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Economie - Page 22

  • Le soulèvement ou l'effondrement...

    Vous pouvez regarder ci-dessous une intervention particulièrement percutante de l'économiste hétérodoxe Frédéric Lordon à l'occasion d'une table-ronde organisée par l'association ATTAC.


    "Leur dette, notre démocratie" : Frédéric Lordon par BTrenaissance

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  • La non-délocalisation : un enjeu politique !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre Deplanche, cueillli sur le site Infoguerre et consacré au phénomène des délocalisations vu comme un agent de déstructuration économique, sociale et culturelle, et dont la maîtrise est un enjeu politique majeur pour les années à venir... 

     

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    La non-délocalisation : véritable enjeu politique ?

    En France, et plus largement dans le monde occidental, l’industrie souffre d’une crise profonde : destructions d’emplois en masse, recul des exportations, perte de parts de marché, affaiblissement durable de sa part dans la création de la richesse nationale. Une absence de vision du rôle de l’industrie en France et une soumission au discours ambiant sont probablement parmi les facteurs prégnants de ce recul. Les pressions de différentes natures ont fait passer les sociétés qui fondaient une grande partie de leur richesse sur les activités industrielles à un capitalisme financier qui fait fi des territoires et les déstructure.
    Le discours néolibéral des années 1980 porté par Ronald Reagan et Margaret Thatcher a quelque peu aveuglé les décideurs qui ont fait de la compétitivité par la réduction des coûts salariaux la pierre angulaire de leur stratégie de développement, politique qui perdure de nos jours.
    On a également beaucoup disserté sur le fait que les industries françaises, en externalisant leurs activités opérationnelles sur des pays à faible coût de main d’œuvre,  allaient de facto pouvoir se concentrer sur les activités à forte valeur ajoutée ; la différence d’emplois serait compensée par les emplois crées dans le secteur tertiaire. Pour être à peine caricatural, nous serions « la tête et Eux, les bras». Cette orientation a tourné court étant donné que les pertes d’emplois industriels ne pouvaient structurellement et culturellement, comme pourtant annoncé initialement, être compensées par les créations d’emplois de service.

    Ce discours d’inspiration néo-libérale a convaincu les décideurs économiques et politiques : réduction au maximum du rôle de l’Etat («downsize the state») ; idéologie du marché libre (moteur du développement économique au sein de l’ Union européenne) ;  pressions des actionnaires (qui ont imposé aux entreprises une exigence de dividendes rapides  et par là, ont  soumis ces dernières à utiliser les salariés comme variable d’ajustement pour générer des profits) ; accélérations des phénomènes mondialisants (en partie grâce à la dématérialisation de l’économie via les NTIC) ; compétitivité accrue en abaissant les coûts de main d’œuvre par  le licenciement ou la délocalisation sur des pays à charges faibles, financiarisation de l’économie (qui, poussée à l’extrême, conduit à la crise des subprime), etc. A bien y regarder, ces pratiques ont souvent contribué à mettre en péril des pans entiers de la création de la richesse industrielle au bénéfice du pure gain financier. La délocalisation, parfois opérée à la hussarde, fait également partie de ces pratiques.

    La désindustrialisation est une problématique qui dépasse le seul phénomène de la délocalisation. Des facteurs de nature différente l’expliquent tels les gains de productivité et l'externalisation de quelques activités vers le tertiaire, les conséquences de l’ouverture internationale, les délocalisations n’étant qu’un aspect ; délocalisations qui n’impactent d’ailleurs pas que l’industrie mais également les services.
    Pourquoi alors se focaliser sur le rôle de l’industrie dans un pays comme la France ? Pourquoi craindre la désindustrialisation dans un pays qui professe être entré dans une nouvelle modernité dite ère post-industrielle ? Simplement parce que l’industrie y crée des chaînes de valeur, qu’elle induit une multiplication des services, qu’elle anime les territoires, qu’elle tire vers le haut le niveau de formation des hommes et qu’elle nourrit la recherche comme cette dernière est nourrie par elle au sein d’une synergie qui secrète l’innovation et recèle les vrais avantages compétitifs auxquels l’hypercompétition mondiale contraint le pays.  Le progrès social, le progrès d’une nation est donc par essence attaché à la bonne santé de son industrie et à son développement.

    Délocalisation : des enjeux divergents

    La délocalisation s’est très vite imposée comme source de rentabilité par l’abaissement des coûts de main d’œuvre. La Chine s’est distinguée comme pays à charges faibles par défaut et a attiré un nombre impressionnant d’entreprises du monde entier. Nous nous interrogerons plus loin sur la pérennité d’une telle stratégie.
    Inutile ici de gloser sur les bienfaits et/ou méfaits produits par les délocalisations. Le citoyen est abreuvé en permanence de chiffres, pourcentages et autres statistiques sur les emplois industriels détruits en France. Les médias sont une caisse de résonance de choix pour ce phénomène qui est loin de laisser la population indifférente.  Pas un jour qui ne passe sans que la presse ne relate la fermeture d’une entreprise que leur stratégie conduit à quitter la France.
    Si un exposé sur les avantages et menaces générés par la délocalisation ne s’impose pas, en revanche exposer la dichotomie qui existe aujourd’hui entre les intérêts de l’entreprise et ceux du territoire qui l’ont portée, voire vu naître et croître, est plus probant. Nous avons été instruits à penser la PME comme une entité ancrée dans son territoire, portée par un échange entre ses propres intérêts et ceux des parties prenantes locales qu’il s’agisse des salariés, administrations, entreprises tierces,…et évoluant dans une dynamique vertueuse dont la fonction – au-delà de ses activités industrielles et commerciales et de la réalisation de bénéfices – servait la cohésion sociale par la provision de l’emploi localisé.

    La délocalisation vient chahuter le territoire : la disparition, souvent rapide, de l’entreprise  signifie l’érosion du bassin d’emplois et par là, met en danger la cohésion sociale du territoire. Cela revient à dire que les intérêts des entreprises sont devenus fondamentalement divergents de ceux des territoires. Délocaliser rime donc bien avec rentabilité si l’on se place du côté de l’entreprise. Le territoire, lui, est perdant. On a là un changement de paradigme des plus inquiétants car il assigne une nouvelle tâche au territoire : comment limiter cette déstructuration, comment être suffisamment attractif et porteur de profits auprès des candidats à la délocalisation ? Que peut imaginer le territoire pour que les entreprises qui le structurent économiquement et socialement soient non-délocalisables ?  Même si la généralisation du phénomène de délocalisation n’est pas une menace réaliste, un mouvement d’ampleur d’entreprises quittant la France pour les pays à faibles charges serait très grave car il mettrait en danger la cohésion sociale nationale, donc la pérennité de l’Etat.

    Est-ce là un problème majeur ? Si l’on considère que la plus ancienne construction politique française est l’Etat-nation, que l’Etat-nation est l’Etat protecteur (ce qui n’est pas le protectionnisme), et que sa raison d’être démocratique est de protéger sa population, alors « oui », la mise en instabilité de l’Etat dans un pays comme la France est un problème des plus graves. L’Etat doit avoir les moyens de sa pérennité. Intimement lié à la structuration générale du pays qu’il organise, il est par ailleurs organiquement lié à l’entreprise, ce qui ne signifie pas qu’il doive être interventionniste. On peut donc affirmer, n’en déplaise aux thuriféraires du néo-libéralisme que la délocalisation est un agent de déstructuration économique, sociale et culturelle qui menace la société dans son ensemble et ébranle les fondations de la structure Politique française. Le découplage entreprise/territoire est la manifestation d’une puissance déclinante. Il est par conséquent urgent que non seulement le mouvement de délocalisation soit ralenti – il est peu réaliste de penser qu’il puisse être complètement endigué – mais également que soit encouragée la relocalisation.

    La relocalisation : nouvelle stratégie de reconquête industrielle ? L’exemple états-unien.
    Dévoilons un secret de Polichinelle : les Etats-Unis, pour un grand nombre pays du libéralisme par excellence, n’ont jamais été… libéraux ; ils ont en effet fréquemment pratiqué un libéralisme à sens unique, unilatéral et en cela ont eu une position contraire aux lois sur le commerce mondial qu’ils contribuaient à édicter et imposer. Contrairement aux idées reçues, les Etats-Unis ne constituent en rien un marché libre comme l’est l’Europe, par exemple. Ils sont fondamentalement une terre de marchés opposables, l’Etat Fédéral intervenant souvent comme protecteur in fine des intérêts nationaux. Cette position tend à prouver que l’économie est au service de l’hégémon américain et que le diptyque public-privé fonctionne comme augmentateur de la puissance nationale états-unienne.

    Le modèle de développement économique américain a été adopté pour la plupart des démocraties industrielles, suivistes, attirées par un système qui a su vendre son modèle sous l’angle de la modernité économique et de la profitabilité maximale.
    On s’interrogeait plus haut sur la pérennité des délocalisations vers la Chine. Les Etats-Unis, promoteurs de la délocalisation à outrance, en ont fait leur atelier au point  que l’interdépendance entre les deux nations n’est plus exclusivement manufacturière. Un grand nombre d’entreprises états-uniennes se sont engagées sur la voie de la délocalisation au détriment des équilibres sociaux territoriaux. Cette situation n’est peut-être pas inscrite dans la durée et de grands groupes ont d’ores et déjà initié une politique de relocalisation (NCR, Ford, Caterpillar, GE) tout comme des PMI (Outdoor greatroom,  Peerless industries,  Sleek audio,  Coleman, etc.), le gain d’emplois étant d’environ de six à sept mille en deux ans.
    Le phénomène est naissant mais va s’accentuer au cours des cinq prochaines années. Les raisons invoquées par le Boston Consulting Group dans un rapport récent sont la forte de hausse des coûts salariaux en Chine, les coûts logistiques de plus en plus élevés, la prévision d’une hausse inévitable de l’énergie, l’éloignement du marché domestique et les délais d’acheminement, et parce que selon BCG, la Chine n’est plus un pays de production intéressant. Elle est  maintenant concurrencée par des pays à plus faibles charges comme le Vietnam, le Cambodge, le Mexique, etc.
    Ces retours aux Etats-Unis sont motivés moins par des préoccupations sociales que par les coûts induits par la délocalisation sur les activités où la main d’œuvre ne constitue pas l’essentiel des coûts de production. La délocalisation restera la stratégie choisie pour les groupes qui produisent des biens à fort contenu de main d’œuvre.

    Il est intéressant de noter que ces retours d’entreprises se font souvent dans les états les plus pauvres des Etats-Unis (Kansas, Alabama, Tennessee) ou ceux ayant perdu une grande partie des industries traditionnelles (Illinois) car le coût du travail d’un état à l’autre varie. Il existe donc une forme de dumping social domestique qui bien que peu enviable va bénéficier au pays tout entier. On assiste donc à un recouplage entreprises/territoire qui fait converger les intérêts des uns et des autres même si la nature de ces intérêts (profit pour les entreprises, cohésion sociale pour les territoires) est différente.
    En France, un phénomène du même type existe. Il est actuellement faible. On compte à peine une dizaine d’entreprises qui ont fait le choix de la relocalisation. Ce phénomène peut-il constituer une nouvelle donne économique comme le pense BCG pour les Etats-Unis ? C’est inenvisageable. On imagine mal l’Etat encourager une situation où le SMIC en Limousin serait de 20% inférieur à celui de l’Alsace ! Notre culture et tradition sociales reposant sur la solidarité et l’égalité garanties par l’Etat impartial, les régions ont peu de chances de se voir invitées à pratiquer le dumping social. On en déduit que si les phénomènes de relocalisation sont peut-être amenés à se développer – et l’Etat y engage déjà les entreprises par un soutien financier en particulier – la voie majeure qu’il convient de promouvoir est la non-délocalisation des industries. C’est là tout l’enjeu Politique qui assurera à la France cohésion sociale, pérennité de son modèle,  puissance et influence.

    A un moment où le pays s’apprête à élire son président de la République pour un mandat de cinq années, qui s’annoncent cruciales en termes éminemment stratégiques pour son l’avenir, on s’interroge sur l’existence d’une vision à long-terme des candidats dont le discours fait de généralités lancinantes et d’incantations pro-industrielles creuses ne propose rien de concret. Autrement dit : rien !  Il est par conséquent urgent que les candidats à la présidence soient convoqués à une vision d’une France industrielle, 2°) une vraie stratégie non partisane, 3°) une ambition et surtout 4°) un courage politique qui assurent la pérennité du modèle français et qu’ils réinstaurent au centre du débat politique un discours éclairé, pragmatique et sincère sur la puissance industrielle de la France en en dessinant les contours stratégiques et tactiques à long terme. Il est grand temps d’oser les débats interdits, de faire de l’économie et un peu moins d’idéologie.
    Si la crise que nous traversons a eu au moins un mérite, c’est celui de faire prendre conscience aux citoyens de l’importance de l’industrie dans la création de la richesse collective et dans la vigueur économique et sociale des territoires. Les politiques en sont-ils fondamentalement convaincus ?

    Pierre Deplanche (Infoguerre, 2 janvier 2012)

    Le Buy American Act, la loi Exon Florio ne sont que quelques exemples probants de la façon dont les Etats-Unis protègent leurs intérêts économiques nationaux.

     

    Made in America, again.  Why manufacturing will return to the US”, BCG.

     

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  • Il faut définanciariser l'économie !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'André Orléan, cueilli dans le quotidien Le Monde consacré à la définanciarisation de l'économie comme remède à la crise actuelle. Economiste, André Orléan a publié De l'euphorie à la panique : penser la crise financière (Editions de la Rue d'Ulm, 2009).

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    Il faut définanciariser l'économie

    L'économie européenne connaît une crise d'une gravité extrême, sans précédent depuis la crise des années 1930. Elle touche simultanément la finance, la monnaie et l'emploi. Concevoir des réponses appropriées suppose qu'un juste diagnostic soit porté sur la nature des difficultés que nous traversons.

    Or le diagnostic lui-même ne fait pas l'unanimité. Si la responsabilité de la sphère financière est le plus souvent mise en avant, elle donne lieu à deux lectures contrastées. Une première interprétation, celle que défend le G20 depuis le sommet de Washington du 15 novembre 2008, met en cause spécifiquement les "dérives" du système financier. La liste des dysfonctionnements mis en avant est impressionnante : l'opacité des produits titrisés, les rémunérations excessives des traders, les paradis fiscaux, des normes comptables inappropriées, des régulateurs défaillants, des agences de notation sous influence, une politique monétaire laxiste, pour ne citer que les principaux.

    Cette première lecture propose autant de réformes qu'il y a de dysfonctionnements dans le but de débarrasser la sphère financière de ses excès. Autrement dit, la primauté accordée aux marchés financiers est conservée mais dans le cadre d'une concurrence purifiée de ses dérives. Le capitalisme financiarisé que nous connaissons depuis trente ans n'est pas remis en question. Il demeure aux yeux du G20 le cadre institutionnel adéquat. Il s'agit de le renforcer. La lecture de la crise que je propose est différente.

    Ce que je mets en doute, c'est l'idée selon laquelle des marchés financiers même transparents permettraient une allocation du capital satisfaisante. Il faut a contrario considérer que les prix financiers ne fournissent pas de bons signaux aux acteurs économiques. C'est cette inadéquation des prix financiers qui est à l'origine des déséquilibres que nous connaissons, y compris macroéconomiques. Si ce diagnostic est exact, alors le capitalisme financiarisé, qui a pour trait distinctif de faire jouer un rôle central aux prix financiers dans sa régulation, doit être abandonné.

    Pour comprendre ce point de vue, il faut garder à l'esprit que les prix sont le coeur de la régulation économique. C'est sur leur justesse que repose entièrement l'efficacité tant vantée des économies de marché. Dans un célèbre article de 1945, l'économiste Friedrich Hayek démontre avec brio que les acteurs économiques n'ont nullement besoin d'avoir une connaissance exhaustive de l'économie, parce que l'information décisive est contenue dans les prix.

    Chaque agent n'a qu'une connaissance locale, limitée à son environnement, et il revient aux prix d'agréger toutes ces informations locales pour produire une vision globale cohérente. Prenant l'exemple d'une matière première devenue plus rare, Friedrich Hayek montre que l'économie va s'adapter à ce choc sans que plus d'une poignée d'individus ne soient informés du choc initial. Il conclut : "L'aspect le plus significatif de ce système est l'économie de connaissance qu'il permet, ou, ce qui revient au même, le peu de connaissance dont les participants ont besoin pour pouvoir prendre la mesure qui s'impose." On ne saurait trop insister sur ce résultat. Le mécanisme des prix joue un rôle essentiel dans la coordination marchande. C'est là un des résultats essentiels de la théorie économique depuis Adam Smith.

    Notons cependant que cette analyse théorique s'est d'abord limitée aux seuls marchés de biens ordinaires. Ce n'est que très récemment qu'elle a été étendue aux marchés financiers. Cette extension, ce qu'on nomme la théorie de l'efficience financière, date seulement des années 1970. Elle a accompagné la dérégulation financière, qui y a puisé ses justifications les plus fortes. C'est au nom de l'aptitude supposée des marchés financiers à produire des prix justes que l'on a promu l'intense dérégulation financière qui est à l'origine du capitalisme financiarisé. Si on observe l'histoire longue du capitalisme, cette dérégulation est assurément exceptionnelle.

    Rappelons par exemple que, jusque dans les années 1970, la plupart des taux d'intérêt étaient des prix administrés par la puissance publique. Selon la théorie de l'efficience, de même que les prix des marchandises sont censés refléter leur rareté objective, les prix financiers sont supposés proposer une image juste du futur et de ses risques.

    Ainsi, les cours boursiers exprimeraient la profitabilité à venir des entreprises et les taux d'intérêt, la probabilité de défaut des emprunteurs. C'est cette analyse que je conteste : la concurrence financière ne fournit pas une juste valorisation des activités productives, que les marchés soient transparents ou opaques. Les taux d'intérêt sur les dettes publiques européennes nous en fournissent une illustration exemplaire.

    En l'espèce, on ne saurait faire valoir une quelconque opacité de ces titres qui sont parmi les plus transparents et les plus liquides. Pour autant, le bilan de ces marchés n'est guère glorieux. Ils n'ont cessé d'être dans l'erreur. Pour le passé, on peut l'affirmer sans ambiguïté.

    En effet, durant la période qui va de la formation de l'euro aux années 2007-2008, on constate que ces marchés ont totalement oublié le risque souverain : les taux d'intérêt de tous les pays de la zone euro ont convergé vers un même niveau, pour l'Allemagne comme pour la Grèce.

    A l'évidence, ces marchés ont montré une forte myopie. Cela n'a pas été sans conséquence. Une discrimination dans les taux aurait pu mettre en garde certaines économies contre les excès de l'endettement. Les marchés n'ont pas joué le rôle que la théorie de l'efficience leur attribue : celui d'un signal informant les acteurs. Aujourd'hui il en va de même. On assiste à une divergence profonde des taux entre les pays de la zone euro qui n'est pas justifiée non plus. Les niveaux atteints par les taux d'intérêt ne nous livrent en rien une juste évaluation du risque de défaut des pays considérés.

    Si on met de côté la Grèce, considérée comme insolvable par beaucoup, la majorité des économistes est d'accord pour considérer l'inadéquation de ces taux. Ils sont inappropriés pour au moins trois raisons : d'une part, ils impliquent une ponction sur la richesse sociale tout à fait démesurée ; d'autre part, ils incitent à des politiques de rigueur exagérées ; enfin, ils poussent des économies solvables à la faillite. C'est dire leur extrême dangerosité.

    Or, ce qui vient d'être dit des taux d'intérêt peut être aisément étendu à tous les prix financiers. Ils produisent périodiquement de mauvaises incitations, conduisant les économies à la dérive, comme on le voit aujourd'hui pour la dette publique. Ainsi, pour les actions, se souvient-on des valorisations démentes de la bulle Internet et de la crise qui s'en est suivie au début des années 2000.

    C'est là encore un exemple pour lequel l'excuse de l'opacité ne peut être retenue. Il en va de même pour les taux de change qui connaissent d'amples variations déconnectées des données objectives. Plus généralement, les marchés boursiers véhiculent, depuis une dizaine d'années, des exigences de rentabilité, le fameux ROE (return on equity), qui pèsent fortement sur l'investissement et la croissance. Il faut en conclure que les prix financiers ne sont pas de bons signaux. Aucune force de rappel ne vient en limiter les excès, à la différence de ce qui se passe sur les marchés de biens ordinaires.

    Les prix financiers peuvent monter très haut sans que la demande pour ces produits ne se tarisse, car les investisseurs peuvent continuer à anticiper une hausse des prix qui justifie de nouveaux achats. De même, les prix peuvent descendre très bas sans susciter une demande qui viendrait la freiner. C'est ce qu'a montré la crise en 2008, les prix des produits titrisés sont descendus à des niveaux bien plus bas que ce que pouvait justifier toute valorisation rationnelle, pourtant aucune demande ne s'est manifestée, parce que les investisseurs craignaient de nouvelles baisses. En conséquence, le système s'est trouvé au bord de la faillite générale.

    Si la chute des prix a été stoppée, ce n'est en rien par l'action des supposées propriétés autorégulatrices de la concurrence financière, c'est parce que les autorités publiques ont choisi d'acheter pour éviter une crise générale.

    Cette divergence quant au diagnostic sur la nature de la crise me conduit à proposer une tout autre politique que celle affichée par le G20, sans même parler ici de son extrême lenteur à la mettre en oeuvre. Nous nous sommes efforcés dans le cadre de cet article d'en cerner le principe directeur : parce que la finance produit des valorisations qui nous conduisent dans le mur, il importe d'en réduire drastiquement le rôle.

    La transparence financière ne résoudra pas nos problèmes. Il faut définanciariser nos économies. C'est là assurément un vaste chantier et une véritable révolution intellectuelle, tant nous avons été habitués au cours des vingt dernières années à nous en remettre aveuglément aux estimations des marchés. Cette emprise de la valeur financière doit être radicalement remise en cause.

    En son principe, la définanciarisation repose sur la constitution de pouvoirs d'évaluation hors des marchés (entrepreneurs, syndicats, pouvoirs publics, associations), aptes à proposer des finalités conformes à l'intérêt collectif. Tel est l'enjeu des politiques monétaire, industrielle et écologique. Aujourd'hui racheter de la dette publique, c'est pour la banque centrale défendre une autre évaluation que celle des marchés. Il est clair que ces mutations ne pourront se développer que si, simultanément, les circuits du financement de l'économie se trouvent fortement réorganisés de façon à dégonfler puissamment la sphère financière.

    André Orléan (Le Monde, 5 décembre 2011)

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  • Comment la finance contrôle le débat économique...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Bertrand Rothé, professeur d'économie, cueilli sur son blog intitulé Il n'y a pas d'alternative, dans lequel il constate que l'information du public est faite, pour l'essentiel, par des experts "autorisés", qui diffuse la bonne parole, celle des marchés...

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    Comment la finance contrôle le débat économique

    La crise fait rage, mais le débat n’avance pas. La seule solution qui émerge, se serrer la ceinture pour payer les banques. Mais n’est ce pas la définition même de la crise : « quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître » ? Sauf que cette fois la formule d’Antonio Gramsci ne fonctionne pas : les économistes hétérodoxes, les Lordon, Sapir, Gréau… ont des solutions. Le vrai problème : ils ne sont pas entendus. Est-ce surprenant ? La finance contrôle le débat économique.


    Y'en a que pour les banquiers

    Qui nous a informé sur la crise cet été ? Essentiellement des banquiers. En août, dix articles du Monde traitent du fond du problème dans les pages débat. Sur ces 10 articles, 16 citations proviennent d’individus liés aux institutions financières, et 6 d'individus non liés directement à la finance. 76,6 % de citations pour les financiers, c'est beaucoup pour les responsables de la crise. Le Monde n’est pas le seul. Le 11 Août, le Nouvel Obs titre sur : « Les incendiaires. Comment ils nous plongé dans la crise ». Là encore les banquiers ne sont pas les incendiaires, mais les experts ! Anton Brender, autrefois réputé de gauche, directeur des études économiques de Dexia Asset Management – vu les performances de son entreprise on s’attendrait à davantage d’humilité – dispose de deux pages pour clamer que : « Ce ne sont pas les marchés qui sont en cause mais l’impuissance politique ». Géniale novlangue : les marchés remplacent les banques, car ce sont elles qui spéculent contre l’euro. Mais comment un économiste pourrait-il cracher dans la main qui le nourrit ?

    Pourquoi les journalistes sont-ils si prompts à gober pareilles mystifications ? Leur réponse est invariable : « On n’a pas le temps ». Et c’est le génie des banques de l’avoir compris, comme l’explique une journaliste de l’Expansion : « Les banquiers savent répondre vite, ils sont payés pour ça. Ce qui n’est pas le cas des universitaires qui réfléchissent, et dont les nuances sont difficiles à retranscrire ». Et c’est vrai, la pression est importante. Au Monde, une journaliste économique a signé 29 articles au mois d’août, soit plus d’un par jour travaillé, une autre en a signé 18, et ce n’est pas le journal le plus mal doté.

    Jacques Sapir pense différemment. Il distingue les journaux grand public, chargés de faire la pédagogie du libéralisme, et les médias économiques pour lesquels l’information a une vraie valeur marchande et qui, paradoxalement, sont plus ouverts : en pleine crise, les Echos ont ainsi édité un supplément très intéressant sur le « bon » capitalisme. Comme le signale le journaliste François Ruffin (Fakir), le Monde, qui pose une - bonne - question : « L'inflation peut-elle résorber les dettes publiques ? », réussit à publier … six  experts qui condamnent l’inflation, sans même un autre son de cloche. La Pravda n’aurait pas osé.

    De plus les banques ont compris que la presse est le média de référence. Les télévisions et les radios viennent y puiser leur inspiration. Ainsi la télé permet aux banques de faire entendre leurs voix bien plus loin que le simple cercle des lecteurs. Une pierre, deux coups.
     

    Un enseignant peut cacher un supplétif du système financier

    Le système peut être un peu plus complexe. Le 12 août, en pleine déroute financière, l’Autorité des Marchés Financiers interdit la vente à découvert pendant 15 jours, pour vérifier si la décision réduit la volatilité des marchés. A mi-parcours le Monde enquête. Verdict publié le 20 août : « La suspension des « ventes à découvert » ne permet par d’éviter de lourdes chutes en Bourse ».  Cette fois-ci, c’est du sérieux, seul un banquier juge que l’ « on ne peut pas arrêter tous les bandits ». Chapeau ! La journaliste a interrogé deux professeurs de l’Edhec, une des plus célèbres écoles de gestion françaises. Interdire les ventes à découvert est « au mieux démagogique, au pire dangereux ». La messe est dite. Sauf que l’on découvre, moyennant deux clics sur Google, que le laboratoire de ces deux spécialistes est financé par la banque Rothschild. Et là, de clics en clics, on apprend que le même labo vend de la formation aux professionnels… 2 000 euros pour deux jours et par participant, logement non compris. Excusez du peu. Si vous avez dix élèves… A ce prix-là, mieux vaut éviter de se fâcher avec ses clients. Les ventes à découvert sont très rémunératrices pour les institutions financières. On reste sur la toile et l’on découvre que l’un des experts est aussi le patron de l’Edhec, Noël Armenc pour lequel « le débat entre marché et science n'a pas lieu d'être dans une grande école de commerce ! ». Circulez, pas de débat. Dommage.
     

    « Aucun n’est directement corrompu mais la plupart sont payés par les banques… »

    Reste la télévision et la radio... Là pas d’experts inconnus, pas de seconds couteaux, seules les stars sont invitées, comme Elie Cohen que les chaînes se disputent, lui qui, en juin, nous expliquait que la crise était derrière nous.

    En dehors de ce genre de fantaisiste, pour avoir accès à ces médias les banques prennent comme consultants des professeurs d’école prestigieuses : Ulm, Sciences Po Paris, Dauphine et Polytechnique. Difficile de résister. Même les plus grands ont accepté cette compromission. Michel Aglietta, par exemple, conseille Groupama Asset Management. Lequel précise à la fin de ses livres qu’il est rémunéré par cette institution. Tout le monde ne le fait pas. Daniel Cohen par exemple signale très rarement qu’il travaille pour la banque Lazard. Il préfère rappeler qu’il forme les futurs Jean Paul Sartre de la rue d’Ulm, réservant son engagement chez Lazard aux lecteurs de Challenges.
     

    Pourquoi se cacher quand on est entre amis ?

    Pour l’ordinaire, les institutions financières embauchent des seconds rôles. Anton Brender s’est retrouvé directeur des études économiques de Dexia, Jean Paul Betbéze sévit au Crédit Lyonnais puis au Crédit Agricole. En choisissant de passer du côté obscur de la force, nos hommes sont moins demandés pour les grands médias, mais ils vont pouvoir porter la bonne parole parmi les importants. Jean-Luc Gréau, qui a œuvré pour le Medef, rappelle que le débat économique sert aussi à prendre des décisions politiques. Et là aussi les banquiers ont souhaité être présents. Sur les trois économistes qui siègent au prestigieux Siècle, deux, Christian de Boissieu et Daniel Cohen, sont liés à des banques et siègent au Conseil d’Analyse Economique.

    Ce Conseil d’Analyse Economique, créé par Lionel Jospin, est aussi une citadelle imprenable de la planète finance. L’enjeu est de taille. Le CAE conseille le premier ministre. La finance monopolise cet accès à l’oreille du gouvernement. Sur les 28 membres, 19 sont directement ou indirectement liés à la finance. La Société Générale, le Crédit Agricole, HSBC et Natixis sont ainsi représentés directement par leurs subordonnés. On découvre à la lecture des CV des membres que l’on peut être professeur à Dauphine et Conseiller du Directoire de La Compagnie financière Rothschild comme Jean-Hervé Lorenzi. Les jeunes ne sont pas en reste. Augustin Landier enseigne à la Toulouse School of Economics, mais a aussi créé un hedge fund. A Claire Derville qui lui demandait si on avait raison de penser que les fonds spéculatifs avait fomenté cette crise, il rétorque : « Non... Au contraire, en corrigeant les excès des marchés, ils contribuent à les assainir. Mais c’est vrai qu’en étant obligé de liquider leurs positions…, ils ont amplifié la spirale baissière. Ce sont les victimes collatérales de la crise du crédit ». Il fallait oser présenter les fonds spéculatifs comme des victimes de la crise... Le président du Conseil a aussi ses pudeurs, et on le comprend, notre homme est gourmant, il ne mange pas à un seul râtelier. Le CV de Christian de Boissieu qui affiche ses titres universitaires, ferait rougir de jalousie n’importe quel colonel de retour d’Afghanistan : économiste de l’année, lauréat à deux reprises, puis des titres en anglais non traduits, total respect… Mais notre président oublie de préciser qu’il conseille aussi un hedge fund, excusez du peu, le Crédit Agricole, qu’il siège au conseil de surveillance d’une banque privée, une paille, et la liste est encore plus longue.

    Quand on interroge les membres de cette institution sur les dérives que peut générer ce quasi monopole de la finance dans le CAE, la réponse fuse: « On est libre, Patrick Arthus propose par exemple d’augmenter les salaires depuis longtemps ». L’institution accepte un ou deux trublions à condition qu’ils ne mettent rien en cause d’essentiel. Au CAE et au Cercle des économistes, c’est la fonction de Patrick Arthus. L’homme est sans danger. Il a de nombreux fils à la patte. Le directeur des études de la banque Natixis - aussi conseiller d’administration de Total, généreusement payé 55 000 euros par an pour sept réunions - ne se précipitera pas pour inviter à la révolution, ni pour augmenter la fiscalité du CAC 40. Il s’est aussi vanté de conseiller les dirigeants chinois dans des cercles privés.
     

    « A la soupe »

    Les banques sont les premiers employeurs d’économistes. Les débouchés pour les économistes sont très réduits. Traditionnellement, l’enseignement arrivait en tête et il existe quelques postes dans la fonction publique. Aujourd’hui les banques ont énormément augmenté leurs effectifs : dans les salles de marché, les risques pays, les services marketing… Il est fréquent de passer du public au privé. Les conditions de travail sont meilleures, les salaires aussi, entre 4000 euros par mois pour un économiste confirmé et 15 000 euros pour une star, bien plus qu’un agrégé d’économie en fin de carrière. Et voilà nos économistes dans le toboggan.

    Evidemment quand ils passent au privé, ils se jurent bien de ne pas changer. Sauf que Philippe Labarde, dans sa longue et belle carrière qui l’a mené du service économique du Monde à France Inter se souvient d’évolutions : « Quand celui–là travaillait dans un organisme public, il n’avait pas le même discours que depuis qu’il dirige le service d’une grande banque ». Evidemment personne n’a envie de revenir en arrière. Le paradoxe de cette histoire c’est que les économistes ont inventé un terme pour expliquer cette « laisse » qui n’annonce pas son nom. C’est à Joseph Stiglitz que l’on doit « le salaire d’efficience ». Sa description est relativement simple : comment s’assurer de la fidélité de ses salariés ? Il suffit de les payer un peu au-dessus du marché, et par peur de perdre ce petit avantage, ils fourniront un maximum d’efforts et se comporteront en chiens fidèles.

    Comme d’habitude c’est ceinture et bretelles, il est évidemment interdit de dire du mal de son employeur, voir des clients de son employeur, Etats ou autres. Le chemin est étroit. Antoine Brunet, un ancien de chez HBC, nous affirme avoir signé une clause qui lui interdisait de publier des livres sans l’autorisation de sa hiérarchie. Il existe des cas de licenciements. Un économiste que nous avons rencontré nous a expliqué sa situation : sa banque s’est séparé de lui pour avoir dit du mal de la Chine. Comme il a négocié son départ, il refuse que l’on cite son nom.


    Je tiens à remercier Antoine Brunet ancien économiste d’HSBC, Google, Philippe Labarde, ancien membre du CSA, Frédéric Lordon du CNRS, François Ruffin de Fakir, Jacques Sapir de l’EHESS, Jean Luc Gréau, et ceux qui ont accepté de me parler à condition que je ne les cite pas pour « continuer à être invité dans les colloques » voire d’intégrer un jour une banque. Sans eux, je n’aurais pas pu écrire cet article.
     


    Bertrand Rothé (Il n'y a pas d'alternative, 16 novembre 2011)


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  • L'hyperclasse mondiale à l'assaut de la démocratie ?...

    Les éditions de Paris viennent de publier 2013 : l'apocalypse économique - L'hyperclasse mondiale à l'assaut de l'économie et de la démocratie, un essai de Jean-Michel Groven préfacé par l'économiste "dissident" Jean-luc Gréau. Diplômé de Sciences-po Paris, Jean-Michel Groven est attaché parlementaire.

     

    Apocalypse économique.jpg

    "Croissance économique au plus bas, crise financière sans précédent: deux grands symptômes des dysfonctionnements qui marquent notre siècle. Mais quelles personnes se cachent derrière ces bouleversements économiques et sociaux ? Et si cela s'aggravait demain, quelles en seraient les conséquences ? Une hyperclasse mondiale est arrivée à pleine maturité. Parfaitement intégrée au système de la mondialisation qu'elle a conçue, elle profite de l'ouverture des échanges pour s'enrichir tout en étant protégée dans sa tour d'ivoire. L'avènement de cette nouvelle classe mondiale est le fruit d'un long processus qui prend racine dans les années suivant les manifestations de mai 1968. Tout en s'érigeant en juge-arbitre face aux problèmes gangrenant nos sociétés (inégalités, insécurité), elle n'est, en réalité, guidée que par l'individualisme. Créer des conflits au sein de la société devient sa spécialité et lui apparaît comme un moyen de s'auto-légitimer et de diffuser une nouvelle mentalité bien-pensante et politiquement correcte accroissant le repli sur soi et les réactions communautaristes. Ce phénomène provoque un désenchantement pour la démocratie qui subsiste seulement comme apparence, et il constitue surtout un prétexte au renforcement des élites de la nouvelle classe sociale plus que jamais attachée à défendre ses intérêts. Les jours de la démocratie sont-ils comptés ? Et le système économique mondial en sortira-t-il indemne ? Telles sont les interrogations qui se posent au sujet de l'émergence d'une post-démocratie."

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  • L'Europe face à la crise économique

    L'Europe face à la crise.jpg

    Le communiqué de Romain Lecap pour son Libre journal des lycéens diffusé le samedi 19 novembre 2011, à midi, sur radio Courtoisie :

    "Samedi midi vous êtes pris!
    Nous consacrerons notre Libre Journal à la grave crise économique qui sévit en Europe.
    Nous recevrons Alain de Benoist, dont beaucoup ont pu lire dernièrement les très intéressantes réflexions sur l'argent ou le crédit, Louis Alexandre qui anime la revue Rebellion et Frederik Melville de l'Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne (O.S.R.E) qui nous donneront leur éclairage sur cette crise à la lumière de leur combat résolument anti-capitaliste, et enfin Karl Hubert, spécialiste des questions économiques pour le bulletin de réinformation.
    En fin d'émission, nous retrouverons les chroniques culturelles de Pascal Lassalles, les bons plans de Paris by Right et les chroniques de la vie ordinaire de François, racontées par Xavier Delaunay.


    Si vous souhaitez poser des questions à nos invités, vous pouvez le faire en direct lors de l'émission ou laisser un comentaire sur ce lien : http://librejournalromainlecap.over-blog.com/article-libre-journal-42---l-europe-face-a-la-crise-economique-88724897.html

    Bonne écoute à tous."

    Romain LECAP


    Le Libre Journal des Lycéens
    http://librejournalromainlecap.over-blog.com/
    Radio Courtoisie
    http://www.radiocourtoisie.net/tempo/
    http://radio-courtoisie.over-blog.com/


    Pour écouter Radio Courtoisie :
    Paris 95,6 MHz   Caen 100,6 MHz   Chartres 104,5 MHz
    Cherbourg 87,8 MHz   Le Havre 101,1 MHz   Le Mans 98,8 MHz ;
    Pour toute la France, en clair, sur les bouquets satellite Canalsat (canal 179 ou 496) et TNTSAT
    pour le monde entier sur www.radiocourtoisie.fr.

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