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Points de vue - Page 223

  • Du côté de la rue Ernest-Hemingway...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et consacrée à Paris...

    Après Tuer (Léo Scheer, 2015), ouvrage dans lequel il revenait sur l'expérience fondatrice que fut pour lui sa participation à la guerre civile libanaise dans les années 70, Richard Millet vient de publier Le silence des objets (Pierre-Guillaume de Roux, 2016)

     

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    Rue Ernest-Hemingway

    Ouverte dans un quartier « rénové », la rue Ernest-Hemingway, dans le 15e arrondissement de Paris, est une de ces artères que l’ancienne langue française dirait « sans âme ». Le mot âme a disparu du vocabulaire courant, tout comme la connaissance de la langue française, sans laquelle il semble pourtant non seulement impossible d’écrire mais aussi de vivre, surtout dans une société qui se veut animée de l’idéal démocratique – la déchéance de la langue en la plupart de ses pavloviens locuteurs (y compris une grande partie des « élites ») étant donc le signe que la démocratie n’est qu’un fantasme ou une illusion dangereuse. La rue Ernest-Hemingway, que je longeais pour me rendre à l’hôpital Pompidou, lequel fait face aux bâtiments de la propagande étatique de France Télévisions, a été baptisée (je devrais plutôt dire nommée, pour ne point heurter nos « frères » mahométans) en l’honneur de l’écrivain qui a intitulé un de ses livres Paris est une fête.        

            Il y a longtemps que Paris n’est plus une fête ; que c’est même une des villes les plus sinistres du monde, ici figée dans la muséification et la prostitution touristique, là colonisée par des Africains et des musulmans, là encore livrée à la promotion immobilière la plus active, sans les audaces architecturales de Londres ; bref une ville mesquine, peuplée de gens souvent agressifs, incultes, hantés par le néant… On me dit que le titre de Hemingway est devenu une sorte de best-seller, en édition de poche, à la suite des attentats du 13 novembre, des bobos l’ayant élu pour viatique contre le fanatisme meurtrier de l’Etat islamique. La condition de best-seller ne signifie pas que le livre ait été lu : on reste, là, dans la contre-propagande, ou dans le vœu pieux, et ce livre n’a qu’une dimension symbolique, et non culturelle (au sens où Hemingway a, par exemple, pu avoir quelque influence sur les écrivains de ma génération, qui le découvraient à l’âge de 15 ans).

            Le titre tentait de dresser un songe contre une réalité qu’on persiste à ignorer grandement, et qui n’est pas seulement le cancer multiculturaliste ni la guerre de cent ans que l’islam a engagée contre l’Occident, mais aussi la défaite de la lecture, acte majeur de la culture, pensais-je en gagnant le service de chirurgie thoracique, et songeant particulièrement à l’individu que je venais de croiser : un jeune type de race blanche, maigre, hâve, encapuchonnée, monté sur un vélo de louage probablement volé,  faisant courir près de lui un pittbull sans laisse ni muselière, et vérifiant le truisme « tel maître tel chien » : mêmes regards vides dans des yeux écartés, mentons triangulaires de quasi sauriens, le chien et le maître aussi dégénérés l’un que l’autre, et me rappelant qu’un de ces animaux venait de tuer un enfant, en Alsace, je crois. La presse nationale tout entière a signalé que l’animal avait été euthanasié comme elle eût annoncé l’exécution d’un criminel dans une prison du Texas.

            Un non-événement, sans doute destiné à produire un semblant de transcendance dans un système pénal enclin à la punition, non au châtiment. Ce que devient le maître du pittbull, on l’ignore, quoiqu’on se fût réjoui qu’il eût été euthanasié en même temps que l’animal. Le relativisme qui croît entre l’humain et l’animal, depuis que l’ « âme » n’existe plus, ne permet pas encore d’inverser les choses et de réclamer le même traitement pour l’homme et pour l’animal. Je viens d’un village où ce genre d’affaire se serait naturellement réglé à coups de fusil. Entre les deux positions, il y a donc l’euthanasie, pour les clebs comme pour les humains « en fin de vie ». Notre époque nous montre aussi que ces chiens hideux et malfaisants que sont les pittbulls, comme presque tous les canins, font à ce point partie de l’ « humanité » que les mœurs politiques et littéraires s’y modèlent. Le dégénéré qui promenait son chien à vélo est-il différent de tel politicard priapique ou de ce roquet universitaire qui m’englobe dans les « salauds » ? Non, et Paris n’est pas une fête, puisque presque personne n’a plus le goût de lire ; nous n’aimons pas d’ailleurs pas la fête telle que l’époque la vend et qui n’est qu’un instrument de propagande ; quant à la rue Hemingway, elle ressemblait, ce jour-là, non pas à ce Paris perdu évoqué par l’auteur de Pour qui sonne le glas, mais à un couloir de la mort : celle d’une ville et d’une nation dont les politicards et les djihadistes ne font qu’accélérer le processus de décomposition…

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 14 mai 2016)

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    Une vue de la rue Ernest-Hemingway...

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  • Juvin en liberté !... (2)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la compilation de l'émission Juvin en liberté, sur TV libertés, pour la semaine du 2 au 6 mai. 

    Économiste de formation, Hervé Juvin a publié plusieurs essais particulièrement marquants ces dernières années comme Le renversement du monde (Gallimard, 2010), La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013) ou Le Mur de l'Ouest n'est pas tombé (Pierre-Guillaume de Roux, 2015).

     

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  • Sur l'immigration, les électeurs de droite et de gauche votent-ils mal ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Rochedy, cueilli sur son blog Rochedy.fr et consacré aux choix politiques paradoxaux des électorats de droite et de gauche sur la question de l'immigration...

     

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    Sur l'immigration, droite et gauche votent mal

    Le paradoxe des électorats

    Je discutais la semaine dernière avec un intellectuel qui s’apprête à sortir un important livre d’enquête sur la crise identitaire Française. Débattant ensemble pour les besoins de son étude, je lui évoquai ce qui me paraissait être un sacré paradoxe de notre vie politique. Ce paradoxe est celui du vote des électorats de droite et de gauche au sujet de l’immigration.

    Le désir de l’électorat de droite et de gauche

    En simplifiant les choses et en grossissant les traits, on pourrait diviser l’électorat français en deux au sujet de l’immigration : l’un veut la séparation, l’autre l’unité.

    Celui qui veut désormais la séparation est l’électorat que l’on pourrait appeler « de droite ». En somme, c’est le parti des gens qui râlent, qui n’en peuvent plus, qui ne veulent plus du « vivre-ensemble ». Leurs désirs est de se séparer des populations d’origine immigrée, en les fuyant géographiquement quand ils le peuvent, et en souhaitant les réduire (volonté d’arrêter l’immigration, ou même d’en « réémigrer » un maximum), sinon de les contraindre violemment. Cet électorat vote Front National ou pour un candidat de la droite classique quand celui-là veut bien tenir un discours « dur » sur la question (comme Sarkozy durant ses deux dernières campagnes présidentielles).

    Celui qui veut l’unité est l’électorat de gauche. Il s’agit de l’électorat français qui croit au respect, à l’égalité et à la fraternité entre les hommes et qui souhaite par dessus tout un métissage heureux. Il nie les fractures entre les populations (et lorsqu’il les voit quand même, il les attribue aux prêcheurs de haine, qu’ils soient d’extrême-droite ou salafistes). Son but, son rêve, est l’unité d’une population française quelles que soient ses bigarrures et sa diversité. Cet électorat vote généralement pour le Parti Socialiste ou le Front de Gauche

    Les conséquences inverses de leur vote

    Pourtant, il apparaît que le vote de l’électorat de gauche et celui de droite se portent sur des candidats et des discours qui, malgré les apparences, conduisent à l’inverse de leur volonté première.

    Le programme et les discours du Front National et de la droite « dure » ont en réalité l’ambition de l’unité. Leur objectif est l’assimilation qui, précisément, est la praxis unitaire la plus accomplie. En régulant l’immigration, en punissant vraiment les délinquants pour dissuader leurs méfaits de tous les jours, en valorisant une culture française dans sa version universaliste et culturaliste (« est français celui qui respecte les mœurs et la culture française »), c’est à dire exactement  ce que se proposent de faire les « droites », alors et alors seulement la possibilité d’une unité prochaine se rendrait peut-être probable. Le vernis de l’assimilation appliqué à tous, toutes races et religions confondues, permettrait de différer, voire de supprimer, la dislocation de la société française prévue et déjà à l’œuvre.

    Premier paradoxe donc : l’électorat qui veut la séparation vote en réalité, sans le savoir, pour l’unité.

    Quant aux programmes dits « de gauche », tous concourent le plus surement à la séparation. Sous les discours des prétendues « valeurs de la République » et du métissage chantant et chanté en permanence, la gauche a abandonné l’assimilation pour l’idée d’une société multiculturelle dans laquelle tout le monde conserverait la fierté des racines et leur culture d’origine. Mieux que cela : les minorités et leurs spécificités sont défendues et promues en vertu – et en vertu seule – de leur condition de minorité. Et mieux encore, pour des raisons électorales, la gauche se permet de flatter les différentes communautés allogènes tout en exaspérant dans le même temps la communauté de souche, encore majoritaire et dépositaire depuis des siècles de la France. Rien ne pourrait, en définitive, plus générer de la séparation communautaire que ce type de politique. Pour preuve la crise identitaire violente dont nous ne vivons que les prodromes, conséquence directe de cette politique qui a présidé au traitement de l’immigration en France depuis plus de 30 ans.

    Deuxième paradoxe donc : l’électorat qui rêve sincèrement d’unité vote en fait, sans le savoir lui aussi, pour la séparation.

    Facéties quand l’Histoire pourrie

    Marx reconnaissait lui-même qu’à certaines périodes historiques, l’Histoire n’avance ni ne recule pas, elle pourrit. Ces moments sont des tourbillons d’incohérence, de velléités inconséquentes, de rêveries inutiles. Nous vivons cette époque-là. Sans doute, les choses sont plus compliquées que cela et ce paradoxe n’est pas aussi marqué qu’il semble l’être. Mais toutefois : se dire qu’un identitaire sérieux qui veut de toute sa colère la séparation, ferait mieux, parfois, de voter François Hollande, et qu’un idéaliste de gauche, plein de bons sentiments, ferait mieux de voter Marine Le Pen s’il souhaite véritablement qu’un jour des hommes de cent couleurs différentes soient main dans la main, est une facétie de l’Histoire qui mérite, sinon que l’on s’y attarde, au moins que l’on en sourit un peu. 

    Julien Rochedy (Rochedy.fr, 7 mai 2016)

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  • Le viol psychologique des peuples européens...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Dir, cueilli sur Breizh infos et consacré à cet humanitarisme larmoyant et omniprésent qui impose le silence au peuple sur la question de l'invasion migratoire et qu'il convient d'affronter...

     

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    Migrants et humanitarisme : le viol psychologique des peuples européens

    Les récentes vagues migratoires ayant touché l’Europe de plein fouet (les fameux « migrants ») ont permis d’observer la léthargie des peuples Européens face à une situation qui pourrait s’avérer dramatique dans les prochaines années.

    En France, et particulièrement en Bretagne, existe-t-il encore une ville, un village, à ne pas posséder son comité de soutien aux migrants, son association caritative récoltant vêtements et fournitures pour ces nouveaux arrivants, son concert en solidarité avec les opprimés du monde entier, son projet scolaire sur le thème des migrants ?

    Non. Pour la simple et bonne raison que notre éducation, nos valeurs, notre histoire aussi, font qu’il est simplement impossible de s’opposer à des initiatives dites « humanitaires ».

    Qui irait en effet se plaindre et contester que l’école de ses enfants veuille venir en aide à une famille de migrants pauvres et analphabètes accueilli dans le village ?

    Qui oserait réclamer l’interdiction des collectes de vêtements pour habiller les affamés de la planète qui se pressent en nombre sur le continent européen ?

    Qui demanderait l’arrêt des subventions pour les organisations caritatives qui récoltent de la nourriture à la sortie des supermarchés et qui en attribuent une partie à ces mêmes populations ?

    Personne. Tout du moins aucun homme possédant ne serait-ce que le minimum d’humanité nécessaire y compris aux relations humaines et sociales entre Européens.

    Les associations et les réseaux à l’oeuvre pour accélérer l’immigration sur notre sol le font de la façon la plus pernicieuse qui soit. Par le viol psychologique des masses silencieuses.

    Pas besoin, en effet, d’avoir une quelconque légitimité idéologique dans une commune, dans une région, dans un pays, pour pouvoir oeuvrer, de façon minoritaire, au nom de l’humanitaire.

    Il suffit d’avoir le bon réseau militant. D’avoir accès à certains médias influents. Et surtout, il suffit d’apparaitre comme les bons, les gentils (ceux qui veulent aider tout le monde, ceux qui veulent faire le bien sur terre) qui se mobilisent.

    Qui voudrait endosser le rôle du méchant, qui rappellerait alors que des Européens meurent de faim dans la rue, ou même chez eux , et qu’il faudrait peut être songer à faire un tri dans les priorités données à la lutte contre la misère humaine ?

    Qui voudrait s’attirer les foudres de toute la bien pensance pour rappeler que par définition, le « vivre ensemble » qui existe dans nos sociétés ne peut se concevoir justement que dans un cadre fermé, ou un peuple décide souverainement avec qui il souhaite vivre et avec qui il ne souhaite pas vivre ?

    Qui voudrait incarner le mal absolu, le camp de la frontière et de la discrimination, c’est à dire de la distinction entre nous et d’autres ?

    Personne. Pour l’instant, car jusqu’ici, tout va encore bien …

    Et c’est ainsi que dans nos villes et nos villages, fleurissent toutes sortes d’initiatives visant à assurer la promotion de l’immigration et de l’installation de nouvelles populations sur notre sol.

    Sans aucun respect pour les convictions intimes de la majorité – celle qui ne s’exprime que par son bulletin de vote et non pas dans la rue, celle qui ne veut « pas de vagues » – des associations vous obligent, dans vos bibliothèques, dans vos écoles, dans vos supermarchés, sur la place de vos villages, dans vos journaux, dans votre vie quotidienne, à devoir accepter ce que vous jugez parfois dans votre for intérieur comme inacceptable.

    Ces appels à la solidarité avec les migrants, ces comptes rendus de manifestation, ces chaines humanitaires se font devant vous, sous vos yeux, et vous ne pouvez rien faire.

    Parce qu’ils font de l’humanitaire. Parce qu’ils sont « humains d’abord ». Parce qu’ils sont les gentils. Parce que si vous n’êtes pas d’accord avec eux, vous êtes le mal absolu, l’ennemi à abattre ; un ennemi avec lequel, au passage, ils sont prêts à être beaucoup moins humanistes et beaucoup plus discriminants car « pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».

    Bienvenue dans une société ou le viol psychologique des masses par l’humanitaire est devenu l’arme des activistes au service de l’immigration invasion.

    Désormais, il nous reste un dernier choix à faire : apparaître parfois (et non pas être) comme inhumain à leurs yeux et afficher clairement, publiquement et fermement son opposition, non pas vis à vis du petit migrant innocent de 6 ans, mais envers ceux qui revendiquent et qui abusent de notre charité et surtout envers celles et ceux de notre propre peuple qui veulent à tout prix nous imposer un avenir que nous refusons pour nous et nos enfants .

    Ou bien s’éteindre, dans le silence et la honte de n’avoir rien fait, rien dit, rien voulu voir. Notre humanisme et notre bonté – deux vertus que d’autres peuples ou religions qui se posent moins de questions n’ont pas envers leurs voisins – sont en train de nous tuer, de nous faire disparaître, doucement mais surement.

    Messieurs, Mesdames, souriez, ils vont vous remplacer !

    Julien Dir (Breizh infos, 6 mai 2016)

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  • Le traité de libre-échange transatlantique est-il mort né ?...

    Le traité de libre-échange transatlantique est-il mort né ?... C'est au moins le sentiment d'Eric Zemmour, qui nous annonce la bonne nouvelle, et nous explique pourquoi avec son brio habituel, dans sa chronique sur RTL, datée du 28 avril 2016, tout en dénonçant la pirouette hypocrite et politicienne de François Hollande...

     


    "Le traité de libre-échange transatlantique est... par rtl-fr

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  • La fin programmée des oligarques...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'effondrement prévisible de l'oligarchie, la classe des nantis de la mondialisation...

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    La fin programmée des oligarques

    Aujourd’hui une oligarchie transnationale domine sans partage les post-démocraties occidentales. Mais son règne touche à sa fin.

    L’oligarchie, fille de la fin de l’URSS

    L’oligarchie s’est imposée dans la seconde moitié du XXe siècle à la suite de l’effondrement de l’URSS et de la disparition de l’hypothèque que le socialisme, d’abord, et le communisme, ensuite, faisaient peser sur le système capitaliste.

    L’oligarchie correspond donc dans l’ordre métapolitique au triomphe de la conception du monde du protestantisme anglo-saxon sur tous ses adversaires.

    Sur ce plan, le XXe siècle a été le siècle des Anglo-Saxons, celui de leur suprématie. Au point que certains ont cru avoir atteint la fin de l’histoire, avec le triomphe planétaire du libéralisme économique et de la « démocratie » et bientôt un gouvernement mondial sous leur direction.

    L’oligarchie bourgeoise : un cocktail de libéralisme et de mai 1968

    Dans l’ordre sociologique, l’oligarchie correspond à la bourgeoisie libérée de la peur de la révolution socialiste et qui pour cette raison ne met plus aucun frein à la recherche de son intérêt ni à l’exploitation des autres – mais une bourgeoisie désormais mondialiste et non plus patriote, car la richesse, comme les grandes entreprises, est de nos jours majoritairement transnationale.

    Dans l’ordre idéologique, l’oligarchie correspond à l’alliance du libéralisme, de l’esprit libertaire et du cosmopolitisme : un cocktail original qui transcende la vieille opposition droite/gauche puisque la gauche a renoncé à révolutionner le capitalisme. L’esprit libertaire est hérité de la révolution culturelle des années 1960, initiée aux Etats-Unis et qui s’est ensuite répandue dans tout l’Occident.

    Mais à la différence des libertaires du XIXe siècle qui ne voulaient « Ni Dieu ni Maître », les libertaires actuels sont au service de la domination sans partage de l’Argent : car ils ont transformé le « Jouissons sans entraves » de mai 1968 en « Consommons sans limites ». Et ils ont ouvert la voie à la marchandisation du monde, comme l’illustre le fait que la promotion de l’homosexualité au rang de normalité débouche sur la GPA, c’est-à-dire la marchandisation de la maternité.

    Le règne sans partage des oligarques

    Les oligarques règnent en Occident depuis environ 30 années et ils l’ont façonné à leur image et conformément à leurs intérêts.

    Les résultats parlent d’eux-mêmes : abolition des frontières, destruction des traditions et des cultures nationales, précarisation générale des salariés, augmentation des inégalités de revenus et de la violence sociale, immigration massive, ahurissement médiatique des populations, réduction des libertés politiques.

    En Europe ils ont pris la direction de l’Union européenne pour la transformer en espace de libre-échange inféodé aux Etats-Unis et ils ont ouvert la voie au Grand Remplacement des Européens sur leur propre terre.

    Les oligarques se croient tout permis et prétendent désormais régenter le monde entier par le truchement de la superpuissance américaine.

    Mais en réalité la situation leur échappe.

    Les oligarques ne comprennent pas que le monde change

    L’oligarchie incarne la classe des nantis de la mondialisation et promeut donc les « valeurs » des marchands : le contrat et le marché. C’est pourquoi elle perd de plus en plus pied dans un monde marqué par le retour de l’Histoire, de la Foi (islam), de la Violence et du Tragique : c’est-à-dire un monde de plus en plus chaotique que le « doux marché » ne sait pas réguler.

    Les oligarques ont oublié que nous ne sommes plus au temps de Thatcher et de Reagan.

    Le vide laissé par la disparition de l’URSS est, depuis, en train de se combler par la réémergence des anciennes civilisations (Chine, Inde, Asie notamment) et par le retour à la puissance de la Russie. L’islam s’affirme aussi comme un universalisme concurrent du mondialisme yankee, au surplus plus dynamique que lui au plan démographique.

    Il apparaît de plus en plus, en outre, que la domination des Etats-Unis ne sera pas durable : car à la fragilité d’une économie reposant sur l’endettement et la suprématie du dollar (de plus en plus contestée par la Chine notamment) s’ajoute l’éclatement communautaire d’une société multiraciale où l’élément WASP décline irrémédiablement.

    Le rêve oligarchique est en train de se briser

    L’oligarchie se berce du rêve du contrôle total mais c’est une illusion fatale. Car comme l’écrivait Dominique Venner : « L’histoire est le lieu de l’imprévu ».

    Le rêve de l’oligarchie est en train de se briser au XXIe siècle.

    D’abord, l’oligarchie n’est qu’un mal européen et nord-américain en réalité : car il découle de la décadence occidentale. L’inversion des valeurs qui correspond à la suprématie de la fonction marchande est un symptôme de décadence car le marché ne fait pas, seul, société.

    Les oligarques occidentaux s’illusionnent aussi quant à leur capacité à soumettre tous les peuples à leur idéologie. En réalité l’idéologie occidentale est de plus en plus minoritaire à l’échelle du monde et elle est, à juste titre, considérée comme une agression contre leur identité par tous les autres peuples. L’échec des « révolutions arabes » débouchant non pas sur la « démocratie » mais sur l’islamisme ou la dictature le démontre une nouvelle fois.

    Le monde est en train d’échapper à l’oligarchie

    L’économie mondiale dérégulée selon les recettes libérales devient chaotique pour tout le monde, y compris pour l’oligarchie.

    L’oligarchie, qui se parait des couleurs de la compétence, apparaît de plus en plus incapable de réguler quoi que ce soit : l’économie, le chômage, les trafics de drogue comme les flux migratoires.

    Enfin, en Europe même, les conséquences désastreuses de la mondialisation pour le plus grand nombre, le Grand Remplacement et le chaos migratoire contribuent au réveil de la conscience identitaire européenne.

    L’idéologie libérale/libertaire recule pour toutes ces raisons et la contestation politique des oligarques progresse partout, y compris aux Etats-Unis comme le montrent l’audience croissante de D. Trump ou de B. Sanders. Partout les peuples occidentaux commencent à se réveiller de leur léthargie et à contester les pouvoirs en place, c’est-à-dire la superclasse mondiale.

    La dissidence est partout en marche

    Les oligarques se prétendaient à l’avant-garde, éclairée, de l’humanité nouvelle. Mais aujourd’hui plus personne ne croit sérieusement à ce qu’ils racontent.

    Le marxisme soviétique est mort du décalage entre l’idéologie et la réalité vécue par le plus grand nombre. Le Mur de l’Est est tombé pour cette raison. Il est en train de se passer la même chose en Occident.

    L’oligarchie est une élite en perdition. Pour cette raison, comme toujours dans l’histoire, une nouvelle élite la remplacera bientôt.

    On ne la voit pas encore car, dissidente, elle est cachée et diabolisée par le Système. Mais elle existe et se prépare. L’histoire est en marche.

    Oligarques de tous les pays : préparez-vous à faire bientôt vos valises !

    Michel Geoffroy (Polémia, 29 avril 2016)

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