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  • Le burkini et la statuaire européenne...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul-Georges Sansonetti, cueilli sur Nice Provence Info et consacré à la question du burkini sous l'angle civilisationnel.

    Spécialiste de littérature et de mythologie, Paul-Georges Sansonetti a été chargé de conférences à l’école pratique des Hautes-Etudes. Il est notamment l'auteur de Chevaliers et dragons (Porte Glaive, 1995).

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    Le burkini et la statuaire européenne

    L’affaire du burkini est symptomatique du choc de civilisations que nous vivons, même si cette confrontation se voit quotidiennement niée par ceux-là mêmes qui, sociologues, politiques ou agents des médias sont en première ligne pour en percevoir toute l’acuité. Comme on le sait, le burkini – vêtement de bain d’invention récente – recouvre entièrement le corps de la baigneuse musulmane, des talons jusqu’au sommet de la tête. Seuls, les pieds, les mains et le visage entrent en contact direct avec l’eau. Il s’agit de protéger le corps de la femme et, donc, sa pudeur, contre des regards supposés concupiscents ou relevant d’un voyeurisme banal sinon instinctif. C’est vrai qu’ainsi enveloppée celle qui s’avance dans la mer ne risquerait pas de provoquer un accès de lubricité chez le célébrissime loup de Tex Avery.

    Si entrer dans l’eau tout habillé s’impose en tant qu’exigence incontournable d’une religion, qu’il en soit ainsi mais sa pratique ne saurait s’inscrire, surtout à des fins prosélytes (comme cela a été dit), dans les piscines publiques ou les plages. Cacher son corps au contact de l’eau énonce un fait capital : c’est une façon d’interpréter le vivant qui, indéniablement, n’a rien à voir avec l’héritage esthétique et spirituel issu de la Grèce ancienne, de Rome mais aussi de la Gaule et d’autres peuples indo-européens. En effet, la nudité, loin d’avilir l’individu à partir du moment où on lui confère une signification symbolique, nous allons y revenir, transcrit une notion d’hommage à la Création conçue par le vouloir divin. Avant d’aller plus loin, rappelons que, dans le contexte civilisationnel arabe, la représentation du corps humain n’est pas souhaitée et même déconseillée.

    Il est dit qu’Allah est un musavir, autrement dit un « créateur », terme qui désigne aussi un « peintre ». D’où la crainte d’imiter Dieu en représentant un visage ou une silhouette humaine. On sait que Mahomet lui-même a détruit des idoles à la Mecque mais aurait épargné une figure de la Vierge à l’enfant. Toujours est-il que l’image ou la contemplation du corps d’une personne ne doit pas devenir un sujet d’admiration et de louanges. En un mot, on ne peut exalter ce qui est beau car ce serait faire passer cet objet avant le Créateur et, de la sorte, perçu comme blasphématoire. Pour user d’un terme à la mode dans le monde journalistique, là se trouve un clivage méritant le qualificatif d’irréductible. L’Islam écarte donc la représentation corporelle de son espace sociétal alors que, tout au contraire, l’Européen en multiplie les représentations. De par l’héritage grec, l’image d’un corps dénudé ne répond pas à on ne sait quel érotisme exhibitionniste mais à la volonté de valoriser la beauté que présente – du moins sous sa spécificité de souche européenne – l’espèce humaine. Et pourquoi rejeter la beauté inscrite dans le vivant ?

    D’autant plus que le corps humain est construit selon les proportions du fameux « nombre d’or » présent partout dans la nature, à croire que la Création procède d’une intelligence faisant se conjoindre mathématiques et harmonie(1).

    Tout l’art grec résulte de ce principe, qu’il s’agisse d’une statue ou d’un temple.

    Cette passion de la perfection qui, dans le contexte de la sacralité grecque, s’impose comme une référence au principe apollinien, poussera les sculpteurs du siècle de Périclès et, plus tard, leurs continuateurs à conférer aux visages sculptés un angle facial de 90° que ne possèdent que rarement, pour ne pas dire jamais, le représentants de notre humanité (en Europe, l’angle facial le plus rapproché avoisine 88°). Selon le Grand Larousse (édition de 1930, précisons-le), il s’agissait, par cet angle de 90°, de transcrire morphologiquement, je cite, « la majesté, l’intelligence et la beauté »(2).

    Lors de la Renaissance, les artistes s’inspirèrent prioritairement de la statuaire grecque. Ainsi, l’une des plus célèbres statues de cette période, le David de Michel Ange, est un exemple de physique parfait tandis que son profil est construit à partir de l’angle de 90°.

    Plus proches de nous et pour rester dans l’actualité aquatique, on pourrait mentionner de nombreuses représentations de naïades. N’en choisissons que deux. L’éblouissante « Danaïde » d’Auguste Rodin (1840-1917) (illustration à la une) et celle d’un remarquable artiste genevois, James Pradier (1790-1852), occasion de rappeler son souvenir. Sa superbe baigneuse est, en elle-même, un hymne à la féminité (voir ci-contre).

    Au passage signalons que, durant notre Moyen Âge européen, le christianisme a conservé précieusement le projet grec selon lequel toute beauté procède du divin. Parfaite illustration de cela, la représentation du Christ au portail de la cathédrale d’Amiens. En découvrant sa physionomie, on comprend pourquoi il fut désigné comme « le Beau Dieu ».

    Pour nous résumer disons que les peuples (indo-)européens ont toujours fait en sorte que la recherche passionnelle du beau et sa réalisation soient parties prenantes de leur environnement et reçoivent le statut d’intermédiaire entre l’humain et le divin(3). Or cette perception du beau passe par la physiologie ; et ce, d’autant plus que la maîtrise d’un territoire et la défense qu’il nécessite ne peuvent s’accomplir durant tant de générations – s’accumulant sur des millénaires – sans une somme d’efforts modelant le corps. L’individu qui, de façon continue, se confronte musculairement à la matière, finit par acquérir une plastique impeccable. Il devient ainsi lui-même une œuvre d’art… inépuisable sujet d’inspiration pour le sculpteur ou le peintre.

    L’homme et, bien entendu, la femme sont omniprésents dans l’ornementation du cadre de vie des Européens. Du reste, les musées mais aussi les lieux publics en témoignent abondamment. Avant que l’art contemporain, sous l’effet d’une pathologie équivalente au « Grand Remplacement », se mette à rejeter l’harmonie corporelle, l’être occidental a multiplié les chefs d’œuvres magnifiant, sous le triple signe de la force, de l’élégance et de la grâce, l’ensemble anatomique nous constituant.

    De telles réalisations ne pouvaient évidemment éclore en terre d’Islam. Il ne s’agit pas, on l’aura compris, de porter une critique envers ce courant de civilisation mais de constater qu’existent des perceptions totalement différentes du monde et qu’il faut renoncer au plus vite à tenter de faire cohabiter et même, comme le souhaitent certains humanistes « hors sol », à pousser à la fusion, des sociétés aussi antinomiques(4). Pareil projet relève de l’utopie ou d’une irresponsabilité frôlant la maladie mentale(5). Ces jours-ci, on parle beaucoup, du côté de Bordeaux, d’« identité heureuse ». Mais les identités ne seront « heureuses » et se respecteront mutuellement – ce que nous souhaitons tous ! – que lorsque chaque peuple pourra retrouver ou, plus exactement, aura spirituellement reconquis, l’homogénéité de son ethno-culture.

    Paul-Georges Sansonetti (Nice Provence Info, 30 août 2016)

    Notes

    (1) On pourra se référer à ce propos à notre éditorial intitulé « L’appartenance, la forme et le centre » du 26 novembre 2014.
    (2) Article précisément intitulé « angle facial ». Dans l’édition du Petit Larousse de 1988 on pouvait encore lire (p. 401, au mot « facial », cette fois) que cet angle « est plus ou moins ouvert selon les groupes humains ». Mais plus rien (ni à « angle », ni à « facial ») dans l’édition de 2003.
    (3) Outre le monde indo-européen, signalons que dans l’ésotérisme hébraïque, le mot Tiphéreth, signifiant « Beauté », prend place au cœur d’une structure médiatrice entre le domaine (limité par la matière et le temps) de l’humain et celui, infini, du divin.
    (4) Le nouveau maire musulman de Londres, Sadiq Khan, s’est empressé de tenter de faire interdire dans le métro de la capitale les affiches représentant des femmes au corps « irréalistes » selon lui. En fait toute représentation de la femme. Bizarrement la classe politique bien pensante au complet qui avait applaudi l’élection de ce maire musulman, s’est tue lors de cette décision.
    (5) Jugement déjà formulé dans notre article « Les bachi-bouzouks et Toutatis » du 7 août 2016.

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  • La politique, à quoi bon ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Slobodan Despot, cueilli sur Arrêt sur info et tiré de sa lettre Antipresse. Une vision certes pessimiste du combat politique et du cirque électoral mais solidement argumentée...

     

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    La politique, à quoi bon ?

    L’automne et l’hiver 2016/2017 sont remplis d’échéances électorales, en particulier les élections présidentielles américaines et françaises. J’aimerais m’y intéresser, je le devrais par curiosité professionnelle, mais je n’y arrive pas. La revue de presse est un exercice qui me paraît de plus en plus oiseux. De la même manière, on m’invite à nombre de colloques, conférences, « assises » et concertations. Je décline les invitations de nature politique. Non par prudence ou calcul, mais par manque d’intérêt et par un sentiment aigu de perte de temps.

    Nous avons dépassé ce stade, le stade de la politique démocratique et parlementaire, de l’Etat de droit et de tout l’héritage de la modernité européenne. Nous sommes bien au-delà. Beaucoup le sentent, mais il faudra le répéter mille, cent mille, un million de fois pour ébranler la loyauté séculaire des Européens civilisés à l’égard d’institutions qui sont au mieux, désormais, des dents nécrosées. Nous avons laissé s’établir un « antisystème » comme l’a esquissé Lev Goumilev. Il est né de nos valeurs, nourri par notre prospérité, mais il les retourne contre elles-mêmes — tant les valeurs que la prospérité —, ne pouvant viser que l’entropie, le nivellement de tout.

    *

    Alexandre Zinoviev était cet autre Russe de génie qui décrivit l’essence du système totalitaire soviétique dans ses livres, en particulier dans Les hauteurs béantes. Cela lui valut de devoir s’exiler d’URSS en 1976 et d’atterrir en Europe de l’Ouest. En Allemagne plus précisément. A la différence de tant de dissidents pour qui le « monde libre » démocratique, anglo-saxon et libéral, représentait la terre promise, la fin de toute lutte et de toute réflexion, Zinoviev continua d’analyser sans complaisance son environnement et en tira une série d’essais dévastateurs. Dans l’un d’entre eux — est-ce dans La grande rupture ou L’Occidentisme  ? — il raconte comment il avait eu la surprise de ne jamais rencontrer, « chez nous », deux phénomènes qu’il était certain de devoir rencontrer.

    Le premier de ces phénomènes, c’était le capitalisme au sens classique. « Je n’ai pas rencontré de capitalistes, de capitaines d’industrie, de grands brasseurs d’affaires. Je n’ai vu que des patrons faisant tourner de l’argent qui n’était pas à eux : des employés des banques. » Pendant que nous pensions encore liberté d’entreprise, concurrence, marché, Zinoviev voyait déjà la financiarisation universelle jouant avec travail humain comme avec des jetons au casino.

    L’autre phénomène que Zinoviev chercha avec sa lampe-torche tel un Diogène moderne, c’était… la démocratie. Certes, il avait vu les rituels électoraux auxquels la population était convoquée périodiquement — et auxquels elle se rendait de moins en moins — pour élire des représentants qui s’empressaient d’oublier leurs promesses et d’agir contre les intérêts de leurs électeurs. Mais de démocratie au sens premier de pouvoir aux mains du peuple, point ! Publiques ou privées, les instances administratives et économiques de l’Occident reposaient toutes sur des structures de pouvoir strictement pyramidales aboutissant à l’autorité d’un petit nombre. Il eut même la malice de relever que dans les soviets d’entreprise de son URSS natale, au moins, la balayeuse pouvait prendre la parole contre le chef de clinique et même obtenir gain de cause si ses griefs étaient fondés. A plusieurs reprises, il prophétisa que le contrepouvoir des syndicats, à l’Ouest, n’était qu’une concession diplomatique extorquée par la pression de l’empire communiste. Concession qui serait retirée sitôt que l’ennemi idéologique aurait disparu. Dont acte. La condition des salariés n’a cessé, de fait, de se détériorer depuis la chute du Mur en 1989. Les syndicats sont devenus des « partenaires » du patronat et la gauche de pouvoir a trahi sa morale et ses électeurs d’une manière à peine concevable. On n’aura pas attendu Merci Patron ! pour constater cette régression des rapports sociaux qui fait ressembler de plus en plus nos sociétés « avancées », nos fiers Etats-Providence, à l’Angleterre de Dickens.

    A partir de telles observations, Zinoviev élabora sa théorie de la « Suprasociété globale ». A ses yeux, ce que nous appelons la « mondialisation » n’était que la substitution universelle des anciennes loyautés verticales par des loyautés horizontales. En d’autres termes, les élites ne faisaient plus allégeance au « terreau » qui les avait nourries, élues ou déléguées (famille, commune, région, communauté, nation…), mais uniquement à leurs pairs de même rang à l’échelon global. Bref, à leur caste. La dilution des frontières géographiques et politiques allait de pair avec un renforcement de la stratification sociale. Ainsi Zinoviev fut-il parmi les premiers à voir que le « gendarme planétaire », les USA, n’agissait nullement au nom des intérêts nationaux étasuniens, mais en tant que « bras armé » ou « zombie » au service d’une puissance occulte, c’est-à-dire non élue, non légitime, non déclarée. Une fois qu’elle aurait usé le molosse américain jusqu’à sa dernière canine, la Suprasociété pourrait tout aussi bien, me disait-il, se trouver d’autres chiens de garde.

    Si elle invente des néologismes selon les besoins de la démonstration — et parce qu’elle explore des réalités totalement nouvelles —, la sociologie de Zinoviev n’a rien d’abstrait. Pour comprendre la politique des « décideurs », explique-t-il, on peut toujours étudier leurs idées et leurs principes, scruter les attentes de leur base électorale, examiner leur programme à la loupe — et l’on n’aura pas avancé d’un pouce. Ce qu’il faut savoir avant tout, c’est avec qui ils dînent et qui peut entrer sans frapper dans leur cabinet. La description des cercles réels du pouvoir — famille, amant(e)s, amis, mécènes, « gourous » intellectuels, réseaux informels — permet de retracer des lignes de force qui n’ont aucun rapport avec les étendards politiques des élus. La Suprasociété globale apparaît ainsi comme un conglomérat de banquiers, de grands administrateurs, de nababs industriels, médiatiques et culturels, de diplomates, de hauts fonctionnaires internationaux, d’universitaires, de people, de technologues et d’élus. C’est un monde ductile où l’on évolue au gré des connaissances et des affinités et où les titres formels ne constituent qu’un « ticket d’entrée » ou une carte de visite. L’effondrement de tous les garde-fous institutionnels et coutumiers qui la bridaient tant soit peu la rend arrogante et de plus en plus visible. L’annihilation de la morale ordinaire et du sens commun favorise ce processus bien davantage que la décadence des institutions. Encore que ceci soit étroitement lié à cela. A l’heure qu’il est, cette suprasociété règne sans partage. Dans la « vertueuse » Suisse, plus de 9 conseillers nationaux (députés) sur 10 sont contrôlés par la Suprasociété via des conseils d’administration, faisant de la vie parlementaire une pure mascarade. Dans ce même pays, par ailleurs, une très sérieuse étude de l’université de Zurich a montré que l’économie mondiale était dominée par 147 sociétés seulement, mettant le contrôle effectif de l’humanité entre les mains d’un très petit groupe de gens qui ne représentent qu’eux-mêmes. Quel parti politique s’est emparé de ce thème capital ? Aucun.

    *

    Privés de repères, intimidés, censurés dans leurs convictions les plus spontanées, les peuples dans leur ensemble continuent pourtant de se fier au système, ne serait-ce que par réflexe, malgré les démentis, malgré la « contreculture » de l’internet, malgré l’ineptie et la corruption criantes des dirigeants. (Il est vrai qu’à un niveau local, en Suisse du moins, il a encore son utilité.) Ainsi, début juillet dernier, le recrutement cynique de l’apparatchik européen Barroso par Goldman-Sachs les a « indignés » un instant, les médias ont poussé quelques grognements, et puis tout a été oublié dès le premier attentat. Du reste, en se faisant salarier par les requins de Wall Street, l’ex-hippopotame de Bruxelles n’a fait qu’officialiser des liens qui jusqu’alors étaient tacites. Il a cessé, en somme, de bosser au noir.

    Ce scandale aurait pu servir de tremplin à une enquête d’ensemble sur la nature et l’étendue de tels liens. Des partis populistes, ici ou là, pourraient nommer et prendre pour cible la cause, c.à.d. cette caste autocratique, apatride et déchaînée, plutôt que de s’occuper des effets tels que l’islamisation, le « grand remplacement » ou l’insécurité. S’ils ne le font pas, c’est peut-être qu’à partir d’un certain rang leurs directions trempent (ou aimeraient tremper) dans la même piscine, ne serait-ce que d’un orteil. Signe que la cooptation de caste n’est pas qu’une « dérive » susceptible d’être corrigée, mais la force d’intégration historique du système occidental. Ce qui était cité (lois, vertus, constitutions) se transforme en ménage (management privé).

    On attend toujours, par ailleurs, les initiatives politiques, « citoyennes », voire académiques, en vue d’un audit général de l’enseignement universitaire et des médias de service public du point de vue, justement, du service qu’ils rendent à la communauté qui les entretient. Depuis des décennies, les facultés de sciences humaines sont le foyer principal des théories de la culpabilisation, de la haine de soi et de la « déconstruction » de toutes les valeurs qui avaient fait de l’Europe une civilisation puissante, ouverte, éclairée et tant soit peu équitable. Ni les stalino-maoïstes hier ni les islamistes aujourd’hui ne pourraient nous danser sur le ventre sans la complicité du mandarinat universitaire qui a fini par criminaliser toutes les tentatives de protection du même face à l’autre. Fût ce au nom de nos valeurs les plus généreuses et les plus incontestables.

    Ces institutions intouchables sont les génératrices de l’« enseignement de l’ignorance  », des programmes d’abrutissement qui fabriquent les nouveaux analphabètes qu’on sacrifie aux dieux de la Consommation. Par capillarité, elles « informent » également notre information en créant des générations de journalistes unidimensionnels, grégaires, politiquement alignés et d’une inconsistance morale qui fait la joie des lobbies et des potentats.

    Cela fait lourd, comme « autogoal », pour nos chers impôts ! Qui s’en soucie ? Qui enquête ? Personne. L’imposition d’une surveillance publique effective sur l’enseignement supérieur pourrait totalement changer le cours de notre suicide de civilisation. Encore faudrait-il comprendre comment ça marche et oser mettre le bâton dans la fourmilière. Encore faudrait-il que nos communautés aient gardé un reste de sentiment communautaire pour pouvoir agir de manière collective. Les partis et mouvements politiques demeurent leurs derniers points de rassemblement. Mais ils continuent de pousser leurs charrettes dans leurs bonnes vieilles ornières où le pouvoir réel ne circule plus. CQFD : si vous voulez agir sur la réalité de votre environnement, faites d’abord éclater les cadres politiques !

    *

    On dit que la flotte ottomane perdit la bataille de Lépante parce que ses navires dépassaient trop le niveau de la mer et faisaient des cibles faciles. Ce défaut de conception fatal était dû au fait que les grands turbans des pachas exigeaient de la hauteur sous barreaux. Les traditions civiques et politiques de l’Europe sont nos turbans. Nous ne les réviserons, si nous survivons, qu’après le naufrage de notre flotte, en tout cas pas avant. Dès lors, pourquoi s’agiter ?

    Slobodan Despot (Lettre Antipresse N° 38, 21.8.2016) © 2016 Association L’Antipresse

    PS. Quoi qu’on puisse penser de lui par ailleurs, Donald Trump est le seul prétendant à un poste politique éminent en Occident, ces dernières années, que la Suprasociété ne semble pas contrôler. Ses milliards l’ont mis à l’abri de cette « protection ». Cela, bien davantage que sa vulgarité naturelle et ses excès, explique le torrent de haine déversé contre lui par l’ensemble des médias occidentaux. Il est impossible qu’il accède à la charge suprême.

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  • Retour sur le parcours intellectuel d'Alain de Benoist...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist au Cercle Kritik, dans lequel il revient sur son parcours intellectuel...

    Le Cercle Kritik se décrit comme l'alliance d'un afficionado de Georg Lukàcs et d'un adepte de Friedrich Hayek "mettant de côté leurs divergences sur des questions périphériques pour focaliser leurs attaques et leurs critiques sur un point central : la social-démocratie et la domination de la rente parasitaire; éteindre la démesure des abstractions financières, et redonner sa primauté à la sphère de la production réelle".

     

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  • Pour une Europe indépendante...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Jean-Michel Quatrepoint au Figaro Vox et consacré à la nécessaire réorientation du projet européen  à la suite du Brexit.

    Journaliste, Jean-Michel Quatrepoint a notamment publié Mourir pour le yuan (François Bourin, 2011), Le choc des empires (Gallimard, 2014) ou Alstom, scandale d'Etat (Fayard, 2015).

     

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    Jean-Michel Quatrepoint : « Organisons un mouvement pour l'indépendance de l'Europe ! »

    FIGAROVOX. - Les électeurs du Royaume-Uni ont choisi jeudi 23 juin que leur pays sorte de l'Union européenne. Cette interruption délibérée du processus de «construction européenne» par le peuple britannique est-elle un événement historique?

    Jean-Michel QUATREPOINT. - Le Brexit marque la fin d'un cycle commencé il y a quarante ans, avec l'école de Chicago, et qui fut incarné par les figures de Margaret Thatcher et Ronald Reagan. La victoire idéologique de cette doctrine se traduisait par l'application de la pensée de Milton Friedman, stipulant l'efficience absolue des marchés, un libéralisme total et toujours moins d'Etat. Mais on observe que l'histoire avance à grands coups de balancier: le néo-libéralisme se voulait la fin de l'Histoire en s'appuyant sur le libre-échange absolu, la globalisation - à ne pas confondre avec la mondialisation - et l'uniformisation du monde sous la bannière anglo-saxonne. Mais ce modèle a subi plusieurs coups d'arrêt. Le premier fut les attentats du 11 septembre 2001 dans les tours jumelles: ils ont été la démonstration des faiblesses d'un monde globalisé et financiarisé, par rapport à des actions terroristes. Le deuxième, ce fut la crise des subprimes en 2008. Le système avait assimilé les attentats du 11 septembre, il n'a toujours pas digéré la crise des subprimes. C'est bel et bien le modèle économique lui-même qui est désormais en bout de course. Les populations se sont aperçu que, contrairement à ce qu'on leur avait affirmé, ce modèle n'était pas - en tout cas n'était plus - gagnant-gagnant: il y avait des gagnants et des perdants.

    Londres et le reste de l'Angleterre sont d'excellents symboles de cette réalité. Les gagnants de la globalisation sont à Londres, ce sont les financiers mais aussi différentes catégories de migrants - parce qu'ils occupent un certain nombre d'emplois en acceptant des salaires plus bas et un faible système de protection sociale. Les perdants ce sont les autres, ceux qui vivent en périphérie, à la campagne, et qui ne voient pas le bien-fondé de cette globalisation ni les progrès que leur apporterait l'UE.

    La globalisation se traduit par une course au moins-disant social et fiscal, voire environnemental. En Europe, la politique d'austérité imposée par une Allemagne qui reste arc-boutée sur un modèle ancien a entraîné une récession. La Grèce est exsangue. Les pays européens ont un fort taux de chômage et un faible taux de croissance. L'Europe n'a pas retrouvé les niveaux de PIB de 2007.

    Ce modèle néo-libéral était sans doute nécessaire il y a quarante ans pour mettre fin aux dérives du keynesianisme. Aujourd'hui, il a trouvé ses limites. Il engendre une grande stagnation qui empêche la croissance. La Chine a ses problèmes, comme les pays émergents. La chute des prix du pétrole a été en partie bénéfique aux Américains et aux Européens, mais a lourdement touché les pays producteurs. Le remède, la seule réponse à cette stagnation généralisée aura été le quantitative easing. Les banques centrales font tourner la planche à billets et ajoutent de la dette à la dette. Mais cet argent ne s'investit pas dans l'économie réelle. Il alimente les marchés financiers, les produits dérivés (600 trillions de dollars), le shadow banking, et la pratique des taux négatifs, une aberration en système capitaliste, qui ne profite qu'à un système financier par ailleurs malade.

    En un mot, le Brexit est la manifestation politique et idéologique de la fin de l'ère reagano-thatchérienne. Et le moindre des paradoxes n'est pas que cette manifestation ait eu lieu au Royaume-Uni.

    Certains commentateurs pointaient l'absence de culture et l'âge avancé des pro-Brexit, en comparaison de l'éducation et de la jeunesse des partisans du maintien dans l'UE. Ce clivage est-il pertinent?

    Il est toujours réducteur de faire du manichéisme sur ce type de sujets. On a observé un déferlement de haine de la part de quelques penseurs notamment en France, à l'encontre du peuple britannique qui a voté pour le Brexit. Kenneth Rogoff, économiste américain (qui fut économiste en chef du FMI entre 2001 et 2003) a même été jusqu'à expliquer qu'une majorité de 52% n'était pas suffisante pour décider un matin de tout plaquer. Ce professeur d'économie et de science politique devrait pourtant se rappeler qu'au lendemain de Maastricht, ceux qui avaient milité pour le non se sont inclinés face au verdict des urnes. On voit donc bien que cette crise du modèle économique se double d'une crise du modèle politique.

    Comment expliquer la manière très hostile dont ont été traités les vainqueurs du référendum?

    Nous sommes passés à un autre stade, celui de la post-démocratie, celui du gouvernement des «sachant» par rapport à une plèbe inculte. C'est cela que disent les Minc et autres BHL. Il y a d'un côté ceux qui savent, et de l'autre les ignorants. Il faudrait donc laisser gouverner «ceux qui savent». C'est une approche que l'on pourrait qualifier de totalitaire. Ou, pour le moins, de non démocratique.

    On sent qu'il existe un clivage, de plus en plus irréconciliable, entre des gens qui voudraient aller plus loin dans l'application d'un modèle qui ne marche plus et d'autres qui s'opposent à ce modèle… mais qui n'ont aucune envie d'assumer la responsabilité du pouvoir. Je pense évidemment à Boris Johnson, mais il n'est pas le seul. Il adopte aujourd'hui le même comportement qu'un Jean-Marie Le Pen hier, qui menaçait le «système» sans vouloir accepter d'endosser des responsabilités. Toute la difficulté aujourd'hui, c'est qu'il faut que les gens de bonne volonté, qu'ils soient européistes ou eurosceptiques, réfléchissent au modèle d'après. Celui-ci ne sera ni keynésien, ni néo-libéral à la Friedman. Ces deux systèmes économiques ont fait leur temps. Il est temps de réinventer un modèle qui soit propre au génie européen. Un modèle qui tienne compte des impératifs écologiques, énergétiques et de la révolution numérique. Un modèle que l'on ne nous impose pas.

    Justement, existe-t-il un «génie européen» qui soit traductible en politique?

    Il n'y aura pas d'Europe fédérale. On le sait depuis des années mais certains font semblant d'y croire encore. Le 30 juin 2009, la cour constitutionnelle de Karlsruhe avait rendu un arrêté stipulant que seuls les États nation étaient dépositaires de la légitimité démocratique. Si l'on croit encore à la démocratie, il faut donc réfléchir à une confédération d'États nations, une communauté disposant de nouvelles structures adaptées.

    Les commissaires n'ont plus leur place, en vertu de quoi il faudra supprimer la Commission européenne. Le nombre de fonctionnaires européens, 36 000, peut être réduit. Ces derniers seront au service du conseil des chefs d'État et des ministres des 27 États membres. C'est là que devront se prendre les décisions puisque ce sont ces représentants des États nations qui sont légitimes. En parallèle, il faut revoir la composition du Parlement européen et revenir à un régime mixte: une partie des députés élus selon l'actuel mode des élections européennes et une autre partie désignée par les parlements nationaux. Ainsi il y aurait un meilleur ancrage des décisions prises au Parlement européen.

    Personne n'est obligé de rester dans l'UE. Mais il faut proposer une Europe à la carte. Certains États pourraient décider des coopérations plus approfondies s'ils le souhaitent, sur de multiples sujets, notamment l'industrie. Airbus est au départ une coopération limitée à quatre États. Un projet industriel sur le traitement des données, le Big data, et une coopération renforcée sur l'énergie pourraient être menés à bien.

    N'oublions pas que les Britanniques pourront aussi participer ponctuellement à des coopérations, notamment dans le domaine de la défense. Quid d'une politique de sécurité et de défense commune? Cela implique une prise de conscience des rapports de force dans le XXIe siècle, qui marque l'avènement d'un nouveau monde multipolaire et multiculturel. Il faut que l'Europe arrête de s'en remettre aux États-Unis pour sa défense.

    Vous évoquez la possibilité d'une Europe de la Défense. Pourtant, dans l'état actuel des choses, l'article 42 du Traité de l'Union européenne subordonne la Politique européenne de sécurité et de défense à l'OTAN. Une politique de défense européenne indépendante est-elle envisageable et crédible?

    La France a commis l'erreur de revenir dans le commandement intégré de l'OTAN et il est impératif de repenser les rapports de notre pays avec cette organisation militaire. Cela passera par l'augmentation des budgets de la défense - ce que demandent d'ailleurs les Etats-Unis, car cela les arrange de payer moins tant que ces États sont dans l'OTAN. Il faut instaurer une préférence communautaire pour les achats de matériels militaires, et ne plus systématiquement acheter américain. Je trouve à cet égard intéréssante , la proposition de Thierry Breton de créer un fonds d'investissement pour la Défense au sein de la zone euro. Il serait. alimenté par des emprunts de très longue durée et servirait à financer une part des systémes de défense communautarisés ( gardes-frontières, lutte contre le terrorisme etc.. ) et l'acquisition de matériels européens. Chaque Etat gardant bien sur la souveraineté sur la majeure partie de son budget de défense. Et pour la France bien sur la souveraineté sur sa force de frappe. La France doit en tout cas montrer l'exemple et augmenter régulièrement son budget de la Défense, en passant d'un peu plus de 1,5 % à 2,5% du PIB. Des coopérations renforcées par zones sont à organiser. Tous les États de l'UE n'ont pas les mêmes intérêts. Par exemple, les intérêts de la France se situent d'abord dans le bassin méditerranéen, au niveau de l'Italie, de la péninsule ibérique et de la Grèce, et de l'Afrique du Nord. Les priorités géostratégiques des pays baltes et de la Pologne se trouvent au niveau de la frontière russe. Or, notre intérêt n'est pas de se laisser entraîner dans une guerre froide, voire chaude, contre la Russie qui, fait partie de l'Europe.

    Quel impact aura le Brexit sur les négociations autour du traité transatlantique?

    Pour les Américains, le Brexit est une mauvaise affaire. Les Anglais étaient des partenaires de poids pour le traité de libre-échange transatlantique. Ils perdent un allié dans ces négociations. Aux États-Unis, Donald Trump militait contre ces accords, et Hillary Clinton, après les avoir préparés du temps où elle était secrétaire d'État de Barack Obama, y est à présent défavorable. En réalité, ces accords font le jeu des multinationales, essentiellement américaines, à ne pas confondre avec le peuple américain. Comment réguler les multinationales, voilà l'enjeu actuel. Je vois avec plaisir que la classe politique française a enfin pris conscience qu'en l'état actuel des négociations et des rapports de force, cet accord serait un marché de dupes pour les Européens et encore plus pour les Français.

    Plusieurs candidats à la primaire de la droite (Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire) ont formulé des propositions de référendum sur un nouveau traité européen. Un référendum dont la question porterait sur l'appartenance de la France à l'UE permettrait-il de clarifier le rapport que les Français entretiennent à une construction européenne qui semble en panne depuis le non massif au référendum de 2005?

    La France, contrairement au Royaume-Uni, est un pilier de l'UE. L'idée européenne est au départ américaine. Jean Monnet, l'un des pères fondateurs de la construction européenne, était un banquier davantage américain que français. La construction d'une Europe unifiée a été pensée dans le but de faire un marché unifié qui pèse face à l'URSS. Après la chute de l'Union soviétique, on a assisté à une montée en puissance du modèle néo-libéral, le marché s'est ouvert à tous les vents et l'UE est devenue une filiale des Etats-Unis. Si vous faites un référendum aujourd'hui, dans la plupart des pays, le non ou plutôt la sortie, aurait de grandes chances de l'emporter. Or, les peuples européens, et certainement les Français, ne sont pas contre le principe d'une Union. Ils sont contre la manière dont on a bâti cette union depuis un quart de siècle. Ce qui n'est pas la même chose. Ils ne sont pas contre la libre circulation des marchandises et même des personnes. Mais ils ne veulent pas une course au moins-disant fiscal et social. Ils veulent à la fois plus de liberté et ne plus être soumis à des bureaucraties tatillonnes et incompréhensibles et en même temps ils souhaitent être protégés. Contre les aléas de la vie, et c'est la responsabilité des systèmes de protection sociale, et contre les agressions d'où qu'elles viennent. C'est parce qu'elles ne répondaient pas à cette double exigence que l'UE et les institutions européennes ont failli et que les peuples, à commencer par les Britanniques, votent contre elles.

    Quels sont les écueils qui menacent l'UE?

    Le danger serait que nous basculions dans ce modèle californien que l'on voit poindre, ce capitalisme numérique, prolongement en quelque sorte de ce capitalisme financier qui a fait les dégâts que l'on connaît. Un modèle où l'hyper-individualisme est la règle. Où les États démocratiques laissent peu à peu le pouvoir à de nouvelles institutions, comme les multinationales, les innombrables organisations (FMI, banques centrales, comité de Bâle, banques centrales), les fondations des milliardaires, les ONG qui n'ont ni légitimité démocratique, ni comptes à rendre. Ce bouleversement technologique sans régulation, risque de nous conduire à une ubérisation du monde. Dans ce type de révolution technologique se mêlent le pire et le meilleur. À nous d'éviter que le pire ne prenne le dessus.

    Cette révolution numérique, ce basculement dans l'iconomie, nous ne devons pas la subir, sinon nous verrons une montée encore plus grande des inégalités. Au risque de déboucher sur un monde où il y aura, d'un côté les hyper productifs et les sachant, et de l'autre une masse - qui ne sera même plus concurrencée par les migrants, mais par les robots. Une masse à qui on allouera une sorte de revenu minimum. De quoi survivre et consommer… un peu. Voilà le risque. Voilà pourquoi il faut absolument réinventer un modèle de croissance. Comment? En commençant par établir avec ces nouveaux pouvoirs, qui tendent à la monopolisation, de nouveaux rapports de force, de nouvelles relations, afin d'éviter que ne se généralise le dumping fiscal, social, environnemental. C'est là où l'Europe retrouve tout son sens. Encore faut-il que les représentants des peuples européens aient une claire vision des enjeux et soient relativement insensibles au lobbying de ces nouvelles puissances. La France ne peut pas négocier toute seule avec Google ou sur des thématiques comme l'évasion fiscale.

    Est-il possible de réformer l'UE de l'intérieur?

    Nous devons avoir une vision claire de ce qu'on veut pour l'Europe. Organisons un mouvement pour l'indépendance de l'Europe, selon nos valeurs, nos intérêts communs, stratégiques et commerciaux, sans s'aligner systématiquement sur les États-Unis. Ou plutôt sur les intérêts du big business. Je constate qu'aux États-Unis, la révolte des classes moyennes s'est concrétisée aux primaires par les votes pour Bernie Sanders et surtout Donald Trump. Là aussi, le message est clair: les classes moyennes veulent reprendre en mains leur destin. Elles ne sont pas contre l'économie de marché, bien au contraire, mais elles veulent à la fois des règles du jeu non faussées, une concurrence loyale et plus de protection.

    Jean-Michel Quatrepoint, propos recueillis par Eléonore de Vulpillières (Figaro Vox, 8 juillet 2016)

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  • Halte au féminisme punitif !...

    Le nouveau numéro de la revue Eléments (n°161, juillet - août 2016), que les abonnés ont déjà reçu, sera disponible en kiosque le 16 juillet 2016.

    A côté du grand entretien avec Élisabeth Lévy et du dossier consacré à la France des régions,  on trouvera les rubriques, toujours aussi riches, «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama».

    Bonne lecture !

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

    Eléments 161.jpg

    Au sommaire :

    Éditorial    
    Régions, nations, Europe par Alain de Benoist   
    Forum    

    L’entretien
    Élisabeth Lévy regarde les hommes tomber...   

    Cartouches
    Le regard de Michel Marmin 
    Chronique d’une fin du monde sans importance par Xavier Eman
    Chronique cinéma par Ludovic Maubreuil
    Champs de bataille par Laurent Schang
    Sciences par Bastien O'Danieli

    Le combat des idées

    La guerre des deux judaïsmes
    Par  Fabrice Moracchhini

    La fraude en col blanc. Vers un capitalisme criminogène
    Entretien avec Jean-François Gayraud

    La grand défaite des femmes
    Entretien avec Eugénie Bastié

    Pierre-André Taguieff : au nom des putes
    Par François Bousquet
     
    Le crépuscule des idoles postmodernes
    Par David L’Épée

    Le maître de l'enracinement dynamique
    Entretien avec Michel Maffesoli


    J.G. Ballard : pour un catastrophisme impassible
    Par François Dormeuil
      
    Avec les aristocrates de l'Amérique sauvage
    Par Falk van Gaver
      
    Paradoxal Jean Mabire
    Par Arnaud Guyot-Jeannin

    Les décombres si encombrants de Lucien Rebatet
    Par Michel Schmidt

    La Nouvelle Vague vue de droite
    Par Michel Marmin
      
    Miguel de Cervantès, Grand d'Espagne
    Par José Vincente Pascual

    Dossier : Régions, le rendez-vous manqué

    Oui à l'autonomisme, non à l'indépendantisme
    Par Thibault Isabel

    Le grand ratage de la réforme territoriale
    Par Didier Patte et Pascal Eysseric

    L'Alsace rebelle
    Entretien avec Olivier Maulin

    Langues régionales : sous la dictée du français
    Par Alain de Benoist
     
    Dernier adieu à la Lorraine
    Par Laurent Schang et Jean-François Thull

    Musique : l'Occitanie à l'avant-garde
    Par Louis Gauzente
      
    Xavier Grall, le dernier barde
    Par Olivier François 

    La singularité du mouvement flamand
    Par Luc Pauwels         


    Panorama

    Le regard d’Éric Grolier

    Philosophie : cela a-t-il un sens de vouloir échapper au temps ?
    Par Jean-François Gautier

    Budapest en treize entrées
    Par Marc Hocine

    C’était dans Éléments : Pour en finir avec l'Europe de Bruxelles (1990)
    Par Charles Champetier

    Éphéméride : août

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  • La grande dissimulation...

    Les éditions du Toucan viennent de publier dans leur collection  L'Artilleur un essai de Christopher Booker et Richard North intitulé La grande dissimulation, et préfacé par Jacques Sapir. Christopher Booker est journaliste au Sunday Telegraph et Richard North est économiste et consultant pour le gouvernement sur les questions européennes.

     

    Grande dissimulation.jpg

    " Quel est le lien entre la CECA et l'occupation de la Rhénanie en 1923 ? Pourquoi le ministre Loucheur tenta-t-il de mobiliser Monnet de force pendant la Première Guerre Mondiale ? Comment l'Allemagne obtint-elle la renucléarisation secrète dès les années 50 ? Quelles furent les raisons de la chute de Kohl ? Comment fait-on craquer les chefs d'Etat lors des Conférences Intergouvernementales ? Comment fonctionnent les lobbies bruxellois ? Comment et pourquoi les Américains brisèrent-ils le Commonwealth ? Voici quelques unes des questions dont les réponses les plus surprenantes se trouvent dans l'ouvrage. En adoptant le point de vue anglais qui n'a jamais le droit de cité dans les médias français, ce livre exceptionnel brosse le portrait le plus exhaustif de la construction européenne, des origines jusqu'à l'échec du référendum de 2005 et au scrutin mémorable de ce mois de juin 2016.

    Outre une présentation en creux de la vie politique anglaise depuis 1945 (difficile à trouver avec une telle qualité en français), on est témoin progressivement de la « révolution de gouvernement » qu'impose la construction européenne et de la manière dont le pouvoir administratif supplante le pouvoir parlementaire. Ceci assure l'originalité du propos puisque l'Angleterre, habituellement qualifiée de « cheval de Troie américain » apparait de manière bien plus nuancée. Les comportements de De Gaulle, Monnet, Kohl, Delors ou Adenauer y sont présentés sous un jour nouveau, totalement méconnu du lecteur francophone. L'échec de la méthode communautaire apparait comme patent non pas au nom d'une condamnation idéologique mais au nom de son simple bilan. "

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