Les éditions Jean-Cyrille Godefroy ont récemment publié un essai de Mezri Haddad intitulé Du conflit de civilisation à la guerre de substitution, avec une préface d'Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères. Docteur en philosophie morale et politique de la Sorbonne, Mezri Haddad, né le au Kram, est un journaliste, écrivain, philosophe et diplomate tunisien.
" Provoquer la guerre, sans la faire ! Le Ponce Pilate américain s’en lave les mains ! C’est aux provinces de l’Empire de le servir et aux soumis de lui obéir, aux dépens de leurs propres intérêts. Plutôt des intérêts vitaux de leurs peuples. Quand l’oracle de Kiev, Zelensky, parle, tout le monde se met à maudire le Satan du Kremlin. Dès que ce saltimbanque, dont on loue le nationalisme qu’on exècre chez soi, tousse, c’est tout le corps européen qui souffre… mais c’est seulement Renault qui plie bagage. Par nationalisme ukrainien et pour se passer du gaz russe, BHL propose aux Français de baisser leur chauffage d’un degré. Une écologiste qui se chauffe à la bouse de vache double la mise : deux degrés !
En temps de guerre, outre les innocents tués et les populations déplacées, la première victime c’est la vérité, et le premier bénéficiaire c’est la propagande des marchands d’armes. Comme avant lui Nasser, Mossadegh, Saddam, Bachar, Kadhafi, Poutine serait la réincarnation d’Hitler ! Et Soljenitsyne, prix Nobel de littérature et dissident historique autrefois sanctifié en Occident, est renvoyé au Goulag pour son soutien post mortem au « boucher ».
Plus grave que tout, l’ennemi n’est plus Daech et ses acolytes, mais la Russie. Le péril majeur n’est pas le totalitarisme vert, que Poutine a éradiqué en Tchétchénie avant de l’écraser en Syrie, mais le fantôme du totalitarisme rouge ressuscité par les thuriféraires des États-Unis. Thèse de Mezri Haddad : la théorie du choc des civilisations n’est pas caduque. C’est juste le point d’impact qui s’est déplacé en faisant tomber les pions du grand échiquier ! Le choc est désormais entre des démocraties en crise et des autoritarismes ré-émergents, entre un modèle de civilisation spirituellement desséché et un modèle en plein renouveau orthodoxe et exaltation nationaliste. Une guerre qui se joue sur le même continent et à l’intérieur de la même ère civilisationnelle… pour le meilleur ou pour le pire ! "