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europe - Page 83

  • Européanité...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Dessens, cueilli sur Eurolibertés, le site de l réinformation européenne, et consacré à la construction d'une véritable Europe... Docteur en droit et professeur en classes préparatoires, Richard Dessens a notamment publié La démocratie travestie par les mots (L'Æncre, 2010).

     

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    Européanité

    L’article 49 du TUE (Traité de l’Union Européenne) de 1993 énonce les critères nécessaires pour faire partie de l’Europe. Le premier est d’être un État, c’est-à-dire posséder une organisation institutionnelle avec souveraineté. Le second est d’être « européen », sans plus de précision, mais dont l’esprit est géographique, avec les ambiguïtés qu’il recouvre tout de même à l’est et au sud-est de l’Europe, ambiguïtés souvent plus politiques que géographiques en réalité. D’ailleurs, certains prétendent (cf infra Rapport du Sénat) que la prétendue « culture européenne » est en réalité universaliste et s’étend à de nombreux autres États dans le monde.

    Le troisième critère repose sur l’attachement aux valeurs visées à l’article 2 du TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne) : « L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes. »

    En fait, cette condition recouvre un ensemble de valeurs très généralistes, copie conforme de la DUDH (Déclaration universelle des droits de l’homme) de 1948, sans aucune spécificité européenne. Ce critère est d’ailleurs significatif du refus d’une identité européenne et en même temps d’un œcuménisme universaliste et mondialiste sans consistance mobilisatrice ni rattachement à une civilisation originale. Sans aucune démarcation avec d’autres cultures ou civilisations, ce critère fait de l’Europe une sorte d’attrape-tout de toutes les mixités en détruisant toute velléité de différenciation. L’esprit du TUE est celui du renoncement, son inspiration, la repentance.

    Le quatrième critère, postérieur au TUE, dit « critères de Copenhague », concerne des mesures qui sont essentiellement économiques et financières avec obligation de se plier aux exigences politiques, économiques et monétaires de l’Union européenne. Voilà le dernier clou du cercueil européen dont le contenu est donc uniquement constitué des vagues valeurs généreuses et cosmopolites des « droits de l’homme », complétées du seul enjeu de notre modernité : la financiarisation d’une économie mondialisée. L’idéal est splendide, le vivre-ensemble magnifié !

    Par ailleurs, le rapport Fauchon, de la Commission des Affaires Européennes du Sénat, en juin 2010, fait des États les seuls acteurs de l’Union en balayant toute possibilité d’une Europe des régions considérée comme une utopie et sans consistance. On comprend le poids des lobbies financiers dans de telles assertions. D’autant que les NUTS (nomenclature des unités territoriales) déterminées par l’Union recensent officiellement 98 régions de niveau 1 (grandes régions) et 274 de niveau 2 (sous-divisions du niveau 1), afin de décrédibiliser toute idée régionaliste européenne.

    En fait, les 98 régions recensées en NUTS 1 délimitent parfaitement les contours d’une organisation européenne fondée sur des grandes régions souveraines équilibrées. L’idée entêtante et récente des États-Nations reste contraire au principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » tant développée à la chute des Empires en 1918. Ces Empires européens qui avaient su créer un embryon d’Europe moderne en rassemblant des nationalités diverses en leur sein. Leur échec final pour de nombreuses raisons ne doit pas pour autant faire dédaigner le concept d’un nouvel « empire européen » unifié, sur fond d’identités régionales et d’une nouvelle européanité fédératrice. Les disparités des peuples européens sont une richesse qui constitue l’âme européenne, et non une entrave supposée. Avant de vouloir étendre l’Europe à la Méditerranée, à Israël ou à la Turquie, commençons par fédérer les peuples européens… Ce que l’Union est déjà incapable de réaliser sans idéal, sans objectif, sans contenu charnel, sans vision civilisationnelle.

    Ceux (conclusion du rapport Fauchon) qui considèrent que l’Europe est à la fois un espace et une puissance qui a vocation à s’étendre au-delà de ses contours géographiques, entraînent l’Europe vers une dislocation inéluctable et la fin de sa civilisation, dans une envolée de modernité mondialiste suicidaire.

    Rappelons que la « ligne de l’Oural » a été définie par le géographe de Pierre Le Grand, Vassili Tatichtchev, afin de faire apparaître la Russie comme une puissance européenne, en situant pour cela en Europe une partie importante du territoire et largement majoritaire de la population de l’Empire. Choix politique, la « ligne Tatichtchev » correspond aussi à une rupture culturelle au sein de la Russie entre les peuples d’Asie à l’Est et européens à l’Ouest.

    Les Varègues, descendant de Scandinavie, fondent Kiev au IXe siècle et essaiment dans toute la zone de la future « Russie blanche » dont l’Oural est bien symboliquement la limite. Les Russes sont le rempart de l’Europe contre les Mongols aux XIIIe et XIVe siècles, comme Vienne stoppera la déferlante musulmane de l’Empire Ottoman pour la seconde fois, en 1683, grâce à une armée de secours composée de Polonais, d’Allemands et d’Autrichiens.

    L’avenir de la Russie est en Europe. Mais dans une Europe unifiée et puissante de 500 millions d’habitants face aux 130 millions de Russes, et capable de traiter un projet commun d’Europe « dilatée ».

    Mais, pour cela, il faut donner l’idéal d’une « nouvelle frontière » à l’Europe. Pas l’idéal économico-financier de l’Union européenne, mais une nouvelle frontière comme celle que Kennedy sut impulser en 1961 aux Américains, en lançant son « Go to the Moon », et montrant qu’aucun défi n’était insurmontable pour un pays qui se fabrique son devenir et sa puissance.

    Notre nouvelle frontière est certes d’abord géographique et repose sur une volonté politique de solidarité européenne et de nos intérêts communs. Que les États sans convictions autres que les profits de la manne financière européenne, quittent l’Europe, ou en soient éjectés. Le cordon sanitaire de nos frontières doit ensuite être assuré par une armée européenne et non par les seuls moyens inefficaces des États-frontière actuels.

    Notre nouvelle frontière, c’est la conscience de la richesse de notre civilisation occidentale et de la modernité de nos racines. C’est être fier de nos identités, de notre histoire, de nos combats pour survivre jusqu’à aujourd’hui. Que ceux qui ne sont pas prêts à donner leur sang, comme leurs ancêtres l’ont fait partout en Europe, pour que vive notre civilisation, quittent l’Europe où ils n’ont rien à faire. C’est être fier de nos différences pour mieux respecter celles des autres civilisations. Les enjeux géopolitiques modernes peuvent se traiter de puissances à puissances, dans le respect plutôt que dans la confusion des genres et la volonté d’uniformiser le monde… à notre image délétère. Mais il y faut une volonté politique radicale et révolutionnaire pour inverser un système de pensée et de valeurs qui nous mène dans le sillage des intérêts des USA pour conserver leur leadership mondial, à notre déclin définitif.

    Notre nouvelle frontière n’est pas de nous renfermer sur nos États moribonds, mais d’avoir une ambition pour l’Europe, plus vaste, plus unie, plus puissante, et enfin respectée. Cette nouvelle frontière est celle des valeurs de notre immense Europe, Eurussie, qui refusent celles de la mondialisation telle que celle qu’on veut nous imposer, et son uniformisation destructrice, au profit des peuples nombreux qui, eux, ont encore conscience de leurs identités et de leurs systèmes de valeurs.

    Les horreurs de la déstabilisation des Proche et Moyen Orient auraient-elles pu atteindre un tel paroxysme avec ses déclinaisons terroristes, avec une Europe unifiée, fière de ses convictions, puissante et déterminée, et des USA isolés ? D’autres horreurs nous attendent si l’Europe persiste dans sa mollesse épicurienne, sans but ni idéal, et en plus sans même apporter l’aisance économique à ses peuples désarmés et appauvris.

    Richard Dessens (Eurolibertés, 26 et 27 décembre 2016)

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  • Le message de nos ancêtres...

    Les éditions de la Forêt viennent de publier un récit de Jean Haudry intitulé Le message de nos ancêtres. Illustré par Eric Heidenkopf, le livre est destiné aux jeunes adolescents pour leur faire découvrir nos ancêtres indo-européens.

    Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de grammaire, Jean Haudry est un des grands spécialistes des langues et de la civilisation indo-européennes. Ancien directeur d’étude à l'École pratique des hautes études, il est aussi à l'origine de la création en 1981 de l'Institut d'études indo-européennes. On doit à Jean Haudry, outre ses nombreux travaux universitaires et ses études de synthèse publiées dans Nouvelle Ecole, un ouvrage indispensable, Les Indo-Européens, publié initialement dans la collection Que sais-je ?.

     

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    " Delta du Danube, voici quatre mille ans. La région est occupée par les Braves, l'un des nombreux rameaux de la souche indo-européenne dont nous sommes issus, comme la plupart des peuples d'Europe et plusieurs peuples d'Asie. Ils prospèrent et se font craindre de leurs voisins, tant et si bien que leur roi Loup-du-combat se laisse appeler le roi du monde, et finit par croire qu'il l'est vraiment; Il attire à lui tous ceux qui souhaitent venir s'installer dans son royaume. Les Braves s'en accommodent jusqu'au jour où des traîtres les font affluer en masse. Les nouveaux venus s'emparent du pays d'où ils chassent les Braves, qui trouvent refuge dans la forêt; Les Braves, qui méritent leur nom, préparent la reconquête qu'ils mènent à bien, avec l'aide de peuples frères, Scythes, Celtes et Doriens. La jeunesse, qui a pris une part décisive à la victoire autour du prince héritier Don-des-dieux est étroitement associée à la remise en ordre du royaume. Loup-du-combat offre le trône à son fils mais celui-ci, avant d'assumer la succession, va terminer sa formation chez les Hyperboréens, gardiens fidèles de la plus ancienne tradition. Une belle surprise l'y attend. "

     

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  • Les snipers de la semaine... (135)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur son site, l'Observatoire des journalistes et de l'information médiatique (OJIM) dézingue la presse mainstream allemande pour son traitement de l'affaire du viol et du meurtre de la jeune Maria Ladenburger...

    Assassinat de Maria : la grande manipulation des médias allemands

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    - sur La plume à gratter, Marc Leroy allume deux journalistes "de terrain" pour leur propagande lacrymale...

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  • Qui était Jean Thiriart ?...

    Les éditions Pardès publient cette semaine, dans leur collection Qui suis-je, un Thiriart signé par Yannick Sauveur. Docteur en sciences de l'information et de la communication, et ancien membre du mouvement Jeune Europe, Yannick Sauveur nous livre un portrait attendu d'une figure essentielle du nationalisme européen de l'après-guerre.

     

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    Jean Thiriart (1922-1992): «J'ai déjà pesté et tonné il y a 30 ans contre les petits nationalismes , le français, l'anglais, l'allemand. J'étais loin d'imaginer la déchéance dans laquelle nous allions tomber à la fin de notre siècle: la déchéance de l'esprit politique avec les micro-nationalismes.» (1992.)

    Naître à Bruxelles dans un pays où l'on se sentira toujours à l'étroit, cela scelle un destin européen. Au-delà d'un itinéraire qui l'amènera du socialisme au communisme spartiate via le national-socialisme et le soutien à l'OAS, une permanence habite Jean Thiriart : celle de l'unification européenne, qui sera son obsession tout au long de sa vie publique. Avec Jeune Europe, mouvement transnational qu'il crée en 1963, puis Un Empire de 400 millions d hommes : l'Europe, écrit en 1964, enfin avec la revue mensuelle La Nation européenne (1966-1969), Thiriart offre une vision géopolitique des grands espaces en opposition avec les nationalismes étroits. La Société d'optométrie d'Europe, qu'il fonde en 1967 et qu'il présidera jusqu'en 1981, préfigure, dans son domaine professionnel, l'Europe unitaire et communautaire qu'il appelait de ses vœux. Loin de l'activisme militant, il réapparut au début des années 80 en tant que théoricien avec une hauteur de vues qui dénote la clairvoyance de celui qui a toujours su se placer dans la longue durée et en dehors des contingences politiciennes. Son voyage à Moscou, en 1992, où il rencontre des personnalités de tous bords, précède de peu sa mort, que nul n'attendait si tôt. Ce « Qui suis-je?» Thiriart a pour ambition de sortir de l'oubli un homme injustement méconnu, dont un des mérites fut de dépasser les clivages droite/gauche. Révolutionnaire inclassable, « jacobin de la très Grande Europe », son esprit visionnaire, puisant son inspiration chez Machiavel et Pareto, demeure d une grande actualité dans un monde en pleine mutation.

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  • Europe de la défense, ou défense sans Europe ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du général Desportes, cueilli sur le site de Bruxelles 2 et consacré à l'échec de la construction d'une défense européenne... Le général Desportes est l'auteur de plusieurs ouvrages de réflexion sur la guerre et la stratégie, tels que Comprendre la stratégie (Economica, 2001), Décider dans l'incertitude (Economica, 2004), La guerre probable (Economica, 2008), Le piège américain (Economica, 2011) ou dernièrement La dernière bataille de France - Lettre aux Français qui croient encore être défendus (Gallimard, 2015).

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    Europe de la défense, ou défense sans Europe

    Déciller les yeux

    Même aux plus aveugles, la réalité doit déciller les yeux : le monde a pris feu autour de nous et la guerre y est revenue en force. Au nord-est, avec l’Ukraine, à l’est avec l’incendie qui ravage le Moyen-Orient, au sud, en Libye, au Nigeria puis au Sahel jusqu’au Mali.

    Une seule évidence : contrairement à nos schémas parfois « simplistes » d’occidentaux chrétiens, le monde ne progresse pas de manière linaire du mal vers le bien. Le monde post-moderne est une utopie de nantis et notre perception du monde, née des rêves de San Francisco en octobre 1945, était une illusion du monde.

    Le retour de la guerre et de la force brute

    Il y a, et il y aura toujours des retours en arrière brutaux et nos manières de guerre devront pouvoir retrouver leurs caractéristiques les plus brutales lorsqu’aucun compromis n’est possible. Monsieur Poutine nous a rappelé que la force brute est un atout autant stratégique que tactique pour celui qui la possède et ne craint pas de s’en servir. Il nous a montré, en creux, que notre force, sans volonté, sans vision, n’avait rien à voir avec la puissance.

    A cela, s’ajoutent deux coups de semonce récents : le Brexit et l’élection de Donald Trump. Prenons-les pour ce qu’ils sont : de véritables opportunités à saisir mais, également, de nouvelles exigences, à court terme.

    Le fait est que : le monde a pris feu autour de l’Europe. L’Europe, et la France d’ailleurs, n’en tirent que des conclusions trop lentes et trop modestes quant au nécessaire renforcement de leur défense.

    L’Europe doit reconstruire l’esprit de défense

    Le problème de l’Europe est qu’elle a tué l’esprit de défense en même temps qu’elle a tué la guerre. Elle a retiré de l’esprit des jeunes générations d’Européens toute légitimité à la guerre comme outil de consolidation ou de défense d’un projet politique ; donc aussi, une grande part de légitimité aux dépenses de défense.

    Une Europe trop lente, trop modeste…

    Le grand problème de la défense européenne c’est qu’elle s’est fondée sur l’idée que la guerre était illégitime. Les processus européens freinent les progrès et empêchent, dans les faits, les interventions. L’Europe intervient moins vite que l’ONU ! Belle performance.

    Personne n’est venu aider la France dans sa phase offensive lorsqu’elle s’est engagée au Mali défendre la sécurité des Européens. La mission européenne de formation de l’armée malienne a été difficile à mettre sur pied. La constitution de l’EUFOR RCA (en Centrafrique) a relevé du feuilleton. Et la force n’a été constituée qu’avec un apport massif de la France d’une part et d’États non membres d’autre part.

    … et peu visible

    Dans la lutte contre l’État islamique — qui concerne pourtant tous les Européens —, l’Europe, en tant que telle, est absente et les Européens presque autant … de la même manière qu’en Afghanistan, l’Europe a conduit sa plus longue et sa plus massive opération sans jamais y exister. Plus que beaucoup d’autres, les Français ont été Européens, en matière militaire en particulier.

    Urgence à re-investir dans la défense

    La succession des désillusions nous contraint au réalisme. La première conclusion relève du principe de précaution. Allons vers l’Europe ! Mais arrêtons de nous départir des moyens nécessaires à l’exercice de nos responsabilités et à la protection de nos intérêts. L’Europe elle-même en a besoin pour que soient remplies les missions dont seules les armées françaises sont capables. Les réinvestissements rapides et massifs de l’État français et des États européens dans leur défense sont aujourd’hui d’une cruciale urgence.

    Construire une vision et des intérêts communs 

    Cependant, la défense ne peut être que la défense d’une vision partagée et d’intérêts stratégiques communs. Force est de constater que l’un et l’autre font défaut. Tant qu’il n’y aura pas de vision stratégique commune, d’intérêt stratégique commun, il n’y aura pas de défense commune car, dans chaque État membre, le sentiment de solidarité européen n’est pas assez fort pour imposer le risque politique national. Plus même, tant qu’il n’y aura pas de vision opérationnelle partagée, il n’y aura pas de forces mutualisées.

    Prenons l’exemple des équipements blindés. Quand l’Allemagne parle de blindés légers, elle pense à la classe 30 tonnes alors que la France rêve à des véhicules inférieurs à 10 tonnes

    Les interventions au sol : une prérogative qui reste nationale

    Pour longtemps encore, ne pourront être partagées que les capacités, aériennes et navales, dont l’engagement ne constitue justement pas un risque politique. Le « pooling and sharing » ne fonctionne que quand il n’y a pas de risque politique.

    [Pour les forces terrestres, c’est une autre question] L’intervention de troupes au sol est trop dangereuse pour dépasser les égoïsmes nationaux. Si nous voulons maîtriser notre action extérieure, nous devons augmenter les nôtres.

    On peut mutualiser des capacités mais pas des forces. Le temps n’est plus aux chimères dangereuses, au rêve longtemps caressé mais visiblement vain. Le temps est d’abord celui du retour à la dure réalité du monde et donc à celui de la restauration de nos capacités nationales de défense.

    Être réaliste : tout recommencer depuis le bas

    Aujourd’hui, il faut juste être réaliste. La démarche « bottom up » ne fonctionne pas : en soixante ans, l’accumulation de petits morceaux de défense européenne n’a jamais permis de créer la vision espérée. Il faut donc reprendre totalement la démarche, en repartant du bas, en exigeant la communauté de vues. Il faut cesser d’ériger l’argument de l’Europe de la défense comme excuse recevable pour la stagnation des budgets de défense.

    Le temps est ensuite au sacrifice de nos vaches sacrées, à la prise de conscience du paradoxe de la Reine Rouge de Lewis Carol. Cela fait soixante ans que le processus de construction de la défense européenne ne fonctionne pas, que dans un monde qui va très vite la politique des petits pas nous fait reculer. Cela fait soixante ans que nous touillons l’Europe de la défense, et il ne se passe rien.

    Ma grand-mère me disait : si au bout d’une demi-heure ta mayonnaise n’a pas pris, jette l’ensemble, reprend un nouvel œuf et de la moutarde nouvelle et mets toi sérieusement au travail. Cela relève désormais de l’urgence vitale

    Général de division Vincent Desportes, propos recueillis par Leonor Hubaut (Bruxelles 2, 28 novembre 2016)

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  • Fêtes païennes d'Europe...

    Les éditions Delachaux et Niestlé viennent de publier un livre de Jean-Dominique Lajoux intitulé Fêtes païennes - Les grandes heures du calendrier. Ethnographe, photographe et cinéaste, membre du CNRS, Jean-Dominique Lajoux a notamment travaillé avec Georges-Henri Rivière, le fondateur du regretté Musée national des arts et traditions populaires...

     

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    " Les fêtes célébrées dans les campagnes sont, au contraire de celles des villes, des survivances de rituels animistes dont les raisons sont à rechercher dans un besoin profond d'intégration de l'homme dans son environnement et dans l'univers. Que représentent la saint Antoine, la saint Eloi, les saint Jean, Catherine ou Nicolas, et toutes les autres fêtes de saints ? Quelles sont leur origine, leur relation avec les Eglises chrétienne et orthodoxe, les manifestations et les rituels qui en marquent leur jour de commémoration ? Sont-ils vraiment des intercesseurs auprès du Dieu chrétien ou bien les successeurs ou substituts des divinités du panthéon préchrétien de la Rome antique ? A moins qu'ils ne soient que la personnification de moments de l'année, c'est-à-dire une date célébrant un lever ou un coucher stellaire ou simplement un équinoxe ou un solstice sous les auspices de la Lune. En plus de 400 photographies, cet ouvrage présente de nombreuses fêtes d'origine païennes à travers 200 reportages exceptionnels et inédits tout autour de l'Europe. "

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