A l'occasion de la sortie de son recueil de chroniques Un quinquennat pour rien aux éditions Albin Michel, Eric Zemmour répond sur RTL aux questions d'Yves Calvi et abordent la question sensible de l'islam...
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A l'occasion de la sortie de son recueil de chroniques Un quinquennat pour rien aux éditions Albin Michel, Eric Zemmour répond sur RTL aux questions d'Yves Calvi et abordent la question sensible de l'islam...
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Mathieu Bock-Côté, cueilli sur le Figaro Vox et consacré à la polémique autour du burkini. Québécois, l'auteur est sociologue et chroniqueur à Radio-Canada et est déjà l'auteur de plusieurs essais. Il vient de publier Le multiculturalisme comme religion politique aux éditions du Cerf.
Burkini : derrière la laïcité, la nation
Longtemps, devant la poussée de l'islamisme conquérant et la progression des mœurs qu'on lui associe, la France a cru que la laïcité était sa meilleure, et peut-être même sa seule ligne de défense. C'est en son nom que la France a cherché, sans trop y parvenir nécessairement, à contenir la progression du voile musulman, qui s'est d'abord présentée comme une revendication politique à l'école. Il fallait, disait-on, lutter contre les signes religieux ostentatoires et éviter le débordement des religions dans l'espace public mais on refusait plus souvent globalement de nommer l'islam, qui ne poserait pas de problèmes spécifiques. Tout comme la République avait remis le catholicisme à sa place en d'autres temps, elle se tournerait aujourd'hui vers l'islam. C'était le grand récit de la laïcité sûre d'elle-même.
Au fil du temps, toutefois, on a constaté que la laïcité était moins efficace que prévu devant une religion qui n'était pas simplement un double du catholicisme - toutes les religions ne sont pas interchangeables, d'ailleurs. Les mauvais esprits notèrent que la laïcité se montra à l'endroit de l'islam bien plus clémente qu'elle ne l'avait jamais été envers le catholicisme. Surtout, on a constaté que la laïcité laissée à elle-même, détachée de ce qu'on pourrait appeler les mœurs françaises, peut-être retournée contre les objectifs qu'on lui avait assignés. Ces dernières années, on a assisté à une redéfinition minimaliste de la laïcité, qui ne devrait plus chercher à contenir publiquement l'expression des religions. Et si un individu entend exprimer ses préférences spirituelles avec des vêtements particuliers, il devrait en être libre, même si la chose peut choquer une majorité vite accusée d'être frileuse et bornée.
On accusera surtout la laïcité de ne pas être neutre culturellement. La laïcité à la française serait d'abord et avant tout française. On lui reprochera même d'être le masque universaliste d'une culture particulière, qui chercherait, à travers elle, à maintenir et reconduire ses privilèges - c'est d'ailleurs le mauvais procès qu'on fait souvent au monde occidental, en oubliant que l'universalité n'est jamais immédiate et qu'elle a besoin, conséquemment, de médiations. Ceux qui souhaitent une société absolument universaliste, purifiée de son ancrage historique particulier, désirent en fait une société déracinée et désincarnée, délivrée de son expérience historique. Le modèle du patriotisme constitutionnel habermassien n'est pas adapté à l'homme réel. La culture n'est pas extérieure à l'homme, elle est constitutive de son identité.
Paradoxalement, il y a une part de vérité dans ce procès: la laïcité à la française est effectivement inscrite dans une culture particulière, mais elle n'a pas à rougir de cela. Elle en représente certainement un pan important: c'est à travers la laïcité que la France entend réguler politiquement les religions. On ne saurait toutefois faire de la laïcité la seule expression légitime de l'identité française, qui la transcende et la déborde. Mais les nations occidentales, et la France ici connaît le même sort que les autres, ont tellement de difficulté à penser et assumer leur particularisme historique et leur héritage culturel singulier qu'elles ne savent plus vraiment comment lui assurer une traduction politique. Dès lors qu'on ne définit plus la nation comme une réalité historique mais comme une communauté de valeurs, on tombe dans ce piège qui condamne la nation à l'impuissance parce qu'elle ne parvient plus à expliciter son identité.
C'est tout cela que fait ressortir la querelle du burkini, qui ne porte pas que sur un morceau de vêtement, mais qui est un des signes visibles d'une forme d'agressivité identitaire à l'endroit des sociétés occidentales. La question du burkini, autrement dit, révèle l'impensé culturel de nos sociétés. C'est ce que disait à sa manière Henri Guaino en soutenant qu'elle posait moins un problème à la laïcité au sens strict qu'un problème de civilisation. En d'autres mots, on ne saurait se contenter d'une défense désincarnée de la civilisation occidentale, mais on devrait et on devra trouver une manière d'assumer politiquement la notion d'identité collective, chaque nation le faisant à sa manière, naturellement. De quelle manière conjuguer la citoyenneté avec les mœurs et inscrire l'identité dans la vie commune?
La chose n'est pas simple. Un certain libéralisme a complètement remodelé l'imaginaire démocratique en poussant à la privatisation complète des cultures, au point même de dénier leur existence. En parlant sans cesse de leur hybridité ou de la leur diversité, on en vient à croire qu'elles sont insaisissables et dénuées d'ancrages dans le réel. C'est faire fausse route. Si une culture n'est pas une essence, non plus d'une substance à jamais définie, comme si elle était dégagée de l'histoire, elle n'est pas sans épaisseur concrète non plus. Une culture, en fait, se noue dans un rapport à l'histoire et en vient à modeler l'expérience humaine de manière particulière. Elle s'exprime à travers des mœurs, qui lient une société au-delà des simples formes juridiques. Toutefois, car on ne saurait codifier juridiquement les mœurs sans les tuer ou les étouffer, de quelle manière conserver une culture sans pour autant l'enfermer dans un carcan juridique?
La thèse est proscrite dans la sociologie officielle, mais toutes les cultures ne sont pas faites pour cohabiter dans un même espace politique. Ce qui heurte autant le commun des mortels dans le burkini, c'est qu'il représente un symbole agressif et militant du refus de l'intégration au monde occidental par une frange de l'islam qui ne doute pas de son droit de conquête. Il est devenu emblématique d'un communautarisme qui se définit contre la société d'accueil et qui entend même contester de la manière la plus visible qui soit sa manière de vivre et ses représentations sociales les plus profondes. Si le burkini heurte autant, c'est qu'il symbolise, bien plus qu'un refus de la laïcité. Il représente un refus de la France et de la civilisation dans laquelle elle s'inscrit. C'est le symbole militant d'une dissidence politique hostile qu'un relativisme inquiétant empêche de voir.
Le burkini inscrit une frontière visuelle au cœur de l'espace public entre la nation et un islam aussi rigoriste que radical qui réclame un monopole sur la définition identitaire des musulmans, qu'il ne faudrait d'ailleurs pas lui concéder. Combattre le burkini s'inscrit ainsi dans une longue bataille qui s'amorce à peine contre un islamisme conquérant qui veut faire plier les sociétés européennes en imposant ses codes, et cela, en instrumentalisant et en détournant plus souvent qu'autrement les droits de l'homme, car il travaille à déconstruire la civilisation qui a imaginé les droits de l'homme. C'est dans une même perspective que la France a décidé d'interdire le voile intégral dans les rues ou les signes religieux ostentatoires à l'école. Il n'y a rien de ridicule à prendre au sérieux la portée politique de tels vêtements.
En un sens, il faut pousser l'islam à prendre le pli du monde occidental. Une pédagogie compréhensive ne suffira pas: il faut, d'une manière ou d'une autre, rappeler que la civilisation occidentale n'est pas optionnelle en Occident et que la culture française n'est pas optionnelle en France. C'est ainsi qu'à terme pourra émerger un islam de culture française acceptant d'évoluer dans un pays laïc de marque chrétienne. De ce point de vue, l'interdiction du burkini est légitime, même si certains peuvent préférer d'autres solutions. Les pays anglo-saxons qui se gaussent et ridiculisent la France en l'accusant de faire de la politique autour d'un maillot de bain témoignent d'un aveuglement politique effarant. En sermonnant la France, ils célèbrent leur propre vertu de la tolérance, sans se rendre compte qu'ils ont déjà capitulé en banalisant des pratiques ségrégationnistes.
Et encore une fois, la gauche multiculturaliste se laisse prendre dans un piège qui l'amène à embrasser une pratique communautariste objectivement régressive qu'elle dénoncerait vigoureusement si elle se réclamait de la religion catholique. Mais elle est tellement habitée par le fantasme d'un Occident néocolonial et islamophobe qu'elle embrasse systématiquement tout ce qui le conteste. La sacralisation des minorités et de leurs revendications, quelles qu'elles soient, repose d'abord sur une diabolisation des majorités, toujours accusées d'être frileuses, portées au repli identitaire et animées par une pulsion xénophobe qu'il faudrait étouffer. Le burkini devient alors paradoxalement le nouveau symbole du combat pour les droits de l'homme, désormais associé aux revendications d'un islam qu'on s'imagine persécuté en Occident.
On me permettra une dernière considération. Pour peu qu'on reconnaisse qu'une civilisation, fondamentalement, noue ses premiers fils anthropologiques dans la définition du rapport entre l'homme et la femme, on peut croire que c'est la grandeur du monde occidental d'avoir mis de l'avant l'idée d'une visibilité de la femme, appelée à prendre pleinement ses droits dans la cité. Le burkini témoigne d'un tout autre rapport au monde: la femme, dans l'espace public, doit être voilée, masquée, dissimulée. Elle est ainsi niée et condamnée à l'effacement culturel. La question du burkini témoigne moins d'une querelle sur la laïcité que d'un conflit des anthropologies et d'une contradiction des codes les plus intimes qui les définissent. Quelle que soit la solution politique ou culturelle retenue, le monde occidental ne doit pas céder aux illusions humanitaires qui l'amèneraient à banaliser un symbole aussi ouvertement hostile à son endroit.
Mathieu Bock-Côté (Figaro Vox, 18 août 2016)
Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist au site de réflexion Katehon à propos de la polémique autour du port du burkini sur les plages françaises.
Alain de Benoist / Burkini : « il faut aborder frontalement la question de l'immigration ! »
La polémique autour du burkini, ce vêtement de plage porté par des femmes musulmanes par souci de pudeur, est une nouvelle démonstration des tensions entre les communautés en France. Interprété comme un signe de radicalisation, le burkini fait grincer des dents avec le contexte tendu de menaces terroristes. Nous avons interrogé Alain de Benoist, philosophe et politologue, à propos de cette polémique.
Katehon : Selon vous, le Burkini doit-il être perçu comme une liberté individuelle ou comme une provocation au service d’un islam politique ?
Alain de Benoist : Il peut être perçu comme l’un et comme l’autre (par celles qui le portent et par ceux qui le voient), et encore comme bien d’autres choses. Mais on ne fait pas de vérité objective en additionnant des perceptions subjectives. Vous l’aurez compris, je trouve pour ma part absolument grotesque cette polémique, et le déluge de commentaires hystériques auquel elle a donné lieu. Il n’y a encore pas si longtemps, avoir une « tenue décente » à la plage, c’était ne pas être trop dénudé. Aujourd’hui, c’est ne pas être trop habillé ! Il reste à préciser le nombre de centimètres carrés de tissu que l’on a le droit de porter ou le devoir d’enlever ! Au passage, on oublie de dire que l’Etat islamique condamne totalement le burkini, et que les femmes juives orthodoxes se baignent elles aussi dans une tenue du même genre. En fin de compte, cette polémique, démagogiquement instrumentalisée par les hommes politiques, ne sert qu’à détourner l’attention. On se focalise sur le subalterne pour ne pas aller à l’essentiel, c’est-à-dire pour ne pas aborder frontalement la question de l’immigration, laquelle ne saurait être réglée par la police des costumes et la surveillance des maillots de bain.
Katehon : Les médias évoquent l'affaire en boucle, les hommes politiques font dans la surenchère, l’élection présidentielle est dans moins d'un an : le thème de l’identité sera-t-il le sujet principal de la prochaine élection présidentielle ?
Alain de Benoist : C’est très probable en effet, à un moment où une fraction croissante de la population, à commencer par les classes populaires et une partie des classes moyennes, se retrouve privée de repères et fait l’objet d’une triple exclusion : politique, sociale et culturelle. L’élection présidentielle va en grande partie se jouer autour de la question de l’identité, mais aussi de la question sociale, qui lui est directement associée : ceux qui souffrent le plus sur le plan social sont aussi ceux qui souffrent le plus de l’immigration. Les deux logiques dominantes sont aujourd’hui la logique identitaire et la logique populiste. Il ne faut pas les confondre (on peut être identitaire sans être populiste et populiste sans être identitaire), mais on peut souhaiter qu’elles se rejoignent.
Katehon : Débat politique houleux, crispation populaire : la France est elle islamophobe au sens étymologique du terme : a-t-elle peur de l’Islam ?
Alain de Benoist : Je ne suis pas de ceux qui voient de l’islamophobie partout, mais pas non plus du côté de ceux qui n’en voient nulle part. Oui, une grande partie de l’opinion publique devient actuellement islamophobe – et pas seulement au sens étymologique ! Plus le discours officiel dénonce l’« amalgame » et les « stéréotypes », plus il prône le « vivre ensemble », et plus l’islamophobie se répand, à la grande joie des djihadistes qui espèrent en tirer argument pour rallier les musulmans à leur cause. Les djihadistes adorent les islamophobes ! Les extrêmes s’attirent.
Katehon : Quelle est l'origine de cette peur ?
Alain de Benoist : Les causes sont bien connues : l’immigration d’abord, avec toutes les pathologies sociales qu’elle engendre, l’expansion d’un terrorisme islamiste engendré par trente années de politique occidentale aberrante dans le monde arabo-musulman ensuite. Au cours des dernières années, la critique de l’immigration s’est progressivement muée en critique de l’« islamisation », changeant ainsi de nature, et non pas de degré : on peut critiquer l’immigration sans s’en prendre aux immigrés, tandis que dénoncer l’« islamisation » implique de s’en prendre directement à l’islam. La laïcité se mue du même coup en laïcisme. Le problème devient dès lors insoluble.
Katehon : Manuel Valls souhaite réactiver la Fondation des œuvres de l’islam de France, Jean-Pierre Chevènement est pressenti à la diriger, et l’une de ses principales missions sera la lutte contre le financement étranger de l’islam en France. La France est-elle en train de reprendre la main sur l’islam présent sur son sol ? Ou est-ce trop tard ?
Alain de Benoist : Là encore, la question est subalterne. Réactiver la Fondation des œuvres de l’islam de France n’est sans doute pas une mauvaise chose, mais il faut être naïf pour croire que l’on va ainsi « reprendre la main sur l’islam présent sur notre sol ».
Katehon : Que pensez-vous de la probable nomination de Jean-Pierre Chevènement à la tête de cette fondation ?
Alain de Benoist : Jean-Pierre Chevènement est un homme estimable. Il aurait pu y avoir plus mauvais choix.
Alain de Benoist (Katehon, 26 août 2016)
Les éditions Fayard viennent de publier sous l'égide de l'Association le Latin dans les littératures européennes un essai collectif intitulé Le bon air latin. Une défense et illustration de la langue latine à l'heure où son enseignement dans les collèges et les lycées est condamné à mort par l'alliance des technocrates et des pédagogistes fous...
" Le bon air latin, c’est un souffle qui a donné naissance à notre langue, et n’a cessé depuis, contre vents et marées, d’assurer son allure.
C’est lui qui inspire au français sa richesse d’invention lexicale, sa précision grammaticale, sa musicalité propre et – bien peu s’en rendent compte – sa stabilité dans la traversée des siècles. Si les Français peuvent encore aujourd’hui lire Descartes, Molière, Voltaire ou Victor Hugo, c’est parce que, parmi les forces vives et fécondes qui poussent à l’évolution d’une langue, l’influence latine a toujours exercé sa modération sur le français.
Un français coupé de sa respiration latine, tel que le projettent les réformes successives de l’Éducation nationale – au nom d’un égalitarisme qui ne profite qu’aux initiés –, c’est le baragouin que nous voyons se répandre autour de nous dans les médias, dans les arts, dans la politique, dans le commerce, dominé par le pire de ce que nous pouvons emprunter à la belle langue anglaise. On réussira ainsi à en dégoûter non seulement les étrangers qui continuent de s’intéresser à notre culture, mais surtout les Français eux-mêmes.
Certes, l’« air » du latin, sous la férule des maîtres, n’a pas toujours soufflé telle une douce brise, mais il ne tient qu’à nous maintenant de lui rendre toutes ses folles bouffées et de le faire circuler librement dans une fidélité avertie à sa tumultueuse histoire.
Il n’y va donc pas de la nostalgie de quelques pédants grincheux mais de notre avenir. Quel français voulons-nous ? À cette question répondent les contributeurs prestigieux de ce volume. Ils abordent sans érudition qui pèse la question de la langue dans toutes ses perspectives.
Ce bon air latin fournit au grand public l’information indispensable pour se prononcer sur un sujet essentiel puisqu’il conditionne la vitalité de l’esprit français dans le monde de demain. "
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy cueilli sur Polémia et consacré à la réaction des Corses aux provocations communautaristes musulmanes. En Corse, la résistance identitaire est en marche...
En Corse c’est la population qui a désormais l’initiative contre les racailles et les islamistes
Ici les racailles font la loi
Ici, sur le continent, les racailles et les casseurs font la loi, notamment dans les banlieues prétendument sensibles, zones de non-droit où les forces de l’ordre n’osent quasiment plus intervenir, obéissant aux consignes d’une hiérarchie tétanisée à l’idée du retour des émeutes de 2005. Alors pas de vagues !
Patrick Kanner, le ministre de la Ville, a courageusement affirmé qu’il y avait « aujourd’hui, on le sait, une centaine de quartiers en France qui présentent des similitudes potentielles avec ce qui s’est passé à Molenbeek » (1).
Oui, « on le sait », mais on… le tolère. Mieux encore : on finance une apparence de paix urbaine en payant les caïds pour qu’ils calment les jeunes : cela s’appelle la politique de la Ville, sorte de contribution dhimmie payée par le contribuable sefran ou babtou pour que les jeunes n’aient pas « la haine ».
Mais cela marche de moins en moins et, à la première interpellation qui tourne mal, ce sera l’émeute ; et bien sûr, aussi, l’enquête immédiatement diligentée pour vérifier si, des fois, la police ne serait pas coupable de violences injustifiées, comme aux Etats-Unis. Cela se passe toujours ainsi sur le continent, pour le plus grand profit des racailles.
La culture de l’excuse
Car ici les racailles sont toujours des victimes qui font pleurer les bobos et le Syndicat de la magistrature : des victimes du chômage, du racisme ou des « provocations » policières. Sur le continent on en tient pour la culture de l’excuse dès lors que ce n’est pas un Français de souche qui commet un délit ou un crime. D’ailleurs, le racisme antifrançais ou la christianophobie, la justice ne connaît pas.
Sur le continent la population se tait et rase les murs. Car si d’aventure elle s’exprimait, alors la répression « antiraciste » s’abattrait sur elle. Les ligues de vertu bien pensantes, également financées par le contribuable, sont là pour y veiller.
Et la classe politicienne, qui ne cesse de courir après le vote communautariste, emboîte le pas : lorsqu’une violence, un crime ou un attentat sont commis, leur première réaction consiste à proclamer « Pas d’amalgame » ! C’est ce qu’Alain Juppé appelle « garder son sang-froid » (2). En clair : la fermer et se soumettre.
L’impunité c’est fini
Dans l’Ile de Beauté, où, à la différence du continent, on veille à préserver son identité et sa famille, les choses se passent désormais différemment, comme on le voit depuis quelques mois. En Corse, on ne tolère plus, par exemple, que les « jeunes » caillassent ou agressent les pompiers en toute impunité, comme on l’a vu à Ajaccio en décembre 2015.
Le journal Le Monde titrait alors « Ajaccio sous le choc après les manifestations xénophobes » (3), jouant ainsi son rôle de pleureuse attitrée défendant les malheureux jeunes. Et le préfet, incapable de protéger les pompiers, d’en appeler évidemment à la « sérénité ». Bref, le bla-bla habituel.
Mais ce rideau de fumée politico-médiatique sur fond d’impuissance gouvernementale ne produit plus en Corse les mêmes effets soporifiques que sur le continent.
En Corse, le message d’Ajaccio était clair : l’impunité pour les racailles c’est fini. On ne va pas continuer à se laisser faire.
En Corse on désigne les choses par leur nom
La réaction aux événements qui se sont produits récemment à Sisco est également significative.
Car pour la première fois dans notre pays les autorités de la collectivité de Corse n’ont pas hésité à désigner les choses par leur nom : « Ce sont des comportements provocateurs et des actes violents de la part de personnes étrangères à la commune qui sont à l’origine des faits… assortis d’une revendication explicitement communautariste voire religieuse. Ces faits ont inéluctablement entraîné une intense émotion et une réaction forte de la part de la population de Sisco » (4).
Cette déclaration, qui non seulement désigne les responsables des affrontements mais exprime aussi sa compréhension de la réaction populaire, tranche avec le pathos bisounours et padamalgam que les élus nous assènent habituellement sur le continent après chaque fait similaire.
En Corse on n’a pas peur de désigner l’ennemi : donc on sait encore faire de la vraie politique et on sait encore faire la guerre – alors que sur le continent, déjà en voie de Soumission, on a la trouille de le faire.En Corse le pathos bisounours et padamalgam ne marche plus
Le ministre de l’Intérieur a, bien sûr, comme d’habitude, « condamné les violences », posture officielle et cynique consistant à mettre sur le même plan agresseurs et victimes. On est habitué ici à ce type de fausse symétrie, mais en Corse cela ne marche plus.
La presse bien pensante cite ainsi avec effroi des déclarations comme celles-ci : « Les agresseurs habitent ici. On veut montrer à leurs frères, à leurs amis et à tous ceux qui les connaissent que nous ne tolérerons jamais ce genre d’actes sur notre terre ! » ; ou bien encore « Agresser un seul Corse, c’est comme agresser toute la Corse. Depuis plusieurs mois, François Hollande nous répète que nous sommes en guerre. Et dans une guerre, quand on est attaqué, il faut répondre. Et pas seulement en allumant des bougies… » (5).Face à l’islamisme la dissidence a l’initiative en Corse
En Corse ce sont désormais les dissidents hors Système qui ont l’initiative face à l’islamisme et aux racailles : c’est-à-dire les indépendantistes et la réaction spontanée de la population.
Car, en Corse, la réaction populaire l’emporte sur celle des autorités, dépassées parce qu’enfermées, comme en métropole, dans la doxa politiquement correcte.
Comme l’a montré le FNLC dans sa déclaration diffusée dans Corse Matin le 27 juillet dernier, c’est la dissidence qui incarne désormais la grande politique car elle tient un langage de vérité qui rencontre un large écho dans la population.
Le FNLC dénonce ainsi une « radicalisation croissante dans le sud de la Corse » correspondant à la volonté des salafistes de « mettre en place chez nous la politique de Daesh ». Les indépendantistes préviennent aussi (6) que toute attaque contre les Corses fera l’objet « d’une réponse déterminée sans état d’âme ». Ils réclament aussi que les musulmans qui vivent en Corse prennent position clairement contre l’islamisme. Enfin, ils affirment qu’ « il faudra que la France cesse sa propension à intervenir militairement et vouloir donner des leçons de démocratie à la terre entière si elle veut éviter que les conflits qu’elle sème à travers le monde ne reviennent comme un boomerang sur son sol ».
On n’est pas forcé d’approuver en tout le FNLC ni le vocabulaire « anticolonialiste » propre à cette organisation, mais, en quelques mots, tout est dit.
Où sont les hommes ?
En Corse on sait manifestement que ce n’est pas en se soumettant à la violence ou en commémorant ses victimes, comme ne cesse de nous le dire l’oligarchie, qu’on retrouve sa liberté et sa dignité, mais en lui opposant la force, qui seule garantit le droit.
Mais où sont donc passés les derniers hommes ? En Corse manifestement.
Michel Geoffroy (Polémia, 16 août 2016)
Les éditions Yoran publient cette semaine un essai historique de Bernard Wittmann intitulé Une épuration ethnique à la française - Alsace-Lorraine 1918-1922. Défenseur de l'identité alsacienne et historien, Bernard Wittmann est l'auteur d'une Histoire de l'Alsace, autrement (Rhyn un Mosel, 2000).
" En Alsace-Moselle, la question de la nationalité a laissé des traces douloureuses . Dans les années 1918 à 1924, l'état français cédait alors aux sirènes de l'« antibochisme » et du racisme ! L'Alsace était livrée au nettoyage ethnique, aux cartes d'identité sélectives selon des critères héréditaires et à une politique de francisation despotique. Des Commissions de triage étaient chargées de châtier les « germanophiles » alsaciens.
Pour les Alsaciens, accéder à la « réintégration dans la nationalité française »fut souvent un parcours difficile. Ils durent effectuer des démarches et des recherches généalogiques humiliantes. Au moindre soupçon de « germanophilie », ils pouvaient être expulsés. Mais pour les Allemands « indésirables », nés ou résidant en Alsace- Moselle, qui s'étaient entièrement identifiés à l'Alsace, ce fut un véritable drame : l'expulsion manu militari vers l'Allemagne.
Leur crime : être nés de parents allemands ! Grisée par une victoire inespérée, obnubilée par la haine du « Boche » et désireuse d'imposer rapidement son autorité en Alsace-Moselle, la France reniait ses prétendues convictions républicaines du droit du sol, de la fraternité, de l'égalité et de la tolérance."