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Livres - Page 484

  • La machine de guerre américaine...

    Les éditions Demi-Lune viennent de publier American war machine, un essai de Peter Dale Scott. Canadien, ancien diplomate et observateur averti des Etats-Unis, Peter Dale Scott est déjà l'auteur d'un ouvrage intitulé La route vers le nouveau désordre mondial, publié en en 2010 chez le même éditeur.

     

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    Ce livre stimulant et extrêmement bien documenté explore les aspects secrets de la politique étrangère américaine. Analyste politique de premier plan, Peter Dale SCOTT rassemble des preuves accablantes afin de lever le voile sur la violence autorisée par l’État, illégale bien que largement répandue, qui règne dans le monde de la politique et dans celui des affaires.
    L’auteur s’intéresse particulièrement à ce phénomène dans le cadre de l’implication à long terme des États-Unis dans le trafic de drogue mondial. Dès les années 1950 en Thaïlande, les Américains se sont habitués à voir la CIA nouer des alliances avec les trafiquants de drogues (et leurs banquiers) afin d’installer et de soutenir des gouvernements de droite. Le schéma s’est répété ensuite dans de nombreux pays (Laos, Vietnam, Italie, Mexique, Nigeria, Venezuela, Colombie, Pérou, Chili, Panama, Honduras, Turquie, Pakistan et à présent en Afghanistan, pour ne nommer que ceux évoqués dans le livre).
    SCOTT démontre que la relation des services de renseignements américains et de leurs agents avec le trafic de drogue mondial et d’autres réseaux de criminels internationaux, demande une étude approfondie au sein du débat sur la présence américaine en Afghanistan. À ce jour, le gouvernement américain et ses politiques ont plutôt contribué à renforcer le trafic de drogue qu’à le restreindre. La soi-disant « Guerre contre la terreur », et en particulier la guerre en Afghanistan, constituent seulement un nouveau chapitre de cette dérangeante histoire.
    Comprenez comment et pourquoi la CIA est partie intégrante du trafic de drogue international…

    Docteur en sciences politiques et ancien diplomate, le Canadien Peter Dale SCOTT est l’auteur de nombreux ouvrages (dont La Route vers le nouveau désordre mondial) analysant la politique étrangère américaine, les narcotrafics et les opérations secrètes. Ses recherches et écrits mettent en lumière le concept de ce qu’il définit comme le « supramonde » (l’État profond dissimulé au sein de l’État public). Porte-parole du mouvement antiguerre lors du conflit vietnamien, il cofonda le programme d’études « Paix et Conflit » de la prestigieuse Université de Berkeley (Californie), où il enseigna la littérature anglaise durant près de 30 ans. Primé pour ses recherches en géopolitique, Scott est également un auteur reconnu pour son œuvre littéraire dans le domaine de la poésie.

     

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  • Fractures à gauche...

    Deux ouvrages récents viennent éclairer les soubresauts que connaît la gauche progressiste depuis plusieurs années. De l'accueil contesté de Tariq Ramadan au Forum social européen de Saint-Denis en 2003  à l'agression de Caroline Fourest à la fête de l'Huma en septembre 2012, en passant par l'éclatement du NPA à la suite de la présentation d'une candidate voilée aux élections régionales de 2010, la fracture n'a cessé de s'élargir entre libertaires tendance bobo, féministe ou gay et anti-capitalistes "radicaux", favorables aux alliances avec les "damnés de la terre", quels qu'ils soient...

    On pourra donc feuilleter avec amusement Les féministes blanches et l'empire, de Félix Boggio Ewanjé-Epée et Stella Magliani-Belkacem, publié aux éditions de La Fabrique, et Homonationalisme - Politique queer après le 11 septembre, de Jasbir K. Puar, publié aux éditions Amsterdam. Une bonne initiation à la langue de plomb de la gauche radicale...

     

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    "Depuis la loi dite « sur le voile à l’école » de réelles fractures sont apparues entre les différentes composantes du mouvement féministe pour aboutir à des clivages profonds en termes de mots d’ordre, d’actions et de mobilisations. Dans le même temps, l’offensive raciste s’est affermie, greffant à sa rhétorique la question des « droits des femmes ». Il est de plus en plus courant d’analyser ce virage en terme d’« instrumentalisation du féminisme à des fins racistes ». Ce livre entend précisément interroger et discuter cet énoncé.
    L’idée qu’un mouvement social, une politique d’émancipation, puissent être simplement utilisés, ou récupérés par l’ordre existant pour renforcer son discours rencontre bien des limites. Comment expliquer que la réaction ait pu soudainement se parer de vertus « féministes », elle qui a toujours été si hostile aux mouvements féministes, elle qui est si prompte à défendre le patriarcat ? Pour comprendre ce tournant, il faut envisager la chose non comme une simple « récupération » ou « instrumentalisation » mais plutôt comme une convergence d’intérêt, comme une affinité entre les objectifs, à court ou moyen terme, de larges franges du féminisme et du pouvoir raciste et impérialiste, à des moments historiques précis.
    C’est dans cette perspective que les auteur-e-s de ce court essai entreprennent une généalogie des stratégies féministes : non pas une histoire détaillée, mais plutôt un coup de projecteur sur des situations historiques où la question raciale et/ou coloniale s’est trouvée au cœur du discours des féministes. Les suffragettes et « la mission civilisatrice », le féminisme de la deuxième vague et, plus près de nous, l’épisode de la loi sur le voile à l’école ou encore celui de la solidarité internationale, constituent ces « moments » dont l’étude met à jour les logiques qui ont conduit certaines féministes à promouvoir leurs objectifs aux dépens des colonisé-e-s et descendant-e-s de colonisé-e-s.
    Le livre propose une discussion stratégique sur le féminisme et le racisme, un récit des occasions perdues et de certaines faiblesses héritées que les mouvements progressistes doivent comprendre et dépasser pour inventer des futurs émancipateurs."

     

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    "Dans le monde de l’après-11 Septembre, l’idéologie du « choc des civilisations » se combine à celle d’un « choc des sexualités ». Nous aurions d’un côté le monde occidental, tolérant et libéral, de l’autre le monde musulman, sexiste et homophobe.

    Une part non négligeable du mouvement gay états-unien, en quête d’intégration et de respectabilité, s’est ainsi engagée sur la voie d’une normali­sation « homonationaliste » et soutient les guerres « contre le terrorisme ». Parallèlement, la réception américaine des images de torture d’Abu Ghraib met en évidence les difficultés du féminisme et de la pensée queer à penser les questions de race et d’impérialisme.

    C’est à l’analyse de cette intrication complexe entre politique des sexualités et projets impérialistes occidentaux, qui fait pendant à la question de l’instrumentalisation du discours féministe par des poli-­
    tiques racistes et impérialistes, qu’est consacré Homonationalisme."

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  • Contre le culinairement correct !...

    Les éditions François Bourin viennent de publier le Dictionnaire impertinent de la gastronomie  signé par Périco Légasse. Responsable des pages Art de vivre à l'hebdomadaire Marianne, Périco Légasse est un défenseur d'une cuisine identitaire, enracinée dans les terroirs.

     

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    "Sait-on encore manger en France ? Au pays de la gastronomie, les connaisseurs sont plus rares qu’on ne le croit. Notre société est confrontée  à un triple fléau : le lobby agroalimentaire, qui industrialise nos campagnes pour produire de la malbouffe, la publicité, qui en fait la propagande, et la grande distribution, qui remplit nos chariots de marques « vues à la télé ». Si on ajoute la dérive intello-élitiste d’une certaine restauration, un modernisme obligatoire dicté par les modes et les médias, les dégats causés par les dogmes écolos ou diététiques, c’est le patrimoine alimentaire français qui se trouve menacé. Il était donc temps de remettre les points sur les i de la gastronomie et de rompre avec le culinairement correct."

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  • Lire Philippe Muray !...

    «Une histoire de la littérature en fonction des consensus qu’elle désespère à travers les âges serait à faire. On y croiserait les niaiseries de chevalerie (le kitsch du xvie siècle, ce que lisaient les midinettes de l’époque) mises à mal par Cervantès, ou encore l’obscénité sulpicienne parvenue à son plus haut degré et démolie par Sade. On y trouverait Molière en train d’affliger le parti dévot. Et aujourd’hui quoi ? Quelles images “fédérantes” et intimidantes ? Notre Télébazar de la charité, probablement, avec sa légitimité quotidiennement renouvelée par l’audimat. Notre parti dévot à nous. » Philippe Muray

     

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier, sous la direction d'Alain Cresciucci, un ouvrage collectif intitulé Lire Philippe Muray. Alain Cresciucci, spécialiste de la littérature contemporaine est l'auteur d'une biographie d'Antoine Blondin, ainsi que de l'essai intitulé Les désenchantés (Fayard, 2011), consacré aux Hussards, Nimier, Laurent, Blondin et Déon.

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    "Philippe Muray (1945-2006), partout cité sur Internet, court, désormais, le grand risque d'être réduit à une caricature de pamphlétaire ou comique Bobo. D’où l’urgence de rétablir la vérité à son sujet : loin de se revendiquer comme critique, Muray s’est, au contraire, essayé au roman. Parce que seul le roman se saisit de la réalité vivante. Problème : le monde avait changé, la « réalité » même n’était plus qu’une fiction. Usant de divers registres, armé de connaissances jusqu'au cou, il avoue multiplier les angles de vue pour tenter de circonscrire la véritable nature de notre monde : un monde bien loin de Balzac, avec ses agents d'ambiance, ses techniciennes de surface, son obsession de la fête et surtout du Bien. C'est l'histoire du "roman" murayien que raconte Lire Muray à l'aune de son expérience picturale (La Gloire de Rubens), de sa saisie de l'Histoire entre Hegel et Braudel (Le dix-neuvième siècle à travers les âges), de son rejet de la "comédie" du monde partagée avec Céline, Baudelaire et Balzac, sans oublier sa fascination pour le phénomène d' « indifférenciation » née de la désacralisation (Entretiens avec René Girard) qui dissimule une violence sans précédent. La place de Muray dans le "débat" ou plutôt le "non débat intellectuel", l'aspect très particulier de son esprit satirique, toujours épris d'authenticité, sans oublier un glossaire de ses "concepts" phares achèveront d'éclairer le lecteur sur le "code" d'interprétation à donner à son langage et à son discours."

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  • L'âge des limites ?...

    Les éditions Mille et une nuits viennent de publier, dans leur collection Les petits libres, un court essai de Serge Latouche intitulé L'âge des limites. Principal penseur français de la décroissance, Serge Latouche est l'auteur, notamment, du Pari de la décroissance (Fayard, 2006) et de Sortir de la société de consommation (Les liens qui libèrent, 2010). Il a aussi récemment publié aux éditions Les Liens qui Libèrent Bon pour la casse - les déraisons de l'obsolescence programmée.

     

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    "Au début des années 1930, lorsque Paul Valéry écrit l’une de ses plus fameuses phrases, « Le temps du monde fini commence », il constate que le temps de l’aventure, des découvertes des nouveaux continents et de leur conquête est terminé. Aujourd’hui, son expression « monde fini » nous renvoie à l’épuisement du monde, tout d’abord de son sol et de ses richesses minières et pétrolifères, à la pollution des eaux, de l’océan, de l’air... L’exploitation totale de notre biosphère ne peut plus être que l’annonce de la fin du monde. Si nous voulons éviter la catastrophe, il convient de rompre avec le projet de développement illimité que porte l’Occident et d’entrer dans une nouvelle ère : l’Âge des limites. Serge Latouche montre comment le processus qui conduit à toujours repousser les limites se manifeste dans tous les domaines (non seulement économique et écologique, mais aussi politique et moral)."

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  • Tartuffe au bordel...

    « Nous sommes face à la vertu, à la nouvelle, à la fausse vertu. C’est le visage que prend le vice aujourd’hui »

    Les éditions Le dilettante viennent de publier Tartuffe au bordel, un pamphlet vigoureux (certes !...) d'Alain Paucard. Anar de droite et ronchon, Alain Paucard est un polémiste redoutable à qui l'on doit, entre autres, Les criminels du béton (Les Belles Lettres, 1991) ou La crétinisation par la culture (L'Age d'Homme, 2000).

     

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    "Et une fois de plus, comme un seul homme, la Rosalie au canon, l’étendard brandi et donnant du clairon, Alain Paucard lance l’assaut, fonce dans la brèche ! Celui qui défendit, seul contre tous, la mémoire calomniée de Joseph Staline, prit fait et cause pour la série B, déchaîna sa ire contre les vacances, se fit le Bossuet du pur malt, sacrifia au culte d’Audiard et fit de Guitry l’une des très riches heures de la langue et de l’esprit français, ramasse aujourd’hui l’épée de Condé pour relever l’honneur du tapin, défendre en sa vérité la prostitution gauloise, menacée par une législation inique et maladroite. « Touche pas à ma pute » tonne le père Paucard depuis cette chair(e) généreuse où il aime tant à monter pour dénoncer les dérives puritaines, les hypocrisies bien-pensantes et la connerie au pare-chocs de 4x4 qui menace la si poétique péripatéticienne, lieu de mémoire et figure clé du paysage français. Partant de la sage constatation qu’« il y a deux sortes de clients de prostituées : ceux qui vont les voir parce qu’ils n’ont pas de femme et ceux qui vont les voir parce qu’ils en ont une », Dom Paucard fait feu de tout bois, multiplie les exemples historiques, déroule toute une casuistique précise, inspirée de l’histoire récente, visant à démontrer que la prostitution ou art du monnayage érotique participe, non de l’esclavage (même si elle en prend souvent la forme), mais d’un exercice consenti de la liberté, une forme de commerce plus équitable que prévu. Démonstration étayée, et c’est l’un des plaisirs de ce libelle, par une expérience personnelle (n’oublions pas qu’il est l’auteur du Guide Paucard des filles de Paris, 1985) où flamboie cette maxime cinglante et roborative : « LA CHAIR N’EST PAS TRISTE, CERTES, ET VOYEZ DANS MON LIVRE. »"




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