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france - Page 63

  • "Pourquoi je me sens gaullien"

    Dans notre rubrique "Archives", nous reproduisons un superbe texte d'Alain de Benoist, inactuel, et donc terriblement actuel, intitulé "Pourquoi je me sens gaullien", publié initialement le 8 novembre 1980 dans le Figaro Magazine.

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    Pourquoi je me sens gaullien

    «Et le Général revint. J’avoue que moi-même, à cause des politiciens et des partis, je n’avais plus qu’une image brouillée et plutôt salie de ma France. Elle louchait. Elle se jetait dans les bras d’amants anglais ou américains. Elle buvait du vin rouge acheté aux négociants communistes. Elle avait un côté Gervaise, ma pauvre mère, qui ne me rendait pas fier. Et voilà qu’elle venait de se remarier avec un militaire un peu cinglé ! Qu’allait-il arriver ? Il arriva la France ».

    Dans Pourquoi la France (Table ronde, 1975), Jean Cau évoque le retour « aux affaires » du général de Gaulle. On connaît ces mots sur lesquels s’ouvrent les Mémoires du Général : «Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison ». De Gaulle se faisait en effet une certaine idée de la France. Il s’en faisait aussi une de lui-même, et jamais durant sa vie la conviction ne l’abandonna d’être voué à une « destinée éminente et exceptionnelle ». Les deux idées, a-t-on dit, tendaient à se confondre. Et pourquoi pas ? Les idées sont d’autant plus vraies qu’elles sont incarnées. «La gloire se donne seulement à ceux qui l’ont rêvée », lisait-on déjà dans Vers l’armée de métier.

    Dans un livre qu’il vient de faire paraître, Alain Griotteray énonce trois grands principes gaulliens : « 1) Réponds à la menace par la menace, à la volonté par la volonté. 2) Ne laisse plus à d’autres, même à des alliés, le soin de designer ton adversaire. 3) Aie toujours des ennemis, mais jamais d’ennemi absolu, aie toujours des alliés, mais jamais d’amis absolus » (Lettre aux giscardo-gaullistes sur une certaine idée de la France, Mengès, 1980). Ces trois principes pourraient se résumer en un seul : agir selon l’intérêt national, et rien d’autre. L’intérêt national, c’est-à-dire l’intérêt de la France et des Français. Non l’intérêt supposé d’un homme universel : de Gaulle aurait souri de cette « religion des droits de l’homme» qui nie la spécificité du politique, grignote les souverainetés nationales, ramène l’action historique aux bonnes oeuvres, et soumet les rapports internationaux aux critères de la démocratie biblique à l’anglo-saxonne. De Gaulle n’avait que méfiance pour les instances internationales qui prétendent se substituer aux États : l’ONU était pour lui au mieux un « forum utile », au pis un « machin ». Le rôle d’un chef d’État n’est pas de s’interroger sur ce qui, dans l’abstrait, est le plus moral ou le plus « vrai », mais de discerner ce qui est le plus conforme aux intérêts nationaux.

    C’est avec une puissance politique, fondée et garantie par la souveraineté nationale, que l’on peut réellement défendre les libertés. « L’indépendance est la condition de l’intégrité, écrit Stanley Hoffmann. L’intégrité est la substance de l’amour-propre. Et l’amour-propre, ou la dignité, valeur centrale, ne se trouve que dans la grandeur » (De Gaulle, artiste de la politique, Seuil, 1973). Qu’est-ce que la grandeur ? Alexandre Sanguinetti a répondu : «C’est être soi-même, exister, représenter son génie propre » (Une nouvelle résistance, Plon, 1976).

    De Gaulle savait que la politique n’était pas faite d’états d’âme, mais de volonté. Dans Vers l’armée de métier, il affirme : « Il faut que les maîtres aient une âme de maîtres ». Et encore : « L’épée est l’axe du monde et la grandeur ne se divise pas ». Plus tard, il dira : « Pour un ministre, le salut de l’État doit l’emporter sur tous les sentiments » (Mémoires, vol. 1). Il voulait que la France fût gouvernée, et non pas gérée. Il voulait une direction, non une régulation. Il n’avait pas de programme, mais un projet. La puissance, pensait-il encore, est aussi une condition du bonheur. Avec cela, une vision d’écrivain, et même d’artiste. La conviction que le contenu d’une politique n’est pas dissociable de son style. Pascal Ory fait de lui un «monarchiste de regret » (De Gaulle, Masson, 1978). Mais ce monarchiste égaré en démocratie sut aussi ne pas se nourrir d’illusions sur les prétendants ! « Charles de Gaulle est un Franc, écrit Sanguinetti, non pas salien mais ripuaire, élu par ses leudes, qu’il appelle compagnons, un officier des marches de l’Est [...] un homme du droit coutumier que ne convainc pas absolument le droit écrit – on le verra bien dans sa façon de concevoir et d’appliquer les institutions –, un homme du Nord qui se méfie des populations méridionales, qui le lui rendront bien, à l’exception de celles qui n’auront pas connu le catharisme ».

    Dans le dossier que la revue Histoire-Magazine consacre ce mois-ci à de Gaulle, Paul-Marie de La Gorce rappelle que le Général, revenant au pouvoir en 1958, s’était fixé trois objectifs : réformer profondément les institutions de la IVe République, entachées de partitocratisme et d’impuissance ; créer un système où la France et ses anciennes colonies se trouveraient associées par des rapports de coopération privilégiés ; enfin, renverser le système des relations internationales « dans lequel la France était enfermée par le jeu de l’intégration militaire dans l’organisation atlantique et la subordination politique qui en résultait ». Avec la Constitution de 1958, la France se trouve à nouveau gouvernée. L’élection du président de la République au suffrage universel devait s’y ajouter par la suite, afin que « le chef de l’État ne provienne d’aucun parti, qu’il soit désigné par le peuple ».

    Le peuple : autre mot-clé. De Gaulle a constamment répété qu’il ne pouvait mener sa mission sans le soutien du peuple. « La démocratie, déclare-t-il à Londres, se confond exactement, pour moi, avec la souveraineté nationale. La démocratie, c’est le gouvernement du peuple exerçant sa souveraineté sans entrave » (27 mai 1942). Renouant avec une antique tradition, il cherchera, à partir de 1958, à établir entre le pouvoir et le peuple un lien direct, passant au-dessus des notables, des assemblées et des partis. D’où le recours au référendum. En octobre 1962, quand le Général propose l’élection du président au suffrage universel, l’Assemblée nationale renverse le gouvernement. Mais le peuple, consulté, approuve. La nouvelle procédure sera ausstôt instaurée.

    On a décrit de Gaulle comme le « plus grand commun diviseur » des Français. Pourtant, nul n’a comme lui fait l’unanimité. « La Ve République naît autour d’un chef charismatique », observait Raymond Aron en février 1959. D’autres ont parlé d’« envoûtement des masses ». Mais l’étonnant est que cette emprise ait survécu aux départs de 1946 et de 1969. Selon un sondage, également publié par Histoire-Magazine, 81 % des Français estiment aujourd’hui que l’action du général de Gaulle fut positive. Ce chiffre ne fut jamais atteint du vivant du Général. Au vrai, si de Gaulle fut populaire, c’est d’abord parce qu’il ne chercha jamais à l’être. La France, pour lui, ne résultait pas seulement de l’addition des Français. Les Français peuvent être des héros ou des veaux, de l’or ou de la tourbe, cela ne change rien à la réalité de la France. De Gaulle fut accusé de mépriser les hommes. Pourquoi donc aurait-il dû les aimer ? Ce ne sont pas les hommes qu’il faut aimer, c’est ce qui les élève et les aide à grandir.

    Les passions nées de la guerre d’Algérie s’apaiseront un jour. Les plaies douloureuses qu’elles ont ouvertes finiront par cicatriser. Aujourd’hui déjà, on voit mieux que l’émancipation des anciennes possessions françaises, ouvrant la voie à une politique concernant l’ensemble du Tiers-monde, était impliquée dans l’affirmation du principe d’indépendance et de souveraineté nationale. Ayant donné l’indépendance à ses anciennes colonies, la France pouvait se faire le champion de toutes les indépendances, à commencer par la sienne. Elle devenait ainsi, et l’Europe avec elle, la partenaire naturelle de tous ceux qui, dans un monde bipolaire, récusent l’hégémonie des superpuissances et entendent restituer au jeu politique international sa nécessaire pluralité.

    De fait, le refus de la politique des blocs fut l’aspect le plus important de la politique gaullienne. De Gaulle condamna Yalta dès le premier jour. Il fut, après la guerre, le seul chef d’État européen à refuser le duopole russo-américain et les menaces – de nature différente – que chaque hégémonie, tirant prétexte de l’existence de l’autre, faisait peser sur nous.

    De Gaulle n’a bien entendu jamais été hostile à l’Europe. Mais il ne voulait pas d’une Europe dépossédée d’elle-même. Il ne voulait pas de ce que Valéry a appelé le « gouvernement de l’Europe par une commission américaine ». De là son hostilité à la CED, son refus de l’entrée de la Grande-Bretagne – « commis voyageur » de l’Amérique – dans le Marché commun, sa guérilla monétaire contre le système de Bretton Woods et la prééminence du dollar. De Gaulle voulait une France française dans une Europe européenne – et une Europe entière, une Europe réunifiée, associant les patries des Gaulois, des Latins, des Germains et des Slaves, non une «Europe des Neuf », Europe-croupion réduite à n’être que l’«appendice occidental du monde atlantique », et qui abandonnerait pour toujours les peuples de l’Est à leur sort. Pour ce faire, il s’agissait qu’il y eût une politique de la France et qu’elle se fît à Paris. Il s’agissait ensuite que les deux moitiés de l’Europe fussent réunies et rejettent leur tutelle : «Oui, c’est l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, c’est l’Europe, c’est toute l’Europe, qui décidera du destin du monde ! » (Strasbourg, novembre 1959).

    Accomplissant ce que Carl Schmitt appelle le geste politique par excellence – la « désignation de l’ennemi » –, de Gaulle élabore ainsi une « stratégie tous azimuts ». Pour assurer son indépendance, la France doit pouvoir se défendre elle-même et se doter d’une force nucléaire de dissuasion. Il n’est plus possible, comme le dira Griotteray, que « trois cents millions d’Européens s’en remettent aux deux cents millions d’Américains pour se protéger de deux cents millions de Russes, eux-mêmes confrontés à neuf cents millions de Chinois ». Grâce à la force de frappe, il sera possible de rejeter les sujétions extérieures et de se passer du « parapluie troué »américain.

    Partout dans le monde, de Gaulle donna une impulsion. Celle-ci ne passa pas – ne pouvait pas passer – immédiatement dans les faits. Mais il fallait prendre date. Quand de Gaulle déclare à Varsovie, en 1967, que « la Pologne a repris vis-à-vis du dehors la totale disposition d’elle-même », il n’exprime qu’un voeu. Mais qui dira comment ces paroles ont germé dans l’esprit des travailleurs de Dantzig (Gdansk) ?

    Et le cri du 24 juillet 1967 : «Vive le Québec libre ! », qui dira de quelle manière il continue de résonner aujourd’hui ? La France entendait être souveraine. Au Québec et au Mexique, en Pologne et en Roumanie, de Gaulle dit aux pays satellites de suivre son exemple, de se libérer des influences étrangères et de redevenir eux-mêmes. Les idéologies passent, les peuples et les nations demeurent. Les dés lancés continuent de rouler.

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    C’est d’ailleurs cela le plus remarquable avec les initiatives gaulliennes : le fait qu’après avoir été critiquées de tous côtés, elles soient désormais admises par tout le monde. Lorsque la France entreprit d’assurer par elle-même sa défense nucléaire, Edgar Faure déclara : «Du point de vue militaire, la bombe ne présente aucun intérêt ». Qui souscrirait encore à cette opinion ? L’élection du président de la République au suffrage universel provoqua une levée de boucliers. Les partis, depuis, s’en sont tous accommodés. En 1964, la reconnaissance de la Chine populaire souleva la colère du département d’État, qui la jugea « inamicale ». Quelques années plus tard, Nixon était reçu en grande pompe à Pékin, et aujourd’hui, la politique chinoise de Washington bat son plein. Quant au départ du SHAPE, il provoqua des commentaires voisins de l’hystérie. Mais qui peut encore penser que les États-Unis prendraient le risque de se suicider pour défendre un continent européen dont les intérêts sont appelés à coïncider de moins en moins avec les leurs ?

    Avec l’« homme du passé » que fut de Gaulle, la France est entrée de plain-pied dans l’avenir. En l’espace de onze ans, de 1958 à 1969, elle est devenue la cinquième puissance industrielle du monde, la troisième puissance commerciale, la troisième puissance aéronautique et spatiale, la troisième puissance nucléaire. C’était l’époque des «Trente glorieuses ». Contrairement à la légende, de Gaulle n’a jamais dit : «L’intendance suivra », mais il croyait au « politique d’abord » : il savait que les experts ne sont pas là pour décider, mais pour trouver les meilleurs moyens d’exécuter les orientations qu’on leur donne. En 1962, au cours d’une conférence de presse, il déclare : «Nous avons choisi d’être une économie de compétition ». Et l’intendance suivit.

    On a parfois voulu se recommander d’une « doctrine » gaulliste. Or, de Gaulle était le contraire d’un idéologue. Dès 1925, citant Bugeaud, il constate : «A la guerre, il y a des principes, mais il y en a peu ». Comme tous les grands hommes, il avait le sens des situations. Pragmatique, et même « machiavélien », il ne fut jamais regardant sur le choix des tactiques ni sur celui des moyens. Par contre, il ne céda jamais sur les objectifs qu’il s’était fixés. «À propos de l’histoire, déclare-t-il en 1966 à André Passeron, je vais vous dire quelque chose : sachez que toutes les décisions que je prends, toutes les déclarations que je fais sont pour chaque domaine inspirées et guidées par une seule idée ; tout s’ordonne autour de cette idée claire et simple ». Le gaullisme, il ne faut pas l’oublier, n’est pas né d’une philosophie, mais d’un acte historique.

    Maurice Clavel s’est demandé s’il ne fallait pas chercher la source du prestige du Général dans un mythe quasiment jungien. Il en tirait la conclusion que l’opposition, en réduisant de Gaulle à ce mythe, perdait parfaitement son temps. « La légende gaullienne, écrit Pascal Ory, réalise le rêve de l’individu collectif moderne : la totale préméditation d’une vie dans la totale identification à un destin général ». Que cette légende contienne sa part de vérités et d’erreurs n’a plus guère d’importance. Seul compte le mythe, car ce sont les mythes qui inspirent la volonté des hommes et les poussent à se donner un destin.

    Révolutionnaire autant que conservateur, de Gaulle eut contre lui la droite, la gauche, les partis, l’Église, la bourgeoisie, les comités et les factions. Pour lui, il eut la France. Au vrai, rarement homme politique souleva autant de critiques passionnées, excessives, démesurées. Que n’a-t-on pas dit sur le « grand Charles » ? Les journaux satiriques se déchaînèrent contre lui. Il fut traité de « fasciste » et de « factieux » tout autant que de « communiste ». Voici quelques années, l’hebdomadaire anglais The Economist le taxa même d’avoir une conception « wagnérienne » de la politique – c’était apparemment pour ce journal le comble de l’horreur. De Gaulle, lui, restait indifférent. Indifférent à tout ce qui « grouille, grenouille et scribouille ». À Malraux, qui devait le rapporter plus tard (dans Les chênes qu’on abat, Gallimard, 1971), il déclare : «Voyez-vous, il y a quelque chose qui ne peut pas durer : l’irresponsabilité de l’intelligence. Ou bien elle cessera, ou bien la civilisation occidentale cessera ».

    Du vivant du Général, je ne fus pas gaulliste. Aujourd’hui, je me sens très fortement gaullien. Est-ce du fait de mon évolution propre ou de celle des événements ? Je ne sais. Mais c’est un fait que les hommes s’apprécient aussi par rapport à ce qui vient après eux. Quand il n’y a plus que des nains pour s’agiter, les défauts des géants sont vite oubliés. Aujourd’hui, plutôt que la grandeur, on vante la petitesse, la mesquinerie, la sécurité, le réalisme comptable et le manque d’ambition. Les grands hommes ont cédé la place aux hommes « compétents ». Les gestionnaires ont remplacé les visionnaires. Chef d’État véritable à une époque où l’on n’aime pas beaucoup les chefs, et encore moins l’État, de Gaulle disait vers 1921 : «Préparer la guerre, c’est préparer des chefs ». Où s’en prépare-t-il aujourd’hui ? À l’automne de 1979, un sondage a révélé que 57 % des Français ne seraient à aucun prix prêts à risquer la mort pour défendre leur patrie au cas où une puissance étrangère occuperait le sol national. (On peut en conclure que les mêmes s’interdisent de condamner la Collaboration des années 1940). Il est dommage que la France paraisse peuplée de vieillards – dont beaucoup n’ont pas plus de dix-huit ans.

    Dans sa Lettre aux giscardo-gaullistes, Alain Griotteray rompt des lances pour démontrer que Valéry Giscard d’Estaing poursuit aussi fidèlement que possible une politique gaullienne. J’admets volontiers avec lui que le gaullisme n’est plus aujourd’hui dans le gaullisme. Mais d’autres ont été plus sévères. Quand Giscard parle de « décrispation », ils rétorquent, avec Sanguinetti : « Le peuple français est tendu. L’histoire est tragique. On ne gouverne la France qu’en utilisant ses tensions ». Olivier Germain-Thomas, lui, dénonce Les rats-capitaines (Hallier, 1978). Et Pierre Lefranc, à propos de l’après-gaullisme, écrit : «On peut annoncer, sans risque d’indiscrétion, qu’il s’agit d’une fresque illustrant la petitesse des hommes » (...Avec qui vous savez, Plon, 1979).

    Les temps auraient-ils changé ? Les grands hommes font les grandes époques, mais les grandes époques font aussi les grands hommes. Quand on aspire à ce qu’il ne se passe plus grand-chose, il est facile de croire que l’histoire peut finir. Mais l’histoire ne finit pas. Elle s’arrête là où Atlas baisse les bras. Elle reprend là où d’autres forces se préparent. De Gaulle fut l’« homme des tempêtes ». Il y a encore des tempêtes à venir.

    Après l’échec du référendum du 27 avril 1969, le général de Gaulle s’envole vers l’Irlande. Je pense à une photo prise durant son voyage et qui, aujourd’hui, se trouve dans mon bureau. C’est presque une photo d’exil. Le Général y parcourt une grève déserte, au côté de sa femme, la canne au poing, vêtu d’un grand manteau noir. Il semble marcher à grandes enjambées, pensif et lointain. Le vent tourbillonne autour de lui. C’est là, en Irlande, qu’il dira : « J’ai confiance que les Français se souviennent de mon temps comme d’une époque digne, où on pensait d’abord à l’intérêt général et où on voyait les choses de haut ». Quelle gifle pour ceux qui ne voient les choses que d’en bas !

    Alain de Benoist

    (8 novembre 1980)

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  • La France perd la mémoire...

    Initialement publié en 2006, La France perd la mémoire, essai de l'historien Jean-paul Rioux, vient d'être réédité en format poche dans la collection Tempus de chez Perrin. Nous reproduisons ici la recension qu'en avait fait la (défunte ?) revue Horizons stratégiques, publiée par le Centre d'analyse stratégique du gouvernement, sous la plume de Julien Winock.

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    Jeune retraité de l'Inspection générale de l'Éducation nationale, Jean-Pierre Rioux est l'un des meilleurs spécialistes de l'histoire culturelle du XXe siècle. Ses travaux ont renouvelé l'approche des temps forts du siècle dernier par une analyse approfondie des répercussions sociales et culturelles des mutations politiques. Dans cet essai percutant, empreint d'inquiétude et d'interrogation, il interroge le rapport que nous entretenons avec notre passé depuis une trentaine d'années. Entre le milieu des années 1970 et les années 2000, la France a vécu les « Trente Mémorieuses » qui ont « laissé prospérer une mémoire convulsive et virale ; elles ont médiocrement suivi ces Trente Glorieuses qui de 1945 à 1975 avaient, elles, installé la croissance et le mieux être sans se soucier de discordance des temps, sans regret, hiatus, ni latences, sans coups d'œil inutiles sur le rétroviseur  ». Le grand récit national a laissé place à une floraison de mémoires sur un mode d'abord bon enfant puis, pour certaines d'entre elles, revendicatif et dénonciateur. Or pour l'historien cet essor des mémoires est bien la conséquence d'une « démission de notre histoire  ».

     Transformée par trente années d'expansion économique et de bouleversements sociaux, la France du milieu des années 1970 s'est tournée vers son passé au moment où la modernité galopante en effaçait les traces à vive allure. Entre nostalgie, engouement pour le « rétro » et quête d'une authenticité perdue, les Français ont plébiscité nombre de témoignages, enquêtes et récits évoquant la vie de la campagne, la France des terroirs, le souvenir des métiers disparus... Certains succès tels Le Cheval d'orgueil de Pierre-Jakez Hélias, vendu à 2 millions d'exemplaires, relèvent du phénomène de société. Ce « culte des racines très sage » n'alimentait alors aucune revendication identitaire. Dans les années 1980, « la crise s'est mise à broyer et non plus seulement à exhumer les valeurs héritées que l'on tenait encore pour constitutives et patrimoniales  ». La mémoire ne fut alors d'aucun secours pour affronter la fragmentation de la société, la désertification des campagnes, la désindustrialisation et l'épuisement du modèle d'intégration républicain.

     Dans la foulée de l'année 1980 qui lui est consacré, le patrimoine devient un nouveau mode de fidélité au passé : à côté des monuments nationaux et des édifices publics les plus emblématiques, les innombrables constructions anciennes souvent modestes font l'objet d'un attachement et d'un souci de conservation insoupçonnés auparavant. Tout ou presque acquiert le qualificatif de patrimoine tandis que le devoir de mémoire se généralise à tout propos aussi bien dans le cas de l'ancien résistant que de la petite-fille de lavandière. Le succès du phénomène n'a donc rien de réjouissant selon J.-P. Rioux pour qui la notion de patrimoine « a implosé, minée par l'absence de hiérarchie des signes et des traces, dilapidée aux quatre coins de la conscience médiatique des choses par la monotonie de son exhibition  ». Il faut y voir plus une « ambition par défaut  » qu'un renouvellement des formes du sentiment national, un « témoin visible d'un passé devenu lui-même invisible » selon l'expression de Pierre Nora. La « mémoire patrimoine  » apparaît plus animée par des aspirations identitaires, des considérations esthétiques ou une frilosité à l'égard d'un avenir inquiétant que par un attachement à la mémoire-Nation.

     Le bicentenaire de la Révolution française a révélé selon Rioux le tiède attachement d'un peuple pour l'événement fondateur de sa modernité politique et sociale. Les Français ont apprécié les manifestations commémoratives mais plus dans «  une expectative amusée que réflexive  ». Les sondages révélaient que les grandes œuvres de la Révolution occupaient dans la mémoire nationale une moindre place que certains événements postérieurs (instauration du suffrage universel, loi Ferry...). En définitive la dimension festive de ce bicentenaire triomphait aux dépens de son sens politique et civique comme le démontrait le succès rencontré par le défilé du 14 juillet organisé par Jean-Paul Goude  : « Ce point d'orgue fut donc cosmopolite et parisien, individualiste et grégaire, sans rapport clair et net avec la gravité et la force morale et civique qu'on pouvait encore porter au crédit des droits qu'on célébrait ».

    L'histoire de France a donc cessé, selon l'auteur, d'être ce pilier de notre identité collective. L'immense « capital symbolique et tutélaire [...] s'est délité et dissous sous nos yeux, sous l'effet de nos crises, nos doutes, nos impuissances, de notre difficulté à penser un avenir commun pensé dans un destin singulier ». La mémoire est entrée en compétition avec l'histoire pour réinterpréter notre passé. « Or, sans régulation par l'histoire, des mémoires parcellaires jouent, on le voit aujourd'hui avec la question coloniale et de l'esclavage, par défaut d'élan collectif, un rôle disproportionné dans l'écriture d'une partition nationale renégociée  ». Jusqu'aux années 1970, l'enseignement de l'histoire bénéficiait en France de plusieurs conditions qui en faisaient une discipline cardinale : l'importance qui lui était attribuée dans la formation de l'esprit et de la conscience nationale, les liens entre l'enseignement secondaire et la recherche universitaire et le couplage de l'histoire avec la géographie. L'histoire à l'école se heurte aujourd'hui aux «  nouveautés culturelles, générationnelles, sociales, internationales qui renouvellent et disloquent le sentiment d'appartenance, le goût d'agir ensemble, l'espoir de maîtriser un jour plus librement le cours des choses  ». Nous assistons selon J.-P. Rioux à une revanche du social sur le national. Les recommandations officielles entérinent cette évolution puisqu'il est désormais question à travers l'enseignement de l'histoire de « donner aux élèves une mémoire [...] aider à constituer ce patrimoine qui permet à chacun de trouver une identité  ».

    La place de notre histoire dans les cœurs et les consciences tenait également aux enjeux politico-idéologiques dont elle était investie. Depuis la Révolution, la « guerre des deux France » a opposé républicains et monarchistes, gauche et droite. Mais force est de constater aujourd'hui que « nous n'assistons plus à un affrontement aussi acharné ni aussi argumenté entre l'ordre et le mouvement, la gauche et la droite, les "gros" et les "petits", le Nord et le Sud, ou tout autre processus d'antagonisme binaire ». La disparition de cet antagonisme peut être vue comme le signe d'une maturité, celle d'un pays pacifié se reconnaissant enfin dans son régime politique et les grands principes régissant la société. Mais elle témoigne aussi d'un affaissement de la morale républicaine et d'une indifférence croissante pour la chose publique, y compris les grands enjeux. « Ainsi n'y eut-il ni débat ni affrontement en 1996 sur le passage à l'armée de métier et l'abandon du service national  ».

    Longtemps tabous ou au mieux noyées dans la globalité de la Seconde Guerre mondiale, la période de l'Occupation et la complicité du régime de Vichy dans la Shoah sont devenus l'angle quasi exclusif sous lequel la période est désormais envisagée. « La "victimisation" a rattrapé puis rélargi la nationalisation "franco-française" de l'enjeu. Les médias ont donné le meilleur écho à ce cours imprévu, les écoliers et leurs maîtres ont été invités à suivre massivement son mouvement sémantique et moral. » Ce devoir de mémoire a pris selon l'auteur « une densité sociale proportionnée aux hantises du présent autant qu'à la vivacité d'un passé qui ne "passe pas" ». Sans en contester la légitimité, l'historien nous met en garde contre son caractère obsessionnel qui en vient à rendre inopérante une recherche historique sereine fondée sur l'examen critique et raisonné des faits. À rebours d'une telle conception purement morale des faits, l'historien estime au contraire que « toute transmission utile et véridique passe d'abord par l'intelligence et la connaissance, et ensuite par la reconnaissance ».

    Faisant suite au débat sur l'Occupation, la question de la colonisation a récemment resurgi avec vigueur. J.-P. Rioux rappelle pourtant l'absence de vraie mémoire nationale de la guerre d'Algérie longtemps restée un «  fantôme, un tabou, une occultation avant que le pays consente à la nommer très tardivement une guerre, en 1999 [...] Le rappel de son souvenir a été tenu pour impossible et inutile parce qu'il a paru incompatible avec ce qui avait constitué la mémoire nationale. » Appelant de ses vœux le développement de la recherche historique sur l'esclavagisme et la colonisation, il estime légitime que d'aucuns se considèrent comme des victimes et invoquent un passé « fait de douleur et d'injustice » pour affirmer leur fierté collective mais « à condition, aussi bien que ce souvenir pourtant resté si horriblement singulier ne leur tienne pas lieu d'identité à jamais, ne les entretienne pas dans un perpétuel sentiment de malheur, d'exploitation et d'injustice ».

    Pourquoi notre mémoire commune est-elle devenue un Clemenceau, « un porte-gloire désarmé, un encombrant à recycler, une impureté immorale et assassine ? ». Aux yeux de l'historien, nous aurions changé de temporalité au point que le présent est devenu notre seul angle de vue : « le présent fait la loi ; l'accélération et l'émiettement de la temporalité dénient l'origine et la destination ». À l'origine de cette forme de dérèglement mental, Jean-Pierre Rioux incrimine tout particulièrement les médias et leur culte de l'instant, de l'immédiateté, de la vitesse et de l'émotion. Or selon lui, « le sens de l'intérêt général, le sentiment d'une appartenance collective, du goût même de la démocratie et de l'autorité s'apprennent, s'expérimentent, vivent de ruptures et de continuités. L'instantanéité les fragilise, un présent despotique les tétanise  ».

    Discrédité, notre passé ne plus être une source d'expérience et de sacré. Nous perdons du coup la possibilité de partager une croyance commune en notre pays et l'attachement à une forme de transmission à nos enfants.

    La multiplication des lois mémorielles aboutit à sanctuariser des « bouts d'histoire disjoints, des bribes de passé en charpie, pour apaiser des porteurs de mémoires  ». À ce titre, J.-P. Rioux incrimine sans ménagement le pouvoir politique qui a «  divorcé de l'autorité et de la durée pour s'ébattre dans la houle d'un présent en image et en abymes. Il n'a plus le souci premier d'une mémoire collective prête à commémorer, honorer, distinguer pour unir ; prête à mettre l'unité nationale sur pied de guerre et d'espérance ». La tyrannie du présent conduit par ailleurs à pratiquer en toute bonne conscience les anachronismes les plus grossiers : les faits du passé ne sont plus appréhendés en fonction de leur époque mais bien davantage selon nos conceptions présentes du bien et du mal.

    Face à cette perte de notre mémoire collective, Jean-Pierre Rioux en appelle en définitive à un « devoir d'intelligence ». L'homme contemporain se doit de renouer avec la grande règle de vie qu'est la concordance des temps : « Faute de se situer dans le passé et de se projeter dans l'avenir, une société est inintelligible, s'enferme dans son opacité, s'immobilise puis entre en convulsion, avant d'agoniser. Il lui faut aussi s'enchanter, se gorger de promesses et d'envies pour reverdir car, disait La Tour du Pin, "tous les pays qui n'ont plus de légende sont condamnés à mourir de froid" ». C'est également en réfléchissant davantage à notre époque que nous pourrons, selon lui, retrouver notre mémoire en soupesant de nouveau « l'héritage, la transmission et la promesse ».

     

     

    Julien Winock (Horizons stratégiques n°1, juillet 2006)

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  • L'immigration en France...

    Le numéro d'octobre 2010 de la revue Le spectacle du monde est en kiosque. On y trouvera un solide dossier consacré à l'immigration, avec notamment des articles de François Bousquet ("Intégration ou assimilation"), François-Laurent Balssa ("Un choix salarial pour les grandes entreprises") ou Henry de Lesquen ("Nationalité et immigration"), et des entretiens avec Jean-Paul Gourévitch et Malika Sorel. Hors dossier, on pourra aussi lire un bel article de François Bousquet consacré à Kipling, et on retrouvera les chroniques habituelles de Patrice de Plunkett et d'Eric Zemmour.

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     Il est possible de s'abonner sur le site de la revue : Le spectacle du monde

     

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  • Les banlieues malades de la France...

    Le nouveau numéro de la revue Eléments (n°137, octobre-décembre 2010) est arrivé en kiosque cette semaine. Il est aussi possible de se le procurer sur le site de la revue. Le dossier central de cette livraison est consacré aux banlieues.

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    Du fait de l’immigration, le problème des banlieues se ramène pour la droite à un problème ethnique, pour la gauche à un problème social. La vérité est que les deux aspects sont indissociables, mais surtout que le phénomène des banlieues va bien au-delà. On ne peut l’appréhender en s’en tenant, d’un côté à la « culture de l’excuse », de l’autre aux fantasmes sur l’« islamisation ». (…) Les « jeunes des cités » ne remettent nullement en question le système qui les exclut. Ils cherchent moins la reconnaissance qu’un raccourci vers l’argent, qu’un branchement plus direct sur les réseaux du profit. (…)
    Les bandes de crapules qui règnent par le trafic, la violence et la terreur sur les populations des quartiers « sensibles » sont plutôt la dernière incarnation en date de ce que Marx appelait le lumpenprolétariat. (…) Les « racailles » n’aiment pas le populo, mais le pognon. Leur modèle, ce n’est pas l’islam ou la révolution. Ce n’est pas Lénine ou Mahomet. C’est Al Capone et Bernard Madoff. (…)
    La « banlieue » d’aujourd’hui ne se comprend que si l’on est conscient de la profonde mutation qui a affecté la ville. La grande métropole a cessé d’être une entité spatiale bien déterminée, un lieu différencié, pour devenir une « agglomération », une zone dont les métastases (« unités d’habitation », « grands ensembles » et « infrastructures ») s’étendent à l’infini en proliférant de manière anarchique dans des périphéries qui glissent lentement dans le néant. La grande ville n’est plus un lieu. Elle est un espace qui se déploie grâce à la destruction du site et à la suppression du lieu. (…)
    La banlieue se définit par l’absence de pôle, elle est un espace urbain qui a rompu les amarres avec son ancien centre sans pour autant se reconstituer elle-même à partir d’un centre. (…) La banlieue est devenue un non-lieu. On y vit (ou on y survit), mais on n’y habite plus. Le drame est que la société actuelle, qui s’en désole, dénonce des maux (urbanisme sauvage et immigration incontrôlée) dont elle est la cause et déplore les conséquences d’une situation qu’elle a elle-même créée.

    Au sommaire du dossier
    • De la ville-machine à la ville-réseau, par Pierre Le Vigan
    • Quand la ville se défait
    • Ghetto et violences urbaines
    • Pathologie des grands ensembles
    • Le point de vue d’un criminologue, entretien avec Xavier Raufer

    Et aussi…
    • Un fonds culturel patrimonial, la chronique de Frédéric Guchemand
    • Giovanni Papini l’éternel excommunié, par Jean-Charles Personne
    • Science-fiction : le chef-d’œuvre de Fassbinder, par Ludovic Maubreuil
    • La violence civilisée et celle qui ne l’est pas, entretien avec Thibault Isabel
    • Sauver la planète… et répandre le cancer, par Flora Montcorbier et Robin Turgis
    • Mort et résurrection de Léon Tolstoï, par François Bousquet
    • J’ai 23 ans et je lis Éléments, par Mathieu Le Bohec

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  • Vive le vin français !

    Contre la mondialisation : vive le vin français !... C'est le thème du dossier du numéro 41 de Flash Magazine, qu'on peut se procurer ici !

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    Au sommaire :

    Contre la mondialisation : vive le vin français ! Entretien exclusif avec l’œnologue Alexandre Rougé, part en guerre contre le pinard Mc World !

    La basilique de Saint-Denis en ruine ? Karim Ouchikh vole au secours des tombeaux des rois de France. Flash relaie la pétition des Manants du Roi en page 7

    Bhoutan : le pays où l’immigration est interdite. L’Île de Sercq, du droit féodal aux prédateurs capitalistes… Les révélations de Christian Bouchet en pages 8 et 9

    Délinquances : Alain Soral fait le tri en page 11

    Les bois sculptés de Jean de Villiers, artisan français : Marie-Claire Roy les a vus pour vous en page 14

    Contre le fléau Lady Gaga, Nicolas Gauthier a trouvé l’entidote en page 15. C’est Corinne Bailey Rae !

    Clermont-Ferrand, champion de France de rugby ? Gabriel Fouquet salue l’exploit de cette équipe pas comme les autres en page 16…

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  • La France mythologique

    Renouer en marchant avec les mythes de notre vieille terre de France, voilà l'excellent programme de ce Guide de la France mythologique, publié aux éditions Payot sous la direction de Bernard Sergent, spécialistes des études indo-européennes.

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    "De la Bretagne à la Normandie, de l'Anjou aux Pyrénées, du Centre à la Provence - ce guide unique propose des itinéraires pour découvrir les richesses mythologiques de nos régions. Chaque parcours a été conçu par un spécialiste, mythologue averti, habitant, aimant et connaissant bien la région qu'il décrit. En quelques heures, une journée, ou le temps d'un week-end, il vous conduira en des lieux souvent méconnus, parfois même secrets, et de toute façon autrement que ne le ferait un simple guide touristique, sur les traces des dragons et des géants, des fées, des mythes et des légendes. "

     

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