Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de rééditer en un volume deux essais de Jean Cau intitulés Contre-attaques et Discours de la décadence., avec une préface de Pascal Esseyric et une postface d'Alain de Benoist. Romancier, dramaturge, scénariste, parolier, pamphlétaire, pilier de Paris Match, Jean Cau (1925-1993) a rompu avec l’intelligentsia parisienne en 1965, après avoir été secrétaire de Jean-Paul Sartre, suite à la parution de Meurtre d’un enfant (1965), quatre ans après son Prix Goncourt pour La Pitié de Dieu (1961).
" « Le poids des mots, le choc des photos », c’est lui. Formule saisissante qu’il aura illustrée comme nul autre, photographiant le réel à coups de sentences magistrales.
La preuve par ces deux livres, qui, à bien les lire, n’en font qu’un. Fidèle à son habitude, Jean Cau y écrit comme il parlait, à la volée, facétieux et non conformiste, à la manière d’un traité de style du XVIIe siècle. Contre-attaques d’abord, bien dans sa manière offensive, joyau posthume, paru en 1993, d’où s’exhale une espérance fondatrice. Haï par les bien-pensants de gauche après sa rupture avec les existentialistes, l’écrivain occitan ne pouvait rallier à lui les bien-pensants de droite.
C’est l’objet de son Discours de la décadence, sorti en 1978. Visionnaire, il y annonce en pleine guerre froide, lui qui était fort peu communiste, la renaissance de la Russie. Une fulgurance géopolitique avec quarante ans d’avance – que les fulgurances de sa langue appellent à redécouvrir. "