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Livres - Page 433

  • Techno-critiques...

    Les éditions La Découverte viennent de publier un essai de François Jarrige intitulé Techno-critiques - Du refus des machines à la contestation des technosciences. Universitaire, François Jarrige s'est spécialisé dans l'histoire du monde du travail et des controverses liées à l'industrialisation.

     

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    " Les techniques promettent abondance et bonheur ; elles définissent la condition humaine d'aujourd'hui. Pourquoi les contester, et à quoi bon ? Les discours technocritiques ne masquent-ils pas des peurs irrationnelles, un conservatisme suranné, voire un propos réactionnaire ? Pourtant, depuis que les sociétés humaines sont entrées dans la spirale de l'industrialisation, des individus et des groupes très divers ont dénoncé les techniques de leur temps et agi pour en enrayer les effets. L'introduction de machines censées alléger le travail, les macrosystèmes techniques censés émanciper des contraintes de la nature, la multitude des produits technoscientifiques censés apporter confort et bien-être ont souvent été contestés et passés au crible de la critique.
    Contre l'immense condescendance de la postérité, Technocritiques est un ouvrage qui prend au sérieux ces discours et ces luttes. Depuis deux siècles, les technocritiques sont foisonnantes et multiformes, elles émanent des philosophes et des romanciers comme des artisans et des ouvriers ; elles se retrouvent en Europe comme dans le reste du monde et nourrissent sans cesse des pratiques alternatives. Toute une tradition de combat et de pensée originale et méconnue s'est ainsi constituée : ce livre d'histoire au présent tente de leur redonner vie tout en pointant les impasses des choix politiques mortifères portés par la foi en une « croissance » aveugle. Et, en filigrane, il montre comment s'est imposé le grand récit chargé de donner sens à la multitude des objets et artefacts qui saturent nos existences."

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  • La grâce de l'Histoire...

    Les éditons Mols viennent de publier un essai de Philippe Grasset intitulé La grâce de l'Histoire. Animateur du remarquable site d'analyse De Defensa, consacré aux questions politico-stratégiques, Philippe Grasset est l'auteur de Le Monde malade de l'Amérique (Chronique sociale - EVO, 1999) et  des Chroniques de l'ébranlement (Mols, 2003), préfacé par Régis Debray.

     

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    " Ce livre tente d'aller aux racines de la grande crise que notre civilisation connaît actuellement. Il analyse la séquence historique conduisant à cette crise, à partir de la rupture de la fin du XVIIIe siècle, marquée par trois événements fondamentaux : la Révolution américaniste ou guerre d'Indépendance, la Révolution française et la révolution du choix de la thermodynamique engendrant le développement industriel et technologique. Dans la dynamique de cette séquence historique, identifiée ici comme le moteur fondamental conduisant à la crise actuelle, la Grande Guerre de 1914-1918 occupe une place centrale, à la fois comme un pivot de la dynamique en question et comme une "réplique sismique en amont" de notre crise, annonciatrice de cette crise. Il s'agit d'une approche entièrement nouvelle de la Grande Guerre, qui vaut essentiellement par l'identification des causes souterraines cachées, d'une très grande puissance, courant depuis le début du XIXe siècle et se poursuivant après elle. Dans cette conception qui ne fait qu'une part très réduite à la politique, la Grande Guerre est un événement majeur de civilisation caractérisée pas une catastrophe technologique engendrant des destructions et des pertes épouvantables. Il ne s'agit en aucun cas d'un accident, ni d'une aberration, mais bien d'une poussée paroxystique d'une civilisation en crise, que nous retrouvons dans notre époque présente, sous d'autres formes. Autour de ce pivot de la réflexion qu'est la Grande Guerre, l'auteur étudie notamment le développement de la puissance allemande, le développement de la puissance des Etats-Unis, le rôle de la France et les deux grands courants de la modernité que sont le système du technologisme et le système de la communication. "

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  • Comment les Etats-Unis espionnent le monde...

    Les éditions La Découverte viennent de publier L'affaire Snowden - Comment les États-Unis espionnent le monde, un essai d'Antoine Lefébure. Historien, Antoine Lefébure est notamment l'auteur de Havas, les arcanes du pouvoir (Grasset, 1992) et de Conversation secrètes des Français sous l’occupation (Plon, 1993).

     

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    " Il aura fallu la révolte du jeune Edward Snowden, informaticien travaillant pour la National Security Agency (NSA) américaine, pour que le monde entier découvre l'étendue de la surveillance menée en secret par les États-Unis: écoutes téléphoniques, interceptions d'e-mails, espionnage d'entreprises et de gouvernements alliés. Depuis juin 2013, Edward Snowden, puis ses relais Glenn Greenwald, journaliste britannique, et Laura Poitras, documentariste américaine, ont ainsi distillé dans la presse internationale les documents les plus secrets de la première puissance mondiale.
    Créant un mouvement d'indignation parmi les citoyens, ces révélations poussent les gouvernements à s'interroger : la sécurité nationale est-elle la seule finalité des écoutes de la NSA ? Comment et pour qui travaille l'agence américaine ? Pourquoi utilise-telle les multinationales américaines afin de faire d'Internet un espace de surveillance généralisée ?
    Relatant en détail - et très pédagogiquement- les dessous méconnus de cette incroyable histoire, ce livre permet de comprendre les motivations de ses acteurs, l'enjeu des secrets révélés et leurs conséquences sur la marche du monde. Et il replace la dérive sécuritaire de la NSA depuis le 11 Septembre dans l'histoire également peu connue de la politique de surveillance des télécommunications mondiales des gouvernements américains depuis la Seconde Guerre mondiale."

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  • Les droites et la rue...

    Les éditions La Découverte viennent de publier un essai de Danielle Tartakowsky intitulé Les droites et la rue - Histoire d'une ambivalence de 1880 à nos jours, qui vient rappeler que ,si, comme le dit la chanson, la rue appartient à celui qui y descend, la droite n'en a jamais été absente, loin de là... Professeur d'histoire contemporaine à Paris VIII, Danielle Tartakowsky est l'auteur de plusieurs études, dont Le pouvoir est dans la rue - Crises politiques et manifestations en France (Aubier, 1998) et La part du rêve - Histoire du 1er mai en France (Hachette, 2005).

     

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    " L’idée selon laquelle la manifestation de rue serait consubstantiellement ouvrière et de gauche est communément répandue. Les manifestations des droites françaises occupent pourtant une centralité supérieure à celle que la mémoire de leurs initiateurs et de leurs adversaires paraît avoir retenue. Certaines composantes de la droite française ont en effet joué un rôle de poids dans l’émergence et l’affirmation de cette modalité d’action, du triomphe de la République au 6 février 1934. Elles s’en sont ensuite épisodiquement ressaisie, avec une fréquence sans commune mesure avec celle des organisations ouvrières, mais, en diverses circonstances, avec une ampleur dont il est peu d’égal et des résultats n’ayant, à tout le moins, rien à leur envier ; qu’il s’agisse du 13 mai 1958 à Alger, du 30 mai 1968 ou des manifestations pour la défense de l’École libre en juin 1984, pour ne rien dire des récentes manifestations contre le mariage pour tous dont il est trop tôt pour pleinement mesurer les effets. Le présent ouvrage s’essaie à cerner la place et le poids des manifestations de droite dans les systèmes politiques qui se sont succédé depuis quelque cent trente ans, leurs spécificités, leurs logiques d’action et leur autonomie relative au sein de ce qui a toujours été un répertoire d’action communément partagé. Malgré la discontinuité des formations concernées, il apparaît que ces mobilisations se distinguent suffisamment de celles de la gauche pour pouvoir s’intégrer dans ce qui relèverait nonobstant d’UNE culture de droite et, par là, d’un objet singulier. "

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  • Les années rouge et noir...

    Les éditions du Seuil viennent de publier Les années rouge et noir, un polar politique de Gérard Delteil, qui dépeint les violents affrontements politiques des «Trente glorieuses» . Classé à gauche , Gérard Delteil est l'auteur de nombreux polars, dont le polar géopolitique vigoureusement anti-américain, Les pilleurs de Bagdad (L'Archipel, 2003).

     

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    " Véritable saga historique et sociale des « Trente Glorieuses », mais aussi thriller aux rebondissements multiples, Les Années rouge et noir retrace les aventures de trois personnages principaux : Anne Laborde, jeune résistante qui s’engagera aux côtés du général de Gaulle et mènera une carrière politique. Alain Véron, frère d’un militant communiste mystérieusement assassiné à la Libération, qui fréquente les boîtes de Saint-Germain-des-Prés et semble avoir mille vies. Et enfin Aimé Bacchelli, ancien collabo et homme de l’ombre, à la recherche de reconnaissance mais aussi de coups tordus...

    Leurs itinéraires vont se croiser à différentes reprises, au gré de l’usage que font certains d’un fichier politique établi sous Vichy, que Bacchelli a pu en partie récupérer et enrichir, et auquel vont bientôt s’ajouter ceux du SAC, autrement dit des barbouzes gaullistes. Au fil des pages, on croise Aragon, Sartre, Krasucki, Frachon, Malraux, Pasqua… et tant d'autres.

    Une fresque passionnante, au parfum de roman d’espionnage, où se dévoilent divers aspects longtemps tenus secrets de la vie politique et sociale de la France de cette période ? des aspects qui, il faut bien le dire, n’ont rien de bien glorieux. "

     

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  • Et si demain nous étions coupés du monde ?...

    Les éditions Flammarion viennent de publier un roman de Bernard Quiriny intitulé Le village évanoui. Professeur de droit public, Bernard Quiriny écrit là son deuxième roman, mais a également à son actif trois recueil de nouvelles, dont les savoureux Contes carnivores (Seuil, 2008), hantés par Gould son personnage fétiche...  Nous reproduisons l'entretien qu'il a donné au Figaro à l'occasion de la parution de ce roman.

     

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    Bernard Quiriny: «Et si demain  nous étions coupés du monde?»

    LE FIGARO. - Comment avez-vous eu l'idée d'imaginer ce que deviendrait  un village français contemporain soudain coupé du monde?

    Bernard Quiriny. - J'avais envie de poser des questions sur notre place dans le grand capharnaüm où nous vivons actuellement et sur ce qui se passera quand nous en serons coupés, ce qui finira forcément par arriver. Il y a cent ans, nous vivions dans un environnement qui allait jusqu'aux bourgs voisins ; aujourd'hui, il s'est élargi à la planète. Nous sommes distraits en permanence de notre vie par des événements lointains. Et nous dépendons de la terre entière. Cela m'amusait de montrer qu'en cas de crise qui nous couperait du monde, les valeurs seraient renversées: l'intellectuel serait démonétisé, l'informaticien aussi, tandis que la cote des paysans et des savoir-faire pratiques remonterait en flèche. Par ailleurs, nous vivons dans un pays centralisé où tout est organisé par l'État. Face à l'obligation de se prendre en main collectivement, comme mes villageois, comment réagirions-nous?

    Pourquoi avez-vous choisi de faire cette expérience imaginaire  dans un village et pas dans un quartier de Paris, par exemple?

    Dans un arrondissement comme le VIe, où nous sommes, les protagonistes auraient tenu deux semaines, après ils se seraient tous entretués faute de vivres, puisqu'on ne peut pas manger des chemises Armani. Le roman aurait donc tourné court. Cette situation d'autarcie ne pouvait être viable que dans un village, avec des ressources et des terres cultivables. Et puis j'avais envie d'un roman à la Clochemerle…

    Au fond, vos personnages  se retrouvent en l'espace d'une nuit dans une configuration féodale?

    Oui, à ceci près que si les conditions spatiales redeviennent féodales, les mœurs, elles, sont d'aujourd'hui. Ce qui crée des frictions… Mais c'est vrai, et je ne l'avais pas prémédité, qu'au bout d'un temps, un paysan plus volontaire que les autres crée une sorte de seigneurie où ceux qui le veulent peuvent venir travailler et vivre, tandis qu'une poignée de jeunes gens crée un monastère. Si le prix du baril de pétrole flambait et que l'énergie vînt à manquer - finis les avions et les voitures -, nous pourrions en revenir à cette géographie quasi féodale. Que se passerait-il?

    Vous confrontez deux figures d'hommes politiques.

    En quelque sorte. Il fallait un trouble-fête pour faire rebondir l'histoire: j'ai donc imaginé ce paysan qui fait sécession pour empêcher la municipalité de réquisitionner ses stocks. Face à lui, le maire, qui est un brave gestionnaire. Dans un premier temps, les habitants se satisfont de cet édile qui gère prudemment la crise et fait en sorte que ses administrés ne meurent pas de faim. Mais à mesure que le temps passe et qu'ils perdent l'espoir d'être un jour reconnectés au monde, ils ont besoin d'un chef plus charismatique, qui leur donne une perspective. La gestion à la corrézienne ne suffit plus, il leur faut l'appel de Londres. On voit aussi que, selon leur caractère, certains préfèrent le côté rassurant du gestionnaire, et d'autres, l'homme qui prend des risques mais donne un élan. Je n'aimerais pas trop vivre une telle crise parce que j'aime la stabilité. La moindre panne de courant me panique. Mais si ça arrivait, je serais curieux de voir comment les politiques réagiraient.

    Vous n'êtes pas tendre avec l'homme de gauche qui propose de tout mettre en commun…

    C'est un idéologue. C'est amusant de mettre en scène des imbéciles. Je voulais montrer aussi les différentes options en cas de pénurie. En réalité, ceux qui sont communisants dans ces moments-là sont d'abord ceux qui ont faim.

    Lorsqu'il accuse le paysan  qui a fait sécession d'être sectaire, vous écrivez qu'il projette  sur l'autre sa propre intolérance.

    Rien n'est plus intolérant qu'un ­apôtre de la tolérance. Le réel finit toujours par mettre à mal ses bons sentiments. Il prône l'indulgence universelle, puis, le jour où on lui vole son portefeuille, il réclame le ­retour de la guillotine.

    Vous décrivez avec une certaine ironie le regain de foi des habitants.

    Face à un événement qui nous dépasse, il est naturel de se poser des questions spirituelles, auxquelles nous réfléchissions jadis le dimanche, avant de préférer faire nos courses ce jour-là. Un choc peut provoquer une conversion. Cela dit, aller à la messe pour des raisons utilitaires, comme les villageois du roman, ce n'est pas en­core une conversion.

    Vous semblez néanmoins  éprouver une certaine sympathie pour votre prêtre.

    J'aime bien les personnages de curés.

    Au début du roman, on a le sentiment que le retour à un espace à taille humaine vous stimule et vous réjouit: les habitants montrent qu'ils ont des ressources, ils s'entraident. Puis l'hiver arrive et ça dérape.  Vous avez une vision pessimiste  de la nature humaine?

    Réaliste, plutôt: ils ont fait ce qu'ils ont pu. Il est inutile d'en demander trop à l'homme. Il est capable de réalisations grandioses, mais, face à la nature, et a fortiori au surnaturel, il reste un vermisseau. Alors oui, on peut voir ça comme une satire de l'orgueil, de l'homme qui se croit capable de tout et qui se veut souverain.

    Au fond, vos villageois baissent  les bras quand ils n'espèrent plus rien?

    Oui. Et je ne leur jette pas la pierre. Après la stupeur initiale et les efforts déments pour s'adapter, ils prennent la mesure de leur petitesse. Que la planète soit grande ou minuscule, le fond de l'homme reste le même.

    Bernard Quiriny (Le Figaro, 13 février 2014)

     

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