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bhl - Page 2

  • Feu sur la désinformation... (414)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Floriane Jeannin.

     

                                          

    Sommaire

    La météo de l’info : “violences”

    L’image de la semaine : BHL/CABANA

    Le dossier : La grande occultation - Fusillade dans une école à Nashville

    Les pastilles de l’info : Le super bobard - l’incendie du porche de la mairie de Bordeaux

    Le chiffre de la semaine : Bardella sur TF1

    Chiffre toujours : Le journalisme mis en cause…

    La pub de la semaine : Être borné, c’est l’avenir !

    L’idiot du village global : La surprise ratée de Valls

    Intox / Désintox : Le magazine "La Recherche"

    Décryptage : Édouard Philippe le deux poids, deux mesures pour l'extrême-gauche

    Le tweet de la semaine : Mise en abîme pour Enthoven

    Carton rouge : Twitter et Elon Musk

    Le coup de chapô : Colloque 2023 de l’Institut Iliade

    Portrait piquant : Edwy Plenel

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  • États civilisationnels, les nouveaux empires...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°201, avril - mai 2023) est en kiosque!

    A côté du dossier consacré aux états civilisationnels, on découvrira l'éditorial, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés et des entretiens, notamment avec Alain de Benoist,  Nicolas Vidal, l'animateur du site Putsch et le philosophe Baptiste Rappin...

    Et on retrouvera également les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, d'Hervé Juvin, de Nicolas Gauthier, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers, d'Yves Christen, de Bastien O'Danieli, de Bernard Rio, d'Ego Non et de Slobodan Despot...

     

    Eléments 201.jpg

    Éditorial

    Cinquante nuances de vert, par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien

    La carte de l’identité d’Alain de Benoist, propos recueillis par François Bousquet

    Cartouches

    L’objet disparu : le jeu de billes, par Nicolas Gauthier

    Une fin du monde sans importance, par Xavier Eman

    Cinéma : Ruben Östlund et Damien Chazelle, le cinéma contre la moraline, par Alix Marmin

    Champs de bataille : Un bunker en forêt, par Laurent Schang

    Les villajoies, par Bruno Lafourcade

    Curiosa Erotica : une courtisane en lutte contre la Matriarchie, par David L’Épée

    Économie, par Guillaume Travers

    Qu’est la nature devenue ? Le regard d’Olivier François

    Bestiaire : La pieuvre, un chef-d’œuvre de complexité, par Yves Christen

    Sciences, par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées

    Roulette russe, la guerre vue de Moscou, par Christian Rol

    La faillite du capitalisme post-industriel : l’Occident à court de munitions, par Lionel Rondouin

    BHL en Ukraine : liberté, égalité, choucroute, par François Bousquet

    Nicolas Vidal : « La réforme des retraites, coup de pelle à notre contrat social ». Propos recueillis par François Bousquet et Rodolphe Cart

    Colère de la ruralité : une nouvelle Levée des tridents en Camargue, par Pascal Eysseric

    Charles III, les deux couronnes du roi Charles, par Michel Marmin

    Darney, la ville de France où les loyers sont les moins chers, par Daoud Boughezala

    Vers la fin de la science ? Recherche : quand le niveau baisse, par Guillaume Travers

    Enquête sur un nouveau vent venu de l’Ouest : l’antilibéralisme anglo-saxon, par Thomas Hennetier

    La leçon d’éthique d’Arnold Gehlen, une anthropologie de l’hypermorale, par Walter Aubrig

    L’éclairage de Baptiste Rappin sur Pierre Legendre : comment instituer l’animal humain ? Propos recueillis par François Bousquet

    Séverine, la pasionaria des faubourgs, par David L’Épée

    Dossier

    États civilisationnels, les nouveaux empires

    États civilisationnels, vers un nouveau Nomos de la Terre, par Alain de Benoist

    Christopher Coker : « Pour les Russes et les Chinois, l’Occident est en déclin terminal ». Propos recueillis par Thomas Hennetier

    Frédéric Saint Clair : « La logique civilisationnelle : un nouveau paradigme ». Propos recueillis par François Bousquet

    L’Église aux origines de la psychologie occidentale, par Guillaume Travers

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot

    Reconquête : Éloge de l’intelligence manuelle, par Slobodan Despot

    La leçon de philo politique : Czesław Miłosz, par Ego Non

    L’esprit des lieux : Sacri Monti, Eurodisney des pèlerins, par Christophe A. Maxime

    Un païen dans l’Église : double sens à Saint-Dié, par Bernard Rio

    C’était dans Éléments : les illusions olympiques, par Éric Leroux

    Éphémérides

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  • Feu sur la désinformation... (412)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Floriane Jeannin.

     

                              

    Au sommaire :

    Cette semaine dans "I-Média", Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin reviennent sur les déclarations de Bruno Le Maire, notre ministre de l’économie ou l’homme qu’il ne faut jamais croire quand il annonce une bonne nouvelle. Quelques heures après ses déclarations, largement reprises par la presse sur l’absence de risque existant en France de faillite de la Silicone Valley Bank, patatra, les bourses européennes se sont misent à trembler. Un exercice de contrôle des esprits désormais habituel chez les ministres de la Macronie.

    Pour l’image du jour, nous reviendrons sur la poignée de main manquée entre un imam et la princesse de Galles, une “gaffe” de la future reine selon la presse féminine, toujours prompte à se soumettre à un islam conquérant.

    Dans la revue de presse enfin, nous évoquerons le débordement des poubelles et des rats en ville, l’affaire du drone américain, Léa Salamé face à Sonia Mabrouk dans “Quelle époque !”, le retour du match Macron-Le Pen avec L’Express, un féminicide féminin, la discrimination positive pas sympathique de l’Opéra, le Covid et les médias en Allemagne versus en France, le film de BHL à moins de 1 000 entrées, et le grand vieillissement des spectateurs de la télévision.

    Sans oublier un coup de chapeau à Pierre Conesa pour son livre, “Vendre la guerre – Le complexe militaro-intellectuel”, aux éditions de l’Aube.

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  • Bernard-Henri Lévy, le Rienologue milliardaire...

    Cet été, François Bousquet a publié sur le site de la revue Éléments une galerie de portraits des principales figures de la "gauche milliardaire". Nous reproduisons ci-dessous celui consacré à l'ineffable BHL...

    Journaliste, rédacteur en chef de la revue Éléments, François Bousquet a aussi publié Putain de saint Foucauld - Archéologie d'un fétiche (Pierre-Guillaume de Roux, 2015), La droite buissonnière (Rocher, 2017), Courage ! - Manuel de guérilla culturelle (La Nouvelle Librairie, 2020) et Biopolitique du coronavirus (La Nouvelle Librairie, 2020).

    BHL entarté.jpg

    Un des multiples entartages de BHL...

     

    Bernard-Henri Lévy, le Rienologue milliardaire

    Il y a un mystère BHL. Comment expliquer la toute-puissance médiatique du personnage au regard de sa nullité philosophique indépassable, lui qui rappelle si furieusement le Rienologue décrit par Balzac ? « Ce robinet d’eau chaude glougloute et glouglouterait in sæcula sæculorum sans s’arrêter » (Monographie de la presse parisienne, Balzac). Ce mystère, Nicolas Beau et Olivier Toscer l’ont levé dans Une imposture française (Les Arènes, 2006) : c’est l’argent.

    VSD lui prêtait en 2004 une fortune de 150 millions d’euros ; aujourd’hui, le magazine People with money l’estime à près de 215 millions d’euros, ce qui le place en bon rang parmi les plus grosses fortunes de France – et de Marrakech, où il possède le plus beau Riad de la ville, « incroyablement luxueux », dixit feu Jean Daniel, racheté à Alain Delon, à qui il a offert le pire rôle de sa vie dans le navet le plus indigeste de la filmographie mondiale, Le jour et la nuit (1997).

    Mondain et pilleur de forêt africaine

    Son père a fait fortune dans le bois précieux en faisant suer le burnous. Dans un reportage pour Entrevue (censuré), les ouvriers indigènes de l’une des concessions béhachéliennes en Afrique se plaignaient de conditions de travail dantesques. Une ONG britannique alla même jusqu’à évoquer des « semi-esclaves ». Où l’on voit que les droits de l’homme s’arrêtent là où les intérêts de BHL commencent.

    Après la mort de son père, il dirigea quelque temps la société familiale, avant de la revendre 750 millions de francs à François Pinault (alors Pinault Bois et Matériaux, filiale du groupe PPR, aujourd’hui Kering). Pour la petite histoire, Guy Carlier, longtemps directeur financier de la société de papa, ne manque jamais d’épingler le fils et de rappeler combien il est « mondain, pilleur de forêt africaine, opportuniste ». Il n’est jamais trop tard pour avoir des regrets, cher Guy.

    Le plus joli brushing de la « philosophie »

    À côté de cela, il y aurait quelque mesquinerie à reprocher à notre humaniste d’être un clown de la philosophie. Ce n’est ni le premier, ni le dernier du grand barnum médiatique, même s’il faut remonter aux Femmes savantes pour trouver un spécimen aussi riche en ridicule. En lui, Trissotin a rencontré Philaminte et Armande. En est sorti le plus joli brushing de la « philosophie ». Le superlatif et les guillemets s’imposent tant le garçon-coiffeur à la chemise blanche entrouverte est outrageusement grotesque. Spinoza n’avait pas envisagé la dimension glamour que l’éthique allait acquérir sous la plume de BHL.

    Mais la philosophie vient en surcroît chez celui qui est d’abord la branche Medef de l’intelligentsia et la section caviar du gaucho-cosmopolitisme. Ses assiduités vont principalement aux cours de Bourse et aux rapports financiers qu’il épluche avec l’entrain d’un kabbaliste de premier ordre. « Ma religion est faite, a-t-il écrit un jour. Entre l’État et la Bourse, je choisis la Bourse. » On peut le croire. Il a compris très tôt que, dans le match qui opposait les grands patrons aux écrivains, les seconds étaient toujours battus. Cela tombe bien, il appartient plus à la première catégorie qu’à la seconde.

    Le Tout-Paris du CAC 40

    Question méthode, BHL fonctionne en réseau, comme la SNCF. Une lettre en moins, mais un service de première classe, qui vous ramène à tous les coups au même endroit, le point de départ de toute chose : sa majesté Bernard-Henri, à qui on vient rendre hommage comme au roi à Versailles. Pour les vingt ans de La Règle du jeu, sa revue, le Tout-Paris était là, patrons du CAC 40 inclus. Réseau et clientélisme, c’est la clé du succès – et de la promo. Je t’envoie l’ascenseur au premier, tu me le renvoies au quatrième. Si tu ne t’exécutes pas, j’appelle ton patron, mon copain l’actionnaire du journal (le tour est vite fait : quand ce n’est pas François Pinault le père, c’est François-Henri Pinault le fils). On n’avait pas vu un tel pouvoir d’intimidation depuis John Edgar Hoover, le terrible patron du FBI, ou Jdanov, le chantre du réalisme socialiste. Imprimatur, Index des interdits, listes noires, BHL donnerait des leçons à n’importe quel inquisiteur. La Nouvelle Philosophie, dont il fut le chef de file, est un boys band qui a mal vieilli. Lui a survécu. Chapeau, l’artiste !

    François Bousquet (Site de la revue Éléments, 8 août 2022)

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  • Bernard-Henri Lévy ou la règle du Je...

    Les éditions Delga viennent de rééditer dans une version revue et augmentée l'essai incisif de Bruno Jeanmart et Richard Labevière intitulé Bernard-Henri Lévy ou la règle du Je. Bruno jeanmart est professeur de philosophie et psychanalyste et Richard labévière est un journaliste et écrivain français, ancien rédacteur en chef à Radio France Internationale (RFI).

     

    Jeanmart-Labevière_Bernard-Henri Lévy ou la règle du Je.jpg

    " Les prestations de Bernard-Henri Lévy se caractérisent par une double imposture : philosophique et journalistique. Ce n’est pas le personnage « glamour », philosophe mondain ou journaliste « romantique », qui nous intéresse ici, mais le système qu’il a mis au point et qu’il a trouvé à vendre : il s’agit de démonter les bouffonneries qu’il fait passer pour de la philosophie et du journalisme, avec l’aide des médias et de la grande édition qui sont les chiens de garde de l’idéologie la plus réactionnaire. Le personnage aspire au statut d’intellectuel total et prétend maintenant s’ériger en maître à penser de «la vraie gauche». Un philosophe et un journaliste lui répondent pied à pied, dénudant le système Bernard-Henri Lévy serviteur de l’empire américain et du libéralisme mondialisé, ego médiatique vide et surdimensionné. Ce livre s’adresse aux professeurs de philosophie, aux journalistes et aux citoyens qui luttent pour un espace public critique de la pensée, de l’information et de la formation de l’opinion. "

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  • Les pervers du PAF...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous le point de vue des rédacteurs du site Idiocratie sur l'affaire Yann Moix, dont le déroulement est symptomatique de la perversité du système médiatique.

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    Les pervers du PAF

    Si les perturbations météorologiques de plus en plus visibles font planer au-dessus de nos fronts inquiets le spectre du dérèglement climatique, l'immuable régularité avec laquelle le cycle des saisons littéraires s'accomplit est propre à nous rassurer. A la manière des tempêtes qui reviennent inlassablement ravager les Tropiques, le monde des lettres connaît lui aussi, à la même période, une saison cyclonique. Celle-ci ne fait cependant pas de victimes, ce n’est qu’une tempête dans un verre d’eau. Un verre d’eau servi au prestigieux Café de Flore, avec un café à cinq euros par un serveur désagréable, mais un verre d’eau tout de même. Cette année l’ouragan qui frappe le microcosme des lettres françaises se nomme Moix. Apparemment c’est un cyclone de force 5 capable de faire souffler les vents mauvais de l’antisémitisme et de déchaîner avec une force jamais vue auparavant les courants du narcissisme et du voyeurisme dans les hautes couches de l’atmosphère littéraire.

    Yann Moix a donc commis un roman intitulé Orléans, dans lequel il raconte avoir été un enfant battu et dépeint le tableau cauchemardesque de son enfance martyrisé, entre une mère Folcoche et un père Tenardier. Il faut croire que la mise à mort des géniteurs par voie de littérature est devenue un lucratif fond de commerce. Edouard Louis a rencontré le succès en descendant sa famille de prolos dans En finir avec Eddy Bellegueule en 2014, Yann Moix a décidé de réitérer l’exercice en 2019 avec Orléans. Il ne s’agira pas ici de discuter de la véracité des faits relatés par Moix dans Orléans. La polémique autour du livre a commencé quand les principaux intéressés – le père, la mère, le frère de Yann Moix – ont protesté face au traitement qui leur était réservé dans le vrai-faux roman, de la même manière que la famille d’Edouard Louis avait émis quelques réserves vis-à-vis de la manière dont leur fils les avait traité dans son roman. Les deux ouvrages présentent certaines qualités littéraires. Quant aux querelles de familles, elles sont, comme les viscères, inextricables et vouées à rester cachées. Quand on les étale au grand jour, elles puent et répugnent au commun des mortels. On ne sait par quel bout s’en saisir et on n’y peut trouver aucune vérité. Souhaitons bon courage aux juges qui sont parfois chargés de les examiner de près. Quand un écrivain décide d’étaler ses viscères au grand jour et que la machine médiatique s’empare de la tragédie familiale pour en faire le scandale de la rentrée littéraire, elle n’en devient que plus incompréhensible. Le vrai sujet de l’affaire Moix, c’est Moix lui-même. Yann Moix. Yann MOI. 

    Au crapoteux étalage des tourments familiaux c’est ajoutée la révélation des frasques antisémites du jeune Moix. Le 26 août 2019, un article de L’Express a révélé les publications produites par Yann Moix il y a trente ans, dans un sympathique fanzine antisémite finement nommé Ushoahia, le magazine de l'extrême. Pris dans la tourmente médiatique, l'auteur d'Orléans a courageusement affirmé que, s'il était bien l'auteur des (très mauvaises) caricatures publiées dans Ushoahia, les textes tout aussi affligeants signés « Auschwitz Man » avaient pour auteur trois anciens camarades de Sup de Co. Il ne fait visiblement pas bon être l'ancien camarade de Yann Moix. La défense de l'écrivain s'est effondrée face aux nouveaux documents à charge publiés dans les jours suivants par L'Express et Moix a dû se résoudre à laisser en paix ses anciens camarades de Sup de Co, assumer son lourd passé et reconnaître ses « erreurs de jeunesse ». Après la tragédie familiale romancée et les révélations du passé antisémite, le troisième acte de ce soap opera littéraire et médiatique commençait. Intitulons-le « Yann Moix à la recherche du Grand Pardon ». 

    C'est sur le plateau de On n'est pas couché que l'ancien chroniqueur de Laurent Ruquier est venu jouer la scène la plus importante de la comédie de la rédemption pour laquelle, à défaut d'obtenir un jour le prix Goncourt, on lui accordera peut-être le César du meilleur acteur. Face à un Ruquier partagé entre gêne et complaisance et à des invités dont pas un ne semble vraiment au courant de l'affaire ou n'a jeté même un œil sur les fameuses caricatures, Moix surjoue le repentir, clame face caméra que « l'homme de cinquante ans que je suis crache au visage de celui de vingt ans », admet sa faute, bat sa coulpe, endosse le rôle de victime, puis retrouve rapidement ses réflexes de procureur médiatique. Il a fauté, certes, il y a trente ans, mais il s'est repenti et il porte depuis le poids de cette faute qui l'a amené à devenir un justicier, à traquer partout les salauds qui ont failli enfermer le jeune homme de vingt ans mal dans sa peau dans la nasse de l'antisémitisme, du racisme et de la haine. «J’étais un impuissant, j’étais un raté et j’étais un faible. Toute ma vie, j’ai essayé de m’arracher à ce trou noir, à cette espèce d’attraction maléfique. » Le diable s'est emparé il y a trente ans de la plume de Yann Moix, le forçant à écrire, sous la dictée de la dépression les horreurs que d'ailleurs ni Ruquier, ni aucun des invités de l'émission ne prend soin de rappeler. Ce n'est pas Yann Moix qui écrivait en 1989 dans Ushoahia « un noir qui chie, c'est la figure emblématique de la génération spontanée », c'est le mal-être. Et ce mal-être, instrumentalisé par l'extrême-droite, a failli faire de Yann Moix un sale bonhomme. Alors Yann Moix a changé, il a retrouvé le bon en lui, grâce à Bernard-Henri Lévy, « l'ange de lumière » qui lui pardonna de l'avoir traité de « youppin dont le crâne n'a hélas pas été rasé par les amis d'Adolf » et l'arracha à l'emprise de Satan pour l'élever, lui aussi, vers la lumière. Celle des spotlights, celle que Yann Moix révère entre toute. 

    Car de la pathétique « affaire » Yann Moix et de son larmoyant repentir télévisuel, répété à l'envi presque mot pour mot à la radio et dans les journaux, ressort le portrait d'un petit arriviste balzacien, prêt à faire feu de tout bois pour obtenir son quart d'heure de gloire littéraire. Accroché aux basques de Marc-Edouard Nabe quand celui-ci profite encore d'une certaine notoriété, faisant sa cour à Dieudonné ou Alain Soral puis répudiant ses anciennes amours pour embrasser enfin la notoriété dont il rêvait, Yann Moix a par la suite endossé avec bonheur l'uniforme du croisé de l'antiracisme, seyant mieux à sa nouvelle carrière d'écrivain et de chroniqueur à succès. Aujourd'hui mis en cause pour ce péché de jeunesse dont il a attendu durant trente ans avec terreur – dit encore Moix avec des larmes dans les yeux – qu'il soit révélé, l'écrivain s'imagine néanmoins au centre d'une nouvelle machination de l'extrême-droite. C'est elle qui a révélé à L'Express l'existence des textes et caricatures d'Ushoahia, c'est elle qui, à travers le scandale, cherche encore une fois à l'atteindre. Et celui qui aide l'extrême-droite à accomplir ses basses œuvres, c'est son frère, Alexandre Moix. CQFD.

    Yann Moix n'est pas seulement un ambitieux qui passe d'un mensonge à un autre pour sauver sa carrière. Moix semble bien au contraire croire que cette succession de fables racontées à lui-même et aux autres, de l'antisémitisme hystérique du jeune homme de vingt ans à la croisade obsessionnelle du chevalier de l'antiracisme qui siège trente ans après en procureur du petit écran, tisse un patchwork qui peut passer pour la vérité. Les vrais menteurs ne mentent pas pour cacher la vérité. Ils utilisent la vérité pour camoufler leurs mensonges. Après avoir imploré le pardon, s'être abaissé sans retenue jusqu'aux limites extrêmes de l'humiliation publique, Yann Moix conclut en posant à nouveau en victime et en pointant du doigt un complot d'extrême-droite dirigé contre sa personne. Le tout nappé de moraline télévisuelle et entrelardé des bienveillantes remontrances du père Ruquier compose un ahurissant numéro de repentance médiatique. Pour un peu on imaginerait Ted Bundy se livrant à une séance d'autocritique dans l'URSS de Brejnev. 

    Le visage que Yann Moix offre à la critique dans les médias n'est rien d'autre que celui du système médiatique qu'il a embrassé. La rhétorique de Moix est perverse mais elle reflète la perversité de la société spectaculaire qui lui donne asile. Cette société-là cultive un antiracisme pavlovien et très sélectif qui distingue soigneusement ceux qui doivent être condamnés sans pitié et ceux qui bénéficieront de l'absolution médiatique. Au temps où Yann Moix posait encore en justicier du PAF, il s'était attaqué en 2017, sur le plateau d'On est pas couché, à Renaud Camus, accusant l'auteur de Du sens de racisme et d'antisémitisme. Renaud Camus, depuis bien longtemps ostracisé et étiqueté comme écrivain d'extrême-droite, a gagné son procès en diffamation contre Moix en 2018. Aujourd'hui c'est l'auteur d'Orléans qui est dans la tourmente pour de bien plus substantielles raisons que celles qui ont valu sa déchéance à Renaud Camus. Ce dernier, pourtant l'un des écrivains français contemporains les plus talentueux, ne reviendra sans doute jamais de l'exil médiatique. Moix, faiseur brillant, a peut-être plus de chances de s'en tirer à bon compte, quand la tempête dans un verre d'eau se sera apaisée. On verra alors si la sentence de Jean de La Fontaine se vérifie toujours : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

    Des idiots (Idiocratie, 19 septembre 2019)

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