Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Points de vue - Page 384

  • Comment la finance contrôle le débat économique...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Bertrand Rothé, professeur d'économie, cueilli sur son blog intitulé Il n'y a pas d'alternative, dans lequel il constate que l'information du public est faite, pour l'essentiel, par des experts "autorisés", qui diffuse la bonne parole, celle des marchés...

    Finance.jpg

     

    Comment la finance contrôle le débat économique

    La crise fait rage, mais le débat n’avance pas. La seule solution qui émerge, se serrer la ceinture pour payer les banques. Mais n’est ce pas la définition même de la crise : « quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître » ? Sauf que cette fois la formule d’Antonio Gramsci ne fonctionne pas : les économistes hétérodoxes, les Lordon, Sapir, Gréau… ont des solutions. Le vrai problème : ils ne sont pas entendus. Est-ce surprenant ? La finance contrôle le débat économique.


    Y'en a que pour les banquiers

    Qui nous a informé sur la crise cet été ? Essentiellement des banquiers. En août, dix articles du Monde traitent du fond du problème dans les pages débat. Sur ces 10 articles, 16 citations proviennent d’individus liés aux institutions financières, et 6 d'individus non liés directement à la finance. 76,6 % de citations pour les financiers, c'est beaucoup pour les responsables de la crise. Le Monde n’est pas le seul. Le 11 Août, le Nouvel Obs titre sur : « Les incendiaires. Comment ils nous plongé dans la crise ». Là encore les banquiers ne sont pas les incendiaires, mais les experts ! Anton Brender, autrefois réputé de gauche, directeur des études économiques de Dexia Asset Management – vu les performances de son entreprise on s’attendrait à davantage d’humilité – dispose de deux pages pour clamer que : « Ce ne sont pas les marchés qui sont en cause mais l’impuissance politique ». Géniale novlangue : les marchés remplacent les banques, car ce sont elles qui spéculent contre l’euro. Mais comment un économiste pourrait-il cracher dans la main qui le nourrit ?

    Pourquoi les journalistes sont-ils si prompts à gober pareilles mystifications ? Leur réponse est invariable : « On n’a pas le temps ». Et c’est le génie des banques de l’avoir compris, comme l’explique une journaliste de l’Expansion : « Les banquiers savent répondre vite, ils sont payés pour ça. Ce qui n’est pas le cas des universitaires qui réfléchissent, et dont les nuances sont difficiles à retranscrire ». Et c’est vrai, la pression est importante. Au Monde, une journaliste économique a signé 29 articles au mois d’août, soit plus d’un par jour travaillé, une autre en a signé 18, et ce n’est pas le journal le plus mal doté.

    Jacques Sapir pense différemment. Il distingue les journaux grand public, chargés de faire la pédagogie du libéralisme, et les médias économiques pour lesquels l’information a une vraie valeur marchande et qui, paradoxalement, sont plus ouverts : en pleine crise, les Echos ont ainsi édité un supplément très intéressant sur le « bon » capitalisme. Comme le signale le journaliste François Ruffin (Fakir), le Monde, qui pose une - bonne - question : « L'inflation peut-elle résorber les dettes publiques ? », réussit à publier … six  experts qui condamnent l’inflation, sans même un autre son de cloche. La Pravda n’aurait pas osé.

    De plus les banques ont compris que la presse est le média de référence. Les télévisions et les radios viennent y puiser leur inspiration. Ainsi la télé permet aux banques de faire entendre leurs voix bien plus loin que le simple cercle des lecteurs. Une pierre, deux coups.
     

    Un enseignant peut cacher un supplétif du système financier

    Le système peut être un peu plus complexe. Le 12 août, en pleine déroute financière, l’Autorité des Marchés Financiers interdit la vente à découvert pendant 15 jours, pour vérifier si la décision réduit la volatilité des marchés. A mi-parcours le Monde enquête. Verdict publié le 20 août : « La suspension des « ventes à découvert » ne permet par d’éviter de lourdes chutes en Bourse ».  Cette fois-ci, c’est du sérieux, seul un banquier juge que l’ « on ne peut pas arrêter tous les bandits ». Chapeau ! La journaliste a interrogé deux professeurs de l’Edhec, une des plus célèbres écoles de gestion françaises. Interdire les ventes à découvert est « au mieux démagogique, au pire dangereux ». La messe est dite. Sauf que l’on découvre, moyennant deux clics sur Google, que le laboratoire de ces deux spécialistes est financé par la banque Rothschild. Et là, de clics en clics, on apprend que le même labo vend de la formation aux professionnels… 2 000 euros pour deux jours et par participant, logement non compris. Excusez du peu. Si vous avez dix élèves… A ce prix-là, mieux vaut éviter de se fâcher avec ses clients. Les ventes à découvert sont très rémunératrices pour les institutions financières. On reste sur la toile et l’on découvre que l’un des experts est aussi le patron de l’Edhec, Noël Armenc pour lequel « le débat entre marché et science n'a pas lieu d'être dans une grande école de commerce ! ». Circulez, pas de débat. Dommage.
     

    « Aucun n’est directement corrompu mais la plupart sont payés par les banques… »

    Reste la télévision et la radio... Là pas d’experts inconnus, pas de seconds couteaux, seules les stars sont invitées, comme Elie Cohen que les chaînes se disputent, lui qui, en juin, nous expliquait que la crise était derrière nous.

    En dehors de ce genre de fantaisiste, pour avoir accès à ces médias les banques prennent comme consultants des professeurs d’école prestigieuses : Ulm, Sciences Po Paris, Dauphine et Polytechnique. Difficile de résister. Même les plus grands ont accepté cette compromission. Michel Aglietta, par exemple, conseille Groupama Asset Management. Lequel précise à la fin de ses livres qu’il est rémunéré par cette institution. Tout le monde ne le fait pas. Daniel Cohen par exemple signale très rarement qu’il travaille pour la banque Lazard. Il préfère rappeler qu’il forme les futurs Jean Paul Sartre de la rue d’Ulm, réservant son engagement chez Lazard aux lecteurs de Challenges.
     

    Pourquoi se cacher quand on est entre amis ?

    Pour l’ordinaire, les institutions financières embauchent des seconds rôles. Anton Brender s’est retrouvé directeur des études économiques de Dexia, Jean Paul Betbéze sévit au Crédit Lyonnais puis au Crédit Agricole. En choisissant de passer du côté obscur de la force, nos hommes sont moins demandés pour les grands médias, mais ils vont pouvoir porter la bonne parole parmi les importants. Jean-Luc Gréau, qui a œuvré pour le Medef, rappelle que le débat économique sert aussi à prendre des décisions politiques. Et là aussi les banquiers ont souhaité être présents. Sur les trois économistes qui siègent au prestigieux Siècle, deux, Christian de Boissieu et Daniel Cohen, sont liés à des banques et siègent au Conseil d’Analyse Economique.

    Ce Conseil d’Analyse Economique, créé par Lionel Jospin, est aussi une citadelle imprenable de la planète finance. L’enjeu est de taille. Le CAE conseille le premier ministre. La finance monopolise cet accès à l’oreille du gouvernement. Sur les 28 membres, 19 sont directement ou indirectement liés à la finance. La Société Générale, le Crédit Agricole, HSBC et Natixis sont ainsi représentés directement par leurs subordonnés. On découvre à la lecture des CV des membres que l’on peut être professeur à Dauphine et Conseiller du Directoire de La Compagnie financière Rothschild comme Jean-Hervé Lorenzi. Les jeunes ne sont pas en reste. Augustin Landier enseigne à la Toulouse School of Economics, mais a aussi créé un hedge fund. A Claire Derville qui lui demandait si on avait raison de penser que les fonds spéculatifs avait fomenté cette crise, il rétorque : « Non... Au contraire, en corrigeant les excès des marchés, ils contribuent à les assainir. Mais c’est vrai qu’en étant obligé de liquider leurs positions…, ils ont amplifié la spirale baissière. Ce sont les victimes collatérales de la crise du crédit ». Il fallait oser présenter les fonds spéculatifs comme des victimes de la crise... Le président du Conseil a aussi ses pudeurs, et on le comprend, notre homme est gourmant, il ne mange pas à un seul râtelier. Le CV de Christian de Boissieu qui affiche ses titres universitaires, ferait rougir de jalousie n’importe quel colonel de retour d’Afghanistan : économiste de l’année, lauréat à deux reprises, puis des titres en anglais non traduits, total respect… Mais notre président oublie de préciser qu’il conseille aussi un hedge fund, excusez du peu, le Crédit Agricole, qu’il siège au conseil de surveillance d’une banque privée, une paille, et la liste est encore plus longue.

    Quand on interroge les membres de cette institution sur les dérives que peut générer ce quasi monopole de la finance dans le CAE, la réponse fuse: « On est libre, Patrick Arthus propose par exemple d’augmenter les salaires depuis longtemps ». L’institution accepte un ou deux trublions à condition qu’ils ne mettent rien en cause d’essentiel. Au CAE et au Cercle des économistes, c’est la fonction de Patrick Arthus. L’homme est sans danger. Il a de nombreux fils à la patte. Le directeur des études de la banque Natixis - aussi conseiller d’administration de Total, généreusement payé 55 000 euros par an pour sept réunions - ne se précipitera pas pour inviter à la révolution, ni pour augmenter la fiscalité du CAC 40. Il s’est aussi vanté de conseiller les dirigeants chinois dans des cercles privés.
     

    « A la soupe »

    Les banques sont les premiers employeurs d’économistes. Les débouchés pour les économistes sont très réduits. Traditionnellement, l’enseignement arrivait en tête et il existe quelques postes dans la fonction publique. Aujourd’hui les banques ont énormément augmenté leurs effectifs : dans les salles de marché, les risques pays, les services marketing… Il est fréquent de passer du public au privé. Les conditions de travail sont meilleures, les salaires aussi, entre 4000 euros par mois pour un économiste confirmé et 15 000 euros pour une star, bien plus qu’un agrégé d’économie en fin de carrière. Et voilà nos économistes dans le toboggan.

    Evidemment quand ils passent au privé, ils se jurent bien de ne pas changer. Sauf que Philippe Labarde, dans sa longue et belle carrière qui l’a mené du service économique du Monde à France Inter se souvient d’évolutions : « Quand celui–là travaillait dans un organisme public, il n’avait pas le même discours que depuis qu’il dirige le service d’une grande banque ». Evidemment personne n’a envie de revenir en arrière. Le paradoxe de cette histoire c’est que les économistes ont inventé un terme pour expliquer cette « laisse » qui n’annonce pas son nom. C’est à Joseph Stiglitz que l’on doit « le salaire d’efficience ». Sa description est relativement simple : comment s’assurer de la fidélité de ses salariés ? Il suffit de les payer un peu au-dessus du marché, et par peur de perdre ce petit avantage, ils fourniront un maximum d’efforts et se comporteront en chiens fidèles.

    Comme d’habitude c’est ceinture et bretelles, il est évidemment interdit de dire du mal de son employeur, voir des clients de son employeur, Etats ou autres. Le chemin est étroit. Antoine Brunet, un ancien de chez HBC, nous affirme avoir signé une clause qui lui interdisait de publier des livres sans l’autorisation de sa hiérarchie. Il existe des cas de licenciements. Un économiste que nous avons rencontré nous a expliqué sa situation : sa banque s’est séparé de lui pour avoir dit du mal de la Chine. Comme il a négocié son départ, il refuse que l’on cite son nom.


    Je tiens à remercier Antoine Brunet ancien économiste d’HSBC, Google, Philippe Labarde, ancien membre du CSA, Frédéric Lordon du CNRS, François Ruffin de Fakir, Jacques Sapir de l’EHESS, Jean Luc Gréau, et ceux qui ont accepté de me parler à condition que je ne les cite pas pour « continuer à être invité dans les colloques » voire d’intégrer un jour une banque. Sans eux, je n’aurais pas pu écrire cet article.
     


    Bertrand Rothé (Il n'y a pas d'alternative, 16 novembre 2011)


    Lien permanent Catégories : Economie, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Du système D au système R...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'oeuvre de redressement national qui s'impose pour notre pays.

     

    bâtisseur.jpg

     

    Passer du système D au système R

    L’oligarchie n’a rien d’autre à nous proposer que « le système D » : D pour dettes, déficits, diktat des marchés, déracinement, délinquance, désindustrialisation, démoralisation, destruction des identités et des nations, déclin. Son action se place désormais sous le signe de la débandade car elle nous a fait faire fausse route.

    L’heure est donc venue de changer d’ « R ».

    R pour Rénovation. L’oligarchie a échoué en tout : il faut reconstruire sur les ruines qu’elle nous a laissées, c'est-à-dire entreprendre une profonde rénovation morale, politique, économique et sociale de notre pays. Seuls des hommes et des femmes nouveaux pourront conduire cette rénovation.

    R pour République. L’oligarchie a confisqué tous les pouvoirs à son profit. Il faut rendre le pouvoir au peuple et rétablir la souveraineté de la nation dans sa dimension politique (= la suprématie de la loi, expression de la volonté générale), économique (= la souveraineté monétaire) et stratégique (= la sortie de l’OTAN). Refonder la République implique aussi de rétablir la primauté de l’intérêt général – de la « chose publique » – sur les intérêts particuliers. La société ne se réduit pas à une collection d’intérêts et d’appétits individuels.

    R pour Reconquête. Les zones de non-droit, les enclaves étrangères doivent disparaître. Les lois de la République doivent s’appliquer partout sur son territoire. La loi et l’ordre doivent être assurés partout. Il faut aussi rompre avec la politique de préférence immigrée et organiser le départ des immigrés qui refusent l’assimilation et l’expulsion de ceux qui commettent des crimes et des délits. Il faut enfin refuser l’islamisation de notre société car elle est contraire aux valeurs de notre pays qui est de tradition chrétienne.

    R pour Renégociation. Il faut renégocier les traités européens car l’Union européenne est morte et la zone euro est en train d’imploser. Les peuples européens ne paieront pas les dettes qui ont été provoquées par les politiques laxistes mises en œuvre par l’oligarchie ou qui ont été contractées par un système bancaire irresponsable, à la recherche des profits à court terme. Face au surendettement général il faut un moratoire des dettes et une renégociation générale entre débiteurs et créanciers.

    R pour Régulation. L’économie doit être régulée et non pas dérégulée, en particulier dans sa dimension monétaire et financière.

    R pour Relance. L’économie mondiale entre dans un cycle déflationniste ; le commerce mondial va se rétracter et il faut que la demande intérieure soutienne la croissance. Il n’y aura pas de réduction du chômage sans relance de l’activité intérieure, alors que les politiques économiques conduites par l’oligarchie nous enferment dans une spirale déflationniste.

    R pour Réciprocité. Il faut en finir avec le dogme des bienfaits du libre-échange mondial et de la destruction des frontières qui en découle : il faut mettre en place un protectionnisme raisonnable, c’est-à-dire fondé sur le rétablissement de la préférence nationale et européenne (comme c’était le cas à l’origine de la communauté européenne) et sur la réciprocité réelle de la levée des obstacles aux échanges.

    R pour Relocalisation. Il faut encourager la relocalisation des activités industrielles en Europe et taxer les délocalisations car il n’y a pas d’emploi ni de croissance sans industrie. Il faut donner la préférence à la consommation des produits nationaux et de proximité.

    R pour Rigueur budgétaire. L’Etat et les collectivités publiques doivent maîtriser leurs dépenses dans les secteurs non prioritaires et non régaliens : par exemple arrêter de subventionner des associations qui ne sont que des coquilles vides ou dont l’action va à l’encontre de l’intérêt national. Le réexamen des dépenses et des interventions publiques est une nécessité. Mais l’Etat régalien – protecteur et instrument de la communauté nationale qui a été détruit par l’oligarchie – doit être reconstitué.

    R pour Renaissance. La France doit investir de nouveau dans son avenir. L’Etat doit conduire une politique de grands projets industriels structurants. Cela passe aussi par une réforme du système d’enseignement et universitaire pour qu’il se fonde sur l’excellence, la sélection et la promotion des talents.

    Il n’y aura pas de renouveau ; non plus, sans politique familiale qui encourage les familles et la natalité des Français de souche.

    Encore un effort, et le Rêve deviendra Réalité !

    Michel Geoffroy (Polémia, 10 novembre 2011)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 3 commentaires Pin it!
  • "Charlie Hebdo : un mirador du système..."

    Vous pouvez visionner ci-dessous un entretien avec Laurent Ozon à propos de l'attentat contre Charlie Hebdo. Viril et percutant !...

     

    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • La stratégie Sarko-masochiste...

    Nous reproduisons ci-dessous un articlede J.H. d'Avirac, cueilli sur Polémia, qui nous livre une analyse brillante de la stratégie mise en place par Sarkoozy pour sidérer les Français et assurer sa ré-élection.

    fouet-de-venerie-tresse.jpg

     

    Austérité et marketing politique : la stratégie Sarko-masochiste

    Pour façonner cette stratégie et cette posture inédite – pour ne pas dire à l’opposé de tout ce que nous avons connu jusqu’alors – toutes les conditions sont finalement réunies :

    • - une gauche bisounours façon Flanby, « caviar-Sofitel » ou « rouge et de Lille », toujours prompte à vouloir « réenchanter » les Français ;
    • - une conjoncture mondiale pesante, alarmiste et ultramédiatisée ;
    • - un citoyen plus amnésique et consodépendant qu’il ne l’a jamais été ;
    • - une armée d’oiseaux de mauvais augure qui, de droite à gauche, économistes ou politiciens, n’en finissent pas de nourrir le pessimisme ambiant avec une réelle clairvoyance se mettant paradoxalement et involontairement au service du dessein sarkoziste.

    Avoir l’audace de « faire mal » dans ce contexte apocalyptique pourrait contribuer à reconstruire la figure héroïque du Radeau de la Méduse !… Médusés, nous pouvons l’être, en effet !… Ainsi, nous serions tous dans la même galère, rameurs fouettés jusqu’au sang et sommés de ne pas nous tromper de capitaine ou de figure de proue, au risque d’éventrer dans la tempête la coque du navire sur les redoutables récifs Standard & Poor, Fitch ou Moodys…

    Les pyromanes devenus pompiers

    Tout ceci tiendrait à peu près la route à un détail près : les donneurs de leçon d’aujourd’hui ont mis, il n’y a pas si longtemps, la main dans le pot de confiture et même le bras tout entier. Ils ont largement contribué à créer la situation dans laquelle nous sommes englués et ne devraient pas avoir une once de crédibilité dans le combat auquel ils nous convient. Mais là encore tout est prévu : un doigt de mea culpa, deux doigts de plan Orsec (l’austérité devenant la promesse attendue) et cela hors de toute logique partisane. Gageons qu’il y aura en effet dans cette campagne une volonté sarkozienne de mélanger les genres entre le combat électoral et l’impérieuse nécessité de rester à bord jusqu’au bout pour sauver la France, l’Europe, voire le monde !… Loin donc de l’UMP, bien au-dessus des partis, au-delà des visions du monde vécues comme trop abstraites lorsque la maison brûle. C’est bien casqué jusqu’aux dents et dans son rôle de « Playmobil Soldat du Feu » que le petit Nicolas donnera le meilleur de son jeu d’acteur.

    Tragédie, émotion, grand frisson

    Ainsi se met en place peu à peu le grand théâtre de la « Sarkologie » pour reprendre le terme de Michel Maffesoli. Notons que ce dernier mise dans son ouvrage éponyme sur une réélection présentée comme l’aboutissement d’une dramaturgie où le registre émotionnel sera la clé oscillant sans cesse entre hostilité et fascination.

    Sous couvert de pragmatisme, voici donc venir l’ultime imposture : créer la tension nécessaire au ralliement. Et le comédien a plusieurs cordes à son arc. A coup sûr, nous le verrons fondre sous les risettes de la petite Giulia, verser une larme sur le sort d’un jeune travailleur français de souche et SDF, vibrer intérieurement sous le drapeau. Moins de Rolex et de délires américains, plus de France éternelle et, par-dessus tout, savamment distillé, l’homme derrière le combattant débarrassé de cette indécence bling-bling désormais bien identifiée et circonscrite par les conseillers en communication.

    Face à l’héroïque président sortant : un candidat favori des sondages de cette fin d’année – une situation qui est par expérience d’une extrême précarité – et une candidate luttant pour la respectabilité dans un royaume soumis au politiquement correct.

    Oublier la face noire du quinquennat

    Manipulé et légumisé jusqu’à la moelle, l’électeur devrait pouvoir ainsi, au fil du temps, en oublier la face noire et chiffrée de ce désastreux quinquennat : les 500 milliards de dette (sur les 1700) d’origine garantie Sarkozy ; nos 12 millions d’immigrés ou « fils de » (200.000 de plus chaque année) tantôt présentés au gré des circonstances comme un problème ou « une chance pour la France » ; la face cachée des « pères la vertu » budgétaire : 600 millions de dépenses en sondages et communication des ministères entre 2006 et 2010, les 140% d’augmentation du salaire présidentiel décidé au lendemain de l’élection mais fort heureusement désormais « gelé », les nuits de Sarko ou Rama Yade au G20 ou à la Coupe du monde à plus de 30.000 € la suite, des voyages en avion présidentiel (ULM sommairement aménagé à 185 millions d’euros) au coût horaire de 20.000 €, la garden-party de l’Elysée à 700.000 €, les campagnes de pub du gouvernement à 100 millions d’euros par an, les 800 millions d’euros dilapidés contre la grippe A (A comme Apocalypse Bachelot), les visites présidentielles d’usines ou d’hôpitaux à 200.000 € la journée (salaire de 8 infirmières pendant 1 an), les congrès du président devant les parlementaires à 600.000 € (5000 € la minute).

    Sans parler, évidemment, des 120.000 emplois industriels massacrés chaque année et du doublement du déficit de notre commerce extérieur depuis 2007, des chiffres dramatiques de l’insécurité, des perfusions de milliards destinés aux banques avec les contreparties demandées les plus laxistes d’Europe et de ces fort coûteuses guerres estampillées « BHL, le seigneur des guerres justes » pour rétablir charia et polygamie en Afrique du Nord…

    Alliés serviles ou pourfendeurs de la dictature financière

    Nous le voyons venir, dans ce contexte la seule chose qui soit véritablement de « rigueur » pour l’UMP et son champion, c’est bien la mise en scène pour sauver les meubles. Ce bataillon ne sera d’ailleurs pas économe de volte-face, tour à tour alliés serviles ou pourfendeurs de cette dictature financière qui s’abat bien réellement sur le monde. Scénographie, préparation de l’opinion, complicités médiatiques… tout l’arsenal est prêt pour faire du vibrionnant roi de la scène, sanglé de clous et de cuir, un père fouettard plus vénéré que le père Noël, un défenseur de l’identité presque plus convaincant que le Front, un humaniste plus sensible que les sociolandes, un gestionnaire plus crédible et rigoureux que le Finanzminister d’Angela. Quant au spectateur, tétanisé, il s’enfoncera une fois de plus au plus profond de son fauteuil dans les ténèbres de la salle, victime consentante d’un numéro de cirque tout simplement au sommet de l’obscénité et du mensonge, dont les protagonistes miment la comédie de ce Pouvoir qui ne leur appartient plus.

    J.H. D'Avirac (Polémia, 14 novembre 2011) 

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Le retour de l'impôt ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son blog Regard sur le renversement du monde et consacré à l'impôt et à la nécessaire équité fiscale.

      

    hervé juvin,impôts,équité,justice fiscale,subvention,argent public,gaspillage,gabegie,fraude

     

    Le retour de l'impôt ?

    Légitimer l’impôt, redécouvrir l’impôt, demander plus à l’impôt…

    En ces temps de campagne électorale, une étonnante découverte paraît réunir des candidats que par ailleurs à peu près tout oppose : la découverte de l’impôt ! Quelle soit énoncée sous sa forme élégante – supprimer les niches fiscales – ou plus brutale – faire payer les riches – l’idée est la même : augmenter l’impôt permettrait de résoudre le problème de la dette publique, de financer la protection sociale, d’assurer la solidarité entre les Français, d’investir dans la croissance de demain. Que n’y a-t-on pensé plus tôt !

    Etonnante découverte en effet, qui confirme l’état d’inconscience avancée de l’opinion, des media qui la font, et des élus qui les nourrissent. Etonnante à plus d’un titre, et d’abord pour cette ignorance manifeste ; avec plus d’un euro sur deux produit par les Français voué à la dépense publique socialisée, avec des dépenses publiques et des prélèvements qui placent la France en tête de presque tous les pays de l’OCDE, la France ne souffre pas d’un manque d’impôt, mais d’un trop plein de dépenses publiques. C’est l’évidence ; la nier sert seulement à masquer les décisions nécessaires et les arbitrages vitaux. Et d’ailleurs, le niveau atteint par l’impôt en France, le plus élevé de toute l’Union européenne, ne sera pas pour rien dans la possible dégradation de la note « triple A » des emprunts publics français. Etonnante ensuite par l’écart entre les fins énoncées et le moyen choisi. La preuve a été faite à maintes reprises, le seul moyen de résoudre un problème structurel de déficit budgétaire est de diminuer la dépense publique, pas d’augmenter l’impôt. Qu’il soit utile de distinguer entre les dépenses d’investissements et les dépenses courantes, qu’une réduction aveugle et générale de la dépense publique puisse poser des problèmes est évident. Mais que l’impôt soit la réponse à tout, et d’abord à l’impuissance de l’Etat face à des fonctionnaires bénéficiant d’inégalités éclatantes, par exemple dans le domaine de leurs retraites ( 32 % de la dépense pour 12 % d’ayant-droit !), revient à faire payer à ceux qui paient l’impôt, et à eux seuls, la lâcheté politique et le clientélisme des partis – l’Etat est impuissant devant ses fonctionnaires. Etonnante aussi parce que les fruits amers d’une solidarité qu’on n’ose plus dire nationale, puisqu’elle n’est plus réservée aux Français, agacent les dents des cotisants, et de ceux qui ont le sentiment de payer pour tout et pour tous. La manne de l’argent public, quand elle tombe de la politique de la Ville, des prises en charge aveugles de dépenses de santé à des non-ayant droits, quand elle finance sans compter des associations lucratives sans but sous couvert d’acheter la paix sociale,  quand elle fabrique par millions des abonnés à l’assistance, et s’interdit d’invalider le million de fausses cartes Vitale en circulation, ne finance pas la solidarité, elle finance l’isolement individuel, elle finance la spoliation des Français par leurs envahisseurs, elle finance la dégradation morale des abonnés aux guichets publics et pour finir, elle finance la désocialisation d’une France que les siens ne reconnaissent plus. L’argent public peut être un agent de la désocialisation et de la rupture de tous liens entre ceux qu’il dispense de se rendre utiles, de travailler, ou de se soucier ; et les facilités de l’assistance par l’argent public depuis longtemps contribuent à la dégradation de l’espace public national. Le socialisme de l’assistance et des droits inconditionnels devrait s’en souvenir, avant de devenir un peu plus le parti de la dissolution de la société.

    Qu’il s’agisse de demander plus à la CSG ou à la TVA, qu’il s’agisse de revoir certains avantages accordés sans intérêt collectif manifeste et durable, les Français l’intègrent déjà : l’été 2012 sera un été fiscalement chaud, et la rentrée riche de surprises. Mais le préalable à l’effort national est connu – un plan de maîtrise des dépenses publiques, la réduction de l’assistance inconditionnelle, le contrôle rigoureux des droits à prestations, limitées dans le temps et non cumulables, la confrontation de chacune et de chacun à ses responsabilités et à ses choix de vie. Et enfin, et surtout, l’équité de mesures fiscales stables dans le temps, aux effets prévisibles et anticipés, donc gérables. Sinon, l’impôt se nomme spoliation, et la démocratie n’oblige personne à payer un impôt manifestement injuste ou confiscatoire. Qui se souvient que maintes révolutions démocratiques, de la Grande-Bretagne aux Etats-Unis, ont commencé par la perception d’impôts ou de taxes vécus par les redevables comme illégitimes ? Un pouvoir se joue aussi sur la légitimité de l’impôt qu’il perçoit. Et l’assiette comme les niveaux atteints par l’impôt en France sont tout prêt de le rendre illégitime. Ceux qui aspirent au pouvoir doivent s’en souvenir.

    Hervé Juvin (Regards sur le renversement du monde, 14 novembre 2011)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Pour une véritable révolution sociale !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant d'Emmanuel Leroy, publié sur le site Nation Presse Info, qui renouvelle l'idée de nationalisation et celle de solidarité.

    révolution patriotique.jpg

    Pour une véritable révolution sociale

    La crise dans laquelle nous ont entrainé les marchés financiers et les politiciens irresponsables de l’Union européenne est due pour une grande part à la place démesurée que l’argent-roi occupe dans notre société. Quand l’argent devient la principale préoccupation des gens, seuls ceux qui détiennent véritablement le pouvoir sur l’argent en tireront profit. C’est pourquoi il est impératif de remettre les banquiers à leur place en leur retirant les rênes du pouvoir qu’ils ont confisqué, s’appuyant pour cela sur leur pouvoir financier exorbitant facilité par la mondialisation des marchés et la concentration en oligopoles des grandes entreprises.

    Retirer le pouvoir aux banquiers ne signifie pas faire disparaître les banques. Nous sommes favorables à une économie de liberté et nous ne voulons pas l’instauration d’un régime collectiviste où l’Etat s’approprierait les moyens de production. Le rôle d’une banque est de prêter de l’argent à des particuliers ou à des entreprises qui souhaitent investir dans un bien ou créer une activité. Le rôle de l’Etat est tout simplement de veiller à ce que la transaction soit juste et honnête, donc que les taux ne soient pas usuraires (régulation) et à ce que l’emprunteur rembourse le prêteur. Le meilleur moyen de contrôler une banque tout en la laissant faire son travail est d’imposer au sein de son conseil d’administration un représentant de l’Etat et un représentant des usagers. Mais comme il est facile de s’endormir dans un conseil d’administration, ces représentants de l’Etat et des usagers seront tenus de rendre régulièrement des comptes à leurs mandants et de signaler les manquements, s’il y a lieu, afin de les faire cesser.
    Ce système permettra d’éviter les dérives et les scandales financiers (notamment sur les rémunérations exorbitantes des patrons commis du CAC 40) et devrait permettre de faire intervenir en amont un régulateur de contrôle (type Autorité des marchés financiers, en plus efficace) qui aurait le pouvoir d’interdire ou de sanctionner les pratiques douteuses.

    Dans le même esprit, il est impératif de sortir la monnaie nationale (donc le futur nouveau franc) des griffes du marché. L’argent n’est pas une marchandise et ne doit pas être acheté ou vendu pour faire gagner de l’argent (dans tous les cas de figure) aux prédateurs de la finance internationale. L’indépendance de la monnaie à l’égard des marchés financiers sera une des premières mesures qu’il conviendra de prendre pour restaurer notre souveraineté et défendre nos libertés.

     

    Sortir de l’étatisme pour une véritable nationalisation

    Pour sortir la nation du piège mortel du mondialisme, il sera nécessaire aussi de protéger les industries nationales et les secteurs stratégiques des mains invisibles de la finance internationale. Ces domaines d’activités (énergie, santé, éducation, transports aérien ou ferroviaire, aérospatial, armement, chantiers navals, télécommunications, secteur postal, etc.) conditionnent l’avenir et la sécurité de la nation. Pour ce faire, il n’est pas indispensable d’étatiser ces secteurs d’activités, en revanche il est vital de les nationaliser, au sens strict du terme, c’est-à-dire de les distribuer au peuple français pour qu’il en ait la garde. Je m’explique : prenons l’exemple de la SNCF nationalisée en 1937, avec un statut de société d’économie mixte dans lequel l’Etat détenait la majorité, c’est-à-dire que le gouvernement disposait du pouvoir de nommer un haut fonctionnaire pour gérer cette entreprise, comme un secteur public traditionnel. Dans ce système, tout fonctionne à peu près bien, tant que l’Etat joue son rôle de garant et conserve la propriété de cette entreprise stratégique pour le compte de la nation. En revanche, quand l’Etat, ou plutôt ses représentants, de « gauche » ou de « droite », démantèle et privatise progressivement cette entreprise pour la vendre subrepticement à des intérêts financiers étrangers au bien public, il y a là une trahison des élites qui vendent le patrimoine national sans l’accord de la nation. La seule façon de protéger de manière absolue ces biens nationaux c’est de les confier aux citoyens français par le biais de certificats incessibles attribués dès la naissance et disparaissant avec la mort du détenteur. L’intérêt de ce système et qu’aucune puissance au monde, même la plus riche, ne pourra jamais mettre la main sur le patrimoine national.

    Partager la richesse pour le bien de tous

    J’ai souvent été amené à écouter des patrons de PME se plaignant, de plus en plus souvent, de la faible implication des salariés dans leur entreprise. Certes, le système social existant en France n’est pas vraiment conçu pour développer une idéologie stakhanoviste, mais avons-nous vraiment besoin d’un modèle hyper-productiviste hérité d’une société totalitaire pour imaginer des relations sociales apaisées dans lesquelles les intérêts de tous seraient préservés ?

    Le drame dans une société de spectacle comme celle dans laquelle nous vivons est que l’apparence devient vite la réalité. Les médias, la publicité, l’idéologie même de la société dans laquelle nous vivons, a érigé la quête d’argent en absolu. Le héros aujourd’hui c’est le footballeur avec 1 million d’euros par mois ou le gagnant du Loto. Les revenus éhontés des patrons commis du CAC 40 et de leurs amis banquiers ne les transforment pas en héros de la société, mais le spectacle de leur indécence contribue fortement à accroitre ce sentiment d’inégalité et d’injustice où la majorité s’appauvrit pendant qu’une toute petite minorité s’enrichit de manière scandaleuse. Malheureusement, dans l’esprit de certains salariés, le patron de PME, l’artisan ou le commerçant est perçu également comme un privilégié, alors que pour beaucoup d’entre eux, la situation tend elle aussi, à se dégrader fortement.

    Pour combattre cet état d’esprit, particulièrement nocif, il faudra mettre à bas cette idéologie de lutte des classes datant du XIXe siècle –à laquelle les syndicats de gauche ont beaucoup contribué – et la remplacer par le nouvel antagonisme, bien réel celui-là, qui oppose l’ensemble des classes moyennes et populaires contre l’infime minorité de l’hyper-classe mondiale qui ne regroupe que ceux qui tirent profit de la mondialisation (UMPS, patrons commis, banquiers et serviteurs divers et variés de l’idéologie mondialiste).

    Pour mettre un terme définitif à toutes les idéologies mortifères des siècles passés, libéralisme, communisme et fascisme, il faudra mettre en place, développer, intensifier toutes les initiatives économiques et sociales visant à la solidarité et à la défense des sociétaires. Prenons l’exemple des banques mutualistes où les clients disposent de droits de vote et sont les véritables propriétaires de l’établissement financier. Il n’y a pas de plus grand scandale pour les thuriféraires de l’argent-roi. Quoi ? Les clients seraient propriétaires de leur argent ? Mais alors, comment se verser des salaires pharaoniques, recevoir des stocks options, disposer d’un parachute doré – quelle que soit la qualité de la gestion et les résultats de l’entreprise – et bénéficier d’une retraite indexée sur les meilleurs salaires perçus ?

    Voilà pourquoi les sectateurs du mondialisme mettent une pression énorme sur ces banques mutualistes afin qu’elles abandonnent leur statut protecteur des intérêts de leurs membres et qu’elles deviennent de simples sociétés anonymes (cf. Crédit agricole), car il n’y a que dans l’anonymat, ou la dissimulation, que ces voyous agissent pour voler les gens.

    Pour la renaissance de la solidarité

    Ces pratiques mutualistes, dont on retrouve aussi l’esprit dans les coopératives (agricoles ou ouvrières) présentent l’immense avantage de recréer du lien social entre tous les participants. En outre, elles évitent les dérives de gestion, elles permettent la transparence et surtout, elles responsabilisent tous les membres qui sont associés à la réussite de l’entreprise. Pour redonner du sens à notre société, pour y associer l’ensemble des citoyens et pour mettre un terme à la tyrannie de l’argent, il faudra travailler sur cette piste de la nouvelle solidarité entre tous les citoyens.

    Cette solidarité entre tous les Français sera un des moyens d’action pour recouvrer notre souveraineté, notamment dans le domaine économique. Cet objectif de souveraineté, à savoir confier la garde des entreprises publiques au peuple français par des certificats incessibles, devra être doublé par ce qui devrait être une véritable révolution sociale, celle qui permettra de redonner au travail toute sa place et qui ne laissera au capital que sa place.

    Pour cela, il faudra rendre le travail attractif en modifiant les rapports entre les Français et leur entreprise, que celle-ci soit privée ou publique. En partant du principe qu’il est plus motivant de travailler pour soi que pour autrui, il peut être encore plus motivant de travailler pour soi et pour autrui. Cela pourra se faire en conférant aux salariés une part de propriété de l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Redonner de la fierté – et du pouvoir d’achat – aux travailleurs en les rendant actionnaires de leur entreprise, voilà la meilleure arme pour lutter contre l’absentéisme et le manque de motivation des employés dont se plaignent trop souvent les petits patrons.

    Cette vision révolutionnaire du rapport capital/travail a pour principal avantage de brider aussi bien le pouvoir nocif des banques que celui des syndicats marxistes ou post-marxistes. Je crois sincèrement que ce sera la meilleure arme dissuasive contre les prédateurs de la mondialisation, mais surtout ce sera le meilleur ciment social possible pour réconcilier les Français avec le monde du travail d’abord et avec eux-mêmes ensuite.

    Emmanuel Leroy (Nation Presse Info, 16 novembre 2011)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!