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Livres - Page 410

  • Une Internationale fasciste ?...

    Les éditions Dualpha viennent de publier un récit de Jean Mabire intitulé L'Internationale fasciste. Décédé en 2006, Jean Mabire est un des grands écrivains de l'aventure, qu'elle soit historique, mythologique ou politique. Sa série d'ouvrages intitulés Que lire ? reste une mine d'or indispensable à tous les amoureux de la lecture !...

     

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    " Avant qu’elles ne deviennent alliées, entre l’Italie fasciste et l’Allemagne national-socialiste se dressent non seulement la barrière des Alpes, mais aussi la frontière de la conception du monde : pour les Allemands, la race est tout ; ce qui comp­te, c’est le sang. Pour les Italiens, c’est l’État, l’Empire.

    Pour Mussolini, dans le secret de son esprit, le dilemme n’est plus seulement « Moscou ou Rome », c’est aussi, c’est d’abord, en 1933 : « Rome ou Berlin ». Une des tâches les plus urgentes est donc d’attirer vers l’Italie les différents mouvements fascistes et fascisants de l’Europe et du monde, de les empêcher de tomber sous l’influence de l’Allemagne, qui commence, dans un délire de parades et de discours, à rassembler le vieux monde germanique, celui, qui voici deux millénaires regroupait ses tribus guerrières aux frontières de l’Empire romain.

    Aussi sont créés les Comitati d’Azione per l’Universalità di Roma ou CAUR (en français « Comités d’action pour l’universalité de Rome ») pour fédérer divers mouvements politiques européens favorables à la politique du Duce et à elle seule. Ce sont eux qui organisent le « Congrès international fasciste » à Montreux les 16 et 17 décembre 1934. Sont  présents le français Marcel Bucard (Parti franciste), le belge Paul Hoornaert (Légion nationale), le roumain Ion Motza (Garde de fer), le norvégien Vidkun Quisling (Nasjonal Samling), l’espagnol Gimenez Caballero (Phalange), l’irlandais Eoin O’Duffy (Army Comrades Association), le néerlandais Wouter Loutkie (Front noir), le danois Frits Clausen (Parti national-socialiste danois), le suisse Arthur Fonjallaz, le portugais António Eça de Queirós (Nacional-Sindicalismo Português) et un représentant de l’Heimwehr autrichienne.

    L’internationale fasciste fut ainsi une brève tentative d’entente entre des mouvements trop directement inspirés de l’exemple mussolinien. La guerre d’Espagne semble bientôt exacerber l’Inter­nationale fasciste. En réalité, elle marque l’entrée en scène du IIIe Reich qui va complètement supplanter l’Italie.

    En 1939, en ce mois de mars qui est celui de la guerre, tandis que le Führer entre à Prague le 15 et le Caudillo à Madrid le 27, le Duce sent brusquement sa solitude et son échec. Il ne sera plus le chef du fascisme universel, sous le signe de l’universalité de Rome, mais le second de cet inquiétant disciple qui règne de l’autre côté du Brenner.

    À la veille de la guerre, l’Internationale fasciste est morte. Adolf Hitler l’aura tuée… "

     

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  • Formes de guerre, stratégies et déclin de l'Occident

    Les éditions Economica viennent de publier Formes de guerre, stratégies et déclin de l'Occident, un essai d'Olivier Entraygue, préfacé par Jean-Pierre Chevènement. Officier de l'armée de terre, Olivier Entraygues est un spécialiste de l’œuvre de J.F.C Fuller, penseur de la guerre britannique non-conformiste, oublié en France au profit de son cadet Liddell Hart. Il lui a consacré une étude, Le stratège oublié (Brèches, 2012) et a traduit un de ses livres, Les fondations de la science de la guerre (Economica, 2014).

     

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    " Cet essai de stratégie théorique définit les régimes d’historicité sous-jacents à la dialectique « histoire-pensée militaire ». À l’aide d’un outil-méthodologique nouveau, le diapolème qui est la diffraction du phénomène guerre, l’auteur s’efforce de penser la guerre dans sa globalité afin d’en définir la forme, c’est-à-dire sa nature et son caractère. Pour cela, en s’appuyant sur des macrocycles stratégiques et des microcycles tactiques, cet ouvrage propose une approche didactique afin de répondre à la question : comment enseigner la guerre ? C’est aussi une analyse prospective qui enserre la pensée stratégique dans sa temporalité. Ce cheminement intellectuel conduit à la notion de rupture stratégique qui esquisse le déclin de l’Occident.

     Ce livre est également une réflexion sur la philosophie de la stratégie puisque l’auteur a opté pour une méthode de questionnement : La guerre est-elle nécessaire à l’évolution de l’Homme ? À partir des lignes de forces tirées d’une étude critique de l’histoire, le lieutenant-colonel Olivier Entraygues propose une réflexion pertinente sur l’emploi de la force dans un conflit futur. Cette vision qui conjugue la temporalité de la pensée militaire au passé, présent et futur rappelle au lecteur que la conduite de la guerre, avant d’être une science ou un art, reste un acte social."

     

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  • Marcel Aymé, un libre-moraliste...

    Les éditions Pardès viennent de publier dans leur collection Qui suis-je un Aymé de Michel Lécureur. Universitaire et spécialiste de Marcel Aymé, il a dirigé l'édition de son œuvre romanesque dans la bibliothèque de La Pléiade. Une bonne occasion pour découvrir ou redécouvrir l'auteur de Travelingue et du Chemin des écoliers...

     

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    " Marcel Aymé (1902-1967): « On vient nous parler de la poésie de la nature. Quelle blague ! Il n'y a que la poésie de l'homme et il est lui-même toute la poésie. » (Uranus.) « L'écrivain devrait être non plus le témoin, mais la conscience de son temps. » (Réponse à une enquête des Nouvelles littéraires, le 3 octobre 1957.) Dès le prix Renaudot de 1929, obtenu pour La Table-aux-Crevés, Marcel Aymé a connu la célébrité. Dès lors, il s'est affirmé comme romancier avec des réussites aussi éclatantes que La Jument verte (1933), Le Moulin de la Sourdine (1936) ou La Vouivre (1943). Sa trilogie composée de Travelingue (1941), Le Chemin des écoliers (1946) et Uranus (1948) est fréquemment citée par les historiens pour évoquer l'histoire de la France avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Parallèlement à cette production romanesque, Marcel Aymé a publié plusieurs recueils de nou­velles, comme Le Nain (1934), Derrière chez Martin (1938) ou Le Passe-Muraille (1943). Dans le domaine des histoires brèves, il a connu un succès exceptionnel avec Les Contes du chat perché. Ce « Qui suis-je ? » Marcel Aymé montre qu'il s'est également révélé comme un journaliste de talent dont on a sollicité les articles les plus divers dans différents journaux et revues. Cependant, son désir le plus cher était probablement de devenir auteur drama­tique et il a atteint cet objectif avec des pièces comme Lucienne et le boucher (1948), Clérambard (1950) et La Tête des autres (1952). Observateur lucide de la nature humaine, il a confié ses réflexions dans toute son œuvre et, en parti­culier, dans Le Confort intellectuel (1949). Son goût peu commun pour la liberté de penser et de s'exprimer lui attire encore l'opprobre de certains qui le connais­sent mal, car son humanisme et son humour restent à découvrir. "

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  • Comment meurt une civilisation...

    Les éditions Les Belles Lettres viennent de publier Les derniers jours - La fin de l'empire romain d'Occident, un livre de Michel De Jaeghere. Directeur du Figaro Histoire, l'auteur entreprend une relecture des événements dans la lignée de celle des travaux de l'historien britannique Bryan Ward-Perkins, dont l'essai intitulé La chute de Rome (Alma, 2014) a été récemment traduit.

     

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    " Sans doute l'effondrement de la civilisation romaine n'eut-il ni l'uniformité, ni la fulgurance dont se plut à le parer l'imagerie romantique. La disparition de l’empire d’Occident n’en fut pas moins le résultat d’une submersion violente du territoire romain par des populations qui désiraient jouir de ses richesses sans adopter ses disciplines. Elle se traduisit, pour ses contemporains, par un désastre comme l’histoire en offre peu d’exemples.
    Au fil d’un récit plein de drames, de fureurs, de retournements, d’où émergent les grandes figures de Théodose, de Stilicon, d’Alaric, de Galla Placidia, d’Attila, d’Aetius, Michel De Jaeghere fait revivre le siècle décisif qui sépare l’irruption des Goths, en 376, de la déposition, cent ans plus tard, de Romulus Augustule. Brossant le portrait de la société et des institutions de l’antiquité tardive, comme celui des peuples barbares qui se pressaient alors aux porte de l’empire, il analyse sur la longue durée le processus qui vit la montée en puissance des populations germaniques à l’intérieur du monde romain, en ne négligeant ni l’histoire militaire, ni les circonstances politiques, économiques et sociales qui réduisirent les autorités romaines à l’impuissance.
    Il inscrit, surtout, l’ensemble de son livre dans une double réflexion sur la grandeur et les limites de la civilisation antique et sur les causes de la mort des empires. "

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  • Histoire secrète de la corruption sous la cinquième République...

    Les éditions Nouveau Monde viennent de publier Histoire secrète de la corruption sous la Ve République, un ouvrage collectif dirigé par Yvonnick Denoël et Jean Garrigues. Historiens, Yvonnick Denoël et Jean Garrigues sont spécialistes, respectivement, des questions d'espionnage et des affaires politico-financières.

     

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    " Inflation des campagnes électorales, financement des partis politiques, comptes en Suisse, emplois fictifs, résidences d'élus... D'une ampleur inédite, ce panorama brosse l'histoire des grandes "affaires" de corruption en France depuis le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958 jusqu'aux plus récents scandales. On découvre ici une corruption omniprésente, qui prend des formes différentes à chaque époque, mais de plus en plus sophistiquées depuis les lois de moralisation de la vie politique édictées dans les années 1990.
    Loin de se limiter aux hommes et femmes politiques, ce récit riche en péripéties traque aussi la corruption au sein de nombreuses professions emblématiques : la police, les services secrets, la justice, les médias, le sport... Tous les grands "corrupteurs" sont mis à nu : les bâtiments et travaux publics, la distribution d'eau et la propreté, l'armement, la grande distribution, le pétrole... Cet ouvrage est rythmé par de nombreux portraits des principaux acteurs de la corruption "à la française".
    Cette somme sans précédent éclaire d'une lumière crue les coulisses de la vie politique de notre pays, mettant en perspective des pratiques et des méthodes qui perdurent malgré les engagements répétés et le renforcement des contrôles. Il apporte de nombreuses révélations et anecdotes inédites sur des affaires dont on croyait tout connaître. "

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  • Le Comité invisible écrit à ses amis...

    "« Qu'est-ce que le bonheur ? Le sentiment que la puissance grandit - qu'un obstacle est en voie d'être surmonté» écrivait un ami.

    Devenir révolutionnaire, c'est s'assigner un bonheur difficile mais immédiat."

     

    Sept ans après L'insurrection qui vient (La Fabrique, 2007), les éditions de La Fabrique viennent de publier un nouveau texte du Comité invisible intitulé A nos amis. Le groupe poursuit les réflexions entamées à l'orée des années 2000 dans la revue Tiqqun et tire les leçons des soubresauts et de la vague de soulèvements que la crise de 2008 a provoqué à travers le monde, et notamment en Europe.

    Le constat est sobre : "Les insurrections sont venues, pas la révolution."

    Face à la gouvernance globale, le texte a pour ambition de donner au parti de la révolution, l'intelligence stratégique du présent, qui lui manque cruellement. Le vitalisme révolutionnaire que prône le Comité invisible doit éviter les écueils du pacifisme, comme du radicalisme, de la technophobie comme de la technophilie, de l'abstraction du global comme de l'attraction du local. Et c'est la commune, comme "pacte de se confronter ensemble au monde", à partir d'un lieu chargé d'histoire, d'impressions, d'émotions, en comptant "sur ses propres forces comme source de liberté", qui constitue son idéal d'expression et la recherche de la puissance sa discipline. On notera, d'ailleurs, que le Comité, faisant directement référence à la trifonctionnalité indo-européenne mise au jour par Dumézil, voit dans la puissance un équilibre entre ses trois dimensions que sont l'esprit, la force et la richesse...

    Au total, le Comité invisible nous livre un texte stimulant, servi par un style incisif et souvent brillant, dont on ne peut à aucun moment mettre en doute la sincérité et que tout adversaire du système se doit de lire. Et les analyses qu'il produit sur la technique, la guerre, le pouvoir, le libertarisme ou la figure de l'ingénieur auraient toute leur place dans un numéro d'Eléments...
    Le signe indubitable que les lignes bougent !

     

    PS

    Le lecteur attentif découvrira ce passage au détour du chapitre intitulé "Omnia sunt communia" :

    "S'il y a au cours des derniers soulèvements ne serait-ce qu'un enseignement de la rue, outre la diffusion des techniques d'émeutes et le recours désormais universel au masque à gaz - ce symbole d'une époque devenue définitivement irrespirable -, c'est une initiation à la joie qui vaut toute éducation politique. Il n'y a pas jusqu'aux peigne-culs à la nuque rasée de Versaillles qui n'aient pris goût, dans les dernières années, à la manif sauvage et à la baston avec les flics." On pardonnera l'utilisation d'un stéréotype un peu facile... Pour le reste, ce n'est pas faux.

     

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    " À ceux pour qui la fin d’une civilisation n’est pas la fin du monde ;
    À ceux qui voient l’insurrection comme une brèche, d’abord, dans le règne organisé de la bêtise, du mensonge et de la confusion ;
    À ceux qui devinent, derrière l’épais brouillard de « la crise », un théâtre d’opérations, des manœuvres, des stratégies – et donc la possibilité d’une contre-attaque ;
    À ceux qui portent des coups ;
    À ceux qui guettent le moment propice ;
    À ceux qui cherchent des complices ;
    À ceux qui désertent ;
    À ceux qui tiennent bon ;
    À ceux qui s’organisent ;
    À ceux qui veulent construire une force révolutionnaire, révolutionnaire parce que sensible ;
    Cette modeste contribution à l’intelligence de ce temps. "

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