Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

gauche - Page 22

  • Le vol du bourdon...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré aux débuts de la présidence Hollande...

    Bourdon.jpg

    Le retour de la gauche : le vol du bourdon

    Aux législatives de juin, la gauche devrait obtenir, selon les sondages actuels, moins de voix que la droite mais elle gagnerait pourtant la majorité de l’Assemblée nationale : cela grâce à la désunion suicidaire de la droite.

    La gauche va donc bientôt cumuler tous les pouvoirs, mais on voit bien que le cœur n’y est pas. Car nous ne sommes plus en 1981.

    Pas d’état de grâce

    Le sondage Harris Interactive du 16 au 18 mai 2012 (soit après l’annonce de la composition du nouveau gouvernement) montre que si F. Hollande jouit pour le moment d’une opinion favorable (54% déclarent lui faire confiance), il est loin d’atteindre les scores de ses prédécesseurs. Le sondage TNS Sofres/Sopra group/ Figaro Magazine des 25 et 26 mai 2012 (leFigaro.fr du 31 mai 2012) donne des résultats voisins (55% d’opinions favorables). Mais Mitterrand en 1981 atteignait 74% d’opinions favorables et Sarkozy 63% en 2007. En d’autres termes, F. Hollande ne bénéficie pas d’un véritable état de grâce. Ces sondages ne doivent pas surprendre : ils reflètent en effet une réalité politique simple : F. Hollande n’a pas été élu à la majorité des votants (seulement 48,6% des votants).

    Certes, les sondages montrent aussi qu’une majorité de personnes interrogées ne veulent pas d’une nouvelle cohabitation, qui signifierait un nouvel immobilisme, ce qui laisse présager une majorité socialiste aux élections législatives. Mais cela ne signifie pas que le programme socialiste soit « majoritaire » pour autant.

    Un mauvais goût de déjà vu

    En 1981, la gauche avait la satisfaction de parvenir enfin seule au pouvoir, une première depuis la Libération. Elle était en outre bardée des certitudes du Programme commun et promettait la « rupture ». Aujourd’hui, la victoire de la gauche a un mauvais goût de déjà vu et dans les beaux quartiers on ne croit plus que les chars russes vont bientôt déferler sur les Champs-Elysées.

    En 1981, des fonctionnaires avaient quitté leurs fonctions pour ne pas collaborer avec le nouveau pouvoir socialo-communiste. Aujourd’hui, personne ne l’a fait. La gauche a repris l’Etat comme si de rien n’était, car elle fait partie des meubles désormais.

    Ce n’est pas la normalité qui triomphe, c’est la morosité

    Ce n’est pas la « normalité » qui triomphe mais la morosité qui est générale. Il n’y a que les Français de papier pour agiter des drapeaux – étrangers – de la liesse « populaire ».

    Car si la droite est une fois de plus dans les choux, la gauche aborde 2012 avec un logiciel idéologique dépassé. Mais elle donne le sentiment d’en avoir vaguement conscience, au surplus.Cela ajoute au malaise, et explique sans doute le visage crispé et triste du nouveau président, qui se demande sans doute comment il va « appliquer son programme » de changement après les élections. Mais pour changer quoi, au juste ?

    Un logiciel économique dépassé

    Par exemple F. Hollande a demandé à la Cour des comptes un audit des finances publiques… comme en 1981. Mais F. Hollande semble ignorer que depuis 2006 les comptes de l’Etat sont tenus en comptabilité générale et certifiés : on mesure exactement ses engagements. On connaît avec précision l’ampleur de la dette et des déficits publics. L’audit ne sert à rien, sauf à faire de la communication sur « l’héritage » de Sarkozy ; et aussi à semer l’inquiétude sur la situation de la France.

    Car la gauche française, qui promet de maîtriser les déficits en retrouvant la croissance, ne sait pas – et n’a jamais su – réduire les dépenses publiques. Dans le meilleur des cas elle gagera laborieusement d’un côté le surplus de dépenses qu’elle a promis de faire de l’autre. Son truc c’est, au contraire, toujours d’augmenter les impôts, bien sûr au nom de la « justice sociale », en fait de l’égalitarisme. C’est bien plus facile à réaliser avec une majorité godillot qui vient d’être élue ; et c’est bien plus porteur que de mécontenter les différentes clientèles qui bénéficient des largesses publiques, en particulier dans les « banlieues » qui ont voté pour la gauche.

    Bien sûr, la gauche prétend que les dépenses publiques vont stimuler la croissance tant attendue et réduire le chômage. Tous les socialistes européens le croient depuis 1848. Les Français espèrent aussi profiter d’un relâchement des disciplines budgétaires avec l’affaiblissement politique de Mme Merkel.

    Nous ne sommes plus au temps de Blum, de Keynes ni de Mitterrand

    Mais, à la différence de 1936 ou de 1981, nous vivons dans une économie désormais ouverte, sous la surveillance constante des opérateurs financiers. Tout relâchement des efforts budgétaires est interprété en temps réel et provoque la défiance des marchés et se répercute sur la valeur de la monnaie. A peine le gouvernement a-t-il annoncé un relèvement du SMIC que les avertissements de Bruxelles pleuvent sur lui. Un premier avertissement sans frais, avant celui des marchés. Et la croissance se développe en Asie, pas dans la vieille Europe vieillissante et désindustrialisée. Les dépenses publiques n’y changeront rien. Pour retrouver la croissance, il faudrait changer de système. Mais la gauche, ralliée au libre-échangisme, en est incapable.

    Le salut par les partenaires sociaux ?

    L’autre solution miracle de la gauche consiste à en appeler aux « partenaires sociaux » : Grenelle, le retour IV !

    Mais c’est un mauvais remake car les syndicats sont aujourd’hui encore moins crédibles qu’hier. Et les apparatchiks syndicaux, qui arrivent à Matignon dans leurs belles voitures de fonction, déballent déjà leur cortège de revendications catégorielles, toutes moins finançables les unes que les autres.

    Si M. Hollande s’en tient à son programme nous aurons donc plus d’impôts, plus de déficits et plus de chômage financé sur fonds publics. Cela ne sera pas vraiment le « changement » pour la classe moyenne ! S’il change de programme, il devra affronter la grogne des camarades syndiqués. Bonjour tristesse !

    Jules Ferry le retour

    Dépassé aussi le logiciel pédagogique de la gauche : on appelle encore les mânes de Marie Curie et Jules Ferry à la rescousse, comme au bon vieux temps de la communale !

    Cela doit sans doute réjouir les vieux militants, mais manifestement d’aucuns n’ont pas vu le terrifiant film Entre les murs, de Laurent Cantet, ou La Journée de la jupe… Car aujourd’hui Marie Curie se ferait violer et Jules Ferry serait traité de céfran raciste par les « jeunes », en classe.

    Mais on va recruter de nouveaux « enseignants », revoir l’autonomie des universités (pour leur donner plus de moyens, on suppose) et augmenter l’allocation de rentrée scolaire, comme si de rien n’était. Tout ira certainement pour le mieux dans le Tonneau des danaïdes pédagogiques…

    Le retour des bisounours

    Dépassé aussi le logiciel sécuritaire de la gauche : on va créer des zones de sécurité prioritaires (avec le succès des ZEP, sans doute…) et, bien sûr, revenir sur la justice des mineurs, jugée trop répressive. La première sortie officielle de Mme Taubira a malheureusement permis à un détenu de prendre la fuite (Le Monde du 23 mai 2012). Tout un programme.

    Que dire aussi de la façon dont la gauche approche le défi de l’immigration ?

    Le vol du bourdon

    Comme un bourdon pris au piège, la gauche se cogne aux fenêtres de la réalité, avant même d’avoir commencé à agir. A peine installés, les jeunes ministres socialistes nous paraissent déjà prématurément vieillis. On a l’impression qu’ils sont là depuis dix ans. Mais c’est sans doute parce qu’ils y étaient sous un autre nom.

    Bien sûr, la gauche saura se donner du mouvement, au début, pour faire croire au « changement » : un peu de droits des femmes par ci, un peu de réduction des rémunérations par là, un peu de taxe sur les « riches » aussi, et un zeste de droit de vote des immigrés pour pimenter la sauce médiatique. Mais, pour les vrais miracles, il va falloir attendre un peu plus longtemps !

    A peine élu, F. Hollande s’est précipité à Berlin et à Washington. Tout un symbole : le bourdon triste au pays des abeilles. Car c’est là, et non à Paris, que se prennent les vraies décisions de nos jours. Mais en se rendant en Allemagne son avion a été foudroyé. Comment les anciens Grecs auraient-ils interprété ce signe des dieux ?

    Michel Geoffroy (Polémia, 31 mai 2012)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Michéa, Finkielkraut et le complexe d'Orphée...

    Samedi 2 juin 2012, Alain Finkielkraut recevait dans son émission Répliques, sur France CultureJean-Claude Michéa, pour parler de son livre Le complexe d'Orphée (Climats, 2011). Vous pouvez écouter ci-dessous l'enregistrement de cette émission.

     

    jean-claude-michea 2.jpg

     

    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (41)

    Chacal.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    - sur Médias, Bernard Lugan flingue les journalistes incultes et le panurgisme galopant...

    Pour le rétablissement des duels en matière de presse !

     

    Bernard Lugan.jpg


    - sur Causeur, Luc Rosenzweig dézingue le mélenchonisme mondain, dernière mode du moment...

    Derrière Mélenchon, le printemps des staliniens

    staline mélanchon.jpg

     

     

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Les petites fêtes de l'oligarchie...

    Vous pouvez visionner ci-dessous un amusant petit reportage de Médiapart réalisé le 27 juin 2011 à l'entrée d'une petite sauterie organisée au musée Albert Kahn par Alain Minc. Du beau linge de droite, de gauche, des médias et du CAC40...

     

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Tour d'horizon... (25)

    mur de l'atlantique.jpg

    Au sommaire cette semaine :

     - sur Le Monde.fr, Alain Frachon analyse la défaite politique qu'est en train de subir l'Occident en Afghanistan...

    En Afghanistan, une défaite politique ?

     

    alain frachon, occident, afghanistan, défaite

     

    - sur Metamag, Raoul Fougax revient sur Mélenchon, la dernière attraction marxiste du cirque médiatique...

    Retour dans Sovietoïde Park

     

    melenchon2.jpg

     

     

     

     

     

    Lien permanent Catégories : Tour d'horizon 0 commentaire Pin it!
  • Le nietzschéen progressiste est mal barré !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Frédéric Schifter, cueilli sur Causeur et consacré aux tentatives de récupération de Nietzsche par la gauche progressiste...

     

    Nietzsche.jpg

     

    Le nietzschéen progressiste est mal barré

    Il est temps de procéder au nettoyage sémantique des termes de ressentiment et de nihilisme utilisés à tort et à travers par les béotiens qui se piquent de nietzschéisme. C’est principalement dans La généalogie de la morale (1887) que Nietzsche développe la notion de ressentiment et explicite celle de nihilisme. Il y explique que le ressentiment ressortit à une pathologie ethnique. Il est une passion mortelle pour les grandes civilisations fondées sur la conquête et l’esclavage, passion qui infecte le monde depuis l’Antiquité. C’est la haine que vouèrent à leurs maîtres successifs les Juifs dominés, humiliés, persécutés. Comme cette haine manquait de la vitalité physique qui l’aurait mue en une saine violence, elle s’exprima sous la forme sublimée d’une morale subversive.

    Faute de devenir un peuple de guerriers, les Juifs, par lâcheté et par ruse, se firent prêtres. C’est ainsi que le plus vil instinct de revanche devint la plus sophistiquée des spiritualités, la culpabilisation l’arme la plus redoutable. Les forts et les nobles qui autocélébraient en toute innocence leur brutalité, leur cruauté, leur égoïsme de caste dominante, eurent à affronter, venant de leurs esclaves, des discours venimeux leur reprochant de servir le Mal et, par là, d’être, en raison même de leur supériorité sociale, humainement inférieurs aux faibles, aux difformes, aux pauvres, aux minables en qui s’incarne le Bien. Ces maîtres sans autres états d’âmes moraux que leurs désirs d’affirmer leur volonté de puissance et qui, pour cela même, se pensaient Bons, Beaux et Grands, finirent par se sentir coupables et par épouser les valeurs qu’ils méprisaient allégrement : la compassion, le souci de l’égalité, le renoncement à la violence. Ils se laissèrent enjuiver — et/ou christianiser, le christianisme étant pour Nietzsche la forme la plus toxique du judaïsme.

    « Tout ce qui sur terre a été entrepris contre les “nobles”, les ”puissants”, les ”maîtres”, le ”pouvoir”, n’entre pas en ligne de compte, si on le compare à ce que les Juifs ont fait : les Juifs, ce peuple sacerdotal qui a fini par ne pouvoir trouver satisfaction contre ses ennemis et ses dominateurs que par une radicale transmutation de toutes les valeurs, c’est-à-dire par un acte de vindicte essentiellement spirituel. Seul un peuple de prêtres pouvait agir ainsi, ce peuple qui vengeait d’une façon sacerdotale sa haine rentrée. Ce sont les Juifs, qui, avec une formidable logique, ont osé le renversement de l’aristocratique équation des valeurs (bon, noble, puissant, beau, heureux, aimé de Dieu.) Ils ont maintenu ce renversement avec l’acharnement d’une haine sans borne (la haine de l’impuissance) et ils ont affirmé : ”Les misérables seuls sont les bons ; les pauvres, les impuissants, les petits seuls sont les bons ; ceux qui souffrent, les nécessiteux, les malades, les difformes sont aussi les seuls pieux, les seuls bénis de Dieu; c’est à eux seuls qu’appartiendra la béatitude — par contre, vous autres, vous qui êtes nobles et puissants, vous êtes de toute éternité les mauvais, les cruels, les avides, les insatiables, les impies, et, éternellement, vous demeurerez aussi les réprouvés, les maudits, les damnés !”»[GM, I, 7].
    « On sait qui a recueilli l’héritage de cette dépréciation judaïque […] », poursuit Nietzsche, désignant par là la philosophie des Lumières et la Révolution française, les mouvements démocratiques, égalitaristes, socialistes, anarchistes. Je rappelle au passage que le sous-titre de la Généalogie de la morale est Écrit polémique.

    Or, c’est « […] à propos de l’initiative monstrueuse et néfaste au-delà de toute expression que les Juifs ont prise par cette déclaration de guerre radicale entre toutes », que Nietzsche forge sa notion de nihilisme. Nihiliste, pour Nietzsche, est toute forme de pensée charitable, solidaire, éprise de justice et d’égalité, féministe, compassionnelle, en un mot humaniste qui, par ressentiment, ou au nom du Bien — c’est la même chose —, nie et condamne la volonté de puissance telle que, précisément, la concevaient et l’exerçaient joyeusement et sans remords les « fauves », les « prédateurs », les « brutes blondes », bref, les races appelées à commander et fonder des civilisations.

    Telle est la conception du ressentiment et du nihilisme selon Nietzsche et il n’en a jamais eu une autre — ce fut même son thème obsessionnel. En faire un penseur de la démocratie, un intellectuel de gauche avant l’heure, relève purement et simplement de la confusion mentale ou de l’escroquerie — l’une n’empêchant pas l’autre.

    Frédéric Schiffter (Causeur, 4 mars 2012)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!