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etats-unis - Page 100

  • La mer contre la terre !

    Apôtre influent du "Sea Power", inspirateur de la thalassocratie américaine, l'amiral Mahan reste largement méconnu en France en dehors des cercles de spécialistes de la stratégie navale. Son oeuvre, importante, n'a, pour ainsi dire, pas été traduite, et en dehors de Mahan et la maîtrise des mers, de Pierre Naville (Berger-Levrault, 1981) ou de Commentaire de Mahan, de Rosinski (Economica, 1996), on trouve peu d'ouvrages qui lui soient entièrement consacrés. Jean-José Ségéric, avec L'Amiral Mahan et la puissance impériale américaine, publié chez Marines éditions, comble donc une lacune importante et signe un ouvrage passionnant qui mérite de figurer dans la bibliothèque de tout amateur de géopolitique ou de stratégie.

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    « L’inventeur du sea power. » « Un génie et peut-être l’un des penseurs les plus grands et certainement des plus originaux que l’Amérique a produits. » « Le naval philosopher. » L’amiral américain Alfred T. Mahan (1840-1914), pionnier de la géopolitique et de la stratégie navale, a découvert et érigé en doctrine la prééminence de la force navale, le sea power, condition de toute action en politique extérieure. Conseiller du président Theodore Roosevelt, il connut une notoriété internationale et influença la politique maritime de plusieurs pays. Il est considéré comme l’un des artisans de la politique impériale des États-Unis.

    Dans cet ouvrage très documenté, Jean-José Ségéric relie l’histoire et la pensée du stratège naval à celles de l’Amérique du XXe siècle dont il a marqué l’avènement. Ses livres les plus fameux sont présentés et analysés en fin d’ouvrage. Le sea power, validé par l’Histoire, est une donnée toujours essentielle de la géostratégie des nations, et assurément un élément majeur de la politique extérieure des États-Unis.

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  • L'argent de l'influence

    Ouvrage collectif dirigé par Ludovic Tournès et publié aux éditions Autrement, L'argent de l'influence - revient sur l'action des fondations américaines en Europe. Très riches , ces dernières ont, depuis des dizaines d'années pour certaines, tissé des réseaux d'influence dans les milieux scientifiques, politiques et culturels. Une belle illustration de la stratégie du soft power. Cet ouvrage vient utilement compléter ce qu'avait exposer Frédéric Charpier dans son livre La CIA en France...  

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    "Du début du XXe siècle à la chute du mur de Berlin, les grandes fondations (Carnegie, Rockefeller, Ford, puis Soros) n’ont pas cessé d’être présentes en Europe et d’y tisser de multiples réseaux dans les milieux intellectuels, scientifiques et politiques. Fondées par de grands industriels symboles du capitalisme américain, ces fondations sont à la fois porteuses d’un projet de société libérale et partisanes d’une régulation des excès du capitalisme. Du fait de ces objectifs contradictoires, la nature de leurs actions en Europe dépend du contexte géopolitique : avant 1914 et pendant l’entre-deux-guerres, elles jouent le rôle de ciment entre les milieux pacifistes européens et américains ; avec la guerre froide, elles embrassent la bannière de la lutte contre le communisme. Présentes là où l’État américain ne l’est pas encore, ne l’est plus ou ne veut pas l’être officiellement, elles occupent une place à part dans la diplomatie américaine, dont elles ne contredisent jamais formellement les orientations, mais par rapport à laquelle elles s’accordent un degré d’indépendance plus ou moins important selon le contexte international. Rassemblant les meilleurs spécialistes, l’ouvrage met en scène la diversité des actions des fondations américaines en Europe tout au long du XXe siècle. Alors que leur fonctionnement et leurs objectifs restent souvent objet de fantasmes, on les verra opérer sur le terrain et constituer des réseaux denses et durables."

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  • Faut-il brûler la contre-insurrection ?

    Déjà auteur d'un ouvrage consacré aux sociétés militaires privées, Georges Henri-Bricet des Vallons dirige un ouvrage intitulé Faut-il brûler la contre-insurrection ? et consacré au renouveau des doctrines de contre-insurrection, dans le cadre des conflits asymétriques. Parmi les auteurs, on trouve Michel Goya, qui comme  Georges Henri-Bricet des Vallons, a participé aux numérox de Krisis sur la guerre. On notera aussi la présence d'un article intitulé "Carl Schmitt et l'insurrection irakienne".

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    "À la faveur des conflits irakien et afghan, la doctrine de contre-insurrection marque un retour fracassant sur la scène internationale. Qu’on la qualifie de subversive, de culturelle, de contre-révolutionnaire, d’irrégulière ou encore d’hybride, cette guerre dans la guerre, destinée à soutenir la stabilisation d’un pays par l’action conjointe de la force armée et des moyens politiques, économiques et sociaux, suscite passions et polémiques.

    Mais ce concept, pour certains rendu caduc par les guerres de décolonisation et du Vietnam, est-il la seule véritable alternative stratégique à l’enlisement des forces occidentales dans des conflits asymétriques ? Ou bien n’est-il qu’un simple discours de légitimation à destination de l’opinion publique, voire le cache-sexe d’une politique d’emprise néocoloniale ? Un sujet brûlant pour un débat passionné qui divise les politiques et les militaires, la France et les États-Unis."

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  • La Réserve fédérale américaine et ses petits secrets...

    Les éditions Le retour aux sources publie une étude de E. Mullins, essayiste et pamphlétaire américain, consacrée à la Réserve fédérale des Etats-Unis, à ses origines troubles et à ses pratiques obscures. Intitulé Les secrets de la Réserve fédérale, l'ouvrage est ppostfacé par Michel Drac et a été enrichi pour cette édition par de nombreuses notes de bas de page. 

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    "La plupart des gens, aux Etats-Unis, en Europe et dans le reste du monde, pensent que les dollars en circulation sont créés par le gouvernement américain. Que le nom de Réserve Fédérale, mentionné sur chaque billet, désigne une administration gouvernementale. Or, il n'en est rien : la Réserve Fédérale est une institution privée, possédée par des banques commerciales.

    Ce livre, traduit pour la première fois en français, a représenté quarante années de travail pour son auteur. C'est probablement un des ouvrages les plus importants du XX° siècle. C'est le seul livre brûlé en autodafé, par décision de justice, en Europe après 1945. C'est une enquête minutieuse, servie par l'honnêteté et la compétence. C'est, aussi et surtout, une révélation sur la manière dont fonctionne réellement le monde depuis un siècle.

    Dans ce livre, vous apprendrez entre autres choses que : le système de la Réserve Fédérale n'est pas fédéral. En outre, il ne possède pas les moindres réserves. C'est un syndicat d'émission monétaire, dont les membres se sont octroyé le privilège exorbitant de fabriquer l'argent que vous gagnez durement. Sans ce système, il est probable que les deux guerres mondiales n'auraient pu être ni déclenchées, ni financées.

    Et surtout vous apprendrez que, pour citer Henri Ford, un grand capitaine d'industrie et un VRAI Américain : "l'unique objectif de ces financiers est le contrôle du monde par la création de dettes inextinguibles." Des mots qui, à l'heure actuelle, prennent une actualité brûlante..."

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  • Une politique étrangère criminelle ?...

    De nationalité suisse, Pierre Jaquet est un observateur attentif de la vie internationale. Depuis 2003, il consacre son temps à l'étude de la politique étrangère des Etats-Unis. Il a publié en 2010, aux éditions Alphée, un ouvrage fruit de ses travaux, intitulé Etats-Unis - Une politque étrangère criminelle, qui s'appuie sur une solide documentation.

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    "Ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire et c'est la raison pour laquelle la politique étrangère des Etats-Unis a largement échappé à la critique, du moins dans les pays occidentaux. Elle s'est pourtant construite sur la violence depuis le XVIIe siècle, de la disparition des populations amérindiennes jusqu'aux guerres en Irak, en Afghanistan et au Pakistan. Faisant en tout huit à quinze millions de morts. Face à un sujet polémique devenu presque tabou, voici une analyse précise, illustrée d'exemples irréfutables. L'auteur décortique pas à pas, et de façon implacable, la politique étrangère de la plus grande puissance mondiale, effectuant une large rétrospective géopolitique et historique. Cet essai s'appuie de façon particulièrement éclairante sur des dossiers du Congrès et de l'Administration américaine ainsi que sur des documents secrets déclassifiés récemment. Tous mettent en évidence un constat troublant : l'objectif de la politique américaine n'a jamais été la promotion de la démocratie...Enfin un document clair et indispensable sur la politique américaine."

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  • "La France n'a plus de politique méditerranéenne..."

    Vous trouverez ci-dessous un entretien avec Alain de Benoist consacré à la situation au Proche-Orient et à la crise iranienne, publié par Flash Magazine  et reproduit par le site Mecanopolis.

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    Dans notre monde post-moderne issu de la fin de la Guerre froide, ceux qui nous gouvernent ont oublié que, par nature, l’histoire était avant tout tragique. Piqûre de rappel du philosophe qui lui, ne l’a pas oublié…

     

    Voilà des années que l’on nous « promet » la guerre en Iran… Arlésienne ?

    Cela montre au moins que le sujet reste d’actualité. Mais l’Iran n’est pas le désert des Tartares, et il y a quand même de bonnes chances que les armes finissent par parler. Où en est-on aujourd’hui ? Quand on parle de l’Orient compliqué, il faut raisonner simplement, c’est-à-dire partir du certain pour aller au probable. Ce qui est certain, c’est que l’État d’Israël souhaite de toutes ses forces une frappe militaire sur l’Iran (à tort ou à raison de son propre point de vue, là n’est pas la question) et, si possible, que ce soient les Américains qui y aillent à sa place. Problème : Obama n’est pas très chaud, pas plus que ne le sont les militaires de Washington, pour l’excellente raison que tous les scénarios d’intervention militaire imaginés au Pentagone débouchent sur des catastrophes.

    Obama s’en tient donc pour l’instant aux négociations et aux sanctions. Mais ces dernières n’auront sans doute qu’un effet limité, ce qui peut permettre aux “faucons” de reprendre le dessus. Dans ces conditions, une attaque israélienne reste hautement probable, malgré les difficultés techniques et les risques inhérents à une telle entreprise. Elle provoquerait immédiatement une réplique qui pourrait mettre à feu et à sang toute la région. Se mettrait alors en place une dynamique dans laquelle les États-Unis seraient obligés de s’impliquer. Du moins est-ce ainsi que l’on raisonne à Tel-Aviv.

    Autre possibilité : une provocation de grande envergure, qui permettrait d’attribuer aux Iraniens ou à leurs alliés un attentat “sous faux drapeau”, une tentative d’assassinat du président, ou que sais-je encore… Les États-Unis devraient alors intervenir sous la pression de l’opinion publique. On en est là.

    Un énième conflit au nom d’une énième « croisade des démocraties »… Dans votre livre, « Au delà des droits de l’homme », vous dénoncez ce néo-impérialisme, à la faveur duquel les missionnaires catholiques ont été supplantés par de nouveaux évangélistes. Imposture ?

    On peut y voir une imposture, mais il y a là une parfaite logique. Si je m’estime porteur de la vérité, alors je suis fondé à éradiquer l’erreur, c’est-à-dire à faire disparaître tout ce qui contredit mon point de vue. Et à le faire par tous les moyens. C’est le principe même de la “guerre juste”. Prétendre se battre au nom de l’humanité (les « droits de l’homme ») conduit immanquablement à placer ses adversaires hors humanité. Ceux-ci deviennent alors des ennemis absolus, des figures du Mal, avec qui une paix négociée est impossible. Le but de la guerre n’est plus la paix, mais l’extermination.

    Au-delà des gesticulations verbales et de l’armée américaine qui bombe le torse en envoyant son armada dans le Golfe persique, on sait aussi que les Iraniens, en cas d’attaque aérienne, auraient désormais les capacités de détruire au moins la moitié de cette escadrille. D’un côté, Zbigniew Brzezinski, l’un des pontes de la géopolitique américaine assure que si Israël voulait bombarder l’Iran, il serait du devoir des USA de clouer son aviation au sol… De l’autre, les Israéliens retenteraient bien une Opération “Osirak”… Une autre guerre de retard ?

    Le « danger nucléaire » joue, concernant l’Iran, exactement le même rôle que les armes de destruction massive dans le cas de l’Irak. Il s’agit de faire peur. Mais qui est en droit d’avoir peur aujourd’hui, sinon l’Iran ? J’ignore évidemment si les Iraniens auront un jour la bombe atomique. Ce que je sais, c’est que cette arme ne présente d’intérêt qu’en tant que force de dissuasion. Là aussi, les choses sont simples : on n’attaque pas une puissance dotée d’un armement nucléaire. La bombe atomique permettrait aux Iraniens de sanctuariser leur territoire, ce que les puissances occidentales, qui cherchent depuis toujours à contrôler ce pays en raison de la position-clé qu’il occupe sur le plan géopolitique, ne veulent évidemment pas.

    Avec leur bombinette, les Iraniens ne seraient un « danger » pour personne, et surtout pas pour Israël, qui dispose déjà de plusieurs centaines de têtes nucléaires (non déclarées). Sait on que l’actuel budget militaire iranien (un peu plus de six milliards de dollars par an) est inférieur à celui de la Grèce, de la Suède ou de Singapour ? À l’exception des Émirats, l’Iran dépense moins par habitant pour son armée que n’importe quel autre pays de la région.

    La Turquie lâche Israël pour se rapprocher de Téhéran. Mais dans le même temps, la Russie semble renouer avec les USA. Sans même évoquer la Chine et l’Inde. Redistribution des cartes ?

    La Russie et la Chine doivent faire face à des impératifs contradictoires. Même s’il ne fait pas de doute que ces pays sont hostiles à une attaque contre l’Iran, leur intérêt n’est pas à court terme d’affronter directement les Américains.

    Tout comme Obama, Medvedev et Poutine doivent en outre compter avec la pression des factions qui s’affrontent dans leur entourage. L’émergence d’un axe Brésil-Turquie-Iran, concrétisé par l’accord tripartite signé en mai à Téhéran, est en revanche d’une importance majeure. Cet accord montre que le monopole dont jouissaient naguère les puissances occidentales pour décider de l’ordre du monde est brisé. N’en déplaise à Bernard Kouchner, il faudra désormais compter avec les « pays émergents ».

    En arrière-plan, la cause palestinienne, peuple majoritairement arabe et sunnite, mais aujourd’hui défendu avec plus de vigueur par les Turcs (pas des Arabes) ou les Iraniens (toujours pas arabes et chiites de surcroît). Fin du mythe panarabe ?

    Les mythes ne meurent jamais, mais il ne fait pas de doute que le panarabisme appartient au passé. Dans le monde arabo-musulman, à l’époque de la Guerre froide, les nationalismes laïcs ont constamment été combattus par les États-Unis qui craignaient leur instrumentalisation par le bloc de l’Est. Pour faire pièce à ces mouvements, les Américains ont systématiquement encouragé l’islamisme, stratégie qui a culminé au moment de l’invasion de l’Afghanistan par les Russes. Que cette stratégie se retourne aujourd’hui contre eux est un juste retour des choses.

    Et une France et une Europe inaudibles sur le sujet. Enterrement de première classe de notre politique méditerranéenne ?

    La France ne peut plus avoir de politique « méditerranéenne » depuis qu’elle a choisi de s’aligner sur les intérêts israéliens. Quant à l’Europe, elle vit à l’heure de l’impuissance et de la paralysie. Hubert Védrine voyait juste quand il parlait récemment de « l’irrealpolitik » européenne, ce ménage brumeux d’ingénuité, d’abstraction et de prédication moralisante qui fait croire aux Européens qu’ils vivent dans un monde post-tragique où ils n’auraient plus à se penser comme des acteurs du jeu mondial. « Les Européens, disait Védrine, ne se résignent pas à ce que l’histoire du monde reste celle d’une compétition de puissances. Ils se sont privés des outils mentaux pour penser cette situation… » Le problème, c’est que les puissances réelles du monde réel savent,elles, très bien ce qu’il en est. C’est pourquoi il y a des rumeurs de guerre contre l’Iran.

    Propos recueillis par Béatrice PÉREIRE, pour la revue FLASH

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