Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Points de vue - Page 166

  • Quand l'Union européenne sanctionne le peuple hongrois...

    Nous reproduisons ci-dessous une tribune de Gabriel Robin, cueillie sur le site de L'Incorrect dans laquelle il revient sur le vote du Parlement européen engageant une procédure de sanctions contre la Hongrie de Viktor Orban.

     

    Orban_Parlement européen.jpg

    Orban sanctionné par l’Union européenne : un vote majeur

    « Demain aura lieu un vote décisif au Parlement européen : le déclenchement ou non d’une procédure concernant le respect de l’État de droit en Hongrie. Demain l’Europe sera confrontée à un choix simple : lutter ou se renier. Nous avons choisi », affirmait très directement Christophe Castaner mardi 11 septembre, veille d’un vote décisif au Parlement européen relatif à l’état de droit en Hongrie.

    Le cinquième homme de la République, cumulant les fonctions de Délégué général de La République En Marche et de secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre Edouard Philippe en charge des relations avec le Parlement, s’est donc mué en donneur de leçons en pré-campagne des élections européennes de mai 2019. 

    Il est aussi amusant que triste et révélateur que des personnages éminents de notre gouvernement s’emportent ainsi contre la Hongrie de Viktor Orban, régulièrement réélu avec des scores très confortables, plébiscité et conforté par son peuple lors du référendum contre le plan de l’Union européenne sur l’accueil des réfugiés en octobre 2016, quand, dans le même temps, Richard Ferrand est devenu Président de l’Assemblée nationale en remplacement de François de Rugy, alors que ses ennuis judiciaires le rendaient indigne de la fonction de ministre il y a un peu plus d’un an. Au fond, que reproche-t-on à la nation magyare, l’une des rares utilisant un idiome finno-ougrien en Europe ? De ne pas respecter l’état de droit ? Ou, plus prosaïquement, de mener la révolte contre l’Europe multiculturelle irénique, contre le totalitarisme mou de l’Union européenne, ce règne absurde du conformisme et du politiquement correct, genre d’ONU au rabais semblable à un camp de la mort de la tolérance gigantesque, pour faire référence au dessin animé South Park ?

    Ce mercredi 12 septembre avait donc lieu à Strasbourg un vote du Parlement européen qui a déclenché une procédure visant à faire « respecter l’Etat de droit en Hongrie », comme le permet l’article 7 des traités de l’Union européenne utilisable en cas de « risque clair de violation grave ». Résultat ? La Hongrie a été sanctionnée à la majorité des deux tiers d’extrême justesse, par 468 voix pour (il en fallait 462) contre 197 réfractaires et 48 abstentionnistes. Si le PPE n’avait pas donné de consigne de vote, de nombreux élus du grand parti européen de droit ont voté pour la sanction d’un membre de leur groupe. Il faut dire que l’Allemand Manfred Weber, président allemand du PPE, déclarait juste avant le vote que son groupe « (avait) toujours soutenu l’action du Parlement européen pour suivre la situation en Hongrie » et que « sans volonté du gouvernement hongrois d’entamer un vrai dialogue, il (faudrait) déclencher la procédure ». Limpide !

    Parmi ces 468 votes favorables à la sanction, une dizaine d’eurodéputés français du PPE et les eurodéputés Front de Gauche (GUE) ! Seuls trois eurodéputés des Républicains ont voté contre avec l’ensemble des élus du Rassemblement National : Nadine Morano, Angélique Delahaye et Franck Proust. Ce vote aura donc des conséquences sur la vie politico-politicienne française, révélant les fractures profondes chez Les Républicains. Quel sera le visage des Républicains lors du scrutin de mai 2019, alors qu’ils ne sont même pas capables d’adopter une ligne cohérente sur un vote aussi majeur que celui du mercredi 12 septembre 2019 ? Si Laurent Wauquiez joue les matamores sur la question migratoire, neuf eurodéputés français de sa famille politique (dont cinq actuellement membre de LR, et les trois autres au PPE) ont voté le déclenchement de la procédure de sanction prévue à l’article 7 des Traités de l’Union européenne, sur la base d’un rapport rendu par l’eurodéputée des Verts Judith Sargentini. Cette procédure avait été imaginée en 2000 … après l’arrivée au pouvoir du FPÖ. Principal grief formulé à l’encontre d’Orban ? Ses atteintes supposées aux « libertés individuelles et aux droits des réfugiés ».

    Dans un discours extrêmement vif prononcé à Strasbourg mardi 11 décembre, le chef du gouvernement hongrois s’est défendu : «?Vous avez décidé que notre pays ne pouvait pas refuser d’être un pays d’immigration. Nous ne céderons pas au chantage et notre pays défendra ses lois, contre vous s’il le faut ». S’il ne faudrait pas idéaliser la pratique du pouvoir d’Orban, force est de constater que ce dernier dérange énormément depuis qu’il est le chef de file des partisans d’une Europe forteresse en matière migratoire. D’autres avant lui ont nommé des proches à la tête de médias publics. Nous-mêmes, Français, n’avons peut-être d’ailleurs pas de leçons à donner en matière de pluralisme… Refuser la répartition des « migrants » clandestins pour que la Hongrie ne ressemble pas, demain, à certaines zones du territoire belge ou français, ne revient pas à ne pas respecter « l’Etat de droit », mais à se donner la chance de pouvoir le maintenir dans l’avenir lointain. Les Hongrois ont parfaitement le droit de rester seuls maîtres chez eux, de rester souverains.

    La Hongrie a d’ailleurs toujours été europhile, plutôt bonne élève de l’Union européenne. En déterrant la hache de guerre pour châtier et humilier excessivement la rebelle magyare, les eurodéputés prennent un gros risque qui pourrait s’avérer peu payant. Pour priver la Hongrie de ses droits de vote au Conseil de l’Union, il faudra que l’unanimité des pays qui le composent consentent à cela. Il est évident que la Pologne, elle-même menacée depuis l’arrivée au pouvoir du PIS, s’y opposera ; de même, peut-être, que d’autres pays d’Europe centrale et de l’est, ainsi qu’un autre membre du groupe dit de Visegrad. La situation est donc très complexe, puisque les partis de la droite européenne se déchirent, les Autrichiens de l’ÖVP et les Allemands du CSU s’étant désolidarisés d’Orban. Dans ce capharnaüm, la voix d’Orban apparaît comme étant la plus claire, lorsqu’il dit défendre « (sa) patrie parce que ces valeurs sont des questions d’honneur pour les Hongrois » et que le rapport bafoue « l’honneur des Hongrois?», ou qu’il fustige les eurodéputés qui prétendent «?mieux savoir que les Hongrois eux-mêmes ce qui est bon pour eux?».

    Ces propos sont ceux d’un homme qui, à la tête d’une puissance pourtant moyenne, y compris en Europe, n’a pas renoncé à faire valoir sa souveraineté, la spécificité de son pays et son identité culturelle. Un grand politique n’a nul besoin de centaines de millions d’habitants, d’armes nucléaires ou de géants du net pour résister dans le monde globalisé. Nous l’avons oublié, mais une armée de bergers peut triompher d’une armée moderne équipée de chars, pourvu qu’elle choisisse habilement le champ de bataille et fasse preuve d’une détermination sans faille.

    Gabriel Robin (L'Incorrect, 12 septembre 2018)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • La Post-démocratie, une démocratie sans liberté ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Lhomme, cueilli sur Metamag et consacré à la question de la post-démocratie.

     

    Post-démocratie_surveillance numérique.jpg

    La Post-démocratie, une démocratie sans liberté ?

    La montée du populisme, l’hyper libéralisme, la désinformation et les manipulations électorales sont les questions abordées par les derniers best-sellers politiques internationaux comme How Democracies Die (« Comment les démocraties meurent ? ») de Steven Levitsky et Daniel Ziblatt; How Democracy Ends (« Comment les démocraties se terminent ? ») de David Runciman ou le seul ouvrage déjà traduit en français, Le peuple contre la démocratie de Yascha Mounk [L’Observatoire, Paris 2018]. Tous ces ouvrages sont imprégnés de pessimisme sur l’avenir du pire système politique, à l’exception de tous les autres, comme Churchill le définissait. En France, au contraire, nos universitaires organiques continuent d’animer des séminaires sur la démocratie.

    Le dernier rapport de Freedom House qui analyse les données de 195 pays pour évaluer leur état de santé démocratique, souligne que 2017 a marqué 12 années consécutives de détérioration globale de l’intégrité des processus électoraux en raison de facteurs tels que l’argent excédentaire dans les campagnes ou la manipulation médiatique. Selon Freedom House, l’année dernière, dans 71 pays, les droits politiques et civils et les libertés publiques ont été réduits et seulement 35 ont été améliorés. Depuis 2000, au moins 25 pays ont cessé d’être démocratiques. Pendant la guerre froide, les coups d’État ont été responsables de 75% des cas de rupture démocratique, en particulier en Afrique et en Amérique latine. Aujourd’hui, ces méthodes grossières de coup d’état militaire pour capturer le pouvoir avec la violence ont cédé la place à des stratégies beaucoup plus sophistiquées pour déformer ou déformer la volonté populaire au profit des puissants, quitte même parfois à faire revoter les électeurs (idée qui commence à prendre de l’ampleur en Angleterre face au Brexit) ou à ne pas tenir compte de leur vote (le référendum français sur la constitution européenne). Le paradoxe de cette nouvelle voie électorale vers l’autoritarisme est que les nouveaux liberticides utilisent les institutions mêmes de la démocratie de manière graduelle, subtile et même légalement pour l’assassiner.

    À l’ère du numérique, le pouvoir politique dispose désormais de multiples instruments pour dénigrer la volonté populaire sans recourir à la violence, à la répression. Dans sa large gamme d’options, le pouvoir utilise la manipulation des documents de recensement, les scandales créés de toutes pièces par « la transparence », les calendriers électoraux (les législatives post-présidentielles), l’exclusion arbitraire de candidats, le redécoupage des circonscriptions. De fait, le vol électoral parfait est celui qui est perpétré avant que les gens votent.

    Pour les politistes, il n’y a rien à redire à 2017 : les Français se sont librement exprimés, même si au final Emmanuel Macron ne représente que 15 % des inscrits. À l’échelle mondiale, seulement 30% des élections entraînent un changement de gouvernement ou un transfert de pouvoir à l’opposition. Et ce chiffre est encore plus bas dans les pays ayant un passé autoritaire récent. De fait, il n’y a pas un seul autocrate du 21ème siècle qui n’ait appris qu’il est plus facile de rester au pouvoir à travers des « exercices démocratiques », ce qui explique le paradoxe que même s’il y a plus d’élections que jamais, le monde devient moins démocratique.

    Mais fi du processus électoral désormais maîtrisé pour que la populace ne parvienne jamais au pouvoir, la post-démocratie est en train d’opérer une synthèse encore plus radicale celle de l’autoritarisme numérique et de la démocratie libérale utilisant l’intelligence artificielle et les données recueillies pour surveiller et prévenir tout dérapage oppositionnel à la vision mondialiste car le numérique ne promet pas seulement une nouvelle économie  pour réformer le monde, il promet aussi aux gouvernements de lui permettre de mieux comprendre le comportement de ses citoyens pour les surveiller et les contrôler en permanence. Cette nouvelle réalité citoyenne offrirait ainsi aux gouvernants une alternative possible à la démocratie libérale d’hier restée trop gênante parce que source d’oppositions argumentatives. Il ne s’agirait plus d’éduquer mais de formater, à la lettre une éducation non plus critique à la Condorcet mais de la confiance à la Blanquer, soit la confiance en l’autorité immuable de l’administration des choses, prélèvement à la source et contrôle du privé par impôt et compteur link en prime, par solde de toute monnaie papier, par suivi informatique des déplacements et des pensées.

    L’intelligence artificielle permettra aux grands pays économiquement avancés d’enrichir leur citoyenneté sans en perdre le contrôle. Certains pays sont déjà dans cette direction. La Chine, par exemple, a commencé la construction d’un État autoritaire en support numérique, une sorte de nouveau système politique, un système de contrôle social indolore avec l’utilisation d’outils de surveillance perfectionnés comme la reconnaissance faciale qui vise à pouvoir contrôler n’importe quel secteur turbulent de la population. Plusieurs États liés à l’idéologie numérique ont commencé d’ailleurs à imiter le système chinois. Une grande partie du XXe siècle a été définie par la concurrence entre les systèmes sociaux démocratiques, les fascistes et les communistes. On en discute encore en Gaule dans les bibliothèques du Sénat  alors que la synthèse de la démocratie libérale et de l’autoritarisme numérique se déroule sous nos yeux.

    Les gouvernements pourront censurer de manière sélective les problèmes et les comportements sur les réseaux sociaux tout en permettant aux informations nécessaires au développement d’activités productives de circuler librement. Ils mettront ainsi un terme enfin au débat politique réalisant de fait le projet libéral en son essence : la dépolitisation du monde.

    Michel Lhomme (Metamag, 14 septembre 2018)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Attaques au couteau : terroristes ou déséquilibrés ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Xavier Raufer mis en ligne le 12 septembre 2018 sur Boulevard Voltaire, et consacré à la question des attaques au couteau qui se multiplient en France et en Europe...

    Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a récemment publié Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et a également coordonné l'ouvrage collectif intitulé La première cyber-guerre mondiale ? (Eska, 2015).

     

                                      

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • De la rue des Poissonniers à Chemnitz...

    Nous reproduisons ci-dessous une tribune de Gabriel Robin, cueillie sur le site de L'Incorrect dans laquelle il aborde les manifestations de Chemnitz contre la multiplication des violences commises par les migrants, en faisant d'abord un détour instructif par la rue des Poissonniers à Paris et par le quartier de Perseigne à Alençon...

    Chemnitz.jpg

    De la rue des Poissonniers à Chemnitz

    Migrants, migrants, migrants. Migrants partout. L’Europe s’entredéchire sur la question des « migrants », pudique terme qualifiant des immigrés clandestins économiques bien plus que de véritables réfugiés de guerre. A-t-on tort de réduire les migrations modernes à de simples faits divers ? Oui. Par là, on s’interdirait toutes les réflexions les plus stimulantes ; anthropologiques, historiques, culturelles ou démographiques.

    Reste que faire vibrer la corde de l’émotion est une arme politique essentielle à l’heure où elle est bien la seule à se faire entendre dans des débats qui ressemblent furieusement à des séances de thérapie collective pour personnes atteintes d’un stress post-traumatique. On câline. On cajole. On comprend. On dialogue. On entend « toutes les souffrances », « toutes les interrogations », « tous les parcours de vie ». Tous ? À la vérité, pas vraiment.

    Trois cas extrêmement différents montrent à quel point l’accueil des « migrants » irrite les populations. Deux se sont produits en France, ne générant qu’une très faible couverture médiatique. Et pour cause, ils contredisent bien des préjugés. Jeudi 30 août, la préfecture de Paris annonçait renoncer à la création d’un « centre d’accueil temporaire de migrants » au rez-de-chaussée d’un immeuble HLM dans le 18ème arrondissement de la capitale. Très virulents, les riverains et les habitants de l’immeuble se sont mobilisés avec efficacité. Une fois n’est pas coutume, on leur a donné gain de cause. Un vrai petit miracle à l’heure où de minuscules « villages de paysans racistes » reçoivent sans broncher l’équivalent de la moitié de leur population en « migrants », venus d’on ne sait où. Mieux, ces ruraux qu’on dépeint en affreux jojos arcboutés sur leurs traditions archaïques manifestent parfois leur joie, font preuve d’un zèle sidérant pour aider leur prochain clandestin. « On va pouvoir reformer une équipe de foot ! Ces gens vont donner une nouvelle vie à notre bourg ! », peut-on lire ci et là dans les titres de la presse quotidienne régionale.
    Dans le 18ème arrondissement parisien, on n’essaye même pas de donner l’impression d’être généreux, ouvert à l’autre, partisan forcené du « vivre ensemble » ; parce qu’on n’y a pas subi des décennies de culpabilisation, d’ethno-masochisme. En effet, les opposants aux migrants y sont eux-mêmes très majoritairement des immigrés extra-Européens de fraiche date, soit qu’ils aient été récemment naturalisés, soit qu’ils comptent pouvoir l’être dans l’avenir. Même scénario à Alençon, où des « jeunes » du quartier de Perseigne ont fini par tuer un Afghan et faire de nombreux blessés. Une bataille rangée a opposé un gang de migrants afghans – comme on en voit parfois rôder autour des gares des grandes villes, souvent héroïnomanes -, à une bande d’habitants « calibrés ». Agacés par la présence de ces immigrés clandestins, des immigrés maghrébins ou des enfants d’immigrés de seconde ou troisième génération ont donc fait parler la poudre. Ces tensions interethniques ne sont que les manifestations d’une atomisation générale du corps social que l’arrivée massive de jeunes hommes, venus d’Afrique ou du Proche-Orient, ne feront qu’augmenter exponentiellement.

    Si le cas d’Alençon a été pudiquement relaté dans la presse, il n’en a pas été de même pour celui de Chemnitz (Saxe) en Allemagne, autrement moins meurtrier. Les manifestants qui ont rendu hommage aux victimes de migrants des dernières années, révoltés par l’assassinat à coups de couteau d’un jeune allemand par deux « demandeurs d’asile » syrien et irakien il y a quelques jours, ont été immédiatement décrits en « fascistes », extrémistes de droite assoiffés de sang, ou bien encore « hooligans ». D’aucuns, journalistes, ont même osé accoler des guillemets au terme victimes, pour décrire les propos qui étaient écrits sur les pancartes que portaient les citoyens de Chemnitz durant leur marche silencieuse. Rappelons néanmoins que les monstres avaient osé défiler derrière des drapeaux allemands ! Quant au gouvernement, il a apporté son soutien à une contre-manifestation pro migrants par la voix d’Heiko Maas, actuel ministre des Affaires étrangères : « La Seconde Guerre mondiale a commencé il y a 79 ans. L’Allemagne a causé des souffrances inimaginables à l’Europe. Si à nouveau des gens défilent aujourd’hui dans les rues en effectuant le salut nazi, notre histoire passée nous oblige à défendre résolument la démocratie ». Un mensonge éhonté au vu des vidéos du défilé, montrant des Allemands tout à fait normaux, du genre à porter des chaussettes avec leurs claquettes. Cette image du plouc « allemand » raciste est à peu de choses près celles qu’on donne du beauf raciste sous nos latitudes. Gageons que le plouc-émissaire teuton soit comme le cave : qu’il se rebiffe !

    Gabriel Robin (L'Incorrect, 2 septembre 2018)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Il était une fois la Suède...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Dessens , cueilli sur EuroLibertés et consacré à la percée électorale du Parti démocrate suédois, opposé à l'immigration. Docteur en droit et professeur en classes préparatoires, Richard Dessens a notamment publié La démocratie travestie par les mots (L'Æncre, 2010), Henri Rochefort ou la véritable liberté de la presse (Dualpha, 2017) et La démocratie interdite (Dualpha, 2018).

     

    Parti démocrate suédois.jpg

    Il était une fois la Suède

    Élections législatives en Suède dimanche 9 septembre. Depuis plusieurs jours la Grande Presse Officielle française et européenne fait régner un climat d’angoisse : le SD (Parti Démocrate suédois), « d’origine néo-nazi » (car cette fois-ci la grande presse démocratique se lâche sans complexe) peut devenir le premier parti de Suède avec 25 % des voix (ce qui lui ferait doubler ses voix. Du jamais vu !). Il faut bien créer du buzz ! Le « spectre de l’extrême droite » comme l’écrivent certains médias sans vergogne et en toute objectivité, agite les peurs.

    Encore une fois, mais la manœuvre médiatique est maintenant éculée. À chaque élection en Europe, les médias annoncent un « raz de marée populiste » (voire maintenant néo-nazi : on passe à la vitesse supérieure) en surestimant les intentions de votes dans le seul but de pousser un grand ouf de soulagement lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes alarmistes des médias. Et de minimiser alors le score obtenu en se félicitant du « sursaut démocratique » et de la sagesse des peuples européens qui n’ont pas voté à 80 % pour les Populistes/néo-nazis !!!

    Encore une fois, après les angoisses alarmistes et l’agitation du chiffon rouge, ce sont maintenant les commentateurs et politologues toujours objectifs qui se succèdent pour « analyser » le vote suédois… avec la plus grande sidération. La Suède est le berceau de la social-démocratie, un exemple révéré en Europe, le chômage est au plus bas, la croissance à 3 %. Comment peut-on alors voter pour des populistes dans ces conditions, le vote populiste étant réservé aux malheureux semi-analphabètes, chômeurs, aigris et apeurés des pays à problèmes économiques et d’emploi. La réponse de la spécialiste du jour fuse alors : « C’est un vote irrationnel ». Irrationnel car quand on vit dans un pays qui va bien économiquement on ne vote pas pour des populistes ! Il faut être un grand spécialiste diplômé Bac + 8 pour faire de telles analyses. Les mêmes d’ailleurs à chaque élection avec la variante pour les pays en difficulté : « C’est normal de voter populiste quand on est pauvre et peu éduqué. »

    D’autant que pas plus en Suède que dans le reste de l’Europe, il n’existe des problèmes d’insécurité et d’immigration massive. C’est un fantasme dirait M. Macron (souvenons-nous du splendide « il n’y a pas de crise migratoire en Europe »). Alors on brandit les chiffres officiels de l’immigration… en baisse et d’ampleur minime, en laissant de côté les masses d’immigration sauvage qui déferlent à jet continu sur l’Europe. Mais que l’on tait même si les moyens de dénombrer ces migrants existent et sont connus. Alors les « envoyés spéciaux » ironisent à grand renfort d’images soigneusement sélectionnées sur la prétendue « insécurité » invoquée par le SD et expliquant que la délinquance est en baisse en Suède et que les migrants ne posent aucun problème (cf BFM TV). Voilà, le tour est joué et l’information, objective et non tendancieuse. Comme d’habitude.

    Ceci étant on pourrait « objectivement » saluer la performance du SD (Sverigedemokraterna dirigé par Jimmie Akesson) qui malgré la réprobation de l’Europe bien-pensante passe de 12,9 à 17,6 % c’est-à-dire la plus grande progression en Suède avec près de 5 % de voix gagnées en quatre ans et 62 députés au Parlement suédois. Le Parti social-démocrate au pouvoir réalise son score le plus bas depuis un siècle (28,4 %). La presse suédoise constate, atterrée, que : « Le fait est que la Suède compte désormais un parti qui a ses racines dans le nazisme […] Aujourd’hui, environ un cinquième de la population de l’un des pays les plus prospères du monde a choisi de voter pour ce parti. C’est aussi incompréhensible qu’indiscutable ». Le gouvernement a quinze jours pour se former dans des conditions plus incertaines qui pourraient laisser présager peut-être à terme une participation du SD.

    Mais ce qui inquiète le plus notre grande presse officielle, c’est que la Suède, championne et exemple ressassé du bonheur social-démocrate – même si la Suède détient curieusement le record de suicides par habitant – est depuis un siècle une référence pour les démocraties européennes. Tant que les populistes triomphaient dans des pays de l’ex-Europe de l’Est (Pologne, Hongrie, République tchèque) on pouvait expliquer ce vote de détresse. Avec l’Italie, ce n’était plus la même chose et la surprise difficile à admettre. Mais l’Italie frivole et championne des combinaisons improbables s’est contentée de quelques remarques condescendantes.

    Avec la Suède on touche au cœur du réacteur et le risque de contagion à des pays « sérieux » devient de plus en plus vif. D’autant que les manifestations anti-immigration se multiplient en Allemagne même si les médias tentent de minimiser leur portée. L’AfD (populistes allemands) vient de remporter elle aussi un succès spectaculaire en Allemagne.

    Décidément, la France s’en tire bien grâce à Emmanuel Macron, dernier rempart de l’intelligence européenne capable de procéder à la destruction du Parti « populiste » français rien qu’en le mettant en faillite financière. C’est vrai que M. Macron s’y connaît en finance. Quel talent. Tant pis, ou tant mieux, pour les Français.

    Richard Dessens (EuroLibertés, 11 septembre 2018)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Libéraux-libertaires : émancipation absolue et domination des esprits ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Edouard Chanot sur Radio Sputnik, datée du 7 septembre 2018 et consacrée au libéralisme libertaire...

     

                                   

    Lien permanent Catégories : Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!