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  • La France ne s’est pas construite sur le pillage des matières premières de l’Afrique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Peter Columns qui revient sur la légende d'une industrialisation de l'Europe qui aurait reposé sur le pillage des ressources de l'Afrique. Entrepreneur, Peter Columns est un ingénieur spécialisé dans les technologies de l’Intelligence Artificielle. Il anime le site Science et Remigration et tient un blog personnel.

     

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    La France ne s’est pas construite sur le pillage des matières premières de l’Afrique

    Une légende qui a été beaucoup répétée dans les médias ces dernières décennies est que l’Afrique se serait vue piller ses matières premières et que les pays occidentaux se seraient construits à partir de la colonisation de l’Afrique. Or, si ce discours semble très arrangeant pour un certain nombre d’acteurs politiques à l’agenda discutable, les faits infirment cette vision faussée de l’Histoire. Pour comprendre cela, il est nécessaire de se plonger dans l’Histoire minière de l’Europe et de sa Révolution Industrielle.

    L’Europe, un continent riche parsemé de mines exploitées depuis l’Antiquité

    Une des idées reçues les plus discutables est que le sol européen fut pauvre en minerai. En vérité, les ressources minières de l’Europe furent largement suffisantes pour accomplir la Révolution Industrielle. Les ressources clés de l’industrialisation de l’Europe furent les mines de charbon, de cuivre et de fer sur son propre sol. Pour cause: l’Europe est une région du monde avec un passé géologique très riche.

    Ces ressources furent exploitées dès l’antiquité. Les mines de Cornouailles et du Devon au sud de l’Angleterre furent exploitées dès l’Age de Bronze (3000 à 1000 ans av JC). La plus grande mine d’or de l’Empire Romain se trouvait en Espagne. Les Romains exploitèrent de nombreuses mines en France dans l’Est, la région des Pyrénées et celle de Montpellier, et ce plusieurs millénaires avant que la colonisation n’advienne. Les mines exploitées en France ou en Angleterre lors de la Révolution Industrielle furent en grande partie des anciens lieux de production antiques exploités depuis 2100 avant JC.

    Cette exploitation minière européenne se renforcera graduellement au cours du Moyen-Age. De nouvelles mines seront ouvertes dans l’est et le nord de l’Europe au Moyen-Age, notamment en Suède et en Hongrie.

    Une révolution industrielle basée sur l’exploitation d’anciennes mines à des profondeurs inégalées grâce à la mécanisation et aux procédés chimiques de purification

    La révolution industrielle marque une nouvelle ère pour l’exploitation minière européenne. Des investissements colossaux en équipement de machines à vapeur sont faits. Où sont déployés ces machines? Dans le sud, le centre et le nord du Royaume-Uni, dans le bassin de l’Alsace-Lorraine, près de Lyon et dans la Ruhr. C’est à ces endroits que seront extraits en masse de l’étain, du cuivre, de l’argent, du charbon et du fer jusqu’à la fin du XIXe siècle.

    Ces lieux d’extraction ouverts depuis trois millénaires furent exploités beaucoup plus intensivement grâce aux machines à vapeur, permettant aux mineurs d’atteindre des profondeurs inégalées où la chaleur terrestre elle-même était insoutenable.

    En 1810, c’est près de 150 machines à vapeur qui sont déployées pour l’extraction du cuivre dans la Cornouailles (en Angleterre). Elles permettent alors à plus de 9000 ouvriers anglais de descendre jusqu’à 400 mètres de profondeur. La production d’étain de la mine de Cornouailles sera équipée de plus 600 machines à vapeur, creusant jusque sous le niveau de la mer. La Suède dominera la production de cuivre avec la grande montagne de cuivre de Falun. Par ailleurs, des registres existent au XIXe siècle sur l’extraction des minerais sur le sol français. On peut ainsi consulter la part de l’Algérie dans les flux de matières premières en 1838: évidemment négligeables.

    De nombreux sites d’approvisionnement en minerai se trouvaient dans le bassin de l’Alsace-Lorraine et dans le nord de la France, avec des exploitations parfaitement décrites dans leur dureté et leurs conditions de travail dans l’ouvrage Germinal d’Emile Zola en 1885. En 1913, la Lorraine extrait à elle seule 20 % de la production mondiale de fer. Elle dispose à cette époque d’un des gisements mondiaux les plus importants de la planète, contenant plusieurs milliards de tonnes. Elle est alors le deuxième producteur mondial de minerai de fer.

    Ces gisements furent d’ailleurs l’une des raisons de nombreuses guerres, entre Allemagne et France en particulier avec les annexions de l’Alsace-Lorraine.

    Cet essor est notamment permis par des procédés de purification chimique éliminant les impuretés des minerais extraits. En effet, il est rare qu’un minerai soit exploitable directement. Sans traitement de purification et affinage, le métal est de mauvaise qualité. Plus le métal est de bonne qualité, plus les constructions peuvent alors devenir ambitieuses, que ce soit des machines, des rails, des navires, des tours ou bien des ponts. Incidemment, plus les méthodes de purification deviennent élaborées, plus le nombre de gisements exploitables augmente. Un des meilleurs exemples de cette nécessité de purification est la construction de la tour Eiffel débutée en 1887.

    Le cas du fer “puddlé” de la tour Eiffel, entre intox et réalité

    Contrairement à ce que déclarent nombre de sites en ligne, le fer de la tour Eiffel ne provient pas des mines algériennes de Rouïna et Zaccar. La source de cette intox semble être le journal El Watan, qui ne précise nullement ses sources pour affirmer ses dires. Ironiquement, cette même propagande présente également une version tunisienne.

    L’argument non sourcé avancé par le journal serait que le minerai de fer lorrain ne permettait pas de produire le fer puddlé nécessaire à la Tour Eiffel. Ceci est un contre-sens. Le minerai lorrain se caractérise essentiellement par une proportion en phosphore rendant le fer cassant. Le puddlage est justement le principe qui permet au minerai lorrain d’être purifié et d’être exploitable. C’est le procédé de Thomas qui permettra cette prouesse dès 1877. Cette purification du phosphore est la raison de l’essor du bassin minier de la Lorraine, l’endroit exact où se trouvait les usines de Pompey lors de leur création en 1872. Ce sont ces usines qui traitèrent le métal de la tour Eiffel.

     

    “Pendant longtemps les minerais de cette nature [minerai de Lorraine chargés en phosphore] furent écartés, car des traces de phosphore rendent la fonte et l’acier cassants et impropres à la plupart des usages. Aussi les négociateurs du traité de Francfort [1871] avaient-ils cherché à nous arracher la plus grande et la plus riche partie du gisement de fer oolithique lorrain, le seul que par suite de l’introduction du puddlage anglais on pouvait utiliser soit par mélange avec du « fer fort » dans les usines dénaturant leur fonte, soit seul pour la fabrication du fer.”

    Le fer et le charbon lorrains : une des causes profondes de la guerre et une des conditions essentielles de la victoire de la France et de la paix durable, Georges Alfassa,1916

     

    Le fer utilisé pour la tour Eiffel provient en vérité de la ville de Ludres, dans le bassin de la Lorraine. 7000 tonnes de minerais seront extraits de ce gisement à forte teneur en fer. Les mines de fer de ce village étaient directement connectées par un réseau ferré aux usines de Pompey, à quelques kilomètres.

    C’est à partir des sources suivantes qu’Adoxa a pu démêler ce qui relevait de la propagande sur ce fait: un document vidéo du Musée de l’histoire du fer, le témoignage de la mairie de Ludres, l’ouvrage ‘Le fer et le charbon lorrains : une des causes profondes de la guerre et une des conditions essentielles de la victoire de la France et de la paix durable‘ de Georges Alfassa paru en 1916, ainsi que l’ouvrage ‘Le grand Nancy: histoire d’un espace urbain’ de Paulette Choné, Étienne Thévenin, Jean-Luc Fray et Michel Parisse, Presses universitaires de Nancy, 1993, p. 123.

    Des mines européennes aux mines américaines, canadiennes et australiennes

    Comme nous l’avons vu, l’histoire minière de la Révolution Industrielle fut essentiellement européenne.  Mais cela changea à partir de 1875. Petit à petit, ce sont les États-Unis, le Canada et l’Australie qui prendront le relai dans la production mondiale de minerai avec des modes de production similaires. La production africaine restera marginale et se fera par le Portugal essentiellement. L’Afrique ne verra jamais les machines à vapeur permettant l’extraction de masse.

    Les mines européennes verront la fin de leur activité seulement à partir de la fin du XXe siècle dans les années 90. Elles auront alors à ce moment été exploitées pendant plus de 4000 ans.

    L’Afrique, une région qui n’est pas si riche en minerai que nous pouvons l’imaginer, dont l’extraction se complique par les situations politiques instables.

    De nos jours, l’exportation de matières premières constitue 50 % du PIB de la plupart des pays d’Afrique. Les 50 % restants sont des dépenses publiques. Les pays africains sont ainsi les seuls pays au monde à jouir d’une rente sur quelque chose dont on les aurait dépossédés, rente sur laquelle est aujourd’hui basée l’intégralité de leur économie. Comme de nombreux autres pays du monde, nous achetons ces ressources au prix du marché mondial. C’est à dire au même prix que tout autre acteur.

    L’importance de l’Afrique sur le marché des matières premières est également très exagéré dans l’esprit des gens par rapport à la réalité. Elle est en effet très minoritaire sur un très grand nombre de marchés. Par exemple, elle comporte moins de 2 % des ressources en terre rare disponibles sur Terre contre 47 % pour la Chine et 17 % pour la Russie. De même, l’Afrique ne comporte que 15 % de la réserve mondiale d’uranium contre 31 % pour l’Australie.

    En vérité, la question sur ce continent n’est pas le pillage mais bien la sécurité et la stabilité des lieux d’extraction, qui nécessitent des investissements importants sur le long terme et qui fournissent aux populations un travail rémunérateur.

    Conclusion

    Contrairement à ce qu’affirment de nombreux acteurs politiques souhaitant flatter les velléités revendicatrices de populations immigrés africaines, ou alimenter la repentance des Français, la France ne s’est jamais construite sur le pillage des ressources de l’Afrique. A titre d’exemple, la colonisation du nord de l’Afrique démarrera en 1830, à ce moment, la première Révolution Industrielle est très avancée et l’Europe s’est déjà métamorphosée en une puissance industrielle moderne inégalable. A cette date, la machine à vapeur de James Watt existe depuis plus de 60 ans.

    La puissance métallurgique et minière de l’Europe reposait essentiellement sur sa capacité d’extraction avec ses machines à vapeur, ses techniques de purification du minerai, une main d’œuvre blanche aux conditions de travail extrêmement rudes (travail des enfants, misère ouvrière, coups de grisou), et une disponibilité des gisements sur son propre sol.

    La seconde partie de la Révolution Industrielle s’étendant sur la seconde moitié du XIXe siècle n’est pas marquée par l’exploitation des ressources de l’Afrique, mais par celles des États-Unis d’Amérique du Nord, tandis que l’exploitation des ressources minières de l’Europe perdure.

    Peter Columns (Blog de Peter Columns, 23 mars 2021)



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  • La surpopulation, une menace pour le monde ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous sur TV Libertés un débat, animé par Martial Bild, entre Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique et Alain de Benoist, philosophe et figure de la Nouvelle Droite, sur la question de la surpopulation et de la menace qu'elle représente.

     

                                         

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  • Bienvenue dans le monde d’après !...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Xavier Eman, cueillie sur son blog A moy que chault!, désormais hébergé par le site de la revue Éléments, dans lequel il évoque le Paris du XVIIIe arrondissement qui préfigure (peut-être) le monde qui vient. Animateur du site Paris Vox, rédacteur en chef de la revue Livr'arbitres et collaborateur de la revue Éléments, Xavier Eman est l'auteur de deux recueils de chroniques intitulé Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016 et la Nouvelle Librairie, 2019) et d'un polar, Terminus pour le Hussard (Auda Isarn, 2019).

     

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    Paris 18e : bienvenue dans le monde d’après !

    Si Dante, ressuscité pour services rendus au génie européen, rédigeait en 2020 une nouvelle version de son œuvre fondamentale, nul doute qu’il y ajouterait la description d’un autre cercle de l’enfer : la station de métro Château-Rouge et ses environs. Bienvenue dans le 18e arrondissement de Paris : le laboratoire du monde d’après !

    Tout d’abord, vous êtes expulsé, plus que vous ne sortez, de la bouche de métro. Vous, petite touche blanchâtre perdue et portée par la densité du flot africain qui vous projette au cœur d’un vaste marché sauvage, misérable et bruyant. Dans les odeurs d’épices et de maïs grillé sur des structures métalliques de caddies de supermarchés, les divers produits sont présentés à même le sol, au mieux sur un bout d’étoffe étendu sur le bitume. Volubiles, les mamas en boubous multicolores négocient hardiment gadgets  made in  China et denrées du « pays » via d’infinis et gesticulants palabres. Pour le néophyte, l’ensemble atteint rapidement un niveau sonore désagréablement assourdissant. C’est Bamako au pied des immeubles haussmanniens. Ou plutôt, c’est un ersatz de Bamako au pied des vestiges lépreux de l’architecture haussmannienne, une sorte de no man’s land ethnico-culturel. Ici, on n’est pas « dépaysé », on est « apaysé ». On n’est nulle part.

    Aux abords de ce marché tiers-mondisé, des individus paraissant désœuvrés « tiennent les murs ». Adossés aux portes des résidents ou abrités sous un porche, ils attendent, le plus souvent plongés dans la contemplation de l’écran de leur smartphone dernier cri. En fait, ils travaillent. Ce sont les entrepreneurs du lieu, les businessmen de la rue, les petits génies de la start-up à fort taux de croissance, bref, des dealers. Inutile d’être Columbo pour les identifier tant leur commerce se déroule au grand jour, de façon on ne peut plus visible, pour ne pas dire ostentatoire. À quelques mètres de là, deux fonctionnaires de police somnolent dans leur voiture de patrouille. Incongru et inutile rappel d’une autorité factice.

    Plus discrets, glissant le long des façades comme des ombres étiques et vacillantes, les clients toxicos quadrillent également la zone. Corps décharnés, visages secoués de tics, à demi clochardisés, ils sont aussi effrayants que pathétiques. Les yeux brûlants de manque, sans doute prêts à vous égorger pour une piquouse ou une pilule, ils ont tout des zombies de films hollywoodiens de série Z, ruines d’humanité, souvenirs d’hommes. Certains mendient, obséquieux ou agressifs, d’autres, ayant déjà basculés dans l’antre de la folie, vocifèrent tout seuls ou entretiennent des conversations avec un interlocuteur imaginaire. Peut-être l’être humain qu’ils ont un jour été…

    À l’exception du visiteur de passage, plus personne ne prête attention à ce spectacle, même quand l’un de ces naufragés défèque dans le caniveau ou urine sur une voiture en stationnement. Le poids de l’habitude. L’indifférence accompagne le renoncement.

    La situation est telle que les riverains ont récemment attaqué l’État et l’ont fait condamner par le tribunal  administratif pour « rupture de l’égalité des citoyens » en matière d’hygiène et de sécurité. Bien entendu, cette décision judiciaire n’a été suivie d’aucun effet, d’aucune ébauche d’intervention, d’aucune velléité d’action.  Malgré les idées immanquablement courageuses et géniales de la mairie de Paris, consistant à envisager d’installer du mobilier urbain « anti vendeurs à la sauvette » et à vouloir « renforcer le dialogue entre les différents acteurs du champ social », c’est toujours la même désolation et le même accablement pour les derniers habitants « historiques » du quartier.

    Que l’on puisse affirmer que cet émétique chaos, un tel maelstrom de misère, de saleté et de vice, représente un quelconque « enrichissement », le moindre « progrès », pour qui que ce soit, s’apparente soit au cynisme idéologique le plus abject, soit à la déficience psychologique lourde.

    On ne peut d’ailleurs s’empêcher ici de penser au désormais fameux « syndrome de Paris », ce mal qui frappe les touristes japonais à leur retour d’un séjour dans la capitale française, traumatisés par le contraste entre l’image qu’ils se faisaient de la Ville Lumière – nourrie par le visionnage des films de Duvivier, Renoir, Audiard et plus récemment de Jean-Pierre Jeunet – et la réalité de ce qu’elle est devenue. Les rues de Montmartre sont des coupe-gorges crasseux, et la vraie Amélie Poulain est une camée accro au crack, qui taille des pipes entre deux poubelles pour se payer sa dose. Le choc est, il est vrai, assez violent…

    Tartuffe à la casbah ou les aventures de Jean-Eudes et Marie-Chantal chez les Bantous…

    Pour tenter de respirer à nouveau, on marche alors quelques centaines de mètres, remontant la rue Custine, et, peu à peu, les kebabs cèdent la place aux salons de thé « bio », et les taxiphones aux épiceries « gluten free ». Une frontière invisible a été franchie, et les catogans et autres pantacourts prennent le pas sur les coupes afros et les djellabas… Sans le savoir, vous avez pénétré dans le « bon XVIIIe », celui que les agents immobiliers vous présentent comme ayant un « fort potentiel », gentrification oblige. Un « quartier populaire » où le mètre carré à 8 500 euros pourrait atteindre les 10 000 sous quelques mois. Bref une « expérience humaine diverse et enrichissante » doublée d’un investissement prometteur. Spéculation et bons sentiments. En un mot : le paradis, pardon, le nirvana, du bobo gauchisto-cosmopolite, vélocipédiste et macronien.

    Ici, autant de drogués qu’un peu plus bas, mais ceux-là, au moins, ont les moyens de leurs addictions, et le vegan cocaïné jusqu’aux sourcils présente mieux – plus proprement – que le prolo gavé aux méthamphétamines. C’est le royaume des chantres de « l’accueil », du « sans-frontiérisme » et du « vivre ensemble », très fiers, en bons anthropologues ouverts et curieux, de côtoyer des « populations issues de la diversité » auxquelles ils se gardent toutefois bien de se mélanger vraiment. Une sorte de « développement séparé », dans les faits, mais accompagné de la douce musique du prêchi-prêcha mondialiste et politiquement correct. Tartuffe à la casbah ou les aventures de Jean-Eudes et Marie-Chantal chez les Bantous…

    Ainsi, en terrasse, les pubards trinquent à grands coups de spritz ou de mojitos avec des architectes d’intérieur ou des conseillers en patrimoine tout aussi soucieux qu’eux de la montée des populismes en Europe et de la situation – inhumaine et inacceptable – des migrants/exilés/réfugiés. Migrants qu’ils pourraient visiter à quelques rues de là, Porte de la Chapelle, entassés dans des bidonvilles infâmes aussi souvent « évacués » qu’immédiatement reconstitués. Ils admireraient alors le résultat concret de leurs utopies, de leur charité théorique et inconséquente, le fruit de leurs choix électoraux « généreux et progressistes » : des miséreux déracinés et déculturés terrorisant la population autochtone en attendant d’être pris en charge à vil prix par les néo-esclavagistes du Medef.

    Mais, comme dirait l’autre, ceci est une autre histoire…

    Xavier Eman (A moy que chault ! , 8 février 2020)

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  • L'alternative...

    Les éditions Ars Magna viennent de publier un essai d'Oswald Mosley intitulé L'alternative. Pour découvrir le parcours politique d'Oswald Mosley, on pourra se plonger dans Du fascisme au nationalisme européen (Ars Magna, 2019), un recueil de textes, de discours et d'entretiens, et dans le livre de Rémi Tremblay, Oswald Mosley - L'Union fasciste britannique (Synthèse éditions, 2018).

     

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    " Ce livre parut pour la première fois, en langue anglaise, en 1947. Il n’avait, jusqu’à ce jour, jamais été traduit en français. Son auteur, Oswald Mosley, qui dirigeait l’Union des fascistes britanniques avant la Deuxième Guerre mondiale avait passé celle-ci dans les geôles anglaises, il rêvait maintenant de revenir sur le devant de la scène politique et il rédigea donc un texte qui est à la fois une réflexion sur ce qui s’était passé et sur ce qu’il espérait voir advenir.
    Daté par certains côtés (crainte d’une invasion de l’Europe par l’URSS, réflexions sur les débuts de la décolonisation), L’Alternative est cependant, dans son ensemble, étonnamment actuel. En effet Mosley y aborde le sens de la prétendue « vérité historique », y traite de la morale en politique, y débat du devenir de l’Afrique, y propose un nouveau mode de gouvernement pour l’homme du XXIe siècle, etc.
    Passionnant et intellectuellement revigorant, L’Alternative devrait éclairer ses lecteurs français sur les enjeux de notre monde et sur son avenir. "

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  • La colonisation et sa « légende noire »...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan, cueilli sur son site et consacré à la question complexe de la colonisation. Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont  Osons dire la vérité à l'Afrique (Rocher, 2015), Histoire de l'Afrique du Nord (Rocher, 2016), Algérie - L'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2017), Heia Safari ! - Général von Lettow-Vorbeck (L'Afrique réelle, 2017), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018) et Les guerres du Sahel (L'Afrique réelle, 2019).

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    Quand Arte apporte sa pierre à l’escroquerie historique de la «légende noire» de la colonisation

    La chaîne Arte vient de se surpasser dans le commerce de l’insupportable escroquerie historique qu’est la « légende noire » de la colonisation. Or, le bilan colonial ne pourra jamais être fait avec des invectives, des raccourcis, des manipulations et des mensonges.

    Regardons la réalité bien en face : la colonisation ne fut qu’une brève parenthèse dans la longue histoire de l’Afrique. Jusque dans les années 1880, et cela à l’exception de l’Algérie, du Cap de Bonne Espérance et de quelques comptoirs littoraux, les Européens s’étaient en effet tenus à l’écart du continent africain. Le mouvement des indépendances ayant débuté durant la décennie 1950, le XXe siècle a donc connu à la fois la colonisation et la décolonisation.

    Quel bilan honnête est-il possible de faire de cette brève période qui ne fut qu’un éclair dans la longue histoire de l’Afrique ? Mes arguments sont connus car je les expose depuis plusieurs décennies dans mes livres, notamment dans Osons dire la vérité à l’Afrique.J’en résume une partie dans ce communiqué.

     

    1) Les aspects positifs de la colonisation pour les Africains

    La colonisation apporta la paix

    Durant un demi-siècle, les Africains apprirent à ne plus avoir peur du village voisin ou des razzias esclavagistes. Pour les peuples dominés ou menacés, ce fut une véritable libération.

    Dans toute l’Afrique australe, les peuples furent libérés de l’expansionnisme des Zulu, dans tout le Sahel, les sédentaires furent libérés de la tenaille prédatrice Touareg-Peul, dans la région tchadienne, les sédentaires furent débarrassés des razzias arabo-musulmanes, dans l’immense Nigeria, la prédation nordiste ne s’exerça plus aux dépens des Ibo et des Yoruba, cependant que dans l’actuelle Centrafrique, les raids à esclaves venus du Soudan cessèrent etc.

    A l’évidence, et à moins d’être d’une totale mauvaise foi, les malheureuses populations de ces régions furent clairement plus en sécurité à l’époque coloniale qu’aujourd’hui…

    La colonisation n’a pas pillé l’Afrique

    Durant ses quelques décennies d’existence la colonisation n’a pas pillé l’Afrique. La France s’y est même épuisée en y construisant 50.000 km de routes bitumées, 215.000 km de pistes toutes saisons, 18.000 km de voies ferrées, 63 ports équipés, 196 aérodromes, 2000 dispensaires équipés, 600 maternités, 220 hôpitaux dans lesquels les soins et les médicaments étaient gratuits. En 1960, 3,8 millions d’enfants étaient scolarisés et dans la seule Afrique noire, 16.000 écoles primaires et 350 écoles secondaires collèges ou lycées fonctionnaient. En 1960 toujours 28.000 enseignants français, soit le huitième de tout le corps enseignant français exerçaient sur le continent africain.

    Pour la seule décennie 1946 à 1956, la France a, en dépenses d’infrastructures, dépensé dans son Empire, donc en pure perte pour elle, 1400 milliards de l’époque. Cette somme considérable n’aurait-elle pas été plus utile si elle avait été investie en métropole ? En 1956, l’éditorialiste Raymond Cartier avait d’ailleurs écrit à ce sujet : 

    « La Hollande a perdu ses Indes orientales dans les pires conditions et il a suffi de quelques années pour qu'elle connaisse plus d'activité et de bien-être qu’autrefois. Elle ne serait peut-être pas dans la même situation si, au lieu d’assécher son Zuyderzee et de moderniser ses usines, elle avait dû construire des chemins de fer à Java, couvrir Sumatra de barrages, subventionner les clous de girofle des Moluques et payer des allocations familiales aux polygames de Bornéo. »

    Et Raymond Cartier de se demander s’il n’aurait pas mieux valu « construire à Nevers l’hôpital de Lomé et à Tarbes le lycée de Bobo-Dioulasso ».

    Jacques Marseille[1] a quant à lui définitivement démontré quant à lui que l’Empire fut une ruine pour la France. L’Etat français dût en effet se substituer au capitalisme qui s’en était détourné et s’épuisa à y construire ponts, routes, ports, écoles, hôpitaux et à y subventionner des cultures dont les productions lui étaient vendues en moyenne 25% au-dessus des cours mondiaux. Ainsi, entre 1954 et 1956, sur un total de 360 milliards de ff d’importations coloniales, le surcoût pour la France fut de plus de 50 milliards.

    Plus encore, à l’exception des phosphates du Maroc, des charbonnages du Tonkin et de quelques productions sectorielles, l’Empire ne fournissait rien de rare à la France. C’est ainsi qu’en 1958, 22% de toutes les importations coloniales françaises étaient constituées par le vin algérien qui était d’ailleurs payé 35 ff le litre alors qu’à qualité égale le vin espagnol ou portugais était à19 ff.

    Quant au seul soutien des cours des productions coloniales, il coûta à la France 60 milliards par an de 1956 à 1960.

    Durant la période coloniale, les Africains vivaient en paix

    Dans la décennie 1950, à la veille des indépendances, à l’exception de quelques foyers localisés (Madagascar, Mau-Mau, Cameroun) l’Afrique sud-saharienne était un havre de paix.

    Le monde en perdition était alors l’Asie qui paraissait condamnée par de terrifiantes famines et de sanglants conflits : guerre civile chinoise, guerres de Corée, guerres d’Indochine et guerres indo-pakistanaises.

    En comparaison, durant la décennie 1950-1960, les habitants de l'Afrique mangeaient à leur faim, étaient gratuitement soignés et pouvaient se déplacer le long de routes ou de pistes entretenues sans risquer de se faire attaquer et rançonner.

    Soixante-dix ans plus tard, le contraste est saisissant: du nord au sud et de l'est à l'ouest, le continent africain est meurtri :

    - Dans le cône austral, ce qui fut la puissante Afrique du Sud sombre lentement dans un chaos social duquel émergent encore quelques secteurs ultra-performants cependant que la criminalité réduit peu à peu à néant la fiction du "vivre ensemble".

    - De l'atlantique à l'océan indien, toute la bande sahélienne est enflammée par un mouvement à la fois fondamentaliste et mafieux dont les ancrages se situent au Mali, dans le nord du Nigeria et en Somalie.

    - Plus au sud, la Centrafrique a explosé cependant que l'immense RDC voit ses provinces orientales mises en coupe réglée par les supplétifs de Kigali ou de Kampala.

    Si nous évacuons les clichés véhiculés par les butors de la sous-culture journalistique, la réalité est que l’Afrique n’a fait que renouer avec sa longue durée historique précoloniale. En effet, au XIX° siècle, avant la colonisation, le continent était déjà confronté à des guerres d’extermination à l’est, au sud, au centre, à l’ouest. Et, redisons-le en dépit des anathèmes, ce fut la colonisation qui y mit un terme.

    Aujourd’hui, humainement, le désastre est total avec des dizaines de milliers de boat people qui se livrent au bon vouloir de gangs qui les lancent dans de mortelles traversées en direction de la "terre promise" européenne. Les crises alimentaires sont permanentes, les infrastructures de santé ont disparu comme l'a montré la tragédie d'Ebola en Afrique de l'Ouest ou la flambée de peste à Madagascar, l'insécurité est généralisée et la pauvreté atteint des niveaux sidérants.

    Economiquement, et à l’exception d’enclaves dévolues à l’exportation de ressources minières confiées à des sociétés transnationales sans lien avec l’économie locale, l’Afrique est aujourd’hui largement en dehors du commerce, donc de l’économie mondiale, à telle enseigne que sur 52 pays africains, 40 ne vivent aujourd’hui que de la charité internationale

     

    2) Les conséquences négatives de la colonisation

    La colonisation a déstabilisé les équilibres démographiques africains

    La colonisation a mis un terme aux famines et aux grandes endémies. Résultat du dévouement de la médecine coloniale, la population africaine a été multipliée par 8, une catastrophe dont l’Afrique aura du mal à se relever.

    En effet, le continent africain qui était un monde de basses pressions démographiques n’a pas su « digérer » la nouveauté historique qu’est la surpopulation avec toutes ses conséquences : destruction du milieu donc changements climatiques, accentuation des oppositions entre pasteurs et sédentaires, exode rural et développement de villes aussi artificielles que tentaculaires, etc.

    La colonisation a donné le pouvoir aux vaincus de l’histoire africaine

    En sauvant les dominés et en abaissant les dominants, la colonisation a bouleversé les rapports ethno-politiques africains. Pour établir la paix, il lui a en effet fallu casser les résistances des peuples moteurs ou acteurs de l’histoire africaine.

    Ce faisant, la colonisation s’est essentiellement faite au profit des vaincus de la « longue durée » africaine venus aux colonisateurs, trop heureux d’échapper à leurs maîtres noirs. Ils furent soignés, nourris, éduqués et évangélisés. Mais, pour les sauver, la colonisation bouleversa les équilibres séculaires africains car il lui fallut casser des empires et des royaumes qui étaient peut-être des « Prusse potentielles ».

    La décolonisation s’est faite trop vite

    Ne craignons pas de le dire, la décolonisation qui fut imposée par le tandem Etats-Unis-Union Soviétique, s’est faite dans la précipitation et alors que les puissances coloniales n'avaient pas achevé leur entreprise de « modernisation ».

    Résultat, des Etats artificiels et sans tradition politique ont été offerts à des « nomenklatura » prédatrices qui ont détourné avec régularité tant les ressources nationales que les aides internationale. Appuyées sur l’ethno-mathématique électorale qui donne automatiquement le pouvoir aux peuples dont les femmes ont eu les ventres les plus féconds, elles ont succédé aux colonisateurs, mais sans le philanthropisme de ces derniers…

    Les vraies victimes de la colonisation sont les Européens

    Les anciens colonisateurs n’en finissent plus de devenir « la colonie de leurs colonies » comme le disait si justement Edouard Herriot. L’Europe qui a eu une remarquable stabilité ethnique depuis plus de 20.000 ans est en effet actuellement confrontée à une exceptionnelle migration qui y a déjà changé la nature de tous les problèmes politiques, sociaux et religieux qui s’y posaient traditionnellement.

    Or, l’actuelle politique de repeuplement de l’Europe est justifiée par ses concepteurs sur le mythe historique de la culpabilité coloniale. A cet égard, la chaîne Arte vient donc d’apporter sa pierre à cette gigantesque entreprise de destruction des racines ethniques de l’Europe qui porte en elle des événements qui seront telluriques.

    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 13 janvier 2020)

     

    Note :

    [1] Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français, histoire d’un divorce. Paris, 1984. Dans ce livre Marseille évalue le vrai coût de l’Empire pour la France.

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  • Avec la surpopulation, c’est un monde invivable qui se dessine…

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la question de la surpopulation. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « Avec la surpopulation, c’est un monde invivable qui se dessine… »

    La population mondiale ne cesse d’augmenter. La procréation, par nature, peut être exponentielle, alors que les ressources terrestres ne le sont pas. C’est ce que disait déjà Malthus, dont certains pensent qu’il n’a jamais eu que le tort d’avoir raison trop tôt. Aujourd’hui, y a-t-il péril en la demeure ?

    Passé un certain seuil, toute augmentation en nombre entraîne un « saut qualitatif » qui se traduit par un changement de nature. Comme chacun le sait, la population mondiale augmente régulièrement, mais, surtout, elle augmente de plus en plus vite. Vers 1700, on comptait moins de 700 millions d’habitants sur Terre. En 1900, on en était à 1,6 milliard. Aujourd’hui, avec plus de 250.000 naissances par jour, on a dépassé les 7,7 milliards. Pour la fin du siècle, les estimations moyennes tournent autour de douze milliards, les estimations hautes autour de seize milliards. Bien entendu, on peut discuter à perte de vue sur le nombre de bipèdes qui peuvent vivre sur cette planète. La seule chose qui est sûre, c’est qu’il y a une limite : pas plus qu’il ne peut y avoir de croissance matérielle infinie dans un espace fini, la population ne peut s’accroître indéfiniment sur une étendue limitée. Malheureusement, nous sommes à une époque qui ne supporte pas les limites. Malthus (Essai sur le principe de population, 1803) ne se préoccupait que de l’épuisement des ressources. Aujourd’hui, c’est le nombre qui, à lui seul, pose problème : la quantité est plus que jamais le contraire de la qualité. Avec trois ou quatre milliards de bipèdes en moins, le monde se porterait beaucoup mieux !

    La surpopulation aggrave mécaniquement tous les problèmes, en les rendant peu à peu insolubles. Elle est belligène, car la pression démographique crée des conflits nouveaux. Elle accélère l’épuisement des réserves naturelles. Elle accroît la dépendance économique et la soumission aux fluctuations ravageuses des marchés mondiaux, elle favorise les migrations de masse en provenance des pays surpeuplés, elle aggrave les effets de la surconsommation, de l’épuisement des sols, de la pollution des nappes phréatiques, de l’accumulation des déchets. Il n’y a déjà plus de réserves de productivité en matière agricole, l’extension des terres agricoles est en train d’atteindre ses limites et les ressources halieutiques des océans s’épuisent également. Plus de 90 % de toute la biomasse produite annuellement dans le monde sont d’ores et déjà exploités.

    Il est révélateur que la plupart des écologistes autoproclamés se comportent comme si la démographie et l’environnement étaient des sujets séparés, alors qu’ils sont indissociablement liés. À quoi bon parler de préservation des écosystèmes et de sauvegarde de la diversité, à quoi bon s’inquiéter de la gestion des déchets et des effets de la combustion des énergies fossiles si la croissance démographique entraîne toujours plus de pollutions et de déchets et que l’espace laissé aux espèces sauvages est appelé à disparaître ? À quoi bon vouloir limiter les émissions de gaz à effet de serre si on ne limite pas aussi la population ? Dans trente ans, du fait de l’accroissement naturel et de l’exode rural, 68 % de la population mondiale vivra dans des villes, soit 2,5 milliards d’individus de plus que maintenant. Avec des bidonvilles de plus de vingt millions d’habitants et des mégapoles de plus de cent millions d’habitants, c’est un monde proprement invivable qui se dessine.

    La mondialisation aggrave apparemment la situation, mais elle révèle aussi des disparités considérables. Au-delà de la surpopulation, n’avons-nous pas également affaire à un problème de répartition ?

    C’est évident. En 1950, avec 228 millions d’habitants, le continent africain représentait 9 % de la population mondiale. En 2017, avec 1,2 milliard d’habitants, il en représentait près de 17 %. À la fin du siècle, avec 4,2 milliards d’habitants (dont 89 % au sud du Sahara), il en représentera le tiers. Avec un taux de fécondité moyen de 4,6 enfants par femme, l’Afrique accroît sa population de 2,5 % par an, soit un doublement tous les vingt-huit ans. L’Europe, elle, ne représentait plus que 9,8 % de la population mondiale en 2017, et ce chiffre est encore appelé à baisser. Depuis la chute du mur de Berlin, l’Europe centrale et orientale a perdu 24 millions d’habitants. En France, on vient d’enregistrer la quatrième année consécutive de baisse des naissances : l’âge moyen à la maternité ne cesse de reculer et le solde naturel n’a jamais été aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Le problème, ici, n’est toutefois pas d’abord le nombre, mais la détérioration de la pyramide des âges. Que l’Europe soit moins peuplée n’est pas un drame, loin de là ; ce qui est un drame, c’est qu’elle vieillit inexorablement. Cela dit, il n’est pas sérieux d’imaginer que les Européens peuvent se lancer dans une course à la concurrence démographique où ils feraient « mieux » que les 6,4 enfants par femme de la République démocratique du Congo ou les 7 enfants par femme du Niger !

    « Croissez et multipliez », lit-on dans la Genèse, adresse qui vaut tout autant pour les chrétiens que pour les musulmans et les juifs. Cet axiome religieux vous paraît-il toujours d’actualité ?

    À une époque où la plus grande partie du monde était inhabitée et où le premier impératif, pour les petites communautés existantes, était de s’étendre numériquement pour maximiser leurs chances de survie, le « croissez et multipliez » était parfaitement justifié. Le problème commence lorsqu’on ignore le contexte et qu’on soutient qu’un principe valable dans telles ou telles circonstances est à considérer comme un dogme valable en tous temps et en tous lieux. C’est la raison pour laquelle, dans nombre de milieux, la surpopulation est un sujet tabou : au nom de l’« accueil de la vie » et de la critique du « malthusianisme », on préfère se mettre un bandeau sur les yeux. Or, le laisser-faire nataliste est aujourd’hui irresponsable, et le « respect de la vie » ne saurait s’étendre à ceux qui ne sont pas encore conçus. Quelle est, alors, la solution ? Avec des mesures coercitives, la Chine est parvenue à freiner sa natalité, mais les « incitations » à ralentir la croissance démographique sont généralement des vœux pieux, surtout dans les pays où les enfants sont l’équivalent d’une assurance-vieillesse. L’émigration de masse vers d’autres planètes relève de la science-fiction. Que reste-t-il, alors ? Les épidémies, peut-être !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 25 janvier 2020)

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