sensibles », les « banlieues populaires » ou les « zones urbaines sensibles » qu’évoque la novlangue officielle ! L’effet masse vide également de son sens les procédures censées vérifier la bonne assimilation des immigrants. Car ce ne sont plus des individus qui s’installent en France, mais des populations. Il suffit de regarder la longueur des queues devant nos préfectures en fin de mois !

    Léopold Kohr, le père de la célèbre formule « Small is beautiful », affirmait que quand quelque chose ne marche pas, c’est que quelque chose est trop gros. Il se passe exactement cela avec l’immigration de masse : trop grosse désormais pour qu’une assimilation soit possible.

    ÉLÉMENTS : Vous avez eu le nez creux en publiant cette brochure. Entre Clair Koç, d’origine turque, qui vient de publier Claire, le prénom de la honte ; entre le dernier essai de Raphaël Doan, Le rêve de l’assimilation, et celui du très remarquable Vincent Coussedière, Éloge de l’assimilation, vous faites entendre une voix dissonante. Comment expliquer ce « revival » assimilationniste ?

    MICHEL GEOFFROY. Par son échec, paradoxalement ! Invoquer l’assimilation de nos jours, revient à dénoncer implicitement – ou parfois explicitement – les effets désastreux d’une immigration de masse dérégulée, comme celle que nous connaissons aujourd’hui. On peut rêver de l’assimilation ou faire son éloge, mais il n’empêche qu’elle ne fonctionne plus de nos jours. Et si l’assimilation ne fonctionne plus, alors même que l’immigration ne cesse pas, cela signifie que la France change de nature et devient un agrégat de communautés ayant de moins en moins de choses en commun. Ce que relevait l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Colomb, lors de son départ du ministère en octobre 2018 : « Je crains que demain on vive face à face » en France et non plus ensemble. Le mantra officiel du vivre ensemble sert à cacher l’impossibilité d’une assimilation de flux continus d’immigrants. De fait, le vivre ensemble se réduit à une simple promiscuité sans affinité.

    Pire encore, il s’agit d’un mot d’ordre totalitaire, car le vivre ensemble correspond à l’intégration imposée par l’État à ceux qui n’en veulent pas : qu’il s’agisse des autochtones – à qui on ne demande jamais s’ils souhaitent « accueillir » toujours plus d’immigrants – ou des immigrants eux-mêmes, qui n’entendent pas abandonner leur culture ni leurs convictions.

    Désormais impossible, l’assimilation ouvre la voie au multiculturalisme multi-conflictuel, que rien ne semble pouvoir arrêter désormais. Et certainement pas l’oligarchie mondialiste qui a pris le pouvoir en Europe occidentale et qui a provoqué, par idéologie et par intérêt, un inextricable chaos migratoire.

    Il faut bien constater que dans les pays européens confrontés justement à une immigration de même nature, on retrouve en effet les mêmes pathologies liées à l’immigration de masse, qu’en France : faible intégration au travail des populations d’origine immigrée, part importante des personnes d’origine immigrée parmi les bénéficiaires des prestations sociales, développement du fondamentalisme islamique, création d’enclaves territoriales, white flight, sur-représentation de ces populations dans les actes violents et délictueux, etc.

    L’assimilation ne se produit plus maintenant qu’à rebours, la société d’accueil finissant par s’imprégner, progressivement, des mœurs, de la religion ou de la culture des immigrants. La visibilité croissante de l’islam dans l’espace public, la progression de l’abattage hallal, les menus sans porc dans les cantines ou bien le retrait progressif des symboles chrétiens au prétexte de ne pas « heurter » les non-chrétiens me semblent traduire un tel mouvement. Mais curieusement cette « appropriation culturelle » manifeste ne paraît pas choquer les adeptes du décolonalisme

    Le président turc, en s’adressant en 2010 aux Turcs vivant en Europe n’hésite donc plus à affirmer : « Pour moi, le fait de demander l’assimilation est un crime contre l’humanité, personne ne peut vous dire : renonce à tes valeurs. » Ces propos expriment un discours de conquête et de combat. Ils reviennent à proclamer : je veux vivre chez vous comme chez moi. Cela contredit totalement non seulement notre tradition nationale d’unité, mais l’idée même d’assimilation.

    ÉLÉMENTS : Que faire alors, éternelle question ?

    MICHEL GEOFFROY. Une politique d’assimilation, si elle reste toujours possible dans le registre individuel, n’a plus de sens face à l’immigration de masse que nous connaissons aujourd’hui. Prétendre promouvoir une telle politique, voire – comme certains le proposent tels Manuel Valls ou Valérie Pécresse – de mettre en œuvre une « politique de peuplement », revient à transférer sur le seul pays d’accueil toutes les conséquences et toutes les charges d’une immigration de masse dérégulée. Cela n’a aucun sens, sinon de culpabiliser une fois encore notre civilisation, accusée en permanence de ne jamais assez bien intégrer les immigrants ni d’en accueillir jamais assez. Ce faisant, on passe sous silence que l’assimilation suppose au minimum une volonté de s’assimiler de la part de celui qui rejoint une autre culture et une autre histoire : elle ne saurait donc se réduire à un seul effort de la société d’accueil.

    En outre, on s’obstine aujourd’hui à déconnecter la question de l’assimilation ou celle de l’islamisme de celle de la régulation de l’immigration. Cela revient à vouloir écoper la baignoire sans fermer le robinet d’arrivée d’eau. Cela ne peut pas marcher !

    Il faut donc d’abord suspendre toute nouvelle immigration, qui de toute façon coûte désormais plus à la collectivité qu’elle ne lui rapporte. La situation est suffisamment grave pour justifier une telle mesure d’exception.

    Il faut ensuite organiser la remigration progressive de ceux qui manifestent par leur comportement leur refus évident de s’intégrer : notamment expulser les délinquants étrangers ou binationaux multirécidivistes, les prêcheurs salafistes et d’une façon générale cesser tout laxisme – ou toute lâcheté – en la matière. C’est en soi un vaste programme !

    Il faut aussi partir à la reconquête des zones d’immigration que l’État a en réalité abandonnées, se contentant d’y déverser des milliards pour acheter une paix sociale à court terme. Nombre de ces populations issues de l’immigration se trouvent livrées à elles-mêmes ce qui ne peut que renforcer leur propension au communautarisme.

    Enfin on doit offrir quelque chose de concret à ceux qui souhaitent s’intégrer au destin français. Or, on a consciencieusement déconstruit en France toutes les institutions holistes qui favorisaient l’intégration à la communauté nationale : la famille, l’école publique, le service militaire, l’État, la culture française. Et ces mêmes déconstructeurs prennent aujourd’hui sans honte la posture pourdéplorer l’échec de l’intégration !

    Qu’est-ce que la France offre aujourd’hui aux immigrants comme modèle ? Un individualisme fanatique, une société qui fait de la réussite matérielle le seul but de l’existence, une sous-culture audiovisuelle standardisée, un féminisme hystérique, la négation des différences sexuelles, la destruction des familles, un laxisme comportemental et judiciaire croissant, une lâcheté collective sans bornes ? Et pour couronner le tout, un discours victimaire véhiculé par les autorités et les médias qui culpabilise en permanence la société d’accueil.

    Personne ne peut s’intégrer à un néant.

    Il faut bien comprendre que l’échec de l’assimilation démontre la faillite, non pas de la France, mais de l’universalisme abstrait des Lumières et du sans-frontiérisme. Car il prouve que les hommes ne sont que superficiellement interchangeables, et que chaque civilisation possède une « âme » en propre comme l’avait pressenti, il y a déjà un siècle, Oswald Spengler, dans son célèbre essai Le Déclin de l’Occident.

    En d’autres termes, répondre au défi que l’immigration nous pose, suppose un profond renouveau culturel, moral, politique et social de notre pays et surtout de retrouver une fierté nationale et civilisationnelle qui nous fait gravement défaut.  Une utopie ? Non pas : un projet pour notre temps.

    Michel Geoffroy, propos recueillis par François Bousquet (Éléments, 19 avril 2021)

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  • Les snipers de la semaine... (215)

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    A sommaire cette semaine :

    - sur le site de le revue Éléments, Lionel Rondouin allume les chantres des bienfaits de l'immigration qui découvrent, maintenant, avec stupéfaction la réalité de l'ensauvagement de la France...

    Bernard Tapie, ou de l’utilité de ne pas pisser face au vent…

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    - sur La pompe à phynance, Frédéric Lordon dézingue le monde "gorafisé" de Macron et ses sbires...

    Critique de la raison gorafique

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